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Un fragment de plaque-boucle en bois de cervidé a été découvert dans une sépulture de la nécropole alto-médiévale de Bavans (Doubs). Ce type d’objet, relativement rare, et qui est fortement présent en domaine romano-burgonde a été... more
Un fragment de plaque-boucle en bois de cervidé a été découvert dans une sépulture de la nécropole alto-médiévale de Bavans (Doubs). Ce type d’objet, relativement rare, et qui est fortement présent en domaine romano-burgonde a été interprété dans un premier temps comme un attribut chrétien, associé notamment aux abbés ou aux évêques.
Cette hypothèse a ensuite été remise en question et ces plaques-boucles sembleraient être davantage l’attribut de pèlerins. Le lien entre cet objet, les données biologiques de l’individu présent dans la sépulture et les lieux de pèlerinage connus à proximité de Bavans permettent de discuter cette hypothèse.

A fragment of an antler buckle plate was discovered in a burial site in the early medieval burial place of Bavans (Doubs). This type of object, which is relatively rare, and which is concentrated in the Romano-Burgundian domain, was interpreted as a Christian attribute, in particular that of an abbot or a bishop, but this interpretation has been questioned and it would seem to be a pilgrim’s attribute instead. The link between this object, the biological data of the individual present in the burial and the known places of pilgrimage in the vicinity of Bavans allow this hypothesis to be discussed.
Parmi les nombreux types de garnitures de ceintures présents dans les sépultures du haut Moyen Âge, les garnitures multiples font partie des plus caractéristiques. Ses origines se trouvent dans les territoires contrôlés par l’Empire... more
Parmi les nombreux types de garnitures de ceintures présents dans les sépultures du haut Moyen Âge, les garnitures multiples font partie des plus caractéristiques. Ses origines se trouvent dans les territoires contrôlés par l’Empire byzantin ou dans les territoires contrôlés par les Avares. Diffusé au nord des Alpes au début du VIIe siècle, ce type de garniture de ceinture présente une forte concentration spatiale dans le sud de l’Allemagne actuelle. Une récente étude réalisée dans le cadre d’une thèse de doctorat a permis l’analyse des garnitures de ceintures multiples du sud du Rhin supérieur. S’il est difficile en l’état actuel d’expliquer la présence et la répartition géographique de ces objets dans la région, cette dernière apparait toutefois comme la limite occidentale de ce phénomène.

Among the many types of belt fittings found in early medieval burials, multiple belt fittings are among the most characteristic. Its origins can be found in the territories controlled by the Byzantine Empire or in the territories controlled by the Avars. Diffused north of the Alps at the beginning of the 7th century, this type of belt fittings has a high spatial concentration in the south of present-day Germany. A recent study carried out as part of a doctoral thesis has enabled the analysis of multiple belt fittings from the south of the Upper Rhine. Although it is difficult at present to explain the presence and geographical distribution of these objects in the region, the region appears to be the western limit of this phenomenon.
Lors d’une fouille d’archéologie préventive réalisée en 2014 à Merxheim (dép. Haut-Rhin / F), un ensemble funéraire du haut Moyen Âge (6e - 10e siècles) a été mis au jour. Dans la sépulture 55, une pointe de flèche en os rattachée par sa... more
Lors d’une fouille d’archéologie préventive réalisée en 2014 à Merxheim (dép. Haut-Rhin / F), un ensemble funéraire du haut Moyen Âge (6e - 10e siècles) a été mis au jour. Dans la sépulture 55, une pointe de flèche en os rattachée par sa forme à la période mérovingienne a été découverte. Lors de l’étude, aucun parallèle de pointe de flèche en os n’a été identifié dans le monde mérovingien. Il était donc nécessaire de comprendre cette absence de parallèles et les raisons qui ont poussé à façonner une pointe de flèche en os. La principale problématique était de savoir s’il y a pu avoir un intérêt balistique quelconque dans le choix de ce matériau, notamment pour la chasse au petit gibier. Pour ceci, les différents facteurs, de l’arc aux éléments constitutifs d’une flèche, ont été pris en compte. L’utilisation de l’os pour une pointe de flèche n’apparaît ainsi pas comme contre-indiquée. Cependant, l’absence de parallèles et la relative facilité de façonnage de ce type d’objet dans de l’os plutôt que dans du fer amènent également à envisager la probabilité d’un objet symbolique, dont le rôle aurait été de représenter la pratique de la chasse dans la sépulture.
L’étude, dans le cadre d’un doctorat, des garnitures de ceintures du haut Moyen Âge en contexte funéraire dans le Sud du Rhin supérieur a notamment permis d’aborder la question de leur rôle dans l’étude des relations culturelles. La zone... more
L’étude, dans le cadre d’un doctorat, des garnitures de ceintures du haut Moyen Âge en contexte funéraire dans le Sud du Rhin supérieur a notamment permis d’aborder la question de leur rôle dans l’étude des relations culturelles. La zone d’étude, au contact des trois grandes
régions culturelles que sont la Burgondie, l’Alémanie et la Francie, se prête particulièrement bien à ce type d’approche. L’analyse des objets eux-mêmes, de leur répartition géographique et de leurs contextes de découvertes, en particulier le sexe et le genre du défunt, a mis en évidence la prédominance de modes alamanes, la présence d’influences romano-burgondes dans le Sud-Ouest de la zone d’étude et la relative faible présence d’objets de type franc. Cette variété culturelle ainsi que l’importance des influences alamanes trouvent un écho dans d’autres travaux ainsi que dans les pratiques funéraires de la région.
Résumé Les tombes riches féminines de l’époque mérovingienne renferment parfois en dépôt un objet énigmatique, défini le plus souvent comme hachoir en France et d’outil servant à broyer les fibres textiles en Allemagne. Il se présente... more
Résumé
Les tombes riches féminines de l’époque mérovingienne renferment parfois en dépôt un objet énigmatique, défini le plus souvent comme hachoir en France et d’outil servant à broyer les fibres textiles en Allemagne. Il se présente sous la forme d’une lame en fer rectangulaire ou sub-rectangulaire, prolongée au dos par deux ou trois soies destinées à fixer le manche. La découverte de sept nouveaux exemplaires en Alsace a été l’occasion de revenir sur la fonction de cet objet. L’étude s’est appuyée sur l’inventaire réalisé par U. Koch pour la France, l’Allemagne et la Suisse, qui a été complété. Les 105 objets recensés ont permis de préciser le contexte funéraire et les caractéristiques morphologiques de cet outil et d’en tirer une première ébauche de typologie. Grâce à cette analyse mais aussi aux parallèles ethnographiques, l’interprétation d’un outil destiné à broyer ou à racler les fibres textiles a pu être privilégiée. Cette fonction a conduit néanmoins à s’interroger sur la présence de cet objet dans la tombe des femmes mérovingiennes de condition sociale élevée et sur sa signification éventuellement symbolique.

Abstract
Rich female tombs of the merovingian period sometimes contain an enigmatic object, most often defined as a chopper (hachoir) in France and as a tool used to grind textile fibers in Germany. It is in the form of a rectangular or sub-rectangular iron blade, extended at the back by two or three bristles intended to fix the handle. The discovery of seven new specimens in Alsace was an opportunity to return to the function of this object. The study was based on the inventory carried out by U. Koch for France, Germany and Switzerland, which was completed. The 105 objects inventoried made it possible to specify the funerary context and the morphological characteristics of this tool and to draw a first outline of its typology. Thanks to this analysis, but also to the ethnographic parallels, the interpretation of a tool designed to grind, or scrape textile fibers was favored. However, this function led to questions about the presence of this object in the graves of merovingian women of high social status and its possible symbolic significance
An ornamental bronze key was found in a Merovingian-period grave in Merxheim (Haut-Rhin, Grand Est region, France). This type of key is well known from archaeological contexts on the right bank of the Rhine, in southern England and in... more
An ornamental bronze key was found in a Merovingian-period grave in Merxheim (Haut-Rhin, Grand Est region, France). This type of key is well known from archaeological contexts on the right bank of the Rhine, in southern England and in Northern Europe, but is very rare on the left bank of the Rhine. The symbolic connotation of keys is more or less the same in both Christian and Nordic/Germanic religions, where they played a role in protection against diseases but also to accompany the dead in the Beyond. In the case of the grave of Merxheim, an interesting link can be found between this key and the skeleton remains it contains. The vertebral column shows palaeopathological evidence leading to the diagnosis of Pott’s disease, a form of tuberculosis.
dossier thémAtiQUe : des fossés et des rempArts. enceintes et sites fortifiés dU rhin sUpérieUr entre protohistoire et moyen Âge olivier BUchsenschUtz Avant-propos. Des enceintes en terre anhistoriques à Google Earth lizzie scholtUs... more
dossier thémAtiQUe : des fossés et des rempArts. enceintes et sites fortifiés dU rhin sUpérieUr entre protohistoire et moyen Âge olivier BUchsenschUtz Avant-propos. Des enceintes en terre anhistoriques à Google Earth lizzie scholtUs Histoire de la recherche dans le bassin de Saint-Dié-des-Vosges maxime WAlter Les sites de hauteur du massif vosgien. Actualisation des données et modalités d'implantation Jean-Jacques schWien Chateaux et enceintes des Vosges du Nord. Topographie et longue durée Anne-marie AdAm La palissade dans tous ses états : l'enclos du Britzgyberg (Illfurth, Haut-Rhin) et autres aménagements palissadés dans les habitats du premier âge du Fer clément féliU L'enceinte inférieure du Frankenbourg (67) et les remparts à poteaux frontaux de la fin de l'âge du Fer dans l'espace du Rhin supérieur. Pour une révision de la typologie des Pfostenschlitzmauern Jacky Koch et thomas fischBAch Enceintes de hauteur en pierres et formes « primitives » de châteaux ? L'exemple du Bernstein Adrien VUillemin Les enceintes urbaines en moyenne Alsace (1200-1850) Jean-françois piningre Les enceintes de l'âge du Bronze et du premier âge du Fer en Franche-Comté. Un bilan des recherches clément féliU et Jean-Jacques schWien Conclusion. Nouvelles perspectives sur les enceintes du Rhin supérieur ActUAlité de lA recherche : Archéologie des réseAUx claire cAmBerlein Les réseaux en archéologie : approche historiographique et interdisciplinaire thomas hUtin Lieux d'échanges et espaces publics en Gaule à La Tène finale steeve gentner Économie du fer et voies de communication, de l'abattage du minerai à la distribution du métal : l'exemple du nord de la Forêt-Noire au V e siècle av. J.-C.
Résumé  : La nécropole d’Erstein (Bas-Rhin) est, à ce jour, la plus vaste découverte en Alsace, avec 248 sépultures, mais également l’une des plus remarquables, notamment par l’abondant mobilier qui y a été découvert. Dans le cadre d’un... more
Résumé  : La nécropole d’Erstein (Bas-Rhin) est, à ce jour, la plus vaste découverte en Alsace, avec 248 sépultures, mais également l’une des plus remarquables, notamment par l’abondant mobilier qui y a été découvert. Dans le cadre d’un Master soutenu en 2010, l’armement et les statuts sociaux des tombes de guerriers ont été étudiés, et publier les données recueillies lors de ce travail semblait indispensable. Les datations obtenues par l’étude typologique des armes s’échelonnent entre la fin du Ve et le début du VIIe siècle, mais on observe une très forte concentration durant les deux derniers tiers du VIe siècle (phases MA2 à MA3). Les proportions des différents types d’armes plaident plutôt en faveur d’influences alamanes ou thuringiennes, mais ces dernières ne pourront être confirmées que par une étude complète du site. En outre, on observe un groupe de sépultures de guerriers pouvant être considérées comme privilégiées, conférant au site d’Erstein un statut particulier au VIe siècle, qui devra, lui aussi, être étudié en profondeur.

Abstract : Weapons in the Warrior Graves of the Merovingian Necropolis at Erstein (Bas-Rhin, Alsace). The Merovingian necropolis at Erstein (Bas-Rhin, Alsace) is so far the biggest one discovered in Alsace, with 248 graves, but also one of the most notable, especially regarding the extensive grave goods found there. The weapons and the social statuses in these warrior graves were studied in a Master’s thesis in 2010 and it seemed important to publish the results of this work. The dating drawn from a typological study of the weapons ranges from the late 5th century to the early 7th century, but a high concentration can be observed during the two latter thirds of the 6th century (phases MA2 to MA3). The proportion of various types of weapons seems to show Alemannic and Thuringian influences, which will only be confirmed by a complete investigation of the site. Moreover, a group of warrior graves can be considered as having a privileged situation. This position gives the necropolis at Erstein a particular status in the 6th century, that also needs to be more deeply studied.

Zusammenfassung : Die Bewaffnung in den Kriegergräbern des merowingerzeitlichen Friedhofs von Erstein (Unterelsass). Mit 248 Bestattungen ist der Ersteiner Reihengräberfriedhof bis heute der größte je im Elsass aufgedeckte ; es ist auch einer der bemerkenswertesten, u. a. durch seinen Beigabenreichtum. Die Bewaffnung der dort begrabenen Krieger und ihre soziale Stellung wurden 2010 in einer Masterarbeit erforscht ; ihre Ergebnisse zu publizieren schien unerlässlich. Die typologische Untersuchung der Waffen ergab eine Streuung zwischen dem Ende des 5. und den Anfang des 7. Jhs., mit einer sehr starken Konzentration in den zwei letzten Dritteln des 6. Jhs. (Phasen MA2 bis MA3). Das Zahlenverhältnis zwischen den verschiedenen Waffentypen scheint für alemannische oder thüringische Einflüsse zu sprechen, was aber nur durch eine vollständige Untersuchung des Gräberfeldes bestätigt werden kann. Außerdem fällt eine Gruppe von Kriegerbestattungen auf, die man als Adelsgräber ansprechen mag, was dem Friedhof von Erstein für das 6. Jh. eine Besonderheit verleiht, die ebenfalls eingehender zu erforschen sein wird.
Research Interests:
Research Interests:
L’intérêt de l’étude des matières organiques dans les sépultures du haut moyen âge n’est plus à démontrer au vu de l’apport indéniable qu’elle apporte aux connaissances du costume et des pratiques funéraires. Cette approche permet... more
L’intérêt de l’étude des matières organiques dans les sépultures du haut moyen âge n’est plus à démontrer au vu de l’apport indéniable qu’elle apporte aux connaissances du costume et des pratiques funéraires. Cette approche permet d’appréhender avec un nouveau regard les dépôts présents dans les tombes, les vêtements portés par les défunts, la position des éléments et accessoires vestimentaires, et leur composition ainsi que les techniques de fabrication et d’assemblage mises en oeuvre.
Développé au sein d’un PCR spécialement dédié à ce thème sous la direction de Florence Carré, cette question fait également partie d’un axe de recherche du PCR « Espaces et pratiques funéraires en Alsace aux époques mérovingienne et carolingienne (Ve-Xe siècles) » initié par les études menées dans la région depuis plusieurs années par Fabienne Médard. Ce champ d’investigation encore faiblement exploité sur le plan national devrait connaître une nette progression dans les prochaines années. Nous souhaitons aujourd’hui attirer l’attention sur la nécessité de systématiser l'expertise des restes en matières organiques, en amont de l’étude du mobilier et en partenariat avec les conservateurs-restaurateurs.
Cette communication sera l’occasion de faire le point sur les données actuellement acquises au niveau régional et de présenter quelques exemples rares et inédits provenant de la nécropole de Merxheim (Haut-Rhin) étudiés récemment par une équipe de recherche pluridisciplinaire.
Research Interests:
Une fouille d’archéologie préventive menée par la société Antea Archéologie, sur une surface de 5000 m², au lieu-dit « Obere Reben », sur la commune de Merxheim (Haut- Rhin) a permis la mise au jour d’une portion d’un ensemble funéraire... more
Une fouille d’archéologie préventive menée par la société Antea Archéologie, sur une surface de 5000 m², au lieu-dit « Obere Reben », sur la commune de Merxheim (Haut-
Rhin) a permis la mise au jour d’une portion d’un ensemble funéraire composé de 92 sépultures à inhumation datées du Premier Moyen Âge. Les premiers éléments de
datation issus de l’étude du mobilier semblent indiquer une utilisation de cet espace funéraire du début du début du VIe au début du VIIIe siècle. Des datations radiocarbones
réalisées sur les individus dépourvus de mobilier ont permis d’allonger cette fourchette chronologique jusqu’à la 1ère moitié du Xe siècle.
Research Interests:
La fouille menée sur la commune de Vendenheim (Bas-Rhin), route de la Wantzenau, préalablement à la construction d’un entrepôt Atlas-Fly a permis la découverte d’un ensemble funéraire mérovingien, constitué de 73 sépultures à inhumation,... more
La fouille menée sur la commune de Vendenheim (Bas-Rhin), route de la Wantzenau, préalablement à la construction d’un entrepôt Atlas-Fly a permis la découverte d’un ensemble funéraire mérovingien, constitué de 73 sépultures à inhumation, ainsi qu’un ensemble de structures témoignant de plusieurs occupations au cours de l’époque néolithique et protohistorique (Hallstatt C/D1).
Le décapage exhaustif de la parcelle a permis d’appréhender la majorité des limites de la nécropole excepté dans la partie septentrionale où les tombes semblent se poursuivre au-delà de l’emprise de la fouille. L’ensemble funéraire s’organise d’une manière linéaire selon un axe nord-ouest / sud-est. Les sépultures se répartissent d’une manière assez lâche sur une bande d’environ 125 mètres de long sur 60 mètres de large.

Les défunts sont généralement inhumés la tête à l’ouest, excepté dans trois cas pour lesquels le corps était orienté la tête vers l’est. Trois enclos circulaires ont également été identifiés dans la partie méridionale du site, chacun contenant deux tombes (juxtaposées ou superposées). L’utilisation de cet espace funéraire est relativement longue, puisque qu‘elle s’étend sur deux siècles, du début du 6ème à la fin du 7ème siècle (de MA1 à MR3).

Deux dépôts de cheval ont également été mis au jour au sein de la nécropole. Les datations radiocarbones ont pu confirmer pour l’un d’entre eux, une inhumation contemporaine à la période d’utilisation de la nécropole (milieu du 7ème siècle). Ces deux dépôts étaient chacun situés à proximité immédiate de sépultures masculines. Dans une des tombes, des éléments métalliques de harnachements de chevaux étaient déposés dans la chambre funéraire. Les deux individus étaient placés soit sur le flanc, soit sur le ventre avec les jambes repliées. Dans les deux cas, on a pu observer un prélèvement du crâne.

Trois principaux types d’architectures funéraires ont été observés au sein de l’ensemble funéraire. Le premier type est composé de fosses non coffrées relativement étroite pouvant être recouvertes d’un système de couverture et possédant uniquement un contenant rigide comme réceptacle au corps du défunt. Le second type, est inédit en Alsace : il s’agit de chambres funéraires dont le coffrage a été réalisé à l’aide de «madriers fendus», sortes de planches appointées, jointives, fichées dans le sol. Ce type d’architecture est systématiquement associé à une inhumation en cercueil monoxyle. Ce type d’architecture est caractéristique du 6ème siècle. Enfin, le troisième type correspond aux chambres funéraires coffrées à l’aide de planches horizontales, pouvant être plaquées contre les parois de la fosse ou distantes de ces dernières et pouvant être munies d’un système de couverture. Dix-huit d’entre elles ont été identifiées comme des chambres de type «Morken» grâce à l’observation d’un coffrage de la fosse, d’un contenant rigide ajusté au corps du défunt et d’une organisation bipartite avec le défunt déposé au nord et une partie du mobilier au sud.

La population inhumée de Vendenheim n’a pu être que partiellement étudiée en raison de la conservation différentielle des squelettes en fonction de leur lieu d’inhumation (la moitié sud était composée d’un substrat sablo-limoneux acide, empêchant la conservation des restes osseux). L’étude du recrutement au sein de l’ensemble funéraire a toutefois permis de mettre en évidence que la composition par âge et par sexe de la population archéologique reflète celle de la population décédée d’origine (pas de recrutement lié à l’âge ou le sexe des individus) malgré la sous-représentation des individus de moins d’un an.

Un nombre important des sépultures de l’ensemble funéraire a été pillé (40 % de l’effectif total) au cours de la période d’utilisation de la nécropole. Les sépultures de type Morken, situées au nord et au sud de l’espace funéraire, ont principalement été touchées par le pillage. En revanche, le noyau central, qui concentre l’ensemble des sépultures précoces, a été épargné. L’étude biologique a permis de mettre en évidence des stries et des entailles sur les os provenant assurément de l’acte de pillage en lui-même (prélèvement d’objets sur le défunt, découpe des éléments vestimentaires et/ou des éléments d’armements).

La diversité quantitative et qualitative du mobilier déposé dans les tombes ainsi que celle des architectures funéraires suggère une image sociale relativement variée de la population de Vendenheim. En effet, les associations épées longues/boucliers/fer de lance ou scramasaxes/bouclier/fer de lance chez les hommes et la présence de parures de valeur (fibules ansées en alliage cuivreux, fibules discoïdes cloisonnées de grenat...) chez les femmes, permet de discerner un groupe de personnes aisées. De plus, un petit groupe de personnes privilégiées, dont le mobilier funéraire présente un niveau de richesse exceptionnel (CHRISTLEIN R. 1973, p. 147-179) semble également se distinguer par la présence de parure en or, d’un bassin en alliage cuivreux ou encore d’éléments de harnachement de cheval.
Une fouille d’archéologie préventive menée par la société Antea Archéologie, sur une surface de 2000 m², dans la commune d’Artzenheim (Alsace - 68) a permis de mettre au jour un portion d’ensemble funéraire daté du Premier Moyen-Âge (fin... more
Une fouille d’archéologie préventive menée par la société Antea Archéologie, sur une surface de 2000 m², dans la commune d’Artzenheim (Alsace - 68) a permis de mettre au jour un portion d’ensemble funéraire daté du Premier Moyen-Âge (fin IVème – fin IXème siècle), composé de 48 sépultures à inhumation et de six segments d’enclos funéraires.
Les limites occidentales et méridionales de la nécropole ont été identifiées lors de la fouille, mais l’ensemble paraît se prolonger au nord, sous le village actuel ainsi qu’à l’est. Les tombes sont  réparties de manière assez lâche selon un axe longitudinal nord–est/sud-ouest. Plusieurs regroupements de sépultures ont été observés, occasionnant parfois des recoupements et des superpositions.

Parallèlement à l’étude du mobilier, peu abondant dans cette nécropole, une grande série de datations radiocarbones a été réalisée sur les 48 individus dénombrés (Poznań Radiocarbon Laboratory -Pologne). Pour huit d’entre eux, les échantillons n’ont pas donné de résultats (absence de collagène conservé dans les os).

À partir de ces datations, trois phases d’utilisation de la nécropole ont été définies :

- une première, qui se situe entre 600/610 et 660/670 (MR1-MR2). Elle concerne 18 tombes. A cette phase est implantée une riche sépulture de guerrier (SP 93) au centre d’un grand enclos funéraire. Cette dernière, datée par radiocarbone de 620 à 657, est peut être la tombe fondatrice autour et sur laquelle viennent s’installer six tombes (présence probable d’un tumulus). Les sépultures de cette phase se concentrent dans la partie sud du site.

- la deuxième phase d’occupation couvre une période située entre 660/670 et 760/770 (MR3 et au-delà) et concerne 23 tombes. Les sépultures s’implantent principalement au nord du site et six d’entre elles s’installent directement sur des sépultures préexistantes, soit en recoupant, soit en réutilisant les fosses sépulcrales des tombes plus anciennes après les avoir pillées.

- enfin, la troisième phase débute aux environs de 760/770 pour se terminer vers 860/870. Elle ne se compose que de cinq sépultures.
Parmi elles, deux sépultures viennent s’implanter sur un groupe de tombes préexistant.

Bien qu’une part importante des sépultures ait subi un pillage, le mobilier funéraire encore présent dans les sépultures est relativement classique pour la période mérovingienne : les hommes sont inhumés habillés (boucle et plaque-boucle de ceinture) accompagnés de leurs armes (épées longues, scramasaxes, fer de lance, pointe de flèche, bouclier,...) et les femmes par des éléments d’habillement et de parure (boucles d’oreilles, colliers, boucle de ceinture, fibules) et par des objets de la vie quotidienne suspendus à leur ceinture (châtelaine, peigne en os, couteau....).

La population inhumée dans la portion de nécropole fouillée est constituée de 6 individus immatures biologiques, 35 individus adultes et 6 individus de plus de 15 ans, parmi lesquelles, 12 hommes et 8 femmes adultes ainsi qu’un garçon et une fille immature biologique ont été dénombrés. Aucun regroupement en fonction de l’âge ou du sexe n’a été repéré au sein du secteur fouillé. En revanche, le calcul du quotient 20q0 a permis de mettre en évidence une importante sous-représentation d’individus immatures, pouvant traduire un potentiel regroupement de ces derniers dans un secteur situé au-delà de l’emprise de la fouille.

Deux principaux types d’architecture funéraire ont été observés au sein de cet ensemble. Le premier type est composé de fosses non coffrées, étroites ou plus larges, possédant uniquement un contenant rigide comme réceptacle du corps du défunt. Le second type, correspond à des fosses coffrées à l’aide de dalles de pierre. Enfin pour 9 sépultures, les limites de fosse n’ont pas été perçues lors de la fouille en raison de leur implantation dans la couche de limon brun recouvrant le niveau graveleux. Dans ces cas, seuls les différents types de contenant rigide ont éventuellement pu être observés. En ce qui concerne ces derniers, ils pouvaient être de type coffrage, cercueil monoxyle ou de nature indéterminé. Trois cercueils monoxyles ont été identifiés sur le site, exclusivement au cours de la phase 2 (660-670/760/770).

Un quart des sépultures présentes dans la portion de nécropole explorée, ont subi un acte de pillage. Plusieurs arguments nous permettent de supposer que les pilleurs ont agi à l’époque mérovingienne. De plus, la particularité sur ce site réside dans l’identification d’un pillage «opportuniste» (4 sépultures concernées), à savoir le pillage d’une sépulture au moment de l’installation d’une autre, sus-jacente, peut-être par les fossoyeurs. Le pillage touche aussi bien les tombes d’hommes que celles de femmes et exclusivement les sépultures d’adultes. Aucune trace liée au pillage n’a été repérée sur les os, en conséquence du mauvais état de conservation de la matière osseuse.
On remarque également que la fréquence de sépultures pillées diminue avec le temps. En effet, si la phase 1 en recense 8, la phase 2 n’en comprend que 3 et aucune sépulture n’est pillée en phase 3. Ces observations découlent très probablement du fait que la pratique du dépôt de mobilier funéraire se raréfie à partir du 7ème siècle.

Une pratique spécifique, caractérisée par le dépôt dans la tombe d’un vase en céramique, a toutefois été mise en évidence pour une
dizaine de tombes, toutes regroupées dans la partie centrale de la nécropole. En effet, pour chacune de ces sépultures, un pot a été retrouvé brisé et incomplet dans l’angle sud-est des fosses sépulcrales, dans la partie supérieure du comblement de la tombe, probablement à l’emplacement initial du couvercle du coffre en bois. Cette pratique du bris intentionnel d’un vase sur la tombe, suivi du dépôt d’une seule partie de ce récipient dans la tombe, perpétré au moment de la fermeture définitive de la sépulture, est un geste fréquemment observé dans les sépultures de la période gallo-romaine (Haut Empire et Antiquité tardive). L’observation de la continuité de ce geste dans les sépultures du Premier Moyen-Âge, rarement mise en évidence de manière aussi probante dans notre région, permet ici encore d’apporter des données nouvelles sur les différentes pratiques exécutées autour de la tombe lors de la cérémonie d’ensevelissement des défunts. Notons que cette pratique apparaît à Artzenheim à partir du milieu du 7ème siècle et semble perdurer jusqu’au 9ème siècle. Aucun dépôt de récipient en céramique entier, non brisé, n’a été observé sur le site.

Bien que l’emprise de la fouille n’ait concerné qu’une portion de l’ensemble funéraire, il a toutefois été possible de percevoir une organisation spatiale spécifique organisée autour de plusieurs pôles, pouvant être constitués soit d’une tombe centrale (située dans un enclos funéraire) autour et sur laquelle plusieurs inhumations viennent s’installer, soit du regroupement de plusieurs tombes juxtaposées les unes aux autres (3 ou 4 tombes). Ces observations nous ont donc amené à envisager l’existence de regroupement de type familial et ainsi d’éventuels liens de parenté (biologiques ou sociaux) entre ces différents individus. De plus, l’étude des variations anatomiques non-métriques a permis de mettre en évidence des caractères communs entre certains individus situés à proximité les uns des autres et appartenant à un même groupe de sépultures. La récurrence de ces variations, dont le déterminisme semble être en partie génétique (Saunders, Popovitch 1978), permet ainsi d’étayer cette hypothèse. Afin de confirmer et d’approfondir ces données, une série de prélèvements paléogénétiques a été réalisée sur l’ensemble de ces squelettes. Les analyses entreprises n’ont pas permis de corroborer cette hypothèse. En effet, aucun profil génétique complet n’a pu être obtenu et il a seulement été possible de démontrer que les individus testés n’appartenaient pas à la même lignée maternelle, ce qui n’exclut toutefois pas totalement que des liens de parenté (lignée paternelle) puissent exister. Il convient également de garder à l’esprit que, dans le cas de l’étude des variations anatomiques non-métriques comme dans le cas des analyses paléogénétiques, c’est la parenté «biologique» qui est recherchée et en aucun cas la parenté «sociale», lien qu’il n’est pas possible d’appréhender en contexte archéologique. L’hypothèse de regroupements familiaux n’est toutefois pas exclue, mais il est difficile de le confirmer.

Enfin, l’état de conservation relativement mauvais de la matière osseuse n’a pas permis de réaliser une analyse poussée de l’état sanitaire de la population d’Artzenheim. Néanmoins, un cas de pathologie infectieuse intéressant a pu être mis en évidence. En effet, trois calcifications osseuses de forme ovoïde, présentant une surface externe irrégulière parsemée de nombreuses alvéoles, ont été retrouvées au niveau du thorax de trois squelettes, indiquant que ces individus souffraient probablement de la tuberculose. L’étiologie sera confirmée par des analyses ADN de l’agent pathogène et par une étude de la microarchitecture grâce à l’imagerie médicale 3D.
Research Interests:
La fouille menée sur la commune de Bavans entre septembre et décembre 2018 a permis de mettre au jour 88 sépultures à inhumation du haut Moyen Âge, auxquelles s’ajoutent 17 sépultures découvertes dans les années 1920 et 1960, portant le... more
La fouille menée sur la commune de Bavans entre septembre et décembre 2018 a permis de mettre au jour 88 sépultures à inhumation du haut Moyen Âge, auxquelles s’ajoutent 17 sépultures découvertes dans les années 1920 et 1960, portant le nombre total de tombes à plus d’une centaine sur ce secteur. L’étude de cet ensemble a permis de souligner des éléments singuliers dans le contexte régional.
D’un point de vue spatial, les limites nord et ouest de l’ensemble ont été appréhendées, mais la nécropole s’étend encore probablement vers le sud et l’est. Une partie de l’aire funéraire présente une organisation en rangées de tombes orientées est-ouest et assez régulières, au sein desquelles viennent s’intercaler des sépultures, parfois orientées nord-sud, de manière apparemment plus aléatoire. Le phasage chronologique de l’ensemble a permis de mettre en évidence deux grandes périodes principales qui se distinguent d’un point de vue des pratiques funéraires et de l’organisation spatiale. La première phase se caractérise en effet par l’usage presque exclusif des coffrages en pierre et, dans une moindre mesure, de coffrages en bois, ainsi que par la pratique de l’inhumation dite « habillée ». Ces tombes sont essentiellement situées au centre et à l’est de l’emprise et certaines d’entre elles semblent organisées en relation avec le chemin antique, probablement encore perceptible au début de l’occupation mérovingienne. La seconde phase se matérialise quant à elle par l’abandon des coffrages en pierre et du mobilier funéraire, au profit de fosses étroites ou anthropomorphes couvertes de dalles, au sein desquelles les défunts sont directement déposés. Ces tombes sont essentiellement réparties à l’ouest de la zone, où plus d’une vingtaine d’entre elles sont implantées selon une orientation nord-sud. Ce groupe de tombes est presque exclusivement situé à l’ouest du chemin supposé antique ou le recoupe, indiquant son abandon avant la fin de l’occupation funéraire.
De manière générale, l’implantation des sépultures témoigne de zones denses qui s’opposent à des secteurs vides de structures. Au sein de certains groupes de tombes, de probables marqueurs de surface (poteaux ?) ont été détectés. Ces zones de densité, caractérisées notamment par des cas de recoupements et de remplois (plusieurs cas de réductions, un cas de superposition) témoignent d’une utilisation intensive de l’ensemble et de zones d’attractivité.
Un grand nombre d’inhumations n’a pas livré de mobilier, conformément aux pratiques les plus fréquentes dans le monde romano-burgonde. Les objets découverts dans les sépultures d’adultes et d’enfants des deux sexes sont uniquement des éléments d’habillement, de parure et d’armement : une épée longue, des scramasaxes, des couteaux, des fibules et chainettes en bronze, des bagues, plusieurs garnitures de ceintures, deux colliers de perles en pâte de verre et ambre. Cette pratique de l’inhumation « habillée » est héritée des traditions franques et alamanes. Elles sont par ailleurs mêlées à des traces ténues (une plaque-boucle en os à décors figuratifs, une plaque-boucle en fer à motifs chrétiens) de christianisation, au moins pour certains personnages, et interroge sur la complexité des influences extérieures, leur acceptation et leur intégration par les populations.
La typochronologie du mobilier place l’utilisation initiale entre le milieu du VIe siècle et le début du VIIIe siècle. Les datations radiocarbones réalisées sur les sépultures dépourvues de mobilier, et notamment dans les tombes sans coffrages en pierre, ont permis de démontrer que l’occupation perdure jusqu’à la fin du Xe siècle.
Research Interests:
L’opération menée début 2018 à Illfurth a permis de poursuivre la fouille de la nécropole mérovingienne qui se développe sur les hauteurs du Buergelen, déjà bien connue depuis 2005, et d’appréhender le prolongement méridional de... more
L’opération menée début 2018 à Illfurth a permis de poursuivre la fouille de la nécropole mérovingienne qui se développe sur les hauteurs du Buergelen, déjà bien connue depuis 2005, et d’appréhender le prolongement méridional de l’ensemble funéraire. Les limites nord et est de l’ensemble ont été atteintes au fil des différentes campagnes et on peut admettre, étant donné la faible densité de structures au sud, que la limite sud de l’ensemble funéraire l’est quasiment également. Seul le développement de la nécropole vers l’ouest n’est pas connu à ce jour. La campagne de 2018 a permis la découverte de cinq inhumations supplémentaires, portant à 248 le nombre total de fosses sépulcrales, à 252 le nombre total d’individus et à 33 nombre total de cercles fossoyés. La nécropole du Buergelen à Illfurth représente ainsi la seconde plus importante d’Alsace après celle d’Erstein située dans le Bas-Rhin.
L’ensemble des datations, obtenues grâce au mobilier ou aux datations
radiocarbones, indique une utilisation de tout l’ensemble comprise entre le VIe et le IXe siècle. Les fouilles de 2016 ont en effet livré deux inhumations susceptibles d’avoir été implantées dans le courant du Ve siècle (Proto Mérovingien d’après Legoux et al. 2009). Par ailleurs, une série de datations radiocarbones sur des inhumations dénuées de mobilier ont permis de placer l’utilisation de l’ensemble jusqu’à la fin du IXe siècle. Toutefois, il semble que la phase d’utilisation intensive de l’aire funéraire se situe entre le début du VIe et la fin du VIIe siècle : un peu plus des trois quart des sépultures datées sont en effet comprises dans cette fourchette chronologique. En termes de topo-chronologie, l’ensemble de l’espace funéraire semble avoir été investi indifféremment durant les deux principaux siècles d’utilisation. Les pratiques funéraires observées sont en adéquation avec ce qui est connu en Alsace pour la période, notamment en ce qui concerne les aménagements
des fosses sépulcrales. Jusqu’au VIIe siècle, ces derniers correspondent en majeure partie à coffrages en bois installés dans de très grandes fosses quadrangulaires et dont l’organisation interne est dite « bipartite ». Le défunt est alors déposé dans un contenant installé dans la moitié nord de cette chambre funéraire et le mobilier d’accompagnement est déposé dans la moitié sud. Des coffrages aux dimensions plus modestes (ou cercueils ?) peuvent également être installés dans des fosses plus étroites et au sein desquels le défunt est inhumé avec son mobilier, ceci dès le VIe siècle mais essentiellement dans le courant du VIIe siècle. Aucune des sépultures découvertes en 2018 n’a été pillée anciennement, mais près de la moitié de l’ensemble des sépultures d’Illfurth l’a été. Malgré ce taux important de pillage, les tombes épargnées ont livré un nombre conséquent d’objets reflétant également les pratiques habituellement reconnues. Les offrandes, généralement composées d’objets usuels (vaisselle en céramique et
en verre, peignes, paires de forces…) ou de dépôts alimentaires, et certains éléments d’armement dans les sépultures masculines, sont généralement déposés dans la moitié sud de la fosse. Le mobilier lié au costume funéraire (éléments d’habillement, de parure ou d’armement) est généralement porté par le défunt ou déposé sur lui ou à ses côtés, à l’intérieur du contenant sépulcral. Parmi les découvertes de 2018 on peut mettre en avant deux sépultures féminines, l’une ayant livré une paire de boucles d’oreilles et une bague à chaton en alliage cuivreux, l’autre une grosse plaque de ceinture rectangulaire damasquinée à l’argent. La nécropole a livré un nombre similaire d’hommes et de femmes ainsi que des enfants de toutes classes démographiques, hors déficit classique des tout-petits. L’analyse du profil démographique de l’ensemble de la population inhumée est actuellement en cours, mais il ne semble a priori pas trahir un recrutement spécifique, comme c’est souvent le cas dans les nécropoles communautaires mérovingiennes.
Certains objets présentent des caractéristiques typologiques exogènes,
notamment certaines céramiques ou plaques-boucles dites « de type
burgondes ». Ces objets, associés à la présence de matériaux tels que
l’ambre, ou les spondyles, témoignent d’échanges et de transmissions et
interrogent sur d’éventuelles relations culturelles, voir commerciales. La
présence de tels objets, qui restent relativement rares, interroge également sur le statut de leurs détenteurs.
Research Interests:
Cette étude porte sur les garnitures de ceintures du haut Moyen Âge découvertes en contexte funéraire dans le sud du Rhin supérieur. En s’appuyant sur 40 sites, 1374 sépultures et 2370 objets, trois axes sont abordés : la typochronologie,... more
Cette étude porte sur les garnitures de ceintures du haut Moyen Âge découvertes en contexte funéraire dans le sud du Rhin supérieur. En s’appuyant sur 40 sites, 1374 sépultures et 2370 objets, trois axes sont abordés : la typochronologie, l’étude de la position des objets dans les sépultures et le rapport de ces objets au sexe et/ou au genre du défunt. Par ces trois axes, il a été possible de questionner le rôle de la ceinture dans les pratiques funéraires, mais aussi leurs aspects symboliques, culturels et sociaux. L’apport de datations radiocarbones a permis de proposer une typochronologie qui dépasse la limite généralement retenue qui se situe dans la première moitié du VIIIe siècle. L’analyse des positions des objets a permis de mettre en évidence une pratique particulière qui consiste à déposer la ceinture sur les jambes du défunt. Enfin, l’étude du lien entre les garnitures de ceintures et le sexe et/ou le genre a mis en évidence de possibles influences d’outre-Rhin.

This study focuses on belt fittings from the early Middle Ages discovered in a burial context in the southern Upper Rhine region. On the basis of 40 sites, 1374 burials and 2370 objects, three axes are addressed : typochronology, the study of the position of the objects in the burials and the relationship of these objects to the sex and/or the gender of the deceased. Through these three axes, it has been possible to question the role of the belt in funerary practices, but also their symbolic, cultural and social aspects.The contribution of radiocarbon dating has made it possible to propose a typochronology that goes beyond the generally accepted limit of the first half of the 8th century. The analysis of the positions of the objects has made it possible to highlight a particular practice which concists of placing the belt on the legs of the deceased. Finally, the study of the link between the belt fittings and the sex and/or gender of the deceased revealed possible influences from across the Rhine.