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La Prudence

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PLANCHE I – C

La Prudence
Ce choix de sujet n’est  pas le fait du hasard, d’ailleurs aucun de nos choix n’est le résultat du
hasard, il reflète toujours une part de notre sensibilité, un trait de notre caractère, une
résurgence de notre moi.

Cette planche commencera par une anecdote et nous amènera à suivre un voyage de la
compagnonne que je suis aujourd’hui, explorant avec prudence le monde de la connaissance
de soi et toujours à la recherche de la lumière et de la vérité.

Après l’appel de celui que je considère comme mon parrain, après la rencontre profane de
F M  j’ai réfléchi une année à mon engagement éventuel avant de me décider à frapper à
la porte du temple, il m’avait bien dit de ne rien lire au hasard au risque de me méprendre sur
les fondements de la F M, mais un jour tout de même, je sélectionnais sur une étagère de
librairie un petit « ouvrage » de vulgarisation sur le sujet, bien illustré en couleurs et je me
suis attardée sur les photographies d’anciens F :.M :.célèbres, de tabliers, d’anciens rituels.
Arrivée chez moi, le soir, à la lueur de ma lampe, au détour d’une page, est apparu un
manuscrit en forme d’enveloppe, carrée, ouverte, bavette relevée comme un tablier
d’apprentie, c’était une patente de création de loge. J’en ai lu la légende historique, en l’an
5670, la loge de Carcassonne crée une autre loge et puis, je crus voir danser dans la ligne
suivante le nom du village de ma grand-mère maternelle, impossible me dis-je – pourtant il
était bien là, écrit à la plume d’oie si fine.

Je me suis endormie, perplexe, et à 3 heures du matin, armée d’une loupe, je déchiffrais


l’ancien français du minuscule document manuscrit et j’ai lu ceci :
« Du Grand Architecte de l’Univers, la T. R .L. au titre de la Parfaite Vérité de
Carcassonne, à toutes les loges répandues sur la surface de la Terre, nous, les Maîtres à
l’Orient de la dite R.L. Autorisons à la demande des maçons de la ville de Saint Paul de
Fenouillet la fondation de la loge :  PRUDENCE ».

Suivait la date : « 27 avril 1760 avec le Sceau et les trois points », impossible de lire la suite,
écrit à la plume fine et si minuscule…  Ce document est à Paris. Bib. Nationale.

1760 : en plein siècle des Lumières, VOLTAIRE s’installe à Ferney en s’engageant dans la
réhabilitation de Calas et en écrivant le traité sur la Tolérance. Par son échange de
correspondance à l’échelle européenne se diffusent les fondements de l’opinion publique, du
libéralisme politique et économique, rappelant la nécessité de la vigilance et de la résistance
pour conserver sa liberté d’idée.

Me revenait en mémoire, le Chapître du village, ce dôme en pierres d’ancienne bâtisse


surplombant la place, proche de la rivière et de l’unique route d’accès, datait-il des cathares
qui ont élevé les places fortes culminant du haut des plats pour verrouiller la vallée? Ou
plutôt d’une une commanderie de chevaliers ? – serait-ce le temple de la loge Prudence ?

Qu’est-ce que la Prudence ?

Origine dans la mythologie grecque :


Dans l’Antiquité, dans la Grèce archaïque, c’est une divinité protectrice de Troie, rivale
d’Athènes, elle est dénommée « noble vierge Pallas, déesse de prudence et de fortitude »
appelée aussi PALLADION et dont la statue était placée au cœur de la cité.

Pallas Athéna. La déesse Athéna a placé le nom de Pallas avant le sien en souvenir de Pallas,
son amie, sa compagne de jeux, morte par accident, et symbolisant la mort par imprudence.
TROIE se méfiait à juste titre d’Athènes, mais était réputée inviolable tant que le Palladion la
protégeait.

Homère ne dit-il pas dans l’ILLIADE que la déesse fut dérobée par ULYSSE et Diomède
pour que Troie perde sa prudence de jugement, ce qu’elle fit d’ailleurs en prenant la décision
de laisser entrer le fameux cheval de TROIE ?

La prudence grecque est une sagesse des limites selon Platon tout comme le fameux
« connais-toi, toi-même » de Socrate. Le mot Prudence vient de Prudentia, en latin, sous
Cicéron, et signifiait à tort prévoyance dans le savoir-faire et la compétence, mêlant le savoir
à l’action, il faut revenir à Aristote, le précepteur d’Alexandre le Grand, pour en avoir une
analyse précise et l’a défini comme une vertu.

Qu’est-ce qu’une vertu ? - la « phronèsis » en grec. « la science des choses à faire ou ne pas
faire ».

La vertu, c’est l’excellence de quelque chose, c’est d’abord un état habituel de soi que d’être
vertueux.

Cette action vertueuse intellectuelle en état de recherche de la vérité, c’est la prudence.

On ne peut pas être vertueux sans prudence.

Ce n’est pas une simple habileté, c’est choisir un juste milieu selon une règle, selon une idée
relativiste à soi et aux autres. Cette règle n’est pas une loi, c’est un critère de justesse que
notre pensée érige en règle pour soi et dans l’action que l’on mène pour autrui.

La Prudence porte sur les êtres soumis aux changements, elle permet de saisir le Vrai et de
délibérer sur les moyens d’atteindre une fin éthique. La prudence ne tend pas à aboutir à une
fin donnée, à un Bien Absolu mais, à un bien relatif à la situation et à déterminer les moyens
utiles à mettre en œuvre.

La prudence est d’essence qualitative, elle se s’acquiert qu’avec le temps et se différencie du


principe de précaution qui lui, évalue quantitativement un risque pour gérer et éviter des
catastrophes écologiques ou sanitaires.

La prudence, ce n’est pas la timidité ou la peur ou la dissimulation.


La prudence, ce n’est pas la sagesse qui est la vertu de l’âme scientifique rationnelle,
La prudence, ce n’est pas un savoir, une science universelle comme la géométrie.
La prudence, ce n’est pas un art, puisqu’elle ne produit rien.

ARISTOTE a définit la prudence « comme une disposition pratique, accompagnée d’une


règle vraie, concernant ce qui est bon et mauvais pour l’homme. »
La prudence, c’est un intellect pratique qui traite des actions humaines, pour prendre le parti
qui est le bon et on ne peut utiliser que des concepts et des méthodes adaptés à la variabilité
de la pensée humaine. Aristote a défini un univers hiérarchisé (il l’est toujours) soumis à la
pensée humaine qui s’adapte aux contingences de la vie.

La prudence permet à notre esprit d’ajuster l’appréciation des situations singulières par sa
capacité première de délibérer ; cet état d’esprit qu’Aristote nomme l’âme rationnelle non pas
dans sa partie scientifique mais dans sa partie calculatrice « au sens propre du mot » c'est-à-
dire « l’âme calculative » dans sa faculté habile d’examiner, de réfléchir, de prendre le recul
nécessaire, de se servir de notre « âme opinative ».

La faculté de délibérer, c’est choisir et saisir les moyens et les mettre en pratique
rapidement.

L’important est de souligner que la délibération est source d’action immédiate pour une fin
réalisable donc concrète. La prudence est une vertu intellectuelle, morale et capable de choix.
Elle indique à notre pensée la règle et la mesure, une sorte de sagesse pratique, une
disposition à agir accompagnée de raison, face aux dangers, aux sollicitations, et elle
s’impose à nos émotions fondamentales.

C’est l’ « auriga virtutum ». Comme l’aurige qui est le conducteur du char dans les courses,
la prudence, mère des vertus, conduit précisément notre pensée coordonnée à notre action.
Vertu de l’initiative, la prudence est le point de jonction de la pensée et de l’action effective,
parfois même, elle frôle l’audace quand les circonstances le demandent, en véritable passage
à l’acte dans le « bien agir ».

La prudence est une vertu de discernement et une pratique d’enseignement vertueux

Quand on aspire au Bien, on commence par s’éloigner de ce qui nous est le plus opposé.

Comme dans l’Odyssée, la nymphe Calypso conseillait à Ulysse qu’elle aimait :

«… loin de cette brume et de cette houle, … Ecarte ton vaisseau … » Eviter Charybde et
Scylla, éviter le tourbillon et l’écueil, passer au large, prendre du recul ; ce comportement
n’est pas inné, il est le fruit d’un exercice auquel on astreint notre esprit et notre caractère,
être courageuse, ce n’est pas être téméraire, ni lâche. La tâche de devenir vertueuse et donc
prudente, est tout un travail sur soi.

Ensuite, on réfléchit en fonction de tous les paramètres de la situation, le temps de la


réflexion est aussi profond que le nombre de variables, il faut se garder de la solution
plaisante facile, se garantir de l’influence des uns, se maîtriser et rapidement, prendre la
décision, ce qui entraîne l’action, les mots, la parole et les gestes, avec modération et justesse
dans le bon axe des priorités de faire, de dire en Bien.

La prudence allie le sang-froid dans le choix et la droiture dans l’intention.

En conclusion, la prudence a trois sources :


      notre nature innée : les traits de caractère, l’aptitude intellectuelle,
      l’habitude : qui se cultive au fil des années par l’expérience vécue, et par l’effort
constant,
      la raison vertueuse : cette pensée de prudence qui contrôle et contredit les deux premières
en nous faisant agir autrement, en tendant vers la perfection de soi.
L’oubli de la prudence n’est pas une simple erreur intellectuelle, mais souvent une faute
d’ordre moral ce que consacre notre droit positif en un devoir, si nos actes causent un
dommage à autrui.

En FM Ancienne, la Prudence, est mère de commandement et elle est nommée


« prudence royale » parce qu’elle est la connexion de la sagesse pratique et des vertus de
caractère.

Une de mes sœurs C :. me disait rechercher l’outil, le pratique dans la F M hé bien,
cultivons la prudence, cette partie spéciale de l’âme qui fait en sorte que la cristallisation des
bonnes habitudes s’implante en nous et devienne la norme pratique qui détermine des
comportements corrects.

En F M la C Prudente articule les règles générales apprises et assimilées, souvent


théoriques, avec des considérations d’opportunité, non pas dans le sens d’un intérêt
spéculatif, mais dans celui d’une portée éthique. La prudence entraîne la C à  passer d’une
théorie éthique à la conclusion d’une action à la fois pratique et éthique comme la prise de
parole ou le combat d’idées.

La C se CONSTRUIT en une femme modérée, ferme et maîtresse d’elle-même, se refusant


à agir dans l’ignorance ou à émettre une opinion ne reflétant que la passion. Elle évite les
excès, la colère par exemple, mais non le plaisir. Dans l’action combattante constructrice de
la C :., après la recherche de la préférence dans la délibération, la prudence contribue
efficacement à l’apprentissage et la prudence procure le bonheur de l’accomplissement.

La Prudence est commencement pour l’A, elle est repère et questionnement pour la C,
elle est le fil à suivre vers l’action prudente toujours supérieure à une pensée prudente. La
C accepte l’idée de l’imperfection pour vouloir se perfectionner dans un effort constant et
infini.

Au fil des recherches à l’extérieur, la C que je suis, a trouvé la représentation statuaire de la


prudence, à NANTES sur le tombeau de François II : Duc de Bretagne et de son épouse
Marguerite de Foix. Coïncidence, FOIX est près du village de la Loge Prudence moins de
deux siècles les séparent, leur fille Anne de Bretagne moult prudente et farouchement
indépendante, contemporaine de Christine de Pisan, épousera deux rois de France et
demandera la rédaction d’une « Vie des Dames illustres » de son temps.

  - Tombeau réalisé de 1502 à 1507 par Michel COLOMBE en la Cathédrale Saint - Pierre
de Nantes. LIGOU.

A quoi ressemble la statue représentant la Prudence ?

-  à NANTES, étape du voyage de la C :., Prudence est une statue biface ; d’un côté, c’est un
vieillard, avec une longue barbe qui devient sur l’autre face la superbe chevelure d’une jeune
femme, couronnée de laurier, tenant dans sa main gauche un miroir à lentille et dans sa main
droite un compas ouvert, et dont les pieds retiennent un serpent.

LE SERPENT de la PRUDENCE à ses pieds, représente la Connaissance, le serpent


vivificateur-inspirateur : à la fois médecin et devin, il contrôle les forces naturelles, équilibre
la démesure des forces qui nous agressent et qui s’insurgent contre notre esprit. Le serpent,
attribut de toutes les déesses mères Isis, Athena, Demeter, lové sur leur poitrine ou lové dans
son bras gauche replié comme on porte un enfant, représente l’alliance de cette force d’esprit
et des forces de la nature maîtrisée.

LE LAURIER DE LA PRUDENCE n’est pas celui du triomphe romain, il vient du rite


apollonien quand la Pythie rendait son oracle énigmatique et prudent, elle remettait au
consultant une branche de laurier. Le laurier, dont on mâchait la feuille, était censé donner le
début d’une clairvoyance oculaire.

LE MIROIR de la PRUDENCE réfléchit notre image et nous permet de voir au plus


profond de nous même, de sonder notre propre conscience et notre mémoire pour en tirer la
meilleure prise de position. Et plus loin, il nous sert de rétroviseur pour voir derrière nous, ce
qui nous est indispensable pour assurer notre survie, pour éviter la mort par imprudence
comme Pallas et pour surveiller l’au-delà de notre loge, bien couverte.

En F M La Prudence est mère de sûreté, vertu maçonnique qui a son signe manuel -
l’attouchement - et son signe vocal - « épeler » le mot de passe-, premières leçons de l’initiée.

En FM La Prudence aide à la vigilance doublée de la clairvoyance, elle permet à la C 


de regarder en elle et derrière elle. Ce reflet est l’image de notre réflexion et de notre propre
critique, la prudence est une prise de conscience orientée vers la dignité et l’équité pour
toujours mieux agir.

L’image dans le miroir reflète la manifestation de l’intelligence créatrice confrontée à la


dualité de l’identité et de la différence. Certains qualifie la Prudence de « connaissance
secrète » comme une intelligence occulte, d’autres y voit une addition d’intelligence et de
jugement.

LE COMPAS OUVERT de la PRUDENCE, en F M est un outil actif, un outil de


l’esprit, qui indique à la C :. son emprise sur la matière de la pierre cubique par la mesure de
l’écartement de ces branches et si, au deuxième degré, la C :.Prudente le reçoit fermé devant
son modèle, elle n’est plus tout à fait dans les ténèbres, elle saisit le dynamisme de la pensée
et poursuit sa tâche avec mesure, sincérité et discernement.

En F M, la Prudence dans le raisonnement permettra à la C de « vivre inspirée » face


aux agressions de la vie. La prudence amène à la prise de décision en maintenant l’équilibre
des forces qui nous entourent et qui nous oppressent. La prudence concerne l’action conforme
au bien de l’Homme au niveau de la cité et de l’humanité – elle est indispensable en politique
par exemple face aux médias qui nous inculquent des images déformées et qui nous font
croire à des libertés qui pourtant s’amenuisent de jour en jour, encadrées par une
déliquescence de textes légaux et de limites floues.

« Prudence » est un prélude à l’action, elle ne perd jamais de vue l’essentiel, l’essence du
Vrai, la disposition à faire le Bien. C’est une « vertu sans panache qui a plus de solidité que
d’éclat ».Rousseau.

Extrait du Recueil précieux de la maçonnerie adonhiramite de 1786, au Chapître des


Compagnons :
-         que doit-il observer ?
-         le silence, la prudence et la charité.

J’ai dit.
PLANCHE II
La prudence

Après avoir effectué 3 voyages, le second surveillant montre avec son épée le mot
PRUDENCE en lettre blanches situé à l’Orient. C’est à ce moment là que le Compagnon
découvre la 3ème Vertu du Maître. Le V\ M\ la présente alors ainsi : « Mon Frère, la
tempérance et l'amour de la justice ne suffisent pas au Maçon. La prudence lui est encore
nécessaire, pour agir et pour régler ses propres vertus. C'est par elle qu'il sait discerner le
but auquel il doit tendre, et qu'il découvre les moyens d'y parvenir ». Je vais partager mes
réflexions et mon analyse personnelle et des points communs que j’ai essayé de trouver entre
cette description du V\ M\ et les 7 leçons de la Prudence.

Mais avant cela, en introduction, je voudrais souligner l’union des 3 Vertus (3 en 1)


symbolisée par le chapeau qui est porté par le Maître et qui peut signifier la juste et bonne
réflexion. La tête est remise sur les épaules, c’est le rétablissement de l’Adhuc Stat et la sortie
de l’animalité. D’ailleurs la Prudence du latin prudentia signifiait au 13ème siècle
prévoyance, prévision, compétence et surtout sagesse. La Prudence vient du grec phronêsis
qui étymologiquement désigne l'acte de penser qui nous différencie de l’animal. La Prudence
concerne également la sagesse pratique, celle de l’expérience, de l’utile à l’Homme et la
connaissance du bien et du mal (en résumé le discernement) que nous allons voir. N’oublions
pas que la Prudence nous aide à combattre les vices et surtout les excès de nos propres vertus.
Les 3 coups mortels désignent les 3 passions les plus funestes : l’Envie (épreuve de l’Argent),
l’Avarice (épreuve du Fer) et l’Orgueil
(épreuve du Cuivre) que je rapprocherai aussi des 3 Maximes du Compagnon évoquées dans
les leçons de la Prudence.

Revenons aux 7 leçons de la Prudence qui sont données au Compagnon dans la chambre de
retraite. A ce moment-là, le Compagnon qui ne connait que les vertus de la Justice et de la
Tempérance ignore encore tout de la cérémonie de réception au grade de Maître. Il ne sait pas
encore que la Prudence est la nouvelle Vertu qui va lui être livrée pour l'aider à continuer le
perfectionnement de son âme pour devenir un nouvel homme plus spirituel, un Maître
accompli. Petite précision et rappel : Le compagnon travaille à devenir un homme sage en
apprenant à se connaitre et en voyageant du pilier de la Beauté à celui de la Sagesse ainsi que
nous l’enseigne la 1ière Maxime du Compagnon (épreuve de l’Argent). En effet, le Sage est
celui « qui se rend compte de tous ses pas, parce qu'il en connaît l'importance et le terme ».

Je constate après coup que j’ai regroupé les 7 leçons de la Prudence en 3 groupes : (1+2),
(3+4) et (5+6+7) me rappelant la batterie de 3 coups (o-o o) : 2 précipités et un détaché
pouvant évoquer aussi la Prudence de la réflexion avant d’agir. Je propose donc de regrouper
les leçons 1 et 2 :

1. Prévois ce que tu dois faire, et sois toujours prêt. Cette première leçon concerne l’Homme
prudent en action. Il doit choisir (discerner) ce qu’il doit faire. Il est prévoyant (Quoi et
Quand) et se donne les capacités (les moyens) d’agir. On peut rapprocher cette leçon de la
1ière Maxime du Compagnon (associée à l’Argent et l’Envie) que je viens déjà d’évoquer.
C’est le Maçon Sage qui se prépare toujours. Au second plan, j’ajouterais que l’ objectif de
ses actions est la recherche de la Lumière, de la Justice et de la Vérité. Et s’il fallait y associer
une autre passion à combattre je proposerais l’Avarice et l’épreuve du Fer pour me rappeler
que je n’agis pas que pour moi-même.
2. Ne sois ni lâche, ni timide, mais évite la présomption. Je perçois un complément de la
première règle, une qualification de l’action courageuse, persévérante et prudente. C’est une
évocation explicite de la vertu de la Tempérance (ni trop, ni trop peu), du combat de l’Orgueil
et l’épreuve du Cuivre au 2ème voyage du Compagnon. La 2ème Maxime évoque d’ailleurs
l’Homme bon juste et compatissant. Cette nature avec laquelle l’homme est souvent en
contradiction serait-elle la Sagesse ? J’ajouterais aussi cette question à me poser avant d’agir :
« Suis-je motivé par de bonnes intentions ? »

Je propose de regrouper les leçons 3 et 4 :

3. Ne tente jamais d’écarter seul les obstacles qui surpasseraient ton pouvoir, mais demande
les secours nécessaires. Il s’agit pour moi de la progression du Maçon combattant ses
passions et se prémunissant de la présomption. On doit demander humblement le secours de
la Providence, de nos Frères, de l’Ordre et de la religion surtout quand on croit savoir et
pouvoir seul. Le chemin initiant se parcourt avec l’aide des Frères, la fraternité en est aussi le
but. Aujourd’hui je peux rapprocher cette leçon de la première Maxime du Maître qui
concerne le risque à mesurer qui est pris lorsqu’on renvoie trop tôt notre guide croyant savoir
le chemin.

4. Examine attentivement les objets qui t’entourent, et ne crois pas que ceux qui ont le plus
d’attraits pour toi soient toujours les meilleurs. Cette 4ème règle complète pour moi la 3ème.
L’attrait et la tentation des objets convoitables, du monde matériel, des passions, des métaux
qui brillent et qui m’entourent me rappellent l’épreuve de l’Argent et le combat des passions
et surtout de l’Envie. Le Maçon Prudent ne doit pas se laisser guider par le désir des biens
matériels immédiats. Il doit apprendre à discerner le vrai bien (qui n’est pas le meilleur
plaisir) avec plus de perspectives. On ne s’est symboliquement pas encore débarrassé de
toutes nos passions (envie, avarice et orgueil) signifiées par les 3 Compagnons funestes qui
ont voulu voler le mot du grade de Maître par cupidité et par manque de Sagesse. Cette 4ième
leçon se rapproche aussi de la 2ième Maxime du grade de Compagnon car il est peut-être
dévié de son chemin par les passions et par les vertus déréglées : « L'homme est
naturellement bon, juste et compatissant. Pourquoi est-il si souvent en contradiction avec lui-
même ? Etudiez-en sérieusement la cause, Frère Apprenti, elle est bien importante à
découvrir ».

Pour moi les règles 5,6 et 7 vont ensemble.

5. Ne fais aucune entreprise sans connaître ce qu’il doit en résulter d’utile, et la possibilité
du succès. Dans cette 5ème leçon je perçois la volonté, la connaissance et le devoir qui est
d’être utile aux hommes dans l’action qui réussit. Le succès c’est de penser qu’on fait un pas
vers la lumière et par humilité on est jamais assuré de ce succès. Il s’agit de discernement, de
la quête de la Justice utile aux autres dans les choix et notamment, pour moi, du combat
contre l’Avarice.

6. Ne perds pas un instant de vue le but auquel tu dois tendre, afin de pouvoir rentrer dans le
chemin si tu venais à t’en écarter. Souvent en Maçonnerie on se demande « d’où je viens
(l’origine qui est divine, à l’Orient), qui je suis (notre nature qui est sage, au Midi) et où je
vais (le but pour un retour à la source, l’utilité et la bienveillance terrestre au Nord) ? ».
C’est un cycle de 3 questions sur lesquelles on revient sans cesse (boucle d’un cercle, aller-
retour, mouvement solaire contra-solaire, retour à l’origine). Cette 6ème leçon indique que
mon But est de chercher, de cheminer, de tendre vers la Lumière désirée. Le but est le
chemin, le chemin est initiant. Il faut pour cela que je me dépouille de mes métaux, d’où cette
lutte contre mes passions. Je cherche à être plutôt que de paraître et d’avoir. En envisageant
ce but, le Compagnon en Chambre de retraite est invité par cette 6ieme leçon de la Prudence
à utiliser les vertus de la Justice et de la Tempérance pour redresser ce qui est tordu. Ceci est
une allusion à Dirigit Obliqua. Il se réoriente en suivant son guide qui lui a été signifié par
l’étoile flamboyante au grade de Compagnon. Est-ce qu’au grade de Maître, ce guide serait le
Verbe incarné, l’étincelle divine si intime ?

7. Marche avec constance et fermeté, mais surtout ne recule pas lorsque les forces te
manquent pour avancer. Dans le chemin maçonnique, le Maçon Prudent doit être déterminé
et courageux. Cette 7ème leçon me rappelle l’épreuve du Fer qui rouille lorsqu’il est
abandonné à lui-même et la 3ème Maxime du Compagnon évoquant la persévérance, la
volonté et le courage qu’il faut pour rester dans le chemin de la vertu et de la recherche de la
Vérité. La 3ème Maxime du grade de Compagnon dit : « Celui qui, étant une fois entré dans
le chemin de la vertu et de la vérité, n'a pas le courage d'y persévérer, est cent fois plus à
plaindre qu'il n'était auparavant ».

Voici donc un assemblage possible des 7 leçons de la Prudence en 3 parties : Le Maçon sage
et prévoyant qui passe à l’action Juste doit être Tempérant et doit éviter la présomption (1+2).
Humblement, il doit éviter les métaux qui brillent et l’aveuglent, les passions qui le tentent
(diversion) et demander secours à l’Ordre et à la Providence. (3+4). Son but est de chercher la
Lumière, de persévérer et de tendre vers le Juste et l’utile. Grâce à la connaissance (et
l’expérience), il doit discerner le vrai Bien sans s’en écarter. Il doit progresser en combattant
les passions et en se corrigeant courageusement(5+6+7).

Les 3 voyages et les 3 Maximes au grade de Maître évoquent en moi fortement la Prudence
en symbolisant peut-être la chute Orient/Midi/Nord, me rappelant les causes de la
dégradation de l’Homme. Il nous faut tuer le Viel Homme par la mort symbolique de nos
métaux signifiée par la putréfaction dans la cérémonie :

Orient : On ne s’écarte pas de son chemin initiant si on ne renvoie pas son guide.

Maxime#1. Celui qui voyage dans une terre étrangère n'est jamais plus près de s'égarer que
lorsqu'il renvoie son guide, croyant savoir le chemin.

Midi : On progresse vers la Lumière si on s’étudie soi-même, si on est conscient de son


ignorance et si on demande le secours de l’Ordre.

Maxime#2. Heureux celui qui, s'étant bien étudié lui-même, a pu connaître ses défauts,
apercevoir son ignorance, et sentir qu'il a besoin de secours ; car il a déjà fait le premier pas
vers la lumière.

Nord : On est Sage si on cherche Justement, si on demande Prudemment avec obéissance et si


on frappe avec foi. La bienfaisance se pratique dans ce passage sur Terre ; c'est ce qui nous
rend utile envers les autres hommes. C’est ce qu’on doit prévoir de faire et être toujours prêt à
accomplir. C’est aussi ce qui résume nos objectifs unissant les 3 vertus et le cycle des 3 états
de cherchant, persévérant et souffrant. 3 en 1.

Maxime#3. Chercher avec un coeur droit, demander avec résignation et discernement, et


frapper avec confiance et persévérance, telle est la clé de la science du sage.

Pour conclure plus personnellement je me suis demandé, comment puis-je, en toute humilité,
réfléchir avec Justice et Tempérance pour agir avec Prudence ?
En agissant ou en prenant la parole, j’apprends à discerner les bonnes pensées, paroles et
actions par l’expérience et les résultats obtenus. Je suis attentif au chemin maçonnique que je
parcours depuis ma réception. J’effectue constamment et sans concession un examen de
conscience de mes véritables motifs en cherchant à éviter les passions comme l’envie,
l’orgueil et la jalousie. Ce n’est pas facile, je peux me tromper en croyant agir sagement. Je
peux ignorer que je suis en fait lâche, timide ou présomptueux en croyant être Tempérant. Je
prends les leçons de mes erreurs, j’acquiers de la sagesse par la pratique. Je demande secours
auprès de l’Ordre, des mes FF et au GADLU qui me font sentir au fond de moi ce qui est
Juste, ce qui est utile, bien ou mal. Ainsi j’apprends progressivement à agir utilement au bon
moment et à pouvoir instruire un jour avec Justesse, fermeté et fraternité. Je deviens
prévoyant en devenant capable de réfléchir à l’avance aux conséquences de mes actes. Avant
d’agir j’apprends à me demander si j’ai vraiment la capacité de faire ce que je veux
entreprendre, si je suis motivé par de bonnes intentions. Humblement je me demande si je
crois bien faire ou si je ne me trompe pas moi-même. Le doute, l’humilité et la tolérance
renforcent ma Prudence. En réfléchissant ainsi je peux me garder de la témérité. La
tempérance dans l’action et son résultat m’indique si je suis trop inactif ou trop
présomptueux, la Prudence est une vertu permettant de tendre vers un Bien plus véritable. Si
je maîtrise mes instincts, si je me défie de moi-même et si je cherche à me corriger j’avance
dans la vertu de la Prudence.
Planche III
La prudence
25 Mars 2014 , Rédigé par X Publié dans #Planches

Après avoir effectué 3 voyages, le second surveillant montre avec son épée le mot
PRUDENCE en lettre blanches situé à l’Orient. C’est à ce moment là que le Compagnon
découvre la 3ème Vertu du Maître. Le V\ M\ la présente alors ainsi : « Mon Frère, la
tempérance et l'amour de la justice ne suffisent pas au Maçon. La prudence lui est encore
nécessaire, pour agir et pour régler ses propres vertus. C'est par elle qu'il sait discerner le but
auquel il doit tendre, et qu'il découvre les moyens d'y parvenir ». Je vais partager mes
réflexions et mon analyse personnelle et des points communs que j’ai essayé de trouver
entre cette description du V\ M\ et les 7 leçons de la Prudence.

Mais avant cela, en introduction, je voudrais souligner l’union des 3 Vertus (3 en 1)


symbolisée par le chapeau qui est porté par le Maître et qui peut signifier la juste et bonne
réflexion. La tête est remise sur les épaules, c’est le rétablissement de l’Adhuc Stat et la
sortie de l’animalité. D’ailleurs la Prudence du latin prudentia signifiait au 13ème siècle
prévoyance, prévision, compétence et surtout sagesse. La Prudence vient du grec phronêsis
qui étymologiquement désigne l'acte de penser qui nous différencie de l’animal. La
Prudence concerne également la sagesse pratique, celle de l’expérience, de l’utile à
l’Homme et la connaissance du bien et du mal (en résumé le discernement) que nous allons
voir. N’oublions pas que la Prudence nous aide à combattre les vices et surtout les excès de
nos propres vertus. Les 3 coups mortels désignent les 3 passions les plus funestes : l’Envie
(épreuve de l’Argent), l’Avarice (épreuve du Fer) et l’Orgueil
(épreuve du Cuivre) que je rapprocherai aussi des 3 Maximes du Compagnon évoquées dans
les leçons de la Prudence.

Revenons aux 7 leçons de la Prudence qui sont données au Compagnon dans la chambre de
retraite. A ce moment-là, le Compagnon qui ne connait que les vertus de la Justice et de la
Tempérance ignore encore tout de la cérémonie de réception au grade de Maître. Il ne sait
pas encore que la Prudence est la nouvelle Vertu qui va lui être livrée pour l'aider à
continuer le perfectionnement de son âme pour devenir un nouvel homme plus spirituel, un
Maître accompli. Petite précision et rappel : Le compagnon travaille à devenir un homme
sage en apprenant à se connaitre et en voyageant du pilier de la Beauté à celui de la Sagesse
ainsi que nous l’enseigne la 1ière Maxime du Compagnon (épreuve de l’Argent). En effet, le
Sage est celui « qui se rend compte de tous ses pas, parce qu'il en connaît l'importance et le
terme ».

Je constate après coup que j’ai regroupé les 7 leçons de la Prudence en 3 groupes : (1+2),
(3+4) et (5+6+7) me rappelant la batterie de 3 coups (o-o o) : 2 précipités et un détaché
pouvant évoquer aussi la Prudence de la réflexion avant d’agir. Je propose donc de
regrouper les leçons 1 et 2 :

1. Prévois ce que tu dois faire, et sois toujours prêt. Cette première leçon concerne l’Homme
prudent en action. Il doit choisir (discerner) ce qu’il doit faire. Il est prévoyant (Quoi et
Quand) et se donne les capacités (les moyens) d’agir. On peut rapprocher cette leçon de la
1ière Maxime du Compagnon (associée à l’Argent et l’Envie) que je viens déjà d’évoquer.
C’est le Maçon Sage qui se prépare toujours. Au second plan, j’ajouterais que l’ objectif de
ses actions est la recherche de la Lumière, de la Justice et de la Vérité. Et s’il fallait y associer
une autre passion à combattre je proposerais l’Avarice et l’épreuve du Fer pour me rappeler
que je n’agis pas que pour moi-même.

2. Ne sois ni lâche, ni timide, mais évite la présomption. Je perçois un complément de la


première règle, une qualification de l’action courageuse, persévérante et prudente. C’est
une évocation explicite de la vertu de la Tempérance (ni trop, ni trop peu), du combat de
l’Orgueil et l’épreuve du Cuivre au 2ème voyage du Compagnon. La 2ème Maxime évoque
d’ailleurs l’Homme bon juste et compatissant. Cette nature avec laquelle l’homme est
souvent en contradiction serait-elle la Sagesse ? J’ajouterais aussi cette question à me poser
avant d’agir : « Suis-je motivé par de bonnes intentions ? »

Je propose de regrouper les leçons 3 et 4 :

3. Ne tente jamais d’écarter seul les obstacles qui surpasseraient ton pouvoir, mais demande
les secours nécessaires. Il s’agit pour moi de la progression du Maçon combattant ses
passions et se prémunissant de la présomption. On doit demander humblement le secours
de la Providence, de nos Frères, de l’Ordre et de la religion surtout quand on croit savoir et
pouvoir seul. Le chemin initiant se parcourt avec l’aide des Frères, la fraternité en est aussi
le but. Aujourd’hui je peux rapprocher cette leçon de la première Maxime du Maître qui
concerne le risque à mesurer qui est pris lorsqu’on renvoie trop tôt notre guide croyant
savoir le chemin.

4. Examine attentivement les objets qui t’entourent, et ne crois pas que ceux qui ont le plus
d’attraits pour toi soient toujours les meilleurs. Cette 4ème règle complète pour moi la
3ème. L’attrait et la tentation des objets convoitables, du monde matériel, des passions, des
métaux qui brillent et qui m’entourent me rappellent l’épreuve de l’Argent et le combat des
passions et surtout de l’Envie. Le Maçon Prudent ne doit pas se laisser guider par le désir
des biens matériels immédiats. Il doit apprendre à discerner le vrai bien (qui n’est pas le
meilleur plaisir) avec plus de perspectives. On ne s’est symboliquement pas encore
débarrassé de toutes nos passions (envie, avarice et orgueil) signifiées par les 3
Compagnons funestes qui ont voulu voler le mot du grade de Maître par cupidité et par
manque de Sagesse. Cette 4ième leçon se rapproche aussi de la 2ième Maxime du grade de
Compagnon car il est peut-être dévié de son chemin par les passions et par les vertus
déréglées : « L'homme est naturellement bon, juste et compatissant. Pourquoi est-il si
souvent en contradiction avec lui-même ? Etudiez-en sérieusement la cause, Frère Apprenti,
elle est bien importante à découvrir ».

Pour moi les règles 5,6 et 7 vont ensemble.

5. Ne fais aucune entreprise sans connaître ce qu’il doit en résulter d’utile, et la possibilité du
succès. Dans cette 5ème leçon je perçois la volonté, la connaissance et le devoir qui est
d’être utile aux hommes dans l’action qui réussit. Le succès c’est de penser qu’on fait un pas
vers la lumière et par humilité on est jamais assuré de ce succès. Il s’agit de discernement,
de la quête de la Justice utile aux autres dans les choix et notamment, pour moi, du combat
contre l’Avarice.
6. Ne perds pas un instant de vue le but auquel tu dois tendre, afin de pouvoir rentrer dans le
chemin si tu venais à t’en écarter. Souvent en Maçonnerie on se demande « d’où je viens
(l’origine qui est divine, à l’Orient), qui je suis (notre nature qui est sage, au Midi) et où je
vais (le but pour un retour à la source, l’utilité et la bienveillance terrestre au Nord) ? ». C’est
un cycle de 3 questions sur lesquelles on revient sans cesse (boucle d’un cercle, aller-retour,
mouvement solaire contra-solaire, retour à l’origine). Cette 6ème leçon indique que mon
But est de chercher, de cheminer, de tendre vers la Lumière désirée. Le but est le chemin, le
chemin est initiant. Il faut pour cela que je me dépouille de mes métaux, d’où cette lutte
contre mes passions. Je cherche à être plutôt que de paraître et d’avoir. En envisageant ce
but, le Compagnon en Chambre de retraite est invité par cette 6ieme leçon de la Prudence à
utiliser les vertus de la Justice et de la Tempérance pour redresser ce qui est tordu. Ceci est
une allusion à Dirigit Obliqua. Il se réoriente en suivant son guide qui lui a été signifié par
l’étoile flamboyante au grade de Compagnon. Est-ce qu’au grade de Maître, ce guide serait
le Verbe incarné, l’étincelle divine si intime ?

7. Marche avec constance et fermeté, mais surtout ne recule pas lorsque les forces te
manquent pour avancer. Dans le chemin maçonnique, le Maçon Prudent doit être
déterminé et courageux. Cette 7ème leçon me rappelle l’épreuve du Fer qui rouille lorsqu’il
est abandonné à lui-même et la 3ème Maxime du Compagnon évoquant la persévérance, la
volonté et le courage qu’il faut pour rester dans le chemin de la vertu et de la recherche de
la Vérité. La 3ème Maxime du grade de Compagnon dit : « Celui qui, étant une fois entré
dans le chemin de la vertu et de la vérité, n'a pas le courage d'y persévérer, est cent fois plus
à plaindre qu'il n'était auparavant ».

Voici donc un assemblage possible des 7 leçons de la Prudence en 3 parties : Le Maçon sage
et prévoyant qui passe à l’action Juste doit être Tempérant et doit éviter la présomption
(1+2). Humblement, il doit éviter les métaux qui brillent et l’aveuglent, les passions qui le
tentent (diversion) et demander secours à l’Ordre et à la Providence. (3+4). Son but est de
chercher la Lumière, de persévérer et de tendre vers le Juste et l’utile. Grâce à la
connaissance (et l’expérience), il doit discerner le vrai Bien sans s’en écarter. Il doit
progresser en combattant les passions et en se corrigeant courageusement(5+6+7).

Les 3 voyages et les 3 Maximes au grade de Maître évoquent en moi fortement la Prudence
en symbolisant peut-être la chute Orient/Midi/Nord, me rappelant les causes de la
dégradation de l’Homme. Il nous faut tuer le Viel Homme par la mort symbolique de nos
métaux signifiée par la putréfaction dans la cérémonie :

Orient : On ne s’écarte pas de son chemin initiant si on ne renvoie pas son guide.

Maxime1. Celui qui voyage dans une terre étrangère n'est jamais plus près de s'égarer que
lorsqu'il renvoie son guide, croyant savoir le chemin.

Midi : On progresse vers la Lumière si on s’étudie soi-même, si on est conscient de son


ignorance et si on demande le secours de l’Ordre.

Maxime2. Heureux celui qui, s'étant bien étudié lui-même, a pu connaître ses défauts,
apercevoir son ignorance, et sentir qu'il a besoin de secours ; car il a déjà fait le premier
pas vers la lumière.

Nord : On est Sage si on cherche Justement, si on demande Prudemment avec obéissance et


si on frappe avec foi. La bienfaisance se pratique dans ce passage sur Terre ; c'est ce qui
nous rend utile envers les autres hommes. C’est ce qu’on doit prévoir de faire et être
toujours prêt à accomplir. C’est aussi ce qui résume nos objectifs unissant les 3 vertus et le
cycle des 3 états de cherchant, persévérant et souffrant. 3 en 1.

Maxime3. Chercher avec un coeur droit, demander avec résignation et discernement, et


frapper avec confiance et persévérance, telle est la clé de la science du sage.

Pour conclure plus personnellement je me suis demandé, comment puis-je, en toute


humilité, réfléchir avec Justice et Tempérance pour agir avec Prudence ?

En agissant ou en prenant la parole, j’apprends à discerner les bonnes pensées, paroles et


actions par l’expérience et les résultats obtenus. Je suis attentif au chemin maçonnique que
je parcours depuis ma réception. J’effectue constamment et sans concession un examen de
conscience de mes véritables motifs en cherchant à éviter les passions comme l’envie,
l’orgueil et la jalousie. Ce n’est pas facile, je peux me tromper en croyant agir sagement. Je
peux ignorer que je suis en fait lâche, timide ou présomptueux en croyant être Tempérant.
Je prends les leçons de mes erreurs, j’acquiers de la sagesse par la pratique. Je demande
secours auprès de l’Ordre, des mes FF et au GADLU qui me font sentir au fond de moi ce qui
est Juste, ce qui est utile, bien ou mal. Ainsi j’apprends progressivement à agir utilement au
bon moment et à pouvoir instruire un jour avec Justesse, fermeté et fraternité. Je deviens
prévoyant en devenant capable de réfléchir à l’avance aux conséquences de mes actes.
Avant d’agir j’apprends à me demander si j’ai vraiment la capacité de faire ce que je veux
entreprendre, si je suis motivé par de bonnes intentions. Humblement je me demande si je
crois bien faire ou si je ne me trompe pas moi-même. Le doute, l’humilité et la tolérance
renforcent ma Prudence. En réfléchissant ainsi je peux me garder de la témérité. La
tempérance dans l’action et son résultat m’indique si je suis trop inactif ou trop
présomptueux, la Prudence est une vertu permettant de tendre vers un Bien plus véritable.
Si je maîtrise mes instincts, si je me défie de moi-même et si je cherche à me corriger
j’avance dans la vertu de la Prudence.

Source : www.ledifice.net

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