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RG4002019

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KF/PBT/AE

REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE


-------------------
COUR D’APPEL DE COMMERCE
D’ABIDJAN
--------------- AUDIENCE PUBLIQUE ORDINAIRE
RG N° 400/2019
DU JEUDI 27 JUIN 2019
--------
ARRÊT CONTRADICTOIRE
-----------------------
du 27/06/2019
--------- La Cour d’Appel de Commerce d’Abidjan, en son audience
1ÈRE CHAMBRE publique ordinaire du jeudi vingt-sept juin de l’an deux mil
------------
dix-neuf tenue au siège de ladite Cour, à laquelle
Affaire :
---
siégeaient :

1°- La Société de Courtage d’Assurance Docteur KOMOIN François, Premier Président de la


et de Réassurances dite SCAR Cour d’Appel de Commerce d’Abidjan ;
AKODA

2°- Monsieur KOUYO Gnakouri


Madame BAÏ Z. Danielle épouse SAM et Messieurs
Anderson TALL Yacouba, SILUÉ Daoda et AJAMI Nabil,
(Maître Pauline AKO KOUASSI) Conseillers à la Cour, Membres ;

Contre
Avec l’assistance de Maître KOUTOU A. Gertrude
1°- La Société ATLANTIQUE
épouse GNOU, Greffier ;
ASSURANCE VIE Ex-STAMVIE
A rendu l’arrêt dont la teneur suit dans la cause ;
2°- L’Association des Sociétés
d’Assurances de Côte d’Ivoire dite
ENTRE :
ASA-CI
(SCPA DOGUÉ-ABBÉ Yao & Associés)
-------------- 1°- LA SOCIÉTÉ DE COURTAGE D'ASSURANCE ET
ARRÊT DE RÉASSURANCES DITE SCAR AKODA, Société à
------------ Responsabilité Limitée (SARL), au capital de 10.000.000
Contradictoire
de F CFA, sise à Abidjan Cocody II Plateaux 7ème Tranche
---------
lot n° 3270 ilot 265, 01 BP 7718 Abidjan 01, agissant aux
Déclare irrecevable l’appel interjeté par la poursuites et diligences de son Gérant, Monsieur KOUYO
société de Courtage d’Assurance et de Gnakouri Anderson, de nationalité ivoirienne y
Réassurances dite SCAR AKODA et Monsieur
KOUYO Gnakouri Anderson contre le demeurant ;
jugement RG N° 2768/2018 rendu le 27
décembre 2018 par le Tribunal de Commerce
2°- MONSIEUR KOUYO GNAKOURI ANDERSON,
d’Abidjan ;
majeur, de nationalité ivoirienne, gérant de la Société
Condamne la SCAR AKODA et Monsieur SCAR AKODA, demeurant au siège social de ladite société à
KOUYO Gnakoury Anderson aux dépens ;
Abidjan Cocody Les Deux Plateaux ;

Appelants,

Représentés et concluant par leur conseil, Maître Pauline


AKO KOUASSI, Avocat près la Cour d'Appel d'Abidjan,
demeurant à Abidjan Cocody Riviéra Golf, au 1er étage de

1
l'immeuble MARAHOUE, Tél. : 22.43.00.68/01.15.34.23. ;

D’UNE PART ;
ET ;

1°- LA SOCIÉTÉ ATLANTIQUE ASSURANCE VIE


EX-STAMVIE, Société Anonyme, au capital social de 3
milliards de francs CFA, dont le siège social est sis à
Abidjan Plateau, immeuble MACI, 15 Avenue Joseph
Anoma, au 4ème et 5ème étage, 01 BP 1337 Abidjan 01, Tél. :
20.31.21.41, prise en la personne de son représentant légal,
Madame Estelle TRAORE, ou toute autre personne ou
service habilité à recevoir les présentes ;

2°- L'ASSOCIATION DES SOCIETES


D'ASSURANCES DE CÔTE D’IVOIRE DITE ASA-CI,
prise en la Direction des Assurances de Côte d'Ivoire, ou en
services habilités à recevoir les présentes et à m'en donner
valable décharge, afin qu'elle n’en ignore, ses bureaux sis à
Abidjan Cocody ;

Intimées,

Représentées et concluant par leur conseil, la SCPA


DOGUÉ-ABBÉ Yao et Associés, Avocats à la Cour d’Appel
d’Abidjan, 29 Boulevard Clozel, 01 BP 174 Abidjan 01, Tél. :
20.22.21.27 / 20.21.70.55, Fax. : 20.21.58.02, Email. :
dogue@aviso.ci ;

D’AUTRE PART ;

Sans que les présentes qualités puissent nuire ni


préjudicier en quoi que ce soit aux droits et intérêts
respectifs des parties en cause, mais au contraire et sous les
plus expresses réserves des faits et de droit ;

Le Tribunal de Commerce d’Abidjan statuant en la cause a


rendu le 27 décembre 2018 un jugement contradictoire N°
2768/18 dans lequel il s’est déclaré incompétent pour
connaître de la présente action au profit de l’instance
arbitrale choisie d’un commun accord par les parties et
condamné la société SCAR AKODA et Monsieur KOUYO
Gnakouri aux dépens ;

2
Par exploit du 24 mai de Maître M’BESSO Adepo Victor,
huissier de justice à Abidjan, la société SCAR AKODA et
Monsieur KOUYO Gnakouri ont interjeté appel contre le
jugement susénoncé et ont par le même exploit assigné la
société ATLANTIQUE Assurancs et l’ASA-CI à comparaître
à l’audience du 06 juin 2019 par-devant la Cour d’Appel de
ce siège pour s’entendre infirmer le jugement querellé ;

Enrôlée sous le N° 400/19 du rôle général du greffe de la


Cour, l’affaire a été appelée à l’audience du 06 juin 2019,
puis renvoyée au 13 juin 2019 pour les conclusions sur la
recevabilité de l’appel ;

À la date de renvoi, la cause a été mise en délibéré pour le


27 juin 2019 ;

Advenue cette audience, la Cour a vidé son délibéré en


rendant l’arrêt suivant :

LA COUR

Vu les pièces du dossier ;

Ouï les parties en leurs demandes, fins et conclusions ;

Après en avoir délibéré conformément à la loi ;

FAITS, PROCÉDURE, PRÉTENTIONS ET MOYENS


DES PARTIES

Par exploit d’huissier du 24 mai 2019, la société de


Courtage d’Assurance et de Réassurance dite SCAR
AKODA et Monsieur KOUYO Gnakouri Anderson ont
relevé appel du jugement RG N° 2768/2018 rendu le 27
décembre 2018 par le Tribunal de Commerce d’Abidjan,
lequel, en la cause, a statué comme suit :

« Statuant publiquement, contradictoirement et en


premier ressort ;

Se déclare incompétent pour connaître de la présente


action au profit de l’instance arbitrale choisie d’un
commun accord par les parties ;

Condamne la société de Courtage d’Assurance et de


Réassurances dite SCAR AKODA et Monsieur KOUYO
GNAKOURI Anderson aux dépens de l’instance. » ;

3
En cause d’appel, la SCAR AKODA expose que la société
Atlantique Assurances Vie de Côte d’ivoire ex-STAMVIE et
elle sont entrées en relation d’affaires dans le courant de
l’année 1993 ;

Que pour la vente de ses produits, la société Atlantique


Assurances Vie lui a fait appel pour son expertise sur le
terrain ;

Qu’après concertation, elles se sont accordées dans le cadre


d’un partenariat qu’elle pourrait qualifier de « partenariat
gagnant » ;

Que ce faisant, suivant une convention d’agent général


signée le 25 août 1993, il a été convenu qu’elle
représenterait et vendrait les produits d’assurance MACI
ou STAMVIE contre une rémunération suivant un système
de règlement par commissions ;

Que pour ce faire, les dispositions de l’article 16 de la


convention signée par la STAMVIE et elle précisaient que
sa rémunération consistera exclusivement en paiement de
commissions applicables sur les émissions nettes, c’est-à-
dire les accessoires de cotisations dues sur les sommes
réellement encaissées ; lesquelles commissions étaient
payables mensuellement ;

Qu’ainsi, dans le cadre de l’exécution de sa part


d’obligations, elle a pu gérer un portefeuille d’une
importance considérable constitué entre autres des sociétés
et structures publiques qu’elle a démarchées, dont la CIE
(Compagnie Ivoirienne d’Electricité), le Ministère de la
Défense (Fanci et la Garde Républicaine, la Gendarmerie
Nationale), la Marine Nationale, le GATL, les clients du
Trésor Public, les clients Banques, le Port Autonome
d’Abidjan, les clients de la CIPREL, PALM-CI, SHAN et
SHAD, SYNACASS-CI Banque et SYNACASS-CI Trésor,
des Clients espèces, à savoir des clients Particuliers, CECP,
GESTOCI, SIB, BIAO, BICICI, SGBCI et CI Telecom, pour
ne citer que ceux-là ;

Que cependant, dans le courant de l’année 2004 et après


plusieurs relances infructueuses relativement au règlement
de ses commissions par la STAMVIE et face à l’inertie de
celle-ci, elle dût s’en référer aux juridictions ivoiriennes
pour le paiement des commissions partielles à elle dues et

4
non payées par la STAMVIE sur la période allant du 31
décembre 2004 au 10 octobre 2005 pour le compte de
certains sociétaires ; ce qui a donné lieu à un jugement
condamnant la STAMVIE à lui payer la somme de cent cinq
millions neuf cent quatre-vingt-dix mille trois cent dix-sept
(105 990 317) Francs CFA ;

Qu’au cours de l’exécution de cette décision de justice, la


STAMVIE initiait une procédure correctionnelle aussi bien
contre Monsieur KOUYO Gnakouri Anderson, pris en sa
qualité de représentant légal de la SCAR AKODA, que
contre cette dernière, pour des faits d’abus de confiance
portant sur la somme d’un milliard six cent millions
(1.600.000.000) de Francs CFA commis à son préjudice et
d’exercice illégal de la profession d’assurances ;

Elle ajoute que la procédure suivit son cours depuis la


brigade de recherches d’Abidjan jusqu’au 5ème cabinet
d’instruction du tribunal d’Abidjan-Plateau, pour aboutir à
un jugement correctionnel rendu par ledit tribunal, sur la
base d’un rapport d’expertise contradictoire dressé par
Monsieur Tiémélé YAO DJUE, Expert-comptable, lequel a
fait ressortir qu’à la vérité, c’est plutôt la STAMVIE qui
restait lui devoir la somme de cinq cent quarante-cinq
millions cent quatre-vingt-trois mille trois cent quarante-
huit (545.183.348) Francs CFA, au titre de ses commissions
impayées ;

Que sur la base des conclusions de l’expert, le tribunal


correctionnel, à son audience du mardi 21 novembre 2017,
disculpait Monsieur KOUYO Gnakouri Anderson de toute
infraction en le déclarant non coupable du délit d’abus de
confiance mis à sa charge par la STAMVIE et déboutait
cette dernière de sa demande en paiement de la somme
d’un milliard six cent millions (1.600.000.000) de Francs
CFA ;

La SCAR AKODA ajoute que la décision ainsi rendue dans


le cadre de cette affaire sous le numéro 9019/17 est
définitive car la STAMVIE n’a pas relevé appel de cette
décision, tel que l’atteste le certificat de non appel ni
opposition délivré par le greffier en chef dudit tribunal ;

Que pour le règlement de ce trop perçu tel que ressortit des


conclusions de l’expert, elle saisissait le tribunal de
commerce d’Abidjan qui, suivant le jugement querellé, se

5
déclarait incompétent pour connaître de la procédure ;

Les appelants font grief au premier juge de ne pas avoir


retenu sa compétence et d’avoir, en interprétant les
dispositions de l’article 25 de la convention les liant à la
société Atlantique Assurance, estimé que « les termes
difficultés et litiges renvoient à la même signification » ;

Or, il est de principe général de droit que dans


l’interprétation de toute convention, le juge doit chercher la
volonté commune des parties, de sorte qu’affirmer que
« les termes difficultés et litiges renvoient à la même
signification » n’est pas fondée ;

Les appelants font également valoir qu’ils ont opposé à la


STAMVIE son renoncement à la clause arbitrale quand, de
façon univoque, elle a choisi de saisir la juridiction de droit
commun, en l’occurrence le tribunal correctionnel pour
régler un litige survenu entre elles ;

Que de ce fait, cette dernière en saisissant la juridiction


correctionnelle, a entendu expressément renoncer à la
clause arbitrale ;

Que sur cet autre point, le premier juge a estimé que «


l’action pénale a été intentée lors de la procédure ayant
pour objet la réclamation des commissions couvrant la
période allant de 1993 à 2006. Il est établi que la Cour
d’Appel d’Abidjan, dans son arrêt n°495 du 06 novembre
2009, s’est déclarée incompétente au profit de la
juridiction arbitrale...Mieux, il est acquis que le Tribunal
arbitral n’a aucune compétence en matière pénale, cette
compétence étant exclusivement réservée aux juridictions
de droit commun » ;

Qu’ainsi, s’il est acquis que le tribunal arbitral n’a aucune


compétence pénale, il n’en demeure pas moins que dès lors
que la STAMVIE s’est constituée partie civile dans le cadre
d’une procédure correctionnelle, elle a entendu renoncer
expressément et résolument à la clause arbitrale ;

Que la position du premier juge aurait été justifiée si dans


le cadre de la saisine du tribunal correctionnel, la
STAMVIE n’avait pas demandé leur condamnation à lui
payer la somme d’un milliard six cent millions
(1.600.000.000) de Francs CFA ;

6
Que dès lors que cette constitution de partie civile a eu
pour conséquence la réparation d’un préjudice ressortant
de l’exécution de la convention des parties, la STAMVIE a
choisi de se référer aux juridictions de droit commun ;

Que de plus, le jugement correctionnel précise en ces


termes ceci : « sur la constitution de partie civile, attendu
que la constitution de partie civile de la société STAMVIE
a été faite à l’audience conformément aux dispositions de
l’article 409 du code de procédure pénale ; qu’il échait de
la recevoir en application de l’article 414 du code de
procédure pénale. Attendu que Kouyo Gnakouri Anderson
n’a pas été reconnu coupable des faits auraient causé
préjudice à la société STAMVIE. Qu’aussi sied—t-il de dire
la société
STAMVIE mal fondée en sa constitution de partie civile et
la débouter de sa demande en paiement » ;

Que tel qu’énoncé, la STAMVIE s’est régulièrement


constituée partie civile devant le juge correctionnel, et ce
faisant, elle a renoncé expressément à la clause arbitrale ;

Subsidiairement au fond, tel qu’il ressort des conclusions


de l’expert, les mentions suivantes sont sans équivoques : «
Sur la base de mes travaux effectués à partir des pièces
justificatives reçues, des séances de travail tenues et des
explications complémentaires obtenues :
- Les cotisations à régler à la STAMVIE de 1993 à
2006 s’élèvent à un montant de 6 584 043 294 FCFA ;
- Les cotisations réglées à la STAMVIE de 1993 à
2006 s’élèvent à un montant de
5 036 215 926 FCFA ;
- L’écart entre les cotisations à régler et les
cotisations réglées par la SCAR AKODA est de 1 547 827
368 FCFA ;
- Les commissions à payer à la SCAR AKODA de
1993 à 2006 s’élèvent à 1 719 581 361 FCFA ;
- Les sinistres et rachat préfinancés par la SCAR
AKODA pour le compte de la STAMVIE ont un montant de
373 429 355 FCFA ;
- En définitive, la STAMVIE reste devoir à la SCAR
AKODA, la somme de 545 183 348 FCFA » ; de sorte que la
STAMVIE reste lui devoir la somme de cinq cent quarante-
cinq millions cent quatre-vingt-trois mille trois cent
quarante-huit (545 183 348) Francs CFA ;

7
Sur la demande en paiement des frais exposés et des
dommages et intérêts, les appelants font valoir qu’aux
termes de l’article 1142 du code civil « toute obligation de
faire ou de ne pas faire se résout en dommages et intérêts,
en cas d’inexécution de la part du débiteur » ;

Qu’en l’espèce, l’obligation de faire incombant à l’intimée


qui consistait au paiement des commissions mensuelles n’a
pas été exécutée, lui causant ainsi un lourd préjudice tant
professionnel que commercial ;

Que l’article 1147 du code civil poursuit en ces termes : « le


débiteur est condamné, s’il y a lieu au payement de
dommages et intérêts, soit en raison de l’inexécution de
l’obligation, soit en raison du retard dans l’exécution,
toutes les fois qu’il ne justifie pas que l’inexécution
provient d’une cause étrangère qui ne peut lui être
imputée, encore qu’il n’y ait aucune mauvaise foi de sa
part » ;

Qu’en l’espèce, l’inexécution par la STAMVIE de ses


obligations résulte d’une pure mauvaise foi doublée d’une
intention malicieuse de nuire à leurs activités
professionnelles ;

Qu’en effet, l’intention de nuire est manifeste dès lors qu’il


ressort de l’issue de la procédure correctionnelle initiée
contre eux par la STAMVIE qu’en lieu et place d’un
prétendu détournement des cotisations d’assurances mis à
la charge du représentant légal de la SCAR AKODA, c’est
plutôt la STAMVIE qui reste devoir à la SCAR AKODA plus
de cinq cent millions (500.000.000) de francs CFA au titre
de ses commissions ;

Que cette procédure correctionnelle a entaché l’image


professionnelle de la SCAR AKODA en ce qu’elle a dû
fermer ses agences ouvertes à l’intérieur du pays, licencier
ses employés et ne fonctionner qu’au restreint, privée tant
de ses commissions que de clients ;

C’est pourquoi, ils sollicitent qu’il plaise à la juridiction de


céans :

- juger que dès lors que dans le cadre de la procédure


correctionnelle qui a opposé les parties la STAMVIE
s’est expressément constituée partie civile pour le

8
paiement de la somme d’un milliard six cent
millions (1.600.000.000) de Francs CFA, celle-ci a
entendu renoncer à la clause d’arbitrage ;

- infirmer le jugement rendu le 27 décembre 2017


sous le RG N°2768/2018 ;

- statuant à nouveau, dire et juger que les juridictions


de commerce sont compétentes pour connaitre du
litige opposant les parties ;

- condamner la société MACI ex-STAMVIE à leur


payer la somme de cinq cent quarante-cinq millions
cent quatre-vingt-trois mille trois cent quarante-huit
(545 183 348) Francs CFA au titre du trop-perçu sur
les commissions ;

- condamner la société Atlantique Assurances Vie


Côte d’ivoire ex-STAMVIE à lui payer la somme d’un
milliard (1 000 000 000) Francs CFA en réparation
du préjudice professionnel et commercial ;

- condamner la société Atlantique Assurances Vie


Côte d’ivoire ex-STAMVIE aux entiers dépens,
distraits au profit de Maître Pauline AKO KOUASSI,
Avocat aux offres de droit ;

Réagissant à ces écritures, la STAMVIE fait valoir, sur le


fondement de l’article 13 de l’acte uniforme relatif au droit
d’arbitrage qui dispose que : « ...si le tribunal arbitral n’est
pas encore saisi ou si aucune demande d’arbitrage n’a été
formulée, la juridiction étatique doit également se déclarer
incompétente à moins que la convention d’arbitrage ne
soit manifestement nulle ou manifestement inapplicable à
l’espèce. Dans ce cas, la juridiction étatique compétente
statue sur sa compétence en dernier ressort dans un délai
maximum de quinze (15) jours. Sa décision ne veut faire
l’objet que d’un pourvoi en cassation devant la Cour
Commune de Justice et d’Arbitrage dans les conditions
prévues par son règlement de procédure... », que la
décision rendue par le juge étatique sur sa compétence ne
peut faire l’objet d’appel, mais plutôt d’un pourvoi en
cassation devant la Cour Commune de Justice et
d’Arbitrage dite CCJA ;

9
Qu’en application de ce texte, l’appel formé contre le
jugement entrepris doit être déclaré irrecevable, la cour de
céans n’étant pas compétente pour connaître d’un recours
contre le jugement en cause ;

C’est pourquoi, elle sollicite, à son tour, qu’il plaise à la


juridiction de céans :

- dire et juger qu’il s’agit d’un jugement tranchant la


question de la compétence d’une juridiction étatique
en matière d’applicabilité d’une clause d’arbitrage ;

- dire et juger que la voie de l’appel n’est pas prévue


en pareille matière, la voie de recours étant le
pourvoi en cassation devant la Cour Commune de
Justice et d’arbitrage ;

- dire et juger en conséquence que la cour de céans est


incompétente et l’appel formé irrecevable ;

SUR CE

En la forme

Sur le caractère de la décision

L’intimée ayant conclu, il y a lieu de statuer par décision


contradictoire ;

Sur la recevabilité de l’appel

Considérant que l’intimée soulève l'incompétence de la


cour d’appel de commerce pour connaître d’un jugement
tranchant la question de la compétence d’une juridiction
étatique en matière d’applicabilité d’une clause
d’arbitrage ;

Considérant que dans le jugement querellé le tribunal de


commerce d’Abidjan a statué sur sa compétence à
connaître du litige opposant les parties en raison de
l’existence dans leur convention d’une clause
compromissoire ;

10
Considérant qu’aux termes de l’article 13 de l’acte uniforme
relatif au droit d’arbitrage : « ...si le tribunal arbitral n’est
pas encore saisi ou si aucune demande d’arbitrage n’a été
formulée, la juridiction étatique doit également se déclarer
incompétente à moins que la convention d’arbitrage ne
soit manifestement nulle ou manifestement inapplicable à
l’espèce. Dans ce cas, la juridiction étatique compétente
statue sur sa compétence en dernier ressort dans un délai
maximum de quinze (15) jours. Sa décision ne veut faire
l’objet que d’un pourvoi en cassation devant la Cour
Commune de Justice et d’Arbitrage dans les conditions
prévues par son règlement de procédure... » ;

Que de l’analyse de cette disposition, il ressort que la


décision rendue par le juge étatique sur sa compétence ne
peut faire l’objet d’appel, mais plutôt d’un pourvoi en
cassation devant la Cour Commune de Justice et
d’arbitrage ;

Qu’en application de ce texte, il convient de déclarer l’appel


formé contre le jugement entrepris irrecevable, la cour de
céans n’étant pas habilitée légalement à connaître d’un
recours contre ledit jugement ;

Sur les dépens

Considérant que la SCAR AKODA et Monsieur KOUYO


Gnakouri Anderson succombent ;

Qu’il convient de les condamner aux dépens ;

PAR CES MOTIFS

Statuant publiquement, contradictoirement et en dernier


ressort ;

Déclare irrecevable l’appel interjeté par la société de


Courtage d’Assurance et de Réassurances dite SCAR
AKODA et Monsieur KOUYO Gnakouri Anderson contre le
jugement RG N° 2768/2018 rendu le 27 décembre 2018
par le Tribunal de Commerce d’Abidjan ;

11
Condamne la SCAR AKODA et Monsieur KOUYO
Gnakoury Anderson aux dépens ;

Ainsi fait, jugé et prononcé publiquement les jour, mois et


an que dessus.

ET ONT SIGNÉ LE PREMIER PRÉSIDENT ET LE


GREFFIER./.

12

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