Jacques Sivan

Présentation dans le domain de la littérature et de l'art comparée. Cette conférence était sur l’influence de la publicité sur la poésie et les pratiques poétiques ET l’action inverse—l’effet que la poésie et les pratiques artistiques ont sur la publicité. Organisée en deux parties distinctes, cette conférence a commencé par l'exploration pratique et théorique de quelques exemples de poèmes et d’œuvres plastiques (ie de Jacques Sivan, Stéphane Mallarmé, Clemente Padin, Anatol Knotek, Marcel Broodthaers, Barbara Kruger, Alfredo Jaar, MadeIn Co, Robert Mongomery, Jenny Holzer, André Breton, Françis Picabia et Franklin Capistrano) dont les techniques et les formes de publicités répondent au langage typiquement utilisé par la culture de masse ou alors se détournent vers d’autres fins. On a noté comment le lexique économique et politique peut être utilisé pour parodier, commenter, ou critiquer l’économie, l’art et des systèmes politiques. On a également remarqué comment des écrivains et des plasticiens montrent l’influence, l’importance et les dangers de la prédominance économique du monde dans lequel on vit. 
          Deuxièmement, cette conférence a exploré un mouvement inverse (en utilisant comme examples les compagnes de publicités de Hallmark, de SwissLife Insurance, de Nike et de Levis Jeans). On a examiné comment la culture de masse commence à favoriser une singularité et comment elle tente de reconnecter avec l’individu au lieu de traiter ce dernier comme un élément isolé de la masse. En d’autres termes, va-t-on vers un commerce de masse qui touche à la singularité de chaque être grâce à l’utilisation des techniques poétiques ? Allant encore plus loin, la publicité peut-elle être une forme d’art poétique, ou même une forme de poésie engagée ?

Ce texte critique retracera, de Mallarmé à nos jours, les origines des pratiques d’insertion des techniques publicitaires dans l’œuvre littéraire par des poètes concrets et visuels du monde entier. Il explorera également l’usage de l’humour noir dans ces poésies qui tentent de réagir au positivisme « matter of fact » et à un art consommateur (Lyotard). Dans un monde où l’image est censée tout dire, le statut du mot est mis en question, en abîme. Ainsi, des poètes contemporains commencent à « répondre à la “videation” de notre culture » (Marjorie Perloff) en travaillant ensemble le mot et l’image. Ils utilisent les techniques de la typographie, du collage, du montage, de la mise en page et de l’insertion de l’image (de BD, de Mangas) dans le texte. Le premier effet de cette tendance est l’invention d’une sorte de poème « publicitaire », où l’on remarque des parallélismes entre le signe, les panneaux d’affichage et le poème. Cependant, bien que ces auteurs (tels Clemente Padin, Franklin Capistrano, Jacques Sivan, Maurice Roche, Philadelpho Menezes, Susan Howe, Ricardo Goncalves, Mathias Goeritz, Holly Bittner, Vannina Maestri…) réutilisent des procédés empruntés à la Pop Culture, ils inversent (ou « subvertissent ») les rôles de dominant et de dominé pour renverser le message consumériste. En allant aux extrêmes limites de l’art et de la culture, ils utilisent les images de produits connus, des clichés contemporains de la beauté et de la décoration, ainsi que des symboles qui appartiennent à l’économie partagée (les signes monétaires, les termes de la bourse), pour les re-écrire dans des poèmes qui deviennent une affirmation de la vie et de la culture face à l’anti-art. Ces poèmes sont un art de combat face à « la culture zéro » qui leur est promise à travers la domination de la littérature par la culture des images, notre Pop Culture.

Ce texte critique retracera, de Mallarmé à nos jours, les origines des pratiques d’insertion des techniques publicitaires dans l’œuvre littéraire par des poètes concrets et visuels du monde entier. Il explorera également l’usage de l’humour noir dans ces poésies qui tentent de réagir au positivisme « matter of fact » et à un art consommateur (Lyotard). Dans un monde où l’image est censée tout dire, le statut du mot est mis en question, en abîme. Ainsi, des poètes contemporains commencent à « répondre à la “videation” de notre culture » (Marjorie Perloff) en travaillant ensemble le mot et l’image. Ils utilisent les techniques de la typographie, du collage, du montage, de la mise en page et de l’insertion de l’image (de BD, de Mangas) dans le texte. Le premier effet de cette tendance est l’invention d’une sorte de poème « publicitaire », où l’on remarque des parallélismes entre le signe, les panneaux d’affichage et le poème. Cependant, bien que ces auteurs (tels Clemente Padin, Franklin Capistrano, Jacques Sivan, Maurice Roche, Philadelpho Menezes, Susan Howe, Ricardo Goncalves, Mathias Goeritz, Holly Bittner, Vannina Maestri…) réutilisent des procédés empruntés à la Pop Culture, ils inversent (ou « subvertissent ») les rôles de dominant et de dominé pour renverser le message consumériste. En allant aux extrêmes limites de l’art et de la culture, ils utilisent les images de produits connus, des clichés contemporains de la beauté et de la décoration, ainsi que des symboles qui appartiennent à l’économie partagée (les signes monétaires, les termes de la bourse), pour les re-écrire dans des poèmes qui deviennent une affirmation de la vie et de la culture face à l’anti-art. Ces poèmes sont un art de combat face à « la culture zéro » qui leur est promise à travers la domination de la littérature par la culture des images, notre Pop Culture.

Ce chapitre explore l'alpha et l'oméga des textes de l’auteur Jacques Sivan (1955-2016) en étudiant son premier et son dernier livre. Il s'agit d’interroger les techniques de la "poésie mo(t)léculaire" depuis GRIO VILLAGE DOUBLE jusqu'aux extraits du manuscrit inédit au moment de sa mort en 2016, NOTRE MISSION (livre qui a paru chez les presses du réel en sept 2019). Exploration d'un travail poétique qui est aussi visuel que sonore, qui sollicite l’œil et l'oreille, et qui trace un chemin technologique qui s'enracine dans la caméra pour enfin se projeter dans l’esprit d’un cyborg « de la dernière génération », « un être bionique constitué...par toutes les expériences inédites ». Mots, mécanique, mutation: ce chapitre tente de cerner un peu de la magique typographique et poétique qui rend l’œuvre de Sivan si important à la littérature de nos jours.