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RG3022018

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KF/YRD/AE

REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE


-------------------
COUR D’APPEL DE COMMERCE
D’ABIDJAN
---------------
RG N° 0302/2018
--------
ARRÊT CONTRADICTOIRE
du 17/01/2019
--------- AUDIENCE PUBLIQUE ORDINAIRE
1ÈRE CHAMBRE
------------
DU JEUDI 17 JANVIER 2019
Affaire : -----------------------
---

1°- MONSIEUR GAMBY IBRAHIM


La Cour d’Appel de Commerce d’Abidjan, en son audience
publique ordinaire du jeudi dix-sept janvier de l’an deux
2°- MONSIEUR GAMBI AMADOU mil dix-neuf tenue au siège de ladite Cour, à laquelle
siégeaient :
3°- MONSIEUR AVAHOUIN BLAISE
BOLADJI
Docteur KOMOIN François, Premier Président de la
4°- MADAME AMAVI CAROLINE Cour d’Appel de Commerce d’Abidjan ;
RENÉE
Mesdames RAMDÉ Assetou épouse OUATTARA et
5°- ÉTABLISSEMENTS KOKOU KONÉ Aïssata, Messieurs ATTOUNGBRÉ Gérard
SERVICES
(Maître Mathias EKE)
et JEANSON Jean Claude, Conseillers à la Cour,
Membres ;
Contre

LA SOCIÉTÉ BATIPRO Avec l’assistance de Maître DOUHO Thémaubly


(SCPA DOGUÉ-ABBÉ YAO & Associés)
-------------- Danielle épouse BAHI, Greffier ;
ARRÊT
------------ A rendu l’arrêt dont la teneur suit dans la cause ;
Contradictoire
---------
ENTRE :
Déclare l’appel des nommés GAMBY
Ibrahim, GAMBI Amadou, AVAHOUIN
1°- MONSIEUR GAMBY IBRAHIM, né le 14 janvier
Blaise Boladji, AMAVI Caroline Renée et des
Établissements KOKOU Services Irrecevable 1988 à Bamako (Mali), de nationalité malienne,
pour non-respect du délai minimum Commerçant, domicilié à Abidjan Marcory Hibiscus,
impératif d’ajournement ; locataire d'un magasin sis à Marcory, boulevard VGE,
parcelle B, titre foncier n° 5751 ;
Met les dépens à leur charge ;

2°- MONSIEUR GAMBI AMADOU, né le 31 décembre


1983 à Socoura/Mopti (Mali), de nationalité malienne,
Commerçant, domicilié à Marcory, 05 BP 419 Abidjan 05,
locataire de deux magasins sis à Marcory, boulevard VGE,
parcelle B, titre foncier n° 5751 ;

3°- MONSIEUR AVAHOUIN BLAISE BOLADJI né


le 03 février 1953 à Baodjo (SAKETE), de nationalité
Béninoise, domicilié à Yopougon, 11 BP 2383 Abidjan 11,

1
Commerçant exerçant sous la dénomination commerciale
de SEPRIM IVOIRE, locataire d'un magasin sis à
Marcory, boulevard VGE, parcelle B, titre foncier n° 5751 ;

4°- MADAME AMAVI CAROLINE RENÉE, née le 31


mai 1963 à Lomé (TOGO), de nationalité ivoirienne,
domiciliée à la Riviera Golf, 22 BP 22 Abidjan 22,
Commerçante exerçant sous la dénomination
commerciale de COSMOS. AC TRADING, locataire d'un
magasin sis à Marcory, boulevard VGE, parcelle B, titre
foncier n° 5751 ;

5°- ÉTABLISSEMENTS KOKOU SERVICES, Société


à Responsabilité Limitée, au capital de 40.000.000 de
francs CFA, immatriculée au Registre de Commerce et du
Crédit Mobilier sous le N° CI-ABJ-2007-B-11147, sise à
Abidjan Marcory, Boulevard VGE, parcelle B, titre foncier
n° 5751, 01 BP 3242 Abidjan 01, Tél. : 21.28.00.83,
agissant aux poursuites et diligences de Monsieur
AGBALEGNON KOKOU, son Gérant, demeurant ès-
qualité au siège de ladite société ;

Appelants,

Représentés et concluant par leur conseil, Maître Mathias


EKE, Avocat à la Cour d'Appel d'Abidjan, y demeurant,
Cocody les II Plateaux, Bd Latrille, Résidence « SICOGI
LATRILLE » (près de la Mosquée d’Aghien), immeuble L,
1er étage, porte 136, 06 BP 1774 Abidjan 06, Tél. : (225)
22.52.56.79/680, Fax. : (225) 22.52.56.77 ;

D’UNE PART ;
ET ;

LA SOCIÉTÉ BATIPRO, Société à Responsabilité


Limitée, au capital de 10.000.000 de F CFA, inscrite au
RCCM sous le N° CI-ABJ-2012-M-14627, dont le siège
social est à Abidjan Marcory, zone 4/C, Rue Paul
LANGEVIN, 26 BP 1198 Abidjan 26, Tél. : 21.24.45.82,
prise en la personne de son Gérant, Monsieur
SADERTTIN Ertekin ;

Intimée,

2
Représentée et concluant par son conseil, la SCPA
HOUPHOUËT-SORO-KONÉ & Associés, Avocats près la
Cour d'Appel d'Abidjan, y demeurant Plateau, 20-22
Boulevard CLOZEL, Immeuble « Les Acacias », 2ème
étage, porte 204, 01 BP 11931 Abidjan 01, Tél. :
20.30.44.20 ;

D’AUTRE PART ;

Sans que les présentes qualités puissent nuire ni


préjudicier en quoi que ce soit aux droits et intérêts
respectifs des parties en cause, mais au contraire et sous
les plus expresses réserves des faits et de droit ;

La juridiction présidentielle du Tribunal de Commerce


d’Abidjan statuant en la cause en matière d’urgence, a
rendu le 19 novembre 2018 une ordonnance RG N°
3400/2018 qui a déclaré recevable l’action de la société
Établissements KOKOU SERVICES, de Messieurs GAMBI
Ibrahima, GAMBI Amadou, AVAHOUIN Blaise Boladji et
Madame AMAVI Caroline Renée et les en a déboutés ;

Par exploit du 28 novembre 2018 de Maître BAMBA


Rachelle, huissier de justice à Daloa, Messieurs GAMBI
Ibrahima, GAMBI Amadou, AVAHOUIN Blaise Boladji et
Madame AMAVI Caroline Renée, la société Les
Établissements KOKOU SERVICES ont interjeté appel
contre l’ordonnance susénoncée et ont, par le même
exploit, assigné la société BATIPRO à comparaître devant
la Cour de ce siège pour s’entendre infirmer cette
ordonnance ;

Enrôlée donc sous le N° 302/2018 du rôle général du


greffe de la cour, l’affaire a été appelée à l’audience du
jeudi 06 décembre 2018, puis mise en délibéré pour
l’audience du 10 janvier 2019 ;

À cette audience le délibéré a été prorogé au 17 janvier


2019 ;

Advenue cette audience, la Cour a vidé son délibéré en


rendant l’arrêt suivant :

3
LA COUR

Vu les pièces du dossier ;

Ouï les parties en leurs demandes, fins et conclusions ;

Après en avoir délibéré conformément à la loi ;

FAITS, PROCÉDURE, PRÉTENTIONS ET


MOYENS DES PARTIES

Par exploit d’Huissier en date du 28 novembre 2018,


Messieurs GAMBY Ibrahim, GAMBI Amadou,
AVAHOUIN Blaise Boladji, Madame AMAVI Caroline
Renée et les Établissements KOKOU Services tous
représentés par Maître Mathias EKE, ont relevé appel de
l’ordonnance n°3400/2018 rendue le 19 novembre 2018
par le Juge de l’exécution du Tribunal de Commerce
d’Abidjan qui a statué comme suit :

« Statuant publiquement, contradictoirement, en matière


d’urgence et en premier ressort ;

Déclarons recevable l’action des Établissements KOKOU


SERVICES, de Messieurs GAMBY Ibrahima, GAMBI
Amadou, AVAHOUIN Blaise Boladji et de Madame
AMAVI Caroline Renée ;

Les y disons cependant mal fondés ;

Les en déboutons ;

Mettons les dépens à leur charge » ;

Il ressort des énonciations de l’ordonnance querellée et


des pièces du dossier que par exploit d’huissier en date du
05 octobre 2018, les Établissements KOKOU SERVICES,
Messieurs GAMBY Ibrahima, GAMBI Amadou,
AVAHOUIN Blaise Boladji et Madame AMAVI Caroline
Renée ont donné assignation à la société BATIPRO pour
la voir :

- condamner à leur payer la somme de cent seize


millions cinq cent quatre-vingt-six mille sept cent
trente-cinq (116.586.735) F CFA au titre des causes
de la saisie-vente des droits d’associés ;

4
- condamner à leur payer la somme de cent millions
(100.000.000) F CFA à titre de dommages et
intérêts ;

Au soutien de leur action, les demandeurs exposent qu’en


exécution de l’arrêt n°125/2017 rendu le 18 mai 2017 par
la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA), ils ont
fait pratiquer entre les mains de la société BATIPRO une
saisie-vente portant sur les droits d’associés appartenant
à Monsieur GENAN Ismail Salih leur débiteur ;

Lors de ladite saisie ont-ils affirmé, la société BATIPRO a


déclaré que Monsieur GENAN Ismail Salih ne détenait
plus d’actions en son sein pour les avoir cédés à un tiers
par convention en date du 29 décembre 2017 ;

Toutefois, pour eux, cette déclaration est inexacte,


d’autant qu’en réalité, ladite convention fait état de ce que
Monsieur GENAN Ismail Salih a cédé seulement 330
parts sur les 700 parts sociales qu’il détient au sein de la
société BATIPRO ;

En outre soutiennent-ils, la société BATIPRO ne leur a


pas communiqué, conformément aux dispositions de
l’article 237-6 de l’acte uniforme portant organisation des
procédures simplifiées de recouvrement et voies
d’exécution, ses statuts alors que ce document devait leur
permettre de vérifier la véracité de ses déclarations ;

Ils prétendent qu’en ayant agi ainsi, la société BATIPRO a


fait obstacle à la procédure d’exécution forcée par eux
entreprise ; ce qui a eu pour effet de les retarder dans le
recouvrement de leur créance ;

C’est pourquoi, se fondant sur l’article 38 de l’Acte


Uniforme susindiqué, ils sollicitent la condamnation de la
société BATIPRO à leur payer les sommes
susmentionnées ;

En réplique, la société BATIPRO soutient qu’en ayant


déclaré aux demandeurs, preuves à l’appui, que Monsieur
GENAN Ismail Salih ne détenait plus de parts sociales en
son sein, elle a communiqué à ces derniers toutes les
informations qu’elle avait à sa disposition le concernant,
de sorte qu’elle n’a nullement fait obstacle à ladite saisie ;

5
Elle sollicite en conséquence le rejet de l’action des
demandeurs comme étant mal fondée ;

Le juge, vidant sa saisine, a débouté les demandeurs de


leur action motif pris de ce que la convention en date du
29 décembre 2017 produite par la société BATIPRO en
vertu de laquelle Monsieur GENAN Ismail avait cédé les
330 parts sociales qu’il détenait dans l’entreprise à un
tiers, avait suffi à établir que la déclaration de la société
BATIPRO faite aux demandeurs était conforme à la
réalité ;

Qu’il en résultait qu’elle n’avait pas violé les dispositions


de l’article 38 de l’acte uniforme susindiqué en ce qu’elle
n’avait opposé d’obstacle à l’exécution de la saisie-vente
des droits d’associés en cause et que le moyen tiré de la
production des statuts ne pouvait justifier les fausses
déclarations alléguées ;

C’est contre cette ordonnance que Monsieur GAMBY


Ibrahima et consorts ont relevé appel le 28 novembre
2018 ;

En cause d’appel, ils ont réitéré les moyens exposés


devant le premier juge en ajoutant que la signature
attribuée à Monsieur GENAN Ismail Salih dans l’acte de
cession en date du 29 décembre 2017 n’était pas conforme
à celle déposée au rang des minutes du Notaire rédacteur
des statuts de la société BATIPRO ;

Qu’ils en déduisent que ledit acte avait été


frauduleusement établi par les dirigeants de la société
BATIPRO à l’effet de soustraire l’associé majoritaire à la
procédure de recouvrement entreprise à son encontre ;

En réplique, la société BATIPRO affirme que les appelants


font une mauvaise interprétation de l’article 38
susmentionné en ce que non seulement elle ne possède
pas la qualité de tiers saisi, dans la mesure où elle ne
détenait aucune créance ni droits sociaux pour le compte
de Monsieur GENAN Ismail Salih au moment de la saisie
pratiquée, mais en plus elle n’a fait aucun obstacle à la
procédure de saisie, car ses déclarations étaient
conformes à la réalité ;

6
En plus, a-t-elle indiqué, elle n’a commis aucune faute qui
justifierait sa condamnation au paiement de dommages et
intérêts ; pas plus que les appelants ne justifient d’un
préjudice qu’ils auraient subi ;

La Cour a soulevé d’office l’irrecevabilité de l’appel pour


non-respect du délai d’ajournement et recueilli les
observations des parties ;

SUR CE

En la forme

Sur le caractère de la décision

Considérant que la société BATIPRO a été a assignée au


Cabinet de son Conseil et a fait valoir ses moyens ;

Qu’il convient de statuer par décision contradictoire ;

Sur la recevabilité de l’appel

Considérant que les appelants ont relevé appel de


l’ordonnance querellée le 28 novembre 2018 avec
ajournement au 06 décembre 2018 ;

Considérant qu’aux termes de l’article 228 alinéa 2 du


code de procédure civile, commerciale et
administrative : « (….). Le délai entre la date de
signification de l’acte d’appel et celle fixée pour la date de
l’audience est de huit (8) jours au moins sans pouvoir
excéder quinze (15) jours. » ;

Qu’il en résulte que le délai d’ajournement est de huit (8)


jours au minimum ;

Que par ailleurs, l’article 430 dudit code dispose


que : « les délais prévus par le présent code sont tous
francs » ;

Qu’il s’en infère que pour la computation du délai


minimum d’ajournement fixé en jour, il n’est tenu compte
ni du jour de la signification appelé dies a quo, ni du jour
de l’échéance appelé dies ad quem ; ce délai courant à
compter du lendemain du jour où est intervenu la
signification de l’acte et comprenant le jour qui suit la

7
date où il prend fin ;

Considérant qu’en l’espèce, l’ordonnance querellée a été


signifiée à la société BATIPRO le 28 novembre 2018 à 13
heures 43 minutes avec ajournement au 06 décembre
2018 ; qu’ainsi, le point de départ pour la computation
dudit délai est le 29 novembre 2018 et la date d’échéance
est fixée au 06 décembre 2018 ; de sorte que la date limite
pour le délai minimum d’ajournement est fixé au 07
décembre 2018 ;

Que cependant, l’acte d’appel a fixé l’audience au 06


décembre 2018 ;

Qu’ainsi, le délai minimum impératif d’ajournement


n’ayant pas été respecté, il convient de déclarer l’appel des
nommés GAMBY Ibrahim, GAMBI Amadou, AVAHOUIN
Blaise Boladji, AMAVI Caroline Renée et des
Établissements KOKOU Services irrecevable ;

Sur les dépens

Considérant que les appelants succombent ;

Qu’il y lieu de les condamner aux dépens ;

PAR CES MOTIFS

Statuant publiquement, contradictoirement et en dernier


ressort ;

Déclare l’appel des nommés GAMBY Ibrahim, GAMBI


Amadou, AVAHOUIN Blaise Boladji, AMAVI Caroline
Renée et des Établissements KOKOU Services Irrecevable
pour non-respect du délai minimum impératif
d’ajournement ;

Met les dépens à leur charge ;

Ainsi fait, jugé et prononcé publiquement les jour, mois et


an que dessus.

ET ONT SIGNÉ LE PREMIER PRÉSIDENT ET LE


GREFFIER./.

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