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La natura occupa un posto speciale nella cosmologia dei Moderni. Letterale preistoria di tutto quanto è genuinamente civile e propriamente umano, essa è anche – oggi più che mai – la riserva di ragioni che di questa stessa umana... more
La natura occupa un posto speciale nella cosmologia dei Moderni. Letterale preistoria di tutto quanto è genuinamente civile e propriamente umano, essa è anche – oggi più che mai – la riserva di ragioni che di questa stessa umana civiltà potrebbero o dovrebbero custodire l’antidoto quando non la palingenesi. Il potere normativo della natura è formidabile proprio perché coincide con la sua stessa dissimulazione: di qualcosa che appare, o deve apparire, ovvio e indiscutibile si dirà infatti che «è naturale». Costruita come l’antipode di ciò che è giudicato artificiale e artefatto, la natura ha quindi il potere di escludere come esecrabile e anormale tutto quanto non sembra soddisfarne la presunta normatività. Yan Thomas e Jacques Chiffoleau – l’uno perlustrando l’officina dei giuristi romani, l’altro i discorsi e le tecniche di giudici e teologi medievali – illustrano un profilo drasticamente diverso e per più versi sorprendente della natura. Secondo i due storici essa non precede mai le operazioni giuridiche e le procedure giudiziarie che – ogni volta che la invocano – altro non fanno che istituirla, costruendo allo stesso tempo tutto ciò che, essendole contrario, a essa ripugna. La natura è la protagonista di un indefinito processo di naturalizzazione. Prima a Roma, nel laboratorio del diritto civile, e poi durante tutto il Medioevo, nei processi in cui si costruisce il diritto pubblico di una sovranità che comincia a farsi le ossa reprimendo i suoi nemici, la natura è un vero e proprio strumento. Un arnese prodotto e impiegato da giuristi e giudici, teologi e filosofi, per intervenire sulla società e la realtà, in un intreccio costante di verità e finzione, possibilità e interdetti, eresia e ortodossia, con cui, probabilmente, non abbiamo ancora smesso di fare i conti.
Il segreto, come dice la sua etimologia, opera in senso selettivo, distintivo, azionando processi di inclusione e di esclusione, rapporti di forza, dinamiche di potere. Ingrediente costitutivo nella definizione del soggetto/suddito, il... more
Il segreto, come dice la sua etimologia, opera in senso selettivo, distintivo, azionando processi di inclusione e di esclusione, rapporti di forza, dinamiche di potere. Ingrediente costitutivo nella definizione del soggetto/suddito, il segreto è una leva fondamentale nella costruzione del pubblico.
I saggi proposti in questo volume cercano di afferrarne alcune traiettorie che dall’Italia delle città-stato (che ne costituisce il centro privilegiato) si spingono fino alla Cina dell’XI secolo e all’Etiopia del XVII secolo, per esplorarne rituali, configurazioni, valenze.
Costruzione dello spazio politico, governo degli uomini, comportamenti e agire sociale, tecniche della visibilità e del nascondimento, linguaggi, sapienze commerciali e artigiane, memoria e comunicazione, rapporti di famiglia sono le sfere su cui il segreto dispiega la sua necessità.
Au XIVe et au XVe siècle, les images de la mort et les pratiques rituelles se transforment ; le macabre tourne à l'obsession, les suffrages pour les défunts se multiplient. Cette « crise mélancolique » relève moins de l'expérience... more
Au XIVe et au XVe siècle, les images de la mort et les pratiques rituelles se transforment ; le macabre tourne à l'obsession, les suffrages pour les défunts se multiplient. Cette « crise mélancolique » relève moins de l'expérience traumatisante de la peste que de la découverte d'une solitude nouvelle, ou si l'on veut d'un nouveau rapport au temps, à l'autorité, au monde. L'incertitude où chacun se trouve sur la durée des peines à subir en Purgatoire explique peut-être cette multiplication des dons et des prières et l'étrange comptabilité à laquelle se livrent alors de nombreux fidèles, encouragés par l'Église qui prétend contrôler toute l'économie des relations entre ici-bas et au-delà.S'ils apportent un éclairage nouveau sur l'histoire de la mort, les milliers de testaments étudiés par Jacques Chiffoleau, dans ce livre aujourd'hui classique, font apparaître surtout des mutations religieuses et culturelles essentielles, où le désenchantement mais aussi l'invention ont toute leur place, quand la Renaissance ne succède pas à l'automne du Moyen Âge, mais lui est, en quelque sorte, consubstantielle. Directeur d'études à l'EHESS, Jacques Chiffoleau est spécialiste de l'histoire du christianisme, du droit et des institutions au Moyen Âge.
A partire dai secoli XII-XI si consuma la separazione tra "foro interno", il foro della coscienza, e "foro esterno", il foro giudiziario. Secondo l'adagio ben conosciuto dai canonisti medievali, "La Chiesa non giudica le cose occulte": il... more
A partire dai secoli XII-XI si consuma la separazione tra "foro interno", il foro della coscienza, e "foro esterno", il foro giudiziario. Secondo l'adagio ben conosciuto dai canonisti medievali, "La Chiesa non giudica le cose occulte": il campo d'azione lasciato al giudice era limitato, e in seno a ogni individuo la stessa istituzione ecclesiastica riconosceva una zona di esenzione completa, sottoposta solo allo sguardo di Dio. Il Concilio Laterano IV del 1215, tuttavia, impose la confessione auricolare e con essa l'obbligo di rivelare anche gli "occulta cordis" da cui dipendeva la salvezza eterna. Un provvedimento dirompente che aprì la strada all'Inquisizione e alla sua volontà di ricercare anche i peccati di pensiero nascosti. Questo volume, affrontando il segreto e l'occulto nella loro essenziale ambivalenza, offre una stringente analisi dell'obbedienza come legame politico negli ultimi secoli del medioevo e illustra con chiarezza il ruolo svolto dal segreto nella costruzione dello spazio pubblico e del soggetto politico.
Implacable dans son refus de l'enrichissement et dans sa dénonciation du pouvoir de l'argent, François d'Assise a légué sur ce plan à ses frères en religion un message singulier et vivace. Bientôt, cependant, son ordre allait se... more
Implacable dans son refus de l'enrichissement et dans sa dénonciation du pouvoir de l'argent, François d'Assise a légué sur ce plan à ses frères en religion un message singulier et vivace. Bientôt, cependant, son ordre allait se rapprocher de beaucoup d'autres, aussi fondés au XIIIe siècle. Confondus sous le qualificatif générique de «Mendiants», quatre d'entre eux - les Dominicains, les Franciscains, les Carmes et les Ermites de saint Augustin - furent même officiellement désignés comme tels par les plus hautes instances de l'Église en 1274. Le mode de dépendance à l'égard des autres que la mendicité induit a fourni à ces ordres un principe identitaire fondamental, qui affleure dans leurs expériences concrètes comme dans leurs écrits. Demander en quêtant et recevoir de la main à la main l'aumône spontanée ou organisée en collecte, vivre au jour le jour en privilégiant, face à l'afflux des dons, l'usage immédiat des aumônes en nature et la vente des surplus et des biens immobiliers? Ces indices forts d'un choix de vie précaire et du rapport constant aux réalités du marché se combinent de manière fascinante dans les pratiques des ordres mendiants avec l'incitation à tester en faveur des frères, leur prévision réaliste des dépenses récurrentes, et finalement, le compromis accepté des rentes et du confort relatif qu'elles assurent, en phase avec une économie de l'Au-delà qui encourage les célébrations de messes anniversaires pour le salut des défunts. D'emblée, amis et parents, bienfaiteurs et protecteurs souvent haut placés ont été mis à contribution pour assurer aux couvents prioritairement établis en ville le nécessaire et davantage, et pour gérer leurs possessions. Par des ajustements calculés aux contraintes du quotidien et par la réactivité aux aléas de la conjoncture, économie et religion se sont construites en dialogue. Plus nettement que les soeurs, les frères ont adopté des façons de faire innovantes que leurs archives (livres de comptes, registres de gestion, rapports de visites), quand on prend la peine de les interroger, rendent accessibles, et des façons de voir audacieuses qui, par le relais des paroles et des images, ont atteint efficacement la société, au point de contribuer à former autrement les regards, en amont du capitalisme florissant des Temps modernes.

Ont contribué à cet ouvrage: B. Andenmatten (Lausanne), M. Bacci (Sienne), S. Barret (Dresde), A. Bartocci (Rome), N. Bériou (Lyon), P. Bertrand (Orléans et Paris), G. P. Bustreo (Padoue), J. Cannon (Londres), J. Chiffoleau (Lyon et Paris), R. Citeroni (Vérone), F. Cygler (Nantes), C. Gadrat (Paris), C. Lenoble (Lyon), R. di Meglio (Naples), M. Morard (Paris), S. Piron (Paris), G. M. Radke (Syracuse, NY), J. Röhrkasten (Birmingham), D. Ruiz (Padoue et Paris), B. Schnerb (Lille), H. J. Schmidt (Fribourg), G. M. Varanini (Vérone), L. Viallet (Clermont-Ferrand)
Au Moyen Âge, dans le Midi de la France comme dans le reste de la Chrétienté, l'Église a exercé des pouvoirs de justice non seulement sur les clercs, mais aussi sur les laïcs, et pas seulement pour les matières spirituelles (mariage,... more
Au Moyen Âge, dans le Midi de la France comme dans le reste de la Chrétienté, l'Église a exercé des pouvoirs de justice non seulement sur les clercs, mais aussi sur les laïcs, et pas seulement pour les matières spirituelles (mariage, paiement de la dîme, discipline chrétienne, déviances dans la foi...), puisque les prélats et les communautés ecclésiastiques détenaient aussi des pouvoirs temporels, politiques, sur de nombreux territoires et y exerçaient donc des fonctions judiciaires à titre de seigneurs.

Les quatorze contributions du présent volume étudient les multiples formes prises par ces justices d’Église en Languedoc et en Provence depuis le temps de la réforme grégorienne, où les juridictions ecclésiastiques semblent avoir pris leur autonomie plus lentement qu'ailleurs (entre le XIe et le XIIIe siècle), jusqu'à la fin de Moyen Age, où elles connurent un certain repli du fait de la progression des juridictions capétienne et angevine.
Sont abordés, entre autres, les rivalités et complémentarités avec les justices laïques, notamment communales, les questions juridiques, le développement de la distinction des fors, sans oublier l'histoire des tribunaux d'Inquisition de l'hérésie.
Justicia est anima civitatis : les vingt-deux contributions rassemblées ici tentent de rendre aux villes une composante fondamentale de leur identité, l’exercice de la justice, tel qu’elles le revendiquent dès que le droit urbain prend... more
Justicia est anima civitatis : les vingt-deux contributions rassemblées ici tentent de rendre aux villes une composante fondamentale de leur identité, l’exercice de la justice, tel qu’elles le revendiquent dès que le droit urbain prend corps à partir du XIIe siècle. De la Flandre à l’Italie du Nord et du Centre, la fameuse « Urban belt » de l’Europe ancienne a constitué le champ privilégié de cette recherche pour laquelle les historiens et les historiens du droit ont échangé leurs points de vue. Entre 1200 et 1500, des évolutions chronologiques parfois différenciées ont permis de cerner les transformations du droit écrit et le développement dynamique des nouvelles procédures. En favorisant le pénal, la question a été de comprendre quelles possibilités ont été offertes aux justiciables pour user de différents modes de résolution des conflits et comment les gouvernants des villes ont pu instituer des politiques judiciaires de type étatique. La justice est ainsi apparue comme un pan du lien politique et social des milieux urbains.
Distance et défiance, intégration ou intimidation : les rapports qu'entretiennent les palais, sièges de la puissance souveraine, au tissu urbain qui les environne disent toujours quelque chose de la relation politique du souverain à ses... more
Distance et défiance, intégration ou intimidation : les rapports qu'entretiennent les palais, sièges de la puissance souveraine, au tissu urbain qui les environne disent toujours quelque chose de la relation politique du souverain à ses sujets. Mais si les palais médiévaux ont fait l'objet, ces dernières années, d'enquêtes attentives, leur insertion dans l'univers urbain a beaucoup moins retenu les historiens et, paradoxalement, l'enjeu qu'il représentent désormais dans la politique du patrimoine et l'économie du tourisme ne contribue pas toujours à les rapprocher des citadins qui vivent quotidiennement près d'eux. Le cas du Palais des papes et de la ville d'Avignon, où se déroulées les rencontres scientifiques qui sont à l'origine à ce volume, est à cet égard emblématique.
C'est une double lecture, archéologique et urbanistique d'une part, idéologique et politique de l'autre, que proposent les essais rassemblés dans ce livre. Aucun ne cherche à tout prix à analyser les monuments étudiés comme des "manifestations architecturales" de phénomènes politiques connus par ailleurs car le rapport qu'entretiennent les lieux de la puissance et les sociétés citadines peut, dans bien des cas en effet, infléchir ou nuancer, redéfinir ou masquer le lien politique. Sans se contenter d'une simple lecture interprétative des configurations urbaines, chaque auteur cherche donc à éclairer l'articulation, au sol et dans l'espace, du palais à la ville aussi bien par l'analyse archéologique que par celle des textes, des traités théoriques ou des actes de la pratique qui expriment la souveraineté.
Le comparatisme est toujours ici d'un puissant secours. L'espace géographique retenu est donc vaste puisqu'il comprend la France du Sud, l'ltalie communale, seigneuriale et princière (notamment, bien entendu, l'Italie centrale pontificale), l'Espagne chrétienne et musulmane, le Maroc des villes impériales. De la confrontation de différentes configurations d'espaces et de pouvoirs dans les mondes chrétien et musulman, peut s'esquisser une première typologie des liens entre le palais et la ville médiévale, d'où ne sont pas absents les modèles qui circulent, d'une rive à l'autre de la Méditerranée.
Rumours and secrets – swirling, persistent, endlessly variable – have fol- lowed the history of Gilles de Rais, lord of Machecoul and Marshal of France. They have passed down from the 15th century to modern times, playing a role in the... more
Rumours and secrets – swirling, persistent, endlessly variable – have fol- lowed the history of Gilles de Rais, lord of Machecoul and Marshal of France. They have passed down from the 15th century to modern times, playing a role in the transmission of his story perhaps even greater than the supposed scale of his victims and the unspeakable horror of his crimes: magic, heresy, sodomy, murder of children, and lèse majesté.Vague rumours and unspeakable crimes go hand in hand, one invoking history, the other exciting the imagination. His trial in 1440 began with rumour and hearsay, already portending an uncer- tainty that would not be resolved. It is those rumours, clinging through the centuries to this infamous event, transmitted orally and through a variety of documents, which demonstrate the extraordinary flexibility of the story, end- lessly repeated, of the crimes of the cruel lord of Machecoul. His conviction and execution did not put an end to the questions first posed by his contem- poraries. The combination of his secretive trials, confessions of sadistic acts, and difficult-to-find archival sources, have continued to sustain the rumours, encouraging invention and fiction. Moreover, each generation has made its own use of the history of de Rais, imprinting its own preoccupations on the story. Chroniclers from the 16th to the 18th centuries did not exhaust the uncertainties and mysteries, and even historians, fiction writers, and play- wrights of our modern era seem incapable of coming to terms with his story of horrors, of concluding his trials, and putting an end to the rumour.
Conclusion aux actes du colloque de Nice organisé du 4 au 6 décembre 2019 par Simone Balossino, Fabien Blanc-Garidel, François Guyonnet et Philippe Pergola
in La necessità del segreto. Indagini sullo spazio politico nell’Italia medievale e oltre, atti del convegno di Sienna (7-9 giugio 2017), a cura di Jacques Chiffoleau, Etienne Hubert e Roberta Mucciarelli, Rome, Viella, 2018 [I libri di... more
in La necessità del segreto. Indagini sullo spazio politico nell’Italia medievale e oltre, atti del convegno di Sienna (7-9 giugio 2017), a cura di Jacques Chiffoleau, Etienne Hubert e Roberta Mucciarelli, Rome, Viella, 2018 [I libri di Viella] p. 9-65
dans Les lieux qui ont fait la France, sous la direction de Michel Winock et Olivier Wieviorka, Paris, Perrin, p. 121-138
Research Interests:
Eugène Bossard, Gilles de Rais, marêchal de France dit Barbe Bleue, Paris, Nouveau Monde éditions, 2018, p. 7-16
Research Interests:
dans Historiens d’Europe, historiens de l’Europe, Colloque du Labex EHNE (Ecrire une Histoire Nouvelle de l’Europe), Florence (25 février-27 février 2016), sous la direction de D. Crouzet, Seyssel, Champvallon, 2017, p. 347-382
Research Interests:
dans De Frédéric II à Rodolphe II. Astrologie, divination et magie dans les cours (XIIIe-XVIIe siècle), actes du colloque international de Lausanne, sous la dir. de J.-P. Boudet, M. Ostoreo et A. Paravicini Bagliani, 9-11 octobre 2014,... more
dans De Frédéric II à Rodolphe II. Astrologie, divination et magie dans les cours (XIIIe-XVIIe siècle), actes du colloque international de Lausanne, sous la dir. de J.-P. Boudet, M. Ostoreo et A. Paravicini Bagliani, 9-11 octobre 2014, Florence, SISMEL – Edzioni del Galluzzo, 2017 (Micrologus Library n°82), p. 157-239
Research Interests:
avec Clément Lenoble, dans Pietro di Giovanni Olivi frate minore, actes du 43ème Convegno internazionale di Studi francescani (16-18 ottobre 2015), Spoleto, Fondazione Centro Italiano di Studi sull’Alto Medioevo, 2016, p. 3-100.
Research Interests:
La double invention d’Innocent III dans la bulle Vergentis in senium, d’abord envoyée à Viterbe mais bientôt aussi à Montpellier et largement diffusée, y compris dans le Midi français, c’est d’abord de faire de l’hérésie, cette errance... more
La double invention d’Innocent III dans la bulle Vergentis in senium, d’abord envoyée à Viterbe mais bientôt aussi à Montpellier et largement diffusée, y compris dans le Midi français, c’est d’abord de faire de l’hérésie, cette errance dans la foi, un crime de majesté en expansion continue, avec les procédures et les pénalités d’exception qui lui sont atta- chées. Mais c’est aussi, et peut-être surtout, de définir cette majesté menacée par l’hérésie selon une double modalité, éternelle et temporelle, et de constituer autour d’elle des défenses qui, d’une certaine façon, contribuent aussi à la faire exister selon cette même double modalité, éternelle et temporelle. l’hérésie change alors de nature en devenant un crime de majesté mais inversement, le crime de majesté, la trahison, la sédition, l’attentat contre le prince et ses officiers changent aussi de nature en étant rapprochés de cette errance dans la foi qu’est essentiellement l’hérésie. De cette façon Vergentis in senium, en France comme ailleurs – où nous retrouvons souvent sa trace dans les décennies et les siècles qui suivent sa publication – constitue donc aussi une étape importante dans la construction des majestés temporelles et elle nous rappelle, comme le dit plus tard Gilles Bellemère, que « le crime d’hérésie et le crime de lèse majesté marchent toujours du même pas ».

The double invention of Innocent III in the Bull Vergentis in senium, initially sent to Viterbo but soon also to Montpellier, and then widely diffused, including in the South of France, was first of all to make heresy, this error within the faith, a crime of majesty in continuous expansion, with procedures and penalties of exception attached to them. But it is also, and perhaps above all, a definition of this majesty, menaced by heresy, according to a double modality both eternal and temporal, and to construct around it defences. In a certain way, these contribute also to its existence according to this same double modality, eternal and temporal. Heresy thus changes its nature by becoming a crime of majesty. Inversely, though, the crime of majesty, treason, sedition, attack upon the prince and his officers, changes also in nature by being close to this error in faith which is essentially heresy. In this way, Vergentis in senium, in France as elsewhere – where we often find again its trace during the decades and centuries which followed its publication – constitutes thus also an important stage in the construction of temporal majesties, and reminds us, as Gilles Bellemère later says, that « the crime of heresy and the crime of lèse majesté always go hand in hand ».
« Inventé » comme un « lieu d’espoir » (J. Le Goff) à la fin du XIIe siècle, qui permet tous les échanges entre les vivants et les morts, le Purgatoire devient aussi un temps spécifique de l’au-delà entre le XIIIe et le XVe siècle. Un... more
« Inventé » comme un « lieu d’espoir » (J. Le Goff) à la fin du XIIe siècle, qui permet tous les échanges entre les vivants et les morts, le Purgatoire devient aussi un temps spécifique de l’au-delà entre le XIIIe et le XVe siècle. Un temps fini, donc potentiellement mesurable, que l’on peut réduire, accélérer, mais qui reste pourtant incalculable puisqu’il dépend toujours en dernière instance du seul jugement divin. Après avoir rappelé comment l’institutionnalisation du Purgatoire comme « lieu » de l’au-delà rend possible le développement d’un véritable mercatum sacré, on revient sur la signification de la piété comptable dans les derniers siècles du Moyen Age, sur les pratiques de mesure, d’évaluation, de rationalisation qu’elle soutient et sur les rapports que cette comptabilité entretient aussi avec le développement concomitant de toutes les mesures du monde, de l’espace et peut-être surtout du temps. Se pose alors la question angoissante de la diuturnitas Purgatorii, de la durée de la purgation, mais surtout de la velocitas avec laquelle on atteindra le Paradis, et de la mesure éventuelle de l’intensification ou de la rémission de la charité, de la grâce et des mérites, en sachant toujours que si les peines sont proportionnées aux fautes, il n’y a entre les fautes ici bas et les pénitences dans l’au-delà qu’une similitude de proportion et des rapports de grandeur qui échappent aux fidèles. Cette impossibilité de mesurer la proportionnalité des péchés et des peines recèle en elle-même, malgré le désir intense de tout mesurer, quantifier, évaluer, de développer une « calculabilité » des choses et des hommes, la possibilité d’un doute sur la force et l’intensité de chaque suffrage. Voilà pourquoi sans doute, dans la crainte que ces suffrages ne soient jamais suffisants, on les multiplie, les accumule, dans une comptabilité impossible qui peut à terme contribuer à « désinstituionnaliser » le Purgatoire lui-même et sans doute aussi à désenchanter un peu tous les échanges entre ici bas et au-delà.
mise au point historiographique et bi (La comptabilité de l'au-delà. Les hommes, la mort et la religion dans la région d'Avignon à la fin du Moyen Age (vers 1320-vers 1480), Préface de Jacques Le Goff, Rome, Collection de l'Ecole... more
mise au point historiographique et bi (La comptabilité de l'au-delà. Les hommes, la mort et la religion dans la région d'Avignon à la fin du Moyen Age (vers 1320-vers 1480), Préface de Jacques Le Goff, Rome, Collection de l'Ecole française de Rome n°47, 1980bliographique, à propos de l'ouvrage paru en 1980)
Avant-Propos et Complément bibiographique à la réédition (2011) de La religion flamboyante (vers 1320-vers 1520) dans His¬toire de la France religieuse (sous la direction de Jacques Le Goff et René Rémond), tome II, Paris, Editions du... more
Avant-Propos et Complément bibiographique à la réédition (2011) de La religion flamboyante (vers 1320-vers 1520) dans His¬toire de la France religieuse  (sous la direction de Jacques Le Goff et René Rémond), tome II, Paris, Editions du Seuil, 1988, p. 13-184
Pour les médiévistes d’aujourd’hui, Baluze est encore vraiment l’un des leurs. On ne compte pas les études, même très récentes, qui partent toujours de ses travaux (avec le risque de ne pas bien reconnaître les présupposés ou les choix... more
Pour les médiévistes d’aujourd’hui, Baluze est encore vraiment l’un des leurs. On ne compte pas les études, même très récentes, qui partent toujours de ses travaux (avec le risque de ne pas bien reconnaître les présupposés ou les choix qui le guident alors dans son travail savant). Son origine bas-limousine, son long apprentissage à Toulouse, son gallicanisme lui font privilégier pendant toute sa vie certaines orientations de recherches essentielles. Elles le conduisent par exemple à étudier les conciles régionaux et les synodes d’une manière systématique, ce qui lui permet aussi d’analyser, en creux et d’une façon critique, le rôle de la papauté théocratique dans les derniers siècles du Moyen Age. Même si elles sont précédées par quelques ouvrages qui semblent les annoncer, ses Vitae paparum avenionensium, parues en 1693, ne sont pas un simple Liber pontificalis mais un vrai livre d’histoire, riche et neuf, où la confrontation de la documentation disponible est érigée en règle de base grâce à une très vaste quête des sources et une pratique systématique des notes et des pièces justificatives. Faisant très peu appel aux sources proprement pontificales, désormais conservées à Rome, ces Vitae, qui cherchent à effacer l’image de la captivité babylonienne de l’Église et à disculper les français de la responsabilité du Grand Schisme, proposent toutefois une histoire quelque peu franco-française des papes d’Avignon. Ce ne sont pas seulement les origines limousines de plusieurs papes avignonnais qui poussent ainsi Baluze a littéralement naturaliser « français » les papes d’Avignon, c’est d’abord une certaine conception, proprement gallicane, des rapports entre la monarchie et la papauté qui ne fait sans doute pas assez de place aux réalités institutionnelles de la papauté théocratique du XIVe siècle et qui préfère s’appuyer sur le souvenir des temps conciliaires de la première moitié du XVe siècle où se préparait la Pragmatique Sanction de Bourges. Mais, au moment même où Louis XIV, à deux reprises, occupe Avignon et le Comtat Venaissin (en 1663 et 1688), cette affirmation par Baluze de la « francité » d’Avignon, apparaît aussi comme l’une des dernières justifications du passage en force des rois de France sur la rive gauche du Rhône, du côté de l’Empire. Son histoire des papes d’Avignon était donc aussi, en son temps, indispensable à l’histoire providentielle du Royaume. Et elle doit évidemment être lue aujourd’hui en n’oubliant jamais cette visée essentielle.
Plusieurs dizaines de collections manuscrites d’actes de grand procès politiques médiévaux et modernes, rassemblées au cours des années 1630 dans le cercle des frères Dupuy et de Théodore Godefroy, témoignent du rôle important du crimen... more
Plusieurs dizaines de collections manuscrites d’actes de grand procès politiques médiévaux et modernes, rassemblées au cours des années 1630 dans le cercle des frères Dupuy et de Théodore Godefroy, témoignent du rôle important du crimen majestatis dans la construction de l’absolutisme français entre la fin du XIIIe siècle et le milieu du XVIIe siècle. Bien perçu par ceux qui avaient constitué ces recueils, ce rôle de la lèse majesté n’a pas été assez reconnu par l’historiographie. Une première analyse de ces collections modernes redonne à cette qualification, empruntée au droit romain mais profondément remaniée par le droit savant médiéval, une place essentielle. La procédure d’exception qu’elle emporte avec elle doit être évidemment rapprochée du développement d’un pouvoir souverain. Mais la tension entre le secret et le public qui est au cœur de tous ces procès est aussi une clé pour mieux comprendre la nature du lien politique qu’ils contribuent à construire et peut-être pour mieux saisir, à partir de cet espace judiciaire d’exception, le développement d’une certaine « publicité de la politique », ou si l’on veut d’un certain « espace public », entre la fin du XIIIe et le XVIIe siècle.
Dès lors qu'il semble soutenir le développement ultérieur des droits subjectifs, l'adage" Ecclesia de occultis non iudicat" a surtout retenu jusqu'ici les historiens du for interne.... more
Dès lors qu'il semble soutenir le développement ultérieur des droits subjectifs, l'adage" Ecclesia de occultis non iudicat" a surtout retenu jusqu'ici les historiens du for interne. L'analyse des rapports entre pénitence publique, pénitence privée et occulta dans le haut ...
S'agissant des deux plus grands souverains du XIIIe siècle, on a pris l'habitude d'opposer un peu trop facilement le saint à l'antéchrist. Mais l'abondance des sources hagiographiques et exemplaires dans le cas de Saint Louis ne doit... more
S'agissant des deux plus grands souverains du XIIIe siècle, on a pris l'habitude d'opposer un peu trop facilement le saint à l'antéchrist. Mais l'abondance des sources hagiographiques et exemplaires dans le cas de Saint Louis ne doit pas dissimuler l'importance des constructions proprement institutionnelles sous son règne, dont les racines et les moyens sont presque toujours romano-canoniques (quoi qu'en disent les tenants de la thèse d'une « relégation du droit romain » par la monarchie française) et dont on repère ici quelques manifestations évidentes. L'ouvrage de Jacques Le Goff, parce qu'il est centré sur la construction complexe de la personne du roi, individuelle et institutionnelle, et non à proprement parler sur sa « personnalité », n'est pas vraiment une biographie, mais bien un essai d'histoire politique très neuf qui éclaire la genèse de l'État moderne sans se contenter, comme on l'a fait souvent, de proposer une simple « histoire des idées politiques » au milieu du XIIIe siècle.
Les soixante-six études rassemblées dans ces deux volumes veulent témoigner de la vitalité et du profond renouvellement de l'histoire médiévale politique et religieuse. Elles sont offertes par ses collègues français et étrangers à... more
Les soixante-six études rassemblées dans ces deux volumes veulent témoigner de la vitalité et du profond renouvellement de l'histoire médiévale politique et religieuse. Elles sont offertes par ses collègues français et étrangers à Marcel Pacaut, qui en fut un des plus actifs représentants durant plus de trente ans d'enseignement à l'Université de Lyon. Le volume II : Les Eglises locales, envisagées ici sous deux angles : - L'analyse des structures ecclésiales dans, depuis le diocèse jusqu'à la paroisse, où se modèle au quotidien la vie religieuse et spirituelle des fidèles. - L'étude d’un cas précis – celui des églises des anciens pays bourguignons (royaume d'Arles, duché de Bourgogne) – ancrage nécessaire d’une recherche soucieuse d’approcher le plus concrètement possible les réalités humaines, pour pouvoir mieux les replacer ensuite dans les grands courants de l'histoire générale
... un moment o? la th?ocratie pontificale se heurte ? des r?sistances multiples, c'est sans doute d'abord qu'elle ne cache rien d'indicible, malgr? le myst?re et le silence normal qui entoure toujours... more
... un moment o? la th?ocratie pontificale se heurte ? des r?sistances multiples, c'est sans doute d'abord qu'elle ne cache rien d'indicible, malgr? le myst?re et le silence normal qui entoure toujours une domination ? pr?tention absolutiste. Et si la l?gende, ...
dans L'histoire médiévale en France. Bilan et perspectives, Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public. 20e congrès, Paris, 1989
Research Interests:
... 14 FRISCH-PINAUD La vie paroissiale Saint-Jacques-de-la-Boucherie au XVe siècle dans Paris et Ile-de-Fran mémoires publiés par la ... Quant aux finances pontificales, si puissantes sous Jean XXII ou Clément VI, Jean Favier en a montré... more
... 14 FRISCH-PINAUD La vie paroissiale Saint-Jacques-de-la-Boucherie au XVe siècle dans Paris et Ile-de-Fran mémoires publiés par la ... Quant aux finances pontificales, si puissantes sous Jean XXII ou Clément VI, Jean Favier en a montré la crise et la mutation définitive ...
Avignon au XIVe siècle d'après les registres de la Cour temporelle, p. 325-372. Les archives de la Cour temporelle d'Avignon conservées au Vatican (aux Archives et à la Bibliothèque) sont très lacunaires. ... Avignon au... more
Avignon au XIVe siècle d'après les registres de la Cour temporelle, p. 325-372. Les archives de la Cour temporelle d'Avignon conservées au Vatican (aux Archives et à la Bibliothèque) sont très lacunaires. ... Avignon au XIVe siècle d'après les registres de la Cour temporelle. ...
... Vers 1310-1320, on fait par exemple des legs aux luminaires de Notre-Dame «de Castello», de sainte Catherine, de saint Etienne, de saint Nicolas, de Saint Jean dans l'église paroissiale de St. Etienne, à la chandelle de Notre... more
... Vers 1310-1320, on fait par exemple des legs aux luminaires de Notre-Dame «de Castello», de sainte Catherine, de saint Etienne, de saint Nicolas, de Saint Jean dans l'église paroissiale de St. Etienne, à la chandelle de Notre Dame des Doms, au cierge pascal. ...
Le Master Histoire, Archéologie, Littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (mention Mondes Médiévaux) co-accrédité par les université de Lyon2, Lyon3, l'ENSL, l'EHESS et l'université de Savoie-Mont-Blanc a pour objectif de... more
Le Master Histoire, Archéologie, Littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (mention Mondes Médiévaux) co-accrédité par les université de Lyon2, Lyon3, l'ENSL, l'EHESS et l'université de Savoie-Mont-Blanc a pour objectif de favoriser la pratique de l’interdisciplinarité entre l’histoire, l’archéologie et les littératures; de développer le comparatisme entre mondes chrétiens et musulmans de la fin de l'Antiquité au début des Temps modernes, de garantir l’acquisition de compétences professionnelles, par une formation à la recherche et une solide préparation technique
Location: Lyon: Lyon2; Lyon3; ENSL; Pôle de Lyon de l'EHESS
More Info: https://www.ehess.fr/fr/master-mondes-médiévaux
Research Interests:
Translation of Jacques Chiffoleau's contribution about Waldenses in the late medieval French Alps to a Brill collection on Waldenses.
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