Fusion de La Fonte Au Cubilot: Technologie
Fusion de La Fonte Au Cubilot: Technologie
Fusion de La Fonte Au Cubilot: Technologie
Technologie
par Louis CHAZÉ
Technicien de l’École supérieure de fonderie
Ancien Chef du département Transferts et développement technique
au Centre technique des industries de la fonderie CTIF
et René SANZ
Ingénieur de l’École nationale supérieure d’arts et métiers
et de l’École supérieure d’électricité
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1. Dimensionnement
du cubilot
Il intervient directement sur la qualité du métal, le rendement
thermique et la souplesse de conduite.
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2. Conception du cubilot
Elle dépend de la qualité de fonte à obtenir et surtout du tonnage
à traiter.
Pour des productions horaires faibles et des tonnages annuels peu
importants, les solutions s’inscrivent nécessairement dans un
budget d’investissement limité, alors que pour les fortes productions
et les gros tonnages c’est le coût et les conditions d’exploitation qui
deviennent prioritaires. Les solutions choisies peuvent alors être plus
mécanisées et aussi plus chères. Cela englobe, bien entendu, le trai-
tement des rejets.
Au plan des résultats métallurgiques, c’est la coulée continue qui
assure la meilleure régularité. En revanche, si l’on doit changer fré-
quemment de lit de fusion, la coulée intermittente lui est préférable.
2.1 Prélèvement de la fonte et du laitier Figure 3 – Extracteur automatique de laitier CTIF Chazé
sur un cubilot à piquée de la fonte (doc. CTIF)
Les avant-creusets classiques et la piquée du laitier ont prati-
quement disparu.
■ Pour les prélèvements intermittents, deux types de procédés
sont utilisés :
— la piquée de la fonte avec extraction automatique du laitier,
selon le procédé breveté CTIF-Chazé (figure 3) ; c’est la solution des
fonderies de pièces diverses qui adaptent le prélèvement à la masse
des moules à couler et qui changent fréquemment de lit de fusion ;
— le prélèvement mécanisé du métal mettant en œuvre le distri-
buteur de fonte breveté CTIF-Chazé (figure 4) associé à l’extracteur
automatique de laitier déjà cité ; c’est une solution économique pour
pièces de série, particulièrement bien adaptée pour les petites pièces
mécaniques et de chauffage ; on peut prélever, en une seule fois,
jusqu’à 30 % de la production horaire ; le pied de bain minimal est
de 15 à 20 % de celle-ci.
■ Pour les prélèvements en continu, on dispose de différents
moyens :
— le chenal autodécrasseur (figure 5) qui, bien qu’en nette régres-
sion, reste apprécié pour sa simplicité de réalisation et de réparation
et sa fiabilité ; Figure 4 – Distributeur de fonte CTIF-Chazé associé à un extracteur
— l’extraction par siphons de la fonte et du laitier par des conduits automatique de laitier. Prélèvement de fonte en cours
séparés ; ce procédé se développe car il permet de faire varier
largement les épaisseurs des couches de fonte et de laitier dans le
cubilot, il assure une très bonne séparation de ces deux liquides et
il autorise la mise en œuvre, dans chacun des conduits, du réfractaire
le mieux approprié ; on observe cependant, dans certains cas de gros
cubilots, souvent à production poussée, des obstructions du conduit
à fonte par des concrétions d’oxydes métalliques et de réfractaires.
Ce siphonage séparé est fait selon deux techniques dites :
— « à écoulement libre du laitier » (figure 6a ) dans ce cas le laitier
est en communication directe avec l’extérieur ;
— « à écoulement entravé du laitier » (figure 6b ), dans ce cas le
laitier doit traverser une couche de fonte pour sortir du cubilot ; ce
dispositif est le plus utilisé car il est peu sensible au bouchage du
conduit à laitier en cas d’arrêt de fusion ; en revanche, le haut du
conduit à laitier est très sollicité.
Figure 5 – Chenal autodécrasseur (doc. CTIF)
■ La société Küttner-GHW propose sur ses cubilots à vent chaud,
une extraction par siphons séparée de la fonte et du laitier placée sur
un petit avant-creuset qui communique directement avec le cubilot ■ La fonte qui s’écoule en continu, est généralement récupérée dans
(figure 7). L’objet de celui-ci est d’éviter la présence de liquides sta- un réservoir dont le rôle est d’assurer l’équilibre entre les besoins des
gnants dans le cubilot, d’où une réduction de l’usure du creuset favo- utilisateurs et la production horaire de façon à régulariser celle-ci. Il
risée par un bon refroidissement de tôlerie. Comme on dispose, en s’agit le plus souvent d’un four électrique, à creuset ou à canal
outre, de deux avant-creusets sur chaque cubilot, leurs réparations chauffé, par induction. La capacité de celui-ci est rarement inférieure
peuvent être faites sans arrêt de la fusion et l’on arrive ainsi à des à la production horaire et dans les grosses installations modernes
fonctionnements continus qui dépassent six mois. elle atteint 3 à 4 fois celle-ci.
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2.3 Chaudronnerie
2.3.1 Conception
Pour le fût du cubilot, on utilise généralement de la tôle pour chau-
dière de forte épaisseur : minimum 15 mm pour les petits appareils,
20 à 30, voire plus, pour les plus gros, avec une conicité de l’ordre
de 1o qui favorise l’adhérence de l’eau de refroidissement.
On laisse sous la plaque de base, d’épaisseur 80 à 100 mm, suffi-
samment de hauteur pour permettre l’accès de chariots élévateurs
et de plates-formes élévatrices de réparation. Ce haut niveau
s’impose également pour l’alimentation en direct des fours ou
poches mélangeuses et il facilite l’évacuation du laitier granulé ou
fragmenté.
Figure 7 – Avant-creuset GHW Les portes de fond sont mécanisées, mais dans les gros cubilots,
travaillant en longue campagne, on réalise souvent des soles
permanentes et on défourne par une porte latérale.
Si ce réservoir est une poche mélangeuse non réchauffée élec- Le laitier est presque toujours granulé en sortie de cubilot, dans
triquement, on limitera sa capacité à moins de 1/2 h de production, un courant d’eau (c’est la méthode classique qui nécessite 3 à 5 m3
surtout si cette dernière est faible, de manière à éviter une trop d’eau par heure et par tonne de fonte) ou fragmenté à sec (méthode
forte chute de température. Küttner-GHW). Il est courant sur les gros cubilots de doubler
On aura par ailleurs intérêt à équiper la poche mélangeuse d’un l’extracteur à laitier pour permettre les réparations du conduit sans
brûleur à gaz ou à fuel dopé à l’oxygène. interrompre la production.
Dans les petites installations, les fumées sont en général captées
latéralement sur la cheminée qui est fermée par un clapet mécanisé.
Le gueulard est également en paroi et un détecteur de niveau pilote
2.2 Garnissage réfractaire le chargement (figure 8).
Dans les grosses installations, et en particulier celles qui
Les cubilots possèdent, en général, un garnissage réfractaire inté- récupèrent de la chaleur sur les fumées, on capte ces fumées sous
rieur pour limiter les pertes de température par les parois, sauf les le gueulard. Le chargement est axial, dans un puits de chargement
gros cubilots à vent chaud du constructeur Küttner-GHW qui met de capacité 3 à 5 charges, dont le rôle est d’éviter l’aspiration d’air.
en avant la stabilité de marche et la longévité des campagnes sans Le niveau de chargement est alors surveillé par une sonde et une
réparation et accepte une consommation de coke augmentée de 1 caméra. En fin de fusion, on ferme le puits de chargement avec un
à 2 %. couvercle pour éviter les entrées d’air (figure 9).
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2.3.2 Améliorations
Pour réduire le coût des grosses installations et compte tenu des
bonnes performances des garnissages, on conçoit des postes de
fusion à un seul cubilot. Les interventions pour réparation du Figure 9 – Cubilot à chargement axial et captation des fumées
garnissage y sont faites pendant les arrêts de fusion du week-end. sous le gueulard (doc. Küttner)
Cette solution donne satisfaction mais crée néanmoins des
contraintes d’horaire. Il subsiste en outre un risque d’arrêt de fabri- Pour un refroidissement de sécurité, on se satisfait d’une seule
cation en cas de figeage dans le cubilot ou de fuite au niveau du rampe d’arrosage placée entre 2 et 3 m au-dessus des tuyères, alors
creuset. que dans les procédés à refroidissement intégré, l’ensemble de la
Pour résoudre ces difficultés, le constructeur Küttner-GHW colonne est refroidi à l’aide de plusieurs rampes superposées
propose un cubilot navette constitué par une seule tête de four (figure 2).
comprenant le système de captation des fumées et le puits de char- Cette eau de refroidissement est récupérée dans une goulotte qui
gement, et deux parties basses comprenant la zone de fusion et de ceinture le cubilot soit sous les tuyères (c’est la technique tradition-
surchauffe avec ses tuyères et sa boîte à vent, ainsi que le creuset. nelle et qui est encore utilisée pour les petits cubilots), soit à la base
Les bas de cubilot se déplacent sur rails. Ils sont positionnés de part du creuset (c’est la technique appliquée aux gros cubilots modernes).
et d’autre de la tête de four sous laquelle ils viennent se placer. Les tuyères refroidies à l’eau ont leur propre circuit fermé de
Dès que l’usure du garnissage de la partie en service atteint le refroidissement, de même que la tête de four et le puits de char-
seuil critique que l’on s’est fixé, ou en cas d’incident, on écarte gement. L’eau circule dans les tuyères sous une pression de 2 à 7 bar
celle-ci pour une remise en état et on met en place la seconde suivant la température du vent.
(figure 10). Pour le refroidissement extérieur de la tôlerie, il est indispensable
de pouvoir se rendre maître des débits à chaque niveau grâce à des
vannes de réglage.
2.4 Refroidissement de la tôlerie L’arrosage est fait à partir de tubes en cuivre soudés sur le haut
de rampes de distribution (figure 11). Leur section est calculée pour
Si la durée de fusion d’un cubilot garni de réfractaire dépasse obtenir une vitesse de sortie de l’eau de l’ordre de 1 m/s.
8 à 10 h, il est prudent de prévoir un refroidissement de sécurité de La mise au point finale consiste à couder les tubes et à orienter
la tôlerie de la colonne. Sur les cubilots travaillant par campagne leur extrémité de telle sorte que l’eau adhère parfaitement à la tôle,
de longue durée, que ce soit en vent froid ou en vent chaud, avec dès sa sortie du tube, sans projection de gouttes.
ou sans garnissage, le refroidissement de la tôlerie fait partie inté-
grante du procédé. La section des conduites de distribution est deux à trois fois supé-
rieure à celle des tubes pour obtenir une bonne répartition de l’eau.
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3.3.2 Dimensionnement
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3.4 Réglage du débit d’air Exemple de puissance absorbée suivant la solution choisie : soit un
débit de 10 000 m3/h sous une pression totale de 600 Pa à 20 oC et
une puissance absorbée de 1,6 kW.
■ Le dispositif le plus simple consiste en une vanne ou un registre
placés généralement entre le ventilateur et le cubilot. Si on réduit ce débit à 6 600 m 3 / h, que devient la puissance
absorbée ?
Le réglage du débit s’opère en ouvrant ou en fermant cette vanne
— avec une vanne de réglage (figure 18) : Pa = 1,52 kW, (– 5 %) ;
à partir des indications fournies par un débitmètre (diaphragme ou
— avec le moteur à vitesse variable (figure 12) : Pa = 0,47 kW,
venturi) placé en amont (figure 14). Les changements de débit sont
(– 70,6 %) ;
faits par commande manuelle et, généralement, le maintien du débit
— avec l’inclineur (estimation) (figure 19) : Pa = 0,97 kW, (– 39,4 %).
est fait, lorsque la perte de charge varie, par un régulateur associé
à un servomoteur. ■ Le moteur à vitesse variable et l’inclineur peuvent bien entendu
Cette solution est la plus utilisée en fonderie car elle est simple être commandés directement par la régulation et le servomoteur à
et relativement peu onéreuse à l’achat. Cependant, elle présente partir des informations fournies par le débitmètre.
l’inconvénient d’être dispendieuse en énergie, car les réductions de Il est prudent d’avoir en permanence un manomètre en U raccordé
débit n’entraînent qu’une faible diminution de la puissance absorbée aux prises de pression du débitmètre afin de détecter tout dérègle-
(figure 18). ment du régulateur.
■ Une autre manière d’assurer la variation de débit d’un ventilateur L’enregistrement des débits est très souhaitable. Il permet de
consiste à faire varier sa vitesse de rotation. garder une trace des conditions de fusion (débit, arrêt...). On lui
adjoindra, avantageusement, l’enregistrement des pressions à la
Dans ce cas, on change de courbes débit-pression et puissance
boîte à vent qui renseigne sur le chargement et même l’usure du
absorbée sans que le rendement du ventilateur en soit affecté
cubilot.
(figure 12) et la puissance absorbée varie comme le cube du rapport
de vitesse.
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3.5.1 Réchauffeurs autonomes Figure 20 – Réchauffeur prévu pour chauffer 10 000 Nm3/h
à 500-550 oC (doc. Loreatt)
On combine le chauffage par rayonnement et le chauffage par
convection (figure 20). Les gaz de cubilot sont admis à la base de la chambre de
L’air à réchauffer est partagé en deux flux qui passent l’un, dans combustion au contact d’un brûleur d’entretien et d’une arrivée d’air
le chambrage qui constitue la chambre de combustion, et l’autre contrôlée. On maintient la température dans le récupérateur entre
dans les tubes disposés transversalement en partie haute de 900 et 1 000 oC par apport d’air de dilution en haut de la chambre
l’appareil. de combustion. L’air à réchauffer circule dans le récupérateur du haut
En réglant l’imporance de ces flux, on équilibre la température de vers le bas. Les fumées sont évacuées à 700-800 oC.
fonctionnement de l’appareil. Le mélange s’opère en sortie de La plupart des récupérateurs sont équipés d’un brûleur d’appoint
réchauffeur. alimenté au gaz ou au fuel, pour chauffer l’air rapidement lorsque
De tels appareils couvrent des plages de débit et de température les fumées ne sont pas convenablement exploitables, en début de
très larges : 4 000 à 50 000 m3/h et 300 à 800 oC. fusion ou après un arrêt.
Ils rejettent des fumées à 220-250 oC et ont un rendement ther- On récupère avec ce système environ 35 % de la chaleur potentielle
mique (pouvoir calorifique supérieur) de 85 à 88 %. des fumées pour chauffer le vent. D’un entretien très faible, il a une
durée de vie moyenne de l’ordre de 10 ans.
Ils présentent une très faible inertie thermique, sont très souples
d’emploi et nécessitent peu d’entretien. Ils sont particulièrement
adaptés pour les productions moyennes en horaires courts. 3.5.3 Gros débits
3.5.2 Chauffage du vent avec récupération ■ On peut utiliser les récupérateurs à tubes verticaux suspendus
(figure 22).
de chaleur sur les fumées
Les fumées chaudes circulent de haut en bas à l’intérieur des tubes,
Les récupérateurs à rayonnement sont très employés (figure 21). et l’air à chauffer à l’extérieur. Il est guidé par des déflecteurs.
Ils sont constitués par un cylindre vertical de grande hauteur (20 à Ces tubes, en acier austénitiques au Cr-Ni, de diamètre 80 mm et
30 m), dont la partie basse est la chambre de combustion garnie de de longueur 8 à 10 m, sont suspendus à un plateau à double paroi
réfractaire, la partie médiane (virole métallique à double paroi), le refroidi à l’air et équipés individuellement d’un joint de dilatation
récupérateur, et le haut, le système de captation ou d’évacuation en en partie basse. La température de fonctionnement des tubes est
direct des fumées. d’environ 800 oC et le vent est chauffé entre 550 et 600 oC.
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4. Équipements particuliers
La recherche de résultats plus performants, tant au niveau du
produit que du coût, ou la résolution de problèmes de pollution,
favorisent l’apparition de techniques nouvelles. C’est le cas pour la
suroxygénation de l’air, le cubilot sans coke, l’injection de produits
aux tuyères, la postcombustion dans les charges...
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5. Dépoussiérage des fumées — la masse des poussières varie le plus souvent entre 6 et 10 kg
par tonne de métal enfournée, mais dépasse 15 kg/t dans certaines
conditions (charges métalliques oxydées, souillées ou non gre-
5.1 Fumées naillées, coke friable) ; ces poussières sont constituées de fines de
coke, de grains de sable ou de silice, de fines de castine et d’oxydes
métalliques (de fer en particulier).
5.1.1 Au gueulard
Si on enfourne de la tôle électrozinguée, les teneurs en Zn et en
Les fumées qui s’échappent au niveau du gueulard ou qui sont ZnO des poussières peuvent être très élevées (jusqu’à 40 à
captées sous celui-ci présentent des caractéristiques qui sont très 50 mg/kg). Cet élément se trouve souvent associé à du cadmium.
influencées par les conditions de fusion (importance de l’indice de On en observe également de fortes teneurs, ainsi que du plomb,
capacité de préchauffage, température du vent, taux de coke, nature quand la charge est riche en bocages.
et propreté des charges...) et le déroulement de la fusion (début et Ces poussières ont une granulométrie très étalée avec un indice
fin de fusion, accrochage...). de finesse moyen plus faible en vent chaud qu’en vent froid
Caractéristiques courantes : (tableau 1).
— le volume est directement en rapport avec la quantité de coke
brûlée dans l’unité de temps soit pour 1 kg de carbone brûlé (carbu-
ration déduite) V (Nm 3 ) = 5,413 + 3,547 n avec n indice de
5.1.2 Au-dessus du gueulard
combustion ;
en pratique ce volume varie entre 500 et 700 Nm3 par tonne de Le volume de fumées s’accroît par le fait de la combustion éven-
tuelle de CO et de la dilution, qui dépend de la dépression, de la
fonte produite à l’heure ;
température et de la surface des entrées d’air.
— la composition chimique est très dépendante du taux et de la
qualité de coke [20] ; en pratique : Le volume de base est souvent multiplié par 3 à 5. Sa
• CO varie de 6 à 16 % (en masse), mais peut dépasser 20 % en composition chimique, la température et la charge en matières
début de fusion, solides s’en trouvent modifiées en conséquence. (0)
• CO2 varie de 17 à 11 %, Si les fumées ne brûlent pas au niveau du gueulard, elles
• SO2 provient du soufre du coke, à hauteur de 20 à 30 % de sa contiennent des matières volatiles carbonées et des vésicules d’huile
teneur, qui peuvent compliquer considérablement le dépoussiérage (colma-
• H2 varie de 1 à 3 %, il a pour principale origine l’humidité de tage des manches, risques d’explosion accrus, condensation dans
l’air ; la cheminée d’évacuation et autour de celle-ci).
— la température s’échelonne pendant la marche entre 150 et
500 oC, suivant les cubilots, mais peut atteindre 800 oC ou plus en
fin de fusion ou lors d’accrochages ;
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Figure 34 – Dépoussiéreur à eau intégré dans une installation de chauffage du vent avec récupérateur (d’après doc. GHW)
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Tableau 2 – Principales caractéristiques des fibres les plus utilisées en dépoussiérage [11]
Absorption
d’humidité Température
Masse Résistance Résistance Résistance
Nature
volumique à 20 oC et maximale
à la rupture aux acides aux bases
65 % humidité d’emploi
de l’air
(kg/dm3) (%) (oC) (N/mm2)
Polyesters
(Tergal, Térylène, Dacron) 1,38 0,4 120 60 à 80 Bonne Bonne
Polyamides
(Perlon, Nylon, Rilsan) 1,05 à 1,14 2à5 100 40 à 50 Assez bonne Bonne
Acryliques
(Orlon, Dralon, Crylor) 1,15 1 120 40 à 60 Bonne Bonne
Chlorure de vinyle
(Rhovyl) 1,3 0 50 10 à 40 Bonne Assez bonne
Figure 36 – Installation de dépoussiérage à sec d’un cubilot à vent chaud avec récupération de chaleur sur les fumées (doc. Küttner-GHW)
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6. Préparation des charges D’autres, au contraire, sont redoutés par la présence de certains
éléments tels que par exemple le chrome, le zinc, le soufre, le
et chargement du cubilot plomb...
L’acier joue également le rôle de régulateur de la composition chi-
mique et il abaisse le coût du lit de fusion. En revanche, il crée
6.1 Constitution du lit de fusion quelques risques car il favorise l’absorption d’azote par le métal et
peut introduire dans celui-ci des éléments d’alliage indésirables.
6.1.1 Composants à enfourner ■ Les vieilles fontes ou bocages : elles sont classées en fonction de
leur nature [14] mais les lots sont très rarement homogènes et leur
Connaissant les caractéristiques du métal à obtenir et l’évolution
teneur moyenne en phosphore est souvent assez forte (0,2 à 0,5 %) ;
qui s’opère dans le cubilot au cours de la fusion, le fondeur va déter-
de ce fait et sauf tri particulier (ex : fontes de moteurs) elles sont
miner la nature et la proportion des composants à enfourner. C’est
réservées à des fabrications très spécifiques (contrepoids, lests,
le calcul optimisé du lit de fusion qui peut être informatisé.
pièces minces de décoration ou de chauffage) ou sont introduites à
■ La fonte neuve de haut fourneau : elle est caractérisée par un car- petite dose dans le lit de fusion de la fonte mécanique ordinaire, avec
bone équivalent élevé, un bas soufre et des teneurs en silicium, l’objectif d’en abaisser le coût.
manganèse et phosphore qui peuvent être choisies (tableau 3)
■ Les retours internes de fabrication (jets de coulée et de masse-
et [20]. Elle joue le rôle de régulateur pour la composition chimique.
lottage, rebuts) : ils représentent 10 à 50 % de l’enfournement,
C’est l’élément noble du lit de fusion.
suivant le type de produit fabriqué et présentent l’avantage d’avoir
■ Les riblons d’acier : ils sont classés, avant commercialisation, par une analyse connue. Ils peuvent cependant être cause d’une dérive
nature, dimensions et mode de conditionnement (vrac, paquets et progressive de l’analyse, en particulier pour les teneurs en silicium
déchiqueté). Il peut s’agir de chutes de métal neuf ou des ferrailles et en aluminium provenant de l’inoculation.
de récupération. Ces aciers font l’objet de spécifications du BNIF
■ Les produits d’addition et en particulier les ferroalliages (Fe-Si
(Bureau de normalisation des industries de la fonderie) concernant
et Fe-Mn) qui sont destinés à ajuster la composition chimique du
les aciers au carbone. Elles précisent la qualité physique et chimique
métal et (ou) à compenser la perte au feu [10]. Ils sont livrés sur
et les conditions de réception [12] et [13]. Certains aciers alliés sont
analyse. (0)
recherchés, c’est le cas par exemple des aciers à ressort, riches en
silicium, ou des chutes de rails, riches en manganèse.
Fontes spéciales pour fontes GS ................ 0,04 à 0,08 7 400 0,80 à 1,09 50 < 0,3 0 C = 3,8 à 4,5
S 0,015
Garantie de pureté sur éléments résiduels 1,10 à 1,49 60
1,50 à 1,79 70
1,80 à 2,29 80
2,30 90
Fontes d’affinage
4 000
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— le matériel mis en œuvre est très sollicité (chocs, frottements, Le compactage sous charge, entre deux cylindres façonnés ou à
exposition à la chaleur), il devra être dimensionné et choisi en la presse hydraulique à piston, s’effectue généralement avec apport
conséquence (aciers spéciaux, plaques d’usure, isolation...) ; préalable d’un agglomérant dans un mélangeur, par exemple
— l’arrêté du 1er mars 1993 mentionne des dispositions qui mélasse plus chaux, ciment, lignosulfonate d’ammonium, fibre de
s’appliquent au parc de stockage et à la préparation des charges, papier.
elles concernent la collecte des eaux pluviales dans le parc de La quantité d’agglomérant varie en fonction de la granulométrie
stockage, l’envol de poussières lors des manipulations et des trans- des poussières et de la résistance des produits recherchée (par
ports de matières (le transport en l’air est préférable au transport exemple entre 10 et 15 % de mélasse à 30 % d’eau et 4 à 5 % de
au sol), le bruit ; chaux). En cuve tournante, on ajoute de l’eau et parfois de la ben-
— il est possible d’automatiser la préparation des charges. tonite. Les filtres-presses et les presses à cylindres façonnés sont
d’un coût très élevé qui ne peut se justifier que pour le traitement
de tonnages importants.
6.5 Réintroduction de poussières Les presses hydrauliques à piston sont mieux adaptées aux
productions moyennes.
au gueulard
Cette technique récente constitue, avec l’injection aux tuyères, le 6.6 Exemples d’installations types
deuxième mode d’introduction de poussières dans le cubilot.
On part de poussières humides ou de poussières sèches.
Dans le premier cas, les poussières sont récupérées dans les ■ Poste de préparation des charges et d’enfournement accessible
bassins de décantation des dépoussiéreurs puis séchées et aux fonderies de production moyenne (figure 37)
compactées dans des filtres-presses avant d’être incorporées dans Il est constitué par un parc à matières métalliques, compartimenté,
les charges au gueulard. situé au niveau du sol et desservi par un pont-portique. Ce dernier
Dans le second cas, les poussières sont compactées à la presse est équipé d’un électroaimant peseur et d’une trémie peseuse.
ou dans une cuve tournante sous forme de boulettes.
Figure 37 – Poste de fusion avec préparation des charges métalliques par portique peseur. Enfournement latéral par couloir vibrant
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Le coke et la castine en attente de dosage sont placés dans des L’enfournement est axial, dans un puits de chargement. Les
trémies à fond vibrant qui alimentent un tapis peseur. fumées sont captées sous le gueulard.
Les ferroalliages en briquettes sont préparés sur un tapis La charge métallique est préparée, à partir d’une cabine, à l’aide
compartimenté qui avance pas à pas. d’un électroaimant peseur. Celui-ci dépose les éléments de la
La charge préparée est mise en attente dans une trémie à fond charge dans une trémie peseuse.
ouvrant qui alimente la benne du skip, lequel dessert un couloir La trémie d’enfournement vient prendre les éléments métal-
vibrant qui effectue l’enfournement. liques sous la trémie peseuse et récupère au passage le coke, la
Les pesées sont pilotées par un logiciel conçu sur le modèle de castine et les ferroalliages, avant de se mettre en attente d’enfour-
celui du CTIF [17]. nement en haut de la rampe.
● Le coke, la castine et les additions sont mis en trémie par un élé-
■ Poste de préparation des charges et d’enfournement adapté vateur et la préparation de la charge métallique est faite par couloirs
aux grosses installations vibrants placés sous trémies alimentées par pont roulant (figure 39).
● Le parc de stockage dans lequel arrivent les camions et les
Pour l’enfournement on met en œuvre deux bennes. À tour de
wagons est desservi par un pont de parc de grande portée, qui assure rôle, celles-ci effectuent l’enfournement et la collecte des charges
le transport et la mise en trémie des matières (figure 38). en venant se positionner sous les trémies peseuses de préparation.
Le coke, la castine et les ferroalliages sont stockés en trémie des-
servie par une courroie peseuse.
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7. Conduite de cubilot
Elle englobe toutes les opérations de réglage, de contrôle, de mise
au point de procédure, ayant pour objet de satisfaire la demande
de métal, en qualité, quantité, délai et coûts malgré d’inévitables
perturbations dues par exemple à des pannes, des fluctuations du
besoin en métal, des écarts de qualité sur les produits d’enfour-
nement, des dérèglements d’appareil, des usures, etc.
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exemple, une fausse charge de coke et (ou) en augmentant le taux Les remèdes aux effets secondaires se déduisent du tableau 4.
de coke entre charges. Cette (ou ces) mesure(s) pouvant être On peut, par exemple, maintenir la température tout en augmen-
combinée(s) avec une suroxygénation momentanée de l’air de tant la production horaire, en agissant simultanément sur le débit
combustion. d’air et le taux de coke. (0)
L’abaissement de la paillasse de fusion peut avoir de multiples
causes, par exemple : taux de coke entre charges insuffisant,
mauvais dosage du coke (présence d’humidité ou de fines, dérè- Tableau 4 – Effets de changements de décisions.
glement de la bascule...) ou du métal, usure du garnissage dans la Moyens d’action et conséquences prévisibles [18]
zone de fusion et de surchauffe, accrochages, arrêts de fusion...
Objectif Décision Effet Effets
■ L’analyse thermique présente l’avantage de donner des informa- (1) immédiat différé secondaires
tions sur le métal liquide (Ceq , Ct , Si), directement exploitables pour sur
effectuer des corrections éventuelles et (ou) des inoculations.
Q (m3/h) T3 ou 2
Son suivi permet également de confirmer le diagnostic établi à X incertain pour
partir de la mesure de température et d’adapter le remède (par Production 3 C et Si
exemple si l’on vise un Ct très stable, il vaudra mieux éviter l’emploi horaire
de fausses charges de coke). P (t/h) T3
doit O23 X C3
En cas de désaccord entre la mesure de température et l’analyse Si ?
thermique (variation de composition chimique sans variation de
température par exemple) il sera utile de vérifier les enfournements T3
et, éventuellement, les niveaux d’écoulement de la fonte et du laitier Tvent X
(un amincissement de la couche de laitier dans le cubilot 3 3 faible
C3
Si?
s’accompagne d’une baisse du silicium et d’une augmentation de
la carburation).
T2
■ Conditions de contrôle Coke2 X C2
Si?
L’exploitation de ces résultats de contrôle pour le réglage du
cubilot impose que ceux-ci soient faits dès la sortie du cubilot sur
un métal homogénéisé en température et en analyse. T3
Coke 3 X Si3
Cette condition ne peut être remplie que si le chenal d’écoulement P2
de la fonte est équipé d’un petit réservoir permettant la mesure de Teneur
température par un couple thermoélectrique immergé et si la réserve en carbone Q2 Ajustement
de métal liquide dans le creuset du cubilot et dans le chenal équivaut, C doit + Q /O2
au minimum, à la masse de deux charges enfournées. O2 X pour avoir P
constant
■ Perturbations 3 3
T3
De nombreuses fluctuations d’analyse ont pour origine des pertur- Q2
bations d’écoulement de la charge dans la colonne du cubilot. T vent3 X T3
Un contrôle continu de la pression à la boîte à vent en parallèle
avec le débit, est un bon moyen pour les mettre en évidence. Fe Si3 X
Teneur
Ces perturbations d’écoulement peuvent avoir de multiples en silicium Si3 si produc-
causes, telles que : mauvais dimensionnement d’éléments métal- Si doit Q2 X tion poussée
liques (par exemple : paquets de chutes de tôles), mauvaise P2
répartition des matières à l’intérieur du cubilot (coke, castine, acier), Seuils
soufflage préférentiel par certaines tuyères, vitesse de soufflage
insuffisante, collages de matériaux dans la colonne, ou rétrécis-
3 (2) 3
sement du diamètre du garnissage, production au m2 de surface de (1) Les objectifs opposés entraînent les décisions et les effets inverses.
fusion excessive qui réduit le temps de passage dans le cubilot. (2) Seuils d’écoulement de la fonte et du laitier qui déterminet l’épaisseur
du laitier dans le cubilot.
7.1.3 Changement de réglage et actions correctives De la même façon, on peut faire croître la carburation en
augmentant le taux de coke, en suroxygénant ou en chauffant le vent
Tout changement de réglage crée une perturbation de la marche plus fortement. Si la production horaire doit être maintenue, on
du cubilot et a un effet sur les résultats obtenus. adaptera le débit d’air en conséquence.
Sur le tableau 4 on présente les cas de changement de réglage Pour les dérives de résultats non provoquées par des changements
les plus fréquents, les moyens d’action possibles et les effets secon- de réglage, il faut vérifier les facteurs de marche en prenant, s’il y
daires qu’ils vont induire. a lieu, des mesures d’attente, telles qu’un apport de coke, une
L’action incertaine sur la température trouve son explication dans modification de l’addition de ferroalliages, une suroxygénation, une
le diagramme réticulaire. En effet, pour une augmentation de produ- modification du seuil d’écoulement du laitier.
ction obtenue par accroissement du débit d’air, l’effet sur la tempé- Ces vérifications sont évidemment grandement facilitées si les
rature sera positif ou négatif suivant la position du point de facteurs de marche sont enregistrés en permanence et si les
fonctionnement, sur la courbe de variation de la température en fonc- appareils sont régulièrement étalonnés (bascule, canne pyromé-
tion de la production horaire au moment du nouveau réglage. Si l’on trique, analyseur de gaz, etc.).
est, à ce moment, en deçà du maximum, une augmentation de la
production fera croître la température, mais si l’on est au maximum
ou au-delà une augmentation de production fera baisser la tempé-
rature.
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P
O
U
Fusion de la fonte au cubilot R
E
par Louis CHAZÉ N
Technicien de l’École supérieure de fonderie
Ancien Chef du département Transferts et développement technique au Centre technique
des industries de la fonderie CTIF
et René SANZ
Ingénieur de l’École nationale supérieure d’arts et métiers
S
et de l’École supérieure d’électricité
A
Constructeurs
V
— Air liquide (L’) Département français des gaz. Représentant : Küttner (G.H.W. fait maintenant partie du groupe Küttner). O
— CTIF Centre technique des industries de la fonderie.
— EDF Industrie Service commercial électricité.
— Lafarge Réfractaires monolithiques.
— MAFF Matériels et fournitures pour fonderies. I
— George Fischer AG und GF. — SAS Sté d’Exploitation des fours et procédés.
Représentant : George Fischer S.A. Installation de Fonderie.
— KGT Giessereitechnik GmbH.
— SASI Sté française des pisés siliceurs.
— SOPAME.
R
— Küttner GmbH und Co KG.
P
L
U
S
9 - 1997
Doc. M 768doc