Analyse Diagnostique Du Projet Lucky Iron Fish (Lif) Mis en Œuvre Par Fadec-Ong Dans La Commune D'Adjohoun
Analyse Diagnostique Du Projet Lucky Iron Fish (Lif) Mis en Œuvre Par Fadec-Ong Dans La Commune D'Adjohoun
Analyse Diagnostique Du Projet Lucky Iron Fish (Lif) Mis en Œuvre Par Fadec-Ong Dans La Commune D'Adjohoun
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Composition du jury :
Président : Prof AZOKPOTA Paulin
1er examinateur : Dr DABADE Sylvain
2e Examinateur : Dr CHABI Bienvenue
Date de soutenance : Vendredi 29 janvier 2021
DEDICACES .........................................................................................................................v
REMERCIEMENTS ............................................................................................................ vi
ABSTRACT ........................................................................................................................xiv
1. Problématique ............................................................................................................ 58
4. Cibles ........................................................................................................................ 60
6. Méthodologie ............................................................................................................. 61
7. Hypothèses ................................................................................................................ 61
CONCLUSION .................................................................................................................... 63
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES................................................................................. i
CERTIFICATION
Le Superviseur :
DÉDICACES
Je dédie ce travail :
REMERCIEMENTS
Mes attentions des plus chaleureuses et sincères vont à l’endroit de tous ceux et celles qui d’une
manière ou d’une autre, ont concouru au bon déroulement de ma formation puis à la réalisation
du présent travail. Je veux nommer :
Mon superviseur Dr Ir. Nadia FANOU-FOGNY pour n’avoir ménagé aucun effort,
pour non seulement accepter de m’encadrer, mais aussi à me suivre dans le
déroulement de mon stage et la réalisation de ce présent mémoire de par ces
suggestions, apports et commentaires très pertinents ;
Les membres du corps professoral de la FSA qui, par la rigueur scientifique de leurs
enseignements ainsi que leur amour du savoir, ont suscité en nous le goût de la
recherche. Nous prions les uns et les autres de croire à l’assurance de notre profonde
gratitude ainsi qu’à l’expression de nos hommages les plus élogieux ;
Mme Lidwine GNANMLIN pour nous avoir assistées tout au long de notre stage en
partageant avec nous ses expériences.
Notre superviseur, Mme Nansira YEKINI et les facilitateurs, M. Yves DAH-
LOKONON, Mme Eulalie HOUNGBO qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour
nous orienter et nous accompagner tout au long de notre stage pratique, et ce en
dépit de leurs occupations personnelles. Qu’ils en soient remerciés ;
Le personnel de FADeC-ONG, en particulier, son Chargé de Programme, Mme
Viviane KPEGLO, pour sa facilité d’accueil ainsi que pour sa fructueuse
collaboration ;
Mes cousins Hervé DJENGUE et Bertrand GBAFFONOU, pour leur soutien moral
et financier
Romaric AMOUSSOU, pour m’avoir consacré de son temps, et ce, en dépit de
toutes ses occupations. Qu’il en soit remercié ;
Jean-Jacques NOUMON, pour m’avoir aidé à retrouver les noms vulgaires de bon
nombre des légumes feuille utilisés par les ménages enquêtés. Qu’il en soit
remercié ;
À mes camarades de la 10ième et 11ième promotion de la FSA et de l’ENSTA, en
particulier à Sandrine SACRAMENTO, Eddy KPOSSOU, Laurinda KOBA,
Catherine TOHONON, Grégoire LEY, et Prince KPENONHOUN pour leur soutien,
Tableau 1 : Liste des ingrédients utilisés pour la préparation du riz au gras à base de jus de
noix de palme accompagné de viande de poulet frit .............................................................. 22
Tableau 2 : Listes des matériels utilisés pour la prise des mesures anthropométriques.......... 26
Tableau 3 : Diagnostic interne et externe du projet LIF et de FADeC-ONG suivant le cadre
CAD-OCDE ......................................................................................................................... 50
RÉSUME
Dans le monde, près d’un demi-milliard de femmes en âge de procréer souffrent d’anémie
ferriprive (OMS, 2017). Elle diminue la capacité intellectuelle, l’immunité et augmente les
risques de morbidité et de mortalité maternelle et infantile. Il urge alors d’intervenir pour
réduire cette prévalence. C’est dans cette perspective que Care International Bénin/Togo a mis
en œuvre l’initiative Lucky Iron Fish (LIF) dans la commune d’Adjohoun sur lequel nous avons
mené une étude lors de notre stage de fin de formation en Nutrition, Sciences et Technologies
Alimentaires au sein d’une structure partenaire, FADeC-ONG. Le principal objectif de ce stage
était de faire une analyse diagnostique de l’initiative et de participer aux différentes activités
liées à sa mise en œuvre. Afin d’atteindre les objectifs visés, diverses méthodes et outils de
collecte et d’analyse de données tels que : la revue documentaire, l’observation participative, la
triangulation, et l’outil d’analyse diagnostique Forces-Faiblesses-Opportunités-Menaces
(FFOM) ont été utilisés. Dans le cadre de notre étude, nous avons participé à des activités de
collecte de données telles que : les Enquêtes de Consommation Alimentaire et enquêtes de suivi
de l’utilisation du LIF puis des séances d’éducation nutritionnelle. De l’ensemble des activités
menées et de l’analyse diagnostique de l’initiative, il ressort que les femmes préfèrent utiliser
le LIF dans la préparation des bouillies et sauces. Par ailleurs, la non-utilisation du LIF à la
fréquence recommandée (au moins trois (03) fois par semaine) par 52 % des femmes et la
prévalence élevée (47,4 %) du retard de croissance chez les enfants constituent les principaux
problèmes auxquels fait face le projet. Face au problème de la prévalence élevée du retard de
croissance observée dans la commune, nous avons proposé une approche de solution sous forme
de protocole de recherche.
Mots clés : Anémie, LIF, FFOM, Enquêtes de Consommation Alimentaire, diagnostique, retard
de croissance
ABSTRACT
Worldwide, nearly half a billion women of childbearing age suffer from iron deficiency
anaemia (WHO, 2017). It reduces intellectual capacity, immunity and increases the risk of
maternal and infant morbidity and mortality. It is therefore urgent to intervene to reduce this
prevalence. It is in this perspective that Care International Benin/Togo has implemented the
Lucky Iron Fish (LIF) initiative in the commune of Adjohoun on which we conducted a study
during our end of training course in Nutrition, Food Science and Technology within a partner
structure, FADeC-ONG. The main objective of this internship was to carry out a diagnostic
analysis of the initiative and to participate in the various activities related to its implementation.
In order to achieve the objectives, various methods and tools for data collection and analysis
were used, such as: document review, participatory observation, triangulation, and the
Strengths-Weaknesses-Opportunities-Threats (SWOT) diagnostic analysis tool. In the
framework of our study, we participated in data collection activities such as: Food Consumption
Surveys and surveys to monitor the use of the LIF and nutrition education sessions. From all
the activities carried out and the diagnostic analysis of the initiative, it emerged that women
prefer to use LIF in the preparation of porridges and sauces. Furthermore, the failure of 52% of
women to use LIF at the recommended frequency (at least three times a week) and the high
prevalence (47.4%) of stunting among children are the main problems faced by the project.
Faced with the problem of the high prevalence of stunting observed in the commune, we
proposed a solution approach in the form of a research protocol.
I. Contexte et objectifs
1. Contexte et justification
Les Nations Unies estiment que 140 millions d’enfants souffrent de la malnutrition dans le
monde et 2 milliards de personnes supplémentaires en souffriront d’ici 2050. Ainsi, la
malnutrition constitue un véritable problème à résoudre. Selon l’OMS, la malnutrition se définit
comme les carences, les excès ou les déséquilibres dans l’apport énergétique et/ou nutritionnel
d’une personne. La malnutrition par carence est le type de malnutrition le plus observé dans les
pays en voie de développement (PED). Il existe 4 types de malnutrition par carence à savoir :
la malnutrition aiguë, la malnutrition chronique, l’insuffisance pondérale et la malnutrition par
carence en micronutriments. La malnutrition par carence en micronutriments la plus observée
dans le monde est l’anémie. Cette dernière s’entend d’un état dans lequel le nombre et la taille
des globules rouges, ou la concentration d’hémoglobine baisse au-dessous d’un niveau
plancher, en affectant la capacité du sang à transporter l’oxygène dans l’organisme. Il s’agit
d’une maladie aux causes multiples, à la fois nutritionnelles (carences en vitamines et en
minéraux) et non nutritionnelles (infections), qui surviennent fréquemment en parallèle (El
Hioui et al., 2007). L’anémie nutritionnelle, due à une carence en nutriments (fer, vitamines et
autres), est fréquente et touche un demi-milliard de femmes en âge de procréer dans le monde
(OMS, 2017).
En 2011, 29 % (496 millions) des femmes non enceintes et 38 % (32,4 millions) des femmes
enceintes âgées de 15 à 49 ans étaient anémiques. C’est en Asie du Sud, en Afrique centrale et
en Afrique de l’ouest que la prévalence de l’anémie est la plus forte (OMS, 2017).
Au Bénin, près de six femmes de 15 à 49 ans sur dix sont atteintes d’anémie (58 %), la plupart
sous forme légère. La prévalence de l’anémie chez les femmes varie selon le département,
passant de 40 % dans le département des Collines à 71 % dans le département du Plateau
(EDSB1, 2017-2018). Ces statistiques alarmantes peuvent avoir un impact sur le potentiel de
gains économiques des familles et le développement cognitif des enfants. L’anémie ferriprive
laisse les individus se sentir faibles, nauséeux et léthargiques, ce qui réduit finalement leur
qualité de vie.
Il faut donc d’urgence réexaminer les politiques, l’infrastructure et les ressources nationales et
intervenir pour mettre en œuvre des stratégies visant à prévenir et combattre l’anémie. Une fois
qu’elles auront été mises en œuvre, ces interventions permettront de retrouver des
concentrations appropriées d’hémoglobine au niveau individuel et de réduire la prévalence de
l’anémie dans la population. Une baisse de la prévalence entraînera une amélioration des
résultats scolaires des enfants et de la productivité du travail des femmes, ainsi qu’une
amélioration de l’issue de la grossesse aussi bien pour la mère que pour le nouveau-né, ce qui
aura des avantages intergénérationnels pour la santé, le bien-être et les perspectives
économiques individuels ainsi que pour le développement communautaire.
C’est dans cette perspective que l’ONG internationale Care Bénin/Togo en partenariat avec
FADeC-ONG a décidé de mettre en œuvre le ‘’Projet Lucky Iron Fish (LIF)’’ dans le
département de l’Ouémé notamment dans les communes de Dangbo et d’Adjohoun.
Afin d’acquérir des connaissances pragmatiques et de vivre les réalités du terrain, nous avons
effectué notre stage de fin de formation pour l’obtention du diplôme de licence professionnelle
en Nutrition, Sciences et Technologies alimentaires au sein de FADeC-ONG dans le cadre du
‘’Projet LIF’’.
2. Objectifs du stage
L’objectif général de ce stage est de faire une analyse diagnostique du ‘’Projet LIF’’ conduit
par FADeC-ONG dans la commune d’Adjohoun.
1. Étapes d’apprentissages
Dans le but d’atteindre les objectifs fixés, nous avons adopté une démarche méthodologique
subdivisée en quatre phases à savoir : la phase préparatoire, la phase exploratoire, la phase
d’étude approfondie et de collecte de données et la phase d’analyse des données et de rédaction.
Phase préparatoire
Elle a connu ses débuts par la recherche minutieuse d’une structure adéquate et évoluant dans
la branche voulue pour notre stage d’apprentissage. Ensuite nous avons reçu un cours basé
essentiellement sur la connaissance et la maitrise des bonnes techniques de rédaction de
mémoire et de diagnostic d’une entreprise fait par nos enseignants afin de mieux nous orienter
pour le bon déroulement du stage à travers des conseils puis la mise en application des
différentes méthodes.
Phase exploratoire
Au cours de cette phase, nous avons pris contact avec les responsables de FADeC-ONG, afin
de nous permettre une bonne introduction dans la structure. Lors de cette prise de contact, nous
avons discuté des objectifs du stage, de la planification du stage et de la rédaction du mémoire.
Par la suite, nous nous sommes fait former pendant trois jours sur l’utilisation des outils de
collectes de données pour les enquêtes de consommation alimentaires et de suivi de l’utilisation
du LIF. Ensuite, à travers des échanges réguliers avec le personnel sur le terrain et ceux à la
direction en particulier le chargé des programmes, des informations d’ordre général sur le
fonctionnement de la structure et celles relatives au ‘’Projet LIF’’ ont été recueillies. Des
informations relatives à l’historique, l’organisation interne et aux difficultés rencontrées par
FADeC-ONG ont été également recueillies grâce à l’utilisation d’un guide d’entretien.
aurons à mener pendant notre stage. Ainsi, au cours de notre stage nous avons mené des activités
relatives au ‘’Projet LIF’’ tels que :
Les enquêtes de consommations alimentaires ;
Les enquêtes de suivi des bénéficiaires du projet LIF ;
Les séances d’IEC ;
Les visites à domicile ;
Les séances de démonstration culinaire et de prise de mesure anthropométrique.
Phase d’analyse des données et de rédaction
Elle fait suite à la phase d’étude approfondie et de collecte des données, et consiste à mettre en
commun les diverses informations recueillies, à les analyser afin de mieux restructurer ces
dernières en vue de rédiger notre mémoire.
Pour la collecte des données, plusieurs méthodes ont été utilisées tout au long du processus
d’apprentissage adopté. Il s’agit de :
L’entretien :
Il nous a permis de recueillir des informations d’ordre général relatif à l’historique,
l’organisation interne de la structure d’accueil, ses domaines d’interventions, ses différentes
relations de partenariats sur les différents projets sur lesquels elle est associée et en particulier
le projet LIF. Toutes ces informations ont été recueillies à l’aide d’un guide d’entretien.
La revue documentaire :
Elle nous a permis de mieux nous imprégner des différents aspects qu’englobe notre sujet
d’étude. Elle s’est essentiellement basée sur la consultation des mémoires, les recherches sur
internet, articles et autres documents scientifiques dont le contenu s’apparente à notre sujet
d’étude.
L’observation participative :
Elle a permis d’observer et d’acquérir des savoir-faire relatifs aux différentes activités menées
notamment lors des séances d’éducation nutritionnelle (IEC, démonstration culinaire, VAD) et
de prise de mesure anthropométrique. Elle nous a également permis de recueillir des
informations sur les bonnes pratiques d’hygiène et d’alimentation des femmes dans leur ménage
et faire ressortir quelques problèmes auxquels les agents de l’ONG font face sur le terrain.
La triangulation
Elle consiste à croiser plusieurs sources d’information relatives à un même sujet.
Ceci nous a permis de dégager une version consensuelle de l’information finale et
donc de nous assurer de la fiabilité des informations recueillies. En d’autres termes,
elle nous a permis de faire une synthèse de l’historique et d’identifier les difficultés
auxquelles l’ONG est confrontée dans la mise en œuvre des activités relatives au
‘’Projet LIF’’.
Le diagramme interrelationnel
Il est utilisé pour représenter graphiquement les structures/organisations avec lesquelles l’ONG
collabore pour assurer la bonne marche de ses activités.
La matrice FFOM (Forces et Faiblesses, Opportunités et Menaces)
C’est un outil d’analyse performant qui nous a permis d’identifier les forces et faiblesses
(diagnostic interne) et les opportunités et menaces (diagnostic externe) de FADeC-ONG ainsi
que du projet LIF.
2. Présentation de FADeC-ONG
Localisation
FADeC est une Organisation Non Gouvernementale qui aide les communautés à résoudre leur
problème et qui s’intéresse à l’éducation des enfants et en particulier des filles. Sa direction
générale est située dans le 9ième arrondissement de la ville de Cotonou dans le quartier Fifadji,
Carré 1912 Maison CODJO L. Janvier, dans la première rue à droite en face du portail des
élèves du Collège d’Enseignement Général Zogbo. FADeC-ONG dispose des antennes dans
certaines des communes où elle intervient. Parmi ces antennes nous avons celle de Dangbo dans
le quartier Wadon qui nous a accueilli dès notre arrivé sur place pour le stage et celui
d’Adjohoun dans la Von du Centre Vignon.
Historique
Femmes Actrices de Développement Communautaire (FADeC-ONG) est le fruit d’un
processus pensé et coordonné par des femmes d’actions ayant tous un niveau d’étude
universitaire, soucieuses du développement à la base et de la contribution des femmes à la
réduction de la pauvreté. En 1994, ces femmes ont décidé de mettre leurs forces en commun
après avoir été recrutées sur le projet EDUCOM (Éducation et Communauté) du Ministère de
l’Éducation (financé par l’UNICEF Bénin). En 2003, elles ont créé FADeC-GIE avec l’appui
institutionnel de l’UNICEF pour faciliter la mise en œuvre des activités par les médiatrices.
Dans le but d’étendre ses activités, un diagnostic organisationnel avec l’outil SWOT a été
réalisé avec l’appui de la SNV changeant le statut de FADeC-GIE en ONG depuis septembre
2006. FADeC-ONG est enregistré à la préfecture de Cotonou sous le N° : 2007/0001/DEP-
ATL-LITT/SG/SAG-ASSOC du 3 janvier. Depuis ce temps, FADeC-ONG est déjà intervenu
dans 10 départements et 40 communes du Bénin.
Vision
FADeC-ONG ambitionne contribuer à l’amélioration des conditions de vie des couches
vulnérables et à la participation de la femme rurale au développement.
Mission
FADeC-ONG a pour mission d’accompagner les communautés dans la résolution de leurs
problèmes de développement en mettant un accent particulier sur l’éducation des enfants
notamment l’accès et le maintien des filles à l’école, l’achèvement de leurs études, ainsi que
sur la santé et l’environnement.
Objectifs
Assemblée générale
Commissariat Conseil
aux Comptes d’Administration
Direction exécutive
Assistante Agent de
comptable soutien
Pour atteindre ces objectifs, FADeC-ONG a établi des relations de partenariat avec plusieurs
organisations :
Partenaires directs
Care International Bénin/Togo ;
Programme Alimentaire Mondial (PAM) ;
Plan International Bénin
L’Association Béninoise pour le Marketing Social et la Communication pour la Santé
(ABMS)
WeWorld
Gouvernement du Bénin
Partenaires indirects
Les Saints des Derniers Jours (LDS)
Famille SALL
World Wind International
Notons que FADeC-ONG a été en partenariat avec l’UNICEF depuis sa création jusqu’en 2009.
En effet, ce partenariat avec l’UNICEF a été rompu à cause d’une crise économique à laquelle
les Nations Unies ont fait face et qui les obligeait à réduire leurs dépenses et de ce fait à limiter
leur relation de partenariat. C’est au cours de cette même année que Care International
Bénin/Togo est devenu un partenaire de FADeC-ONG.
PAM Plan
Gouvernement international
du Bénin Bénin
FADeC-ONG
WeWorld ABMS
Care
International
Benin/Togo
Famille SALL World wind
international
LDS
Légende :
Partout dans le monde, la cause la plus fréquente de l’anémie est la carence martiale provoquée
par un déficit prolongé consécutif à un apport alimentaire insuffisant de fer, par les besoins
accrus pendant la croissance ou la grossesse et par des pertes accrues du fait des menstruations
ou d’une helminthiase (OMS, 2017). L’anémie affecte aussi bien la santé que le bien-être des
femmes et accroit le risque d’issues maternelles et néonatales indésirables. En 2014, près de
deux femmes sur cinq sont atteintes d’anémie (41 %) : 32 % sous la forme légère, 9 % sous la
forme modérée et 0,5 % sous la forme sévère au Bénin (INSAE /PAM/MAEP, 2014). En 2018,
cette prévalence est de 58 % dont la plupart sous la forme légère (EDS-V, 2017-2018). Ainsi,
la prévalence de l’anémie maternelle ne fait qu’accroitre. Pour pallier l'anémie, différents types
d’interventions sensibles et spécifiques à la nutrition sont recommandées. Il s’agit des
interventions spécifiques ou directes qui agissent sur les causes immédiates (régimes
alimentaires insuffisants) de la malnutrition et certaines causes sous-jacentes (soins et habitudes
alimentaires inadéquates) et des interventions sensibles à la nutrition qui agissent sur les causes
sous-jacentes et les causes fondamentales. Parmi les interventions sensibles liées à la carence
en fer, la lutte antipaludique à travers les programmes de distribution de moustiquaires
imprégnées est plus observée (OMS, 2017). Par ailleurs, la principale intervention spécifique
dans le cadre de la lutte contre l’anémie ferriprive (carence en fer) est la supplémentation en fer
des femmes enceintes (OMS, 2017). Afin de permettre à toutes les femmes de bénéficier d’une
supplémentation en fer au quotidien, le Lucky Iron Fish, une source de fer non hémique a été
développée par l’entreprise canadienne ‘’Lucky Iron Fish’’
L’ONG internationale Care Bénin/Togo a mis en œuvre le projet Lucky Iron Fish (LIF) afin de
réduire la prévalence de l’anémie maternelle et infantile à cause nutritionnelle (carence en fer)
financé par World Wind international au Bénin dans le département de l’Ouémé dont les
principales communes bénéficiaires sont Adjohoun et Dangbo à cause des fortes prévalences
d’anémie chez les femmes en âge de procréer qui y sont observés. En effet, ce projet est un
projet complémentaire au projet CI4N, deuxième phase du N@C dont le principal objectif est
de réduire le taux de retard de croissance et d’anémie maternelle et infantile.
Pour atteindre son objectif, l’ONG internationale Care Bénin/Togo a offert le LIF à toutes les
femmes de 15-49 ans testées anémié légère (10< Hb ≤ 12g/dl) ou modéré (7< Hb ≤ 10g/dl)
faisant partie des Associations Villageoises d’Épargne et de Crédit (AVEC) mis en place par
ladite ONG dans les villages des communes bénéficiaires.
Dans le but de tester l’efficacité du LIF, une étude a été menée par la Faculté des Sciences
Agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi. Pour ce faire, deux groupes (témoin et
intervention) de femmes composées chacune de 125 femmes ont été définis. Toutes les femmes
sélectionnées sont celles testées anémiés légères ou modérés. Les femmes du groupe témoin
sont celles à qui le LIF n’a pas été distribué et celles du groupe d’intervention sont celles qui
ont reçu le LIF. Toutes les femmes sélectionnées pour l’étude sont sujets chaque mois à un test
d’hémoglobine.
Une augmentation significative du taux d’hémoglobine chez les femmes ayant consommé
des repas préparés avec le Lucky Iron Fish par rapport aux femmes n’en n’ayant pas
consommé.
La prévalence de l’anémie a significativement diminué au sein des femmes ayant consommé
des repas préparés avec le Lucky Iron Fish par rapport aux femmes n’ayant pas consommé.
L’intervention des institutions et agents de terrain est très capitale pour obtenir les résultats
escomptés à la fin du projet. La figure 4 présente les différentes organisations et projets
impliqués dans la mise en œuvre du projet LIF.
Association
Villageoises
d’Épargne et
de Crédit
(AVEC)
Les
facilitateurs
(animateurs), Projet LIF P4P et CI4N
superviseurs et
catalyseurs
Care
Internationale
UAC/FSA
Benin/Togo,
FADeC ONG
World Wind
International
Dans ce chapitre, nous présenterons les différentes activités que nous avons menées au cours
de notre stage au sein de FADeC-ONG. Il s’agit essentiellement des activités d’éducation
nutritionnelle (animation de séance d’IEC, jeux de cartes, visites à domicile, démonstration
culinaire) des enquêtes de consommation alimentaire et de suivi des femmes du groupe témoin
et d’intervention, du recensement des ménages bénéficiaires dans le village de Gbékandji dans
l’arrondissement d’Azowlissè puis la prise de mesure anthropométrique.
Pour faciliter la mise en œuvre des activités liées au projet, des Associations Villageoises
d’Épargne et de Crédit (AVEC) ont été mises en place par l’ONG Care Internationale
Bénin/Togo. Les femmes bénéficiaires du projet sont sélectionnées sur la base de leur
appartenance au groupement AVEC. Ces groupements sont créés dans tous les villages ciblés
par le projet. Ainsi, toutes les tâches qui nous sont confiées ont été exécutées auprès des
membres des groupements AVEC.
Cette activité a pour but d’évaluer la fréquence de consommation des différents groupes
d’aliments et de déterminer les apports alimentaires au cours de la journée d’enquête. Elle se
déroule dans le ménage des femmes des groupements AVEC bénéficiaires. À deux jours de
notre visite, nous essayons de joindre le catalyseur du village, la présidente et/ou la secrétaire
du groupement auquel appartiennent les femmes afin qu’elles soient informées de notre arrivée.
La veille de notre descente sur le terrain, nous appelons la présidente ou la secrétaire pour leur
donner confirmation de notre venue dans leur groupement pour les enquêtes. Une fois sur les
lieux, nous faisons sortir la liste des noms des femmes bénéficiaires mis à notre disposition et
lisons les noms qui y figurent en fonction du village où l’enquête se déroule. Sur la base de ces
noms, la présidente ou la secrétaire du groupement nous oriente vers les bénéficiaires pour
l’exécution des activités. Une fois dans le hameau du bénéficiaire, nous sommes orientés vers
la case de cette dernière. Chez la femme, on se présente et on explique la raison de notre
présence.
3. Éducations nutritionnelles
Démonstration culinaire
Les séances de démonstration culinaire ont pour objectif de diversifier et d’améliorer la
consommation et les pratiques alimentaires des familles, afin d’améliorer durablement la
qualité nutritionnelle des régimes alimentaires des familles et plus spécifiquement des jeunes
enfants. De façon spécifique, elles consistent à choisir et utiliser au mieux les aliments
disponibles localement ; combiner différents types d’aliments pour obtenir des repas équilibrés
et nutritifs ; améliorer la variété et la valeur nutritionnelle, dans le respect du goût et de l’aspect,
des repas. Les démonstrations culinaires permettent aussi de préserver et renforcer les
connaissances et les compétences locales traditionnelles, en ce qui concerne l’utilisation
culturellement acceptable des aliments locaux nutritifs. Cette activité est menée dans tous les
villages ayant des AVEC de façon rotative. En effet, les AVEC de chaque village où doit se
tenir l’activité sont informés une semaine à l’avance du met à préparer afin de mieux se
préparer. Cette préparation consiste à identifier le lieu où l’activité doit se dérouler et à fixer les
frais de cotisation pour l’achat des matières premières, ingrédients, etc. La veille ou le jour de
la séance, chaque groupement délègue 2 à 3 personnes pour acheter tout ce dont ils auront
besoin pour le bon déroulement de la séance. La séance de démonstration culinaire à laquelle
nous avons participé s’est déroulée dans le village d’Allandohou dans l’arrondissement
d’Akpadanou où le met sélectionné était le riz au gras à base du jus de fruit de palmier à huile
accompagné de poulet. Pour la préparation de ce met, le poulet a été choisi parmi les volailles
d’élevage qui sont données aux groupements AVEC dans le cadre du projet P4P. Au démarrage
de la séance, l’animatrice vérifie la présence sur les lieux de tous les membres AVEC concernés
par l’activité et impose une pénalité que doit payer tous les absents à la séance lors de leur
prochain regroupement pour l’épargne. Par ailleurs, elle a décrit aux femmes comment doit se
préparer l’aliment, afin de conserver au maximum la valeur nutritionnelle des aliments. Aussi,
la majorité des femmes ayant participé à l’activité faisaient preuve d’une très bonne hygiène
corporelle : elles portaient des vêtements propres et de cache-nez surtout celles qui étaient
chargées de préparer le repas. À la fin de la préparation du repas, l’animatrice demande aux
participantes de lui faire un bref rappel du mode opératoire de préparation du repas ; les
différents groupes d’aliments qui sont utilisés pour préparer le repas ainsi que le rôle joué par
chacun d’eux dans l’organisme. Après qu’elles aient répondu, elle demande à ce qu’on serve
tout le monde en priorisant les enfants. Dans le tableau ci-dessous est présenté les différents
ingrédients utilisés pour préparer le met lors de la séance de démonstration culinaire.
Tableau 1 : Liste des ingrédients utilisés pour la préparation du riz au gras à base de jus de fruit
de palmier à huile accompagné de viande de poulet frit
Mets Ingrédients
Riz au gras à base de jus de Riz, jus de fruit de palmier à huile, sel, feuille de moringa,
fruit du palmier à huile épices moulues (ail, gingembre), piments rouges moulus,
accompagné de viande de oignon moulu, viande de poulet, tomate et le poisson LIF.
poulet frit
La figure 5 résume les étapes de la préparation du riz au gras à base de jus de fruit de palme
accompagné de viande de poulet frit
Broyage
Tourteaux de noix de
Eau Extraction
palme
Riz
Chauffage
Épices, oignons,
piments, tomate et
poisson LIF Assaisonnement Lavage
Riz au gras
Figure 5 : Diagramme de préparation du riz au gras à base de jus de pulpes de noix de palme
Après s’être procuré les fruits du palmier à huile, un groupe de femmes les trient et les lavent.
Les noix lavées sont mises sur le feu pour une cuisson jusqu’à ébullition afin de faciliter le
broyage. Juste après la cuisson des noix, les poulets sont plumés puis éviscérés. Après leurs
éviscérations, les femmes ont procédé à leur découpage avec l’aide d’un homme, membre d’un
groupement AVEC pour homme. Après le découpage, la viande est assaisonnée puis mise au
feu pour une cuisson avant d’être frite. Pendant ce temps un autre groupe de femme se chargeait
d’extraire le jus des noix de palme. L’extraction de ce dernier s’est fait après le broyage des
noix faites à l’aide d’un mortier par un ajout d’eau à la pulpe broyée mis dans une passoire. Le
jus de palme ainsi obtenu est mis au feu pendant quelque temps avant d’être assaisonné. Après
l’assaisonnement, les poissons LIF apportés par les membres AVEC sont lavés, mis dans le jus
de palme bouillante et laissés pendant dix (10) minutes. Pendant ce temps, d’autres femmes se
chargeaient de laver le riz. Une fois le riz lavé, il est ajouté à la sauce et laissé au feu. Une fois
sa cuisson presque à terme, des feuilles de moringa sont ajoutées au riz afin de mieux préserver
leurs valeurs nutritionnelles.
conseils sur les aliments de compléments qu’il faut donner aux enfants à partir de l’âge de 6
mois. Outre cela, le périmètre brachial de tous les enfants de 6 à 23 mois est mesuré. Lorsqu’un
enfant est malnutri aiguë modérée ou malnutri aiguë sévère, des conseils sont donnés à la mère
et si possible au père et on leur demande d’emmener l’enfant dans un centre de santé.
Séances d’Information, Éducation et Communication (IEC)
Les séances d’IEC sont des séances de communications au cours desquelles les animateurs
discutent avec les membres des groupements AVEC d’un problème d'alimentation dans le but
de promouvoir les comportements adéquats dans le cadre de l’amélioration de l’alimentation,
de la santé maternelle et infantile. Au cours de notre stage, nous avons participé aux séances
d’IEC dans les villages de Gbékandji et d’Allandohou Aguékpota où sont respectivement
abordés les thèmes « Développement du fœtus » et « Les différents groupes d’aliments et leurs
rôles ». Au cours de la séance où le thème « Développement du fœtus » a été développé,
l’animateur a expliqué le phénomène de la fécondation et présenté l’évolution du fœtus dans le
ventre de sa mère. Aussi, il a exposé les comportements qu’une femme enceinte doit avoir
jusqu’à l’accouchement. Au cours de la séance où le thème relatif aux « différents groupes
d’aliments et leurs rôles » a été développé, l’animateur a invité les participants à lui rappeler les
différents groupes d’aliments ainsi que leurs rôles avec des exemples d’aliments appartenant à
chaque groupe. À la fin de la séance, il a attiré l’attention des femmes enceintes sur l’importance
des consultations prénatales, d’une consommation d’alcool et de tabac limitée, de la
consommation du fer foldine et de l’harmonie entre le père et la mère.
Jeux de cartes
Les cartes dont il s’agit ici sont des cartes alimentaires sur lesquelles sont dessinés les aliments
des différents groupes alimentaires : aliments énergétiques ou de forces, aliments de croissance
d’origine animale (viandes et poissons) et végétale (légumineuses, noix et graines) et aliments
de protection. Ce jeu a pour objectif d’aider les membres AVEC à identifier les différentes
catégories d’aliments et de proposer un menu équilibré.
Pour le jouer, un membre AVEC est invité à choisir des cartes étalées sur une table pour former
un menu pendant une (01) minute. Le temps écoulé, le membre AVEC se retire de la table avec
les cartes en main. Un autre membre AVEC est appelé à rejoindre celui-ci pour identifier le
groupe et le rôle de chaque aliment dessiné sur les cartes qui sont choisi. À chaque réponse
donnée par le membre AVEC, l’animateur demande aux autres membres présents de donner
leur avis avant de donner son propre avis par rapport à la réponse.
L’anthropométrie est la technique qui permet de mesurer les particularités dimensionnelles d'un
être humain. Elle est utilisée pour mesurer et suivre l’état nutritionnel d’un individu ou d’un
groupe de la population. Les principales mesures anthropométriques sont le poids, la taille et le
périmètre brachial toutes dépendant de l’âge et du sexe des enfants.
Tableau 2 : Listes des matériels utilisés pour la prise des mesures anthropométriques
Mesure du poids
La balance utilisée est déposée au sol et après que l’enfant se soit déchaussé, on lui demande
de monter et de rester droit tout en regardant devant lui puis l’animatrice lit la mesure désignée
par l’aiguille après stabilisation. Dans ce cas, il s’agit des enfants qui peuvent se tenir debout
eux-mêmes. Pour les enfants ne pouvant pas se tenir debout eux même, la méthode de double
pesée a été adoptée. La double pesée se déroule comme suit :
La mère est invitée à enlever ses chaussures et monter sur la balance pour être d’abord
pesée seule.
Il est demandé à la mère de se tenir debout au milieu de la balance, les pieds légèrement
écartés (sur les empreintes de pieds, si elles sont dessinées), et de rester sans bouger
Le poids de la mère est noté
Tandis que la mère est encore sur la balance et que son poids s’affiche, on lui tend son
bébé
Le poids du bébé est obtenu en soustrayant le poids de la mère du nouveau poids lu
quand elle tient son bébé
Photo 7 : Mesure du poids par la méthode Photo 8 : Mesure du poids d’un enfant
de double pesée pouvant se tenir debout
Mesure de la taille
Les enfants étant tous âgés de moins de deux (02) ans, ils sont mesurés en position couchée à
l’aide d’une toise posée sur une surface plane (banc). La mesure de la taille consiste à allonger
l’enfant sur le dos, la tête contre la partie fixe de la toise, en comprimant ses cheveux. La tête
de l’enfant est placée de sorte qu’une ligne imaginaire verticale allant du conduit auditif au bord
inférieur de l’orbite de l’œil soit perpendiculaire à la toise (le regard de l’enfant doit être tourné
vers le haut). Une personne est invitée derrière la partie fixe de la toise pour tenir la tête de
l’enfant dans cette position et une autre est chargée d’appuyer doucement sur les genoux pour
étendre les jambes aussi loin que possible sans faire mal à l’enfant et fait glisser la base mobile
de la toise contre les pieds de l’enfant, lire les valeurs des mesures qu’elle communique à celui
qui les note sur une fiche.
Dans cette partie, nous présenterons quelques résultats obtenus à partir des données collectées
sur le terrain durant notre stage.
1. Présentation du LIF
Le ‘’LIF’’ est un acronyme qui désigne le Lucky Iron Fish. Il s’agit d’une fonte de lingot en
forme de poisson d’environ 200 g appelé poisson de fer chanceux utilisé comme ingrédient
dans la préparation des aliments liquides et semi-liquides (Armstrong et al., 2017). Il vise à
prévenir et à traiter l’anémie ferriprive en libérant dans le milieu du fer pendant la cuisson
(Armstrong et al., 2017). Ainsi, il constitue un supplément en fer très efficace à absorption
rapide qui vient remplacer les pilules de fer à absorption lente pour toute la famille à l’exception
des enfants de moins de 7 mois. Il constitue également une alternative plus douce, naturelle et
plus abordable aux solutions traditionnelles d’anémie ferriprive. Aussi, il a été montré que le
LIF est composé principalement de fer ferreux (facilement absorbable par l’organisme) avec
moins de 12 % de fer non ferreux (difficilement absorbable par l’organisme) (Armstrong et al.,
2017). Plusieurs expériences ont été menées sur le LIF parmi lesquelles celles relatives à la
teneur en contaminant du LIF. Ces analyses ont révélé que les concentrations en contaminants
observées sont soit en dessous du seuil fixé par les normes OMS ou en deçà du seuil de détection
de la méthode d’analyse (Armstrong et al., 2017). Ce qui signifie que le LIF n’est pas nocif
pour l’organisme. Notons que le LIF est conçu pour libérer 6-8 mg de fer non hémique
absorbable dans l’eau de cuisson lorsqu’il est utilisé selon les recommandations. En outre, des
tests cliniques ont montré que l’utilisation quotidienne du LIF peut restaurer les niveaux de fer
en circulation et stockés et réduire la prévalence de l’anémie de 43 % (Armstrong, 2017).
Cependant, le poisson est conçu de manière à n’être utilisé que sur une période de 5 ans soit
1800 utilisations avant de ne plus être capable de libérer le fer. Par ailleurs, on remarque une
disparition du sourire du LIF si ce dernier est usé.
L’utilisation du LIF est recommandée à tout le monde et plus spécifiquement aux femmes en
âge de procréer qui constituent d’ailleurs la principale couche vulnérable touchée par l’anémie
ferriprive. En effet, ce groupe comprend en plus des femmes allaitantes, les femmes enceintes
et les femmes menstruantes qui ont un besoin accru de fer respectivement dû à la vascularisation
du placenta et les pertes de sang sous forme de règles qu’il faut compenser par un apport
supplémentaire en fer. Toutes ses raisons justifient l’importance du LIF pour les femmes en âge
de procréer.
En ce qui concerne leur situation matrimoniale, elles sont pour la majorité soit dans un ménage
polygame soit 46 % des femmes du groupe d’intervention et 42 % des femmes du groupe témoin
ou monogame soit 40 % des femmes du groupe d’intervention et 44 % des femmes du groupe
témoin.
La taille des ménages est pour la majorité des femmes enquêtées compris entre 5 et 7 (60 % des
femmes du groupe d’intervention et 54 % des femmes du groupe témoin). Grâce à cette taille
du ménage, on pourrait dire que 60 % des ménages qui utilisent le LIF conformément aux
recommandations dans la préparation de leur repas feraient bénéficier tous les membres du
ménage des suppléments de fer apportés par le LIF. On peut donc retenir que les femmes de la
commune sélectionnées sont peu instruites avec le niveau secondaire comme plus haut niveau
d’instruction ; ont pour activité principale le commerce ; vivent dans un foyer monogame ou
polygame avec quelques-unes qui sont veuves avec une taille de ménage compris entre 5-7
personnes permettant au LIF de satisfaire les besoins journaliers de chaque membre du ménage
s’il est utilisé conformément aux recommandations dans la préparation d’un repas.
Supérieur
Groupe Intervention
Secondaire
Niveau d'instruction
Primaire
Pas d'instruction
Supérieur
Groupe Témoin
Secondaire
Primaire
Pas d'instruction
Travaux champêtre
Intervention
Elève
Groupe
Transformatrice
Commerçante
Occupation
Artisan
Travaux champêtre
Groupe Témoin
Elève
Transformatrice
Commerçante
Artisan
>7
Intervention
Groupe
[5-7]
Taille du ménage
[0-5[
Groupe témoin
>7
[5-7]
[0-5[
Célibataire/veuve/divorcée ou séparée
Situation Matrimoniale
Marié polygame
Marié Monogame
Célibataire/veuve/divorcée ou séparée
Marié polygame
Marié Monogame
80%
70%
POURCENTAGE DE FEMME
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
0 5 1015202530 4 9 14192429 3 8 13182328 2 7 12172227 1 6 11162126 0 5 1015202530
FCML FCML FCMVP FCMVP FCMLPL FCMLPL
Groupe témoin Groupe Groupe Témoin Groupe Groupe Témoin Groupe
intervention intervention intervention
Légende :
FCML : Fréquence mensuelle de consommation des légumineuses
FCMVP : Fréquence mensuelle de consommation des viandes et poissons
FCMLPL ; Fréquence mensuelle de consommation de lait et produits laitiers
90%
80%
POURCENTAGE DE FEMME
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
012345670123456701234567012345670123456701234567
FCHL FCHL FCHVP FCHVP FCHLPL FCHLPL
Groupe témoin Groupe Groupe témoin Groupe Groupe témoin Groupe
intervention intervention intervention
Légende :
FCHL : Fréquence moyenne de consommation hebdomadaire des légumineuses
FCHVP : Fréquence moyenne de consommation hebdomadaire des viandes et poissons
FCHLPL ; Fréquence moyenne de consommation hebdomadaire de lait et produits laitiers
120%
100%
Pourcentage de femme
80%
60%
40%
20%
0%
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
FCJL FCJVP FCJLPL FCJL FCJVP FCJLPL
Groupe témoin Groupe Intervention
Fréquence moyenne de consommation journalière des aliments riches en
protéines et en fer
Légende :
l’ont consommé à une fréquence de consommation de 28 jours. Par contre, dans le groupe
d’intervention parmi celles qui ont consommé les fruits dans le mois précédent notre enquête,
il n’y a que 8 % des femmes qui en ont consommé pendant 20 jours dans le mois. Par ailleurs,
on constate que 10 % des femmes du groupe témoins consomment les légumes feuilles vertes
foncées pendant 12 jours par mois contre 6 % des femmes du groupe d’intervention. Aussi,
12 % des femmes du groupe témoin consomment sur 11 jours par mois les aliments de la
catégorie des autres fruits et légumes contre 12 % des femmes du groupe d’intervention qui ne
les consomment que pendant 7 jours par mois. Par ailleurs, en ce qui concerne la consommation
des légumes feuilles vertes foncées, on constate que 8 % des femmes du groupe témoin
consomment plus les aliments de ce groupe à raison de 17 jours de consommation par mois
contre 4 % des femmes du groupe d’intervention qui les consomment à cette même fréquence.
On en déduit alors que les femmes des groupes témoins ont une consommation alimentaire
mensuelle des aliments riches en fer plus importante que celle des femmes du groupe
d’intervention. Cependant, la fréquence de consommation mensuelle des légumes feuille verte
reste faible dans les deux groupes de femmes.
30%
25%
POURCENTAGE DE FEMME
20%
15%
10%
5%
0%
0 5 1015202530 4 9 14192429 3 8 13182328 2 7 12172227 1 6 11162126 0 5 1015202530
FCMLFVF FCMF FCMAFL FCMLFVF FCMF FCMAFL
Groupe témoin Groupe Intervention
Fréquence de consommation mensuelle des aliments riches en fer
30%
Pourcentage de femme
25%
20%
15%
10%
5%
0%
012345670123456701234567012345670123456701234567
FCHLFVF FCHF FCHAFL FCHLFVF FCHF FCHAFL
Groupe Intervention Groupe témoin
Légende :
FCHLFVF : Fréquence moyenne de consommation hebdomadaire des Légumes Feuilles
Vertes Foncées
70%
60%
50%
Pourcentage de femme
40%
30%
20%
10%
0%
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
FCJLFVF FCJF FCJAFL FCJLFVF FCJF FCJAFL
Groupe témoin Groupe Intervention
Légende :
FCJLFVF : Fréquence moyenne de consommation journalière des Légumes Feuilles Vertes
Foncées
FCJF : Fréquence moyenne de consommation journalière de Fruits
5. Utilisations du LIF
30%
17%
On peut donc retenir que le LIF est plus utilisé dans la préparation de la sauce par les femmes.
75%
POURCENTAGE DE FEMME
13%
6%
3%
3%
SAUCE PÂTE RIZ VOANDZOU NIÉBÉ
On peut donc retenir que le LIF est plus utilisé par les femmes dans la préparation des aliments
plus ou moins liquide notamment la sauce et la bouillie.
80%
80%
POURCENTAGE DE FEMME
30%
18%
8%
2%
2%
2%
SAUCE BOUILLIE PÂTE AKASSA RIZ SPAGHETTI HARICOT TISANE
Notons que les principaux changements observés par les femmes au cours de la préparation des
aliments avec le LIF sont relatifs à la modification de la couleur et de l’odeur.
On peut donc retenir que la majorité des femmes ont remarqué des changements en consommant
des aliments préparés avec le LIF.
64%
48%
44%
36%
8%
0%
OUI NON NE SAIT PAS
CHANGEMENTS OBSERVÉS
Les différents changements observés par les femmes au cours et après la consommation
des aliments préparés avec le LIF.
La figure 20 présente les différents changements observés par les femmes enquêtées au cours
et après la consommation des aliments préparés avec le LIF. De cette figure, on remarque que
22 % des femmes se sentent de moins en moins fatiguées ; 6 % moins anémiés ; 3 % urinent
bien ; 16 % ont plus d’appétit et 28 % ont constaté une amélioration de leur état de santé comme
la réduction des crises d’ulcère, des maux de tête et des vertiges depuis l’utilisation du LIF dans
la préparation de leur repas. Outre ces différents changements observés sur le plan sanitaire, les
femmes ont également remarqué des changements en ce qui concerne la qualité organoleptique
notamment le goût et l’odeur des repas préparés avec le LIF. En effet, 25 % et 13 % des femmes
ont respectivement déclaré que les aliments préparés avec le LIF ont un goût de fer foldine et
un goût assimilable à celui du fer foldine.
On peut donc retenir que le LIF a des effets positifs sur l’état de santé des femmes qui l’utilisent
dans la préparation de leurs repas.
Urine beaucoup 3%
Moins d'Anémie 6%
Figure 20 : Changements observés par les femmes au cours et après la consommation des
aliments préparés avec le LIF
6. Mesures anthropométriques
La figure 21 présente les résultats d’une activité de prise de mesure anthropométrique. Elle
révèle que les enfants souffrent de la malnutrition par carence de façon générale. Par ailleurs
on remarque que le retard de croissance est le type de malnutrition dont souffrent plus les
enfants avec une prévalence de 47,8 % dont 26,3 % sous sa forme modérée et 21,1 % sous sa
forme sévère. À la suite du retard de croissance, nous avons la malnutrition aiguë et
l’insuffisance pondérale dont la prévalence est de 15,8 % dont 10,5 % sous forme modérée et
5,3 % sous forme sévère pour chacun de ces types de malnutrition.
On peut donc retenir que plus de la moitié des enfants de moins de 6 à 23 mois du village de
Allandohou ayant participé à cette activité souffrent de malnutrition par carence et plus
spécifiquement du retard de croissance dont la prévalence est des plus significatives.
26,30%
21,10%
PRÉVALENCE
10,50%
10,50%
5,30%
5,30%
MODÉRÉE SÉVÈRE MODÉRÉE SÉVÈRE MODÉRÉE SÉVÈRE
RETARD DE CROISSANCE MALNUTRITION AIGUË INSUFFISANCE PONDÉRALE
TYPE DE MALNUTRITION
(N=19)
7. Diagnostic FFOM
Les ECA ont constitué la principale activité que nous avons menée tout au long de notre stage.
Nous avons effectué des ECA dans huit villages cibles du projet LIF. Dans l’ensemble des
villages enquêtés, certaines femmes refusent de collaborer surtout celles qui appartiennent aux
villages témoins (n’ayant pas reçu le LIF). La principale raison qui justifie cela est le manque
de moyen financier. Par ailleurs, les femmes pensent n’avoir aucun intérêt à sacrifier de leur
temps pour les enquêtes puisqu’elles se retrouvent dans l’obligation de se priver de sortie pour
vaquer à d’autres occupations génératrices de revenus surtout les commerçantes. Ces femmes
s’attendent pour la plupart qu’on leur offre de l’argent en guise de dédommagement ou de quoi
manger dans la journée. Néanmoins, certaines, surtout celles qui appartiennent à des
groupements AVEC accordent un grand intérêt à l’activité et s’attèlent dès notre arrivée à
préparer les mets qu’elles auront à consommer tout au long de la journée.
Les séances d’IEC sont programmées en tenant compte des jours et heures de regroupement
des membres AVEC. Les membres sont avertis de la tenue de la séance environ une semaine à
l’avance. Une fois la séance débutée, les membres restent très attentifs et font des propositions
de réponse aux questions posées par l’animateur.
Le met proposé par les animateurs pour la DC tient compte des ressources alimentaires
disponibles dans le milieu. Ainsi, les femmes ayant participé à la séance pourraient intégrer ces
mets dans leurs habitudes alimentaires pour assurer une meilleure diversification alimentaire et
diminuer les risques de malnutrition des enfants.
Au cours de la séance de VAD à laquelle nous avons participé, les femmes se sont montrées
très disposées à répondre à notre questionnaire. À la fin du questionnaire, certaines femmes
sont très heureuses d’avoir entretenu avec nous une discussion sur les comportements à adopter
tout au long de sa grossesse et comment nourrir son enfant jusqu’à l’âge de 2 ans.
On constate que les femmes s’intéressent de plus en plus à cette activité pour mieux apprécier
la croissance de leur enfant. En effet, les femmes appartenant aux groupements AVEC,
informent leurs voisines ayant des enfants dont l’âge est compris entre 6 et 23 mois de la tenue
de l’activité. Néanmoins, on remarque que les femmes accusent de retard pour la séance de
prise de mesure anthropométrique. Une infirmière de la place s’est jointe à nous pour nous aider
à prendre les mesures anthropométriques (poids, taille et le périmètre brachial) des enfants dans
le village de Allandohou. Les animateurs se basent sur la mesure du périmètre brachial et du
tableau des Z-scores Poids pour Taille garçons et filles de 45 à 120 cm pour pouvoir mieux se
prononcer sur l’état nutritionnel des enfants, car il permet d’identifier rapidement les enfants à
risque de mortalité. Les mesures prises ne sont pas prises dans les meilleures conditions (pas
de répétition des mesures, les enfants sont très agités surtout pour la mesure de la taille) ce qui
ne permet pas d’obtenir des données très précises.
force, un facteur lié à la structure qui facilite l’exécution des activités ou contribue à
atteindre les objectifs fixés par la structure, autrement dit ce sont les avantages dont
dispose la structure pour mener à bien ses activités.
faiblesse, tout élément interne qui bloque la réalisation des objectifs de la structure.
opportunité, facteur externe existant ou naissant et que peut saisir la structure pour
atteindre ses ambitions.
menace, élément lié à l’environnement externe constituant un obstacle pouvant
empêcher la bonne marche de la structure.
Tableau 3 : Diagnostic interne et externe du projet LIF et de FADeC-ONG suivant le cadre CAD-OCDE
Pertinence La forte prévalence de l’anémie Réduire de 50 % l’anémie chez les Ignorance de la population des
ferriprive chez les femmes en âge femmes en âge de procréer comme conséquences à long terme de
de procréer dans la commune deuxième cible mondiale de l’anémie
d’Adjohoun nutrition à atteindre d’ici 2025
Efficience Distribution du LIF à la majorité Non-acquisition du LIF par Acceptation du LIF par la majorité Non-acceptation du LIF par
des femmes anémiées, toutes les femmes AVEC des femmes certains Chefs ménages,
anémiées sélectionnées Indisponibilité de certaines
Facilité d’utilisation du LIF, Existence des relations de
cibles pour les enquêtes
partenariat avec plusieurs
La majorité des groupements
structures dans les différents
bénéficiaires sont des bénéficiaires
domaines d’intervention de l’ONG
des projets N@C, CI4N et P4P,
existence des catalyseurs,
Appartenance de la majorité des
femmes sélectionnées pour l’étude
aux groupements AVEC
Durabilité Suivi mensuel des femmes Difficulté de capitalisation Demande du LIF par certains Déménagement vers d’autres
bénéficiaires du projet de tous les résultats obtenus membres AVEC dans les villages villages des femmes
à la fin des sélectionnées pour l’étude suite
Possibilité de commercialisation
projets/programmes à un mariage ou un divorce
du LIF comme tout autre
supplément de fer
Impact
Enseignements
tirés
Forces
Forte prévalence de l’anémie ferriprive chez les femmes en âge de procréer dans la
commune d’Adjohoun et distribution du LIF à la majorité des femmes anémiées : Elles
constituent une force pour le projet, car elles lui permettront de mieux apprécier l’impact
de l’utilisation du LIF sur la prévalence de l’anémie dans cette commune.
Équipe d’intervention composée de nutritionniste : Cela facilite l’éducation des femmes
en ce qui concerne les recommandations liées à l’utilisation du LIF et bases en nutritions
à travers des séances d’IEC pour atteindre au mieux les objectifs visés par le projet.
Suivi mensuel des bénéficiaires : Les suivis permettent d’apprécier l’utilisation du LIF
par les femmes et de recueillir les inquiétudes qu’elles ont quant à cette utilisation.
Possibilité d’utilisation du LIF sur une période de cinq ans : Cela laisse la possibilité
aux femmes de l’utiliser autant de fois qu’elles le voudront dans leurs préparations, ce
qui leur permet ainsi de prévenir et traiter l’anémie ferriprive au sein de leur ménage.
Appartenance de la majorité des femmes sélectionnées pour l’étude aux groupements
AVEC : Cela a permis de joindre plus facilement les femmes sélectionnées pour l’étude
pour les ECA et enquêtes de suivi, car toutes les femmes appartenant aux groupements
se connaissent de nom. Aussi, les animateurs ont la possibilité de faire pression sur les
femmes afin qu’elles se rendent disponibles pour les enquêtes.
Amélioration du taux d’hémoglobine des femmes qui utilisent le LIF : Cela témoigne de
l’efficacité du LIF dans la prévention et le traitement de l’anémie.
Existence des catalyseurs : Ce sont des habitants des villages d’interventions qui se sont
portés volontaire pour assister les animateurs dans leurs activités. Ils connaissent toutes
les femmes bénéficiaires du projet dans leur village, transmettent les messages des
animateurs et les informent de tous les problèmes auxquels ils font face dans un
groupement. Aussi, ils sont chargés de continuer à enseigner les membres des
groupements même à la fin des projets.
La majorité des groupements sélectionnés pour l’étude sont des bénéficiaires des
projets N@C, CI4N et P4P : Cela a permis de mieux convaincre les femmes à accepter
le LIF et de ce fait faciliter l’échantillonnage pour l’étude et contribuer à une forte
implication de certaines femmes.
Faiblesses
Non-acquisition du LIF par toutes les femmes anémiées sélectionnées dans les villages
d’intervention : Cela a constitué une des raisons pour lesquelles, les femmes n’ont pas
voulu coopérer pour les enquêtes
Toutes les femmes sélectionnées pour l’étude n’appartiennent pas à des groupements
AVEC dans les villages considérés comme témoin : Cela n’a pas permis de retrouver
facilement les femmes pour les enquêtes de suivi, car celles-ci ne se font appeler que
par leurs noms indigènes dans les villages.
Un effectif insuffisant de facilitateurs dans les communes d’interventions en particulier
celle d’Adjohoun : À cause de l’effectif insuffisant, il y a des risques que les tâches ne
soient pas effectuées dans le temps imparti. En effet, quand de nouvelles tâches en
dehors de la mise en œuvre des activités prévues par le projet sont confiées aux
facilitateurs, ils se trouvent contraints de revoir leur agenda annulant ainsi quelques
activités prévues pour la semaine afin de satisfaire les supérieures.
Opportunités
Réduire de 50 % l’anémie chez les femmes en âge de procréer comme deuxième cible
mondiale de nutrition à atteindre d’ici 2025 : Cela aurait facilité l’obtention de
financement pour la mise en œuvre du projet
Demande du LIF par certains membres AVEC dans les villages : Les témoignages des
femmes bénéficiaires portant sur les bienfaits du LIF incitent les autres femmes à
vouloir l’obtenir afin de bénéficier des avantages du LIF.
Existence des relations de partenariat avec plusieurs structures dans les différents
domaines d’intervention de l’ONG : Cela permettra l’acquisition de nouvelles
ressources pour la bonne marche des activités et une visibilité de l’ONG.
Menaces
Indisponibilité de certaines cibles pour les enquêtes : Cela a entraîné un retard dans le
déroulement des activités prévues par le projet.
Déménagement vers d’autres villages des femmes sélectionnées pour l’étude suite à un
mariage ou un divorce : Cela a entraîné une réduction de la taille de l’échantillon à
enquêter, crée ainsi des biais aléatoires dans les résultats obtenus et ne permet pas de
bien apprécier l’impact du LIF.
La pauvreté des ménages : Les femmes n’ont aucune idée de ce qu’elles consommeront
comme nourriture tout au long de la journée par défaut de moyen financier et ne peuvent
ainsi se faire enquêter en temps voulu.
Ignorance de la population des conséquences à long terme de l’anémie : À cause de
cette ignorance, certains maris interdisent l’utilisation du LIF, car ils sont dans
l’incapacité d’apprécier tout le bien que le LIF ferait à leur famille. Ainsi, ces ménages
restent exposés à l’anémie ferriprive.
Utilisation du LIF non conforme aux recommandations : Les femmes ne pourront pas
vraiment sentir l’efficacité du LIF
Risque de non-utilisation du LIF par les femmes à la fin du projet : La prévalence de
l’anémie dans la commune va s’accroitre.
Notre séjour nous a permis de faire une analyse diagnostique de FADeC-ONG ainsi que du
projet LIF. Cette analyse diagnostique a permis de remarquer que l’ONG et le projet LIF
disposent de beaucoup d’atouts et d’opportunité. Cependant nous avons également identifié
quelques problèmes relatifs aux projets LIF.
Approches de solutions
Sensibiliser les populations sur l’importance d’une diversification alimentaire ;
Rémunérer les catalyseurs pour les encourager à mieux faire ;
Amener les membres AVEC de chaque village à faire une cotisation pour construire un
petit bâtiment pour les démonstrations culinaires ;
Sensibiliser les femmes sur le respect des recommandations liées à l’utilisation du LIF ;
Proposer un dédommagement financier aux femmes après chaque enquête.
L’ensemble des activités relatives au projet LIF menées durant notre stage à FADeC-ONG ont
d’une manière générale concouru aux renforcements de nos connaissances nouvelles et à
l’enrichissement de celles anciennes. Les enseignements tirés peuvent être regroupés en termes
de savoir, savoir-faire et savoir-être.
Savoir
Ce stage nous a permis de découvrir les différentes activités qui sont menées dans les communes
afin de réduire le taux de malnutrition. Il nous a également permis de découvrir le LIF et de
mieux comprendre l’importance de certaines activités comme les séances IEC et les VAD dans
la lutte contre la malnutrition.
Savoir-faire
Grâce à ce stage, nous avons pu faire face aux réalités du terrain, mettre en pratique les
enseignements reçus en classe en particulier les ECA. Ce stage nous a également permis
d’apprendre les techniques de mesure anthropométrique et comment tenir une séance d’IEC.
Savoir-être
Faisant partie intégrante de nos acquis de stage, nous retenons à cet effet comme connaissances
importantes :
1. Problématique
Lutte contre le retard de croissance dans la commune d’Adjohoun en proposant aux femmes
des farines infantiles à base de ressources locales enrichies avec de la poudre de moringa
2. Contexte et justification
La malnutrition est un déséquilibre entre les apports en éléments nutritifs et les besoins de
l’organisme. Elle constitue une cause importante de morbidité et de mortalité des enfants en
Afrique de l’Ouest et du Centre (UNICEF, 2009).
La période comprise entre la naissance et l’âge de 12 mois est un moment critique pendant
lequel on peut observer un ralentissement de la croissance, mais aussi des carences en éléments
nutritifs dues à plusieurs causes dont la pauvreté, le faible niveau d’éducation des parents et
l’état nutritionnel inadéquat des mères (Rayhan & Khan, 2006 ; Dittoh et al., 2007 ; PAM,
2009). Outre ces causes, les mauvaises pratiques d’allaitement maternel, d’alimentation et la
qualité des aliments de compléments constituent également des facteurs déterminants de l’état
nutritionnel des enfants (INSAE-Bénin & Macro International, 2007 ; PAM, 2009).
Au Bénin, moins de 15 % des enfants de plus de 6 mois bénéficient d’un régime alimentaire de
complément satisfaisant (INSAE, 2015). En effet, dans les milieux ruraux, ils sont
essentiellement nourris de bouillie à base de farine de céréales à cause du faible niveau de
revenu des ménages qui ne leur permet pas d’acheter des farines infantiles de qualités et du
manque de temps des mères (KADAM, 2007) pour faire ces farines. Par ailleurs, une
alimentation de complément inadéquate à 6 mois compromet fortement la croissance et entraîne
une probabilité de retard de croissance pendant les 12 mois à venir.
Au Bénin, 32 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de retard de croissance avec 11 % sous
sa forme sévère. Cette prévalence est plus élevée en milieu rural (35 %) qu’en milieu urbain
(28 %). En effet, dans le département de l’Ouémé 30 % des enfants sont atteints de retard de
croissance (EDSB-V 2017-2018). Dans la commune d’Adjohoun, en menant les activités
relatives au projet LIF, nous avons remarqué que beaucoup d’enfants de moins de 5 ans sont
atteints de retard de croissance dans les villages d’interventions.
Notons que le retard de croissance a des conséquences irréversibles telles que le faible
développement cognitif et la fragilité de l’enfant augmentant ainsi les risques de mortalités.
C’est dans le but de résoudre ce problème dans la commune d’Adjohoun que nous avons décidé
de proposer aux femmes une farine infantile à base de ressources locales enrichie à la poudre
de moringa afin de limiter les risques de malnutrition chronique de leurs enfants de 6 à 23 mois.
Tester l’efficacité de trois différentes farines infantiles (farine à base de maïs, de poissons-
fretins et de soja torréfié ; farine à base de sorgho germé, pâte d’arachide et de poissons-fretins ;
farine à base de sorgho germé, poissons fretins et poudre de moringa à 8 %) sur l’amélioration
de l’état nutritionnel des enfants de 6 à 23 mois malnutris léger ou modéré.
4. Cibles
5. Activités à mener
6. Méthodologie
Avant de lancer les activités, une enquête sera faite en vue d’identifier les ménages cibles. Après
l’identification de ces derniers, il sera organisé des séances d’IEC qui se tiendront 2 à 3 fois par
semaine ayant pour objectif d’enseigner les bases en nutrition aux femmes notamment les
causes et conséquences de la malnutrition. Au cours de ces séances seront abordées les
conséquences d’une alimentation de complément inadéquat et monotone sur la santé de
l’enfant. À la fin de la 2ième séance d’IEC après le démarrage des activités, on fournira aux
mères d’un même village la même farine bien emballée d’une dose de 15 jours à renouveler.
Après leur avoir fourni le premier sachet de farine, il sera organisé les démonstrations culinaires
pour montrer aux cibles bénéficiaires de chaque village comment préparer ces farines. Après
cette phase se fera les enquêtes de suivi pour avoir des informations quant à l’acceptabilité de
la bouillie par les enfants et les mères. Ce questionnaire sera adressé à la mère de l’enfant.
Ensuite on procédera à la prise des mesures anthropométriques des enfants ciblés chaque mois
pour pouvoir tracer la courbe de croissance. L’ensemble de ces activités se feront sur une
période de 6 à 8 mois. Enfin, on fera le dépouillement et l’analyse des données collectées pour
faire ressortir les résultats et rédiger un rapport d’enquête.
7. Hypothèses
Près de 90 % des femmes adopteront ces farines pour alimenter leurs enfants ;
La bouillie de farine enrichie au moringa serait acceptée par les enfants
Les enfants nourris avec de la bouillie de farine infantile enrichie au moringa auront
un état nutritionnel plus amélioré que ceux nourris avec de la bouillie de farines non
enrichies aux moringa.
Le financement acquis pour la réalisation de ce projet sera alloué en grande partie à l’acquisition
de ressources matérielles (ordinateurs portables, conception des fiches d’enquêtes Kobocollect,
les affiches de sensibilisation, vidéo projecteur, les motos) et humaines (agents enquêteurs,
animateurs d’IEC, les guides dans les villages, le statisticien et le chargé de rédaction du
rapport).
Total - - - 3 355 000
CONCLUSION
L’anémie martiale reste jusqu’à ce jour la malnutrition par carence en micronutriment la plus
fréquente dans le monde. Elle a de nombreuses conséquences sur la santé des personnes
atteintes. Parmi ces conséquences, nous avons la diminution de la capacité intellectuelle, une
diminution de l’immunité, un risque élevé de morbidité et de mortalité maternelle et infantile.
C’est dans le but d’éviter que les femmes en âge de procréer de la commune d’Adjohoun soient
exposé à ces risques que Care International Bénin/Togo a mis en œuvre le projet LIF dans cette
commune en offrant le supplément en fer pouvant servir d’ingrédient dans les préparations
culinaires en forme de poisson appelé Lucky Iron Fish (LIF) aux populations de cette
communauté. Cependant, l’étude diagnostique de ce projet nous a permis de faire ressortir
l’utilisation du LIF non conforme aux recommandations par la majorité des femmes
bénéficiaires comme l’un des problèmes qui laisse douter de l’efficacité du LIF sur la réduction
de la prévalence de l’anémie. En effet, il est recommandé que le LIF soit mis dans 1 L d’eau de
cuisson acidifié, ce qui n’est pas toujours respecté par les femmes. Par ailleurs, il est à noter
que la majorité des femmes (52 %) n’utilisent pas le LIF à la fréquence moyenne (03)
recommandée par semaine. Aussi, l’ensemble des activités menées nous a permis de remarquer
que le régime alimentaire des femmes en âge de procréer est peu diversifié bien que ces
dernières ne soient pas pour autant ignorante du rôle joué par les différentes catégories
d’aliments (légumineuses, légumes feuilles vertes foncées, fruit, viande et poisson, lait et
produits laitiers). Par ailleurs, en participant aux activités de prise de mesures
anthropométriques, démonstration culinaire et VAD qui constituent des activités spécifiques au
projet CI4N, mais qui viennent renforcer l’intervention communautaire à base du LIF, nous
avons pu remarquer que la malnutrition chronique est le type de malnutrition dont souffre le
plus d’enfants de moins de 5 ans dans cette commune. C’est dans le but de résoudre au mieux
ce problème que nous avons proposé un protocole de recherche axé sur la « Lutte contre le
retard de croissance dans la commune d’Adjohoun en proposant aux femmes des farines
infantiles à base de ressources locales enrichies avec de la poudre de moringa ».
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Armstrong. G. R, 2017 The Lucky Iron Fish: a simple solution for iron deficiency, 2017
Cibles mondiales de nutrition 2025 : note d’orientation sur l’anémie [Global nutrition targets
2025: anaemia policy brief ]. Genève : Organisation mondiale de la santé ; 2017
(WHO/NMH/NHD/14.4). Licence : CC BY-NC-SA 3.0 IGO.
Gavin A ; Dewey C ; Summer lee, Alastair JS. Iron release from the Lucky Iron fish: Safety
considerations. Asia Pacific Journal of Clinical Nutrition 2017, 26 (2017), 148-155.
Guide national de recettes pour l’alimentation de complément des enfants âgés de 6 à 24 mois
en Côte d’Ivoire, Décembre 2015
INSAE, 2016. RGPH 4. Cahier des villages et quartiers de ville dans le département de l’Ouémé
Tchegnon. P., Guidigbi. E., 2006. Monographie de la commune d’Adjohoun. Cabinet Afrique
Conseil
https://www.amazon.fr/Lucky-Iron-Fish-cooking-Standard/dp/B01LX5S5FP consulté le 30
septembre 2020
ANNEXES
Annexe 1 : Guide d’entretien à l’endroit du personnel de l’ONG
Historique
1. Quelle est la date de création de l’ONG ?
2. Qui en est le fondateur ?
3. Pour quelles raisons a-t-il décidé de créer l’ONG ?
4. Sous quel numéro l’ONG est-elle enregistrée ?
5. Quels sont les évènements marquants la vie de votre structure depuis sa création à ce jour ?
Organisation interne de la structure
1. Combien de membres compte votre structure ?
2. Quels sont les postes occupées par les membres, le rôle joué par ces derniers, et le nombre
de personnes par poste ?
3. Quelle est l’organisation interne de votre structure ?
4. Quel est le rôle joué par chaque membre de l’organigramme ?
Diagramme de Venn et Diagnostic
1. Qui sont vos partenaires et quelle relation entretenez-vous avec eux ?
2. Qui sont vos partenaires sur le projet LIF ?
3. Combien de vos agents par commune d’intervention travaille sur le projet LIF ?
4. Quels sont les projets en relation avec le projet LIF ?
5. Quels sont les problèmes auxquels vous faites face ?
1 Avez-vous reçu des conseils nutritionnels sur l’utilisation des aliments riches
en protéines (viandes, poissons, produits laitiers) ?
Si oui lesquels ?
2 Avez-vous reçu des conseils nutritionnels sur l’utilisation des légumineuses
(haricots, pois, noix, niébé, voandzou, lentilles, petits pois, soja, sésame,
egoussi) ?
Si oui lesquels ?
3 Avez-vous reçu des conseils nutritionnels sur l’utilisation des fruits (Ananas,
banane, pastèque, mangue, papaye, datte, canne à sucre, orange, citron, coco,
pomme, acajou) ?
Si oui lesquels ?
4 Avez-vous reçu des conseils nutritionnels sur l’utilisation des légumes feuilles
vertes (vernonia, feuilles de niébé, manioc, patate douce) ?
Si oui lesquels ?