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RG7742021

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KF/KAD/GS

AUDIENCE PUBLIQUE ORDINAIRE


REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE
------------------- DU JEUDI 03 FEVRIER 2022
COUR D’APPEL DE COMMERCE -----------------------
D’ABIDJAN
--------------- La Cour d’Appel de Commerce d’Abidjan, en son
N°774/2021
----------------- audience publique ordinaire du jeudi trois février de l’an
ARRET deux mil vingt-deux tenue au siège de ladite Cour, à
CONTRADICTOIRE laquelle siégeaient :
du 03/02/2022
Docteur KOMOIN François, Premier Président de la
---------------------- Cour d’Appel de Commerce d’Abidjan ;
1Ere CHAMBRE
-------------------- Madame RAMDE Assetou épouse OUATTARA,
Messieurs NIAMKEY K. Paul, KOIZAN Guy et
Affaire : BERET-DOSSA Adonis, Conseillers à la Cour,
La société Établissement de Travaux et
Membres ;
de Prestation en abrégé E.T.P, SARL
Avec l’assistance de Maître DANGUI Niamien, Greffier ;
(SCPA TAKORE-KONAN & Associés)
A rendu l’arrêt dont la teneur suit dans la cause ;
Contre
ENTRE :
La société RIIA :
Immobilier et Grands Travaux
(SCPA SORO-SITIONON & Associés) La société Établissement de Travaux et de
------------------- Prestation en abrégé E.T.P, SARL, société à
ARRET :
------------------
responsabilité limitée au capital de 5.000.000 de francs
CONTRADICTOIRE CFA sise à Abidjan, dans la commune de Treichville, 01
------------------------ Boite Postal 336 Abidjan 01 immatriculée au Registre de
Déclare recevable l’appel interjeté par la
Commerce et du Crédit Mobilier d’Abidjan, sous le numéro
société ETABLISSEMENT DE TRAVAUX ET CI-ABJ-2010-B-3187, agissant aux poursuites et diligences
DE PRESTATION dite E.T.P contre le de Madame Léa TIFANY GUEDE épouse KONE, sa
jugement RG N°1885/2020 rendu le 10
décembre 2020 par le Tribunal de Commerce gérante, demeurant ès qualité au siège susdit ;
d’Abidjan ;

L’y dit partiellement fondée ;


Appelante,

Infirme le jugement entrepris en ce qu’il l’a Représentée et concluant par leur conseil, la SCPA
déboutée de sa demande en paiement des
dommages-intérêts ; TAKORE-KONAN & Associés, sis à Abidjan, dans la
Commune de Cocody-Les deux-Plateaux, 406, rue des
Statuant à nouveau sur ce point
Jardins, 06 B.P 2619 Abidjan 06, téléphone 25 22 01 40
Condamne la société RIIA SARL à lui payer la 25 ;
somme de 50.000.000 FCFA à titre de D’UNE PART ;
dommages-intérêts ;
ET
La déboute du surplus de sa demande à ce
titre;
La société RIIA : Immobilier et Grands Travaux,
Confirme, par substitution de motifs, le société à Responsabilité Limitée, au capital social de
jugement attaqué en ses autres dispositions ; 5.000.000 F CFA, dont le siège est sis à Abidjan dans la
Condamne aux dépens de l’instance, chacune Commune de Cocody Riviera II, villa 108, prise en la
pour moitié. personne de Monsieur Brou Ni Kouamé Ludovic, son
gérant, demeurant ès qualité au siège susdit ;
1
Intimée représentée et concluant par son Conseil, la
SCPA SORO-SITIONON & Associés, Société d’Avocats
demeurant à Abidjan Cocody les 2 plateaux 7ème tranche 04
BP 2883 Abidjan 04, tel : 27 22 54 44 61 ;

D’AUTRE PART ;

Sans que les présentes qualités puissent nuire ni


préjudicier en quoi que ce soit aux droits et intérêts
respectifs des parties en cause, mais au contraire et sous
les plus expresses réserves des faits et de droit ;

Le tribunal de commerce d’Abidjan a rendu le 10


décembre 2020 un jugement RG N°1885/2020 en ces
termes : « Statuant publiquement, contradictoirement
et en premier ressort ;

Rejette les fins de non-recevoir tirées du défaut de mise


en demeure de payer et du défaut de tentative de
règlement amiable préalable soulevées par la Société
RIIA: IMMOBILIER ET GRANDS TRAVAUX en
abrégé RIIA;

Déclare recevable l'action de la Société Établissement


de Travaux et de Prestation en abrégé E.T.P ;

L'y dit mal fondée;

L'en déboute;

Dit sans objet sa demande tendant à l’exécution


provisoire de la présente décision ;

La condamne aux dépens de l’instance. » ;

Par exploit du 13 septembre 2021 de Maître ADJE


Martial Brice, commissaire de justice à Yopougon, la
société E.T.P a interjeté appel contre le jugement sus
énoncé et assigné la société RIIA : Immobilier et Grands
Travaux à comparaître par devant la Cour de ce siège
pour s’entendre infirmer ladite décision ;

Enrôlée sous le N° 774/2021 du rôle général du greffe de


la Cour, l’affaire a été appelée le 21 octobre 2021 ;

Une instruction a été ordonnée, confiée à Madame


TONIAN Josette Yolande épouse KLOUTSEY, Conseiller

2
rapporteur et la cause a été renvoyée au 25 novembre
2021 ;

Cette mise en état a fait l’objet d’une ordonnance de


clôture N°367/2021 du 17 novembre 2021 ;

A la date de renvoi, la cause a été mise en délibéré pour


le 27 janvier 2022, prorogé au 03 février 2022 ;

Advenue cette audience, la Cour vidant son délibéré, a


rendu l’arrêt dont la teneur suit :

LA COUR

Vu les pièces du dossier ;

Vu l’ordonnance de clôture en date du 17 novembre


2021 du Conseiller rapporteur ;

Ouï les parties en leurs demandes, fins et conclusions ;

Après en avoir délibéré conformément à la loi ;

FAITS, PROCÉDURE, PRÉTENTIONS ET


MOYENS DES PARTIES

Par exploit en date du 13 septembre 2021, la société


ETABLISSEMENT DE TRAVAUX ET DE
PRESTATION en abrégé E.T.P a relevé appel du
jugement RG N°1885/2020 rendu le 10 décembre
2020 par le Tribunal de Commerce d’Abidjan, lequel,
en la cause, a statué comme suit :

« Statuant publiquement, contradictoirement et en


premier ressort ;

Rejette les fins de non-recevoir tirées du défaut de


mise en demeure de payer et du défaut de tentative
de règlement amiable préalable soulevées par la
Société RIIA: IMMOBILIER ET GRANDS TRAVAUX
en abrégé RIIA;

Déclare recevable l'action de la Société


Établissement de Travaux et de Prestation en abrégé
E.T.P ;

L'y dit mal fondée;

L'en déboute;
3
Dit sans objet sa demande tendant à l’exécution
provisoire de la présente décision ;

La condamne aux dépens de l’instance. » ;

Au soutien de son appel, la société ETABLISSEMENT


DE TRAVAUX ET DE PRESTATION dite E.T.P expose
que suivant une convention en date du 05 décembre
2017, elle a cédé à la société RIIA : IMMOBILIER
ET GRANDS TRAVAUX dite RIIA SARL 102
parcelles de terrain formant des lots issus du
lotissement DANHOKRO, au prix total de
408.000.000 F CFA, payable selon un échéancier
établi par les parties ;

Cependant, elle indique que l’intimée n’a pas


respecté l’échéancier, de sorte qu’elle reste lui
devoir à ce jour la somme de 101.000.000 F CFA ;

Cette situation dit-elle, lui étant préjudiciable, elle


a, par exploit du 12 mars 2020, assigné la société
RIIA SARL devant le Tribunal de Commerce
d’Abidjan en résolution de contrat et en
paiement ; lequel a rendu le jugement dont appel ;

Elle fait noter que pour la débouter de sa demande


en résolution de contrat, le Tribunal a retenu que
l’inexécution par la société RIIA SARL de ses
obligations contractuelles est le fait des tiers ;

Toutefois, fait-elle valoir, la société RIIA SARL ne


prouve pas le fait du tiers qui l'aurait empêché de
procéder au paiement du reliquat du prix de
cession ;

En effet, elle soutient que suivant le protocole


d'accord liant les parties, la société RIIA SARL
devait s'acquitter de son obligation au plus tard le
10 mai 2018, c'est-à-dire bien avant les saisies
dont elle fait cas et la convocation du Ministère de
la Construction relativement au litige avec les
propriétaires terriens ;

Elle estime que l’intimée ne peut donc se


prévaloir des évènements intervenus presque une
année après l’échéance fixée par les parties pour
s’exonérer de son obligation ;

Elle prétend qu’elle a rempli son obligation


contractuelle en livrant les parcelles objets de la
vente intervenue entre les parties, et celle de la
société RIIA SARL était de payer la somme de
408.000.000 F CFA correspondant au prix de
4
vente des parcelles de terrains acquises avec elle ;

Elle affirme que le défaut de paiement de la société


RIIA SARL ne découle pas de troubles de
jouissance comme l'a retenu le Tribunal, mais bien
d'une volonté délibérée de ne pas la remplir de ses
droits, dans la mesure où malgré ces évènements,
elle a procédé à un paiement partiel de sa créance ;

Elle déclare que ces évènements ne peuvent donc


exonérer l’intimée de son obligation ; c’est
pourquoi, elle sollicite l’infirmation du jugement
entrepris sur ce point et prie la Cour statuant à
nouveau, prononcer la résolution du contrat liant
les parties sur le fondement des articles 1184 du
code civil, 281 et suivants de l’acte uniforme
portant sur le droit commercial général, ordonner
à l’intimée la restitution des 102 parcelles de
terrain objets de la vente et la condamner à lui
payer les dommages et intérêts à hauteur de
480.000.000 F CFA pour la perte subie ;

Enfin, elle sollicite la condamnation de la société


RIIA SARL à lui payer également le profit qu’elle a
retiré des parcelles de terrains qui lui ont été
vendus et qui sera déterminé à dire d’expert ;

En réplique, la société RIIA SARL explique


qu’alors que leur protocole d’accord prévoyait
qu’elle devenait propriétaire des biens
immobiliers cédés et en avait la jouissance
effective à compter de sa signature, elle a, pendant
plusieurs mois, rencontré des difficultés pour
accéder aux lots, en raison de l’opposition des
propriétaires terriens, lesquels prétendaient que
l’appelante n’avait pas honoré ses engagements
contractuels à leur égard, comme en témoigne la
convocation du 26 mars 2019 à elle adressée par le
Ministère de la Construction en raison de ces
oppositions par exploit du 28 mars 2019, situation
qu’elle a dénoncée à l’appelante par une
correspondance en date du 05 avril 2020, restée sans
effet ;

Dès lors, affirme-t-elle, elle ne pouvait plus verser à


cette dernière les mensualités convenues, alors que les
droits fonciers qu'elle prétendait détenir étaient
contestés par les détenteurs originaux des droits
coutumiers ;

Elle soutient qu'après que ces derniers se soient


calmés, les parties ont d'un commun accord accepté
que les paiements mensuels soient repris, mais limités
à 10.000.000 F CFA en lieu et place des 80.000.000
5
F CFA initialement convenus et cet accord n’a jamais
été remis en cause par l’appelante ;

Elle déclare que le courroux de la société


ÉTABLISSEMENT DE TRAVAUX ET DE
PRESTATION dite E.T.P est né lorsque le paiement de
ces mensualités a cessé depuis le mois de janvier
2020, car les sommes lui appartenant ont fait l'objet
de saisies conservatoires de créances et de saisies-
attributions de créances entre ses mains ;

Elle explique en effet que d'une part, la société


VICTOIRE IMMOBILIER SA a, par procès-verbal de
saisie conservatoire en date du 18 janvier 2019, saisi la
somme de 29.627.700 F CFA entre ses mains au
préjudice de l’appelante qu'elle a convertie ensuite en
saisie-attribution de créances par acte du 04
décembre 2019, la contestation de la société
ÉTABLISSEMENT DE TRAVAUX ET DE
PRESTATION dite E.T.P dans cette procédure ayant
été déclarée mal fondée par le juge de l'exécution de
céans suivant ordonnance N°RG 0060/20 du 24
février 2020, entrainant ainsi le paiement de la
somme cantonnée, comme en témoigne la décharge en
date du 30 mars 2020 ;

D'autre part, ajoute-t-elle, monsieur DANHO Loba


Léon et 05 autres ont fait pratiquer plusieurs saisies-
attribution de créances les 18 novembre et 24
décembre 2019 entre ses mains pour un montant total
de 325.557.389 F CFA au préjudice de la société ETP,
avant une autre saisie-attribution de créances en date
du 06 décembre 2019 qu'ils ont dénoncée par acte en
date du 13 décembre 2019, sans que l’appelante qui a
reçu dénonciation de toutes ces saisies, n'ait élevé la
moindre contestation ; de sorte que le Greffier en Chef
du Tribunal de Première Instance d'Abidjan leur a
délivré un certificat de non contestation de saisie-
attribution de créances qu'ils se sont empressés de lui
notifier, l'obligeant ainsi à leur payer les sommes
cantonnées par eux ;

Elle estime donc que la créance de la société


ETABLISSEMENT DE TRAVAUX ET DE
PRESTATION dite E.T.P à son égard est désormais
éteinte après le paiement à ses créanciers de la somme
de 101.000.000 F CFA et partant, celle-ci est mal
fondée en toutes ses demandes ;

Elle affirme, au vu de ce qui précède, n’avoir commis


aucune faute, et c’est à bon droit que le Tribunal a
rejeté les demandes de l’appelante ;elle sollicite dès
lors que le jugement attaqué soit confirmé en toutes
6
ses dispositions ;

SUR CE

En la forme

Sur le caractère de la décision

Considérant que la société RIIA : IMMOBILIER ET


GRANDS TRAVAUX dite RIIA SARL a conclu ;

Qu’il convient de statuer par décision


contradictoire ;

Sur la recevabilité de l’appel

Considérant que l’appel a été interjeté selon les


forme et délai légaux ;

Qu’il y a lieu de le recevoir ;

Au fond

Sur le bien-fondé de l’appel

Considérant que la société ETABLISSEMENT DE


TRAVAUX ET DE PRESTATION dite E.T.P fait grief
au Tribunal de Commerce d’Abidjan de l’avoir
déboutée de sa demande en résolution du contrat la
liant à la société RIIA : IMMOBILIER ET GRANDS
TRAVAUX dite RIIA SARL et en paiement de
dommages et intérêts pour non-respect du délai
de paiement de sa créance, au motif que
l’inexécution par cette dernière de ses obligations
contractuelles est imputable à des tiers ;

Elle indique que le fait des tiers retenu par le


Tribunal est intervenu après le délai de paiement
du prix total des parcelles fixé au 10 mai 2018 et
ne peut exonérer la société RIIA SARL de ses
obligations ;

Qu’elle estime que c’est à tort que le Tribunal s’est


déterminé ainsi et le jugement critiqué doit être
infirmé sur ce point, et prie la Cour statuant à
nouveau, prononcer la résolution du contrat liant
les parties sur le fondement des articles 1184 du
code civil et 281 et suivants de l’acte uniforme
portant sur le droit commercial général ;

Considérant que la société RIIA SARL s’y oppose


et soutient qu’elle a été troublée dans la jouissance
de la parcelle par les propriétaires terriens qui
7
estimaient que l’appelante n’a pas purgé leurs
droits d’une part, et d’autre part, la somme
réclamée a été saisie entre ses mains par les
créanciers de la société ETABLISSEMENT DE
TRAVAUX ET DE PRESTATION dite E.T.P à qui elle
a été obligée de payer ladite somme en sa qualité
de tiers saisi ;

Elle estime, au vu de ce qui précède, qu’elle n’a


commis aucune faute, de sorte qu’en déclarant
mal fondée l’action de l’appelante, le Tribunal a
fait une saine appréciation des faits de la cause, et
le jugement entrepris doit être confirmé sur ce
point ;

Considérant qu’aux termes de l’article 1184 du code


civil : «La condition résolutoire est toujours sous
entendue dans les contrats synallagmatiques pour le
cas où l’une des deux parties ne satisfera point à son
engagement.

Dans ce cas, le contrat n’est point résolu de plein


droit. La partie envers laquelle l’engagement n’a
point été exécuté, a le choix, ou de forcer l’autre à
l’exécution de la convention lorsqu’elle est possible, ou
d’en demander la résolution avec dommages et
intérêts.
La résolution doit être demandée en justice et il peut
être accordé au défendeur un délai selon les
circonstances.» ;

Qu’il s’ensuit que l’inexécution ou la mauvaise


exécution des obligations d’une des parties à un
contrat synallagmatique peut entrainer la résolution
dudit contrat, si l’autre en fait la demande en justice ;

Considérant qu’en l’espèce, il s’évince des pièces du


dossier que les parties sont liées par un protocole
d’accord portant sur la cession de droits fonciers en
vertu duquel la société ETABLISSEMENT DE
TRAVAUX ET DE PRESTATION dite E.T.P s’est
engagée à céder à la société RIIA SARL cent deux
(102) parcelles issus du lotissement de
DANHOKKRO, commune de Bingerville moyennant
paiement par cette dernière de la somme de
408.000.000 F CFA au plus tard le 10 mai 2018, selon
l’échéancier établi par les parties ;

8
Considérant qu’il n’est pas contesté que la société RIIA
SARL n’a pas respecté le délai prévu pour le paiement
du prix de cession des parcelles ;

Que pour justifier sa défaillance, elle prétend que


l’inexécution par elle de ses obligations contractuelles
est imputable à des tiers, notamment les propriétaires
terriens qui l’ont empêchée de jouir des droits
immobiliers sur lesdites parcelles et les saisies-
attribution de créances pratiquées par ceux-ci entre
ses mains au préjudice de l’appelante ainsi que par la
société Victoire Immobilier, créancière de cette
dernière ;

Qu’elle produit aux débats pour attester ses


allégations une convocation du Ministère de la
Construction datée du 28 mars 2019 et les procès-
verbaux de saisies-attribution de créances datés des 18
novembre 04, 06 et 24 décembre 2019 ;

Que la Cour constate cependant à l’analyse de ces


pièces que le fait des tiers invoqué par la société RIIA
SAR est intervenu après le délai fixé par les parties
pour le paiement total du prix de cession, à savoir le
10 mai 2018, de sorte qu’il ne peut justifier le non-
respect par elle du délai convenu ;

Qu’il s’ensuit que la société RIIA SARL n’a pas


respecté son obligation de payer le prix de la cession
dans le délai convenu par les parties et a donc manqué
à son obligation contractuelle ;

Considérant cependant qu’il n’est pas contesté que les


créanciers de la société ETABLISSEMENT DE
TRAVAUX ET DE PRESTATION dite E.T.P ont fait
pratiquer des saisies-attribution de créances sur ses
avoirs détenus par la société RIIA IMMOBILIER ;

Qu’il est produit au dossier de la procédure des


décharges et des copies de chèques attestant que la
société RIIA SARL a payé la somme reliquataire de
101.000.000 F CFA réclamée par l’appelante entre les
mains de ses créanciers, suite aux saisies-attribution
de créances pratiquées ;

9
Qu’il en découle qu’à ce jour, la société RIIA SARL ne
reste devoir à la société ETABLISSEMENT DE
TRAVAUX ET DE PRESTATION dite ETP aucune
somme d’argent au titre du prix de cession des cent
deux (102) lots ;

Qu’il suit de ce qui précède que s’il est vrai que la


société RIIA SARL n’a pas respecté le délai convenu
par les parties, il n’en demeure pas moins qu’au
moment où l’appelante initie son action, celle-ci a
rempli son obligation de paiement du prix des cent
deux (102) lots ; de sorte que c’est à bon droit que le
premier juge a rejeté sa demande en résolution du
contrat et en paiement du prix de cession des 102 lots ;

Considérant cependant que les circonstances de la


cause révèlent que les troubles de jouissance sur les
lots vendus ont pour origine le non apurement des
droits des propriétaires terrains par l’appelante, qui
n’a pas été remplie de ses droits à temps par l’intimée
en vue de faire face à ses obligations envers ceux-ci ;
et éviter également les saisies dont elle a été l’objet ;

Que cet état de fait lui a causé nécessairement un


préjudice qu’il convient de réparer à hauteur de la
somme de 50.000.000 F CFA ;

Qu’il convient d’infirmer le jugement entrepris sur ce


point et statuant à nouveau, condamner l’intimée à lui
payer cette somme et la débouter du surplus de sa
demande ;

Sur les dépens

Considérant que la société ETABLISSEMENT DE


TRAVAUX ET DE PRESTATION dite E.T.P succombe
partiellement à l’instance ;

Qu’il y a lieu de faire masse des dépens et les faire


supporter, pour moitié, par chacune des parties ;

PAR CES MOTIFS

Statuant publiquement, contradictoirement et en


dernier ressort ;

10
Déclare recevable l’appel interjeté par la société
ETABLISSEMENT DE TRAVAUX ET DE
PRESTATION dite E.T.P contre le jugement RG
N°1885/2020 rendu le 10 décembre 2020 par le
Tribunal de Commerce d’Abidjan ;

L’y dit partiellement fondée ;

Infirme le jugement entrepris en ce qu’il l’a déboutée


de sa demande en paiement des dommages-intérêts ;

Statuant à nouveau sur ce point ;

Condamne la société RIIA SARL à lui payer la somme


de 50.000.000 FCFA à titre de dommages-intérêts ;

La déboute du surplus de sa demande à ce titre ;

Confirme, par substitution de motifs, le jugement


attaqué en ses autres dispositions ;

Condamne aux dépens de l’instance, chacune pour


moitié.

Ainsi fait, jugé et prononcé publiquement les jour,


mois et an que dessus.

ET ONT SIGNÉ LE PREMIER PRÉSIDENT ET


LE GREFFIER./.

11

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