Charivari

Ce livret réunit un ensemble de textes et d’images ayant trait au Monde renversé et à un ensemble de pratiques et de situations relevant de ce motif : carnaval, charivari, etc.
Il est question dans les textes de Michel Cegarra, Lise Lerichomme et Martine Sadion, de renversement, d’échange ou de subversion des rôles sociaux et des rapports de genre, de circulation et de porosité des représentations et de leurs significations. Pour ce faire il et elles s’attachent à la fois à l’histoire de l’art et à celle des traditions et des représentations populaires.
Édité à l’occasion de la clôture de l’exposition « La Bibliothèque grise, ch. 4 : objets parlants », de Jérôme Dupeyrat et Laurent Sfar, à la Ferme du Buisson, la réflexion de ces auteurs déplie et poursuit différents questionnements apparus au cours de cette exposition.

This paper analyses the relationship between popular culture and popular protest. In doing so it acknowledges and reaffirms the incorporation into the study of popular movements of techniques previously associated with social anthropology. This approach involves studying the historical use of symbol and ritual as a means of unlocking the significance of popular protest and of demonstrating complexities and continuity within it. I shall apply this approach to two popular movements in nineteenth century Wales, whose symbolic and ritual aspects have not been fully appreciated in previous scholarship, and consider their integration of symbolic and ritual elements of popular culture into social and economic protest.

L’article analyse la relation entre la caricature et la mode à partir de quelques exemples de la satire visuelle et textuelle de la seconde moitié du XIXe siècle. La période est propice à la caricature de mode car, tout en reflétant les transformations politiques, économiques et sociales du temps, les tendances vestimentaires prônées à l'époque par les périodiques de mode reposent sur l'exagération et la déformation, qualités qui sont aussi les armes des humoristes. La première partie examine la représentation graphique du costume féminin, avant tout celle de la crinoline-cage, et les significations véhiculées par ces images railleuses. La seconde se concentre sur les fragments de La Comédie de notre temps (1874-1876) de Bertall, consacrés à la mode et au vêtement, et cherche à définir l'image de la femme et sa place dans la société bourgeoise en pleine mutation.

Si en «Tramas IV» y «Tramas V» mostraba que al lado de la trama principal caballeresco-berberisca dirigida por don Quijote (cf. «Tramas III») Cervantes sugiere un segundo programa narrativo en el cual son los duques los que toman las riendas de la aventura con el fin de que los dos héroes sean asimilados a unos brujos que conviene frenar y castigar, en este nuevo artículo, se insiste en la contraofensiva cervantina que, en filigrana, revela que en realidad son aquellos, los aristócratas aragoneses, los que se comportan como seres diabólicos.

If in «Tramas IV» and «Tramas IV» I showed that at side of the main thread –chivalrous– directed by Don Quixote (see «Tramas III») Cervantes suggests a second narrative program in which the dukes take the reins of the adventure in order to assimilate the two heroes to witches that should be curbed and punished, in this new article, I insist on the cervantine counter-offensive which obliquely reveals that in reality they are this Aragonese aristocrats, who behave as diabolical beings.

Este trabajo forma parte de una investigación sobre las distintas tramas que vertebran la 'Primera' y la 'Segunda parte del Quijote'. Se propone aquí una hipótesis explicativa de la acción de los duques: los Grandes de Aragón llevan a cabo un largo charivari, una multitud de cencerradas demonológicas para reprimir el desorden social que introducen Sancho y don Quijote. En un segundo plano, lo que transparece sin embargo es la voz de su creador, la contraofensiva de Cervan- tes contra los ataques de grupo literario de Lope de vega.

Avec l’adoption progressive de la doctrine libérale, la société bas-canadienne est le théâtre de nombreux changements au début du XIXe siècle. Le charivari, une pratique qui consiste en un rassemblement populaire ayant pour mission de corriger les fautes morales des hommes et des femmes du territoire, est contraire aux valeurs de ce nouveau système politique et social. Entre 1820 et 1860, il est de plus en plus contesté comme moyen légitime de régulation communautaire, alors que la liberté individuelle est mise de l’avant. Si le charivari canadien a déjà été étudié, entre autres par Bryan Palmer (1978), Allan Greer (1990) et René Hardy (2015), ce mémoire contribue à la compréhension de cette pratique dans le contexte de la mutation des mœurs canadiennes de l’Ancien Régime à la société libérale moderne. Ce mémoire veut répondre à la question suivante : comment le rituel charivarique bas-canadien se transforme-t-il sous l’impulsion du libéralisme britannique ?

La doctrine libérale et le charivari sont ici examinés dans une perspective de genre, pour illustrer avec plus de précision le raisonnement des manifestants et des victimes pour cette période. Le genre fait partie intégrante du charivari, puisqu’il détermine qui peut être un manifestant et quelle punition sera exercée contre la victime. De même, les balises qui permettent de cibler s’il y a eu faute morale reposent sur des facteurs de genre. Fondé sur de nouvelles conceptions de l’espace privé et de la propriété, le libéralisme du début du XIXe siècle redéfinit ces facteurs, entre autres exprimés par l’honorabilité chez les hommes et la respectabilité chez les femmes. Au même moment, les autorités anglaises du Bas-Canada renforcent la hiérarchie patriarcale dans le but de faciliter l’assimilation des Canadiens au régime britannique. Ensemble, ces deux influences résultent en une rigidification des sphères publiques et privées qui délimitent la place des hommes, et surtout celle des femmes, à l’intérieur de la société bas-canadienne. Dans cette conception du monde, ce sont les patriarches qui représentent l’unité familiale dans l’espace public. Leur autorité repose sur la capacité de ces hommes à exercer leur pouvoir sur leur famille. Le charivari représente donc un danger pour ces patriarches, puisqu’il remet en cause leur honneur, leur autorité, ainsi que le système qui les légitime.

L’analyse de 139 cas de charivaris, tirés des archives judiciaires et des journaux, permet de démontrer que l’intolérance grandissante envers cette pratique populaire prend racine dans la violence du rituel. Les dépositions et les journaux montrent que, pour un nombre grandissant de Canadiens, la violence déployée par les charivaristes atteste de l’archaïsme de cette pratique pour une société dite civilisée.

In this essay, written as an exam for the course 'Urban History' taught by Prof.Dr Jelle Haemers and Dr. Bram Vannieuwenhuyze at KU Leuven, I take a look at the similarities and differences of youth groups in three different regions of Europe during the late medieval and early modern period. Using carnival and charivari, two instances in which youth groups participated, I try to research where the differences lie and what common ground these youth groups share.

Entre 1871 et 1872, le dessinateur Paul Hadol publie dans l'hebdomadaire satirique Le Charivari onze portraits-charges formant une série intitulée La Mythologie politique. Cet article rappelle d'abord comment celle-ci s'inscrit dans une tradition préexistante de parodie iconographique de l'Antiquité qui naît en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle avant d'être acclimatée en France à partir de la monarchie de Juillet.
On interroge ensuite les critères de sélection biographique des célébrités caricaturées et la cohérence thématique possible de la série à partir de la typologie des filtres mythologiques – le cycle de Troie, les divinités olympiennes, les héros, les monstres. Enfin, l'analyse plus spécifiquement sémiotique des caricatures met en évidence la reprise du procédé associant grosse-tête et légende versifiée aux deux séries du Panthéon charivarique (1838-1841 et 1866-1867), la dimension de rébus politique, et le jeu de citations artistiques, littéraires voire musicales. L'épilogue montre que la portée de la série peut s'envisager d'un point de vue politique et artistique mais aussi intellectuel dans le rapport au temps qu'elle questionne.

Mitschnitt des Vortrags: https://www.youtube.com/watch?v=0QfwNJD2obc

Die Musik kann uns inspirieren, begeistern, verzaubern – und fürchterlich stören. In den Karikaturen des 19. Jahrhunderts ist sie ein beliebtes Thema. Von unbegabten Dilettanten, die nichts als Katzenmusik hervorbringen, über dampfbetriebene Rieseninstrumente, die Richard Wagners 'Zukunftsmusik' zugeschrieben werden, bis zum Virtuosen, der auf der Bühne reihenweise Pianos zerstört. Besonders interessieren sich die europäischen Karikaturisten für den lärmenden Nachbarn. Um ihn (oder sie!) humorvoll zu inszenieren, entwickeln sie eigene Darstellungsweisen. In die US-Comics gehen diese Themen, Motive und Darstellungstechniken vermittelt über Grenzgänger ein. Der Vortrag spürt diesem ästhetischen Transfer anhand von Beispielen von Busch, Landells, Schließmann, Outcault und anderen nach.

Scholarly appraisal of John Lyly’s depiction of Diana in Galatea, which was performed before Queen Elizabeth I in 1588, has often focused on the possible uses of the mythological gods to reflect upon the English court with its own Virgin Queen. What has not been explored are the connections between these castigations and early modern rituals of popular justice. Why Cupid’s capture is unique in Lyly’s Galatea is not inherently apparent, as it seems a cut and dried case of Diana asserting her rule within the realm she claims as “Diana’s leas.” If the play is “an endorsement of the authoritarian court of Queen,” as Peter Berek claims, then Diana has every right to pronounce and carry out a sentence. If instead – as the play’s marital ending suggests – the gods are to be read within their original context of the Eclogues, then one does well to remember that Cupid’s threats have some authority as well, as ‘omnia vincit Amor; et nos cedamus Amori.’ The play’s depiction of authority is thus complicated as Cupid and Diana are both figures of misrule – he for his tyranny in afflicting the nymphs with love shots, she for attempting to stamp out love altogether. This conflation is further complicated by the use of the very rituals which could be used to shame domineering, outspoken, independent women like Diana and her nymphs, Telusa, Eurota, Ramia and Larissa, the variations on “rough music” such as “riding Skimmington,” “riding the stang,” the cucking-stool, and the scold’s bridle. This paper explores the contrast between authority and tyranny by examining Diana's use of popular punishment techniques.