Gestion de Production
Gestion de Production
Gestion de Production
SOMMAIRE
1
A. PRESENTATION GENERALE DE LA GESTION DE PRODUCTION
1. Définitions
Le système de production.
2. Typologie de la production
2
Lancements répétitifs Lancements non-répétitifs
Moteur de fusée Travaux publics
Production unitaire
Réacteur de centrale nucléaire Moules pour presse
Petites et moyennes
Outillage Sous-traitance
séries
Electroménager
Grandes séries Journaux
Automobile
i. La production unitaire
Il s’agit de la fabrication d’un produit unique. Il est rare de constater la fabrication double du
même produit. Ce type de production fait toujours l’objet d’un grand projet.
La production en grande série est quant à elle le fait d’un vaste marché de
consommation ; généralement caractérisé par une demande très élevée.
Cette notion correspond à un système dans lequel la production est lancée aussitôt
que les matières premières sont disponibles, sans se préoccuper de l’existence de
commandes ou des possibilités de ventes. C'est la disponibilité des composants
venant de l'amont qui déclenche l'étape suivante de fabrication. Tous les produits
finis sont destinée ensuite au stockage.
3
Le flux est dit tendu quand une production peut directement être livrée sur le lieu de
consommation sans constituer de stock. Les stocks sont minimisés car les quantités
produites correspondent au plus juste à la demande client.
i. La production continue
3. Organisation de la production
Le produit a une position fixe et ce sont les opérateurs qui se déplacent sur le lieu de
travail. Cette implantation est caractéristique de la fabrication de produits de taille ou
de poids important (aéronautique, construction navale…) et d’ouvrages d’art
(bâtiment, génie civil…).
4
Implantation d’atelier en position fixe.
Dans ce type, appelé aussi implantation en sections homogènes, on regroupe dans un même
atelier les machines qui ont les mêmes fonctions ou utilisent les mêmes techniques.
Les avantages sont la flexibilité car l’implantation est indépendante des gammes de
fabrication, et le regroupement du personnel travaillant dans un même secteur.
Par contre, les flux sont souvent complexes, et les en-cours et délais de production importants.
En effet, le produit circule entre tous ces regroupements de machines en fonction de
son processus d’élaboration. Il est possible, alors, d’être conduit à traverser toute
l’usine pour amener les pièces du magasin au lieu de production. Il en résulte des
délais de transfert importants et donc un gaspillage de temps.
Implantation en processus
Les machines sont placées en ligne dans l’ordre de la gamme de fabrication. Il n’y a donc pas
de points de rebroussement et les flux sont faciles à identifier. En revanche la flexibilité de ce
type d’implantation est quasiment nulle.
5
Implantation d’atelier en lignes de fabrication.
Il s’agit d’un compromis entre la ligne et l’implantation processus : on constitue des cellules
ou îlots de production, sortes de petits ateliers spécialisés pour réaliser entièrement un
ensemble de pièces. Dans les processus discontinus, cette implantation offre l’avantage de
réduire notablement les stocks et les délais.
6
différentes unités. Il indique la succession des tâches à réaliser en un temps
minimum.
• Les services de production ou ateliers : assurent la transformation des
matières premières en produits finis en respectant les consignes et
l’ordonnancement des services précédents.
a) Articles
i. Définition
Les données liées aux articles constituent la base de tout le système de gestion de
production et le fichier "Articles" est le premier à construire.
b) La codification
La plupart des entreprises manipulent des milliers d’articles, une identification sous
forme de code est alors indispensable.
Ce système de codification doit alors répondre à 3 objectifs :
- Etre sans ambiguïté : chaque article doit avoir une et une seule référence.
- Etre homogène : même nombre de caractères
- Etre capable d’accompagner l’évolution de l’entreprise dans le temps
(augmentation du nombre d’articles à gérer par exemple).
7
• Les systèmes séquentiels : le code est un nombre donné sans signification
particulière de façon chronologique ou aléatoire.
• Les systèmes analytiques : où chaque partie du code permet de décrire les
caractéristiques de l’article.
• Les codes mixtes : composés de parties significatives et de parties
séquentielles.
c) Les nomenclatures
Une nomenclature est une liste hiérarchisée et quantifiée des articles entrant dans la
composition d’un article-parent. L’article-parent est le composé, les autres étant les
composants. On appelle lien de nomenclature, l’ensemble composé-composant
(figure 7). Chaque lien est caractérisé par un coefficient indiquant la quantité de
composant dans le composé. Ce coefficient peut être entier ou non (0,12 m ou 2,430
kg). Une nomenclature est ainsi un ensemble de liens.
Lien de nomenclature
8
Vue éclatée d’une valise
9
Une nomenclature comprend plusieurs niveaux. Par convention, on attribue aux
produits finis le niveau 0. À chaque décomposition, on passe du niveau n au niveau n
+ 1. Le tableau présenté en figure 9 explicite les niveaux de la valise considérée.
Niveau 0 Valise
Niveau 1 Partie inférieure, axe, partie supérieure
Niveau 2 Fermeture, poignée, coque inférieure, barre, ferrure,
coque supérieure
Niveau 3 Plastique noir, plastique gris, tôle
d) Gammes opératoires
Remarque :
La durée globale d'une gamme est généralement supérieure à la somme des durées
des opérations car il peut y avoir eut des temps de transfert et d'attente.
10
B- LES METHODES DE GESTION DE PRODUCTION
1. Historique
Ces deux types de demandes exigent un traitement totalement différent exprimé par
le principe d’Orlicky :
Les besoins indépendants ne peuvent être qu’estimés par des prévisions, alors
que les besoins dépendants peuvent et doivent être calculés.
➤ MRP2 – 1979
Dans MRP2, également appelée « management des ressources de production », c’est
l’intégration de la planification financière et comptable. Celle-ci est réalisée grâce à une
boucle de validation des priorités de fabrication.
MRP2 permet de répondre donc à :
• Avec quelle priorité ?
• À quel prix ?
11
Pour atteindre ces objectifs, le MRP suit un schéma général qui se présente comme suit :
- Niveau 1 : Le plan industriel et commercial: le PIC.
- Niveau 2 : Le plan directeur de production : le PDP.
- Niveau 3 : Le calcul des besoins en composants : le CBC.
Conçu au niveau stratégique de l’entreprise, le PIC est une représentation future des
activités de production et vente des produits fabriqués. Il permet de prévoir sur un
horizon de deux à trois ans l’évolution du marché et donc de la demande.
Le PIC traite les produits par familles et non pas individuellement ou par références
finales. Il sert à :
• Effectuer les prévisions de vente par famille de produit ;
• Intégrer les nouvelles opportunités commerciales détectées grâce aux études
de marché (conquête d’un nouveau marché, lancement de nouveau
produits…) ;
• Etudier l’évolution des ressources d’approvisionnement, de transport, de
production, de stockage… et évaluer les besoins matériels, humains et
financiers;
• Planifier les investissements futurs
Calcul du stock au mois de mars (fin mars les valeurs de production et de vente sont
connues).
stock mars = stock fév. + production mars – ventes mars
=420 + 980-1020 = 380
Il sert d'interface entre le PIC et le calcul des besoins et permet de définir pour la production
le besoin en produits réels finis (et non plus en famille de produits).
12
A partir du PDP on peut ensuite décliner grâce aux nomenclatures les besoins en composants
en utilisant le calcul des besoins.
Alors que le PIC a des périodes mensuelles voir trimestrielles, le PDP est plutôt de l'ordre de
la semaine voire de la journée,
b) Elaboration du PDP
Les données :
Les données nécessaires à l’élaboration du PDP sont les suivantes :
• Les prévisions de ventes ;
• Les commandes fermes des clients : ce sont des commandes reçues et
formellement enregistrées par l’entreprise ;
• Données complémentaires (quantité disponible en stock avant le début de
l’horizon ferme, valeur du stock de sécurité, taille du lot économique de
production, délai d’obtention du lot)
Le calcul commence par la détermination du stock de départ. Il est égal au stock réel
de départ déduit du stock de sécurité fixé pour le produit fini :
13
d) Calcul du disponible à vendre
Le DAV est une indication très utile pour le service commercial, car il renseigne sur la
quantité réelle de produits immédiatement disponibles pour la vente, sans modifier
l’échéancier des quantités à produire donné par le PDP ; donc sans aucune incidence sur les
délais et la capacité de production.
Le DAV est à déterminer chaque fois d’une arrivée d’un lot de produits finis est pévue par la
ligne PDPfin. L’intervalle de temps compris entre 2 arrivées successives de lots peut
comprendre une ou plusieurs périodes du PDP.
- Périodes suivantes(n) :
Pour les périodes suivantes, il faut tenir compte uniquement de la valeur du PDPfin, car la
valeur du stock prévisionnel en période n+x ne peut être connue, tant que des ventes peuvent
être effectuées.
e) Exemple de PDP
1 2 3 4 5 6 7
Prévisions 10 40 60 80 90 100 100
des Ventes
Commandes 70 40 30 10 4
Clients
Stock
Prévisionnel
PDP fin
PDP début
Zone ferme
14
Explication du tableau :
• Il démarre à la date du jour
• Il nous reste un stock de départ de 250 mais comme il existe un stock de sécurité de 10, le
stock prévisionnel est donc :
250 – 10 = 240
• Pour obtenir le stock prévisionnel en fin de période 1 :
240 – 10 (prévisions de ventes) – 70 (commandes clients) = 160
• Lorsque l'on arrive à la période 3 :
80 – 60 –30 = - 10
On arrive donc à un manque, il faut donc absolument produire. Comme les lots de production
sont de deux cents pièces le PDP (de fin) sera donc de 200 en semaine 3 mais comme le délai
d'obtention est de 1 semaine le PDP de début se trouvera en semaine 2.
Il reste donc en semaine 3 comme stock prévisionnel :
200(PDP) -10 =190
Remarques :
• Tous les calculs effectués dans la zone ferme ne sont pas modifiables
par le logiciel (mais uniquement par le gestionnaire).
Par exemple, les produits qui sont à l'emballage peuvent être considérés comme dans la zone
ferme, et il ne serait pas logique de refuser leur ordre de lancement alors qu'ils sont quasiment
terminés.
• Les prévisions des ventes sont obtenues grâce à la décomposition de
la répartition globale obtenue avec le PIC (décomposition des familles par produits et par
période du PDP).
• Les commandes clients ont tendance à diminuer lorsqu'on s'éloigne de
la date du jour. De plus, il est à noter qu'elles vont "consommer" les prévisions des ventes.
C'est-à-dire que lorsque l'on va enregistrer une commande client, la prévision de vente va
diminuer.
1 2 3 4 5 6 7
Prévisions
10 40 60 80 90 100 100
des Ventes
Commandes
70 40 30 10 4
Clients
Stock
160 80 190 100 6 106 6
Prévisionnel
PDP fin 200 200
PDP début 200
Disponible
140 156 200
à Vendre
15
DAV(0) = SP(0) + SS(0) + PDP(0) – CC(1) – CC(2)
DAV(0) = 240 + 10 + 0 – 70 – 40 = 140
Pour S3 :
DAV(3) = PDPfin(3) – CC(3)- CC(4)- CC(5)
DAV(3) = 200 – 30 – 10 – 4 = 156
Pour S6 :
il n'y a pas de commandes clients :
DAV(6) = PDPfin(6) = 200
Exemple :
Besoins indépendants Besoins dépendants
Lave-linge Tôle
Moteur
Tambour
Programmateur
……
L’échéancier des quantités à produire de chaque produit fini, défini par le PDP validé,
constitue le point de départ du CBC.
Les besoins nets pour chaque composant sont ensuite calculés en fonction des
données complémentaires suivantes :
- Nomenclature des produits ;
- Quantité du composant disponible en stock ;
- Quantité du composant disponible en en-cours (réception attendue) ;
- Les délais d’obtention (approvisionnement, fabrication, assemblage) ;
- Taille des lots d’approvisionnement (lot économique) ;
- Taille des lots de fabrication (lot économique).
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Ces différents résultats constituent des ordres de fabrication, OF, et des ordres
d’achat, OA, proposés.
L’échéancier du calcul des besoins de chaque article géré est la forme d’un tableau,
représenté à la figure ci-dessous. Les colonnes correspondent aux périodes
successives à partir de la date actuelle. La valeur de la période dépend du délai de
production dans le processus considéré ; elle est couramment d’une semaine mais
peut être d’un jour. L’horizon de planification correspond au nombre de périodes pour
lesquelles on effectue le calcul des besoins.
Article S 1 2 3 4 5
Besoins bruts 500 500 500 250
Ordres lancés
Stocks prévisionnels 150
Besoins nets
Fin
Ordres proposés
Début 500
Message : Lancer 500 S en période 1
Echéancier du calcul des besoins nets
Dans les colonnes, toutes les valeurs sont valables en début de période, sauf le
stock prévisionnel : les « besoins bruts » doivent être satisfaits en début de période,
les « ordres lancés » (en attente de production ou achats en cours de livraison) sont
disponibles en début de période, les « ordres proposés » ont des dates de « début »
et « fin » en début de période, et en revanche les « stocks prévisionnels » donnent la
valeur en fin de période. Un tel tableau va permettre d’effectuer le calcul en se
plaçant au début de la première période.
• Le stock de départ (St = 150) qui est le stock réel d’articles au moment du calcul.
Avec les conventions indiquées, nous plaçons le stock actuel dans la case située à
gauche de la première période, sur la ligne stock prévisionnel.
• La taille de lot (L = 500) précisant le groupement des articles d’un ordre (besoins
nets, c’est-à-dire quantité exactement nécessaire, quantité fixe comme une quantité
économique, multiple d’une quantité.
.
• Le délai (D = 2) d’obtention de l’article, exprimé en nombre de périodes, donnant le
délai de production ou le délai de livraison de cet article. Il servira au décalage entre
les dates début et fin d’un ordre.
17
Les lignes du tableau donnent successivement :
• Le stock prévisionnel (SP = 150) qui est le stock attendu après les transactions
réalisées au cours de la période donnée. En effet, les ordres lancés et les ordres
proposés (fin) alimentent le stock tandis que les besoins bruts le font décroître.
• Les ordres proposés (OP = 500 en colonne 3) qui sont les ordres suggérés par le
système pour satisfaire les besoins à la date de fin. La ligne début indique le
lancement proposé de l’ordre en tenant compte du délai (D) d’obtention de l’article (la
date début de l’OP donné en exemple est en période 3 – D = 3 – 2 = 1).
18
Le tableau ci-dessous détaille le mécanisme du calcul des besoins nets pour l’article
PF. Les besoins bruts proviennent du programme directeur de production.
D’après la nomenclature du produit PF, pour commencer à produire un article PF, il faut
disposer de deux articles S. Il en résulte que, en début des périodes 2, 3 et 4, les ordres
proposés pour PF créent les besoins bruts de l’article S :
19
BB2 = BB3 = BB4 = 2 × 250 = 500 (tableau 7.9).
Puis, le même mécanisme que précédemment évalue les besoins nets en article S et place des
ordres proposés. Remarquons simplement que la période 1 a un besoin brut nul et qu’en
période 2 un ordre lancé est attendu (ce dernier a normalement été lancé dans la période qui
précède la période actuelle avec un délai de 2 et sera disponible en début de période 2).
BN2 = BB2 – SP1 – OL2 = 500 – 150 – 500 = – 150 <0 donc BN2 = 0
SP2 = SP1+ OL1 – BB2 = 150 + 500 – 500 = 150
Les besoins bruts en article M (tableau 7.10) sont entraînés par les ordres proposés
de S : BB1 = BB2 = 0,5 × 500 = 250.
Le calcul des besoins de l’article M se déroule encore de la même façon avec
notamment un ordre d’achat attendu en période 2 (normalement lancé il y a 2
périodes).
Nous constatons ici que le stock initial et cette réception attendue suffisent pour
assurer les besoins des 5 périodes étudiées sans aucun ordre proposé.
20
Ordres proposés S Début
St= 300 ; L=200, D=3
Article S 1 2 3 4 5
Besoins bruts 250 250
Ordres lancés
Stocks prévisionnels 300
Besoins nets
Fin
Ordres proposés
Début
Prenons le cas d’un composant P utilisé dans les produits finis PF1 et PF2, avec
respectivement les coefficients 1 et 3.
Le calcul des besoins correspondant figure aux tableaux ci-dessous et. Remarquons
simplement que le besoin brut de P est la somme du besoin généré par PF1 et PF2. Ainsi,
BB2 = 1 × 250 + 3 × 200 = 850.
Article PF1 1 2 3 4 5
Besoins bruts 100 150 150 200 250
Ordres lancés
Stocks prévisionnels 300
Besoins nets
Fin
Ordres proposés
Début
21
Article PF2 1 2 3 4 5
Besoins bruts 100 100
Ordres lancés
Stocks prévisionnels 150
Besoins nets
Fin
Ordres proposés
Début
Article P 1 2 3 4 5
Besoins bruts 850 250 250
Ordres lancés
Stocks prévisionnels 300
Besoins nets
Fin
Ordres proposés
Début
22
St= 450 ; L=400, D=1
Article A 1 2 3 4 5
Besoins bruts 200 200 200 200 200
Ordres lancés
Stocks prévisionnels 450
Besoins nets
Fin
Ordres proposés
Début
Article C 1 2 3 4 5
Besoins bruts 800 800
Ordres lancés
Stocks prévisionnels 850
Besoins nets
Fin
Ordres proposés
Début
23
C- LES TECHNIQUES D’ORDONNANCEMENT DES
TACHES SUR DES MACHINES
1. Introduction
Dans les ateliers spécialisés, lorsque l’ensemble des équipements nécessaires pour
assurer une fonction déterminée sont rassemblés dans un même atelier, le problème
de gestion quotidienne est de déterminer l’ordre d’exécution d’un certain nombre de
tâches, la réalisation d’une tâche nécessitant le passage sur une ou plusieurs
machines.
2. Algorithmes d'ordonnancement
24
La règle du temps opératoire minimum permet de définir l'ordre de passage des
pièces sur la machine en minimisant la durée moyenne de fin de réalisation des
phases constituant la file d'attente. Il s’agit donc d’exécuter les taches par ordre
croissant de durée :
t1 ≤ t2 ≤ . . . ≤ tj ≤ . . . ≤ tm
La date de fin de réalisation d’une pièce est la somme des dates de fin de réalisation
de cette pièce avec ceux des pièces précédentes.
Exemple :
5 pièces repérées de 1 à 5 avec un temps opératoire et un délai de réalisation.
25
Ordre passage temps fin de réalisation délai de
pièce opératoire (ti) de la pièce réalisation
2 300 300 4000
4 330 630 2000
3 450 1080 1600
5 520 1600 2600
1 800 2400 1600
Durée de réalisation
1202
moyenne
b) L'algorithme de Johnson
Son objectif est de minimiser la durée de réalisation d'une file d'attente de n pièces
devant toutes passer selon le même ordre sur deux machines A puis B.
Exemple :
Considérons 4 pièces P1 P2 P3 et P4 qui vont passer successivement sur les
machines M1 et M2 afin d'être fabriquées.
Les gammes de fabrications s'écrivent ainsi :
P1 P2
Phase Machine Temps Phase Machine Temps
10 M1 10 10 M1 4
20 M2 8 20 M2 14
P3 P4
Phase Machine Temps Phase Machine Temps
10 M1 18 10 M1 20
20 M2 6 20 M2 24
Pièces Délais
P1 40
P2 60
P3 50
P4 70
26
Appliquons l'algorithme de Johnson :
On constate qu'il ne reste qu'un seul trou de charge après P2 sur la machine M2 et
que si cet algorithme minimise bien le temps global de fabrication il ne permet pas
forcément de respecter les délais de réalisation spécifiques de certaines pièces.
Il peut s'appliquer sur toute fabrication dont le processus de fabrication est séquentiel
avec plus de deux postes de fabrication même si tous les postes ne sont pas utilisés.
27
Exemple :
Soit une file d'attente composée de six pièces et devant être fabriquées
séquentiellement sur 4 machines, les temps opératoires sont exprimés en centièmes
d'heures.
P1
Phase 10 20 30 40
Machine M1 M2 M3 M4
Temps opératoires 2000 1720 600 160
P2
Phase 10 20 30 40
Machine M1 M2 M3 M4
Temps opératoires 3560 3960 3800 3080
P3
Phase 10 20 30 40
Machine M1 M2 M3 M4
Temps opératoires 280 1880 800 3920
P4
Phase 10 20 30 40
Machine M1 M2 M3 M4
Temps opératoires 320 2560 480 3760
P5
Phase 10 20 30 40
Machine M1 M2 M3 M4
Temps opératoires 2440 760 2600 560
P6
Phase 10 20 30 40
Machine M1 M2 M3 M4
Temps opératoires 40 3200 2640 3120
28
3. Règles de priorité
• Ordre ;
• Premier arrivé premier servi (FIFO) ;
• Priorité au dernier arrivé (LIFO) ;
• Priorité au lot dont le nombre d'opérations est le plus petit (grand) ;
• Priorité au lot dont le temps d'opération est le plus petit (grand) ;
• Date de fin la plus proche ;
• Marge minimale (temps restant-temps opératoires restants) ;
• Ratio critique temps restant/travail restant
• ….
Exemples :
Devant le centre d'usinage CU09 attendent 5 OF, la date d'aujourd'hui est le jour 60
et les informations concernant ces OF sont données par GPAO.
29
- Ratio critique :
Ordre : 4 3 2 1 5
Les OF 4 et 3 ne seront pas terminés à la date prévue car le travail restant est plus
grand que le temps restant.
30
D- LES TECHNIQUES D’IMPLANTATION D’ATELIER
a) Définitions
On appelle chaînon le chemin réellement emprunté par une pièce entre deux postes
de travail.
On définit une unité de manutention comme une unité permettant de chiffrer le trafic
entre les postes. Celle-ci peut être le nombre, le volume, le poids des pièces, le
nombre de palettes, de containers, de lots de transfert…
b) Étapes de la méthode
31
• Classement des postes de travail.
• Etablissement d’une implantation théorique (canevas d’implantation).
• Adaptation de l’implantation théorique aux contraintes (génie civil, moyens
de manutention...).
c) Exemple
Postes de travail
A Stocks entrée
B Tournage ébauche
C Tournage finition
D perçage
E Ebavurage
F Fraisage ébauche
G Fraisage finition
H Alésage
I Stocks sortie
32
Etape 3 : établissement d’un tableau des chaînons à double entrée
R
A B C D E F G H I
E
3 150+250 130+200
A 830
100
=400 =330
100+150
3
B 1160
+130+200
=580
100+150
2
C 1160
+130+200
=580
2
E 200
100
3
F 860
100+130
+200=430
3
G 100+250+130
1360
+200=680
3
H 900
100+150
+200=450
2
I 830
A l’aide des gammes des produits, il faut placer dans les cases correspondant à un
déplacement de pièces entre deux postes de travail les lots de transfert.
On procède de la même manière pour les autres pièces en ajoutant les liaisons à celles
existantes.
On effectue les sommes des liaisons dans chaque case puis on réalise les sommes de la ligne
et de la colonne :
33
Exemple pour le poste F de fraisage d’ébauche :
• Calcul de la valeur à l’intersection A et F : 130+200=330
• Calcul de la valeur à l’intersection G et F : 100+130+200=430
• Calcul de la somme des liaisons concernant le poste F :
330 (intersection A et F) +100 (intersection F et D) + 430 (intersection F et G) = 860
Ce calcul nous donne tout le trafic en unités de manutention (nombre de pièces) passant par le
poste F.
Puis on place le plus proche possible de D et dans l’ordre établi auparavant les
différents postes en indiquant les chaînons ainsi que les liaisons entre chaque poste.
34
Le canevas est conçu pour éviter les croisements de pièces. Le transfert des pièces
de D vers I ne représente qu’une faible partie du trafic et de plus il n’y a pas de
transfert de pièces entre les postes C et H…
Le transfert des pièces de pièces de D vers E ne représente qu’une faible partie du
trafic et de plus il n’y a pas de transfert de pièces entre les postes G et H donc pas
de croisement de pièces.
Une autre solution aurait été de dédoubler le poste de perçage D car il est très utilisé.
L’implantation du poste de travail (I) a été déplacé pour s’adapter à la structure du bâtiment
qui ne comporte que deux entrées sorties :
35
36
2. Méthodes de mise en ligne de production
La plus connue est la méthode des gammes fictives. Cette méthode vise à disposer
les moyens de production de telle façon que le flux de production est toujours dirigé
dans une direction donnée.
a) Présentation
Cette méthode permet de créer une ligne de fabrication permettant de réaliser des
produits ayant des gammes très proches. Cette ligne doit permettre l’écoulement des
pièces dans un sens unique de circulation.
On crée une gamme fictive à partir de la gamme la plus longue. Ensuite, gamme
après gamme, on vérifie s’il est possible de réaliser le produit. Si nécessaire, on
intercale dans cette gamme fictive le, ou les, poste(s) qui permet(tent) d’assurer la
réalisation.
d) Implantation théorique
37
l’on avait été amené à dupliquer au cours de la méthode peut nous conduire à
proposer différentes formes de lignes de production :
Production linéaire
Production en U
Production en arbre
38
e) Prise en compte des contraintes techniques
Les données de départ sont regroupées dans une matrice dans laquelle les produits
sont en lignes et les postes en colonnes.
L’objectif de cette méthode est de transformer cette matrice de base pour la
structurer en sous-matrices disjointes (qui définiront les îlots), disposées sur la
diagonale et comportant une forte densité de « 1 ». Cette méthode consiste à :
39
Par permutation des lignes, nous obtenons la nouvelle matrice suivante :
Le poste M6, n’étant utilisé que pour la réalisation du produit P3, a été rattaché à
l’îlot 1 pour éviter des échanges inter-îlots lors de la réalisation de ce produit. Par
contre, pour la réalisation du produit P6, il faudra envisager des échanges inter-îlots.
Pour éviter ces échanges inter-îlots, il faudrait dupliquer le poste M2 dans l’îlot 2 ou
modifier la gamme de fabrication du produit P6.
40
E- METHODE KANBAN
1. Fonctionnement de base
Tout système industriel peut être considéré comme une succession de postes de
travail qui s’enchaînent de façon à élaborer progressivement un produit.
Chaque poste fabrique un composant, ou une partie du produit, qui sera utilisé
ultérieurement par un poste suivant. Chaque poste joue donc simultanément un rôle
de fournisseur pour le, ou les, poste(s) suivant(s) et un rôle de client pour le, ou les,
poste(s) précédent(s).
b) Relations Client/Fournisseur
.
Relation Client/Fournisseur.
Le système Kanban est une méthode basée sur le réapprovisionnement sur point de
commande.
41
Le client passe une commande au fournisseur grâce à un kanban (fonction « Bon de
commande ») et le fournisseur livre les produits avec un kanban (fonction « Bon de
Livraison »).
d) Composition d’un Kanban
La méthode Kanban tient son nom de ce document puisque Kanban signifie « carte
», « fiche », « enseigne » ou « étiquette » en japonais.
Dans ce TOP, nous remarquons que le poste de travail M peut fabriquer les pièces
de référence 1, 2, 3, n.
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De plus, nous voyons qu’il y a deux emplacements de prévus pour recevoir des
kanbans correspondant à la pièce de référence 1. Par similitude, il y en a 4 pour les
pièces Référence 2, 3 pour les pièces Référence 3 et Référence n.
2. Fonctionnement détaillé
a) Hypothèses
• les pièces circulent entre les postes dans des containers (boîtes);
• tous les containers contiennent le même nombre de pièces;
• il n’y a pas de mélange de pièces dans un container;
• toutes les pièces d’un container sont bonnes;
• on associe à un container une et une seule étiquette (Kanban) qui contient
des informations de fabrication;
• il y a autant de kanbans qu’il y a de containers en circulation.
b) Fonctionnement
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3. Analyse d’un TOP
4. Dimensionnement du TOP
a) Démarche
b) Flux de production
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c) Calcul du nombre de Kanbans
Où :
Ou bien
Exemple
Nombre de Kanban
Pour A = (50 × 1 + (100 + 50))/100 = 2 Kanban
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Le facteur de gestion G sera égal à 100 + 50 car on aura besoin de 100 pièces pour
continuer à produire sur les postes clients pendant que le poste fournisseur effectue
un réglage et, de la même manière, on aura besoin de 50 pièces supplémentaires
pour absorber les arrêts liés au temps de remise en route après une panne.
Nombre de Kanban
Pour B = (100 × 1 + (200 + 100))/100 = 4 Kanbans
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