Histoire de l'Afrique

RÉSUME
La deuxième phase de la migration mandé dioula qui s’est opérée au XVe siècle, entraîne l’expansion de l’islam dans les régions du nord de la Côte d’Ivoire. Au cours de cette expansion, l’islam atteint pacifiquement Tengréla, une localité située dans l’extrême nord ivoirien. Sa situation géographique sur les pistes commerciales entre le nord et le sud favorise son érection en village marché par les marchands dioula. Le déplacement de ces populations mandé, commandé par des conditions économiques et sociopolitiques détermine son islamisation. Les acteurs de cette islamisation sont les Mandé-dioula dont le Soninké Aboubacar Dramé en est la figure emblématique. Le développement de l’islam détermine des influences. Des populations autochtones sont intégrées à l’islam de manière à faire de Tengréla une cité à majorité musulmane. Les actions des musulmans favorisent l’ouverture de Tengréla au monde extérieur et contribuent à son rayonnement économique, culturel et religieux. À partir du XIXe siècle, Tengréla est convoitée par les conquérants musulmans qui mettent à rude épreuve son islamisation. Les actions de ces conquérants ont conduit au déclin de Tengréla en 1896 et provoqué la régression de l’islam dans cette localité.
Mots clés : Tengréla-commerce-conquérants-déclin-islamisation.

                                            ABSTRACT
        The second phase of the mande dioula migration that took place in the 15th century led to the expansion of islam in the northern regions of Côte d'Ivoire. It is during this expansion that islam reaches Tengrela, a locality located in Senoufo country in the extreme north of the Ivory Coast. Its geographical situation on the commercial tracks between the north and the south favors its erection in village market by the merchants dioula. The displacement of these Mande populations, controlled by economic and socio-political conditions, determines its islamization. The actors of this islamization are the Mande-dioula and the Soninké Aboubacar Dramé is the emblematic figure. The development of islam determines some influences. Indigenous people are integrated into islam in order to make Tengrela a city with a Muslim majority. The actions of Muslims favor the opening of Tengrela to the outside world and contribute to its economic, cultural and religious influence. From the nineteenth century, Tengrela is coveted by the Muslim conquerors who put a hard trouble on its islamization. The actions of these conquerors led to the decline of Tengrela in 1896 and caused the regression of islam in this locality.
       
Keywords : Tengrela-conquerors- decline-islamization-trade

Au début du mois de décembre 2016, plus d’une quarantaine d’artistes maliens se sont réunis au siège social de l’UNESCO à Paris pour rejoindre la « Coalition internationale des artistes pour promouvoir l’Histoire générale de l’Afrique », une initiative « visant à promouvoir le travail effectué depuis 1964 par l’UNESCO pour réécrire une histoire de l’Afrique débarrassée des préjugés. » Créée en octobre 2015, cette coalition a également comme objectif de « faire descendre l’immense savoir contenu dans les volumes de [l’Histoire générale de l’Afrique] dans l’esprit du peuple » et de sensibiliser la jeunesse aux messages transmis par ces publications. Le retour de ce projet collectif dans l’actualité permet de revenir, brièvement, sur les représentations de l’histoire africaines et sur les grandes lignes de la production historiographique portant sur ce continent.

Samori Touré fut un souverain et un combattant contre la colonisation française en Afrique de l’Ouest. Comme le disait un historien moderne, sa capture mettra un terme à « la plus longue série de campagnes contre le même adversaire dans toute l’histoire de la conquête française du Soudan». Pour finir un avis sur Samori Touré, tenu par l’un de ses adversaires, le général français Albert Baratier disait: «Il n’est pas exagéré de dire que Samory s’est montré supérieur à tous les chefs noirs qui ont été nos adversaires sur le continent africain. Il est le seul ayant fait preuve des qualités caractérisant un chef de peuple, un stratège et même un politique. Conducteur d’homme, en tout cas il le fut, possédant l’audace, l’esprit de suite et de précision et, par-dessus tout, une ténacité irréductible, inaccessible au découragement. »

En ligne : https://www.persee.fr/doc/sfhom_0000-0003_2013_ant_9_1_1140

Avec la fin de la Première Guerre, les limites de l’empire fixées, l’histoire coloniale s'affirme progressivement comme branche autonome de l’histoire. Elle change de nature, devient affaire de professionnels et d’universitaires reconnus. C’est l’une des publications essentielles de cette période charnière 1913-1939, la Revue de l’histoire des colonies françaises (Revue), que nous nous proposons d'étudier, en analysant la façon dont ses auteurs écrivent alors l’histoire de l’Afrique. De part la personnalité de ses fondateurs et collaborateurs, la Revue apparaît comme le principal support éditorial de l'histoire coloniale académique. Son caractère « non spécialisé » sur une région de l’empire permet, à partir d'un ensemble homogène, des comparaisons entre l’histoire africaniste et l’histoire coloniale d’autres zones géographiques.

Le savoir est le fruit d'une interrelation complexe entre sujets et objets, sous l'influence de rapports d'intérêts multiples  : entre les acteurs (scientifiques, historiens) et leur milieu scientifique, entre les acteurs et la société, l’Etat ou des intérêts particuliers. L’idéologie coloniale, le milieu scientifique colonial ou la société structurent la recherche africaniste de cette période et nous nous attacherons à mettre en évidence cette interrelation. Nous tenterons ainsi de mesurer comment « le rapport colonial a organisé et structuré le champ des objets » .