RG0332018
RG0332018
RG0332018
Intimée représentée;
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17, tel : 20 22 60 99, prise en la personne de son représentant
légal, Monsieur Nazaire M’BESSO, demeurant es qualité au
susdit siège social, en ses bureaux ;
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A cette date, la cause a été mise en délibéré pour décision être
rendue le 12 juillet 2018 ;
LA COUR
Vu les pièces du dossier ;
Vu les conclusions, moyens et fins des parties ;
Après en avoir délibéré conformément à la loi ;
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- l'y dire bien fondée ;
Subsidiairement de
- dire et juger qu'il s'est opéré de droit une
compensation entre la créance détenue par la société
la société NSIA Côte d’Ivoire sur l'ENTREPRISE LE
N'ZI, d'un montant de 259 579 876 F CF A et celle que
porte celle-ci sur celle-là, d'un montant de 446 079
845 F CFA ;
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Qu’au regard de ce qui précède, c'est à tort que le premier
juge a rejeté la contestation des saisies-attribution formulée
par la société NSIA Côte d’Ivoire ;
Qu’en conséquence, la Cour de céans ne manquera pas
d'infirmer l'ordonnance entreprise sur une telle motivation
et, reformant, déclarer nulles les saisies-attribution de
créances querellées et en ordonner la mainlevée.
Qu’en marge de la contestation de saisie, la société NSIA Côte
d’Ivoire a sollicité du juge de l'exécution du Tribunal de
Commerce d'Abidjan la compensation entre sa créance et
celle réciproque de l'ENTREPRISE LE N'ZI ;
Que statuant, ledit juge a rejeté cette demande au motif que
la créance invoquée par la société NSIA Côte d’Ivoire était
inexistante, le jugement n°395/2016 du 20 avril 2017
condamnant l'ENTREPRISE LE N'ZI au paiement de la
somme de 237.996.489 F CFA à titre de remboursement et
10.000.000 F CFA à titre de dommages et intérêts et fondant
ladite créance ayant été reformée suivant arrêt de défaut
n°255/COM du 15 décembre 2017 rendu par la Cour d’Appel
d’Abidjan ;
Que cependant sur opposition formée par la société NSIA
Côte d’Ivoire contre cet arrêt, la même Cour d'Appel a jugé
que la décision est contradictoire, et déclaré l'opposante
irrecevable en son action suivant arrêt n°22 COM/18 du 16
février 2018 ;
Qu’une lecture attentive du dispositif des deux décisions de
sus indiquées permet de se convaincre que le jugement
n°395/2016 du 20 avril 2017 n'a jamais été infirmé par la
Cour d'Appel, ni dans son arrêt n°255/COM du 15 décembre
2017, encore moins dans celui n°22 COM/18 du 16 février
2018, de sorte qu'il a conservé force, et est à même de
déployer tous ses effets.
Qu’il s'en infère que le dispositif de cette décision, à savoir la
condamnation de l'ENTREPRISE LE N'ZI à payer à la société
NSIA Côte d’Ivoire la somme totale de 247.996.489 FCFA, est
devenue définitive et constitue un titre exécutoire
matérialisant une créance au profit de celle-ci ;
Que pour statuer autrement, le juge de l'exécution a indiqué:
« .. Certes, la Cour d'Appel n'a pas indiqué expressément
qu'elle infirme le jugement N°395 du 20 Avril 2017;
Toutefois, il ressort manifestement de la décision de la Cour
d'Appel que les dispositions du jugement querellé ont été
anéanties entièrement ;
Au surplus, l'appel a pour effet de remettre la cause en l'état
où elle se trouvait avant la décision entreprise, de sorte qu'à
défaut pour la Cour d'Appel d'avoir précisé qu'elle infirmait
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partiellement le jugement critiqué, il ne peut être contesté
que le jugement a été infirmé en totalité ... »
Que ce faisant, le juge de l'exécution a donc remis en cause la
créance de la société NSIA Côte d’Ivoire ;
Qu’une telle motivation ne manque pas de surprendre car, à
la vérité, l’appel en cause n'a pu vider le jugement querellé
dans l'instance principale de son contenu ;
Que pour cause, s'il est acquis que l'appel a un effet dévolutif,
donc remet les parties et la cause en dans l’état avant le
jugement, il n'en demeure pas moins que le jugement qui est
attaqué conserve son effet jusqu'à ce qu'une décision
d'infirmation « en toutes ses dispositions» soit rendue ;
Que d'ailleurs, une infirmation même partielle ne saurait
anéantir un jugement attaqué, encore moins une absence
totale d'infirmation ;
Qu’en l'espèce, l'arrêt rendu par la Cour d'Appel en suite du
recours interjeté contre le jugement n'a nullement infirmé le
jugement attaqué, aucune disposition dudit arrêt n'étant
libellée en ce sens ;
Que dans une telle circonstance, le jugement attaqué
conserve plein effet s'agissant des dispositions qui n'ont ni
été infirmées expressément ni été contredites dans l'arrêt de
la Cour d'Appel ;
Que partant, il appartenait au juge de l’exécution de constater
la créance certaine, liquide et exigible de la société NSIA Côte
d’Ivoire à l'égard de l'ENTREPRISE LE N'ZI et ordonner la
compensation entre les deux créances ;
Qu’en statuant autrement, le juge de l'exécution a
manifestement erré ;
Que la Cour de céans ne manquera donc pas d'infirmer
l'ordonnance querellée et, statuant à nouveau, de constater
que les conditions prévues aux articles 1289 à 1291 du code
civil sont remplies en l'espèce, de sorte qu'il s'est de droit
opéré compensation entre les créances réciproques ;
Que subséquemment, elle constatera que par l'effet de cette
compensation qui s'est opérée de droit, le montant de la
créance de l'ENTREPRISE LE N'ZI sur la société NSIA Côte
d’Ivoire, n'est ni de 446.079.845 FCFA, ni de 503.524.627
FCFA, mais plutôt d'un montant égal au reliquat obtenu à la
suite de cette compensation ;
Que cependant, c'est pour obtenir paiement de la somme de
503.524.627 FCFA que la saisissante a pratiqué les saisies-
attribution de créances querellées ;
Qu'il s'en déduit que l'ENTREPRISE LE N'ZI a pratiqué ces
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saisies pour recouvrer une créance dont elle n'est pas
titulaire;
Que par conséquent, ces saisies doivent être déclarées nulles
et leur mainlevée ordonnée ;
Que par ailleurs, L'ENTREPRISE LE N’ZI a pratiqué les
saisies-attribution de créances litigieuses sur les comptes de
la société NSIA Côte d’Ivoire en vertu de la grosse de l’arrêt
commercial contradictoire n°22 COM/18 du 16 février 2018
rendu par la Chambre commerciale présidentielle de la Cour
d'appel d'Abidjan ;
Que toutefois, par ordonnance n°81/CS/JP rendue le 10 avril
2018 par Monsieur le Président de la Cour Suprême de Côte
d'Ivoire, il a été prononcé la suspension provisoire de
l'exécution de l'arrêt n°22 rendu le 16 février 2018 par la Cour
d'Appel d'Abidjan.
Qu’aux termes des dispositions de l'article 153 de l'Acte
Uniforme portant organisation des procédures simplifiées de
recouvrement et des voies d'exécution, la saisie-attribution de
créances ne peut être pratiquée que par le créancier muni
d'un titre exécutoire ;
Qu’en l'espèce, l'arrêt n°22 du 16 février 2018 en vertu duquel
les saisies ont été pratiquées, ayant fait l'objet d'une décision
de suspension sur le fondement de l'article 214 du code de
procédure civile, commerciale et administrative,
l'ENTREPRISE LE N'ZI ne dispose donc plus à ce stade d'un
titre exécutoire ;
Que par conséquent, en raison de la suspension de
l'exécution de l'arrêt susindiqué, les saisies-attribution de
créances pratiquées sur le fondement dudit arrêt ne peuvent
être maintenues ;
Que dès lors, la Cour de céans ne manquera pas d'infirmer
l'ordonnance du juge de l’exécution querellée et, reformant,
déclarer nulles les saisies-attribution de créances litigieuses
et en ordonner la mainlevée.
Que devant le juge de l'exécution, l'ENTREPRISE LE N'ZI a
formulé une demande reconventionnelle tendant à voir ledit
juge donner effet aux saisies pratiquées pour une prétendue
fraction de la créance non contestée ;
Que statuant sur cette demande, le juge de l’exécution y a fait
droit en donnant effet aux saisies pour un montant de
497.397.324 F CFA au motif que la contestation élevée par la
société NSIA Côte d’Ivoire ne portait que sur la somme de
6.063.293 F CFA, de sorte qu'il convenait de donner effet à la
saisie pour le reliquat ;
Que cependant, une telle motivation résulte d'une mauvaise
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appréciation de la cause par le juge de l’exécution dans la
mesure où la NSIA CI a élevé devant lui une contestation
portant sur les eux points suivants :
-une erreur dans le décompte des intérêts légaux portant sur
la somme de 6.063.293 F CFA ;
-une contestation des sommes objet des saisies en raison de
la compensation intervenue de plein droit entre la créance de
la société NSIA Côte d’Ivoire et celle de l'ENTREPRISE LE
N'ZI ;
Que manifestement, une telle contestation portait sur la
totalité des sommes objet des saisies-attribution de créances ;
Que dès lors, c'est véritablement à tort que le premier juge a
limité la contestation au seul montant des intérêts légaux,
omettant de fait le moyen tiré de la compensation des
sommes ;
Que sur cet autre fondement, la Cour de céans ne manquera
pas d'infirmer l'ordonnance querellée en toutes ses
dispositions ;
En réponse, l'ENTREPRISE LE N'ZI indique que par
jugement commercial n°395 du 20 avril 2017, elle a été
condamnée à payer à la société NSIA Côte d’Ivoire la somme
de 237.996.489 FCFA au titre du remboursement des
sommes qu'elle a reçues et celle de 10.000.000 FCFA à titre
de dommages et intérêts ;
Que par exploit en date du 29 juin 2017, elle a relevé appel de
ladite décision ;
Que par arrêt rendu le 15 décembre 2017 sous le n°255 COM,
la Cour d'Appel d’Abidjan a décidé ce qui suit :
« Statuant publiquement, par défaut à l'égard de NSIA, en
matière commerciale et en dernier ressort;
En la forme
- Déclare le NZI recevable en son appel
Au fond
- L'y dit bien fondé
- Dit que la rupture du contrat par NSIA est abusive ;
- Condamne la NSIA à payer à le « NZI » la somme de 466
079 845 FCFA à titre de perte de gain ;
Rejette le surplus de ses demandes ;
Condamne la NSIA aux dépens »
Que sur opposition formée par la société NSIA Côte d’Ivoire,
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la Cour d'Appel, saisie à nouveau, a rendu l’arrêt n° 22
COM/2018 en date du 16 février 2018 déclarant ledit recours
irrecevable ;
Qu'en exécution desdits arrêts régulièrement signifiés le 29
mars 2018 à la société NSIA Côte d’Ivoire, l'ENTREPRISE LE
N'ZI a pratiqué une saisie-attribution de créances les 30
mars, 03 et 05 avril 2018 sur les avoirs de ladite société ;
Que lesdites saisies ont été dénoncées à la société NSIA Côte
d’Ivoire par exploit en date du 06 avril 2018 ;
Que c'est ainsi que par exploit en date du 18 avril 2018, la
société NSIA Côte d’Ivoire a assigné l'ENTREPRISE LE N’ZI
en contestation des saisies-attribution de créances qu'elle a
pratiquées motif pris de ce que de ce que l'article 157 alinéa 1-
3° de l’Acte Uniforme portant organisation des procédures
simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution aurait
été violé et qu'il y aurait nécessité de procéder à une
compensation entre deux (2) créances réciproques ;
Que par ordonnance RG n°1559/2018 du 15 mai 2018, le juge
de l'urgence a débouté la société NSIA Côte d’Ivoire de ses
demandes ;
Que c’est contre cette ordonnance que la société NSIA Côte
d’Ivoire a interjeté appel ;
Que l'ENTREPRISE LE N’ZI soulève in limine litis
l'irrecevabilité de l'appel de la société NSIA Côte d’ivoire pour
non-respect du délai d'ajournement prescrit par l'article 228
alinéa 2 du code de procédure civile, commerciale et
administrative ;
Qu'en effet, la société NSIA Côte d’Ivoire a signifié son appel
le 08 juin 2018 pour l'audience fixée au 28 juin 2018, ce qui
correspond à un délai de 20 jours entre les deux dates sus-
mentionnées ;
Que toutefois, l'article 228 alinéa 2 du code précité dispose
que : « le délai entre la date de la signification de l'appel et
celle fixée pour l'audience est de huit(8) jours au moins, sans
pouvoir excéder quinze(15) jours »
Qu'il s'évince de ce qui précède que la loi interdit à l'appelant
de fixer la date de l'audience à un délai supérieur à quinze
(15) jours, délai impératif ;
Que le non-respect de cette exigence de l'article 228 alinéa 2
susvisé expose l'appel de la société NSIA Côte d’Ivoire à une
sanction qui est l’irrecevabilité ;
Que la Cour est dès lors priée de déclarer la société NSIA Côte
d’Ivoire irrecevable en son appel ;
Que subsidiairement, l’appelante fait grief à l'ordonnance
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querellée d'avoir rejeté :
-sa demande de mainlevée des saisies-attribution pratiquées
par l'ENTREPRISE LE N’ZI, qui selon son analyse aurait
violé les dispositions de l'article 157 alinéa 1er-3° de l'Acte
Uniforme portant organisation des procédures simplifiées de
recouvrement et de voies d'exécution ;
-sa demande de compensation entre sa créance et celle
réciproque de l'ENTREPRISE LE N'ZI;
Que sur le premier moyen, la société NSIA Côte d’Ivoire
soutient que le décompte des intérêts de droit aurait été
calculé à tort à partir de la date du prononcé de l'arrêt n° 255
COM du 15 décembre 2017 alors qu'il aurait dû être effectué à
compter de la signification de l'arrêt intervenue le 29 mars
2018 ;
Que de façon surprenante, la société NSIA Côte d’Ivoire
soulève désormais dans son acte d'appel, la nullité des
exploits de saisies-attribution de créance pour décompte
inexact tant au principal, frais, intérêts échus qu'aux intérêts
appliqués par L'ENTREPRISE LE N’ZI ;
Qu'ainsi, l'appelante a procédé de mauvaise foi à un rajout
sur les contestations soulevées devant le juge de l’exécution;
Que celle-ci a étendu frauduleusement ses contestations au
décompte du principal et des frais contre lesquelles elle
n'avait rien eu à redire ;
Que cette extension constitue en réalité l'introduction de
demandes nouvelles parce que le juge de l'exécution n'a pas
eu à en connaitre;
Qu'en application de l'article 175 du code de procédure civile,
commerciale et administrative, cette demande nouvelle doit
être rejetée en ce qu’elle ne constitue ni une compensation ni
une défense à l'action principale ;
Qu’en tout état de cause, c’est en vain que la société NSIA
Côte d’Ivoire soulève la nullité des exploits de saisies-
attribution de créances pour décompte inexact du montant de
la créance dont les intérêts de droit ont été calculés à compter
de la date de l'arrêt n° 225 COM du 15 décembre 2017 ;
Qu’en effet, l'article 157 de l'Acte Uniforme portant
organisation des procédures simplifiées de recouvrement et
des voies d’exécution ne sanctionne pas de nullité les
contestations que le débiteur pourrait soulever sur le
décompte des paiements par lui dus;
Que cet article ne sanctionne de nullité les procès-verbaux de
saisies-attribution de créances que lorsqu'il y' a absence d'un
décompte distinct des différentes sommes réclamées en
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principal, frais et intérêts ;
Qu’en l’espèce, les actes des saisies pratiquées par elle
contiennent rigoureusement toutes les mentions exigées par
l'article 157 précité notamment celles de l'alinéa 1er-3° à
savoir : le décompte distinct des sommes réclamées en
principal, frais et intérêts échus, majorés d'une provision
pour les intérêts à échoir dans le délai d'un mois prévu pour
une contestation;
Qu'ainsi, la contestation soulevée par la société NSIA Côte
d’Ivoire relativement au point de départ des intérêts
mentionnés dans lesdits procès-verbaux ne saurait être une
cause de nullité, encore que cette contestation n'est
nullement fondée en droit dans la mesure où il est constant
qu'en cas de survenance d'un arrêt d'appel infirmant la
décision de première instance, le point de départ est fixé à la
date de cet arrêt ;
Que la Cour doit par conséquent confirmer l’ordonnance
querellée qui a rejeté la demande en nullité des actes de
saisies;
Que sur la demande de compensation de créances de la
société NSIA Côte d’Ivoire, le juge de l'exécution l’a rejetée au
motif que la créance invoquée par celle-ci n’est pas fondée ;
Que nul doute qu'après son analyse la Cour confirmera les
termes de ladite ordonnance ce sur ce point et déboutera
l'appelante de sa demande de mainlevée des saisies-
attribution pratiquées par l'ENTREPRISE LE N'ZI;
Que par ailleurs, la contestation des saisies-attribution de
créances pratiquées par l'ENTREPRISE LE N'ZI fondée sur la
survenance de l'ordonnance de suspension de l'exécution du
Président de la Cour Suprême de l'arrêt n° 22 COM/18 du 16
février 2018 est une demande nouvelle qui n'avait jamais été
présentée devant le juge de l'exécution qui a rendu
l’ordonnance querellée ;
Qu’en réalité, la société NSIA Côte d’Ivoire a introduit une
demande en mainlevée des saisies devant le juge de l'urgence
par exploit en date du 17 mai 2018 en se fondant sur ladite
ordonnance de suspension ;
Que cette action a été déclarée irrecevable pour cause de
forclusion suivant ordonnance rendue le 05 juin 2018, en
raison du fait que cette nouvelle contestation est intervenue
au-delà du délai de trente (30) jours prévu pour élever les
contestations à compter de la date de dénonciation desdites
saisies ;
Que cette ordonnance rendue n'est pas encore disponible ;
Qu'en tout état de cause, l'ordonnance de suspension de
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l'arrêt n°22 COM/18 du 16 février 2018 du Président de la
Cour Suprême intervenue le 10 avril 2018, c'est-à-dire après
les saisies-attribution de créances dénoncées depuis le 06
avril 2018, ne pouvait avoir aucune conséquence sur
l'exécution déjà entamée conformément aux dispositions de
l'article 32 de l'Acte Uniforme portant organisation des
procédures simplifiées de recouvrement et des voies
d'exécution qui prescrivent que l'exécution a lieu au risque et
péril du créancier poursuivant;
Que c'est pourquoi, la Cour rejettera l'appel relevé par la
société NSIA Côte d’Ivoire contre l'ordonnance querellée ;
Que la demande reconventionnelle de l'ENTREPRISE LE
N’ZI relativement à la fraction non contestée de sa créance a
été satisfaite par le juge de l'exécution pour un montant de
497.397.324 F CFA;
Que la décision du juge de l'exécution s'est appuyée sur le fait
que la contestation soulevée par la société NSIA Côte d’Ivoire
ne portait que sur la somme de 6.063.293 F CFA ;
Que conformément à l'article 171 de l'Acte Uniforme portant
organisation des procédures simplifiées de recouvrement et
des voies d’exécution, le juge de l'exécution a donc donné
effet aux saisies-attribution pratiquées par l'intimée pour la
fraction non contestée correspondant à la somme de
497.397.324 F CFA ;
Que contrairement à ce que l'appelante prétend, le juge de
l’exécution n'a pas commis d'erreur dans l'appréciation de la
cause ;
Que c'est plutôt l'appelante qui use de subterfuge pour
essayer de manipuler les faits quant à l'étendue de la
contestation jusque-là cantonnée au décompte des intérêts
légaux ;
Qu'en effet, eu égard à la nature des faits, la contestation
relative aux sommes objet des saisies en raison de la
prétendue compensation rejetée est irrecevable parce que
portant non pas sur les procès-verbaux de saisies mais sur la
créance, que cherche à obtenir l'appelante vaille que vaille;
Que d'ailleurs, la société NSIA Côte d’Ivoire avait déjà
souligné dans son acte d'appel, le cantonnement de sa
contestation au décompte des intérêts légaux ;
Que dès lors la Cour conclura que les contestations avaient
bel et bien été cantonnées à l'erreur dans le décompte des
intérêts légaux et non sur la totalité des sommes objet des
saisies-attribution de créances puisqu'aussi bien, en
demandant la compensation, l’appelante reconnaît la créance
certaine, liquide et exigible de l’intimée ;
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Qu'en statuant comme il l’a fait, le juge de l'exécution a fait
une juste application de la loi, de sorte que la Cour
confirmera l'ordonnance querellée en toutes ses dispositions ;
SUR CE
En la forme
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Qu’il en résulte qu’en dehors du délai susindiqué, ce texte ne
précise pas les conditions de l’appel des décisions du juge de
l’exécution statuant sur des contestations relatives à une
saisie-attribution de créances opposant le débiteur saisi au
créancier saisissant ;
Qu’il s’ensuit que l’appel desdites décisions doit être exercé
dans les conditions prévues par le droit national ;
Considérant que l’ordonnance du juge de l’exécution étant
rendue en la forme des référés, l’appel de cette décision,
exception faite du délai de recours prescrit par le législateur
communautaire, est donc soumis aux règles applicables aux
ordonnances de référé proprement dites ;
Considérant que l’article 228 dispose que : « Les
ordonnances de référé ne sont pas susceptibles d'opposition.
L'appel est porté devant la Cour d’Appel dans les formes de
droit commun.
Toutefois, le délai d'appel est réduit à huit (8) jours. Le délai
entre la date de la signification de l'acte d'appel et celle fixée
pour l'audience est de huit (8) jours au moins sans pouvoir
excéder quinze (15) jours.
Dans le délai de huit (8) jours au plus à compter de la
signification de l'appel, les parties doivent, à peine de
forclusion, faire parvenir au greffe de la Cour d'Appel :
1°) les conclusions et pièces dont elles entendent se servir en
cause d'appel ;
2°) une déclaration faisant connaître, si elles entendent
présenter ou faire présenter devant la Cour, des explications
orales.
Les procédures de référé ne peuvent faire l'objet que d'un
seul renvoi.
Lorsque l'exécution d'une ordonnance de référé est de nature
à porter atteinte à l'ordre public, notamment économique ou
social, le ministère public peut requérir la suspension de
ladite ordonnance jusqu'à ce qu'il soit définitivement statué
sur le recours intenté contre cette ordonnance. » ;
Qu’il en résulte qu’entre la signification de l’appel et la date
de l’audience, il doit s’écouler un délai de 08 jours au moins,
lequel délai ne devant toutefois absolument pas excéder 15
jours ;
Qu’il est de jurisprudence constante que ce délai prescrit par
une disposition qui est d’ordre public, est impératif, et que
son inobservation est sanctionnée par l’irrecevabilité de
l’appel ;
Considérant qu’en l’espèce, la société NSIA Côte d’Ivoire a
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signifié son appel le 08 juin 2018 et a fixé la date de
l’audience au 28 juin 2018 ;
Qu’il s’ensuit qu’entre la date de signification de l’appel et
celle de l’audience, il s’est écoulé un délai de 20 jours,
excédant manifestement le délai impératif de 15 jours prévu
par la loi ;
Qu’en conséquence, l’appel de la société NSIA Côte d’Ivoire
est irrecevable en application des dispositions de l'article 228
alinéa 2 du code de procédure civile, commerciale et
administrative ;
Sur les dépens
La société NSIA Côte d’ivoire succombe à l’instance ; Il y a
lieu de la condamner aux dépens.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, contradictoirement et en dernier
ressort ;
Déclare l’appel de la société NSIA Côte d’ivoire irrecevable;
La condamne aux dépens ;
Ainsi fait, jugé et prononcé publiquement les jour, mois et an
que dessus ;
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