Histoire de l'Afrique

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, dépendantes du système commercial international, les constructions politiques africaines ne peuvent freiner l'expansion territoriale des Européens, en compétition pour se tailler des marchés protégés sur le continent.

Dans les années 1930 la France prend l'initiative d'organiser et de contrôler l'exploitation de son potentiel minier en Afrique équatoriale et au Gabon. Le déclanchement de la Seconde Guerre mondiale va lui donner l'occasion d'affermir son contrôle sur l'exploitation de ce minerai devenu stratégique pour les besoins de la guerre. Dans cette optique, la colonie du Gabion va se hisser à la première place des colonies pourvoyeuses d'or dans toute la région.
Mais cette production de guerre va entrainer la résurgence du travail forcé et de l'exploitation sauvage de l'or alluvionnaire sans qu'un investissement conséquent ne soit réalisé en vue d'une exploitation durable de cette matière première.

La Casamance, région située au Sénégal, au sud de la Gambie et au nord de la Guinée Bissau, occupe une place singulière dans l'histoire et l' espace colonial et post-colonial sénégalais. La région de Ziguinchor, partie occidentale de la Casamance, bien que tardivement et fragilement soumise à l' ordre colonial, est aussi la plus scolarisée du Sénégal, voire de l' Afrique-Occidentale française, à partir des années 1930 et surtout après la Seconde Guerre mondiale. Malgré le conflit indépendantiste qui y sévit depuis 1982, les taux de scolarisation y demeurent parmi les plus élevés, et l' école apparaît toujours comme le chemin privilégié de l'ascension sociale et de l'insertion professionnelle. Pour comprendre ce qui peut sembler au premier abord paradoxal, cet ouvrage explore la longue histoire de l' école en Casamance à l' époque coloniale. Il s'attache à identifier les dynamiques politiques, économiques et sociales, à différentes échelles, qui ont conduit à l'institution de l' école en Casamance. Dans un contexte de profondes mutations, face à un pouvoir colonial coercitif, les Casamançais n' ont pas une attitude figée face à l'institution scolaire. Ils l'intègrent à leurs pratiques sociales selon des modalités, des rythmes et des logiques multiples. En s'appuyant sur des entretiens menés auprès des acteurs (élèves, enseignants, inspecteurs de l' enseignement) et des archives des écoles (monographies, registre matricule…), Céline Labrune Badiane restitue le point de vue et les expériences vécues de l' ensemble des élèves. L'analyse du processus de scolarisation à l' échelle locale permet de rendre compte de la diversité et de la complexité du rapport des individus, des communautés et des groupes sociaux à l' école et plus largement à l'État colonial. Pour reprendre les termes de l'historien Jacques Revel, il s'agit d'une « histoire totale vue d' en bas ». Céline Labrune Badiane est maîtresse de conférences en Histoire contemporaine à l'Université Assane Seck de Ziguinchor (Sénégal). Ses recherches portent sur l'histoire de l' éducation en Afrique de l'Ouest, dans une perspective d'histoire sociale, et sur les circulations des acteurs, des idées et des imaginaires dans l' Atlantique francophone contemporain, à partir de l' Afrique. Cet ouvrage est une version remaniée et actualisée de sa thèse, soutenue à l'

Après la Première Guerre mondiale la France tente de se reconstruire à partir de ses colonies. Dans cette perspective, des territoires tels que le Gabon et son potentiel forestier doivent jouer un rôle majeur. Désireuse d'initier une nouvelle approche de la mise en valeur coloniale selon le vœu d'Albert Sarraut, l'état français et la SNCF signent un partenariat public-privé ayant débouché sur la constitution du Consortium Forestier des Grands Réseaux Français. Installée dans la colonie du Gabon, cette entreprise est censée incarner le renouveau de la politique de mise en valeur coloniale de la France en Afrique équatoriale.

Samori Touré fut un souverain et un combattant contre la colonisation française en Afrique de l’Ouest. Comme le disait un historien moderne, sa capture mettra un terme à « la plus longue série de campagnes contre le même adversaire dans toute l’histoire de la conquête française du Soudan». Pour finir un avis sur Samori Touré, tenu par l’un de ses adversaires, le général français Albert Baratier disait: «Il n’est pas exagéré de dire que Samory s’est montré supérieur à tous les chefs noirs qui ont été nos adversaires sur le continent africain. Il est le seul ayant fait preuve des qualités caractérisant un chef de peuple, un stratège et même un politique. Conducteur d’homme, en tout cas il le fut, possédant l’audace, l’esprit de suite et de précision et, par-dessus tout, une ténacité irréductible, inaccessible au découragement. »

RÉSUME
La deuxième phase de la migration mandé dioula qui s’est opérée au XVe siècle, entraîne l’expansion de l’islam dans les régions du nord de la Côte d’Ivoire. Au cours de cette expansion, l’islam atteint pacifiquement Tengréla, une localité située dans l’extrême nord ivoirien. Sa situation géographique sur les pistes commerciales entre le nord et le sud favorise son érection en village marché par les marchands dioula. Le déplacement de ces populations mandé, commandé par des conditions économiques et sociopolitiques détermine son islamisation. Les acteurs de cette islamisation sont les Mandé-dioula dont le Soninké Aboubacar Dramé en est la figure emblématique. Le développement de l’islam détermine des influences. Des populations autochtones sont intégrées à l’islam de manière à faire de Tengréla une cité à majorité musulmane. Les actions des musulmans favorisent l’ouverture de Tengréla au monde extérieur et contribuent à son rayonnement économique, culturel et religieux. À partir du XIXe siècle, Tengréla est convoitée par les conquérants musulmans qui mettent à rude épreuve son islamisation. Les actions de ces conquérants ont conduit au déclin de Tengréla en 1896 et provoqué la régression de l’islam dans cette localité.
Mots clés : Tengréla-commerce-conquérants-déclin-islamisation.

                                            ABSTRACT
        The second phase of the mande dioula migration that took place in the 15th century led to the expansion of islam in the northern regions of Côte d'Ivoire. It is during this expansion that islam reaches Tengrela, a locality located in Senoufo country in the extreme north of the Ivory Coast. Its geographical situation on the commercial tracks between the north and the south favors its erection in village market by the merchants dioula. The displacement of these Mande populations, controlled by economic and socio-political conditions, determines its islamization. The actors of this islamization are the Mande-dioula and the Soninké Aboubacar Dramé is the emblematic figure. The development of islam determines some influences. Indigenous people are integrated into islam in order to make Tengrela a city with a Muslim majority. The actions of Muslims favor the opening of Tengrela to the outside world and contribute to its economic, cultural and religious influence. From the nineteenth century, Tengrela is coveted by the Muslim conquerors who put a hard trouble on its islamization. The actions of these conquerors led to the decline of Tengrela in 1896 and caused the regression of islam in this locality.
       
Keywords : Tengrela-conquerors- decline-islamization-trade

Ce livre retrace l’histoire des décolonisations en adoptant un point de vue : celui des Suds. S’écartant d’une rupture chronologique convenue, colonisation-décolonisation, il débute en 1850 pour s’achever en 2013 : de l’invention des continents et des races jusqu’au naufrage des réfugiés partis d’Afrique de l’Est. Cartes, témoignages et arrêts sur images accompagnent cette synthèse : plutôt qu’un grand récit sur « l’Afrique » et « l’Asie », des histoires situées éclairent la singularité de sociétés africaines et asiatiques. Il en ressort combien nous vivons dans un monde postcolonial : le passé colonial pèse encore sur le présent, mais l’histoire nous permet de le comprendre sereinement.

Au début du mois de décembre 2016, plus d’une quarantaine d’artistes maliens se sont réunis au siège social de l’UNESCO à Paris pour rejoindre la « Coalition internationale des artistes pour promouvoir l’Histoire générale de l’Afrique », une initiative « visant à promouvoir le travail effectué depuis 1964 par l’UNESCO pour réécrire une histoire de l’Afrique débarrassée des préjugés. » Créée en octobre 2015, cette coalition a également comme objectif de « faire descendre l’immense savoir contenu dans les volumes de [l’Histoire générale de l’Afrique] dans l’esprit du peuple » et de sensibiliser la jeunesse aux messages transmis par ces publications. Le retour de ce projet collectif dans l’actualité permet de revenir, brièvement, sur les représentations de l’histoire africaines et sur les grandes lignes de la production historiographique portant sur ce continent.

Au croisement de la méthode historique et des études de genre, cet article porte sur les voyages réalisés par la juriste et missionnaire Sœur Marie-André du Sacré-Cœur en Afrique occidentale dans les années 1930. Il vise à démontrer le rôle des voyages dans la construction d’un combat féministe qui se concrétisera par une réforme juridique, le « décret Mandel » du 15 juin 1939. Or le texte de ce décret a été rédigé par Sœur Marie-André elle-même, établissant l’influence inattendue du catholicisme sur le droit républicain des années 1930.

At the crossroads of historical method and gender studies, this article focuses on the travels of the jurist and missionary Sr Marie-André du Sacré-Cœur in West Africa in the 1930s. It aims to demonstrate the role of the travels in the construction of a feminist struggle which will take the form of a legal reform, the “Mandel decree” of 15 june 1939. The text of the this decree was written by Sr Marie-André herself, illustrating the unexpected influence of Catholicism on the Republican law of the 1930s.

L'insuffisance des moyens matériels dans les colonies françaises d'Afrique équatoriale ne favorise pas un contrôle efficient des conditions de travail au sein des entreprises privées actives dans la région. L'Inspection Générale du Travail de la Fédération de l'AEF, dès sa création, s'est heurtée à cet écueil au point de ne pouvoir assurer correctement les missions qui lui ont été assignées.

La confrérie musulmane Sanusiyya, basée dans l’est de l’actuelle Libye, a fait l’objet, dans les archives et la presse françaises de la première moitié du 20e siècle, de nombreux textes hostiles. C’est précisément cette hostilité comme objet d’histoire qui a servi de point de départ à notre recherche.
Il faut, en effet, chercher du côté français les premières manifestations des dénonciations dont la confrérie a été durablement l’objet. Une image négative, fut ainsi construite, dont nous avons suivi l’invention, et que nous avons appelée la « Légende noire de la Sanusiyya ». La Sanusiyya y était décrite comme une sorte de société secrète, capable de mobiliser une masse de fidèles fanatiques à travers le Sahara. Cette « Légende noire » fut ensuite transmise aux Italiens qui la reprirent à leur compte.
Avant 2011, il n’était pas question pour nous de faire des recherches en Libye même sur la confrérie, alors interdite d’histoire par le régime. Nous avons, en conséquence, orienté notre travail sur les relations entre la France et la Sanusiyya, car il y avait, en la matière, une documentation abondante dans les archives françaises, en France et en Afrique.  Des sources ont ainsi été consultées dans les fonds d’archives, notamment à Paris, Nantes, Aix-en-Provence, Dakar, Bamako, Niamey et N’Djamena,. Ces sources civiles et militaires françaises contenaient aussi des documents sanusi en arabe, sources écrites internes saisies par les troupes françaises. Ce fut le cas, plus particulièrement, sur les sites des zawiya-s sanusi alors implantées au Tchad, qui furent attaquées et détruites par la conquête française entre 1900 et 1913. Ainsi furent conservées par les services de renseignements français des lettres échangées, au début du XXe siècle, entre les dirigeants de la confrérie et leurs envoyés dans le nord et le centre du Tchad actuels. Nous en avons publié une série, celle de la zawiya de Bir Alali, près du lac Tchad.
Nous avons donc abordé la Sanusiyya « de l’extérieur », en mettant en évidence deux dimensions de cette histoire : la construction d’une Légende noire française à la fin du XIXe siècle et l’expansion de la confrérie à travers et au sud du Sahara.
Ce texte est la version française d’une communication faite par Skype à un colloque sur l’histoire de la Sanusiyya, qui s’est tenu à Jaghbub, l’ancienne capitale de la confrérie, en décembre 2019.

Après la Seconde Guerre mondiale les entreprises coloniales actives en Afrique Equatoriale tentent de se réadapter au contexte de décolonisation post guerre. La Société du Haut-Ogooué, une des plus ancienne entreprise active dans la région, se réinvente afin de s'adapter  au nouveau contexte politique et économique africain.

Ce séminaire a pour objectif de présenter et discuter les recherches en cours sur l’Afrique ancienne, entendue dans un sens très large de la préhistoire jusqu’au pré-contemporain. Il s’agit non seulement d’établir une veille sur les tendances actuelles de la recherche mais aussi de tester et confronter hypothèses et méthodes pour voir comment les sciences humaines écrivent aujourd’hui le passé de l’Afrique.
L’ouverture à tous les espaces africains et à la très longue durée est avant tout militante. Il s’agit de considérer que relèvent de l’Afrique aussi bien les régions au sud du Sahara que celles qui sont au nord, les espaces méditerranéens participant de réseaux qui trouvent aussi leurs racines en Afrique. Il est en outre nécessaire de mobiliser et rassembler toutes les recherches sur l’Afrique ancienne pour se doter d’un lieu d’échanges, tenter de dynamiser le champ et éventuellement recruter.
Mais au-delà du militantisme, ce séminaire se fonde sur l’idée que par une attention première à l’étude des sources textuelles, picturales et/ou archéologiques, les chercheurs de tous horizons peuvent partager des questions de méthode.

Ibn-Rustom (720-784) est un personnage étonnant de l’historiographie nord-africaine. D’origine perse, il était Aryen Zoroastrien, descendant de la dynastie sassanide des « Aryanshah » (224-651). L’un de ses pères combattit les Arabes, tombé aux champs d’honneur à la bataille de Quadissya en 636. Il était venu en Ifriqiya pour conduire les populations vers la voie du chiisme d’Ali. Dans les faits, il se coupa de ses origines et de sa religion chiite zoroastrienne, unifia les Khawarejs d’Afrique du nord, Suférites et Ibadites, fonda un premier État Berbère, Rustémide, faussement appelé « dynastie. Il s’opposa aux Omeyades, chassa les Ourferjoumas (berbères nord-tunisien), avec le soutien des Tripolitains et des tribus d’Abu El-Khatab. Il conduisit provisoirement Kirwan (Kairouan) de 757 à 761. Les oppositions se poursuivirent contre les Abbassides.

Depuis l'époque des voyages de découvertes, l'Afrique s'est ouverte au reste du monde à travers le développement des échanges économiques transatlantiques. En même temps que le commerce des esclaves sévit, Occidentaux et Africains intensifient le commerce des textiles. Au cours de la première moitié du XXe siècle, certaines industries occidentales se spécialisent même dans la production et la diffusion des produits textiles essentiellement dédiés à l'Afrique. Ainsi, grâce au tissu de traite, le continent africain participe depuis des siècles à la mondialisation des échanges.

Au début des années 1910, les entreprises concessionnaires d'Afrique Equatoriale Française tentent de se reformer afin de se maintenir dans la colonie du Gabon. L'entreprise Les Etablissements Guillard, active au Gabon, tente d'impulser une nouvelle dynamique à son projet économique. Cependant, l'absence de vision de ses dirigeants débouche sur l'échec de ce projet de réforme.

Le Call for Panels pour les Cinquièmes Journées suisses d’histoire a rencontré un fort écho. Environ 70 panels ont été retenus par la Commission Journées suisses d’histoire de la SSH pour le programme de la manifestation. Le thème «Richesse» sera traité dans les panels selon différentes perspectives. La manifestation promet donc d’être éminemment diversifiée, dense et intéressante ! 
Dès maintenant et jusqu’au 31 août 2018 se déroule désormais le CALL FOR PAPERS : les chercheuses et chercheurs ont ainsi la possibilité de soumettre leur propre proposition afin d’intégrer un panel.
Veuillez prendre contact avec les responsables si vous êtes intéressé et intéressée à participer à un panel. Nous vous conseillons de vous tourner assez tôt vers les personnes correspondantes avec une courte description de votre idée d’intervention.

PANEL
Neutralité et richesse.
La décolonisation en Afrique: un « renversement révolutionnaire » pour la Suisse ?

Responsabilité
Marisa Fois, Université de Genève
marisa.fois@unige.ch

Numéro spécial de la revue Historia. "1604-1962. L'aventure coloniale française. Explorations, spoliations, résistances…"
Deux articles de mon autorité: "La conquête du Congo par Brazza" et "Le pillage de l'Afrique équatoriale".
Vous trouverez le numéro dans une librairie près de chez vous.

This article examines antisemitic legislation in the colonial empire during the Second World War using a comprehensive approach. Without disqualifying other methods of undeniable scientific value, here we have decided to experiment the potential of a broad overview, an approach that is rarely chosen in historiography which prefers a fragmented perspective of the empire due to the diversity of statuses and contexts involved. The global approach allow us, however, to compare the territories within the empire as well as the policies applied there by Vichy and Free France. It allows us to temper the widely held view that  anti-Semitic legislation was produced solely by and for the mainland, and was applied without any form of resistance. Finally, this article examines the position of Free France with regard to this legislation.

Cet article se propose d’examiner la législation antisémite dans l’empire colonial durant la Seconde Guerre mondiale en prenant le parti d’une approche globale. Il ne s’agit pas de disqualifier d’autres méthodes qui ont un intérêt scientifique indéniable, mais d’expérimenter une vue d’ensemble et ses potentialités. Cette vue d’ensemble est rarement choisie par l’historiographie qui préfère une perspective fragmentée de l’empire sur cette thématique en raison de la diversité des statuts et des contextes. L’approche globale permet, pour sa part, de comparer tous les territoires de l’empire, mais également les politiques qui y sont menées par Vichy et la France libre. En l’espèce, elle amène à nuancer la vision d’une législation antisémite produite uniquement par et pour la métropole, et appliquée sans aucune forme de résistance. Elle questionne enfin la position de la France libre à son égard.