Social Sciences in Madagascar

Basé sur une recherche ethnographique détaillée, cet ouvrage explore les représentations qui se produisent autour de l'identité des Zafimaniry, une communauté des Hautes Terres malgaches, à partir de trois domaines différents : l'art ethnique, le classement au patrimoine immatériel de l'UNESCO et le tourisme. L'auteur analyse les discours et les pratiques des protagonistes locaux et des acteurs institutionnels (médiateurs touristiques, organismes ministériels promoteurs de la candidature UNESCO et marchands d'art ethnique), dévoilant comment les Zafimaniry sont « inventés » comme tribu, investis du rôle de culture « traditionnelle » et « originelle » de Madagascar. La notion de « régimes de valeur » sert à éclairer ces processus, qui concernent autant des questions de patrimoine, que de politique et de marchandisation.

Following the WHO recommendations made in the late 1970s, many countries in Africa have implemented dynamics of recognition of traditional medicine and traditional healers. This dissertation focuses on the development of « integrative medicine » in Madagascar, consisting in its integration into the formal and conventional health care system. This development project, focusing on improving population's public health, requires a double evaluation: a social evaluation with the supervision of traditional healers' practices and a therapeutic evaluation with research on medicinal plants and development of improved traditional remedies. This research is the result of a methodological approach based on multi-located fieldworks conducted in the Malagasy capital and its surroundings and an ethnography of a rural town in the Analanjirofo region (east coast of Madagascar). On one side, this approach focuses on the attempts of application of political decisions regarding the supervision of traditional medicine and on the other side, on the real practice of traditional care as well as on individual and communal behaviours when facing disease, sickness, illness and misfortunes with extended case studies. This thesis contributes to the anthropology of health with a focus on political and developmental dynamics. A special emphasis is placed on the nature of cohabitation existing between practitioners (doctors and traditional healers) going from a simple referencing of patients to a rare collaboration. This study tends to highlight the possible gap between government decisions and local applications as well as the resulting social, political and economic issues.

Dans ce bulletin 2021 les voix de :
Guillaume #Suing , Marinella #Correggia , Rene #Sansa, Dr Romeo #Quijano, Michel #Chossudovsky, Vanessa #Beeley, Adel #Samara, Ariel #Petrucelli, Fulvio #grimaldi tous ont participe a l’Edition de ce bulletin 2021.
SOMMAIRE
Note Alba Granada North Africa Coordination
Guillaume Suing : Remdesivir, vaccins à ARN…Obsolescence programmée des molécules : Le capitalisme est un frein pour la #science (FR)-page 12
Marinella Correggia : les solutions des autres, (Tanzanie, Madagascar, RD du Congo, Cuba, Nicaragua, Vietnam, Pakistan, Inde, Suède, Biélorussie…)  (FR)- page 23
Rene sansa : Les #Grundisse de Karl Marx, Sur l’automatisation et la Robotisation (FR)-page 40
Romeo F. Quijano: La vaccination ou l’instrument le plus insidieux de l’impérialisme (FR)-page 46
Michel Chossudovsky: La pandémie Covid-19: Détruire la vie des peuples. Dépression économique provoquée. Coup d état « mondial? (FR)-page 57
Vanessa Beeley: Coronavirus- Who controls the British Government response to Covid–19?  Part One/ Part Two (ENG)-page 69
Adel Samara: Capital and Capitalized Covid-19 in Class War against Labor) It is the matter of accumulation (ENG)- page 89
Ariel Petrucelli: covid-19 autoritarismo e izquierda confinada (ESP) page 97
Fulvio Grimaldi: SINISTREIDE—- Da Arditi del Popolo a conigli in tana -L’OMS E I SUOI, NUDI ALLA META: Pandemia? Strage? Manco un piano pandemico!( IT) page 107
Conclusion
Annexe- page 120
Avec cette initiative nous rendons hommage au
BUREAU DE LA RESISTANCE ANTI FASCISTE CHILIENNE A ALGER (1973-1980)

À Diégo-Suarez, le sens et la portée de la politique publique de l’eau ont été remis en cause par la marchandisation imposée par différents acteurs de l’aide internationale. Comme dans d’autres contextes urbains post-coloniaux, les inégalités d’accès à l’eau y recoupent les inégalités socioéconomiques. Or, depuis l’instauration de la gestion payante en 2004, le gouvernement municipal ne peut plus garantir l’équité que permettait la dualité d’un système alliant la consommation payante (aux branchements domestiques) à la consommation gratuite (aux bornes-fontaines). Travailler sur les modes de subjectivation, les pratiques sensorimotrices et les transactions liés à l’approvisionnement quotidien en eau permet de saisir la complexité et l’imbrication des dynamiques de stratification sociale et de formation du pouvoir communal telles qu’elles sont localement déterminées par un principe d’autochtonie ethnicisé et un pluralisme normatif institutionnalisé.

The price of water. Urban hierarchies, water management and municipal power in Antsiranana (Madagascar) The purpose and scope of water policy in Antsiranana have been redefined by commercialization, a trend driven by a range of actors involved in international aid. As in other post-colonial urban settings, inequalities in access to water have tended to mirror and overlap with socioeconomic inequalities. Since the introduction of water billing in 2004, the municipal government has been unable to guarantee equity in a system combining billed consumption (mains water supply) and free supply (public taps). The study of modes of subjectivation, sensori-motor interactions and the transactions related to daily water supply helps to understand the complexity and overlapping of the dynamics of social stratification and municipal formation processes as determined locally by autochthony principles and normative pluralism.

In 2011, Liberty 32 asked 6,381 people from Antananarivo a question: « In your opinion, what are the main qualities that a good political leader has to have? ». 39 clusters of answers have been identified from the results of the survey and have been grouped into five main categories: human qualities, managerial skills, political skills, access to power and other skills. Most of the respondents argued that a good political leader should be attentive to people’s needs, be an altruist and care about the common good. In 2013, Liberty 32 has conducted another survey in Antananarivo, focused on political perceptions and participation. The results of this new survey show that citizens’ aspirations as likely to be the same as in 2011. But two critical questions must be asked. Will the newly elected leaders stick to the profile drawn by citizens? Will they behave like citizens want them to?

Cet article part de l’ethnographie d’une réunion de travail entre les agents d’une commune malgache et leurs « partenaires » étrangers. On y observe une lutte entre ceux qui considèrent que l’échelle légitime de décision pour le « développement » de la ville est locale et ceux qui considèrent qu’elle est transnationale. On y comprend que l’ingérence et la résistance à l’ingérence sont le produit de rapports de domination individuels et collectifs, mais aussi des comportements expérimentés et négociés au fil de carrières professionnelles et militantes.

This article starts with the ethnography of an external work meeting between the agents of a Malagasy town and their foreign “partners.” In it we see a struggle between those who think that the legitimate scale for making decisions about the town’s “development” is at the local level and those who believe it is the transnational level. Outside interference and resistance to interference observed here can be understood as results of individual and collective relationships of domination as well as behaviors that have been tested and negotiated over the course of professional and activist careers.

Les habitants de Madagascar, une île marquée par un passé visiblement violent, semblent avoir fait au XXe siècle un choix exceptionnel. En s’imposant la vision d’une société paisible, dénommée usuellement fihavanana malagasy (solidarité malgache), ils ont dès lors, et avec succès, cherché une solution consensuelle ou tout au moins non-violente à leurs conflits.
Comment expliquer le trajet extraordinaire de ce pays, suggérant un déve-loppe¬ment de la guerre vers la paix, en dépit d’un cadre socio-historique aussi défavorable que celui de la colonisation, de la décolonisation et d’une paupé-risation généralisée? Quelle est la part véritable de cet aspect central de l’iden-tité nationale dans la négociation des grands et petits différends, dans la politique comme dans le quotidien de ses quelque 22 millions d’habitants ? Et que cache le terme fihavanana, souvent stéréotypé comme utopie, avec ses nuances hautement politiques, émotives et nostalgiques à la fois?
L’ouvrage aborde l’étude du fihavanana d’une manière systématique et critique. Fruit d’une collaboration de chercheurs de diverses disciplines (anthropologie sociale, économie, histoire) et origines (malgache, allemande, française), les contributions s’interrogent, à travers une grande diversité phénoménologique des conceptions du fihavanana, aussi bien dans l’histoire et dans les pratiques actuelles, sur la richesse d’une normativité éminemment contextuelle. Elles invitent à découvrir par des études de cas précis et des approches théoriques que l’avènement d’une «normativité de la bonne entente» à Madagascar est beaucoup moins une rupture avec le passé qu’un aménagement d’une idée ancienne des relations sociales. Allant au-delà d’une simple déconstruction, l’ouvrage permet, pour la première fois, une évaluation selon une large perspective de la vision malgache d’une société paisible, sous pression de toutes parts, mais toujours primum movens du dialogue sur la Grande Ile.

Cet article envisage le lien profond qui unit la monarchie malgache et la société à travers un fait social total, le fandroana ou rite du bain. Le fandroana est plus qu’un rituel de nouvel an. C’est un moment d’échanges symboliques et matériels ainsi que de transactions politiques mettant en scène le lien renouvelé entre les collectivités et le souverain. À travers de nouvelles sources, issues notamment des archives de la comptabilité publique du Royaume de Madagascar, il s’agira de jeter un nouveau regard, à la fois qualitatif et quantitatif, sur les représentations émiques du pouvoir et l’organisation interne de ce royaume qui fut un des plus bureaucratique du xixe siècle africain.

This paper analyzes the perspectives and priorities of Indian Ocean island states—especially Sri Lanka—in a region of great powers. Analysis of international relations in the Indo-Pacific is understandably focused on the great powers such as India and the United States, but the examination often ends there. Although the region’s island countries may be small, their strategic locations, their relations with traditionally dominant India, their growing ties with China, and rising trade and investment opportunities—especially in infrastructure development—make them an important area of analytical inquiry.

Cette contribution n'a aucune prétention à vouloir renouveler l'étude de la poésie en langue malgache. Elle n'a d'autre ambition que de proposer, très sommairement, quelques pistes pour une approche littéraire des débuts de la poésie écrite à Madagascar.

(Abstrait du recueil dont l'article fait partie)
Les habitants de Madagascar, une île marquée par un passé visiblement violent, semblent avoir fait au XXe siècle un choix exceptionnel. En s’imposant la vision d’une société paisible, dénommée usuellement fihavanana malagasy (solidarité malgache), ils ont dès lors, et avec succès, cherché une solution consensuelle ou tout au moins non-violente à leurs conflits.
Comment expliquer le trajet extraordinaire de ce pays, suggérant un déve-loppe¬ment de la guerre vers la paix, en dépit d’un cadre socio-historique aussi défavorable que celui de la colonisation, de la décolonisation et d’une paupé-risation généralisée? Quelle est la part véritable de cet aspect central de l’iden-tité nationale dans la négociation des grands et petits différends, dans la politique comme dans le quotidien de ses quelque 22 millions d’habitants ? Et que cache le terme fihavanana, souvent stéréotypé comme utopie, avec ses nuances hautement politiques, émotives et nostalgiques à la fois?
L’ouvrage aborde l’étude du fihavanana d’une manière systématique et critique. Fruit d’une collaboration de chercheurs de diverses disciplines (anthropologie sociale, économie, histoire) et origines (malgache, allemande, française), les contributions s’interrogent, à travers une grande diversité phénoménologique des conceptions du fihavanana, aussi bien dans l’histoire et dans les pratiques actuelles, sur la richesse d’une normativité éminemment contextuelle. Elles invitent à découvrir par des études de cas précis et des approches théoriques que l’avènement d’une «normativité de la bonne entente» à Madagascar est beaucoup moins une rupture avec le passé qu’un aménagement d’une idée ancienne des relations sociales. Allant au-delà d’une simple déconstruction, l’ouvrage permet, pour la première fois, une évaluation selon une large perspective de la vision malgache d’une société paisible, sous pression de toutes parts, mais toujours primum movens du dialogue sur la Grande Ile.

Les politiques de santé africaines s'attachent, depuis des décennies, à valoriser leur médecine traditionnelle, marginalisée depuis le développement du système biomédical dominant. En prenant le cas de Madagascar, le présent article montre l'émergence d'une médecine intégrative, qui se situe au carrefour de deux systèmes de santé : un local, traditionnel et un global, diffusé et imposé par des politiques internationales (OMS, etc.). La valorisation et le contrôle des médecines traditionnelles passent par leur évaluation thérapeutique. Celle-ci est conduite par des politiques aussi bien nationales qu'internationales, notamment par le biais de programmes de développement et de coopération décentralisée. Le champ de la santé est alors le siège d’enjeux et de pouvoirs aussi bien sanitaires que culturels, sociaux, politiques et économiques.

Les monuments mégalithiques du Néolithique européen ont longtemps été considérés comme des copies grossières des réalisations architecturales monumentales des premières civilisations du Proche-Orient et de la Méditerranée orientale. Mais quand le radiocarbone est venu mettre à mal ce modèle diffusionniste, il a bien fallu que les spécialistes s’interrogent sur pour quoi et comment les sociétés néolithiques, traditionnellement considérées comme de modestes « sociétés villageoises », avaient pu ériger de tels ouvrages. Pour répondre à ces questions, le référentiel ethnologique a été régulièrement sollicité, à la recherche d’explications dans le contexte social, politique ou religieux des sociétés actuelles ou subactuelles pratiquant le mégalithisme. Ce volume regroupe les contributions présentées à l’occasion de deux tables rondes pluridisciplinaires qui se sont tenues à Strasbourg en mai 2014 et mai 2015 et ont réuni des préhistoriens et des ethnologues. Leur objectif était, en s’appuyant à la fois sur des études de cas et sur des travaux plus synthétiques, de s’interroger sur la manière dont les modèles tirés de l’observation des sociétés vivantes « mégalithiques  » ont été utilisés pour tenter d’éclairer le fonctionnement des sociétés du Néolithique européen, sur les problèmes épistémologiques que pose cette transposition et sur la pertinence des explications archéologiques proposées sur la base des données ethnologiques. L’ouvrage est divisé en trois parties : la première rassemble des réflexions d’ordre méthodologique, les deux suivantes des interventions consacrées aux mégalithismes « vivants » ou subactuels, de l’archipel indonésien et de Madagascar pour la deuxième, de l’Éthiopie pour la troisième.
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Megalithic monuments from Neolithic Europe have long been considered as rough copies of the monumental architectures built by the first civilizations of the Near East and Eastern Mediterranean. When radiocarbon dating jeopardized this diffusionist pattern, though, specialists could not but wonder why and how these Neolithic societies, usually considered as small ‘village communities’, had erected such monuments. In order to answer these questions and seek explanations in the social, political or religious contexts of recent or present megalith-building societies, the ethnological frame of references has been referred to on a regular basis.
This volume comprises the papers presented by prehistorians and ethnologists at the two multi-disciplinary round tables held in Strasburg in May 2014 and May 2015. Their purpose was, with the help of both case studies and more synthetic works, to discuss how the patterns drawn from the observation of ‘living’ megalithic societies have been used to try and shed light on the functioning of European Neolithic societies, the epistemological problems raised by this transposition and the relevance of ethnology-based archeological explanations. The book is composed of three sections: the first one deals with some methodological reflections, the second and third ones with the ‘living’ or recent megalithisms of respectively the Indonesian Archipelago and Ethiopia.

At the beginning of the Third Republic (1992-2010), foreign partners of the Malagasy government were wary of the decentralization process, perceived as a sensible political stake. At the end of this period, they came though to develop a heavy plan, of direct “technical” and “financial” support, to this “national strategy”. How can this turnaround be understood? This paper aims to consider the varied and heterogeneous, complementary, antagonistic or parallel processes, which backed up the surfacing and acceptability of this policy-productive transnational “dispositive”. By focusing on the political equipment of aid tools, the practices of production, power and identification that they involve, hypotheses in line with the “anti-politics machine” theory can be partly undermined. The corollary processes of technicalisation or de-politisation can be understood as uncertain and reversible effects which are constructed and questioned by reflexive actors who coordinate with each other.

Version française d’un essai publié en malgache (FES, 2014) sur les relations entretenues par les dirigeants malgaches successifs avec la France. Des relations fluctuantes qui sont de plus en plus décriées par la population malgache aujourd’hui.

L’église catholique est un acteur majeur de la société civile malgache. Elle a également acquis ses lettres de noblesse dans la vie politique malgache, notamment à travers les écrits de la Conférence Episcopale de Madagascar (CEM) qui, en plus d’interpeller régulièrement les dirigeants sur leurs agissements, donnent des pistes éclairées pour solutionner les problèmes récurrents qui minent le pays. Dans le contexte de la sortie de crise de 2009-2013, il semblait intéressant d’analyser les positionnements et recommandations politiques de la CEM, en passant au crible les communiqués à caractère politique qu’elle a publiés entre 1889 et 2014. L’objectif de l’exercice est de révéler un point de vue alternatif sur les crises malgaches, autre que celui des analystes politiques et autres chercheurs conventionnels, mais aussi de valoriser les efforts de la société civile pour l’amélioration de la gouvernance et de la démocratie à Madagascar.

Entamer une étude sur la géopolitique de Madagascar implique d’analyser les décisions politiques et économiques prises en considération de la situation géographique du pays. Le choix a  été délibérément fait de ne pas toucher au domaine stratégique – comprendre, militaire – étant donné que Madagascar n’est pas directement exposé à des menaces extérieures imminentes. De même, le cadrage temporel de l’étude a été limité aux dix dernières années car le présent document n’a pas pour ambition de réécrire l’histoire de Madagascar. Il aspire plutôt à apporter un éclairage sur la situation géopolitique actuelle et à essayer de déterminer la direction que le pays devrait idéalement prendre pour sortir du marasme qui le mine depuis trop d’années. Néanmoins, l’étude comporte d’inévitables références historiques qui expliquent les origines de la situation actuelle.

Consultation is an important feature of research and, increasingly, researchers are required to work in partnership with stakeholders to increase the impact of their work. Our aim is to demonstrate what can be learned from the scholarship on, and practice of, member checking to facilitate productive knowledge exchange. Using dialogical analysis we explore three member check interactions from three different qualitative psychology projects focusing our analysis on difficult moments between researchers and participants conceptualised here as ‘sore spots’. We identify two major genres in these sequences: participant ambivalence and participant challenge. We then consider passages that allow us to explore a more theoretical understanding of these two genres in terms of the metaphor of portraits and mirrors. Overall, we outline how implicit epistemologies and theories of subjectivity (uncomplicated, blank, and complex) may be linked to the way in which stakeholders approach research. We also provide a map with regard to the theories within which member checks can be undertaken, associated research practices in terms of a range of researcher responses to stakeholder ambivalence and challenge, and implications of these moments for knowledge exchange for qualitative research but also for psychological science as a whole. We conclude that sore spots in knowledge exchange process can be productive opportunities of transformational validity.

Keywords: member check; knowledge exchange; research impact; dialogical analysis; participant validation

La société malgache est politiquement et socialement instable, victime d’une perte progressive de ses repères dans un contexte de mondialisation accélérée. La priorisation des intérêts particuliers sur l’intérêt général et le besoin pernicieux de s’enrichir à tout prix qui semble commander la société actuelle ont favorisé la banalisation de la corruption et l’impunité à tous les niveaux. La société civile, malgré des tentatives louables, peine à moraliser la vie publique et à endiguer les dérives des pouvoirs successifs. Elle perd en influence et en crédibilité et n’arrive pas à se placer en un contrepouvoir sérieux face à la société politique dirigée par une élite dénuée de scrupules. Les citoyens, que la paupérisation continue et le manque d’instruction (générale et civique) ont rendus de plus en plus perméables au populisme et à ses dangers, sont négativement influençables et réagissent comme une masse, une foule à la merci des politiciens. Quel type de développement peut-il être espéré dans de telles conditions ? Dans un contexte où les mots « éthique » et « responsabilité » sont passés de mode ?
Une alternative est possible, pour peu que nous soyons capables d’enlever les œillères qui pourraient nous empêcher d’en apprécier les potentialités. Il s’agit de l’application des principes de la Doctrine sociale de l’Eglise à tous les niveaux de la société, y compris au niveau de la société politique, et ceci, en respectant les limites imposées dans la Constitution par la laïcité de l’Etat. Cet article se propose d’explorer plusieurs pistes pratiques pour restaurer l’éthique, la responsabilité et l’intégrité à Madagascar, en adoptant une démarche plutôt pédagogique et cartésienne que théologique. Les éléments exploitables de la Doctrine sociale de l’Eglise seront déclinés en plusieurs propositions pratiques dont la faisabilité ne dépendra en définitive que de la détermination et de la volonté des cibles.
L’article se divise en trois sections distinctes. En premier lieu, le contexte sociopolitique actuel est retracé afin d’identifier les problèmes auxquels la société malgache doit faire face. Ensuite, les éléments fondateurs et les piliers de la Doctrine sociale de l’Eglise seront rappelés et explicités. En troisième lieu, les propositions concrètes permettant l’opérationnalisation de ces principes seront présentées.

Africa and India each have a big island off their south-eastern tips – Madagascar and
Sri Lanka respectively. These two islands share many commonalities: their populations
today are 22 and 24 million respectively 1 ; each has multi-ethnic population; each was a
colony of a Western power (from 1882/1897 and 1815); and each became independent
post-WWII (in 1960 and 1948); each has extremely high, unique bio-diversity, similarly
threatened by deforestation; each holds a strategic maritime location, yet prone to natural
hazards (albeit, arguably, Sri Lanka’s is more so, in both cases 2 ); each had adopted socialist
economic policies at some point of the 1970s and then radically liberalised their
economies; and each has experienced multiple serious political and constitutional crises
over the past 50 years.
Most importantly for this discussion, both islands had an equally miserable state of
economic affairs in the 1960s and the early 1970s, throughout which their GDP per capita
indicators, seen on the title page, make it seem as if their economies had been glued
together. They were each a poor, agrarian, commodity-exporting economy. But then,
from the late 1970s onwards, Sri Lanka entered and has remained on an amazing
economic growth path that has allowed it to increase its GDP per capita from 273$ in
1980 to 3’820$ in 2014 3 , while Madagascar’s GDP per capita between 1980 and 2014
decreased from 462$ to 449$ 4 . Sri Lanka has become a middle-income, industrialised,
service-based economy with the highest Human Development Index (HDI) in South
Asia 5 and even has its own space satellite 6 . Madagascar has around 90% of its population
living in poverty 7 and remains among the most backward economies in the world.

There is a broad set of human beliefs, attitudes and behaviours around the issue of magical animals, referring to both mythical animals not recognized by science and extant animals that are recognized by science but have magical properties. This is a broad issue ranging from spiritual beliefs around mythical animals living in Malagasy forests, to cultural heritage associated with the Loch Ness Monster in Scotland. Beliefs and behaviours around magical animals can have positive and negative impacts on biodiversity conservation goals. Yet, so far, the discipline of conservation biology has not adequately considered magical animals, neglecting to account for the broader knowledge from outside the natural sciences on this issue, and taking a narrow, utilitarian approach to how magical animals should be managed, without necessarily considering the broader impacts on conservation goals or ethics. Here we explore how magical animals can influence conservation goals, how conservation biolog...

Over the last twenty years Madagascar has become a poster child for global biodiversity conservation. The environmental discourse is dominated by the issue of deforestation and the blame for forest loss is usually placed on poor rural households, who are portrayed as being caught in a Malthusian spiral of increased population and decreased land productivity. Whilst there has been a wealth of research on deforestation in Madagascar, it has tended to assume a priori the importance of population growth and poverty as drivers of forest clearance, without exploring the role of other factors in shaping land use. It has also suffered from temporal and regional biases. In this paper I use a multidisciplinary approach to better understand the drivers of land use and landscape change in the Central Menabe region of western Madagascar between 1896 and 2005. I draw on a diverse range of methods including material from the French colonial archives, aerial photographs, imagery from Landsat satellites, a review of project reports and interviews with key informants. I show the importance of cash crops in landscape change, in particular booms in the cultivation of maize. I also show that economic and political factors operating at a range of spatial levels have been critical in stimulating the expansion of these crops.

This article focuses on the connection between the Merina monarchy and society through a total social fact: the fandroana, or bath ceremony. The fandroana ritual is more than a New Year’s celebration. It is a moment of symbolic and material exchanges, as well as political transactions that epitomise the renewed link between communities and the sovereign. The purpose of this article is to cast a new qualitative and quantitative light on the issue based on new sources, and especially the public accounting archives of the Kingdom of Madagascar, on the emic representations of power and on the political organization of this kingdom, which was one of the most bureaucratic powers in nineteenth-century Africa.

Anthropologists coined the term human niche construction theory (HNCT) to apply the ecological concept of niche construction to the study of human society. Most of the work done on HNCT focuses on the biological and economic aspects of human niche construction. This paper aims to integrate HNCT in the archaeological study of settlement choice. I incorporate not only the economic aspects of settlement choice but its sociopolitical and ideological dimensions as well. To do so, geospatial analysis, archaeology, paleoclimatic proxies and ethnohistorical records have been integrated to provide multiple lines of evidence as to whether the proximity of a site to resources and/or its defensibility influenced community settlement choice in the face of unpredictable climate conditions and intergroup conflicts.
While the geospatial analysis demonstrated the influences of environmental and sociopolitical pressures on the settlement choice of archaeological communities, ethnohistorical reports showed that the decisions of people in southwest Madagascar have been heavily influenced by belief in cosmological values and divination. To choose where and when to settle, people consulted a diviner and acted upon the insight and prediction of the divination, even if the decision was not beneficial to their economic and sociopolitical lifeways. The slight contrast between these lines of evidence demonstrates the importance of integrating both environmental, sociopolitical, and ideological aspects into the study of human niche construction.

Elections in Madagascar are a constant failure. Recent data derived from the Malagasy Civil Society and Democracy Barometer (Rafitoson, 2015) show that, from citizens as well as civil society's perspective, the quality of democracy in the country is very low. Since 1992, 5 presidential elections, 4 legislative elections, and 5 referendums have been organized, each followed by local protests and demonstrations. Though most of them have been internationally recognized as free, fair and credible elections, it appears that they were actually flawed ones.

Les tensions permanentes entre les autorités et les journalistes – individuellement, à travers les organes de presse auxquelles ils appartiennent ou par le biais de leur syndicat – reviennent régulièrement au cœur des débats à Madagascar. Ce n’est pas un phénomène nouveau car les deux parties se livrent une guerre mutuelle depuis des décennies. Entorses à la liberté de presse et d’expression, violences à l’encontre des journalistes et arrestations arbitraires, fermetures abusives et non-motivées de stations télé ou radio : les régimes qui se sont succédé ont rivalisé d’ingéniosité pour mettre à mal la presse malgache. Cette note d'analyse démontre, à travers la comparaison de plusieurs cas, que les politiques ont peur des médias et que cette peur peut les pousser à agir de façon déraisonnable. Pour chaque cas, un bref rappel des faits et des motifs évoqués ainsi que la matérialisation/exécution de la décision de fermeture sont rapportés. Ils sont suivis par une brève analyse juridique et des questionnements divers.

Drawing from data gathered in South Western Madagascar in 2011, the work explores the combination of poverty and traditional gender roles as a critical factor in determining unequal school access among young people from semi-nomadic fishing communities. It demonstrates that from the age of early puberty, most boys go fishing with their fathers and brothers whilst most girls from the same families work at home. In contrast to the school systems observed in many developing society contexts, which demonstrate female marginalisation, in South Western Madagascar both boys and girls are marginalised. Instruments of global policy designs, such as positive discrimination for girls, seem ill-suited to resolve the problem. Instead, the authors call for a more tailored and context-specific approach to address the particular challenges amongst semi-nomadic fishing communities in Madagascar.

Cycle des conférences de l'Institut d'ethnologie de l'université de Strasbourg
jeudi 3 mars 2016, de 18h à 20h
Conférence de Bernard Moizo (socio-anthropologue, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement-IRD, directeur de l'équipe Gouvernance, Risque, Environnement, Développement-GRED, UMR IRD & université Paul Valéry-Montpellier 3) : « De la naissance à la mort : le zébu, clef de voûte des sociétés du sud et de l’ouest malgache »

conférence organisée et présentée par Pierre Le Roux

salle 5320, Institut d'ethnologie, Faculté des sciences sociales - Bât. Le Patio - Campus Esplanade - université de Strasbourg

Résumé : Les sociétés de l’ouest et du sud malgache ont très souvent été décrites comme pratiquant un élevage contemplatif dont l’ultime but est de d’obtenir des zébus (Bos indicus) dont la corpulence, la majesté, les cornes (taille et forme), la bosse (volume), la robe mais aussi les tâches (couleur, taille, nombre et forme) correspondent à des critères esthétiques et symboliques très codifiés. Tous ces critères sont définis et véhiculés dans un vocabulaire extrêmement complexe et haut en couleur.
Hériter d’un troupeau de ses ascendants pour le faire croître, échanger des bêtes, en offrir et/ou en recevoir, en prendre soin avec une méticulosité presque maladive, et faire paître ses zébus sur les terres ancestrales est le but de la vie de tout homme dans ces régions. Mais cette dévotion ne s’arrête pas là : le troupeau, richesse si patiemment constituée, sera en grande partie sacrifié lors des funérailles de son propriétaire. Si le zébu accompagne l’homme dans sa mort et au-delà (bucranes sur les tombeaux) il précède aussi sa venue au monde, car des bêtes provenant des deux familles alliées sont offertes, d’autres sacrifiées, lors du mariage, puis au cours de la grossesse et enfin à la naissance. Les différentes étapes de la vie d’un homme, à un niveau moindre pour une femme, sont ponctuées de ces dons et sacrifices.
Le zébu fait aussi l’objet de nombreuses convoitises et les vols constituent pour l’éleveur une menace permanente ; qu’ils soient réels et perpétrés par des malaso (bande de voleurs professionnels) ou simulés lorsque qu’un prétendant souhaite courtiser la fille d’un grand éleveur. Se protéger des vols, rendre ‘invisible’ son troupeau aux malaso, ou apprivoiser des bêtes ensauvagées après de longues années passées en forêt tout ceci est possible pour un éleveur s’il s’attache les services d’un ombiasy (devin guérisseur) spécialisé. Le zébu sera aussi l’acteur principal lors de cérémonies de possession (tromba) qui interviendront pour répondre à une période de mal-être passager qu’il soit physique (maladie, infertilité), psychique (ensorcèlement, succession de décès dans une famille) ou sanctionner un évènement particulier (voyage à l’étranger, enrichissement imprévu, élections). On verra que même dans un contexte de modernité croissante et de mondialisation (découverte d’une mine de saphir dans le Sud de Madagascar), le zébu reste une valeur sûre. 
Il existe donc une véritable adoration des sociétés malgaches pour le zébu ce qui en fait la clef de voûte des systèmes socio-culturels et magico-religieux. Tous ces aspects seront présentés et illustrés d’exemples issus d’observations de terrain menées dans ces deux régions de Madagascar.

Photo d'illustration : Tombeau d'un notable mahafale, l'aloalo au premier plan représente un zébus castré aux cornes majestueuses, élément fondamental de la culture mahafale, les bucranes sur le tombeau proviennent des zébus sacrifiés lors de funérailles (© Bernard Moizo, IRD, ca 1990)

1er semestre 2014-2015

2 octobre 2014, 17h : Séminaire d'ouverture (D. Nativel, S. F. Sanchez)

16 octobre 2014, 17h30 : Nicolas Courtin, (discutant J.P. Bat) "Enjeux et méthodes de la recherche en archives : le cas des archives de l'Académie Militaire d'Antsirabe"

23 octobre 2014 : Samuel F. Sanchez, historiographie de l'océan Indien occidental (autour de deux articles : Markus P. M. Vink , “Indian Ocean Studies and the ‘new thalassology”. Journal of Global History, 2, 2007, pp 41-62 et Hartwig F., “The Segmentation of the Indian Ocean Region. Arabs and the Implementation of Immigration Regulations in Zanzibar and British East Africa” in Deutsch J.-G. et R. B. (dir.), Space on the move : Transformations of the Indian Ocean seascape in the nineteenth and twentieth century, Berlin, Schwarz, 2002, 89 p.

6 novembre 2014, 17h : Delphine Burguet, Devins-guérisseurs et pratiques globalisées à Madagascar

20 novembre, 14h,  salle M019, bât. Olympe de Gouges, soutenance de Thèse de Ludovic Gandelot Les Khojas ismaïlis agakhanis de Madagascar. Des Gujaratis de l'Océan Indien, 1885-1972. Construction communautaire, politique et territoires, sous la dir. de Faranirina Rajaonah

24 novembre 2014, 17h30 (salle 268) : Jean Fremigacci (Paris 1) "La question de l'identité à Madagascar à la lumières des sources écrites et des enquêtes de terrain"

25 novembre, 17h, Gabriel Rantoandro (discutant S.F. Sanchez), "Les forêts dans l'histoire de Madagascar"

4 décembre, 17h : Jennifer Cole (discutant V. Tisseau), "Couples franco-malgaches en France et à Madagascar"

17 décembre, 16h, Dominique Bois, "Diego Suarez : la Grande Guerre comme horizon"

Cet article envisage le lien profond qui unit la monarchie malgache et la société à travers un fait social total, le fandroana ou rite du bain. Le fandroana est plus qu’un rituel de nouvel an. C’est un moment d’échanges symboliques et matériels ainsi que de transactions politiques mettant en scène le lien renouvelé entre les collectivités et le souverain. À travers de nouvelles sources, issues notamment des archives de la comptabilité publique du Royaume de Madagascar, il s’agira de jeter un nouveau regard, à la fois qualitatif et quantitatif, sur les représentations émiques du pouvoir et l’organisation interne de ce royaume qui fut un des plus bureaucratique du xixe siècle africain.

The foundation of the Boeny Kingdom at the end of the 17th century marks the emergence of a new political unit, which was added to similiar constructions of the same dynasty along the west coast of madagascar. Within a few years the Boeny Kingdom became the island's most impressive polity in terms of territory, or military and economic power realized up to this point in history, and it was to play a decisive role for more than a century. In spite of later political decline, the Boeny Kingdom constitutes even today an important neo-traditional unit in Madagascar. This article for the first time offers a detailed reconstruction of the main events between 1683 and 1686 that allowed the future King Tsimenata to defeat and integrate his main adversaries, Isalmic traders living in a number of entrepôts along the northwestern coast. The analyses, based on a critical study of all the main historic documents available, are placed within the framework of the political dynamics of early states on Madeagascar. The work elaborates as well a critical reflection on problems of historical reconstruction in the context of Madagascar.