Historical Responsibility

Qui est responsable du changement climatique ? Il existe plusieurs manières de calculer la responsabilité des Etats dans le changement climatique : les émissions actuelles de gaz à effets de serre (GES), mais l’on peut également rapporter ces émissions à la population du pays. En effet, un pays comme la Chine est l’un des plus gros émetteur de GES, mais un Chinois émet moins qu’un Australien si l’on répartit les émissions par habitant . On peut également calculer les émissions en fonction de la consommation du pays, et non de sa production : ainsi, si les émissions en France ont décliné sur les 20 dernières années, elles ont en revanche bondi de 15% si l’on regarde la consommation des Français sur la seule période 2000 et 2001 . Enfin, l’on peut regarder les émissions historiques ou bien leurs variations depuis 1990, ce qui est le choix fait par le Protocole de Kyoto.

Ces différents calculs jouent un rôle clef dans la définition du rôle à jouer ensuite dans les efforts de lutte contre le changement climatique selon le Principe du Pollueur Payeur (PPP). Si l’on prend l’exemple de la consommation, cette approche rend l’acheteur responsable des émissions de GES liées à sa consommation : par conséquent, un Anglais achetant un produit chinois coûteux en termes d’émissions devrait supporter ce coût.

Parmi ces options, l’une fait particulièrement débat : il s’agit de la notion de responsabilité historique, présente très tôt dans les débats liés au climat. Celle-ci n’est consacrée par aucun texte, mais fut proposée par le Brésil aux cours des discussions d’élaboration du Protocole de Kyoto en 1997. Il s’agirait que « les réductions d’émissions au sein des pays de l’OCDE soient réparties au prorata de leurs émissions accumulées de GES depuis 18 » . Bien que l’idée de responsabilité historique soit antérieure à cette date, elle deviendra rapidement connue comme la « proposition brésilienne ».

Ce concept va susciter de nombreuses controverses. A partir de quand commence-t-on à calculer l’émission de gaz à effets de serre ? Cette question pose un nombre de problèmes, à commencer par celui des données et de l’élaboration d’un modèle de calcul adéquat. Les problèmes techniques soulevés vont permettre d’enfermer un temps celle-ci dans des considérations scientifiques.

Afin d’analyser la notion de responsabilité historique, nous suivrons une approche chronologique pour comprendre l’évolution de son rôle dans les négociations climatiques. Nous verrons que le débat autour de la proposition brésilienne est d’abord limité à la sphère scientifique avant de se politiser (I). La définition de l’équité dans lutte contre le réchauffement climatique, et par conséquent la place qu’y occupe la responsabilité historique redéfinit progressivement l’échiquier des négociations climatiques (II).

The aim of our paper is twofold. Firstly, very original approach to the question of victims elaborated very thoroughly by Reyes Mate is presented. Unfortunately, his conceptualization of victimology is relatively little known outside Spanish and Latin American culture. It is meant as a basis for adequate theory of injustice and justice. Secondly, comprehensive and detailed metaethical analyses of fundamental concepts used by Reyes Mate are developed here by means of standard methods, i.e. triangle, hexagon, and octagon of logical oppositions.

Some suggest that the duty of humanitarian intervention should be discharged by states that are historically responsible for the occurrence of violence. A fundamental problem with this suggestion is that historically responsible states might be unsuited to intervene because they are unlikely to enjoy support from the local population. Cécile Fabre has suggested a way around that problem, arguing that responsible states ought to pay for humanitarian interventions even though they ought not to take part in the military operations. This paper claims that Fabre's idea is subject to two worries. First, the duty to perform might not be appropriately transferrable from the historically responsible state to another state because it would allow the primary duty bearer to escape the worst costs of intervention. Second, an intervention might be as unlikely to generate local support when a historically responsible state pays for an intervention as when it performs it. These problems are enough to cast doubt on Fabre's idea. However, the idea is helpful because it highlights so far neglected questions about how the financial and material burden of humanitarian intervention is to be shared.

If working through the past is going to heal a nation, it has to come from within. This paper explores two senses of historical responsibility: the responsibility we bear for healing the wounds of the past or working-off-the-past, and the responsibility we may have in fulfilling the promises of the defining moments of the past (redeeming or cashing in on the past). By utilizing these two conceptual tools, the paper carves out a normative space Adwa ought to occupy in a just and ethical revitalisation of our collective memories. It argues that the process of coming to terms with divisive historical legacies must pass „the Adwa test‟ that it ought to be comprehensively liberating, universalizable, and thus has the ability to translate „the past as future.‟ The victory in Adwa passes on the responsibility to birth our future in the image of its Volksgeist or spirit of the people (in the Hegelian sense indicating dialectical unfolding of the self, and not in the Fichtean sense where the past is defined in puritan terms) and by cultivating a national character commensurate with it. This paper posits that engagement with the positive experience of freedom from colonialism and the attendant sense of individual and collective autonomy that Adwa provides is one part of the equation for what Adorno calls “reconciliation” of the subject with object (history). The other part is a genuine recognition of the collective memory that past harm brought forth in the present, which we often reject as inherently unlike us. While Adwa offers the ground we stand on, embracing historical contradictions will serve as a condition for genuine reconciliation. The responsibility to come to terms with, atone for, and rectify the legacies of our history must be underpinned by an equal responsibility to fulfil Adwa's promises.