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RG 2092018

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KF/RAO/GS

REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE


------------------
COUR D’APPEL DE COMMERCE
D’ABIDJAN
------------------ AUDIENCE PUBLIQUE ORDINAIRE DU JEUDI
N°0209/2018 20 DECEMBRE 2018
----------------- -----------------------
ARRET
CONTRADICTOIRE
du 20/12/2018 La Cour d’Appel de Commerce d’Abidjan, en son
audience publique ordinaire du jeudi vingt décembre
---------------------- de l’an deux mil dix-huit tenue au siège de ladite Cour,
1Ere CHAMBRE à laquelle siégeaient :
--------------------
Docteur François KOMOIN, Premier Président ;
Affaire :
Madame BAI Zoko Aimée Danielle épouse
Madame TOURE Massandje SAM, Messieurs TALL Yacouba, NIAMKEY
(SCPA N’GOAN-ASMAN & Associés) Kodjo Paul et JEANSON Jean-Claude, Conseillers
à la Cour, Membres ;
Contre
Avec l’assistance de Maître DOUHO Themaubly
1/La société Ivoirienne de Danielle épouse BAHI, Greffier ;
Contreplaqué
2/ Monsieur BASSIBRI Moustapha
3/ Monsieur ILBOUDO Abdoul Karim
(Maître COMLAN Serge Pacôme)
4/ Monsieur BASHOUN Hassan A rendu l’arrêt dont la teneur suit dans la cause entre :
-------------------
ARRET :
Madame TOURE Massandje, née le 30 juillet 1978,
------------------ explante forestière de nationalité ivoirienne,
CONTRADICTOIRE demeurant à Abidjan-Cocody Riviera ;;
------------------------

Déclare irrecevable l’appel interjeté par Appelante représentée par la SCPA N’GOAN-ASMAN
Madame TOURE MASSANDJE contre & Associés, avocats à la cour, plateau, rue Alphonse
l’ordonnance RG n°2965/18 rendue le 24 DAUDET, immeuble ANIAMAN Bat A 10ème étage,
septembre 2018 par le juge de l’exécution du porte 10, 01 BP 3361 Abidjan 01-cel : 02 03 01 90 ;
Tribunal de Commerce d’Abidjan pour non-
respect du délai d’ajournement ;

Met les dépens de l’instance à sa charge ; D’UNE PART ;

ET ;

1/La société Ivoirienne de Contreplaqué, société


à responsabilité limitée, au capital de 5.000.000 F CFA
dont le siège social est sis à Abidjan-Yopougon,
quartier Andokoi, rue fanny, 01 BP 1066 Abidjan 01, lot
n°2137, ilot 244, représentée par Monsieur BASHOUN
Ismaïl, son gérant de nationalité libanaise, demeurant
audit siège social ;

2/ Monsieur BASSIBRI Moustapha, majeur, de


1
nationalité burkinabé, transporteur, demeurant à
Ouagadougou (Burkina Faso), province de Kadiogo
secteur 27 ;

3/ Monsieur ILBOUDO Abdoul Karim, majeur,


de nationalité burkinabé, transporteur, demeurant à
Ouagadougou (Burkina Faso), province de Kadiogo
secteur 27 ;

Intimée représentée par Maître COMLAN Serge


Pacôme, avocat près la cour d’appel, y demeurant,
Cocody cité des Arts « 323 logements, rue des
bijoutiers, bâtiment A, escalier A, 1er étage, porte à
gauche (Derrière la cité BAD), 01 BP 5806 Abidjan 01 ;
tel : 22 48 22 99/22 48 09 79 en ses bureaux ;

4/ Monsieur BASHOUN Hassan, majeur, de


nationalité libanaise, commerçant, demeurant à
Cocody, quartier Danga, sans autres précisions, en ses
bureaux ou en tout autre lieu ;

D’AUTRE PART ;

Sans que les présentes qualités puissent nuire ni


préjudicier en quoi que ce soit aux droits et intérêts
respectifs des parties en cause, mais au contraire et
sous les plus expresses réserves des faits et de droit ;

La juridiction présidentielle du tribunal de commerce


d’Abidjan statuant en la cause en matière d’urgence a
rendu le 24 septembre 2018 une ordonnance de référé
n°2965/2018 qui a :

- reçu l’acte de la Société Ivoirienne de


Contreplaqués dite SIC, Messieurs BASSIRI
Moustapha, ILBOUDO Abdoul Karim et
BASHOUN Hassan ;

- dit les appelantes biens fondés ;

- en conséquence, ordonné la distraction des


véhicules, mobilier et contreplaqués objet de la
saisie vente pratiquée le 13 juillet 2018 au profit
de Madame TOURE Massandje ;

Par exploit du 08 octobre 2018 de Maître M’BESSO


Adepo Victor, huissier de justice à Abidjan, Madame
TOURE Massandjé a interjeté appel de l’ordonnance
susénoncée et par le même exploit assigné la société

2
Ivoirienne de Contreplaqué dite SIC, Messieurs
BASSIBRI Moustapha, ILBOUDO Abdoul Karim et
BASHOUN Hassan à comparaître par devant la cour de
ce siège à l’audience du 20 novembre 2018 pour
s’entendre :

- infirmer ladite ordonnance en toutes ses


dispositions par ce que mal fondées;

Enrôlée sous le n°209/2018 du rôle général du greffe


de la cour, l’affaire a été appelée à l’audience du 20
novembre 2018 puis renvoyée au 22 novembre 2018
devant la 1ère chambre pour attribution avant d’être
renvoyée à l’audience du 29 novembre pour toutes les
parties et retenue ;

A cette date, la cause a été mise en délibéré pour le 20


décembre 2018 ;

Advenue cette audience, la Cour a vidé son délibéré en


rendant l’arrêt suivant :

LA COUR

Vu les pièces du dossier ;

Ouï les parties en leurs demandes, fins et conclusions ;

Après en avoir délibéré conformément à la loi ;

FAITS, PROCÉDURE, PRÉTENTIONS ET


MOYENS DES PARTIES

Par exploit en date du 08 octobre 2018, madame


TOURE MASSANDJE a interjeté appel de
l’ordonnance RG n°2965/18 rendue le 24 septembre
2018 par le juge de l’exécution du Tribunal de
Commerce d’Abidjan, non signifiée, dont le dispositif
est le suivant :

« Statuant publiquement, contradictoirement en


matière d’exécution et en premier ressort ;

Recevons l’acte de la Société Ivoirienne de


Contreplaqués dite SIC, monsieur BASSIRI
MOUSTAPHA et Monsieur ILBOUDO ABDOUL
KARIM ;
3
Les y disons bien fondés ;

En conséquence, ordonnons la distraction des


véhicules, mobilier et contreplaqués objet de la saisie
vente pratiquée le 13 juillet 2018 au profit de madame
TOURE MASSANDJE ;

Mettons les dépens de l’instance à la charge de


Madame TOURE MASSANDJE » ;

Au soutien de son appel madame TOURE


MASSANDJE expose qu’en exécution du jugement n°
RG 1623/2017 en date du 02/11/2217 rendu par le
Tribunal de Commerce d’Abidjan condamnant
Monsieur BASHOUN HASSAN à lui payer la somme de
235.000.000 FCFA, elle a pratiqué une saisie-vente le
13 juillet 2018 sur les biens de celui-ci;

Elle fait valoir que la Société Ivoirienne de


Contreplaqués dite SIC prétendant être propriétaire
des biens saisis, a sollicité la juridiction présidentielle
pour obtenir la mainlevée de ladite saisie ;

Elle sollicite l’infirmation de l’ordonnance entreprise


au motif que la saisie-vente a été effectuée au siège
social de l’entreprise individuelle du débiteur saisi,
situé à Yopougon quartier FANNY , qui est inscrit au
Registre de Commerce et du Crédit Mobilier depuis
l’année 2010 ; alors que la société SIC qui prétend que
les biens saisis lui appartiennent, a déposé ses statuts
audit Registre le 13/01/2017 ;

Qu’elle est située à la même adresse avec pour gérant


Monsieur BASHOUN ISMAIL et que les deux sociétés
ont le même objet social consistant en la vente de
contreplaqués ; elle en déduit que la société SIC ne
peut dans ces circonstances prétendre que les biens
saisis lui appartiennent ;

Que par ailleurs, émettant des doutes sur les factures


normalisées produites par cette dernière, elle a sollicité
et obtenu du Président du Tribunal de Commerce
l’ordonnance n° 2816/2018 du 29/08/2018 pour
compulser les documents comptables et carnets des
sociétés émettrices desdites factures ;

4
Elle fait valoir également qu’avant la décision du juge
saisi en distraction, les objets saisis ont été détournés
comme en atteste le procès-verbal du 24 juillet 2018 ;
qu’un autre procès-verbal daté du 06/08/2018 a
constaté la distraction desdits biens ; dans ces
conditions, ajoute-t-elle, le juge aurait dû déclarer sans
objet la demande en distraction introduite par
l’intimée ;

Elle argue que les intimés ont induit celui-ci en erreur


en produisant un procès-verbal en date du 24/08/2018
rapportant la présence des biens sur les lieux de la
saisie ;

Elle sollicite que ladite pièce soit écartée des débats car,
suite à une enquête judiciaire diligentée sur sa plainte,
un transport sur les lieux a établi que les blocs de
contreplaqués saisis ainsi que tous les véhicules ne s’y
trouvaient plus ;

Elle sollicite par ailleurs de la cour qu’elle ordonne


dans le cadre d’une mise en état un transport sur les
lieux pour s’assurer de la présence ou non des biens
saisis ;

En réplique, Messieurs BASSIRI MOUSTAPHA et


ILBOUDO ABDOUL KARIM excipent, in limine litis,
de l’irrecevabilité de l’appel pour non-respect du délai
d’ajournement prévu à l’article 228 du code de
procédure civile, commerciale et administrative ;

Ils font valoir subsidiairement au fond que l’appelante


qui tirant argument du fait de l’identité de siège
soutient que les biens saisis appartiennent
indifféremment tant à son débiteur qu’à la société SIC,
n’apporte aucun élément attestant de ses allégations ;

Ils soulignent qu’ils ont fait la preuve de leur propriété


sur les biens saisis et qu’en application de l’article 141
de l’acte uniforme portant organisation des procédures
simplifiées de recouvrement, ils en ont sollicité la
distraction, ce à quoi le premier juge a fort justement
fait droit ;

Que par ailleurs le compulsoire qu’elle a sollicité n’a


jamais été produit pour remettre en cause la propriété

5
desdits biens ;

Dans ses dernières écritures , l’appelante fait valoir que


suite à l’ordonnance aux fins de compulsoire qu’elle a
obtenue du Premier Président de la Cour d’Appel de
Commerce d’Abidjan en date du 15/10/2018, maître
MBESSO ADEPO VICTOR a dressé un procès-verbal
de carence duquel il ressort que les recherches n’ont
pas permis d’identifier le siège social des sociétés
émettrices des factures normalisées produites par les
intimés ;

Elle en conclut que ces factures ne sont pas


authentiques et ne peuvent établir la propriété des
biens en cause à l’égard de la société SIC ;

SUR CE
En la forme

Sur le caractère de la décision

Les intimés ayant conclu, il y a lieu de statuer


contradictoirement à leur égard ;

Sur la recevabilité de l’appel

Considérant qu’aux termes de l’alinéa 1 de l’article 228


du code de procédure civile, commerciale et
administrative « les ordonnances de référé ne sont pas
susceptibles d'opposition. L'appel est porté devant la
Cour d’appel dans les formes de droit commun ;
Toutefois, le délai d'appel est réduit à huit (8) jours. Le
délai entre la date de la signification de l'acte d'appel
et celle fixée pour l'audience est de huit (8) jours au
moins sans pouvoir excéder quinze (15) jours. » ;

Considérant qu’il résulte de l’analyse de ce texte que la


recevabilité de l’appel est conditionnée par le respect
des formes et délais prescrits par la loi ; dès lors, la
violation par l’appelant du délai d’ajournement de la
procédure dans l’intervalle impératif fixé par l’article
précité expose son appel à l’irrecevabilité;

Considérant que selon l’article 430 du code de


procédure susmentionné les délais y contenus sont des
délais francs ;

Considérant qu’en l’espèce, l’appelante a dans son


exploit d’appel en date du 08 octobre 2018 fixé la date
de l’audience au 20 novembre 2018 ;

6
Que toutefois, en tenant compte du caractère franc des
délais pour la computation desquels il n’est pas tenu
compte du « dies a quo » ni du « dies a quiem », pour
un appel interjeté le 08 octobre 2018, la cause devait
être ajournée impérativement dans la période allant du
17 au 24 octobre 2018;

Que l’ajournement de la cause au 20 novembre 2018 ne


respecte donc pas le délai maximum impératif fixé par
l’article 228 du code de procédure civile, commerciale
et administrative ; de sorte que l’appel interjeté par
Madame TOURE MASSANDJE doit être déclaré
irrecevable ;

Sur les dépens

L’appelante succombant, il y a lieu de mettre à sa


charge les dépens de l’instance ;

PAR CES MOTIFS

Statuant publiquement, contradictoirement et en


dernier ressort ;

Déclare irrecevable l’appel interjeté par Madame


TOURE MASSANDJE contre l’ordonnance RG
n°2965/18 rendue le 24 septembre 2018 par le juge de
l’exécution du Tribunal de Commerce d’Abidjan pour
non-respect du délai d’ajournement ;

Met les dépens de l’instance à sa charge ;

Ainsi fait, jugé et prononcé publiquement les jour, mois


et an que dessus.

ET ONT SIGNÉ LE PREMIER PRÉSIDENT ET


LE GREFFIER./.

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