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Alexandre Elsig
  • EPFL CDH
    CM 2 274 (Centre Midi)
    Station 10
    CH-1015 Lausanne
Ce dossier propose de retrouver les multiples ponts lancés entre la défense de l’environnement et la protection de la santé des travailleuses et travailleurs. Ces derniers, sentinelles oubliées de nombreux scandales environnementaux,... more
Ce dossier propose de retrouver les multiples ponts lancés entre la défense de l’environnement et la protection de la santé des travailleuses et travailleurs. Ces derniers, sentinelles oubliées de nombreux scandales environnementaux, restent les premiers touchés par les émanations toxiques des usines, avant que celles-ci n’atteignent l’eau, l’air ou les sols alentour.

Le numéro questionne dès lors la diversité des relations entre lutte syndicale et lutte environnementale. Certes, la défense de l’environnement s’est souvent heurtée, à gauche, aux discours productivistes, au caractère prétendument réactionnaire des protecteurs de la « nature » ainsi qu’au (faux) dilemme entre chômage ou pollution et au chantage à l’emploi du patronat. Pourtant, plusieurs brèches ont été ouvertes pour penser dans le même mouvement les phénomènes toxiques à l’intérieur et à l’extérieur des usines.

Ces brèches, souvent ténues, n’ont pas perdu de leur actualité ou de leur acuité. À l’heure où les écolier-ère-s, étudiant-e-s et apprenti-e-s empruntent l’arme de la grève face à l’urgence climatique, quelle est l’implication des milieux syndicaux dans ce combat ? Ce dernier les concerne : d’abord parce que les différentes classes ne subissent et ne subiront pas de la même façon les aléas de la crise écologique ; ensuite parce que les sources anthropiques du réchauffement global proviennent aussi et en bonne partie du secteur industriel et énergétique.

Face à l’aporie des « petits gestes » des consommatrices et consommateurs ou des « petits pas » des politiques environnementales monte un appel de plus en plus structuré à la politisation des débats et à la mise sous pression des rapports de production. Dans ce sens, l’approfondissement des recherches historiques pourrait aider à mieux comprendre les obstacles à l’engagement pleine et entier des organisations de travailleuses et travailleurs dans la protection de l’environnement, et ainsi apporter des pistes pour y remédier.
Der Untergrund erregt gegenwärtig grosse Aufmerksamkeit, sowohl in der Öffentlichkeit als auch in Politik, Wirtschaft und Wissenschaft. In der Geografie und den Urban Studies wird bereits von einem «vertical turn» gesprochen. Das... more
Der Untergrund erregt gegenwärtig grosse Aufmerksamkeit, sowohl in der Öffentlichkeit als auch in Politik, Wirtschaft und Wissenschaft. In der Geografie und den Urban Studies wird bereits von einem «vertical turn» gesprochen. Das Themenheft lotet die sich wandelnden menschlichen Beziehungen zum Untergrund in einer langen historischen Perspektive aus. Ausgehend von der These, dass sich die Sphären unter und über Grund gegenseitig bedingen, thematisiert das Heft die diachrone und synchrone Vielfalt menschlicher Imaginationen und Nutzungen des Untergrunds als vertikale Verflechtungsgeschichte. Im Zentrum steht damit die Frage, was wir mehr oder anders sehen, wenn wir uns nicht ausschliesslich entweder auf Vorgänge unter Grund oder auf solche an der Oberfläche konzentrieren, sondern diese miteinander in Beziehung setzen. Die einzelnen Artikel erschliessen die Wechselwirkungen zwischen «oben» und «unten» mit Instrumentarien der Umwelt-, Wirtschafts-, Wissens- und Infrastrukturgeschichte sowie aus medientheoretischer und literaturwissenschaftlicher Perspektive.
Research Interests:
Loin de se limiter aux champs de bataille, la Grande Guerre se livre aussi, à l’arrière et dans les pays restés neutres, au nom de la civilisation ou de la Kultur contre la « barbarie » adverse. De la dépêche au pamphlet, de l’affiche à... more
Loin de se limiter aux champs de bataille, la Grande Guerre se livre aussi, à l’arrière et dans les pays restés neutres, au nom de la civilisation ou de la Kultur contre la « barbarie » adverse. De la dépêche au pamphlet, de l’affiche à la conférence, du théâtre au cinéma, du jeu pour enfants à la publicité, tous les vecteurs culturels sont mobilisés par les sociétés belligérantes pour convaincre de la légitimité de leur combat. Entre 1914 et 1918, l’opinion publique helvétique est partie prenante de la lutte symbolique engagée par les puissances belligérantes.
Utilisant l’action allemande comme pivot, cet ouvrage cherche à déterminer les mécanismes d’acceptation et de refus que les élites helvétiques ont progressivement actionnés face aux assauts des propagandes, ces « shrapnels du mensonges » (C.-A. Loosli). En dépit des critiques que leurs manœuvres génèrent, les propagandistes n’ont jamais cessé de croire à la nécessité de leur action dans ce conflit « total ». La Suisse, par son rôle de plaque tournante européenne, a dès lors représenté un théâtre imaginaire de la guerre où les belligérants ont tenté de promouvoir une image irréprochable d’eux-mêmes, une image qui s’est révélée, une fois la paix revenue, largement déréalisée.

Cet ouvrage est la version remaniée d'une thèse de doctorat soutenue à l'Université de Fribourg en 2014.
Die Ende der 1920er Jahre in Genf gegründete Aktionsliga der Bauarbeiter (LAB) stellt gewissermassen den bewaffneten Arm des Schweizerischen Bau- und Holzarbeiterverbands (SBHV) dar und wird zu einer konstanten Bedrohung für die... more
Die Ende der 1920er Jahre in Genf gegründete Aktionsliga der Bauarbeiter (LAB) stellt gewissermassen den bewaffneten Arm des Schweizerischen Bau- und Holzarbeiterverbands (SBHV) dar und wird zu einer konstanten Bedrohung für die Arbeitgeberschaft. Ein Unternehmer, der den Vertrag nicht respektierte, riskierte damals die schlichte Zerstörung seiner Baustelle. Trotz der Vorladungen und Verhaftungen schaffen es die spektakulären Aktionen der LAB, ein neues System der Gesamtarbeitsverträge durchzusetzen. Der spektakuläre Aktivismus der LAB ist bezeichnend für die Hoffnungen und Spannungen in der Schweizer Arbeitswelt der Zwischenkriegszeit, die vorliegende Studie ist ein wertvoller Beitrag zur Erneuerung der Arbeitermilitanz.

Aus dem Französischen von Daniel Zumbühl.
L’histoire de la Ligue d’action du bâtiment (LAB) est pleine de mandales, de coups de pioches, de taudis à détruire, de camions à renverser ou d’huissiers à ridiculiser. Inspirée par les idéaux anarchistes d’action directe, la LAB est... more
L’histoire de la Ligue d’action du bâtiment (LAB) est pleine de mandales, de coups de pioches, de taudis à détruire, de camions à renverser ou d’huissiers à ridiculiser. Inspirée par les idéaux anarchistes d’action directe, la LAB est créée par des ouvriers genevois à la fin des années vingt en vue de faire respecter une convention de travail acquise de haute lutte. Elle constitue en quelque sorte le bras armé de la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment et devient une menace constante pour le patronat. Un entrepreneur qui ne respectait pas les conditions de la convention risquait ainsi d’assister à la mise à sac pure et simple de son chantier. Malgré les comparutions et les arrestations, les actions coup-de-poing de la LAB, oscillant entre illégalité des moyens et légitimité des fins, parviennent à imposer un système de conventions de travail encore embryonnaire. Elles mettent également en évidence les idées développées par le Groupe du Réveil de l’anarchiste Luigi Bertoni, tout en permettant à l’un de ses membres, Lucien Tronchet, de s’imposer comme la figure forte du mouvement syndical genevois. Le militantisme de choc de la LAB est enfin révélateur des espoirs et des tensions qui parcourent le monde ouvrier dans la Suisse de l’entre-deux-guerres.
La question des sols pollués par les activités industrielles est entrée très tardivement, à partir des années 1980, dans les codes environnementaux des différents pays européens. La longue histoire de cette mise à l’agenda renvoie à des... more
La question des sols pollués par les activités industrielles est entrée très tardivement, à partir des années 1980, dans les codes environnementaux des différents pays européens. La longue histoire de cette mise à l’agenda renvoie à des phénomènes d’invisibilité et d’invisibilisation de cette problématique, aux grands scandales qui l’ont fait émerger dans le débat public, ainsi qu’aux rythmes et géographies plus globales de la désindustrialisation et de l’urbanisation.
Research Interests:
Pollutants are able to cross national frontiers and consequently push several nation states to redefine the sovereinty of their health policy in the afterwar period. This study questions the transboundary management of the pollution of... more
Pollutants are able to cross national frontiers and consequently push several nation states to redefine the sovereinty of their health policy in the afterwar period. This study questions the transboundary management of the pollution of the Lake Geneva situated between France and Switzerland. In 1962, the International Commission for the Protection of the Water of Lake Geneva (CIPEL in French) was created. The CIPEL provides an insightful case study to explore the way through which a new technocratic environmentalism dealt with the damages of «progress». This article shows that official discourses on the necessity to go beyond borders for managing the pollution of the Lake contrasted with nationally oriented practices that remained confined to the expert sphere, as shown by controversies over phosphate and mercury management.
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Capables de transgresser les frontières nationales, les polluants poussent plusieurs Etats à redéfinir la souveraineté de leur politique sanitaire dans le second après-guerre. Cette étude interroge la mise à l’agenda public de la gestion transfrontalière de la pollution du lac Léman entre la France et la Suisse. En 1962 est créée la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman contre la pollution (CIPEL). Celle-ci illustre le nouvel environnementalisme technocratique mis en place pour faire face aux dégâts du «progrès». L’article montre que les discours officiels concernant le nécessaire dépassement des frontières contrastent avec des pratiques orientées avant tout à l’échelle nationale et qui restent confinées aux sphères expertes, comme le montrent les controverses autour de la gestion des phosphates et du mercure.
Durant la Grande Guerre, Guy de Pourtalès met sa plume au service de sa patrie élective, la France. En 1916, alors que la bataille de Verdun s’engage, l’écrivain, au carnet d’adresses bien fourni, devient un rouage essentiel du dispositif... more
Durant la Grande Guerre, Guy de Pourtalès met sa plume au service de sa patrie élective, la France. En 1916, alors que la bataille de Verdun s’engage, l’écrivain, au carnet d’adresses bien fourni, devient un rouage essentiel du dispositif de propagande mis en place par le Quai d’Orsay en Suisse. Il prend en secret la direction de la Tribune de Genève, organise des tournées musicales et théâtrales et soigne son réseau d’influence au sein des élites protestantes de Genève, Berne et Zurich. Le conflit « total » se mène aussi sur le terrain médiatique et artistique de l’opinion. Mélange d’essai, de journal et de correspondance, À mes amis suisses en est une émanation directe, même si Pourtalès s’en défend : « Ce n’est pas de la propagande. J’ai dit quelques vérités à mes amis suisses, je leur fais des risettes, en somme, je leur tends une main cordiale… et j’en profite pour leur glisser dans le creux de l’oreille quelques conseils d’ami.»
En mai 1915, si l’entrée de l’Italie dans le conflit bouscule le rapport de force entre pays belligérants, elle influence également les politiques des pays qui ont déclaré leur neutralité au début de la guerre. La Suisse notamment,... more
En mai 1915, si l’entrée de l’Italie dans le conflit bouscule le rapport de force entre pays belligérants, elle influence également les politiques des pays qui ont déclaré leur neutralité au début de la guerre. La Suisse notamment, voisine de l’Italie, est désormais complètement encerclée par les armées belligérantes. Pour le gouvernement et l’état-major helvétiques, la politique extérieure et la stratégie de défense militaire du pays doivent être adaptées à la nouvelle configuration guerrière. Cet article se propose d’esquisser les réactions – principalement militaires, politiques et économiques – qui sont proposées par les autorités suisses sous la pression des événements de ce mois de mai 1915 qualifié, par les interventionnistes italiens, de « radieux ». Il questionnera les modifications qu’apporte l’entrée en guerre italienne sur la politique étrangère de la Suisse, mais aussi et surtout son impact sur les définitions qui sont données de la neutralité par les élites helvétiques. En effet, du point de vue de la politique intérieure, l’entrée en guerre de l’Italie est déterminante pour comprendre les rapports de force qui interviennent entre pouvoir civil et pouvoir militaire sur la forme à donner à la notion – brandie comme un credo mais dont les acceptions sont multiples – de « neutralité armée ».
German Propaganda and Peace Activism in the French-speaking Part of Switzerland 1916-1919 During the Great War, neutral Switzerland represented a magnet for peace activism. From 1916 onwards, pacifist and internationalist speeches... more
German Propaganda and Peace Activism in the French-speaking Part of Switzerland 1916-1919

During the Great War, neutral Switzerland represented a magnet for peace activism. From 1916 onwards, pacifist and internationalist speeches became highly feared by warring countries facing early cultural demobilizations. Consequently, German propagandists worked to secretely infiltrate peace networks in the French-speaking part of Switzerland. The abilities of many magazines sponsored – with or without his consent – by Romain Rolland to spread "defeatism" sought to indirectly undermine French public opinion. A discreet financial support was granted to magazines such as Jean Debrit’s La Feuille, Henri Guilbeaux’s demain and Claude Le Maguet’s Tablettes. This article explores the reasons behind and conditions of this ambiguous proximity between German propagandists and peace dissidents graviting around Romain Rolland.
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Durant la Grande Guerre, la Suisse neutre représente un pôle d’attraction pour les intellectuels qui refusent d’apporter leur soutien à la poursuite des combats. A partir de 1916, ces discours pacifistes et internationalistes sont extrêmement redoutés par des gouvernements belligérants qui doivent faire face aux premières démobilisations culturelles. La propagande allemande cherche alors à s’infiltrer dans les milieux pacifistes actifs en Suisse romande. Les capacités « défaitistes » de plusieurs titres placés sous l’autorité, consentie ou non, de Romain Rolland doivent permettre de fragiliser, par ricochet, l’opinion française. Un discret soutien financier est notamment apporté à La Feuille de Jean Debrit, à demain d’Henri Guilbeaux et aux Tablettes de Claude Le Maguet. Cet article cherche à faire la lumière sur les raisons et les modalités de ce rapprochement ambigu entre la propagande allemande et la dissidence pacifiste gravitant autour de Romain Rolland.
During the Great War, the institutional German propaganda targeted mainly three neutral regions in Europe, i.e. Switzerland, the Netherlands and Scandinavia. Which strategies did the German propaganda mobilize to gain support in the... more
During the Great War, the institutional German propaganda targeted mainly three neutral regions in Europe, i.e. Switzerland, the Netherlands and Scandinavia. Which strategies did the German propaganda mobilize to gain support in the public spheres of these European regions? Which cultural transfers took place between them? This paper seeks to specify the key role played by Switzerland in this transnational scheme in 1914-1918. A French agent of propaganda wrote that Switzerland was a «laboratory of choice» for the German propaganda. Indeed, many German propaganda policies were first tested on Swiss grounds before they were transfered to other neutral countries, from art propaganda to «Hotelpropaganda». However, their acculturation abroad caused many difficulties, underlining the growing mental hermeticism and isolationism of public opinions in neutral countries surrounded by a war.
German propaganda and patriotic renewal: the challenge of the Swiss Sunday Newspapers (1915-1918). In Switzerland, illustrated Sunday newspapers became a target of propaganda during the Great War. In 1914, the Swiss German press relied... more
German propaganda and patriotic renewal: the challenge of the Swiss Sunday Newspapers (1915-1918).

In Switzerland, illustrated Sunday newspapers became a target of propaganda during the Great War. In 1914, the Swiss German press relied on Germany to offer this kind of domestic and entertaining literature. With the outbreak of the war, this outwardly innocent media interference took an offensive and political turn. In the autumn of 1915, some Swiss intellectuals launched the Swiss Sunday Newspapers, a Swiss initiative supported by the government. The institutional German propaganda became then active in order to influence secretly these Swiss Newspapers. Questioning the production of entertaining news for a mass audience, this article focuses on the pendulum swing of cultural interests caught in between warring Germany and neutral Switzerland.
Passée dans l’ombre simplificatrice de la Deuxième Guerre mondiale, la Première Guerre mondiale est considérée comme une guerre « oubliée » en Suisse. Le centenaire de son déclenchement a-t-il permis de sortir de cette amnésie collective,... more
Passée dans l’ombre simplificatrice de la Deuxième Guerre mondiale, la Première Guerre mondiale est considérée comme une guerre « oubliée » en Suisse. Le centenaire de son déclenchement a-t-il permis de sortir de cette amnésie collective, en suscitant un renouvellement des questionnaires historiques et un regain d’intérêt mémoriel ?
Abstracts from a session organized with Renaud Bécot at the 10th biennial conference of the European Society for Environmental History (ESEH) in Tallinn, August 2019
Résumé: Les sociétés alpines doivent désormais composer avec l’héritage toxique laissé par l’industrialisation du vingtième siècle, spécialement durant la phase d’intense croissance des prétendues « Trente Glorieuses ». En Suisse, pour... more
Résumé:  Les sociétés alpines doivent désormais composer avec l’héritage toxique laissé par l’industrialisation du vingtième siècle, spécialement durant la phase d’intense croissance des prétendues « Trente Glorieuses ». En Suisse, pour ne prendre qu’un exemple, l’inventaire fédéral des sites pollués dénombre en 2015 quelque 38'000 cas, dont 4'000 nécessitent un assainissement d’urgence. De multiples produits polluants ont ainsi intégré les écosystèmes, et donc nos vies et nos corps, et de nombreuses substances nocives continuent de le faire. Ce projet cherche à comprendre dans quelle mesure cette intégration s’est déroulée de façon consciente et quelles ont été les consensus et les controverses qui l’ont accompagnée, et ceci dans un espace qui est à la fois culturellement connecté et politiquement séparé, les Alpes occidentales de Suisse et de France. Une histoire croisée de différents cas de pollution industrielle montrera comment les acteurs politiques, sociaux, scientifiques et économiques interagissent, luttent ou collaborent lorsqu’ils se retrouvent confrontés à la mise en danger de l’environnement et de la santé des populations par l’activité des industries. Un des enjeux principaux de cette recherche sera de questionner les pratiques et les régulations, partagées et/ou distinctes, de ces territoires alpins - le Valais, la Maurienne et la Romanche - dans leur gestion des nuisances environnementales et sanitaires. En parallèle au sondage de fonds d’entreprises et d’associations écologistes et professionnelles, le dépouillement d’archives officielles en Valais, en Savoie et en Isère permettra de jeter une lumière inédite sur les forces qui rendent une activité polluante acceptable ou inacceptable socialement. Dans la littérature, les affaires de pollution industrielle sont surtout abordées de façon sectorielle, qu’il s’agisse d’un territoire ou d’une pollution (de l’eau, de l’air ou du sol) donnés. L’originalité de ce projet se situe dans le dépassement de cette focale monographique, au-delà des frontières nationales et dans une approche holistique du phénomène de pollution.
Alors que dans les discours touristiques et les imaginaires dominants, les Alpes se vendent comme un territoire sauvage et pur dominé par ses majestueux sommets, ce projet entend rappeler la place occupée par l’industrialisation dans des fonds de vallées urbanisés, bénéficiaires mais aussi dépendants de l’« or bleu » ou de la « houille blanche ». Ces expressions renvoient à une énergie hydroélectrique qui fut abondante et décisive pour l’implantation des usines de la deuxième industrialisation, mais dont l’autre face, plus sombre, est celle de fleuves, de rivières, de forêts et de cultures qui sont autant de lieux d’accumulation des émanations toxiques des usines et autour desquels gravitait et gravite encore la majeure partie des activités humaines. Même lorsque l’activité polluante a disparu, les rebuts de l’industrialisation - déchets toxiques, terres imprégnées, sédiments contaminés - continuent à agir sur les corps et sur les esprits. Ce projet permettra de questionner les enjeux mémoriaux de sites industriels en voie de disparition, au moment où l’assainissement de plusieurs d’entre eux accélère le processus d’oubli, conscient ou inconscient, qui les accompagne. Il donnera également la possibilité d’engager un dialogue entre l’histoire environnementale française et suisse, un champ qui connaît un essor fulgurant en écho aux préoccupations actuelles de la société de l’Anthropocène, mais dont les contrées historiques restent largement à explorer.
Carnet d'exposition, Bibliothèque nationale suisse & Musée de la communication, Berne, 21 août - 9 novembre 2014.
Research Interests:
Ausstellung, Museum für Kommunikation - Schweizerische Nationalbibliothek, 21. August - 9. November 2014
Vademecum della mostra, Biblioteca nazionale svizzera, Museo della communicazione, Berna, 21 agosto - 9 novembre 2014.
Research Interests:
https://www.14-18.ch/ Ce site explore l’histoire de la Suisse durant la Première Guerre mondiale à travers la collection des cartes postales de la Bibliothèque nationale. Cette période reste méconnue : épargnée par le conflit... more
https://www.14-18.ch/

Ce site explore l’histoire de la Suisse durant la Première Guerre mondiale à travers la collection des cartes postales de la Bibliothèque nationale. Cette période reste méconnue : épargnée par le conflit militaire, la Suisse n'échappe pourtant pas à l'irradiation générale provoquée par la Grande Guerre. Ses champs politiques, culturels et économiques ont été profondément marqués par l'onde de choc de ce premier conflit qualifié de «total».
Média visuel de masse, vivant son âge d'or, la carte postale est alors un support extrêmement populaire de communication. Les illustrations qu’elle véhicule permettent de s’immerger dans l’imaginaire de la population suisse d’il y a tout juste cent ans.
Distorted nature, physical defects, dead animals, protective clothing and gas masks, scientific instruments like Geiger counters, gigantic fumes… How to represent what cannot be seen and felt immediately, but only chronically and in a... more
Distorted nature, physical defects, dead animals, protective clothing and gas masks, scientific instruments like Geiger counters, gigantic fumes… How to represent what cannot be seen and felt immediately, but only chronically and in a diffuse way? This symposium would like to explore the visual and sensorial story of long-term toxic contamination. Studies about pollution and toxicity are now a dynamic field of research, as shown in a recent global synthesis (Le Roux, Jarrige, 2017). But if the main efforts have been made on the social, economic, scientific and environmental processes implied by toxic activities, a large field remain to be investigated on the cultural history of contamination (Deadly Dreams, ongoing).
This symposium suggests to probe the visual history of toxicants. What main images, representations and metaphors were mobilized to picture the harm (or the supposed unharmed) done by toxicants? How did scientists, engineers or environmental activists deal with the figuration of this “slow violence” (Nixon, 2011)? What were the dominant media and arts used? Do we find particular topoi related to specific toxicants (radioactivity, heavy metals, persistent organic pollutants)? Were the same images used in order to represent acute poisoning and chronic contamination by low doses? How did occupational and public health visually interfere with environmental concerns? And in the opposite way, what do representations about the supposed safety of a controlled toxicity tell us about the implied harmfulness of pollution phenomena and about what has to remain invisible? Another area of research may be the tensions arising between the artistic representations of contaminated sites (often with aestheticization) and the social disasters caused by this toxicity (Peeples, 2011).

References:
Deadly Dreams – The Cultural History of Poison, 1850-2020, Research project led by May-Brith Ohman Nielsen, <http://deadlydreams.no/>, ongoing.
JARRIGE François et LE ROUX Thomas, La contamination du monde. Une histoire des pollutions de l’âge industriel, Paris, Éditions du Seuil, 2017.
NIXON Rob, Slow violence and the environmentalism of the poor, Cambridge, Mass, Harvard University Press, 2011.
PEEPLES Jennifer, « Toxic Sublime: Imaging Contaminated Landscapes », Environmental Communication: A Journal of Nature and Culture 5 (4), 07.11.2011, pp. 373 392.

How to:
Please send an abstract (max. 300 words) to alexandre.elsig@unil.ch and ximo.guillem@uv.es
with a short biographical note (max. 150 words) and three keywords, within 2019, 13th January.

Find more about the ESHS conference here : https://sites.google.com/view/eshsbologna2020/home?authuser=0
Research Interests:
Ce projet de dossier thématique entend approfondir la question des animaux de rente et de leur signification historique. Nous considérons ceux-ci comme les animaux qui sont élevés, utilisés et exploités par les sociétés humaines à des... more
Ce projet de dossier thématique entend approfondir la question des animaux de rente et de leur signification historique. Nous considérons ceux-ci comme les animaux qui sont élevés, utilisés et exploités par les sociétés humaines à des fins d’alimentation, de travail ou de mobilité et dont les organes ou les produits constituent des « ressources » pour l’habillement, l’artisanat, les articles ménagers, la médecine, la recherche ou la (proto-)industrie. En Europe, cela concerne notamment, outre les espèces animales déjà mentionnées, les porcins, les ovins, les caprins (chèvres) ou les équidés (chevaux et ânes), mais aussi les poissons d’élevage, les abeilles ou les rats de laboratoire. La garde, l’alimentation, l’élevage, l’abattage tout comme l’exploitation souvent multiforme de ces animaux les distinguent des animaux sauvages ou de compagnie. Mais les frontières entre ces différentes catégories restent poreuses, comme le montre l’exemple des chiens de ferme et des chiens de chasse. De plus, les chevaux de trait ou les vaches sont perçus socialement non seulement comme des « marchandises sensibles » (sentient commodity, Wilkie 2007) mais aussi comme des « espèces de compagnie » (companion species, Haraway 2003).
Les contributions pourront ainsi historiciser ces espaces de négociation, conceptualiser les zones de tension entre la production animale industrielle et les rapports de proximité affective et analyser quels sont les catégories, ressources ou services qui sont à chaque fois déterminants. Au-delà de ces perspectives, l’intérêt portera aussi sur la discussion concernant l’animate history (Krüger/Steinbrecher/Winkelmann 2014) à partir de cas empiriques : peut-on prendre en compte une agency des animaux de rente dans leurs liens avec les êtres humains, les structures et les appareils ? Un autre point d’accroche critique pourrait être donné par une confrontation avec les animal sciences. Les contributions – en français, allemand ou italien – pourront traiter de l’histoire des animaux de rente d’un point de vue social, économique, rural, culturel, environnemental, technique, scientifique ou médical, mais aussi dans une perspective de genre ou de vie quotidienne. Elles peuvent porter sur toutes les périodes historiques et aller au-delà de l’espace suisse ou européen.