Maths Signal 1 (3) - 1
Maths Signal 1 (3) - 1
Maths Signal 1 (3) - 1
ESATIC UP MATHS
Table des matières
NOTATIONS 3
INTRODUCTION 4
1 Rappels 6
1.0.1 Théorème de Fubini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
4 Espaces L1 , L2 et convergences 24
4.1 Orthogonalité, projections dans L2 (I) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
5 Analyse de Fourier 27
5.1 Séries de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
5.1.1 Théorème de Dirichlet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
5.1.2 Théorème de dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1
TABLE DES MATIÈRES
BIBLIOGRAPHIE 47
ESATIC 2 UP Maths
Notations
Notation Définition
R Ensemble des nombres réels
C Ensemble des nombres complexes
K R ou C
Vect(A) Le sous-espace vectoriel engendré par A
e.v.n Espace vectoriel normée
i.e C’est-à-dire.
s.e.v Sous-espace vectoriel
PP presque partout
Ω ouvert non vide de Rn
h., .i Produit scalaire dans un espace Rn
∀ Symbole universel "pour tout"
∃ Symbole universel "il existe"
3
Introduction
Le mot signal vient du latin signum : signe ; variation d’une grandeur physique de na-
ture quelconque porteuse d’information.
Un signal est donc la représentation physique de l’information. Sa nature physique peut
être très variable : acoustique, électronique, optique, etc.
Le mot signal est pratiquement toujours associé au mot bruit. Ce dernier est utilisé dans
le langage commun, mais il revêt, dans la théorie du signal, un sens bien particulier.
Le mot Bruit vient du latin populaire brugere : braire et rugire : rugir ; perturbation
indésirable qui se superpose au signal et aux données utiles, dans un canal de transmission
ou dans un système de traitement de l’information.
Le bruit (noise en anglais) dépendra très fortement du contexte. Par exemple :
— pour un opérateur sonar, le signal utile est émis par les navires et les sous-marins,
alors que les poissons et les crustacés émettent des signaux qui sont des perturba-
tions pour le signal utile, donc des bruits,
— réciproquement, pour l’opérateur sonar d’un bâtiment de pêche, le signal utile est
celui émis par les bancs de poissons, les autres signaux sont donc des perturbations
et constituent donc du bruit.
Le traitement du signal est un domaine très répendu. Maitriser les outils mathéma-
tiques pour le traitement du signal, c’est maitrisé une bonne partie du traitement de signal.
Dans ce cours, nous donnons les outils mathématiques couramment utilisées. Il s’agit de :
l’analyse de Fourier, l’analyse fonctionnelle, les distributions et l’analyse complexe.
4
INTRODUCTION
ESATIC 5 UP Maths
Chapitre 1
Rappels
Z b
• Si la fonction f est continue sur l’intervalle fermé borné [a, b], f (x)dx est une
a
intégrale définie etZc’est un nombre si a, b et f sont spécifiés.
x
• Pour x ∈ [a, b], f (t)dt est une fonction de x. C’est la primitive de f qui
a
s’annule pour x = a.
• Si l’intervalle est non borné ou si f n’est pas bornée, on dit que l’intégrale est
impropre
Z +∞ (ou généralisée). Z X
— f (x)dx est convergente si lim f (x)dx existe et a une valeur finie.
a X→+∞ a
Z b Z b−ε
— Si f n’est pas définie en b, f (x)dx est convergente si lim f (x)dx
a ε→0+ a
existe et a une valeur finie.
Sinon, ces intégrales divergent.
• Critères
Z +∞de Riemann
1
— α
dx converge si et seulement si α > 1, diverge sinon.
Za b x
1
— α
dx converge si et seulement si a < 1, diverge sinon.
a (x − a) Z b Z b
• Si, ∀x ∈ [a, b], 0 ≤ g(x) ≤ f (x), alors 0 ≤ g(x)dx ≤ f (x)dx.
Z b a a Z b
• Une intégrale f (x)dx est dite absolument convergente si |f (x)|dx a une
a Z b a Z b
valeur finie. Cela implique qu’elle est convergente car | f (x)dx| ≤ |f (x)|dx.
a a
On dit alors que la fonction f est sommable sur [a, b].
• Critères de comparaison
eX ln(X)
— Pour n > 0, n −→ +∞, n > 0, −→ 0, εn ln(ε)n −→ 0.
X X→+∞ X n X→+∞ ε→0
f (x)
— f et g sont équivalentes au voisinage de a, si lim = 1, on note f ∼ g.
x→a g(x) a
6
RAPPELS
Z b Z b
— f et g sont continues sur ]a, b] et si f ∼ g alors f (x)dx et g(x)dx sont
a a a
de même nature. Z +∞
— si f et g sont continues sur [a, +∞[ et si f ∼ g alors f (x)dx et
+∞ a
Z +∞
g(x)dx sont de même nature.
a
• Intégrales doubles
— Changements de variables :
si x = g(u, v) et y = h(u, v), on a :
Z Z Z Z
f (x, y)dxdy = f (g(u, v), h(u, v))|J(u, v)|dudv
D ∆
!
∂g ∂g
∂u ∂v
où ∆ est l’image du domaine D, J est la matrice jacobienne : J = ∂h ∂h
∂u ∂v
et |J(u, v)| son déterminant, appelé Jacobien.
ESATIC 7 UP Maths
RAPPELS
Seconde méthode. On utilise le théorème de Fubini qui affirme que l’on peut d’abord
intégrer par rapport à x, puis par rapport à t :
Z x=π Z t=1 Z t=1 Z x=π
I= (t sin x + 2x) dt dx = (t sin x + 2x) dx dt par Fubini
x=0 t=0 t=0 x=0
Z t=1 h ix=π Z t=1 h it=1
2
= − t cos x + x dt = (2t + π 2 ) dt = t2 + π 2 t = π2 + 1
t=0 x=0 t=0 t=0
ESATIC 8 UP Maths
Chapitre 2
Usuellement, on prend sgn(0) = 0 (figure). Avec cette convention, la fonction sgn est une
fonction impaire :
sgn(t) = −sgn(−t), ∀t. (2.3)
9
SIGNAUX, FONCTIONS ET OPÉRATEURS DE BASE
ESATIC 10 UP Maths
SIGNAUX, FONCTIONS ET OPÉRATEURS DE BASE
rectT (t) = rect(t/T ) = ε(t/T + 1/2) − ε(t/T − 1/2) = ε(t + T /2) − ε(t − T /2). (2.8)
Ces deux fonctions sont illustrées à la figure 2.3. Pour simplifier la représentation, on
représentera fréquemment ces fonctions sans tenir compte des discontinuités en ±1/2 ou
±T /2 (figure 2.4).
La fonction rectangle est très utile pour exprimer mathématiquement une portion d’un si-
gnal de largeur T . Par exemple, on veut exprimer la portion du signal x(t) dans l’intervalle
t ∈ [t1 , t2 ] (Figure 2.6). La fonction rectangle sur cet intervalle a pour largeur T = t2 − t1
ESATIC 11 UP Maths
SIGNAUX, FONCTIONS ET OPÉRATEURS DE BASE
Remarque 2.1.2. — Notons que l’aire de la fonction triangle unité vaut 1 et que la
largeur de son support vaut 2.
— On peut appliquer les opérateurs de translation et d’homotéthie à cette fonction :
ESATIC 12 UP Maths
SIGNAUX, FONCTIONS ET OPÉRATEURS DE BASE
ESATIC 13 UP Maths
SIGNAUX, FONCTIONS ET OPÉRATEURS DE BASE
Remarque 2.2.1. L’étude de l’impulsion de Dirac est issue de la théorie des distributions,
(voir chapitre suivant). Il serait plus rigoureux de dire que δ n’existe qu’au sens des
distributions et n’est pas une fonction puisque cet élément est infini en 0 et nul ailleurs.
Le produit d’un fonction x(t) par une distribution de Dirac δ(t − t0 ) s’écrit :
car la distribution δ(t − t0 ) est nulle partout sauf en t = t0 . Le produit d’une fonction x(t)
par la distribution de Dirac δ(t − t0 ) permet donc de prélever une valeur (échantillon) de
la fonction x(t), plus précisément la valeur x(t0 ) en t = t0 .
ESATIC 14 UP Maths
SIGNAUX, FONCTIONS ET OPÉRATEURS DE BASE
En appliquant la règle du produit par une distribution de Dirac, on peut calculer faci-
lement l’intégrale d’un produit d’une fonction par un Dirac :
Z +∞
I= x(t)δ(t − t0 )dt
−∞
Le produit par une distribution de Dirac permet de réaliser une opération élémentaire
d’échantillonnage
Z +∞ Z +∞
x(t0 )δ(t − t0 )dt = x(t0 ) x(t0 )δ(t − t0 )dt
−∞ −∞
= x(t0 ).
D) Peigne de Dirac
Pour échantillonner une fonction x(t), c’est-à-dire préléver des échantillons infiniment
brefs, avec une période T , il suffit donc d’effectuer le produit de x(t) par un peigne de
ESATIC 15 UP Maths
SIGNAUX, FONCTIONS ET OPÉRATEURS DE BASE
Dirac :
FIG. 2.10 - Peigne de Dirac de période T (en haut). Cette distribution permet d’effectuer
l’échantillonnage régulier (en bas) d’un signal x(t) (au milieu) par simple produit
δ(t)x(t).
A partir d’un morceau de taille finie x(t), on introduit aussi un opérateur de répétition,
repT {x(t)}, qui permet de périodiser un signal avec une rériode de répétition T :
+∞
X
repT x(t) = x(t − kT )
k=−∞
ESATIC 16 UP Maths
SIGNAUX, FONCTIONS ET OPÉRATEURS DE BASE
Cette fonction est très courante en traitement du signal où elle intervient comme trans-
formée de Fourier d’une fonction rectangle. Une fonction rectangle permet de représenter
par exemple des opérateurs idéaux de filtrage. La fonction sinus cardinal, notée sinc(u),
est définie :
sin(πu)
sinc(u) = . (2.19)
πu
Sa représentation est donnée à la figure 2.12.
ESATIC 17 UP Maths
SIGNAUX, FONCTIONS ET OPÉRATEURS DE BASE
2.3.1 Définition
Définition 2.3.1 (Produit de convolution). Le produit de convolution entre deux fonctions
x(t) et h(t), noté par le symbole ∗, est défini par les intégrales :
Z +∞
(x ∗ h)(t) = x(u)h(t − u)du (2.20)
−∞
Z +∞
= x(t − v)h(v)dv (2.21)
−∞
= (h ∗ x)(t). (2.22)
On remarque que h(t) est la réponse du filtre excité par une impulsion de Dirac, d’où le
nom de réponse impulsionnelle du filtre donné à h(t).
ESATIC 18 UP Maths
SIGNAUX, FONCTIONS ET OPÉRATEURS DE BASE
2.3.2 La convolution en BD
A partir de la définition, on peut représenter l’opération de convolution de deux si-
gnaux de façon graphique simple, comme l’illustre la figure 2.14. En effet, l’équation :
Z +∞
x(t) ∗ h(t) = x(u)h(t − u)du, (2.25)
−∞
requiert la fonction x(u), la fonction h(t − u), et l’intégration du produit de ces deux
fonctions sur R pour chaque valeur de t. Ainsi, h(u) est la mémoire du système : le signal
x(u) est pondéré aux différents instants par h(t − u). Dans la figure 2.14, la forme de
h(t) est exponentielle. Un filtre h(u) à réponse impulsionnelle rectangulaire, de la forme
h(u) = rect(u − 1/2) aurait donné une pondération uniforme sur une fenêtre de durée 1.
2.3.3 Propriétés
A partir de la définition du produit de convolution, on montre facilement que le produit
de convolution est
— commutatif : x1 (t) ∗ x2 (t) = x2 (t) ∗ x1 (t),
— associatif : x1 (t) ∗ (x2 (t) ∗ x3 (t)) = (x1 (t) ∗ x2 (t)) ∗ x3 (t),
ESATIC 19 UP Maths
SIGNAUX, FONCTIONS ET OPÉRATEURS DE BASE
— distributif par rapport à l’addition : x1 (t) ∗ (x2 (t) + x3 (t)) = x1 (t) ∗ x2 (t) + x1 (t) ∗
x3 (t).
Ces démonstrations sont laissées au lecteur à titre d’exercice.
ESATIC 20 UP Maths
Chapitre 3
• Une fonction est dans l’ensemble D des fonctions test si et seulement si : elle est
de classe C ∞ sur R, elle est nulle hors d’un segment (intervalle fermé et borné).
• Une suite (ϕn )n∈N de fonctions test converge dans D vers ϕ ∈ D lorsque n tend vers
+∞ si et seulement si :
Il existe un segment K en dehors duquel toutes les fonctions ϕn ainsi que ϕ sont nulles.
(p)
ϕn converge uniformément vers ϕ sur K , et pour tout p ∈ N∗ , ϕn converge uniformé-
ment vers ϕ(p) sur K.
D
Nous noterons lim D ϕn = ϕ ou ϕn −→ ϕ
n→+∞ n→+∞
• Une distribution T est une forme linéaire continue sur D, c’est-à-dire une application
de D dans R qui est : linéaire : ∀ϕ, ψ ∈ D, ∀λ, µ ∈ R, T (λϕ + µψ) = λT (ϕ) + µT (ψ).
continue : si lim D ϕn = ϕ, alors lim T (ϕn ) = T (ϕ).
n→+∞ n→+∞
Au lieu de T (ϕ), on utilise souvent les notations < T, ϕ >, ou < T (t), ϕ(t) >
lorsque le besoin de faire référence à une variable réelle t se fait sentir.
• Opérations sur les distributions :
somme : < T1 + T2 , ϕ >=< T1 , ϕ > + < T2 , ϕ > .
produit par λ ∈ R : < λT, ϕ >= λ < T, ϕ > .
produit par une fonction g de classe C ∞ : < gT, ϕ >=< T, gϕ >.
translation : < T (t − t0 ), ϕ(t) >=< T (t), ϕ(t + t0 ) >.
1
changement d’échelle : < T (at), ϕ(t) >=< T (t), |a| ϕ at >, où a 6= 0.
• Une fonction intégrable sur tout segment est dite localement sommable.
• Si f est une fonction localement sommable, la distribution régulière associée à f est
la distribution [f ] définie par
Z +∞
ϕ ∈ D, < [f ], ϕ >= f (t)ϕ(t)dt.
−∞
21
INTRODUCTION À LA THÉORIE DES DISTRIBUTIONS
• Une distribution qui n’est pas régulière est dite singulière. Exemples courants :
distributions de Dirac : < δ, ϕ >= ϕ(0), < δa , ϕ >= ϕ(a). On note aussi da par δ(t − a).
pseudo-fonction
1 1 Z −ε ϕ(t) Z +∞
ϕ(t)
:< P f , ϕ(t) >= lim dt + .
t t ε→0+ −∞ t ε t
• Si g est de classe C ∞ ,
g(t)δa = g(a)δa
• Définition de la dérivée T 0 d’une distribution T :
(gT )0 = g 0 T + gT 0
ESATIC 22 UP Maths
INTRODUCTION À LA THÉORIE DES DISTRIBUTIONS
Élément neutre : δ ∗ T = T ∗ δ = T .
Translation : δa ∗ T = δ(t − a) ∗ T (t) = T (t − a).
En particulier δa ∗ δb = δa+b .
• Dérivation d’un produit de convolution :
(S ∗ T )0 = S 0 ∗ T = S ∗ T 0
ESATIC 23 UP Maths
Chapitre 4
Définition 4.0.1 (Égalité presque partout). On dit que deux fonctions f et g sont égales
pp
presque partout et on note f = g si f (t) = g(t) ∀t sauf sur un ensemble dénombrable de
valeurs de t (ensemble de mesure nulle). Les fonctions égales presque partout ont comme
propriété : Z Z
pp
f =g⇔ f (t)dt = g(t)dt ∀I ⊂ R.
I I
Définition 4.0.2. L1 (I) désigne l’espace vectoriel des Zfonctions sommables sur l’inter-
valle I, borné ou non. Il est muni de la norme kf k1 = |f (t)|dt et kf k1 = 0 implique
I
f = 0 presque partout (en abrégé pp ).
c’est-à-dire sZ sZ
Z
f (t)g(t)dt ≤ |f (t)|2 dt |g(t)|2 dt
I I I
Définition 4.0.4 (Convergence d’une suite (fn )n∈N de fonctions vers f lorsque n tend vers
+∞). Soit (fn )n∈N une suite de fonctions définies sur I et f une fonction définie sur I.
24
ESPACES L1 , L2 ET CONVERGENCES
— (fn )n∈N converge vers f lorsque n tend vers +∞ de manière ponctuelle sur I
lorsque :
fn (t) −→ f (t) pour chaque t élément de I.
n→+∞
— (fn )n∈N converge vers f lorsque n tend vers +∞ presque partout sur I lorsque :
fn (t) −→ f (t) pour presque tout t élément de I.
n→+∞
— (fn )n∈N converge vers f lorsque n tend vers +∞ de manière uniforme sur I
lorsque :
supt∈I |fn (t) − f (t)| −→ 0.
n→+∞
ESATIC 25 UP Maths
ESPACES L1 , L2 ET CONVERGENCES
C’est la meilleure approximation de f par une fonction de F . C’est, parmi toutes les
fonctions g de F , celle qui rend minimum la quantité kf −gk. Puisque f − fe est orthogonal
à fe, l’erreur d’approximation vaut :
n
X |hf, ϕk i|2
kf − fek2 = kf k2 − kfek2 avec kfek2 = .
k=0
kϕk k2
ESATIC 26 UP Maths
Chapitre 5
Analyse de Fourier
RT R α+T
Propriétés 5.1.1. 1 Pour tout a réel 0
f (x)dx = α
f (x)dx.
2 Si f est paire, les bn sont nuls, Sf est une série de cosinus.
3 Si f est impaire, les an sont nuls, Sf est une série de sinus.
27
ANALYSE DE FOURIER
an − ibn an + ibn
c0 = a0 , et pour n ∈ N∗ , cn = , c−n =
2 2
pp
5 Dans les deux bases, on a S(x) = f (x)
Définition 5.1.3. Soient f, g deux fonctions 2π-périodiques, continues par morceaux sur
[0, 2π]. On appelle produit de convolution de f et g sur [0, 2π] la fonction f ∗ g donnée
par Z 2π
1
∀t ∈ R, (f ∗ g)(t) = f (t − x)g(x)dx.
2π 0
ESATIC 28 UP Maths
ANALYSE DE FOURIER
5.2.1 Définition
Définition 5.2.1. La transformée de Laplace d’une fonction f : R → C est une fonction
F : C → C définie par l’intégrale de Laplace
Z +∞
F (s) = f (t)e−st dt.
0
Si l’on veut insister sur la dépendance vis-à-vis de la fonction f (plutôt que du para-
mètre s), alors on note plutôt cette même intégrale par :
Z +∞ Z +∞
−st
L(f ) = f (t)e dt ou L{f (t)} = f (t)e−st dt.
0 0
Exemple 5.2.1. 1 Soit f (t) = 1, la fonction constante égale à 1. Alors, pour s > 0,
Z +∞ h −e−st i+∞ −st 0
−st −e −e 1
F (s) = 1 · e dt = = lim − = .
0 s 0 t→+∞ s s s
ESATIC 29 UP Maths
ANALYSE DE FOURIER
3 Soit f (t) = t. On effectue une intégration par parties avec u(t) = t, v 0 (t) = e−st .
Alors pour s > 0 :
Z +∞ h −e−st i+∞ Z +∞ −e−st
−st 1 h −e−st i+∞ 1
F (s) = t·e dt = t· − 1· dt = 0+ = 2
0 s 0 0 s s s 0 s
Voici un critère simple qui garantit l’existence et de bonnes propriétés pour la trans-
formée de Laplace.
f (t)
lim = 0.
t→+∞ tn
Remarque 5.2.2. on pourrait raffiner la condition. En effet, s’il existe α > 0 tel que
f (t)
→ 0 (lorsque t → +∞), alors les mêmes conclusions sont valides, mais seulement
eαt
pour s > α.
ESATIC 30 UP Maths
ANALYSE DE FOURIER
c
c s>0
s
n!
tn s>0
sn+1
1
eαt s>α
s−α
n!
tn eαt s>α
(s − α)n+1
ω
sin(ωt) s>0
s + ω2
2
s
cos(ωt) s>0
s + ω2
2
√
r
1 π
t s>0
2 s3
r
1 π
√ s>0
t s
ESATIC 31 UP Maths
ANALYSE DE FOURIER
√
√ s dt
On effectue le changement de variable u = st, donc du = √ :
2 t
Z +∞ Z +∞ √ r
−st dt 2 2 2 π π
F (s) = e √ =√ e−u du = √ =
0 t s 0 s 2 s
√
R +∞ 2 π
On a 0
e−u du = (intégrale de Gauss).
2
sin t R +∞ sin t −st
Exemple 5.2.2. Calculons la transformée de Laplace de f (t) = : F (s) = 0 e dt.
t t
Par la formule de dérivée (proposition 5.2.1), on sait en utilisant les tables que :
Z +∞ Z +∞
0 sin t −st 1
F (s) = − t e dt = − sin t · e−st dt = − 2
0 t 0 s +1
On intègre pour obtenir F (s) = − arctan s + c, où c ∈ R. Comme on sait que F (s) → 0
π
(lorsque s → +∞, toujours par la proposition 5.2.1) alors c = + . Donc
2
π 1
F (s) = − arctan s = arctan .
2 s
En admettant que la formule reste valable en s = 0, on trouve :
Z +∞
sin t π
F (0) = dt = .
0 t 2
ESATIC 32 UP Maths
ANALYSE DE FOURIER
B) Translation
1 + e−pτ
L[f (t)] = .
p
C) Homothétie
Proposition 5.2.4. Soit k > 0, fk la fonction définie par fk (t) = f (kt), la transformée
de la Laplace de fk est
1 1
L[f (kt)] = F ( ).
k k
D) Dérivation
D’où n
X
n
L(f(n) ) = s L(f ) − sk−1 f (n−k) (0).
k=1
1
Exemple 5.2.6. La transforméee de Laplace de la fonction rampe r(t) est F (s) =
s2
E) Intégration
Rt
Proposition 5.2.6. Soit F (t) = 0
f (x)dx une primitive de f s’annulant en s = 0. On a
alors
1
L(F ) = L(F ).
s
F) Théorème du retard
ESATIC 33 UP Maths
ANALYSE DE FOURIER
Proposition 5.2.9. Si la limite de f (t) existe et est finie lorsque t tend vers +∞, alors
lim sF (s) = lim f (t).
s→0 t→+∞
I) Convolution
Définition 5.2.2. Soit x(n) un signal causal et X(z) sa transformée de Laplace alors la
transformée inverse est Z +∞
x(t) = X(s) exp(st)ds. (5.1)
−∞
ESATIC 34 UP Maths
ANALYSE DE FOURIER
On décompose F (s) en
s 1 1
F (s) = 2 − 2 −3 .
s2 +1 s +1 (s − 2)2
Par la table et par linéarité, la fonction est :
La preuve est très jolie, mais peut être passée lors d’une première lecture. On com-
mence par rappeler le théorème d’approximation de Weierstrass :
kf − P k∞ <
On a noté kf − P k∞ = maxt∈[a,b] f (t) − P (t). Le théorème d’approximation de
Weierstrass se reformule aussi : « Toute fonction continue sur un intervalle fermé borné
est limite uniforme d’une suite de polynômes. »
Rb
Corollaire 5.2.1. Si pour tout n ≥ 0, a tn f (t) dt = 0, alors f est la fonction nulle sur
[a, b].
du corollaire 5.2.1. Par linéarité, l’hypothèse implique que, pour tout polynôme P (t),
Rb
a
P (t)f (t) dt = 0. Comme f est continue sur [a, b] donc bornée, notons M un majorant
de |f |. Fixons > 0. Soit P un polynôme approchant f à près. Alors :
Z b Z b Z b
2
2
f (t) dt =
f (t) dt − P (t)f (t) dt car la seconde intégrale est nulle.
a
Za b a
Z b
= f (t) − P (t) f (t) dt ≤ f (t) − P (t) f (t) dt
a a
Z b
≤ kf − P k∞ M dt ≤ kf − P k∞ M (b − a) ≤ M (b − a)
a
Donc t 7→ f (t)2 est une fonction positive, continue, et son intégrale est aussi petite que
l’on veut, donc nulle. Ainsi t 7→ f (t)2 est la fonction nulle. Ainsi f (t) = 0, pour tout
t ∈ [a, b].
du théorème 5.2.1. — Nous allons faire la preuve dans le cas où les fonctions véri-
fient f (t)/t → 0 et g(t)/tn0 → 0 (lorsque t → +∞) pour un certain n0 ≥ 0.
n0
ESATIC 35 UP Maths
ANALYSE DE FOURIER
— La dernière égalité est vraie pour tout s > 0, donc en particulier pour les s de la
forme s = n + 2. Autrement dit, si on pose k(u) = uh(− ln u), on a pour tout
n≥0: Z 1
un k(u) du = 0.
0
h(t) n0 h(− ln u)
Comme → 0 (lorsque t → +∞) alors k(u) = u(− ln u) × →0
tn0 (− ln u)n0
(lorsque u → 0). Ainsi la fonction k peut être prolongée par continuité en 0. Par
le corollaire 5.2.1, la fonction k est nulle : k(u) = 0 pour tout u. Donc h(t) = 0
pour tout t, et ainsi f (t) = g(t), pour tout t ∈ [0, +∞[.
1 Transformées de Laplace.
On calcule les transformées de Laplace des objets qui apparaissent :
— notons F (s) = L(y),
— alors on sait que L(y 0 ) = sF (s) − y(0),
1
— enfin L(t) = 2 .
s
2 De l’équation différentielle à l’équation algébrique.
Comme y 0 (t) + y(t) = t alors L(y 0 ) + L(y) = L(t). Ce qui donne sF (s) − y(0) +
ESATIC 36 UP Maths
ANALYSE DE FOURIER
1
F (s) = . Et comme par hypothèse y(0) = 3 alors
s2
1
(s + 1)F (s) = 3 + .
s2
3 Résolution de l’équation algébrique.
Il s’agit simplement de
3 1
F (s) = + 2 .
s + 1 s (s + 1)
Mais nous aurons besoin de la décomposition en éléments simples :
3 1 1 1 1 1 4
F (s) = + − + 2+ =− + 2 + .
s+1 s s s+1 s s s+1
y(t) = −1 + t + 4e−t
ESATIC 37 UP Maths
ANALYSE DE FOURIER
5.3.1 Définition
Il est possible de choisir une définition alternative pour la transformée de Fourier. Ce
choix est une affaire de convention dont les conséquences ne se manifestent que par des
facteurs multiplicatifs constants par exemple, certains scientifiques utilisent ainsi
Définition 5.3.1. Soit f une fonction continue par morceaux sur R, à valeurs dans R (ou
C). La transformée de Fourier de f est la fonction F définie par :
Z +∞
F (ν) = f (t)e−i2πνt dt
−∞
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ANALYSE DE FOURIER
Définition 5.3.2. Soit f une fonction continue par morceaux sur R, à valeurs dans R (ou
C). La transformée de Fourier de f est la fonction F définie par :
Z +∞
F (s) = f (t)e−ist dt
−∞
Exemple 5.3.1. 1 Soit f la fonction définie par f (t) = 1 si t ∈ [−1, +1] et f (t) = 0
sinon. Alors
Z +∞ Z 1 h e−ist i1
−ist 2 e−is − e+is 2 sin s
F (s) = f (t)e dt = e−ist dt = =− =+ .
−∞ −1 −is −1 s 2i s
2 Quelle est la transformée de Fourier F (s) de la fonction définie par f (t) = e−α|t| ,
avec α > 0 ?
Z 0 Z +∞
−α(−t) −ist
F (s) = e e dt + e−αt e−ist dt
−∞ 0
h e(α−is)t i0 h e(−α−is)t i+∞
= +
α − is −∞ −α − is 0
(α−is)t
1 e e(−α−is)t 1
= − lim + lim −
α − is t→−∞ α − is t→+∞ −α − is −α − is
1 1
= +0+0+
α − is α + is
2α
= 2
α + s2
Remarque 5.3.1. — On trouve dans la littérature d’autres définitions, avec des constantes
différentes. Pour les formules, il faut donc bien faire attention à la définition que
l’on choisit.
— L’intégrale impropre a deux points incertains −∞ et +∞. On rappelle que par dé-
R +∞ R0
finition une intégrale −∞ g(t) dt converge si et seulement si l’intégrale −∞ g(t) dt
R +∞
converge et l’intégrale 0 g(t) dt converge aussi.
— Contrairement à la transformée de Laplace, la transformée de Fourier est souvent
à valeurs dans C, même si l’ensemble de départ est R.
Nous donnons une condition simple pour que la transformée de Fourier existe.
Proposition 5.3.1. Supposons que f soit continue et que l’intégrale de f soit absolument
convergente, c’est-à-dire Z +∞
f (t) dt converge.
−∞
Alors :
ESATIC 39 UP Maths
ANALYSE DE FOURIER
En fait, pour la continuité de F , on pourrait montrer qu’il suffit que f soit continue
par morceaux (au lieu de continue partout).
5.3.2 Propriétés
Lemme 5.3.1 (Lemme de Riemann-Lebesgue). Soit f une fonction continue par mor-
R +∞
ceaux telle que −∞ f (t) dt soit convergente. Alors
Z +∞
lim f (t)e−ist dt = 0.
s→+∞ −∞
Comme s 7→ F (s) est continue, on en déduit que la transformée de Fourier est une fonc-
tion bornée.
Nous donnons la preuve uniquement lorsque f est une fonction de classe C 1 .
On en déduit la majoration :
Z b Z b
−ist
1 0
f (t)e dt ≤ f (b) + f (a) + f (t) dt
a |s| a
Sur l’intervalle fermé borné [a, b], la fonction f 0 est continue donc bornée : notons M =
supt∈[a,b] f 0 (t). On a donc
Z b
−ist
1
f (t)e dt ≤ f (b) + f (a) + M (b − a) .
a |s|
ESATIC 40 UP Maths
ANALYSE DE FOURIER
Rb
Ainsi lorsque |s| → +∞ alors a
f (t)e−ist dt → 0.
Voici quelques assertions parmi les nombreuses propriétés que vérifie la transformée
de Fourier.
Démonstration. Les preuves sont similaires à celles pour la transformée de Laplace. Pour
la formule de dérivation, on suppose que l’intégrale de f 0 est absolument convergente.
Cette dernière hypothèse implique en particulier que f admet une limite finie en −∞ et
R
+∞, limite qui est forcément nulle puisque |f | est supposée convergente.
Voici la preuve pour la formule de la parité. On suppose donc que f est une fonction
paire. Alors :
Z 0 Z +∞
−ist
F (s) = f (t)e dt + f (t)e−ist dt
−∞ 0
Z +∞ Z +∞
= isu
f (−u)e du + f (t)e−ist dt avec u = −t
0 0
Z +∞
f (t) eist + e−ist dt
= car f (−u) = f (u)
0
Z +∞
=2 f (t) cos(st) dt
0
2
Exemple 5.3.2. Quelle est la transformée de Fourier de f (t) = e−t ? Nous allons la
calculer en utilisant les propriétés énoncées plus haut. Nous notons F (s) la transformée
de Fourier de f (t) et G(s) celle de f 0 (t).
ESATIC 41 UP Maths
ANALYSE DE FOURIER
Théorème 5.3.1. Si Z +∞
F (s) = f (t)e−ist dt
−∞
R +∞
est d’intégrale −∞
F (s) ds absolument convergente, alors
Z +∞
1
f (t) = F (s)e+ist ds.
2π −∞
1
Il faut bien faire attention à la constante et au signe + dans e+ist . Nous admettons
2π
ce théorème.
En d’autres termes, si l’on note
Z +∞
−1 1
F (f ) = f (t)e+ist dt,
2π −∞
F −1 F(f ) = f F F −1 (f ) = f
et
Il est remarquable que la transformée inverse ait une forme très proche de la transfor-
mée directe. Nous allons l’utiliser dans l’exemple suivant.
ESATIC 42 UP Maths
ANALYSE DE FOURIER
1
Exemple 5.3.3. Quelle est la transformée de Fourier de g(t) = ?
1 + t2
On a vu dans l’exemple 5.3.1 que la transformée de Fourier de f (t) = e−|t| est
2
F (s) = , qui est d’intégrale absolument convergente. Ce qui veut dire que, d’après
1 + s2
1 e−|s|
le théorème 5.3.1, la transformée de Fourier inverse de g(t) = est G(s) = .
1 + t2 2
On vient exactement de dire
Z +∞
1
g(t)e+ist dt = G(s),
2π −∞
donc en évaluant cette expression en −s :
Z +∞
1
g(t)e−ist dt = G(−s).
2π −∞
Autrement dit : Z +∞
1 1 −ist e−|−s| e−|s|
e dt = =
2π −∞ 1 + t2 2 2
1
Ce qui permet de conclure que la transformée de Fourier de g(t) = est :
1 + t2
Z +∞
1
F(g) = 2
e−ist dt = πe−|s|
−∞ 1 + t
En particulier, lorsque l’on prend la partie réelle de cette dernière égalité, on obtient
que Z +∞
cos(st)
2
dt = πe−|s| ,
−∞ 1+t
ce qui donne pour s = 1 : Z +∞
cos t π
2
dt = .
−∞ 1 + t e
La correspondance est donc la suivante :
ESATIC 43 UP Maths
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5.4 Transformée en Z
La transformée en Z est un outil mathématique du traitement du signal.
Définition 5.4.1. La transformée en Z est une application qui transforme une suite s en
une fonction S d’une variable complexe z, telle que
+∞
X n +∞
X o
S(z) = Z{s(n)}(z) = s(n)z −n , z ∈ z ∈ C/ s(n)z −n converge .
−∞ −∞
Exemples 5.4.1.
1 Soit la suite (Un )n∈N telle que, pour tout entier n ; Un = 1 ; on a
1
pour z tel que |z| > 1 ; Z{1}(z) = +∞ z −n = z
P
0 = z−1 .
1 − z −1
2 De même on note la suite (Sn )n∈N telle que, pour tout entier n ; Sn = n, on a
z −1
pour z tel que |z| > 1 ; Z{n}(z) = +∞ −n z
P
0 nz = = (z−1)2.
(1 − z −1 )2
3 Soit a un nombre réel non nul, on considère la suite Un = an
+∞
X +∞
X
n −n
n
Z{a }(z) = a z = (az −1 )n .
0 0
1 z
pour z avec |z| > |a| ; Z{an }(z) = = .
1 − az −1 z−a
4 Soit un signal x défini par x(t) = e−at U (t). Avec la période d’échantillonnage T ,
l’échantillonné est défini par
e−aT n = (e−aT )n .
donc
1 z
Z{e−aT }(z) = = .
1− e−aT z −1 z − e−aT
ESATIC 44 UP Maths
ANALYSE DE FOURIER
Décalage temporel
Convolution
où
+∞
X
x(n) ∗ y(n) = x(n − k)y(k).
n=−∞
En effet
+∞
X
Z{x(n) ∗ y(n)}(z) = {x(n) ∗ y(n)}(z)z −n
n=−∞
+∞
X +∞
X
= x(n − k)y(k)z −(n−k) z −k
n=−∞ k=−∞
+∞
X +∞
X
= x(m)y(k)z −(m) z −k
m=−∞ k=−∞
+∞
X +∞
X
= y(k)z −k y(k)z −(m) = Z{x}Z{y}
k=−∞ m=−∞
Changement d’échelle
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ANALYSE DE FOURIER
Exemple 5.4.1. Soit (xn ) une suite géométrique, avec Xn = an et |a| < 1 ; X a un pôle
(a) à l’intérieur du cercle "unité", on a
z−1 z
lim (1 − z −1 )X(z) = lim ( )( ) = 0 = lim xn .
z→+1 z→+1 z z−a n→+∞
ESATIC 46 UP Maths
Bibliographie
47