Möhler. La Patrologie, Ou Histoire Littéraire Des Trois Premiers Siècles de L'eglise Chrétienne. Volume II. 1843.
Möhler. La Patrologie, Ou Histoire Littéraire Des Trois Premiers Siècles de L'eglise Chrétienne. Volume II. 1843.
Möhler. La Patrologie, Ou Histoire Littéraire Des Trois Premiers Siècles de L'eglise Chrétienne. Volume II. 1843.
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LA
PATROLOGIE.
IMPRIMERIE DE E.-J. BAILLY,
PLACE SORBONNE, ?..
LA
PATROLOGIE,
ou
DE ITGLISE CllRÉTIEl'Eî
rlBLIÉE
TOME SECOND.
PARIS.
DEBÉCOURÏ, LIBRAIRE-ÉDITEUR :
1845.
THE INSTITUTE OF MEDIAEVAL 87UOIE8
10 ELMSLEY PLACE
TORONTO 5. CANADA,
DEG -31931
LA PATROLOGIE.
TROISIÈME PARTIE.
OBSERVATIONS GÉNÉRALES.
II. 1
2 LA PATROLOGIE.
I +4
4 L4 PATROLOGIE.
Christianisme, tant par le» juife que par les païens. La contro-
verse avec les juifs fut poursuivie avec moins d'ardeur. Cette
masse disjointe, flétrie comme le figuier que la malédiction du
Seigneur avait frappé, ne conservait plus d'autre sentiment
que celui de sa haine ardente contre les chrétiens; mais elle
plus savant; mais tous ses efforts pour lui donner de la con-
sidération sous ce rapport , demeurèrent sans résultat. C'est
sans doute à cela qu'il faut attribuer la circonstance qu'on
n'opposa à ses progrès qu'une surveillance active de la part
des évêques , et que l'on ne songea point à la combattre
dans de nombreux écrits.
catholique.
Les Pères reconnurent donc que c'était là la seule base
que put avoir une philosophie religieuse et chrétienne. Si
ciectisme.
L'application de cette gnosis formée sur de pareils prin.
cipes, est prouvée par des exemples qui nous restent de cette
époque. Clément, dont nous venons de parler, déve-
loppa , d'après ces principes , l'apologie du Christianisme
14 LA PATROLOGIE.
CLEMENT D'ALEXANDRIE.
n. 2
18 LA l'ATRdï.OCIE.
(3) Sironi., I, 1, p. 322. Axk' ci vsv T>iv àhnin ti'c y.'J.y.!tçiuç rœfdv-
Tii; iié\t.g-x.a.7J(ti Trapa.S'ia-iv , liiic à;ro nsT/of t» xa» 'lix/taCo:/ , Iûiavh,:/
oXfyOi Si '.'i ~u.Tf-J.Tf! l;.'.r,i',i • i^zcv «Tii i^/v &iti> xj.i nç riynç ru cTpo^cyixa
ln'.lidL ««.1 à/TCC-TiÀ-Ki. (4) L. t;.
CLÉMENT d'aLEX.VNDUIF.. {9
nante lui valurent le respect des païens mêmes; ils l'urciieil-
(o) Euseb,, h. e., VI, li, G.— (ô)Slroni., 1, 1, p. 324.— (7) Euseb.,
lu e., VI, 1, 3. — (8) Strom., IV, 4, '.). oTl : VII, II, p. h:i.
20 LA PATHOLOGIE.
• digne de confiance ,
qui tous est déjà connu sous certains
« rappoils, et que vous apprendrez à mieux connaître en-
• core. Tant que les de'crets et la providence de Dieu ont
« permis qu'il habitât parmi nous, il a non seulement affermi
• l'Eglise de Jésus-Christ, mais il l'a encore étendue (9). »
r. écrits.
(11) Les motifs en sont développés dans une lettre servant d'in-
(12) Strom., VII, 4, p. 843. hmi xan cr;o t.\; lair f/VTTUpiU'V rr-tfvSc-
infâme.
L'auteur s'adresse après cela aux philosophes. Il avoue,
tant à leur égard qu'à celui des poètes ,
qu'il appelle eux-
mêmes en témoignage de la doctrine de la révélation, qu'ils
ont connu et dit de bonnes et d'excellentes choses , par le
cTct^xvv. Dans le chapitre III il dit aussi ce que ce troisième doit faire :
CJLHi ii à( ifu. dxiif:; i'iS'.ç -.II-; t.-^',ix') TC. <î'.Jx7Xi>.i;c',ï , IT/Jfil Té i3i\
CLEMENT D ALEXANDRIE. ïi /
sans tache que tous les hommes doivent se former; ils doi-
dans le Nouveau ,
par lui-même , quand il est apparu pour
montrer aux hommes le véritable chemin de la vertu. La vie
tout entière du chrétien est, ou devrait être, une suite non
interrompue d'actions dignes de l'intelligence qui porte en
elle l'image spirituelle du Verbe.
Dans le second livre, l'auteur passe aux règles particulières
d'après lesquelles la vie d'un chrétien doit être dirigée. La
haute dignité et la destination du chrétien doit en former
la véritable mesure et donner à sa vie l'empreinte d'une
gravité morale. Il prescrit en conséquence la modération
dans le choix et l'usage des alimens et des boissons , défend
tout luxe inutile dans la maison , de même qu'une joie
bruyante dans les fêles, des ris immodérés, etc. Il veut que
l'usage du mariage se borne au but de la procréation des
enfans, que les vètemens ne présentent aucune magnifi-
cence superflue , etc.
(14) Euseb., h. e., VI, 13. — (lo) Stroui., I, J, p. 32C. - (16) Ib,,
IV, 2, p. 5«r,.
CLÉMENT d'aLEXANDRIK. 31
" hasard parmi les arbres stériles, afin qu'ils demeurent ea-
« elles à ceux qui seraient tentés d'en dérober les fruits. C'est
« pour cette raison que Je n'ai pas mis d'ordre dans mon
« écrit, et que je ne me suis pas servi d'un langage fleuri, car
« j'ai voulu que le lecteur mît en usa^je son application et sa
" perspicacité (17). •> En attendant, cette précaution paraît
reste, elle n'est pas plus riche que celle de l'Ancien Testa-
ment.
Après cette introduction , la notion de la philosophie
chrétienne est développée dans le second livre d'une manière
plus complète. Klle repose sur la foi en la révélation divine,
véritable fondement du salut ; accueillant en elle les diverses
doit être admise ynr l'autorité de Dieu, sans qui! soit nécet;-
saire d'en prouver les détails, pourvu que l'on ait éclairé
Christianisme.
A la fin du septième livre, l'auteur annonce une suite,
mais dans laquelle il se propose d'adopter une méthode dif-
férente (to>v llr,; y.-' à';j.r.; i'-V'';-' - O'/-,^.-.;/:0x tov /û'/ov). AUSSi
miiels sur ces cncuib. II e^l donc plus que [)rubable que cet
oiivr;i(;e aurait été plus lard faLvific par des hérétiques, et
Pliotius lui-même ne paraît pas éloigné de cette pensée.
Un antre de ses écrits avait pour titre De Paschate , sur
la célébration de la Pàque, et fut occasionné, d'après ce que
l'auteur nous apprend lui-môme ,
par la publication de l'ou-
vrage de Méliton de Sardes sur le même sujet. II contenait
Ainsi il est dit que Dieu est un être corporel que le Sau- ;
trouve des passages qui ne sont point tirés des livres prophé-
tiques, mais qui leur sont encore absolument contraires.
Ainsi les apocryphes, tels que le livre d'Hénoch, la révélation
IL Doctrine de Clément.
ment que l'on doit cet avantage; il eut le grand mérite d'a-
voir le premier insisté sur la nécessité d'une instruction
solide chez les chrétiens, et d'avoir fait tous ses efforts pour
introduire parmi eux l'étude de la philosophie, afin de met-
tre le Christianisme en état de se défendre victorieusement
< ture d'après leurs caprices. Mais ceux qui n'ont pas reçu
« de la vérité même les règles de la vérité, doivent néces-
< sairement tomber dans les plus grandes erreurs. Ceux
« qui ont quitté la bonne route, doivent se tromper sur
« beaucoup de détails ; et cela se comprend facilement
< car ils n'ont plus de règle qui puisse leur servir à dis-
< tinguer le vrai du faux, afin de choisir le premier. » Il
/
4rtl LA PATROLOr.lE.
n'est rien moins que flatteur. Ils rendent, dit-il, les règles de
foi infidèles, ils falsifient la vérité (28) , ne savent jamais où
ils en sont avec leurs doctrines ;
et quand on les pousse dans
leurs derniers retraneheraens , ils nient leurs dogmes, ou du
moins la conséquence de ces dogmes (29) ;
ils se bornent en
général à protester contre l'Église et contre la canonicité de
(•2f)) Sirom., VII, 1G, p. SftO. — (27) Ibid., p. 806. - (28) Ibid..
rr.-j y.rM h./'.ir.-^iy:}, r/,v -.'•; uj-.i y.y/y.ij;), etcclle à laqucllc ap-
être unique. C'est pour cela que r.ous soutenons que l'an-
tique Éylise calholique est une quant à la substance ( y.j.-.c/.
civat '^y.y.cv tï^v /•^•/j.va > /.jx /.j/)',\v/.rrJ iz/Ai^^iv; ) , Ct OUC pOUP
l'unité de la foi unique, en outre de ses deux Testamens,
ou pour mieux dire de son Testament unique , donné en
des temps différcns, elle réunit, d'après la volonté du seul
Dieu , par le seul Seigneur, ceux que Dieu a prédestinés ,
H. 4
SO LA PATUOLOCIF..
divinité réelle (le Jésus-Christ seul, sur qui l'Eglise est bâtie, en
qui et par qui tout ce qui est en elle existe. 11 a été créé Verbe
parfait du l'ère parfait (35), dont il est l'image (36), et de
qui la plénitude de perfection existe substantiellement en
lui. t La nature du Fils, élevée au-des!;us de tout , est la
((, Ui'j; ivar>/c,; , y.oyr, Twv o'i.orj r.y.j-.ii.r.C) (38), CClui qui CSt (o £v
(:î7) Strom. TU, 2, p. 831 sq. L'expression TasioT-aT» — >» v\uu ^u-
les Pères de son temps. Ccfie foi pénètre tous ses écrits, et
olïre un phénomène frappant et agréable, sur lequel nous
aurons occasion de revenir plus tard.
Il ne parie pas nussi>ouvent du Saint-Esprit ; sans doute
parce qu'il évitait avec intention de parler du mystère de la
« Saint-Esprit ,
qui est complètement un avec celui en qui
I el par qui toutes choses ne sont qu'une dont nous sommes ,
(39) Ibid., VII, 1, p. 82U. — ('iiJ) Cohort., c. 10, p. 80. — {/(l) Vf-
ilag . I, s, p. 13:;.— (/r2) \]^,^\^ {;, ,,. i-v>,—'^\i) ibid., Ilf, î:>, p. :i<i.
52 LA PATROLOGIE.
gendré avant tous les temps par le Père d'après son image,
, ,
t_.")())
IbWl., p. 331, .'Î37.
CLEMENT D ALEXANDRIE. OO
« l'apparition du Verbe ,
qui était au commencement et
i'oi) Coliort., c. 10, p. «i. — (oo) Ibid., c. 11, p. 86. — (a6] Ibid.
p. 9».
I
CLÉMENT d'aLEXANDRIE. 55
Comme on vient de le voir, les motifs négatifs et positifs de
(o9) Cohort., c 11, j). SP), sq. - (00) Slrom., II, 2, p. ';33; il. 441
gq. _ (61) Aiirjers SUoni., II, 6, p. 4Vi. — (6J) Stroni., 11,4, p. 434.
CLÉMENT d'aLEXANDRIE. 57
certaine que celle qu'elle possède déjà , c'est-à-dire Dieu. La
foi n'en devient par conséquent ni meilleure ni plus forte par
la démonstration (63). D'ailleurs toute tentative de ce {jenre
est impossible. Chaque science part de certains principes
qui sont impossibles à prouver, ou qui doivent être admis
sans preuves; aussi, ces principes ne deviennent jamais le
sujet d'un ex«men, puisque par là ils cesseraient d'être des
principes. Ici, c'est Dieu lui-même qui est le principe, la
(63) Strom., II, 2, p. 433. 'O ^Tij-Tmn.t lonuv ra.it •)fAfx>c TXi;
6(ixiçy 1X1 x-furif fiiCsifj.1 iXai , ivtjéit^n à^xTriffinot , thv Tct; tac
•yfXifiAicii'aifAy.ii'iu pani» \:tuC:itii Qat/ ' oÙjcst* ci.'? ttis-tiç yinTu.t J.'
((ii) Ibid., IV, 25, p. <)3:}. — ((io) Ibitl., Il, c. î, p. 435. -(06) Ib.,
qui peut avoir l'espoir de parvenir au salut. < S'il n'est pas
€ possible à notre libre arbitre seul d'atteindre à la perfec-
< tion , ce qui doit arriver ne dépend pas non plus unique-
« ment de notre disposition ; car nous som.raes rachetés par
« la grâce , mais non pas sans les bonnes œuvres. La
€ nature nous ayant dans l'origine destinés au bien , il faut
t que nos efforts y tendent. Pour cela il faut un esprit droit
(68) Strom., 1, 20, p. 373 sq.; cf. c. 7, p. 338. — (CD) Ibid., YI, 18,
860. — (74) IbiJ., II, 4, p, 43a. — Ibid., VU, 10, p. 864 s^.
(ïti)
60 LA PATUOLOGIE.
quelle celui qui connaît est uni à celui qui est connu, et dans
laquelle se développe toute la plénitude des vertus chrétien-
nes. Mais toutes ces vertus étant sorties de la racine sa-
crée de la foi ,
participent de la nature de leur origine, et se
distinguent par celte raison intrinsèquement des actions
des incrédules, bien qu'elles puissent en apparence leur res-
sembler (77). Le plus haut point est celui où l'homme, dé-
pouillé de lui-même, est tellement entré, par sa volonté,
dans la volonté de Dieu ,
qu'un retour vers le mal est devenu
désormais moralement impossible, et que le chrétien gnosti-
(76) Strom., VII, 10, p. 865 sq. Dans Strom., III, 5, p. o3l, il
)i yiùeg-iç oi/» Îk nu x.a.fTii,v xu.i t'<)c îroXiTsiac " tCn. ik rtnj Xo'j-oo xsti io£/
ÀyètUC' 01/ ^Ctf }:iy(,f 4''-** «'"'«" T»» >»*«•!» pet//.»?, ÀKXX TIIX iTTimtyXI
bva.1 p x.a.1 fuc fKtno to «v tm 4"/^? î'^yno/jninv tu tjij x.XTit ta.i inttKxi
qu'à une pureté vraiment divine qui lui fait faire le bien,
non plus par crainte, ni par l'espoir des récompenses, mais
ressemblance.
(S3}Strfmi., IV, 13, p. GO:}.
CLÉMRNT D'aLEXANDRIE. 65
«ion du crime eldii châtiment. ToiilePois, il met une grande
différence entre les deux sacremens du baptême et de la pé-
nitence. « Le baptême, dit-il, s'appelle un bain, parce que
nous nous lavons du péché ; wna grâce , parce que les pei-
(80) Strom., IV, 24, p. C3î. Is-tsov y-ivr^i , tc^c ^«tcx to kout^oi tg;c
CLÉMENT d'aLEXANDRIE. fi^i
11. 5
66 LA PATROtOGFF.
(88) Strom., VI, 14, p. 794 sq. Pour comprendre ces derniers
mois , il faut se rappeler qu'il dislingue dans l'autre monde divers
degrés de félicité ,
qu'il appelle wîvai , etauxquels lesfidèles parvien-
nent selon leur degré de perfection. Il en compte sept.
Clément ait fait participer les anges au culte que les chré-
tiens rendent à Dieu. Réunis à ceux qui croient réellement
en Jésus-Clirist , ils forment dans leurs degrés hiérarchiques
une communauté parfaite , dont le but est d'appeler, par
un culte spirituel , à une plus haute perfection, tous ceux
qui font partie de cette association. Et pour désigner
l 'action vive de ces esprits unis , les uns sur les autres , il les
riger ses efforts de vertu (94) , mais • il prie encore avec les
« anges ,
parce qu'il est devenu égal aux anges ; il ne se
de Dieu (97).
Clément , après avoir parlé des jeûnes fréquens , c'est-â-
852. — (98) Ibid., p. 853. — (99) Ibid., p. 854. 'Es-Tiy '.Cy , di ÙTrur
CLKMEIST D ALEXAMDKIE. DVf
« donc aussi avec liberté qu'il départ ses dons; car dans sa
€ préscience il a depuis long-temps interprété les prières
« des saints. L'homme ne devient pas non plus bienheureux
« sans que sa volonté y prenne une part active ; mais il court
i vers le bonheur avec une volonté et une résolution libres.
« La prière est donc une disposition de notre esprit à ac-
< cueillir la grâce, car l'esprit accueille volontiers ce qu'il a
€ auparavant désiré ; il coopère ainsi lui-même à la réception
« de la grâce, et met Dieu en état de verser toute la plénitude
« des biens spirituels dans l'âme de celui qui prie (101). »
divine, est bon en soi et dans son but, et saint dans sa fin
(106) Strom., III, 12, p. 546. Dèâ lors on faisait des vœux de chas-
teté , semblables aui promesses qui se prononçaient à l'autel dans là
cérémonie du mariage , ainsi qu'on le voit par Strom., III, lo, p.
555; 'O K'jLTa. ^/105{J-|» iÙfOUXi"^; ÔudXi'^^HJ-U.Ç fjl» •)«//il, «tj^a^oc cfiau!-
tlTùl.
(107) strom., YII, 12, p. 874.- (108) Ibid., III, 12, p. 546-oi)l.—
10 iTnyx/y.u.! f
i^ifitoç isLiîf.u ".u-i Ki^jifij/.'H'ji]/ x. t, >• Il cnscignc la
72 LA PATROLOGIE.
même chose daus son commentaire sur saint Matthieu, 19, 6 sq., et
plus positivement encore dans Strom., III, 6, p. 532-334.
(113) Strom., II, 12, p. 548.
(114) Ibid., III, 12, p. 548. A'.|av Si clItu oJ^avi'.v Tri^nroin y.ii\at.s
t fallait en croire ses juges, son âme aussi ; et leur vie ayant
« été semblable, son Sauveur le reçoit en lui disant: Mon
t cher frère, soyez le bienvenu (121) ! » L'Eglise regardait le
martyre comme un devoir de reconnaissance qui nous était
imposé par l'incarnation de Jésus Christ (122), et en même
temps comme une pénitence parfaite qui effaçait tous les
non pas parce que par lui la vie arrivait à sa fin, mais parce
que l'amour parvenait à son plus haut point de perfection;
et c'est cette marque qui distingue le martyre chrétien de
tous les sacrifices héroïques du même genre que nous rencon-
trons parmi les païens (124).
Dans tout ce que nous venons d'exposer, on voit éclater
la pensée que ,
par le Christianisme , de nouveaux rapports
avaient été établis entre Dieu et les fidèles, rapports bien
différens de ceux qui existaient avant Jésus-Christ, ou qui
existent encore en dehors de lui ; ils n'affectent pas seulement
tel ou tel côté de l'homme, mais ils s'emparent de sa per-
sonne tout entière et impriment à sa vie religieuse tout en-
tière un sceau divin , sans aucune ressemblance avec celui
qui l'avait précédé. Chez Clément, de même que chez Ignace
le martyr, cette nouvelle communion a commencé par l'In-
(121) Strom , IV, '«, p. oGl), sq. Cf. c. 12, p. 601. — (122) Ibid., c.
« pour cela qu'elle n'eut point de lait j car son lait était cet
« enfant de son cœur; le corps de Jésus-Christ, qui par le
€ Verbe élève la jeune génération (v.o).ai7.v ) , que le Seigneur
" lui-même a enfanté dans la douleur, qu'il a lui-même en-
« veloppé de langes, avec son précieux sang. sainte nais-^
€ sance 1 ô saintes langes ! le Verbe est tout pour cet enfant ;
elle respire dans son esprit , elle sent dans ce cœur. C'est
pourquoi elle est impérissable, indestructible dans toute l'é-
ternité (127). L'Église est vierge, car elle est pure de toute
hérésie, qui souille le corps de Jésus-Christ par une semence
humaine ; elle est mère, car ce n'est que par son intervention
4 et en elle que naissent et sont nourris tous les enfans spiri-
tuels; miiisce n'est point avec des alimens terrestres qu'ils
To» • àyt»^o/Atiït o-af^ oi/^ayto;* i Tfif» to y^hx toi/ îtxt^oç, a> fAoya ti-
ii( cny-Trctititti , /la. <ri)? ùtxTfi-f>\t ity m. TOt/ h'jyuW Kxt tî; ùpSxfrtxi
plénitude.
Tel est le système de Clément d'Alexandrie dont nous
n'avons pas prétendu indiquer tous les détails, mais dont
nous croyons avoir fait connaître les traits principaux.
D'ailleurs les écrits de ce Père de l'Église renferment aussi
bien des singularités, mais que l'espace ne nous permet pas
de développer ici.
(1-29) Strom., HT, 11, p. S4i. Il remarque, en citant, II, Cor., 12,
ORIGENE.
/. G
82 LA PATROLOGIE.
que, dans une erreur pratique, qui lui fut plus tard sévè-
rement reprochée. Des femmes et des jeunes personnes
venaient souvent solliciter son enseisnement. Soit qu'il
(tO) Euseb., h. e., VI, 14. — (11) Ibid,, Vî, 3, ^o, 31. — (12) Hie-
roii. calai., c. 34.
(13) Hieron. catal., c. 54.— Ep. 20, ad Paularn (Edit. Paris. IGOy).
— Euseb., h. e., YI, 16. — (16) Euscb.. h. c, VI, 1*.). -(t7)lbid.
86 LA PAIKULOGIE.
gène (20).
Démétrius fut extrêmement irrité de cet événement, non
(18) Euscb.,11. c, VI, -21. —(19) Ibid., VI, 23, 2^. Hieron. catal.,
c. 56. Orig. ad Afric. epist. in fin. — (20) Euseb., VI, 23. Hieron.,
1. c.
ORIGÈNE. 87
de prêtres d'Alexandrie ,
qui , à son instigation , dépouillè-
rent Origène de sa chaire, et l'exilèrent de la ville en 231 (21).
Nous ignorons les motifs de l'évêque pour en agir ainsi : on
ne peut guère admettre que sa mutilation et son ordination
par un évêque étranger en aient été les seules causes. Eu.^èbe
est possible que tous ces divers motifs se soient réunis; mais
il est plus probable que l'on aura trouvé des erreurs dog-
matiques dans ses écrits, et notamment dans le Périarchon.
Origène remit alors sa chaire à Iléraclas, et se réfugia auprès
de ses amis en Palestine (23). Mais Démétrius ne s'arrêta
pas là. Dans un second concile, plus nombreux que le pre-
mier, Origène fut exclu de la communion de l'Église et dé-
pouillé de sa dignité de prêtre, tandis qu'une lettre encycli-
que et synodale devait rendre ces décrets partoutexécutoires ;
{:i:ù) Euseb., li.c, VI, 27-30. — (26) Ibid , Ii. c , VI, 30. Grcg.
(•29) Eiiseb., h. e., VI, 16, 17. — (:îO) Oiig. ad Afric, c. 1. Opp.
Toni. l.-(3l) Euseb., h. e., VI, 32.-(3-2) Ibid., VI, 20, 33. llierori.
calai., c.G>. — (33) Ibid., \I, 37, 38. Theodoret. Haercl. Fab., 11,7.
90 LA PATROLOGIE.
ï. Écrits.
(36) Euseb., II. e., VI, 39; VII, 1. Hicron. catal., c. 54.
92 LA PATROLOGIE.
'
n'en est rien. Convaincu de la difficulté d'interpréter l'Écri-
ture-Sainte , il se décida à regret à publier ses Commentai-
res, et ne se mettait jamais au travail sans avoir fait une
prière (39). Mais il était devenu indispensable de satisfaire à
teslis mihi apud Deum eris, tune cum de vila mea ac scriptis inqui-
ret, quonam animi consilio sit istud a me susceptum... Quam ob rem
A. Ouvrages bibliques.
rale et tourmentée ;
puis celle de Théodotien , de la même
secte, natif de Synope dans le Pont, composée sous Com-
mode, vers l'an 184. Moins originale que la précédente,
elle suit et copie souvent même textuellement les Septante.
Une troisième version avait pour auteur Symmaque, lui
gine (/il).
du texte primitif. Saint Jérôme est du premier avis (in Epist. ad Tit.,
3, 9), Eusèbe du dernier (h. e., YI, IG), ainsi qu'Epiphane (de
pond,, etc., c. 19). de sorte qu'il pense que l'ouvrage composé du
texte et de six versions aurait dû plutôt être intitulé Octopla. (Cf.
Hexapla. ;
ORIGKNE. 95
ce qui manque dans les premières et se (rouve de trop dans
l'autre ,
par un — {Obeliis) (63). Ces marques critiques fu-
C'est aussi dans cette classe que l'on peut ranger l'écrit
(30) Euseb., h. e., VI, ?>2.— (ol) Hueî. Origenian. L. IIJ, sect. III.
— (o-2) Hieron , ei). 't\, al. 6Iî, ad Pamniacb.— (o."?) Origen. c. Cels.
Vil, 9.— Euseb., h. e., VI, 32. Hieioii. Prief. cor.îment. in Jesni. —
(o4) Euseb., 11. c, YI, 2/». Nioephor., h. c , V, 15. — (.ïo) Euîcb., h.
e., VI, 32. — (ofi) lbid.,VI, 36. Hieron. calnl., c. 7.
H. 7
98 LA PATROI.OGIK.
du cil. XIII, 56, jusqu'au cil. XXVIi, 00, nous possédons une
partie en grec et en latin , et une partie seulement dans la
Euscb., 11. c, VI -^4. - ((ii) Fu3eb., li. e., VI, ::8.— (02) IbiJ.. VI,
d'Iiomélies mystiques ,
qui renferment des dissertations sur
divers sujets. Nous en possédons encore dix-sept dans une
version qui est probablement celle de Rufin (70) ;
puis, nous
avons encore de lui treize homélies sur l'Exode , seize surle
Lévitique et sur le livre des Nombres, vingt-huit des trente
que Cassiodore connaissait. Des huit homélies sur le Deuté-
ronome qui restaient encore de son temps nous ne possédons ,
nous en reste neuf, et sur celui des Rois, deux surquatre (72).
Les homélies sur le livre de Job sont perdues. De celles qu'O-
rigène avait composées sur les psaumes , Rufin nous a con-
servé un petit nombre sur les psaumes 36 à 38. Saint Jérôme
nous en a transmis deux sur le Cantique des cantiques.
b) Origène publia vingt-cinq homélies sur le prophète
Nodor. divin.
inslil. 1. — (72) Ibid.
lit.,c.
ORIGÈKE. 101
B. Ouvrages apologétiques.
(7'Jj Tîieodorel. Fab. hieret.. I, 2, i, 7, 19. — 11, '6. Il dit qn'on lui
Lib\riulhu?.
ORIGÈ.NE. J03
rêts sur lesquels elles sont fondées » l par U' but qu'elles se
proposent qu'il faut lesjuger et décidei' bi elles doivent être
104 LA. PATROLOGIE.
aux hérétiques.
Le sixième livre roule sur le même sujet. Origène réfute
l'assertion de Celse , d'après laquelle le Christianisme ne mé-
riterait aucune préférence sur la philosophie de Plaloii , et
à aucun être créé, pas même aux bons anges moins encore
,
G. Ouvrages dogmatiques.
Monobiblia.
Son ouvrage dogmatique le plus important a pour titre :
(81) Les cinq fragmens qui en -ont été préservés se Irourent dans
^l'édition de de La Rue, 1. 1, p. 33-37. Indépendamment des deux li-
D. Ouvrages pratiques.
II.
il4 LA PATnOLOGIE.
E. Lettres.
»
ginaux.
les plus élevées. Ces vérités sont enveloppées sous des faits
elle qui est la réalité (<7oy.ty.). Celui donc qui veut se placer sur
le point le plus élevé doit pénétrer dans ce qui est caché.
On voit que Pbilon ne rejetait pas l'histoire comme absolu-
ment sans valeur; il ne le pouvait pas: seulement, elle n'était
pas à ses yeux l'objet principal ; elle n'avait une importance
véritable que pour l'homme charnel, encore récalcitrant;
goriquement.
2" Ce qui est dit dans l'Écriture sainte de la Jérusalem
terrestre, de l'Egypte, de Babylone , se rapporte à des ob-
jets célestes du même genre. Les prophètes parlent souvent
de la Jérusalem, de la Babylone terrestre, mais c'est tou-
l'esprit. Le sens moral est eelui qui , caché sous les mots, se
rapporte à l'éducation morale de l'homme ; mais ,
pour Ori-
gène, comme pour Philon, le vrai sens mystique, sous le
(102) Conlr. Cels., III, 3i». Cf. I, 38, 02. - (103) Ibid., II, 13;
De même que cliez tous les Pères qui l'ont précédé , les
avant leur mission et hors d'elle! Leur seul but est de pro-
clamer la vérité et de glorifier Dieu, et ils sont prêts à ver-
ponse, que de faux miracles, opérés soit par des démons, soit
par des sorciers, supposent déjà l'existence de miracles vé-
ritables; on ne peut donc s'appuyer sur les uns sans admet-
tre les autres. Il s'agit seulement de les distinguer. Si le
si avec cela les miracles qu'il fait ont pour unique but la
gloire de Dieu et l'amélioration des hommes, celte double
(111) Contr. Ccl3., II, 31, 08; I, 38; III, 23.- (112) Ibid., I, 2G.
— (11:î) Ibid., VII, VJ-Î9. '^ «"
II. 9
130 LA PATROLOGIF.
<i dire qu'il a été fondé par Dieu ( y.X).x3etaç èvî^yciaî tû suv-
c <jîuy. yu'jfj in-vj' ôicti -.r,') a'jyrci ojrov zvjj.i ©£oy v. . t."/.),
11,79
€ do r.iltaqucr pur des prcuvct; conlraires, quoiiiue les iii-
attaqué.
On trouve son opinion à cet égard exprimée dans les ter-
(119) Ibid. Lux autem aeterna quid aliud sentiendum est, quam
Deus Pater, qui nuiiquamfuit, quando lux quidem esset, splendor
Tcro ci non îidessel? ÎVunquam enim lux sine splendore suo intelligi
potest. Quoî«i verum est, nunquf.m est, quando Filius non Filius
fuit. Erat aulem non, sicut deasterua luce diximus, inuatus, ue duo
lucis princlpla videamur inducere , sed sicut ingenitîe lucis spiendor,
ipsam illam hicera ini:iuui liabcns ac fontem, natus quidem ex ipsa,
sed non erat quando nou erat. — Orig. Comm. in ep. ad Hebr.
(i-lO) Tom. I, in Jean., n. 32.
ORIGÈNE. 135
« fût aussi son image par sa grandeur. Car il eût été impos-
« sible de rendre proportionnelle (rj-ja-j.Ezr.o^j), belle et par-
« de Dieu ,
qui est le resplendissement de la gloire et l'ex-
(124) Ibid., V, 48.- Tom. II, i). 27. Il fipplique ce principe sur
l'omnifcience sans bornes au Fils qui renferme toute la ricbetse et la
(125) Conlr. Cels., VIII, 12. Dans un autre endroit il désigne cette
uuité par le nom de nombre îv pour le distinguer d'une unité pure-
ment morale lu T. XIII, n. 36, in Jo. IV^, 3'». Tcuto ^^ SsXêiv (tvi/ -nu.-
MMuyci Txv, (If' 'jî/T!ti il-TCi-f w.Hv Tc«i àvro &IQU ;t*/"''"/"*T»v TrUPiXt'l
ORiGÈNt:. 137
TOtç (fi' avTO zxi TU» ;t/.5To;^;)» ac/Tsy Xp^F-^'^'K'^'^'''^ â'^foiç* tmc iifxy.iyiir
ù>.ni TOti ;<;<*/;( s-^arai» syec^oi/^c/.srac //et à-TO TOt» ©sot/, cfiaz(;voi'//f»>)j ii
ctTO Toa Xfis-T'jt/j !/?f 3-rû)5-«{ J'i y.-j.'xa. to i^ioï ^v«t//.a. Ici l'on VOit t'ga—
iuîiérente à nous.
(12'J) Conlr. Gels., VI, 70. 'A£» ^a; ô Qm y.ira.J'ttS'axr: twç (Tiiia^t/sv-ic
y.iTiXi''' ai/Tui/ , T'-£< i«r;oy rr ïi v,«£t-. 0; , 01/ x.-j.Ta. à^OToy/iï xai Siu.ifij^iv
Tuy/'_a.iiii , XXI To» TTSTs:-» , xjti tc» vit,v kxi to â.yf^i 7ry(UfA<t , xai Àyt'
ïHTor fJiyiJ'ii ÎTiftit Tou TTcLTr-c ih'Xi TriTTiuoyric , ce; iùa-sCiTrtfor khi aA.»-
rra.vtui çîiui Tiy.imtif^i H-eti Taçsi "TTO-tteet teti VTro Ttu 7r-xrfO( Six Xpiff»
TOI/ yi'^ ivny.ivccf ' ::a.i t^P^* uù~i\ ianii v aiTut fjU un x.u.i auTO j/(or X^^'
(/.XTi^in Tou ©s'/U , w&voii «rot/ //.ovo^tysi/; pys-£i i/Jot/ àpXi^'''> t^yX^^^it^i')
fxtijtiv ih 10 (ireii, àh'/oL xoti tro^tv iiiat x.ui M"^ mov y.u.1 <f<Kotio» khi rra.i
« Dieu? Ce Verbe ,
qui était au commencement avec Dieu
t s'est fait chair par amour pour ceux qui étaient tenus
« abaissés dans la chair et étaient devenus comme de la
< chair, afin de pouvoir être compris par ceux qui ne pou-
« valent pas le voir, en tant qu'il était Verbe , avec Dieu et
« Dieu. Il parle donc corporellement, il enseigne comme un
« homme chargé de chair, et appelle à lui ceux qui sont
< chair, afin qu'ils se laissent d'abord assimiler au Verbe
« tait chair, et qu'ils soient amenés ensuite à la contcmpla-
« tion de ce qu'il était lui-même avant d'être fait chair, afin
« qu'ils soient ennoblis, et que, sortant de cet état passager
« de développement convenable à la chair, ils puissent enfin
« s'écrier : Jadis nous avons connu Jésus-Christ selon la
Jésus, Origène paraît être tombé dans une erreur dont il n'a
jamais pu se défaire entièrement, savoir qu'elle préexistait
avec les âmes des autres hommes, mais pourtant que dès le
(132) Contr. Cels , lY, 3. - (133) Ibid., IV, 18. Cf. I, 32, 33. De
princip. L. II, c. 6, § 3. —(134) Ibid., III, îl.
(136) Ibid., Il, 9. rifoî ToLUTa. envouiv , îT» ot/J' yiy.iiç iTroKxy.^AV^-
,<.ltr, T3 |éÀJTO//.SV0» T0T5 KUI SLItSiITCV 'lilTOV aW/<«C «lï*» ©ÎOÏ ' Kit tl
nnrr.KM'.. \A\
Xiyi» Tî ineux; à>.\' oôS'i txv 4^/^"'» '^^''' >'»" ''£^5^t:£i to • (( -r;fiA:/,TCC
ta-Ti» «'
4"Al'' M"'^ ^"^ ôcLiAiou 1 TAUTX J't ^ity.ti ^ ai ;tû)_c<^ciyT£Ç to»
t//o» rou 0£ii/ ctTO TCiU ^l'inr'jU ' i-/ -,01^ /.'.u.}.irTX juita Tiiv oîi<.oYù/ui!tv ytyi-
ynrxi tt^o; to» Ao') i» tou Oi'jU îi -luy» x.u.i to a-ai/iiu,'l>ia-'jv. Cf. III, 25.
Ce serait une accusation absurde et sans aucun fondement que de
soutenir avec Mosheini que dans le sysième d'Origène l'union liypo-
stallque des deux natures ne peut pas tenir de place, Luniper. hist.
Dura qui crat in forma Dei, in forma servi esse digiiatur : dum qui
îmmortalis est, nioritur, et impassibilis patitur, et invisibilis vide-
tur, etc. Hom. III, n. 1, inLcviî.
(137) Conlr. Cels., IV, IG.
i-42 LA PATROLOr.IK.
(139) Bans le tom. II, n. 23, 26; tom. XIII, n. 43; tom. XX, n. 7,
pore posita anima deliquerit, sed pro hoc ipso, quod in corporc
peccali , et corpore morlis et humilitatis effecta 5it. Cf. Ibid,, I. V, n.
1-b, p. 5oG-oo7.
(14o) Contr. Cels. YII, oO, cf. IV, ÎO, et in ep. ad Rom. L. V, n. -î.
(14G) Toyez ?*candre, Hist. ecclés.,t. I, part. :5, p. 1037. Il est vrai
tence des âmes ; mais ses assertions exi-tent, nous ne pouvons pas le
Hora. XIX.
oniGicNE. lia
C'est aussi d'après ces prémisses qu'il devait apprécier la
(148) Conlr. Cels., IV, 26; VIII, 50. — (149) Ibid., VIII, 49. —
(iSO) Ibid., IV, 3. De Oral., c. 29, t. IV, p. 261.
(loi) Contr. Gels., IV, 23. — lu Gant, canlic, 1. IV, dit-il sur II,
13. Non sine causa puto ,
quod non dixerit : odorem dederunt (viles),
II. 10
146 »-A PATRÛLOOIF.
ne lui est pourtant pas refusée, dès qu'il a attiré à lui les forces
il ii'eu est rien. Dans tous ses écrits on voit reparaître sans
peine à notre place et qu'il les a effacés par son sang. Origène
TiO-XiUUai //*6))7Û1V X, T. ?.
23.
ORIGÈNE. 147
« peine que nous méritions lui a été imposée à lui , ;ifin que
- nous pussions nous corriger et gagner la paix (100). >
TUV iv t(à ilirii TOn Cih'XV '/JtilÇ ©«Cl/ 0-TatCfft) a\ai\'J.€':l,' ilç taVTiV aiti
fij.ç iuay ihctSi X.XI y.iy.-j.y.tfAi^Ton Siu. ixi àfif/.iin: v/j.m-1 , x.a.i i ùaïKi-
sans valeur : <• IS*e croyez donc pas que quand un homme pos-
< se Je une foi telle qu'elle le justifie et l'honore devant Dieu,
« il puisse y joindre en même temps l'injustice Car la foi 1
« Dieu , est la grâce qui met sa confiance dans celui qui jus-
« tifie. Et cette foi étant justifiée, pénètre dans le plus pro-
« fond de l'âme, et y devient comme luie racine qui reçoit
« la pluie , en sorte que quand elle est fructifiée par la loi
« un sol qui n'a point été labouré, ce qui n'est arrivé qu'une
« seule fois (Gen., I, H); de même les forces divines n'a-
<• chèvent point une guérison, sans la foi de celui qu'il
19, in MaUIi.
ORIGÈNE. 155
vie du juste est une continuelle formation de Dieu dans l'homme, une
création de la grâce active demeuranl eu !ui.
15i LA PATHOLOGIE.
allègue les actes des apôtres, viii, 15, comme preuve quel'ad-
ministration du baptême prépare très convenablement ceux
qui sont baptisés et les initie à la réception du Saint-Esprit
(-po£-jTc:7:t;:.nv).C'estprécisémenten cela que gît, selon lui, la
Scripluris utentibus nulli dubium est. Alla quippc magua, alia mi-
çoyj.) ;
à d'autres il ajoute répithète '/-i/px-, ce ne sont que
des faiblesses qui surprennent la bonne volonté, sans dé-
truire la communion avec Jésus-Christ (180). Cependant,
dit-il, quoique la distinction de ces deux espèces de péchés
soit nécessaire en théorie , il est fort difficile de l'observer
exactement dans la pratique (18 1). Ce qui est commun à
tous, c'est la possibilité d'obtenir le pardon et que c'est par
la pénitence que l'on y parvient ; mais pour chacune de ces
espèces d'une manière différente.
La première classe, celle des péchés véniels, qui renfer-
nuUa est, rotest ergo societatem luxhabere cum luce. IgUur si no-
bis cum Pâtre et Filio et Spiritu S. socictas data est , videndum no-
bis est, ne sanctam istam divinanique socielatem peccando abnege-
mu?. Si enim agamus opéra tenebrarum, certum est quia societatem
negavimus lucis. Sed et Sanctorum socios nos dicit apostolus ; nec nii-
rum , etc.
non habet mortale peccatum , tune Chrislus, qui est vita, venit ad
àniiuani viventem. Quia sicut lux non potest esse cum tenebris, nec
cum iniquitate justilia, ita nec vita potest esse cum morte.
(181) Hom. X, n. 3, in Exod.
(182) Hom. XV, n. 2, in Levit, Ibid., Hom. II, n. \. 11 y compte,
indépendamment du sacrement de la pénitence, Icsdifférens moyens
d'obtenir la rémission des péchés.
i58 I.A PATROLOr.JK.
corde ,
pourvu que la faute qui a été commise soit effacée
delrat ,
qnod af]nii«suin est.
ORIGÈNE. 159
effet.
une nouvelle vie (189). C'est pour cela que la confession des
iuctftMyivu. ix.'i[j.v; .. . l o's 'cUTtiiva-^ni i/to ij. lit ira , ùç ci cÎt0 5-tc?.oi...
à;i)i7i , à. «ay àeîi c Qsoc , "»! Kfxiii ta. ù'itctTU- tûjv À-Ast.pT)i/AXTCft' UTrifi-
T« OîM, oi^T» Kiit «i/To; T&' ^!ov« i^c,u!riu.7 i/i'^vTi à^'ç»*» ©sft'. On se trom-
perait gùreraent , si l'on tirait de cela la conséquence ,
qu'Origène
voulût rendre dépendant du plus ou moins de dignité morale ou de
capacité intelligente du prêlre le pouvoir do remettre les péchés ; mais
bien son emploi convenable et salutaire dans la pratique , ce qui sup-
pose nécessairement le pouvoir. C'est pourquoi il dit : To/^-acoc/v kxi
fil à,T0(7--Ti>.ii XI 01 TC/; à,7cs^o>,ciç uy,iuy.i\!,i n~iti iita x.a.rA thv ,</.{'j.«v
<ic;t"P'^> '*'"'*'.'''" >'*f<i»'ï'S; TUS TOU ©«ou 6îf2î!-£lat, Ifl-sliTIV, ô'T') T'jU ^Yît/-
,weCTOC «^«^*3-itoy.sïoi, îrïci «ûv ;(p <ivii<5>£f«ir Svcria.; if/.s.pTi^f/.it'rw, hxi -n'jTi,
XJtl "JlVat T^O^TOy, Xttt ) t\ti;gx.^il3-i, Trtlll tel 01/ 'X^ù» T.UTt, -JTiUll . CcttC ffiaglS-
tralure divine exige en effet une pénétration divine dans le sujet pour
sa bonne administration , et c'est pour cette raison que Jésus rattache
son seul esprit à la transmission de son pouvoir. Aussi Origène s'éle-
vait-il contre les prêtres légers ou ignorans de sou temps, qui, ne se
faisant pas une juste idée del'étenduede leur pouvoir saccriioial((tfa-
TixH ù'^i'j.) ou de Vopui operatum dap.s le sacrement, croyaient pouvoir
donner sans ditliculté l'absolution du culte des idoles , de l'adultère,
en un mot , des plus grands crimes : â; u,x t»ç i'Jx»; n.ii'-.-xt -rîfi «ra»
lis à une pénitence, mais qui diffère selon les différens cas.
Après le bnpièrae , le péché, pour me servir de l'exprebsion
dans l'Eglise et par son moyen, ceux qui doivent être sauvés.
la première vue ,
que r.idmission d'un lieu de purification était néces-
apostolus , nec mirum. Si enim cum Paire et Filio dicilur nobis esse
«ocietas , quomodo non et cura Sanctis , i:on solum qui in terra sunt'
ter à Dieu son épouse sans tache. Mais les âmes des justes
(198) Hoin. VII ,11. 2 , in Levit. Salvator meus luget etiam nunc
peccala mea. Salvator meus laetari nonpotest, douce ego in iniquitate
permaneo... Quomodo potest iste, qui accedit ad altare ut repropi" ,
erge omnibus adsistit nunc vnltui Dei , interpellans pro nobis , adsi-
dicitur non esse subjectus (I Cor. XV, 28j. Sic enim legimus, quo-
niam corpus suraus Chrisli , et membra ex parte , etc. Ibid. Neque —
décédantes hinc Sancti , continue intégra meritorum suorum prsemia
consequuntur; sed eispcctant etiam nos, licct morantes, licet desi-
des. Non enim est illis perfecta laetitia , donec pro erroribus nostris
dolent, et lugent peccata nostra... Omnes enim eispectant nos, ut
nobiscum perfeetnm beatiludinem capiant... îlnura enim corpus est,
puli sui , ipse velut anima babilare, ut omnes motus atque omnia
opéra secundum ipgius habeat voluntatem , etc.
«tiTs xaii TM» Tf'iXig.ijiy.vy.iia)-; âyi<ri -iv x*' • Coftitae fondement, il in-
dique la charité... y^ ^î y.'jpirtTOLTOii «oiTa» x.u.Tjt. t&v Ôjicï Xc^oï Ïj-tiv
» ^fic TOf îr>,)i5-;or ùyxTH, iv TtoXhat y.aXXo» îr^ofêiya» to'c TrfUHKaiyxy.im
»cic âyi'^iç Ttfnç Towc il /âiço dyaiii^ayiytiU; , àyuyx.xioi v^tn, Trxpx touc tu
communion chrétienne.
< l'odieux qui pèse sur son nom, pourvu que je pusse avoir
• aussi sa connaissance des Écritures , et je m'embar-
« Tasserais peu des spectres et des ombres, qui n'effraient
« que les enfans et ne parlent que dans des coins ob-
« «curs (203). ï — « D'innombrables docteurs, » dit Vincent
de Lérins, < d'innombrables prêtres, confesseur» et martyrs,
€ sortirent de son sein. Et qui pourrait décrire combien
* tous l'iidmiraient, le célébraient, étant séduits par sa dou-
« ceur enchanteresse? Quel était l'homme pourvu qu'il eût ,
pag. 303 sf. (errit, Ye.ieî. ) cf. epist. 84, al. 64, ad Pammach. et
Oceaii.
(iO't) Vincent. Lirin. Ooramonit., c. 17.
ORIGÈPIE. M\
pas comment , avec son esprit et son dévouement sans bor-
nes à l'autorité de TÉglise, il a pu s'égarer, si nous ne con-
naissions pas les événemens et sa position à l'égard de
l'Éfîlise.
science. Mais cela était bien plus difficile en traitant une ma-
tière donnée, pleine des mystères les plus profonds , aux-
quels il n'était pas permis de toucher, que dans la construc-
tion d'un système humain , comme celui des hérétiques, et
comme lui seul est immuable, il les créa avec une liberté
mobile , caractère distinclif des créatures intelligentes. Par
cet argument , Origène crut avoir remporté une grande vic-
gne 1685 ,
quand Huet renonça tout-à-coup à l'entreprise.
JULES L'AFRICAIN.
Êorits.
(10) Ibid., VI, 31. Photius, loc cit. Suidas, 1. c. disent 14, George
Syncellus 19, Suidas 24 Ut.
JULES l'africain. 181
vatien.
182 LA TATROLOGIB
(1) Euscb,, h. c, VI, ii.— (2) Valesius in Xot. ad Euseb., VI, 11.
raconte en cet endroit l'occasion qui donna lieu à cet événement fort
extraordinaire à celle époque , du transfert d'un évêque à un autre
siège. Alexandre, à la suite d'un songe , avait fait un pèlerinage en
Palestine pour faire ses dévotions aux faints lieux. Saint Narcisse et
les autres membres de l'église de Jérusalem avaient eu de leur côté
un songe qui leur disait de prendre pour évcque l'homme qu'ils ren-
contreraient le matin devant les portes de la ville. Ils s'y rendirent,
(8) Ibid., VI, 11. Hieron. catai,, c. 6"2. Les fragmens chez Galland,
T. II, p. 201 sq.
184 LA PATROLOGIE.
AMMONIUS D'ALEXANDRIE.
Vol. IV, p. lo9. — (8) Hierodes ap. Phot. 214. Gregor. iVyss. Lib. de
anima. 0pp. Tom. 1, p. 941. — Euseb. Hieron. catal.
(9) c, 1. c. 1.
le Prolég., p. LIV.
HIPPOLYTE.
(11) Jonsius histor. philos. L. III, c. 13. Cf. Amrnian. Marc, in vi(a
Arist. — (12) PagÏTis in crit. Baron, ad ann. 324, n. 4. — Porphyr.
in vit. Plotini, c. 20.
HIPPOLYTE, 187
lyte ; mais malgré la renommée dont il jouit dans l'antiquité,
s accordent avec lui à cet égard (5) ; mais les avis sont
(1) Hieion. ep. 70, ad iMagn. (Edit. Par.) Cf. Ceillier, Histoire
génér. T. Il, p. 31G. — (2) Photius, cod. 121.
Kiceph.jh. e., IV, 31. Georg. Syncell. CliroQOgr. ad ann. 2i5. Syr-
mond. Opp. Toin. lll, p. 376.
1. Ecrits.
A. Ecrits exégétiques.
-^
ie iî^ouveau Testament. Il avait écrit des commentaires sur
(9) Euseb., 1». e., VI, 22. Hieron. calai. I. c. — Epist. 41. ad Pani-
mach. et Océan. — (10) Hieroa. I. c. Tabul, marmor. — (11) Theo-
doret. Dial. 11. — (12) Hieron. 1. c. Euseb., VI, 26. — (13) Hieron.
I. 0. •— (14) Hieron. Prîef. in Matth.
190 LV PATROLOCIF.
B. Ecrits parénëtiques.
(18) Hieron. catal. 1. c— (19) Théodoret. Dial. 11, p. 88. Dial. 111,
p. 155. —(20) Hieron. calai. I. c. Vhot.cod. 122.
19à LA PATHOLOGIE.
mêmes que chez saint Irénée. Il finit par décrire, d'après les
Père s'était fait homme , avait été crucifié , etc. Il avait été
(22) Euseb., h. e., VI, 22. Hieron. I. c — (23) Phot. cod. 12K —
(2i) Gelasius de duab.naturis 0pp. T. IV, p. 1. EibI, PP. Paris, IG-V».
II. lô
10 i LA PATROLOC.IE.
llr.o- E'/./.v.vy; y.xi 77Go; lO.XT&Jvy. , r, r.z^i toj j7zvto;, OU, SClcn
d'autres : Kara ri}.i-.Twvo; r.toi Ty,; totj rravTOî atrta?. C'CSt SOUS CC
(26) Le Qiiieri Opn. Joan, iMmasc. Toin, ,1, p. 781». — €f. Phot.
l'.lC» I.A l'ATIÎOl.Or.IF..
li n'\ a pas (i(! tioule qtic ce ne soil lo mômo qiio «.aiiU .lé-
ronit! (lit avoir été compose par saint Hippolylo, sons le titie
que pour cette raison ils ne lui donnent aucun droit de s'é-
lever au-dessus des autres. Les dons sont différens , mais ils
cod. 48. Celui-ci dit que cet écrit. De Causa L'niversi, était attribué
D. Ouvrages chronologiques.
chaos.
Ce fut surtout la première de ces deux branches que notre
auteur eut à combattre. Noëtus ne croyait pouvoir adorer
Jésus-Christ comme Dieu , dans le vrai sens du mot , qu'en
ne lui reconnaissant d'autre personnalité que celle du Père.
Dans l'unité abstraite qui remplissait son idée, il n'y avait
pas de place pour une seconde personne, à moins que cette
personne ne fût en dehors de cette unité, et ne fût par con-
séquent pas Dieu (40). Hippolyte renonce à le réfuter par le
raisonnement; il s'appuie uniquement sur la Révélation (41),
et il s'efforce de développer de la manière suivante, la Tri-
Vi'/o; 770o; Tov ©îûv, /.at 0:o; y.-j u vo'/oç, et dit : * DOUC
woiç ù; ©«;{ àrotf'îiKVj/Ta'.» , "y lyeeo'Xi toi cti y.isi Suvuf/.iç t'oi'Ziu ' kai ôo-o»
« apostolique ,
que le Verbe divin est descendu du ciel dans
« la sainte vierge Marie, afin qu'étant devenu chair par elle,
« après avoir pris une âme humaine, je veux dire par là une
« âme intelligente , et être devenu complètement homme
« en toutes choses , excepté quaat au péché , il pût racheter
t ceux qui étaient déchus , et accorder l'immortalité aux
« hommes qui croiraient en son nom.... De la même ma-
€ nière dont il s'est rendu alors visible ; il est devenu un
< nouvel homme, né de la Vierge et du Saint-Esprit; d'une
< part dans sa nature céleste, qu'il avait reçue du Père,
< et de l'autre , dans sa nature terrestre , comme fait chair
« sorti du vieil Adam par la Vierge. C'est ainsi qu'il se pré-
« senta dans le monde et se révéla visiblement , Dieu dans
« un corps humain , et homme parfait. Car son corps n'était
T>!J ùynti w«c9{»ov M:'.;ia», iva (rap«5ji; î> u-Cr-nt , Kacay Si y.ai -f"/-"»
«7717 tu» à'c ix. 7riLy.sLi(,v à.Sj.[j. Six ^afSêrcj/ ffnfxii/y.tvoi ' cJtû); 7rpti\Qeiey ù;
xtcfA'-f 0£c; s» troiy.XTt s?aï£fa6« , ài5££<;7roc Tf/.sioç îr^ct/Ja» '
où ya^xa.TX
(fx^Ta.tr-.-j.i » Tf'jTTïM, à>:k Àx-A^mi yii'jjutvoç ÀiSfaTros. Ailleurs ap,, Theo-
dor. dial. I, Tom. IV, p. 36 (Gallandi, Tom. II , p. 496), il s'adresse
A070J /«f »v &i(iii 7r^aTt,T(iKt,( an ot/;avû:v tTri e-t xaTÉi/^o^êf te x.a.1 aty-
« que dans le Verbe. C'est donc ainsi qu'un seul parfait Fils
lyte ne fait du reste que répéter ici, mais sous une meilleure
forme, les pensées de saint Irénée. Jésus-Christ, comme
médiateur entre Dieu et l'homme , devait, pour accomplir
la réconciliation et l'union entre eux, réunir en lui la sub-
stance de l'un et de l'autre, et prendre sur lui, des deux
côtés, le gage de garantie ( i:opa;v,)V7.
) (50). Il décrit l'ac-
tion universelle du Rédempteur dans un parallèle remar-
quable entre lui et Adam.
< Jésus-Christ, qui retira du plus profond abîme l'homme
« perdu, formédansl'originedulimon delà terre et enchaîné
« dans les liens de la mort; qui, venant d'en haut, souleva
« celui qui gémissait en bas , qui apporta la joyeuse nouvelle
« aux morts, la rédemption aux âmes, la résurrection aux
(49) Contr. >oët., c. î5. — (.50) Apud Leont. B}Z. Gallandi , ibu!.,
p. 486.
II. 14
::ilO LA l'ATROi.onir.
due dans la mort par sa faute à elle, s'éleva par ses mérites
à lui, dans la vie éternelle. Et cette nouvelle vie s'affermit
avec Dieu.
Nous venons de voir que, d'après îlippolyte, le fidèle est
transplanté, tant en corps qu'en esprit, dans une union do
vie si étroite avec son divin Sauveur (56), que par la parti-
6ï>iToy iyuv a-irux tu luutou é'uvafÀti , xoti yi^etc tû» «<j)âafT&) to eSct^TOv,
€ mais ne sombre pas, car elle est dirigée par un pilote ha-
« bile, par Jésus-Christ. Elle porte aussi sur elle son tro-
n. o9.
214 LA PATHOLOGIE.
ainsi que nous l'avons déjà remarqué, que les justes n'en-
(Gl) Fragm. inProv.IX, 1 seq. (Gallandi, II, p. 488.) ••• Ka. jItoi-
y.a^irxtt. tk» fii/iMÇ Tfata-sf^ï , — Titv iTriy^u^'i tnç àytets Tfu.J'o; xa.ti—
rent, par la même raison, publiés les uns après les autres.
C'est ainsi que M. Gudius fit paraître le traité de Christo et
Antichristo en grec , à Paris, en 1661, et Combefis la tra-
APOLLONIUS.
i
APOLLONILS. 217
(i) Euseb., h. e., V, 18. Hieron. catal., c. 40. — (-2) Ibid., h. e.,
I. c. Les fragmens se Irouveut chez <jial!an.']. Toai. II, p. 199.
218 LA PATHOLOGIE.
amertume.
CAIUS.
que public ,
qu'il mit plus tard par écrit. 11 avait été sans
ainsi que >icephor., h. e., IV, 20.— (7) Phot. cod. /(8.— (8) Le» Frag-
ment d'Eusèbe, I. c.
220 LA PATKOLOGIL.
3" D'après Tliéodoret , il avait aussi combattu Cérinlhe
dans un écrit; mais il n'est pas probable qu'il faille entendre
par là un livre spécial , mais plutôt les passages de son col-
loque avec Proclus, où Caïus attaque la doctrine de Cérinthe
sur le millénaire et sur son Apocalypse (9). Photius lui attri-
bue encore le livre de Universo ou de causa Vnwersi, que
nous avons déjà appris à connaître comme une production
de saint Hippolyte. Enfin, dans ces derniers temps et de- ,
aux Hébreux (10). Mais il faut avouer que cette marque est
un peu trop générale , et , d'un autre côté , la confusion qui
y règne et les inexactitudes que l'on y trouve ne sont pas
de nature à faire honneur à notre savant prêtre ; aussi ne
partageons-nous pas l'opinion de Muiatori à cet égard.
Du reste, les fragmens qu'Eusèbe nous a conservés, quel-
que peu considérables qu'ils soient, ne sont pas sans intérêt.
ASTERIUS URBANUS.
texte.
Quant à cet Astérius, nous n'en savons absolument que ce
que nous apprennent les fragmens de son livre perdu pour
nous. D'après eux, il était prêtre ou évêque (-'i). Dans un
voyage qu'il fit, il avait visité Ancyre en Galatie , où il avait
trouvé les églises dans une grande confusion par suite des
intrigues dos sectaires phryjjjens, et pour y mettre ordre il
(5) Ces fragœen?, Euscb, Hist. ercl., V, 16, .«e trouvent aussi chez
CJalland, t. II r, p. -273.
224- LA PATHOLOGIE.
DENIS-LE-GRAND^ D'ALEXANDRIE.
(l)Euseb.,h. e.. VII, 11.— (-2) Ibid., VI, 29. Hieron. calai., c.
II. 15
1220 LA l'AThOl.OGIK.
(9) Ap. Euseb., h. e.. Vil, V), T, ÎJ, — (10) Ibid., VU, C, -l'i.
(1-2} Ap. Euseb., h. e., VII, 41. C'est aussi ce que Denis dit lui-
(1i) Euseb., 11. e., VJI, -27, 28; YIII, 30. Hi^on. catal,, c. 69.
DENIS-LE-GRANI) , d'aLEXANDRIE. 229
la fermeté avec laquelle il combattit l'erreur, et sa modéra-
tion à l'égard de ceux qui y étaient tombés ; sa charité qui
I. Écrits.
(lo) Hieron. catal., c. 69. — (16) Euseb., h. e., VI, 46. - (17) Ib.
VI, 42, 43. — (18) Ibid., VI, 46.
230 LA l'.VTROLOGIi:.
Denis (22).
L'année d'après, 258, il demanda conseil au pape Sixte II,
au sujet d'un cas de ce genre qui se présentait parfois dans
!a pratique, et écrivit encore, la même année, à Lucien, suc-
cesseur de Sixte (23).
Pendant son exil , en 259 , il composa une lettre contre un
évêque égyptien nommé Germain ,
qui avait porté contre
lui diverses accusations. Le fragment qui se trouve chez
Eusèbe rapporte ses soutîrances pendant la persécution de
Valérien(24).
Nous pos.sédons , de l'année 261 en 262 (9* de Gallien),
(25) Euseb., VII, 10. — (26) Ibid., VII, 20. — (27) Ibid., VII, 21.
— (28J Ibid., VII, 20-26. Hieron. catal., l.c.
(29) Bal.oamon f t Zonaras ont commenlé ceUe leitre. Elle fut im-
primée d'abord avec le nom de Victor d'Antioche, à IngoUladl, loSO ;
avec les commentaires dans la Bibl. des PP.; daus les Pandect. ca-
non. SS. Apost. et canon, epist. SS. PP. Oxford 1672. — Galland.
T. I, p. 501-509. — Mansi CoUect. T. I, p. 1017 sq.
232 LA PATHOLOGIE.
(3'») Ceillier, bistoire génér. Vol. III, pag. 277. Cf. Lump, histor.
T. XIII, p. 113 sqq. CeUe lettre a été imprimée dans la 13ibl. PP. Pa-
ris. 1634. T. XI, dans l'Actuar. Paris. 1624; chez Wansi CoUect.
Concil. T. I, p. 1038 sqq.
(35) Auastas. Sin. Quaest. 23, p. 266.— (36) Cave, hist. lit. Tom. I,
II. Doctrine.
« c'est que le soleil n'y est pas. Or, si le soleil est éternel , le
« finisse, et le jour finira. Mais cela n'est pas le cas ici; car
« Dieu est la lumière éternelle qui ne commence ni ne finit.
(37) De iiatur. ap. Eiiscb. praep. cvaiif;. XIV, 23-27; VII, 19.
DENIS-I.E-GRAND, 1>' ALEXANDRIE. 235
• et engendra de toute éternité auprès de lui. Si le Père
« est éternel , le Fils aussi est éternel; lumière de lumière :
tout aussi satisfaisantes sur les passages qui nous ont paru
équivoques au sujet de la Trinité.
« pire(l). >
(2) Cjprian. ep. S6, ad Thiberit. Saint Cyprien parle aussi de son
martyre, epist. oS, ad Luc. — Ep. G7, ad Stephan. — Hieron. cafal.,
c. G6, etc.
quit dans ses fonctions une grande renommée par son acti-
(5) Ap. Euscb., h. e., VIÎ, o, cî IV, 23. — (6) Cypr. ep. 67. —
(7) Cypr. ep. 74, To. — (8) Id. (^p. (17. — (9) Euseb., li, e., VII, 3,
II. 16
ii42 lA P\TIU)LOr,lE,
son érudition.
La première est Intitulée : Epistola encyclica adversus
Sabellianos ; elle est adressée aux églises d'Egypte; les di-
(li) Athanas. de Syr.od., c. 43. —(15) Basil, cp. 70, al. 22;). (Edit.
Maurin.) — (Hi) Mansi Coll. concil. ï. I, p. lOOi-îOOS.
€ T/îv acu-OTTOUcav -/.ai 7rp:— o-jcxv, à).!' o-j'/} T.'i.y.ivj -vjy. v.y.i rzoïr,-
jy.-j et -r.iivj^ sans cela ils n'auraient pas confondu deux idées
î^i essentiellement distinctes. Il termine en disant : « Il n'csl
(1) Les preuves où l'on peut puiser pour sa biographie sont Ora-
tio paneg. in Orig. — Gregor. Nyss. Vita Gregor. Thaum. Opj). T.
III, p. a36seq. Gall. T. 111, p. 439. — Euseb., h. e., VI, 30 j VII,
14. Hieron. cat. c. Ga. — Basil. Magn. ep. 28-110 ; 204-207, edit.
Paris, revue par Nie. M. Pallavicini. Rome 1649, in-S".
(2) Greg. Nyss. in vit. Greg. Thuum., c. 3.
246 hK l'ATUOLUCllL.
ville avec beaucoup de fidèles (il) et sauva ainsi une vie, qui
n'était pas seulement précieuse pour son troupeau, mais à
^oy.iicev îwiyiyiiv etlforimt ' àx?.' iyce Tit 'va.cM TXj iC^viag auixy.ti a-au
xsti T* Àto yiOcy.iTttXi zaï às-Tf ovo/y.iac ^f>i3-i//.:t '.roy.nx nç tîit tûiv
c. 23 sq.
SAINT GRÉGOIUE LL THAUMATURGi:. 249
lUifin, remplit le nord aussi bien que l'Orient (U) ; ses actions
I. Ecrits.
bien que peu nombreux, ont recueilli le respect des plus an-
ciennes églises. En voici le titre :
(14) Rufin. Euseb., li. e., VII, 23. — (15) Basil, de Spirit. S., c, 29.
— (16)Hieron. catal., c. 63.
250 LA l'AlftOLOGlE.
tribué par saint Jérônae et par Rufin (25), ainsi que par Sui-
das, par Honorius d'Autin , etc. , bien qu'il se trouve aussi
dans les œuvres de saint Grégoire de JVazianze. Il est court
et serré; mais saint Jérôme le vante comme fort utile.
(19) Greg. INaz. Oraf. XXXI, n. 28. — (20) Kufin. Euseb., h. e.,
VII, 2o. — (21) CoHect. Concil. Maiisi, T. XI. — (22) Biblioth. PP.
Lugd.Tom. XIII. p. 62. — (23} Hieron. catal., 1. c— fiufln. I. c.
252 LA, PATROLOGIE.
(24) Leont. Byzant. Tom. IX, Bibl. PP. Lugd., p. 707. Cf. Evagr.,
(23; Cf. Galland. Proleg. in t. III, p. VII. Fabric. Bibl. grsec. Vol.
V, 1. V, p. 252. ^ (26) S. Basil. ep.210, n. 3.
2o4 l.X PATHOLOGIE.
III. Doctrine.
(7) Cypriau. ep. 73. -- (8) Euseb., h. e., VI, 20, 25. Hieron. catali
c. 60.
(9) EuSeb., VI, 33. 'l'iV jxAXHiriaerTixov TrufinrÇinuy ««vcTct, fija tux
T«C TTis^sœ; îTrtcsisjtfay iTniçuT'j , tov a-ctTlifx koli Kvttov tifjLcey Myt'i toX-
fxu'V //« Jrsi'ùtiff'rayati Kwr' <Viav ot/a-iac wfsi^paeiiy 3-fo tjij ei'î cci9^Mwo»f
«TricTiijMia; ,
i-'.v.S'i f.'tfi inTinu. ISixi l/^nv , à>.>.' iy.TriXiTivoyivhf ttùitê
(10) 1(1., VI, 20... . 7VV 'cTnT'-.'A.uK y.xi c-u-j') iauyxc-i é'ni^'jç<.u( cfiXsKX-
II. 17
iiîiS LA l'ATUOI-OniB,
Ecrits.
(1) Kuseb., h, e., VII, 32... /.c^a» «Tê hiina. axi TrxiS^ii^t tui 'Eaxm-
son esprit, ainsi que son cœur, était comme un vase pur qui
conservait la foi sans tache et la rendait dans toute son in-
tégrité. Ces deux qualités lui procurèrent la dignité de prê-
tre de son église (5).
7ixié'iuT»pimi JiaTf'o'iî TT^-^ia-Tai ' o:/ f/nt à.>.>.it. nui cTi' tntifCAhhovcrcfi Tiic
SAINT ARCHELAUS.
cation qu'il reçut, et qui ajouta plus tard à son nom le nom
significatif de Manès. Celui-ci forma le projet dedonnerplus
de développement au système dont il avait hérité , et de le
jeté en Perse, pour avoir échoué dans une cure qu'il avait
'
>
substance Intrinsèque.
La fin se compose d'une addition faite par Hégémonius,
dans laquelle il rend compte du commencement de cette
hérésie et de la mort tragique de Manès, qui étant retourne
en Perse fut arrêté et écorché vif pour avoir manqué la
glise.
tement évangélique ,
que par son éducation philosophique,
sa connaissance approfondie de l'Écriture-Sainte et sa bril-
(1) Euseb., h. e., VII, 32. — (2) Cf. Euseb., h. e., VIII, 1, 6. Lac-
tant. de mort, persecut., c. 15.
(3) Ainsi parle Philippe Sideta. — Phot. cod. 118. — Eusèbe s'ex-
prime autrement, hist. eccl., VII, 32, ainsi que saint Jérôme, catal.
(12) Phot. I. c.
li;t8)) • à.K\X iK THf «rot» TTO.Tfit Ot/O-lUf ifU , CD; T0« ZOiTCÇ TO à.TtltUy».V(*l'-t
SAINT PAMPHILE.
(1) Acta S. Pamphili ap. Gallandi. T. IV, p. 41, 43.— Ap. Fabric.
in 0pp. S. Hippolyt. T. II, n. 2, 3. 7. — (2) Phot. cod. 118, 119. —
Acla S. Pamphil. ap. Fabric, n. 2, — Euseb., h.
(3) VU, 32. — e.,
Ecrits.
tres à des amis , saint Pamphile n'a rien écrit d'original (7) ;
mais il ne faut pas croire pour cela qu'il n'ait rien produit.
perçoit que son seul but est d'affaiblir, dans les mains de son
adversaire, une arme qu'il ne peut lui arracher (1 A). On ne
saurait nier qu'Eusèbe n'ait pris part à la composition de cet
ouvrage ; mais ,
quelque grande qu'ait été cette part , il
n. 18
1274 LA PATROLOGIE.
(1) Euscb., h. e., VHI, 13; IX, G. — Sozomcu., III, 5.— Hieron.
catni., 0. 77. — (2) Chronic. Alexr.iiJr., p. (J'iS.
SAINT LUCIEN. PHILÉAS. ALEXANDRE DK LYCOPOLIS. 2.75
(3) Ëuseb. loc. cit. Cbrysost. Hom. iu S. Lucian. 0pp. Tom. II,
p. 524 sq.
('() Hieron. catal. 1. — Praef in Paralip. T. p. 1023. — Praef.
c. . I,
même personne que notre prêtre , car tous les Pères qui en
parlent les distinguent l'un de l'autre, ou, du moins, ne di-
remplit les places les plus importantes dans sa ville natale (9).
Il était, avec cela, aussi versé dans la philosophie et dans
les diverses branches de la science, que remarquable par sa
piété et brûlant de zèle pour Jésus-Christ. Dans la persécu-
tion de Maximin , le proconsul Culcianus le somma de sacri-
(9) Euseb., h. e., VIII, 9. *./,« a; — étu.Tçi-l.-j.ç àfxs "ra/ç x-ci-ix T«»
?.'>) oif, C. 10, aXuSopc 0ixo?-o?or ts ô/zci" xa« a;>.o9«cc fa^rve, — Hieror.
cat., r. 7S. — (10) Euseb., h. e , IX, 11. — Epiph. Hjerps. LXVIÎI.
SAINT LUCIEN. I'HILÉAS. ALEXANDRE DL LVOnPOLlS. '277
Il écrivit ,
pendant son épiscopat , un livre très précieux
SAINT METHODIUS.
évêque de Patara ,
qui était également une ville de la Ly-
cie (2). Il serait difficile de concilier ces deux opinions. On
ne saurait décider s'il y a eu dans cette circonstance confu-
sion de personnes, ou si Méthodius, d'abord évêque des
deux villes lyciennes en même temps , fut ensuite transféré
(lo) Phot. 1. c.
(16) Combéfis. Auct. noviss, Bibl. PP. Paris. P. II, p. 3 sq.— Gal-
land. Tom. IV.
(2) Leont. B}z. de Sect. Act. 111, p. 531. Joann. Damasc. Orat.
III, de imagiu.
SAINT MÉTHODIVS. 279
au siéçe de Tyr (3). Les renseicnemens sur le lieu et sur
l'époque de sa mort ne sont pas plus certains. Saint Jérôme
ne savait pas si ce fut sous Décins , sous Valérien ou sous
I. Ecrits.
(4) Epiphaii. Haeres. LXIV, 63. Hc^>.3c /uty yap tlftiTcti — t» Msâ..-
J'i^, afJti Aç.}»» ivTi Ket» yptJoot rifi T»ts «Mtôtiac à-^vite-^f^tv» x. T. ^.
Hieron. catal. 1. c.
280 LA J'ATROLOGIE.
« Nous ,
qui sommes tes servantes , nous te Iouobs dans
< nos hymnes, ô toi, bienheureuse épouse de Dieu, vierge
282 LA PATROLOGIE.
dans la mort , afin que, d'un côlé, par la mort de cette par-
lie , dans laquelle les suites du péché se font encore sentir
xarst X'-^f-'* 6«'C, <^'' tif^^i ^t «»-• iiMt'^i à.^'^fCinrit X, t. >., — Cf. Hom.
in ram. palm., n. 3. — Hom. de Symeon., n. 10, 14.
II. Doctrine.
dempteur de l'autre.
étaient un (x/ax y.%i -jl-'j-o touto ncittov v.u.i -j-Jj-v) (aJ^m) V'V-
vivat ) (19). Cette pensée est profonde et vraie. Adam n'est
(20) Ibid., n. 4. Cf. n. 7. Ka» ^tfi yil tou , tcv àïâcaj.Tov , i^^atov
TOC «/'f a!/TO» ilv'jlXIO-^ili , ^XiS'it iiJj) /XO» (TiXSI TêÂOC «/^«'V.
cÙKiTi TJ/.rot 4» xai à.7riix.ATj^a.~iAoti.v «ai iluav toj/ ^ovo^ «»ovt , ÏAX* xai
ctÛTO Tût/TO 2oçia 'ji'^ovœç KO.! Ao^oj" Jix»» ^2.0 ùJu'j'ji c-t/'jXîf ap-ésiç c
etf9p«-»-oc T)i Soviet xa< Ti; Zû!', T.t/ : o ") 47 cy;» , t:7r2f >'.v ai.;: a» t/ç «^Tt»
s') x*T«5-Zit^av ttXf:tT';» "^ii;.
(•2-2) Ibid., n. 4.
'
II. 19
290 I.A PATUOl.OGIE.
dit : • A mon avis, s'il est dit, dans l'Ecriture, que l'Eglise
t mit an monde un enfant mâle , c'est parce que ceux qui
« sont éclairés (baptisés) reçoivent les traits (
x^^xzrrîpa;),
«
( y.y.ry y.s:oj<7; '.v
) du Saiut-Esprit , Ont été baptisés en Jé-
« sus-Christ, par qui lEglise leur facilite le passage et la
» transformation dans le Verbe (Eph., m, lû-17). Car le
« Verbe de vérité doit être fidèlement empreint dans les âmes
< des régénérés (eî? -/yo -:..% my.-ii-j'jt^^-.'j'.ù-i h-jyxi c/.-iV'r/.y.i'j-j
yUl'él 7r«floJol£ Xf^y^ ÀlSpUtTT'jf OÂOX>.>)£VV aTOK;/<l TUU'ty. J.l X-U.I T0(/£
3CXI 1Î1» xoi6' o>j.otai(riv 'iS'xa.i ui/TOUf xa« f/.ifpHTiv y.'jfif,i,iia-Ai toc/ Xcis-TOi/ ,
iTSf i«<J(H£ Tûtr ;tf ^"*i' TiTif.ncii y.u.x.u.fiu:i èzs<rai» xksvwv sf) 1^55-3x1 jc. t. -
(28) Ibid.,n.ll.
(2y)lbid,,ii. o. 7.
$i^4 l.A l'AIllOLOGlE.
Et d'un autre côté , par la même raison , leurs doctrines les condui-
que Dieu n'a « rien créé pour rien et sans but, comme le
gine (40).
Editions. Le premier i-ecueil des œuvres de Métiiodius
et de ses fragmeas fut fait par F. Combéfis, Dominicain;
Paris 16M. Mais cette édition était fort imparfaite, car
elle ne contenait qu'en partie le Conviviiim decem virgi-
TERTULLIEN.
main (>).
(2) Eiiseb., h. e., II, 2. — Jlajanus, L. IV, epist. 11, pag. 202-206.
Valent, parle de ces fragmens.
— Ad Scapul., c. îî.
302 LV PATROLOGIE.
jour à Rome ,
plusieurs désagréraens de la part du clergé
romain , et, mécontent de ses membres, il pensa que peut-
t^tre la même cause avait donné lieu à l'apostasie de Tertul-
lien. Quoi qu'il en soit de cette circonstance, elle ne contri-
bua certainement qu'à donner l'impulsion aux sentimens
qui, depuis long-temps , agitaient l'âme de Tertullien.
A compter de ce moment, Tertullien se tourna contre la
(G) Hieron. calai. 1. c. Hic cum usque ad uiediam aelatem presb\ ter
ecclesiae permaiisisset, invidia poslea et conluaieliis ecclesiae romande
ad Montani dogma delapsus, etc. —Si ceUe assertion est le moins du
monde fondée , il est probable que ce furent ses tendances monta-
uistes qui indisposèrent d'abord contre lui le clergé romain , jusqu'à
ce qu'enfin l'opposition de ce clergé le poussa à une rupture ou-
Terte. (Joutr. Prax., cl. — f>e Pudicit., c. 1.
50i i.A PATUOLOr.ir.
L Écrils.
(9) Saint Jérôme raconte , Catal., c. .";5, que saint «"lypric!! lisait
II. 20
306 L\ i»ATr,()[.n(,i>.
sont en orand nombre. Toutes les fois qu'il parle avec éloge
des prophéties de Montanus, de Maximilht et de Priscille;
qu'il altai'he au jeûne une valeur exagérée, plus gjande que
l'Église catholique, et qu'il admet plusieurs carêmes dans
l'année ; toiites les fois qu'il ne se contente pas de blâmer les
non pas afin de leur den>ander gvî\cc , mais pour faire con-
naître toute la folit) qu'il y avait à haïr les chrétiens, et l'in-
fausseté ,
puisque les chrétiens honorent leur Dieu , tandis
que les païens avilissent les leurs. Les chrétiens ne sont pas
non plus coupables de lèse-majesté , s'ils refusent à Tempe-
iki;ti:i,lii:n. "(Il)
de l'Église primitive.
2"^rfiVa//o/2^*. Ouvrage apologétique elpolémique en deux
livres. Son authenticité, que ITornebeck et Semler ont atta-
quée , est suffisamment attestée par les témoignages de saint
Jérôme et de saint Augustin (10). Cette apologie, intimement
liée à la précédente, a sans doute été composée dans le même
temps mais ; il paraît que tandis que celle-là, plus scientifique,
s'adressait principalement aux classes élevées, celle-ci était
parvenu.
3° De Testimonio animœ. Écrit d'une faible étendue ,
(10) Hicroii- cj». 83, n<l Ma^ii. — Âu'?liii. de Civil. Dei, VII, 1.
lERTULl.lEK. Oll
les philosophes et les poètes les plus estimés, et pour les con-
duire à la conviction de la vérité par le respect pour leurs
propres autorités, ont été jusqu'à ce moment inutiles ;
pour
cette raison, mettant de côté toute littérature, il veut en
appeler à uu témoiGtiage plus ancien ,
plus général , qui
tire son origine des plus grandes profondeurs de l'homme
et à celui de l'âme humaine qui, indépendamment de tout ce
qu'elle peut avoir appris du dehors, dans le cours de la vie,
1 Evangile ;
puis il prouve par les prophéties que le Messie
que l'on attendait a réellement paru dans Jésus de Naza-
reth.
(li) Ad Scapul., c. h.
THRTtJLLIEN. Ôiô
cas Dieu et le monde ne ?ont que des parties d'un seul tout
, ;
susceptible •
partout o"ii celte force divine et formatrice cesse
d'agir, le mal commence, d'où il suit que le mal est une pro-
priété essentielle de la matière. C'est contre celte théorie
des corps , y éprouvent ïoit une joie, soit une douleur, dont
elles ont la conscience , soit enfin le châtiment nécessaire
pour les purifier des tache ^
mortelles qu'elles ont emportées
avec elles.
ainsi qu'il est prédit de lui dans l'Écriture sainte ? Dans tous
ces dilférens cas, une véritable rédemption était impossible
pour nods , ne peut pas débiter (jtic uum (ionnioii:) pour lui
iio:ro sanjj cl notnî vin, el. quo Dieu qui, dans le Nouveau
Testament, dédaigne les sacrifices sanylans, ne peut avoir
soif du sang des chrétiens, etc. Par des discours de ce genre,
les liéréli<iues , semblables à dos scorpions , répandaient le
penser.
Il publia cet écrit dans le moment où la persécution était
dans toute sa force (c. i), mais aussi dans un temps où il en
avait déjà composé contre les marcionites (c. 5), et par con-
refait dciix fois. L:i premier;^ rédaction avai! été l'aid' aveu
trop de pré(!ipit:ition, et Terlullien lui-même n'en éiait pas
satisfait ; la seconde fut perdue par la faute d'un eopisle et
f.aliis . deiiiiic aposiaîac, aiiiisi lia .--Ij lus isle mine de <^oru!id(>
Icrlius, et de tertio jam liinc primiii! nun: opufCili ?ui exiluiu iic-
une fois ; mais sa rechute prouva qu'il n'avait pas été sin-
C. Ouvrages pratiques.
(23 bis.) Note du Traducteur. Nous avons cru devoir conserver ceUe
parenthè>e, parce qu'elle se trouve dans !e texte allemand; mais nous
ne pouvons nou'^ empêcher de penser que 3Ioehler a un peu forcé le
que ïerlullien les formule en grénéral fort bien dans cet ou-
vrage, quoique les preuves particulières qu'il en donne ne
soient pas toujours satisfaisantes.
8° De Corona. Cet ouvrage présente un exemple prati-
que tiré de la discipline chrétienne. Dans le temps où Septime*
Sévère et son collègue Caracalla , faisaient des distributions
il n'en est pas moins vrai que son ardeur l'a entraîné trop
loin et qu'il a dépassé le but dans son argumentation (25).
9" De Fuga. Cet écrit se lie aux précédens et peut-être
(23) Cf. Clem. Alex. Paedaî^og., II, c. 8.— Minucius Félix, Octa?,,
c. 12. 38.
ùôA \.\ l'ATi'.oi.or.ir,
que l'eu a allégués pour pallier cet usage sont t^ans valeur, et
356 l.V PATROLOGIE.
quil suffit qu'elles soient admises par les païens pour qu'il
faille les repousser.
12° De Firginibus velandis. L'apôtre avait, à la vérité,
ler en assistant aux offices; mais cet usage n'était pas géné-
ralement adopté. Les vierges notamment étaient exceptées
de cette règle , et surtout celles qui avaient fait vœu de chas-
teté. Ces dernières jouissaient particulièrement du privilège
de paraître sans voile à l'église. Tertullien, le montaniste,
s'éleva avec force contre cette coutume, devenue peu à peu
générale. Il dit que c'est un abus que la prescription ne sau-
rait justifier. Il prouve fort longuement que, dans le langage
de la Bible, l'expression de femmes comprend les vierges
II. 22
5j8 i.v pathologie.
qu'en versant leur sang, ils n'ont rachetés que leurs propres
péchés. On voit évidemment par là dans quelle déplorable
erreur le plus grand génie peut tomber, quand une fois il
27. — De Anim., c. 1.
lit. Doctrine.
cle ; tout ce qu'il dit, dans les termes les plus simples, sur les
queetlons difficiles de dogmatique, de morale et de rit ec-
cléfiaslique, nous paraît familiei'. l'eu d'auteurs savent
comme lui déi>Io\îr le tableau de la foi et de la vie pratique
TtRTUlLUN, o\ù
de rf.fîlisc. Son 'jiîkî est sans cesse jtoussée à épancher sa
richerse en reprcs-'ntdtions idéales de la vie sous les fi.>rmes
les pius vigoureuses. M;ms \a Ihéorit: ne manijue pas pour
cela , il entreprend la solution du problème le plus difficile
tout des parties qui le composent. C'est sur cette uniié, com-
pacte, quant à l'origine, à l'objet, au temps et à l'espace, que
se fonde ce que-l'autorité de l'Église renferme d'immédiat
ainsi que le témoignage qu'elle rend d'elle-même et de Jé-
sus-Christ. Tout ce qui placé hors
,
d'elle , prétend être un
élément chrétien, ne peut être ni apostolique ni chrétien,
s'il est nié par l'Église. L'Ecriture sainte est aussi renfermée
dans la sphère et dans l'enceinte de cette propriété aposto-
lique et traditionnelle, et par elle chacun de ceux à qui
l'Eglise en a développé le sens et qu'elle a initié, peut vivre
et se former, pour sa* personne, dans la richesse de la vérité
unique et objective.
f encore tous les jours, mais qui sont reconnues aussi bien
c que les Églises apostoliques, avec lesquelles elles s'accor-
• dent pour la foi «à cause de l'affinité de la doctrine (oro
• consangiiinitate doclrinœ). C'est donc aussi d'après ce
• double critérium { ad utratnqiie foimatn ), que les liéré-
II. 25
..);)4 LA l'.VTHdf.OCiK.
< chanson qu'on lui a donnée sur lair qu'il lui convient, mais
€ c'est parce que celai qui la lui a donnée l'a composée
« d'après son goût. Le piogrès d'une chote fait connaître sa
« nature et son origine ; il denîeure permis aux valentiniens
« de faire ce qu'a fait Valentin , c'est-à-dire de changer de
€ croyances selon leur caprice. .Si l'on examine à fond
« les hérésies, on reconnaîtra chez tous les hérétiques que ,
lïienl avec notre symbole des apôtres. A'oici une de ces for-
mules : Piegiila quideni f'tdei una omm'no , sola immo-
hii/s et irreformahilis, credendl scilicet : in unicuui
Dewn oi)mipoienlein,mimdiconditorem, et Filiiim ejiis
Olirieto instiluta , nullas apud nos habet qiisrstioncs , nhi qnas hx-
resf!» inîprunt et qn:p li?preli'"os fariunt.
TEKÏLI.LIBN. 0,)t
« una puissance ,
parce qu'il n'y a qu'un seul Dieu , de qui
l)roviennent ces ordres, ces personnes, ces propriétés, sous
« les no:Qs de Père , de Fiis cl de Saint-Esprit (GO). » Bien
des gens se laissaient arrêter par rexpres'^ion de povxo-
yj.:i , qu'elles regardaient cotn;iie incompatible avec l'admis-
ne peut rien sortir de Dieu qui soit vide ou qui ne soit pas
réel , il s'ensuit que le Verbe doit êlre aussi une personne
distincte du Père, quoique la même quant à la substance.
€ Je reconnais, de la même manièi c, deu?% penonnes, le Père
'.
et le rayon, qui sont des choses différentes par la forme ,
€ elle provient , mais n'en est pas pour cela séparée. Or, où
< il y a un second il y a deux , et où il y a un troisième il
y
t a trois ; car le troisième esi le Saint-Esprit ,
provenant du
• Père et du Fils , comme le fruit provient de la racine et de
« la plante, la rivière du ruisseau et de la source. De cette
(64) Ibid., c. 10... . Si ciiiin ipsc ero filius, qui et pater, jani non
liabeo filium , ssd ipse sum filius. ]Non Iiabendo autem filium , dum
ipiîe siira filius, quotaodo pater ero ? Hoc erit totura iuj^euium
juive : Caeterum judaicas fidei is'a res, sic uuum Deum credere, ut
Filium adnumerare ei nolis et post Filium Spiritum. Quid enim erit
ritus très credili unutn Deum sistunl? Sic Deus voluit novare sa-
(72) De Carne Christ., c. 11. Cum ,«it (anima), Labeat necesse est
aliquid, per quod est. Si babet aUquid, per quod est, hoc erit cor-
pus ejus, Oinne quod est, corpus est sui gcneris. IVihil est incorpo-
fovcla. l'cr quod cuim punitur aut fovctur, hoc crit corjîus In
qiianlura O'.nuo corpor.;lc pa siblle rsl , iii t;i;ilum qr.od pas.ibi'e est,
cl corporale est.
« Ainsi ,
quelques âmes sont très mauvaises , d'autres très
« bonnes, et toutes sont cependant de la même race. Dans
« les plus mauvaises, il y a quelque chose de bon , et dans
« les meilleuies quelque cho e de mauvais ; car Dieu seul
« est sans péché , et le seul homme qui soit sans péché est
" Jésus-Christ, parce que Jésus-Christ est en même temps
« Dieu. C'est ainsi que l'âme éprouve des pressentimens en
« vertu de sa bonté primitive, et la conscience de Dieu en elle
« rend son témoignage... C'est pourquoi il n'y a point d'âme
« sans péché, parce qu'il n'y en a point non plus sans semence
« de bien. Si après cela une âme arrive à la foi, si elle est
Hœc est aativilas nova , dum horao nascitur in Deo , in quo homine
Deus nalus est , carne antiqui senainis suscepta , sine seniine anU-
quo, ut illain [;oyo semine i. e. spiriialiter reformarct, exclusis an-
tiquHatis scrdibus expialim. — C. îfi. Kostrani oarnem indueiis
Christds siiam fecit, suara 'acie.'js peccatriccm eam non feci*. — In
Christo sine peccato h .bebatur caro ,
qua; in homine sine peccato
non habebatur, Ibid.Coniparcz aus?i De Anim., c. •'50.
t rat des hommes, toi qui justifies les déicides ! Car si Jésus
« n'a rien souffert de leur part, il n'a pas réellement souf-
« fci't. ]:pargae la seule espérance du monde! Pourquoi dé-
« truis-tu la honte nécessaire de la foi? Ce qui est indigne de
< Dieu est utile à mon salut. » Tout ce que nous avons appris
de Jésus-Christ, dit Tertulhen plus loin, tout ce que nous
TliUTULHEiN. 57 Ô
" n'est pas né ; ici il est de chair , là d'esprit ; ici il est faible,
(89) Ibid., c. 10. Si (Christus) animas nostras per illam, quara gesta-
\it,liberaresuscei7crat, illam quoque, quam gestavit, nostranigeatassc
(9 i) De Anim., c. 17 s'j.
TEIlTULLIEPf. 375
celui de notre substance tout entière. « Jésus-Christ , le mé-
« dia'cur entre Dieu et l'homme, rendra Dieu à l'homme et
« l'homme à Dieu; la chair à l'esprit et l'esprit à la chair,
< puisqu'il a allié ifœderai'it) les deux dans sa personne ; il
dât toutes les deux; mais ce n'est pas en elle, dans cette
substance spirituelle que Dieu et l'homme se réunirent ;
C'est dans ce sens et par ce motif que l'on peut parler avec
raison d'un premier et d'un second Adam , d'une première
et d'une seconde tige, d'une naissance et d'une renais-
sance (92). C'est aussi de ce point de vue véritable et réel
que Tertullien pouvait soutenir que « la chair a été privilégiée
chose ,
qu'il aurait du séparer avec plus de soin. En conséquence,
IVéander le corrige ainei : « Un homme d'un e«prit plus médilalif
c (c'est-à-dire JN'cander), se serait exprimé ainsi : Le baptême exté-
s rieur du corps est un symbole du baptême intérieur de l'àme ;
sont en vérité fort étranges. Tirlullien aurait sans doute parlé ainsi
s'il avait été Acander, s'il avait été protestant. Mais malheureuse-
Ainsi ,
pour Tertullien , le baptême est un opiis operaliim
de Dieu ,
qui n'est pas seulement le symbole des efl'ets de la
(101) Ibid., c. 13, Ib. Semel ergo lavacrum inimus, seniel delicta
quœ ludibrio peccaloribiis non est, quse non assiduitate fordium in-
fecta, rursu?, quos diluit, inquinat!
TF.RTULMF.V, ?>81
(11)3) Ibid.. c. 18. Quid enim necesse est, sponf-ores etiam peri-
8lise(106).
Le baptême était, suivi de la Confirmation. TertuUien
décrit ce sacrement coninie fiFérent du baptême par le
rite, la forme, la manière, ainsi que par les eirets ; elle achève
ce que le baptême avait commencé. Pour me servir des pa-
roles de l'auteur, elle enlève le péché de l'homme par
Vexemptio realus ciilpœ etpœnœ, le prépare et l'initie à
Sic enim Joannes ante prsecursor Domini fuit, prseparans vias ejus,
ita et angélus baptismi arMler superventuro Spirîlui S. vias dirigit
ablulioiie delictorum ,
quam fides impetrat obsignata in Pâtre et Fi-
lio et Spiritui S., etc. C. 7. Exinde egressi de lavacro perungimur
beaedicta unctione , de pristina disciplina ,
qua ungi oleo de cornu
in sacerdotium solebant... Sic et in nobis carnaliter currit unctio,
u. 2o
386 LA PATROLOGIE.
Christ eucharistique n'avait pas été aussi réel pour lui que
celui dont il voulait prouver la véritable humanité (IH).
L'idée de sacrifice sous laquelle TertuUien, dans le sens
de rÉglii>c catholique, considère l'Eucharistie, nous conduit
au mcme résultat et confirme l'exactitude de l'interprétation
Quando autem magis conferenda cuni fratribus pai est, nisi cum
oratione commendabilior ascendit...? Quale «acrificium est , a quo
sine pace receditur?... Similiter et statiocum diebusnon putantple-
rique sacrificiorum orationibus interveniendum, quod statio solvenda
sit accepte corpore Domini. Ergo devotum Deo obsequium eucba-
ri^tia resolvit , an magis Deo obligat? IXonne soleninior erit statio
jam receplœ apud Deum , pro cujus spiritu postulas , pro qua obla-
tiones aiinuas reddis. Stabis ergo ad Deum cum totuxoribus,quot in
oralione commémoras, et offeres pro duabus, et coramendabis illas
« ouvrir à vm\ qui fra|»[» -nt ; mais pour une seule fois eii-
(114) De Pœnit., c. 6, 7.
^ (143) De Pudicit., c. 13, 22, 21. Adeo nihil ad delicla fidelium ca-
pitalia potcstas solvendi et aîligandi Petro emancipata... Idée eccle-
sia quidem delicta donabit. sed ccclesia SpirUus per spiritalem ho-
minem , non ecclesia numems episcoporuoi. Domini enim , et moji
MINUCIUS FELIX.
dicos loci, prétend qu'il n'a pas voulu parler d'Un Caùsidi-
eus forensis, mais Jle/igionfs christianœ , et qui voulait
changer le mot de loci en celui û'ecclesiœ , se réfute par leS
point décisif ,
puisque rcxpressioii de Cirtensis nostcr dans la bouche
de Caecilius peut s'entendre des ra;'porls de ri;Iigion, et il paraît en
effet que cela e?t ainsi par l'expression de Fronto tuus, c. 31. — Cf.
Tillemont, Mémoir. T. III, p. 7i.
(2) Octav.,c. i, 3.
ï. Ecrits.
dit à Minucius que c'était pour lui une fort mauvaise re-
commandation que de s'entourer d'amis assez aveugles
pour se heurter en plein jour contre des pierres. Cette épi-
gramme blessa vivement Cœcilius ; il devint sombre et ne
prit plus part à la conversation. Quand on lui en demanda
la raison, il se plaignit de l'esprit mordant d'Octavius, et
dans le vague. Il est donc plus sage de rester fidèles aux di-
que l'on peut accorder à leur histoire , les efforts d'un athée
comme Protagoras, sont jugés par le simple bon sens. II est
ils adorent une tète d'àne et les parties honteuses d'un prê-
tre ; ils adressent des prières à un homnae crucifié et à la
mais ils adorent le fantôme effrayant d'un Dieu qui sait tout
qu'ils ont réduites en esclavage avec les peuples qui les sui-
tuel ,
puisqu'il est hii-iaéme un esprit et présent en tous
lieux. Il explique ensuite la croyance des chrétiens à la fin
(8) Hie on. catal. 1. c. Sed et alius sub nomine ejus fertur de Fato,
vcl contra Matbematicos ,
qui cuta sU çt ipso diserti bomjni^ , non
inihi vldetur eum superiori» libri î{v1o cpnvcciîrçî.
408 LA l'.MUuLUGIt.
11. Doctrine.
(9) Octav., c. 36. Ac de fato satis, vel si pauca pro tempore, dis-
putaturi alia$, ctuberiu» et pleuius.
MINUCILS lliLlX. /iOy
* face est placée autrement que celle des animaux, qui avons
« le regard dirigé vers le ciel , nous qui sommes doués de la
(13) Octav., c. o.
412 LA l'ATKOLUGlL.
ayant remarqué que c'est une foîie chez les chrétiens d'ado-
rer un dieu qui n'est pas visible, qui ne se montre pas, et
qui pourtant ,
présent partout, épie les pensées de chacun
Octavius répond : < C'est précisément pour cela que nous
« croyons en Dieu, comme Dieu, puisque nous le remarquons
€ sans le voir. Car dans tous les phénomènes du monde,
« les fleurs dont la vue ou le parfum flatte les sens ? Nous les
est question dans cette apologie. Ce qui rendait aux yeux des
chrétiens, du moment de leur conversion, la religion qu'ils
H. 27
4tî^ I.A l'ATUOLOCl);.
p. 49.
Mixur.ius fl'lix. jAjj
" plus i^ramUi partie d'epiro vous sîjil (oui cela , c'est-à-
« (lire qii« les démons le confessent {l'eux-mêmes , (|uan(î ils
est très certain que ces événemens ne sont pas restés bornés
ya.p rr'.^Kr.-j; -.ijtj. rr-j-ita. tu» xorv.'/T, xy.i v: Tii i/y-ita-J. îtoXsi, 7r4>>\oi Twif
420 l'A PATtlOl.OiilK.
1'»/ rai, y.J.Ta.f'y'jVi'Ti; xai ix.JioiX.itiiz TOy; y.a.tiX.zi'ru.i ti-ji uidfteycjç Jui-
22, 23. Après avoir dit que les démons sont les esprits déchus que
les païens adorent , il en donne cette preuve : Edalur hic aliquis sub
Iribunalibus vestrls ,
quem djemone agi constet. Jussus a quolibet
medio est ; virtus illi sua assistit. >ihil sus)iicari licebit; magia, aut
aliqua ejusmodi fallacia fieri dicetis, si oculi vestri et aurcs permi-
Êcrint vobis, etc. — Cf. Ad Scapul., c, 2, 4.
Jll.SLCICS KÉLIX. i^l
SAIjNT CYPRIEN.
« connaissances s'ouvrirent ,
qui jusqu'alors avaient été fer-
• méespourmoi;lesténèbress'éclaircirent,elj'acquisassezde
< tbrcepour faire ce qui auparavant me paraissait diflicile; ce
« que j'avais cru impossible devint exécutable ;
je découvris
• que ce qui, né dans la chair, vivait au service du péché ,
(8) Pont., c. 6.
SAl.M CYI'llIliN. 4ti7
geait les affaires par des lettres qu'il lui faisait parvenir au
moyen de plusieurs prêtres et de deux évoques; mais pen-
dant son absence , ces affaires prirent une tournure de plus
en plus affligeante (9).
maisons dans la rue les morts avec ceux qui n'étaient encore
que mourans. La crainte de la contagion ne permettait ni de
soigner les malades , ni de rendre les derniers devoirs aux
morts ; les cadavres, gisant qh et là, corrompaient l'air et
tint à cet effet, entre les années 253 et 25G , divers conciles
et écrivit quelques petits ouvrages qui traitaient des événe-
mens qui venaient d'avoir lieu. Mais pendant qu'il se livrait
dilîérens accessoires.
I. Ecrits.
sions, une portée plus élevée que ses paroles ou son influence
personnelle n'en pouvaient acquérir. De ces dignes efforts
II. 28
454 i.^ j'ATU(>i.(jC.ir.
nombre de
ce sont des dissertations au treize , et des lettres
A. DissevlaUons.
Baluze l'ont rangé parmi les lettres. Cet écrit est sans aucun
doute le premier que saint Cyprien cofnposa api es sa conver-
sion. L'élégance et le charme du slyle, qui devient souvent
(17) Augustin, de unie. Bapl'nm. IV, 6. (R'Iit. Mwr .T. IX, p. 5.î().)
uns assertion ,
que c(;t ouvrage renferme sur la pénitence,
doit faire juger que la question de Lapsis n'avait pas en-
cer et pour quelle raison , comme aussi quels sont les dé-
fauts qu'il faut avec le plus de soin éviter.
(f'Jj Hieron. ei'. 18, ad. Eusloch. — It. ej). 07.— Aunvist. fie Dodr.
dirist. IV, -21. — Pont, vita Cjpr., c. i;?.
138 l-A l'AlKOl.OlilK.
pline de l'Église.
5° De Unitate Ecclesiœ, connu aussi ;ous le titre : de
Siniplicitate Prœlatoriini, qui est tiré des mots par lesquels
commence l'ouvrage. Tout le monde est d'accord pour en
fixer In publication à l'an 2ol, époque où l'Eglise de Carthage
et celle de Rome étaient agitées en même temps par Felicis-
bas de nouveau.
6" De Lapsi's. L'occasion qui donna lieu à la composition
de cet ouvrage fut la persécution de Décius et les nom-
breuses apostasies qu'elle amena. Saint Cyprien renvoya ces
apostats turbulens à la décision d'un concile, et il écrivit,
• lées, pour ne pas soulager son cœur par des soupirs plu-
" tôt que par des parole ? Je souffre, mes frères, je soulïre
« cruelleincnt avec eux ; et ma souffrance n'est point dimi-
t nuée par la pensée que je suis sain et sauf de ma personne;
< car, pour le pasteur, il est bien plus pénible de savoir que
« son troupeau est blessé. Mon cœur feconnime avec louset
« chacun de vous, et le poids du chagrin et de la mort qui m'op-
« presse e.st impossible à soulever. Les flèches de l'ennemi cles-
« tructeur ont percé aussi mes membres , et le poignurd de sa
< fureur a labouré mes intestins. Mon cœur n'est point de-
« meure à l'abri des orages de la per^^écution. J'ai été jeté à
-
avant d'avoir expié leur faute , avant d'avoir confessé leur
< crime, avant d'avoir purilié leur conscience par le sacrifice
• etia main des prières, avant d'avoir apaisé le Seigneur me-
« naeant et irrité de leurs offenses, ils violent son corps et
< son sang, et aujourd'hui ils pèchent plus grièvement contre
« le Seigneur ,
par les mains et la bouche ,
que dans le
nitence et de l'absolution.
tH' «'A l'AlUOLOUir..
dans le chapitre 2-2, sur les effets de la prière, qui efface les
(22) August. contr. Jiilian., II, 2. — Contr. duas Pelagiaii. ep. IV,
\\ 10. — De lib. arbitr., r. 13, clc.
SAINT CYPRIEN. 445
présentant surtout que la mort n'a rien d'affreux pour Je
253 et 251.
pour celui qui ne croit pas, mais elle est consolante à tous
égards pour le fidèle , quel que soit son rang ou son âge.
11 ne faut pas non plus s'affliger de ce qu'en mourant ainsi,
on n'obtient pas la couronne du martyre : car c'eit la vo-
lonté de Dieu et non pas la nôtre qui nous la donne. IN'ous
les méchans.
9° Ad Demetriamiiii. Ceci est une apologie du christia-
nisme. Ce Démélrien qui habitait Cai thage , et qui y occu-
pait une place éminenie , on ne nous dit pas laquelle, nour-
rissait, répandait et exerçait, autant qu'ille pouvait, une
inimitié mortelle contre les cinétiens. Il avait plusieurs fois
tH, C>pr., c. 4.
S\IM «VPRlhN. 447
seuierneul pour que non siteoce ne suit pas mloipréié comme
une preuve d'embarras ou comme un aveu. 11 remarque que
le monde a déjà viciiii, qu'il ne possède plus la vigueur de
la jeunesse, qu'il s'écroule, et qu'eu conséquence les maux
dont on t>e plaint sont dans le cours naturel des choses.
Puis ces grands châtimens sont envoyés, non pas à cause
des chrétiens qui adorent Dieu , mais à cause des païens qui
ne l'honorent pas. Tout irait mieux si les hommes voulaient
se convertir ; mais comment la nature peut-elle conserver sa
marche ordinaire, quafid tout se pervertit? Quand les vices
content de l'exécution.
10" De Exliortatione inaitrni ad Forlunalum. Cet
écrit fut composé à la demande de Tévèque Fortunatus et à
l'occasion d'une nouvelle persécution ; mais laquelle ? c'est ce
qu'il est difficile de décider. Un ne sait si c'est celle des années
252 et 253 ou bien celle de l'an 257. Les avis sont partagés;
nous nous décidons pour la première époque paice que ,
H. 29
450 i.A l'ATROlOLilF.
fait l)i( n coiiiiailn' iîimis cet ouvrajïe tout le tact dont il «'lait
B. Lettres.
sacrilice.
nunc facta est in martyrum cruore purpures. Floribos ejus nec lilia
il s'occupe en ce moment.
37° Ad Cleriun Romamim. Ce clergé avait écrit à Car-
tilage dans un sens tout-à-l'ait favorable aux mesures de
Cyprien. Ce dernier lui fait connaître en conséquence ce qui
s'est passé à l'égard de Lucien et d'autres martyrs comment ;
religion.
étaient faite, leur montre que cette Eglise est fondée sur
douceur et à la fermeté.
de Valérius en 257.
70-79° Cypiianus ad Martyres in inetal/is constitiitos.
Cyprien encourage, par des paroles de consolation, les
moignée.
80" Jd Siiccessum. Il lui fait part du nouvel édit impé-
rial contre les chrétiens , principalement dirigé contre les
évèques et le clergé, et qui parmi plusieurs autres victimes
conduisit aussi à Rome le pape Sixte II au martyre.
81° Ad Clenim etPlebem Carthaginensem. Cette lettre
11. r,o
466 i.A i'\Ti\oi.OGrg.
stimbl'.nee fi't'sl pas as-soy. gcaïuk pour quo l'on puisse soute-
De
3* Disciplina et bono pudiciliœ. Il faut porter le
même jtigement sur le présent écrit. Il a été composé, à l'é-
rôtnc, 6tv. Ccî ouvrage e^t fort utile; mais il est impossible
jiu être donné par l'hérésie, étant attaché à une fonction ec-
bués à saint Cyprien, soit par l'absence d'esprit, soit par leur
frivolité : De montibiis Sina et Si'on adversus Judœos.
— De judaica inaedulilate (c'est la préface de la Disputa-
tio Jasonis et Papisci). — Adversus Judœos. — De
Cœna. — Arcaîia et Pièces Cypriani (ouvrage plein
d'idées superstitieuses et d'absurdités). — La relation fabu-
leuse De Revelatione capitis Joannis Baplistœ. — Un
livre de ISotes et un Cycle pascal. — Des poèmes : De fie-
bleau.
V imité ^d, selon saint Cyprien, la forme essentielle et le
(29) Ep. 73, p. 302. Quod lolum hoc fit divina unitate. Nam cum
Dominus unus atque idetn sit, qui habitat in nobis , conjungit ubique
et copulat sues vinculo unilalis E contrario niliil prodcst, ali-
quo9 proximos et junclos sibi esse corporibus , si ar.imo et mente
dissideant, quaudo adunari animic oinnioo non pos^sint, quo: se a
l>ei unitate diviserint.
472 LA l'ATROLOGlE.
*«'
et du Père, qu'il était absolument impossible de séparer
• de celui qui la recevait et la possédait, et qui, aucon-
« S'iise (32). »
qui est une, existe, sent et vit; ces principes sont, comme
nous l'avons déjà dit, la foi et la charité (33). On ne peut
demander, connaître et ressentir ce qu'est Jésus-Christ que
dans cette Eolise unique, instituée par lui, dans laquelle il
Esprit, qui vit et est pénétrée par lui. <• 11 n'y a qu'un Dieu,
« qu'un Christ , qu'une Eglise du Christ , comme il n'y a
•< qu'un peuple uni par les liens de la concorde, afin que le
(33) Ep. 37, p. 205 «q. De Bono patient., p. 497. Caritas fraterni-
tatis Tioculum e^t , fundamentuin pacis ac firœilas unitatis quse
nobiscum sempcr a?lerna apud Deum ïa regnis cœlesUbus permane-
bit. II. De Zelo et liv., p. .707.
474 LA PATUOLOGir..
« Et ces trois sont un. » Qui pourrait croire après cela que
« cette unité qui dérive de la fermeté divine et est maintenue
« par des mystères célestes puisse être rompue et divisée
« par la scission des volontés opposées. Celui qui ne garde
« point cette unité ne garde point la loi de Dieu : il ne garde
« pas la foi au Père et au Fils ; il ne garde pas la vie et son
« sailli (35). > Oi", puisque l'hérésie qui place dans l'Eglise,
au lieu de l'unité indissoluble de la foi , ses propres inven-
(37) Ep. 6, 36. Fides ipsa et nalivitas salutaris, non accepta, sed
custodita vivificat. — De Habitu Tirgin., p. 353. Di-ciplina custo»
€ l'amour de Jésus ,
par une séparation parjure , ne peut
« élever de prétentions aux promesses de Jésus-Christ.
• Celui qui n'a pas la charité n'a pas Dieu... Ceux-là ne peu-
« vent pas demeurer auprès de Dieu ,
qui n'ont pas voulu
< rester unis dans l'Egrlise de Jésus-Christ. Quand ils au-
€ raient péri dans les flammes , ou quand ils auraient été
€ livrés aux bêtes, cette mort n'est point pour eux la palme
< de la foi , mais la peine du parjure ; elle n'est point le glo-
« ricux trépas de la vertu qui craint Dieu, mais la destruc-
« tiondu désespoir. Ils peuvent être tués, mais non pas cou-
« ronnés (58). > Celui pour qui le Christianisme est ce qu'il
était pour saint Cyprien , c'est-à-dire non point une notion
morte, mais la vérité dans la vie et la vie dans la vérité,
est commune à tous, car elle est versée en nous par le même
esprit divin ; mais les péchés des individus, quelque doulou-
reux qu'ils soient pour le corps entier des fidèles , demeu-
rent la seule propriété des péclieurs et ne communiquent pas
au corps leur souillure; ils ne fournissent par conséquent
duo mit très collecti iii no mine meo , ego ciun eis siim.
Mais, répond saint Cyprien, il est dit auparavant: Qiioniam
si dnobiis convenant in terra, etc. (Malth. 18, 19). « Le
t^a place dans le dogme et par snite aussi delà vie, les réfor-
mateurs ont agi prudemment pour assurer à leur édifice une
durée quelconque.
Rien ne paraît plus naturel qu'après nous être occupé
jusqu'à présent des fondateurs du christianisme et de l'E-
glise , et de l'unité intérieure ou mystique des fidèles qu'ils
(4fi)DeUmt.ecrl., p. "^W.
RAINT CVPniRN. 485
« mon Eglise,et les portes (le renfeni''()rcvau'lront point oon-
i tie elle, lit jo vous (îonneiai la clef du royaimie des eieuv,
" et ne que vous lierez f^uv \;\ ferre fera lié dans !e oiel , ei
ait donné à tous les a[)otres le mè.'ïie pouvoir et (ju'il ail dil :
l'approprient.
C'est ainsi que l'unité extérieure des fidèles s'éleva pour
former l'Église catholique, sur le fondement de l'autorité
blie par Dieu lui-même , et fondée sur son essence, elle doit
(48) Epp. 73, p. 280 sq. ; 70, p. 270. — (49) Ep. 40, p. 102 sq,
(50) Ep. 52, p. 150. Factus est autem Cornélius episcopus Dei
cum nemo ante *e factus esset , cura Fabiani locus , id est , cum locus
Pétri , et gradus cathedrae sacerdotalis vacaret. — Ep. 7o. Steplianus
sic de epi?copatus sui loco f,'Ioriatur, et se succesaionera Pétri teiiere
(îio) Ep. 00, p. 177. U. cp. 6i). Quam ob rem si majestatem Dei
qui saccrdotes ordinal j cogitaveris; si Christum, qui arbitrio et
Dutu et prœsentia sua et iiraepositoa ipsos , et ecclefiam cum pr.rpo-
«it iîgubernat, etc.
(l.%) Ep. 4o, p. 134. Domiuus sacerdote8 §ibi eligere in Ecclesia
que avec l'Eglise qui lui est confiée, est parfaitement analo-
pas été accordée, mais dont elle jouissait depuis saint Pierre
(63) Ep. 61, p. 273; it. 76, p. 310. L'expres^HOn Primatum teriere,
terre; elle épanche de son sein les ruisseaux les plus abou-
« dans; et pourtant i! n'y a qu'une tête, une source, une
« mère , riche de ses fertiles recrues. C'est de son sein qui^
SAINT CyPRlEN. 4^
« nous naissons, de son lail que nous sommes nourris , de
« son esprit que nous sommes animés (05). »
(6l>) Ep. 72. — Act. Coiuil. Carlhai;., p. 387. Aeque enini quis-
quaiu iioslrum episcopuni se ei^sc episcoporum cor.stituit... qiianilo
(Ô8) Ep. 28, 33, 34, 76. — (69) Fp. 2i, 33, 34.
SAIKT CVI'P.IKX. 497
t paiv que nous avons accordée à tant de pécheurs et de
« pénitens à qui , après raCir examen , nous avons rendu la
(70) Ep. 69, p. ifiL V. cp. :i^<, p. 17? «qcj, — (7f) Fp. 7:% v- 2.Si.
11. 02
498 J.A PATUOI.OGîK.
sol et dies verus in ecclesia sua lumen vita^ aelernae pari sequalilate
" par nos prières et par l'imposition des njain- , et pour être
« rendus parfaits par le sceau du Seigneur, " D'ailleurs, o^
lizalur, abluere.
(76) Ep. ::{, p. 271), 281. Nos (episcoi)!) de ilivinn permissu riga-
nius sjtieutem Dei poijiilu-.iî . nos cuslodim.is tt^rmiiios vHaliiiin fo:i-
lium.
{il) Ep. 73, p. 278; ep. jî, p. 172. -- Vr.iMa!. iii F.ïliorî martyr.
nOO I.\ PATROLOr.lT:.
ficalo : le, sens est pourtant claîremcr.t expliqué p..r ce qui suit.
SAINT CYPIUEN. 501
i... Quis magis facerdos Dei summi quam Dominus noster Jésus
Cliristus, qui sacrificium Deo Patri obtulit, et oblulit hoc idem,
quod Melchisedech obtulerat, id est, panemet vinum, suumscilicet
corpus et sanguinem praecedit ante imago sacrificii Christi, iu
«.
et notre Dieu, est lui-même le souverain prêtre de Dieu le
(84) Ep. 62, p. 230. ... Aam si Jésus Chrislus Domiiius et Deus
noster ipse e*t $uintnus Sacerdos Dci Patris, et sacrificiuin Palri se
ipsutn primus obtulit, et hoc fieri in sui conimeiuorationem praece-
(80) Ibid., p. 223, ... Nec potest videri sanguis ejiis, quo redemti
et vivificali sumus, esse in calice ,
quaudo viimm desit calici, quo
Christi sanguis oslenditur, qui scripturarum omnium sacramento ac
testimouio priedicelur. Puis Tiennent les explications des types et
des prophéties. Gènes. 9, 21 ; 14, 18. Proverb. 9, l-o. Gènes. 49, 11.
Isai., 63, 2.
SAINT CYl'RILN. 505
couronne le soldat (88) , est à son tour offert par nous dans
son mystère par le peuple joyeux et reconnaissant, et cette
action de grâces se renouvelle tous les ans aujour anniversaire
de sa victoire (89). Quand un membre de l'Eglise meurt, il
vicit protector fidei... Et qui pro nobis mortcm semel vicit, scmper
vincil in nobis... Ipse luctatur iu nobis, ipse congreditur, ipse in
certamiue agonis nostri et coronat pariter et coronatur.
(89) Ep. 34, p. lO'J. En parlant de quelques nuirtyrs de son église,
il dit : Sacrificia pro eissemper, ut uieminislis , offcrimus, quoties
hoc fecisset, non offerretur pro eo, née saorificium pro dormilione
que c'est une obligation pour nous qui vivons, et dont l'in-
celui de la pénitence ,
pour ramener à la communion avec
Dieu ceux qui ont perdu la grâce du baptême.
Saint Cyprien compte plus d'une sorte de péchés qui , en
faisant cesser la communion avec Jésus- Christ et ses saints,
(94) De Orat. Domiu., c. 22, p. 422. ?i'e quis sibi quasi ionocens
placeat et se extollendo plus pereat, iustruitur et docetur, peccare
se quotidie, dum quotidle pro peccatis jubetur orare. — De opère et
eleemosyn., p.476, Coarctati eramuset inangustuminnocentia^prae-
scriptione cODClusi. iVec baberet, quid fragiiitatis bumanae iDfirmitas
nisi prius illi ab episcopo et clero manus fucrit imposita ; quanto ma-
gia in his gravissimis et extremis delictis caute omnia et moderate
secundum disciplinam Domini observari oportet!
(97) De Lapsis, c. 35, p. 38i. Deus, quantum patris pietate indul-
prius vertimus ,
qulbus Deum pro vobis ut misereatur, oramus, etc.
,
(98) Cf. supr., ep. 11. — De Lapsis, c. 28, p. 382. Quanto et fide
(99) Epp. 9, li. — E;>. ")"i, p. 132 sq. Prinuis fcllcilatisgradus est,
lique est une; elle est renfermée dans les limites de l'épi-
scopat ; elle est tellement exclusive qu'elle ne saurait admet-
tre, pour détruire l'idée que l'on doit se former d'elle ,
que
les bienfaits qu'elle accorde puissent Hre obtenus hors d'elle,
(lOo) Ep. 70. Quis autem potest dare, quod ipse non liabeal? aut
quomodo potest spiritualia agere ,
qui ipse aniiserit SpirilumS.? —
Ep. 71. Pieque enim accipiunt illic aliquid, ubi nihil est. — Ep. 73. Il
(lOS)Ibid.
II. o5
(le l.i ciMunn.ni'.Hi de i'K;îiise On rolrniivi; la môme idée dam
cet autre pas.-iciye : Qitod non sil {jnœrendiim, quis hap-
tizaverit , quando is , qui baplizatns sit , accipere re-
tnissani peccaloniin potueril , secimduni qiiod credidit;
ou bien encore Dicunt, eum, quomodocunque foris bap-
:
" position des mains sur ceux qui abjurent l'hérésie , on au-
• rait l'air do les acquitter purement et simplement. On im-
• pose les îiiainsaiix hérétiques à cause delà réunion avec
« la vérité qui est le plus grand don de l'esprit ?aint , et
des précédentes par une critique plus saine. Elle fut réim-
NOVATIEN.
fcardutr. Ihe Credibilily of the Gospel Hislory. Vol. IX, P. II, p. 36o.
>OVATII'-X. bl9
naquît, selon rhi!of^torn;iiir, en Phrygio (2) ; il avait reçu une
étlucation solide, et était versé dan^ la philosophie {jjecqiic.
L'histoire de sa conversion n'a rien de très édifiant. Etant
prôtre jVovatus ,
qui arrivait de Carthagc , et par trois évê-
ques qu'il avait gagnés, il se fit sacrer évèque de Rome (5).
{^] Socrate, h. e., lY, 28, dit : Aliisquidem acerba et immilis vi-
utilem susceperunt.
(7) Cypr. 1. c. — Dionys. Alex. ap. Euseb., h. VI, 46. —(8) Eu- e.,
seb., h. c, VI, 43. — (9) Socrat., IV, 28. -Fhot. cod. 280.
li. e.,
ÎSOVATIEN. 1521
Ecrits.
(13) Tilleniont, 3Iénioir. T. III, art. 3, sur les IVovat. — Cave, Hi-
8tor. lit. ad ann. -201. T. I. — Baron. Annal, ad ann. 272, § 13.
VICTORINUS. GOMMODIANUS.
écrivit aussi contre toutes les hérésies; mais tous ces ouvra-
ges sont perdus, à un petit nombre de fragmens près. Cave
d'abord, et puis Walker, publièrent, d'après un ancien ma-
p. 213.
(o) Cave, Histor. lilter. Tom. I , p. 147. Galland. Tom. IV. Prole-
vol. 3, p. 189.
Prole-joui., c. Il,
VU.TOUîNUS. f.OMMODlAMlS. .'IS?
posée.
On attribue aussi à Victorinus, mais sans motifs suffisans
mais U style en est trop fleuri pour qu'il puisse être de Vic-
torinus. Enfin Tillemont lui attribue les poèmes contre Mar-
cion, qui sont imprimés à la suite des œuvres de Terluliieu,
et un autre poème contre les manichéens (10).
Ce qui nous reste des œuvrer authentiques de Victorinus
renferme plusieurs notices intéress-antes sur l'histoire de
quelques uns des livres de notre canon, notamment sur les
avait enfm été ouvert. Il est certain que son style a tant de
ressemblance avec celui des écrivains d'Afrique, que ce n'est
pas sans motif qu'on le croit né dansée pays (13). Il est
Gennadius ,
qui dit que Commodianus a pris ses opinions
millénaires dans Tertullien, Lactance et Papias, il semble
qu'on devrait le placer dans le quatrième siècle, et l'on
cite en effet un passage qui confirmerait cette opinion (14) ;
sième siècle.
(16) Instruct. LUI, 10; LVIII, 10; XXIII, lî,etc. — Cf. Cave, lii^t.
II. 54
:if)0 ».A i-.\T!;oi.(ir.ir..
christianisme.
Editions. Le jésuite Sirmond ayant découvert cet ou-
vrage, Kigault le publia à Toul en lfi50, et il parut avec les
ARNOBE,
Écrits.
dit, liv. II, c. 71 : que l'on était alors dans l'année 105(i
de la londaiion de Kome, et qui correi>pond à l'an 297 de
notre ère ; mais nous ignorons quelle était la chronologie
qu'il suivait , et la date qu'il donne perd de sa certitude par
'•
Cette puissance invisible, qui n'a point de substance cor-
<<
porelle, pouvait-elle se montrer autrement au monde, se
• mêler autrement aux mortels qu'en se couvrant d'un corps
« plus solide qui tombât sous les \eux , sur lequel le regard
« pût se fixer? Car quel mortel aurait pu le voir, le con-
'<
templer, s'il avait voulu descendre sur la terre dans sa
« nature primitive 'priinigeiiia){i{. conforme à la substance
« intérieure de la divinité? (7est donc pour cela qu'il prit la
- figure d'un homme et qu'il renferma sa puissance sous la
" ressemblance de notre rav.-, c'est-à-dire afin qu'il pût être
« vu et contemple, etc. "
livre, que Jésus-Christ méritait déjà par cela seul qu'on l'a-
dorât ,
puisqu'il avait allumé le flambeau de la vérité et ap-
porté une religion (jui satisfaisait aux besoins des hommes.
Et pour le cas où ils répéteraient qu'ils ne croyaient point à
cette religion , il leur dit : t L'idée ne vous effraie-t-elle pas
< que ce qui vous paraît si méprisable, ce qui vous prête tant
« à rire, pourrait néanmoins être vrai? N'avfz-vcus pas
«I éprouvé parfois un obscur pi-e^sentimcnt que ce que vous
< refusez si obstinément de croire, vous serait pourtant dé-
556 LA rATiiOLOGit;.
sagesse des païens n'est pas si brillante qu'il puisse leur être
per à sa grâce ;
personne ,
pas même les morts , n'en est ex-
<-
être barbu dans le ciel; il est peut-être fort âgé, quand V0U5
AfnofjK. 539
• vous le figurez enfant. ()uc devient alors limage? » Il ré-
(8) Di=put. Il, 64. Palet, inquit ( Christus), omnibus fnns vilae, ne-
que ab jure potandi quisqnam proliibctur aut pellitur. Si Ubi fasti-
dium tantum est, ut oblali respuas beueficiuni muneris; quinimo si
fuero , spem saîutis babere non potero ? Ita est , ut ipse proponis.
(0) Ibid., II, 48. Cum animas renuamns Dei esse principis prolem,
non continuo sequitur, ut eiplicare debeamus ,
quonam parente sint
33), et puis la pensée que toutes les œuvres de Dieu devant être
parfaites , les âmes en ce cas ne pouvaient être susceptibles de dété-
rioration par le péché (ibid., c. 48). II les regarde en conséquence
comme tenant le milieu entre la substance divine et une substance
créée et périssable (c. 31, 3o). 11 ne peut indiquer d'où elles Tien-
ATiNor.i: M\
un manque de conviction chrétienne mais , l'attribuer plutôt
LACTANCE.
tant plus qu'il crut avoir remarqué que ceux (|ui la poursui-
vaient avec le plus d'ardeur ne la connaissaient point (7).
Plus tard , Constantin l'appela à sa cour dans les Gaules
et le nomma gouverneur et précepteur de son fils Crispe.
('() Hierou. 1. c.
rités (il).
Ecrits.
tus est.
I
objections que l'on ;.ouv^{t faire an développcmonl snhsc-
qiient qu'il va donner d<^ cotte nature, ii pa.-.'C ;« (;:* (pii
lia et (ut ego arbitrer) Deo, susccpi Loc muuus, ut omnibus inge-
nii mei viribus accusatores justitine refularem. — Cf. Lactant. 0pp.
edit. Paris. 1748. T. I. Pr.vf. p. V ?q.
LACTANCE. O ï\)
(16) Qiiand les païens objectaient que les chrétiens adoraie'nt donc
deux dienx, le Père et le Fils, il répondait : Cum dicimus Dcuiii
Patrem et Deum Filium , non diversum dicimus , nec utrumque se-
cernimus, quia nec Pater siiiC Fiiio potcst, nec Fiiius a Paire se-
qui savent fort bien défendre leur cause; qu'elle est en outre
inutile et déshonorante, tandis que d'un autre côté la to-
chrétienne.
Le septième et dernier livre est intitulé De Fita beata,-
il traite de la fin de i'homme. Voici comment Lactance ex-
pliqi^ette fin dans le c. 6. « Le monde a été créé pour que
« l'homme y naquît nous sommes nés pour connaître le Créa-
;
poque.
Le système des épicuriens, de même <jue celui des stoï-
W iW K Mw -1^ — -I ! -^. I I l^ .1
(19) Cf. Lactant. 0pp. Tom. II, p. XLYIII sqq. (Edit. Dufresuoy,
Par. 1748.)
(20) Hieron. catal. 1. c.
(•21) Cf. Fabric. Biblioth. Lat. Volum. III, 1. IV, c. 1, p. 273 sq.
(Edit. Ernest.)— Par contre Lactant. 0pp. edit. Par., T. I, Praef.
p. XIV.
ouvoyagod'AlîujueàiS'icoméJie, également en hexamètres,
|»!us deux livres à Asclepiades (22) ; huit livres de lettres,
dont quatre à Probus , deux à Sévère et deux à Démélrius,
traitant la plupart de géographie et de philosophie (23). Il
Domini, qui n'est pas sans mérite , est d'une époque plus
récente encore.
Après ce que nous venons de dire , nous ne croyons pas
devoir nous étendre sur la doctrine chrétienne de Lactance.
Kxcepté ce qui a rapport aux dogmes des propriétés de Dieu,
et de la consubstantiaiité du Fils , ses ouvrages contiennent
peu de chose sur les mystères du christianisme ,
que nous
n'ayons vu développer chez d'autres avec plus de force et
de beauté. Ce que l'on trouve chez lui de plus important re-
garde les rapports de l'esprit de l'homme envers Dieu, en-
vers la révélation divine (25) , l'identité originaire de la
j), 379.) Fateer libi, eos, quos mihi jam pridem dederas, Lactantii
libros , ideo uon libenler lego , quia et pluriœœ epistolae hujus usque
ad mille spatia yersuum lenduntur, et raro de nostro dogmate dis-
putant ; q\io fit , ut et legenti fastidium generet longitudo , et si qua
hreviasunt, scholaslicis magis sint apta, quam nobis; de metris, de
regionum situ , et philosopliis disputaiitia. — Cf. Hieron. ep. M, ad
Vammach. et Océan.
(2i) De Opific, c. lo, 20. — Institut, VII, — IV, 30. J.
doit, pour cette raison . lui être présent'.le , etc. (27). il est
1509, une nouvelle édition iin ppu pins eomplète que les pré-
Evangiles apoayphes.
r Evangeliuin Nicodemi.
jtjryjTo; :/,: i'.j /;">:, tii» , d'apres ce que l'auteur nous ap-
prend , écrit originairemenl eu liébieu ; cel atdenr s'appelait
(-2) Thilo, p. 792. Les chefs des prêtres disaient à Pilate ; Poslquam
crucifixiraus Jesum , ignorantes Dci Filiuoi esse, putanles per aliquod
SUPPLÉMENT. 565
cacher; ils ont le sentiment intime de leur injustice et ne
veulent pourtant pas se ranger du côté de la vérité. Tel est
le pouvoir du mal dans l'homme I •
(3) Thilo, c. 21, p. 720. Les anges disent: Kupio; xpATo.K.t axi Sv-
v*Toc, zyp/05 (TwïstTOî il n'dhiiÂCii — axi ita-ïi^^iv ô /ietf-iMUQ tk; «Toi"»;
ûi>T-rip Àx^poùTTUi, — c. 26, p. 778 ; yiyu.ç ô xuptoç «/^.ay , xai jj.iyx'K» »'
iV;t«ç et^Toy... C. 27, p. 768 : «îc cTof'îtv tou Kvpiou iy.mi^Yvmv Xp^rcv,
à » S'omet i'iç aiuveLç T«r aiaiimv,— C. 19, p. 694 : ... tcts xaTsx9n sy TSt
^ïi ô fAùitynnt olo; rov &iOU fvavôpoiTilîraç. Cf. C. 18, p. 682. Ce que
dit saint Jean-Baptiste aux âmes des païens dans les enfers : Ji:/-
TOt/To ?.;'}ai t;oc T'j.nciç vy.uç, Kxiceç îéy.Ti aî/Toy, <y* Trp'jtry.uvii^KTf ^ar-
TSf , cTi »t;y //oycv «m îtoo; ùynt l <r«c /./STavoiaç xuipoç, ù'j-ip où veoy^
iX.uyMcrx'ri n; tov a.\'u> y.a.'xti.xui xos-/^ov toic iléuXcic, x.a.i UTtip ont i'^.stcTH-
(i) Cet Erangile a paru d'abord en arabe, avec une traduction la-
sainte famille voit (c. 25) ; elle reste trois ans en Egypte.
Dans le chapitre ôG , l'enfant Jésus fait voler en Tair, par sa
(o) c. 5. Thil,, p. 188. N:/v aliu., 0-1 xvçii-j; o G.-h î>.*yâit y.'ji ^
x«i
il est dit que quiconque est lavé par son eau recouvre la
santé à l'âme ;
quand il change un mulet en homme, cela
veut dire qu'il rend leur première forme spirituelle aux
hommes qui sont devenus comme des bètes. Dans un autre
6° Anaphora IHlaii.
(7) Selon Creuzer sur Cic. de nat. Deor., L. III, c. 3, p. 22J, He-
raclite fut le premier qui parla des Sibylle? dans Plut, de Pytlijae Orac.
191 édit.),
Vol. II, p. 617. Voyez Symbol, et Mjthol., t. I, p. (l'«
prétendit toujours recevoir les 300 pièces d'or pour les trois
dernii'rs. Alors Tarquin ayant nflv'chi un moment à cette
égard Varron, ces oracles étaient tous mêlés les uns avec
les autres, et [graissaient ètie l'ouvrage d'une seule sibylle.
dans rarcl)e. Dans un autre endroit (l. 111, v. lUd), elle dit
II. 37
itlH 1 \ l'AThoLOun;.
est certain qu'ils ont été consumés par les flammes , et n'ont
que ce qu'on lit dans ces livres s'accorde souvent assez peu
avec la révélation divine. Il y ed dit qu'avant Noé trois gé-
nérations, qui n'avaient aucune relation physique ou morale
eatre elles, furent complètement détruite^ sans aucune ex-
ception ^1. I, V. 85-115). Ce fuit détruirait 1 unité du
genre humain , et pai' suite le dogme du péché origine! et
sM>pr,i:Mi:NT, .'h9
§ 3. Cf. Sibyll. III, V, 3,ï sqq. ryrill. Alex, rontr. Jiilian. (edlt. Span-
heim), p. \).
^\H() LA PATROLOGIE,
ter (I. IV, V. 1:28 sij.; cf. VIII, 70, v. 361 sq.). Ces oracles,
auxquels se rattachaient la venue de l'Antéchrist et le règne
de mille ans , ont été écrits dans le premier siècle de l'ère
Hydaspes.
Hermès Trismégiste.
tème de Grabe ( 1
5), d'après lequel il aurait été écrit par un
juif, avant Jésus-Christ, mais qu'il avait subi des interpola-
6T< yxi «K ùfSfûfTTOt , xst» e-u^mt il aùree toi» AJ'jfjt. C. 10, § 7. 'O i>4"'"
TOî iTTitrKi^iTXi T«» ^Hv , xai clÙtoç j>.S«» cé: cîvSfttTOc, ia-bictv x.a.1 ^itar
y-itu Tiev àv'ifctTTOiy aÙTijr g-ttTU tôt "lyfa>iX xai TravT* ta. sôvn , ©sic
FIN
DE l'histoire littéraire DES TROIS PREMIERS SIÈCLES DE l'ÉGLISE.
TABLE.
TROISIÈME PARTIE.
Observations générales. 1
Clément d'Alexandrie. 17
I. Écrits. SO
II. Doctrine de Clément. 40
Origène. 79
I. Écrits. 91
A. Ouvrages bibliques. 95
B. Ouvrages apologétiques. 101
C. Ouvrages dogmatiques. 108
D. Ouvrages pratiques. 1
111
E. Lettres. 114
11. Ouvrages apocryphes. 116
III. Méthode d'interprétations allégoriques adoptée pai
Origène. 119
IV. Doctrine d'Origène. 125
V. Du mérite d'Origène. De ses erreurs et de ses ad-
"
versaires. 169
Jules l'Africain. n»
oOO TABLE,
I. Éciils. 179
Saini Alexandre de Jérusalem. lcS-2
I. Écrits. 305
A. Écrils apologétiques contre les païeas et les j uifs. 307
TAJJLK. 51)1
rc'liquos. 313
C. Ouvrages pratiques. 325
II. Ouvrages perdus et supposés. 340
III. Docrine. 342
Minucius Félix. 401
I. Écrits. 403
II. Doctrine. 408
Saint Cjprien. 422
I. Écrits. 432
A. Dissertations. 434
B. Lellres. 451
II. Écrits apocryphes et supposés. 465
III. Doctrine de saint Cyprien. 469
Novaiien. 518
I. Écrits. 521
Victorinus, Commodianus. 524
I. Écrits. 525
Arnolie. 531
Écrits. 532
I-actauce. 542
Écrits. 544
SUPPLEMENT.
Hydaspes.
^^^
^°^
Hermès Tnsmegisle.
^84
Testament des douze patriarches.
FIN DE LA TABLB.
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