En 2013 la DRAC Centre a proposé à une équipe d'archéologues professionnels d'offrir un conseil bénévole auprès de l'association pour la sauvegarde des sites de Cluis (Indre), engagée dans un long travail de préservation du patrimoine...
moreEn 2013 la DRAC Centre a proposé à une équipe d'archéologues professionnels d'offrir un conseil bénévole auprès de l'association pour la sauvegarde des sites de Cluis (Indre), engagée dans un long travail de préservation du patrimoine local. La forteresse de Cluis-Dessous a donc fait l'objet d'un suivi scientifique programmé avec encadrement des bénévoles. Le projet de restauration de l'association consistait à reprendre les maçonneries partiellement ruinées de deux baies ménagées dans une des courtines de la forteresse. Après une première campagne de photographies, avant un délicat nettoyage des plantes grimpantes qui paraient les maçonneries, un second levé photo a été réalisé. Il a servi de support à une restitution 3D via la méthode photogrammétrique. En parallèle de cette approche et à la demande du SRA pour accompagner au mieux la démarche de l'architecte, deux sondages ont été réalisés au droit de chacune des deux baies. Le relevé 3D final a englobé l'ensemble de la stratification : les éléments enfouis sous le sol actuel, ainsi que le bâti en élévation. Cette corrélation de l'information a facilité les analyses et permis de dresser et proposer une série de relevés pour faciliter le travail de restauration. Cette modeste intervention met en lumière une évolution méthodologique aisée à mettre en oeuvre qui facilite l'approche archéologique dans des contextes simples. Elle permet un enregistrement facile des données et constitue un fond documentaire 3D exploitable à tout instant suivant les problématiques. L'archéologue, l'historien ou l'architecte peuvent interroger ce modèle et en extraire des plans qui permettent de nouvelles analyses ou illustrent leurs propos. L'ancienne paroisse de Cluis-Dessous et sa forteresse apparaissent dans les textes au début du XI e siècle. Un partage familial réalisé à l'aube du XII e s. entraine la partition de l'éperon rocheux en trois sites castraux (mottes et basse-cours). L'une d'entre elles, au nord, évoluera vers le château actuel. Sous l'égide des Seigneurs de Déols jusqu'à la fin du XII e siècle, puis des Chauvigny à partir du XIII e siècle, la forteresse prendra un essor certain. A partir du XIV e siècle, elle devient la résidence secondaire des Chauvigny, seigneurs de Châteauroux. Des modifications et des ajouts comme le manoir situé dans la cour du château sont réalisés à cette époque. Le site castral traverse sans être trop inquiété la guerre de Cent Ans. Il sombre alors dans l'oubli et la ruine, d'héritages en héritages, jusqu'au XXI e siècle. Acquisition : L'acquisition des images destinées aux calculs photogrammétriques a été réalisée au format RAW avec un reflex APS-C offrant une résolution de 10 MP et un grand angulaire de 17 mm. Elle a été effectuée en 3 étapes : Une première série de clichés offrant un recouvrement de 80 à 90 % a été prise parallèlement au mur de courtine de manière à pouvoir générer une orthoimage haute résolution de celui-ci (env. 1,5 mm par pixel). Dans un deuxième temps, ces prises de vue ont été complétées par une série de clichés obliques croisés destinés à consolider le modèle 3D (éviter no-tamment un risque de cintrage des 65 m linéaires du mur de courtine) et affiner la description des volumes. La troisième phase de lever a ensuite été effectuée au niveau des deux baies et sondages de manière concentrique afin d'en obtenir une description plus détaillée.