Approvisionnement, Consommation de L'eau Potable Et Assainissement en Commune I Du District de Bamako: Le Cas de Bankoni Et de Djélibougou
Approvisionnement, Consommation de L'eau Potable Et Assainissement en Commune I Du District de Bamako: Le Cas de Bankoni Et de Djélibougou
Approvisionnement, Consommation de L'eau Potable Et Assainissement en Commune I Du District de Bamako: Le Cas de Bankoni Et de Djélibougou
UNIVERSITE DE BAMAKO
THESE
Présentée et soutenue publiquement le //2009
JURY
PRESIDENT : Pr. Sékou Fantamady TRAORE
DEDICACES
Je rends grâce à ALLAH, le Tout Puissant, le Miséricordieux, pour m’avoir guidé, et donné la
force nécessaire à la réalisation de ce travail.
A mon Père, Amidou Sibiry COULIBALY
Papa, les mots me manquent pour t’exprimer ma profonde gratitude. Tu es ce père que tout
enfant aurait aimé avoir, surtout sur le plan éducatif. Tu nous as inculqué des valeurs et
principes qui à la limite auraient fait de nous des hommes modèles. Plus jeunes, cette
éducation nous paraissait rigoureuse et stricte ; et c’est grâce à cela qu’aujourd’hui j’ai pu
atteindre ce stade académique. L’esprit de famille, l’amour du travail bien fait, le respect du
prochain, l’humilité, l’honnêteté et la rigueur dans les études sont des vertus que nous avons
apprises de toi. Je ne cesserai de te remercier de m’avoir guidé et soutenu de façon constante
pour en arriver là. Cher père, saches que l’honneur de ce travail te revient. Puisse ALLAH
t’accorder santé et longévité auprès de nous. Nous t’aimons très fort Papa.
REMERCIEMENTS
Nos remerciements vont à tous ceux qui de près ou de loin nous ont apporté leur aide et
assistance pendant ce long parcours de formation médicale.
A tous nos amis qui ont perdu la vie au cours de ce long cursus :
Abréviations
ADH : Hormone antidiurétique
AEPA : Approvisionnement en eau potable et l’assainissement
AMABIF : Association malienne pour la santé et bien être de la famille
BABA : Brigade d’assainissement de Bamako
BAD : Banque africaine de développement
BKO : Bamako
BUPE : Brigade urbaine pour la protection de l’environnement
CREPA : Centre de recherche en eau potable et assainissement
DNSI : Direction nationale de la statistique et de l’informatique
DSUVA : Direction des services urbains de voirie et d’assainissement
EDM : Energie du Mali
ENP : Eau non potable
EP : Eau potable
EU : Eau usée
Gas : Gastrite
GIE : Groupement d’intérêt économique
GIE : Groupement d’intérêt économique
Hemo : Hémorroïde
HTA : Hyper tension artérielle
Ir : Infections respiratoires
IU : infection urinaire
mL: mètre linéaire
N : Nombre des effectifs
O.N.U : Organisation des nations unies
OMS : Organisation mondiale pour la santé
Pal : Paludisme
SACPN : Service d’assainissement du contrôle des pollutions et nuisances
SLIS : Système local d’information sanitaire
T : Total
Th : Typhoïde
UGD : Ulcère gasto-duodénal
Unicef : Fonds des nations unies pour l’enfance
WHO: World heath organisation
Présentation
L’eau non potable est responsable de 80% des maladies dans le monde. Plus de
3 millions de personnes meurent chaque année dans le monde, victimes de
maladies dues à l’usage d’eau non potable, 90% d’entre elles sont des enfants de
moins de 5 ans. Environ 450 millions de personnes touchées par les maladies
dues aux vecteurs associés à l’eau vivent en Afrique subsaharienne [30].
L’assainissement et la consommation d’eau potable étant intimement liés, il
convient de dire que la situation des habitants du Mali et plus précisément celle
des bamakois, est un calvaire tant en période d’hivernage que de chaleur. Ils
sont en général exposés à des maladies liées à l’eau (présence de gîte larvaire)
pendant l’hivernage et à la pénurie d’eau potable surtout en période de chaleur.
Ce qui entraîne la consommation d’eau non potable par une bonne partie de la
population. Plusieurs études détaillées sur l’eau et l’assainissement ont montré à
quel point l’eau potable est indispensable pour la santé, le bien être et le
développement socio-économique d’un pays.
Selon l’UNICEF, près de 2,6 milliards de personnes de par le monde soit deux
personnes sur cinq n’ont pas accès à un assainissement amélioré et environ 2
milliards d’entre elles vivent dans les zones rurales. A peine plus d’un tiers de la
population utilise des installations sanitaires appropriées : en Afrique de l’ouest
et du centre (36%), en Asie du sud (37%), en Afrique de l’est et en Afrique
australe (38%) [30].
Au Mali, avec une population de 11,7 millions cette situation est presque la
même. Le taux de couverture en eau potable est 65 %
et celui de l’assainissement 69 % [13]. Toutefois à Bamako 10% des ménages
ont un accès direct à l’eau potable [14].
Bien que l’eau et l’assainissement soient privilégiés par les programmes de
développement des différents gouvernements, des ONG et certains organismes
internationaux, la lutte contre certaines maladies comme le paludisme, les
DER de Santé publique, FMPOS, point G Commune III Alassane COULIBALY 8
APPROVISIONNEMENT, CONSOMMATION DE L’EAU POTABLE ET ASSAINISSEMENT EN COMMUNE I
DU DISTRICT DE BAMAKO. LE CAS DE BANKONI ET DJELIBOUGOU
1. Cadre théorique
2.1. Eau et assainissement dans le monde
(iii) Les maladies causées par l’eau non potable sont nombreuses : il
s’agit en plus des diarrhées, des infections cutanées comme : la
gale, la lèpre, l’impétigo, etc. D’où, la nécessité de consommer
toujours de l’eau potable afin d’éviter la déshydratation et ces
maladies invalidantes.
2.1.2 Paludisme.
Le paludisme (du latin palus, palu dis, marais), appelé aussi malaria (de l'italien
mal’aria, mauvais air), est une parasitose due à un protozoaire transmis par la
piqûre d'un moustique femelle, l'anophèle, provoquant des fièvres intermittentes.
Chaque année, 1,3 millions de personnes dont 90% d’enfants de moins de cinq
ans, meurent du paludisme. On recense chaque année 396 millions de cas de
paludisme, principalement en Afrique sub-saharienne. [23] L’irrigation
DER de Santé publique, FMPOS, point G Commune III Alassane COULIBALY 14
APPROVISIONNEMENT, CONSOMMATION DE L’EAU POTABLE ET ASSAINISSEMENT EN COMMUNE I
DU DISTRICT DE BAMAKO. LE CAS DE BANKONI ET DJELIBOUGOU
intensive, les barrages, les projets hydrologiques pèsent lourdement sur la charge
de morbidité. Une bonne gestion des ressources hydriques réduit la propagation
du paludisme et des autres maladies à transmission vectorielle.
2.1.3 Schistosomiases.
d’arsenic trop élevés. Pour cela, il faut trouver des sources d’eau à faible teneur
en arsenic ou installer des systèmes d’élimination de l’arsenic.
2.1.8. Fluorose.
La fluorose est une pathologie liée à un excès de fluor. Elle
atteint les dents et les os. En Chine, 26 millions de personnes
souffrent de fluorose dentaire en raison de la forte teneur de
l’eau de boisson en sels de fluor. [23] Selon les estimations
en Chine, on attribue plus d’un million de cas de fluorose
osseuse à l’eau de boisson. Les principales stratégies pour
remédier à ce problème passent par l’exploitation des eaux
profondes et des cours d’eau, la construction de réservoirs et la
défluoration.
2.2 En Afrique
Nouakchott le taux d’accès direct à l’eau potable est de 25%. Ce taux tombe à
15% pour les villes de Bissau et Conakry et à 10% pour Bamako. [1]
La situation de l’assainissement pour le nombre de ménages branchés au réseau
public est de 30% pour la ville d’Abidjan et de 29% pour celle de Dakar. [1] Ces
statistiques montrent de manière claire que la courbe des investissements publics
relatifs aux infrastructures urbaines ne se recoupe qu’à un faible niveau avec
celle de la demande de plus en plus grandissante, émanant des populations.
2.5 Au Mali
potable se situe bien en deçà des besoins et que le déficit va s’accroissant. Ainsi
le principal producteur public d’eau potable à Bamako, Energie du Mali SA
(EDM- SA) assure l’approvisionnement de la capitale et de ses environs à 70%
à partir de la station de traitement de Djikoroni qui a une capacité de 120 000
m3 d’eau par jour dont 6 000 sont destinés à la ville de Kati. La société dispose
également de réservoirs de stockage d’un volume cumulé de 33 580 m3, d’un
réseau de distribution d’une longueur de près de 1 200 km et de 1 500 bornes
fontaines publiques. [11]
Au total, elle compte 52 000 abonnés actifs, mais le déficit touche de nombreux
quartiers du district :
2. Hypothèse
4. Objectifs
5. Démarche méthodologique
Dans notre étude, nous allons procéder à un rappel des différentes difficultés
rencontrées pendant les différentes saisons de notre pays, (i) Novembre- Février
= Saison fraiche ou Nènε tuma ; (ii) Mars – Juin = Saison chaude ou tilé mafε ;
(iii) Juillet – Octobre = Saison des pluies ou Samiyε tuma.
Les données sont collectées sur une seule période : il s’agit d’une étude
transversale à un seul passage. Les enquêtes sont basées sur les ménages au
niveau des différents quartiers, tirés au sort dans la commune urbaine, également
tirée au sort sous Epi-Info. Pour l’étude, le but est de déterminer les besoins en
eau et les difficultés d’approvisionnement liées à l’eau potable ainsi que celles
liées à l’évacuation des eaux usées et à l’assainissement.
Sélection du site d’étude et échantillonnage
L’étude a été menée dans une commune du district de Bamako.
En 1ère phase, nous avons sélectionné au hasard, une commune soit de la rive
droite soit de la rive gauche et nous avons classé les quartiers de la commune en
quartiers viabilisés et en quartiers non viabilisés ; nous avons tiré au sort deux
quartiers dans la commune, ensuite tiré au sort selon les mêmes critères : (i) un
quartier viabilisé ; (ii) un quartier non viabilisé.
Dans la commune, nous avons tiré au sort les deux quartiers sur EpiTable
d’EpiInfo.
(i) Commune I
(ii) Djélibougou, Bankoni
En 2ième phase, nous avons sélectionné une concession sur quatre au sein de
laquelle nous avons interviewé sur consentement éclairé et volontaire (i) le chef
de la concession et/ ou son épouse et (ii) un ménage (questionnaire d’entretien
semi – structuré « mari » ou « femmes »).
En 3ième phase, nous avons fait une observation directe de la tenue de la cour et
des abords de chaque concession sélectionnée (questionnaire sur la propreté de
la cour et des systèmes d’évacuation des eaux usées).
En 4ième phase, nous avons réalisé des entrevues libres avec les leaders
d’opinion au sein de chaque quartier et structures associatives liées à
l’approvisionnement en eau et à l’assainissement du milieu en vue de
l’évacuation des eaux usées.
En 5ième Phase, les données collectées ont été saisies sur Epi-info version 6,
analysées par SPSS version 11.0 et traitées sur Microsoft Word 2007.
6-2 Hydrographie
6-2-2 Le Bankoni
Il s’étend sur une longueur de 7 km environ et est situé à l’ouest des quartiers
spontanés de Bankoni et de Mekain-Sikoro.
6-2-3 Le Farakoba
Il s’étend sur une longueur de 6 km environ et limite le quartier de
Boullkassoumbougou (commune I) et de Titibougou (cercle de Kati).
6-2-4 Le Molobalini
Il s’étend sur une longueur de 6 km environ et se situe entre Djelibougou et
Korofina. Il provoque des dégâts, souvent des pertes en vie humaine chaque
année d’où le nom de Molobalini.
L’existence de ces marigots pose un certain nombre de problèmes de santé en
tant que foyers de maladies transmissibles par les insectes (Par exemple
paludisme), par la pollution des eaux par infiltration, les odeurs et les mouches,
rats et cafards (transmission de germes). En outre ces marigots sont parfois des
lieux de prolifération d’insectes et des dépotoirs anarchiques des déchets
ménagers. Ce qui n’est pas sans conséquences sur la pollution des eaux
souterraines. La perméabilité du sol favorise cette pollution progressive des
nappes. On y trouve des concentrations de pesticides, nitrates, métaux lourds
supérieures aux normes de l’OMS.
31 945 ménages. Le nombre de personnes par ménage moyen est de 6,1 pour
toute la commune. Ce nombre varie peu d’un quartier à l’autre, comme l’indique
le tableau ci-dessous :
Tableau VI. : Taille moyenne des ménages par quartier dans la commune I
en 1998.
Quartiers Population Nombre de Pers/ménage
totale ménages
boulkassoumbougou 28821 4612 6,2
Djélibougou 22058 3106 7,1
Korofina-nord 14350 2273 6,3
Korofina-sud 4979 852 5,8
Sotuba 3095 4811 5,7
Fadjiguila 14387 2093 6,9
Djoumanzana 18061 3139 5,8
Bankoni 63062 10498 6,0
Mekin-Sikoro 26221 544 5,5
Population flottante 47 17 2,8
Total commune 195 081 31 945 6,1
Source : Rapport d’étude sur l’état des lieux des ouvrages et équipements
individuels/ collectifs d’assainissement en commune I, SNV, février 2006.
Il ressort que la plupart des ménages ont uniquement le puits comme source
d’approvisionnement en eau à l’intérieur des concessions avec un pourcentage
de 56,13%. Ce cas est surtout constaté à Sotuba avec 91,49% suivi de Korofina
–sud avec 84,05%. Les concessions qui ont deux sources d’approvisionnement
en eau représentent 16,44%. L’approvisionnement des ménages uniquement en
eau de robinet reste faible avec seulement une moyenne de 12,86%, bien qu’elle
soit élevée dans les quartiers viabilisés. A Mekain-Sikoro, environ, 43,52% des
ménages n’ont aucune source d’approvisionnement en eau dans les concessions.
6.4.2 Assainissement
A l’image de l’ensemble du pays, le problème d’assainissement reste une
préoccupation majeure en commune I. Ceci malgré l’existence d’une multitude
d’acteurs comme l’indique le tableau ci-dessous :
8- Population d’étude
Il s’agit de 500 ménages dans la commune I du district de Bamako dont 250 au
Bankoni et 250 à Djélibougou.
Pour mener les investigations, un certain nombre de principes éthiques ont été
requis : à chaque discussion, l’objet est présenté aux participants et leur
consentement verbal requis auparavant. Ces derniers avaient toute la liberté
d’accepter de nous répondre et de garder leur anonymat.
La sélection des personnes à interroger a été faite sans aucune discrimination et
la participation à l’étude était volontaire et libre.
Il n’y avait pas de consentement écrit ; un consentement verbal suffisait après
les critères d’inclusion pour participer à l’étude.
La confidentialité des réponses obtenues et le respect de la vie privée des
personnes interviewées ont été observés au cours du déroulement de l’entretien.
Les informations sur les conséquences de l’assainissement et de la
consommation de l’eau non potable sur leur santé ont été fournies aux
participants après l’interview. Ils avaient l’opportunité de poser les questions et
d’avoir des réponses.
Aucune compensation en nature ou en espèce n’a été faite aux ménages et un
remerciement était adressé à chaque personne d’avoir accepté de nous répondre.
9. Résultats
Tableau X : Configuration de la taille des ménages étudiés par famille dans
chaque quartier. (Commune I, Bamako-Mali 2008)
Taille Quartier
Bankoni Djélibougou Total
N % N % T %
Moins de 3 personnes 22 4,4 8 1,6 30 6,0
Entre 3-10 personnes 111 22,2 53 10,6 164 32,8
Plus de 10 personnes 117 23 189 37,8 306 61,2
Total 250 50 250 50 500 100
Les ménages de plus de dix personnes sont beaucoup plus nombreux dans les
deux quartiers avec 61,2%, alors que ceux comptant entre 3-10 personnes ne
présentent que 32,8% (K²= 43,987, P<10-3, ddl= 2).
Néanmoins, il existe 6% de ménages de moins de 3 personnes en général
constitués de jeunes couples.
Tableau XI : Degré d’implication des acteurs dans les ménages dans le
domaine de l’assainissement. (Commune I, Bamako-Mali 2008)
Acteurs Quartier
Bankoni Djélibougou Total
N % N % T %
Servante 41 8,2 193 38,6 234 46,8
Epouse 187 37,4 56 11,2 243 48,6
Enfant 22 4,4 1 0,2 23 4,6
Total 250 50 250 50 500 100
Dans les ménages, on note une participation importante des servantes et des
épouses dans l’assainissement du ménage. Toutefois l’implication des servantes
est beaucoup plus marquée à Djélibougou du fait du niveau de vie plus élevé
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qu’au Bankoni, où le gros de l’entretien est fait par les épouses. Mais il existe
aussi la participation des enfants avec 4,6% sur l’ensemble des 500 ménages.
Nous notons une participation plus accentuée des servantes dans les ménages de
plus 10 personnes et de 3-10 personnes, celle des femmes est aussi présente dans
les trois types de ménages. Aussi, celle des enfants n’est pas négligeable.
Tableau XII : Degré d’utilisation des dépotoirs (Présence de poubelle).
(Commune I, Bamako-Mali 2008)
Dans les ménages et les rues observés au cours de notre étude, il a été révélé un
nombre élevé de fosses sceptiques à Djélibougou avec 30% plus qu’au Bankoni
qui n’avait que 8,2%. Les caniveaux sont de 1,2% et 2% soit un total de 3,2%
pour les 500 ménages. Une absence totale de ces structures d’évacuation des
eaux usées est autant constatée au Bankoni avec 39,8% qu’à Djélibougou avec
18,8% (K²=100,832, P<10-3, ddl=2).
DER de Santé publique, FMPOS, point G Commune III Alassane COULIBALY 44
APPROVISIONNEMENT, CONSOMMATION DE L’EAU POTABLE ET ASSAINISSEMENT EN COMMUNE I
DU DISTRICT DE BAMAKO. LE CAS DE BANKONI ET DJELIBOUGOU
42,20% 3% 4,8%
Figure 6 :Les maladies les plus fréquentes dans la famille. (Commune I, Bamako-Mali
2008)
Le paludisme est la maladie la plus fréquente dans les 500 ménages avec 43%
soit 25,4% au Bankoni et 17,6% à Djélibougou. Néanmoins il existe une
présence significative de certaines pathologies telles que les gastrites,
l’hypertension artérielle, l’hémorroïde, les infections urinaires et les infections
respiratoires.
La diarrhée a été notée dans les 500 ménages avec 23% au Bankoni et 13,8% à
Djélibougou soit un total de 36,8% en commune I soit K²=18,196, P<10-3
ddl=1.
2008)
Les infections cutanées sont respectivement présentes dans les deux quartiers
avec 17% au Bankoni et 14,6% à Djélibougou, soit 31,6% des 500 ménages et
sont surtout des infections relatives à l’Eczéma, au prurigo, à la gale, à
l’impétigo et à la teigne.
Tableau XVII : Point de vue des ménages sur les problèmes de santé liés à
l’eau usée . (Commune I, Bamako-Mali 2008)
L’eau usée est-il à la base
de vos problèmes de santé ? Quartier
Bankoni Djélibougou Total
N % N % T N
Oui 215 43 76 15,2 291 58,2
Non 35 7 174 34,8 209 41,8
Total 250 50 250 50 500 100
A cette question, les ménages de Djélibougou sont beaucoup plus négatifs avec
34,8% tandis qu’au Bankoni 43% sont positifs. Cela est dû surtout à la
stagnation des eaux de toilette dans les rues et à l’absence de système de
canalisation des eaux de pluies.
Un peu plus de la moitié des ménages étudiés (soit 51,8%) n’ont pas été
sensibilisés sur l’assainissement.
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APPROVISIONNEMENT, CONSOMMATION DE L’EAU POTABLE ET ASSAINISSEMENT EN COMMUNE I
DU DISTRICT DE BAMAKO. LE CAS DE BANKONI ET DJELIBOUGOU
Dans les deux quartiers les moyens de sensibilisation sont presque les mêmes
tant aux niveaux médiatique, municipale, qu’associatif. Les GIE ont une faible
intervention dans ce domaine.
Tableau XIX : Etat de salubrité des rues observées. (Commune I, Bamako-Mali 2008)
Etat de salubrité Quartier
Bankoni Djélibougou Total
N % N % T %
Propre1 3 0,6 43 8,6 46 9,2
Sale 247 49,4 207 41,4 454 90,8
Total 250 50 250 50 500 100
Au cours de notre passage, nous avons constaté que 90,8% des ménages
observés ont des rues sales en commune I.
1
Critères : Cour propre, toilettes propre, présence de poubelle, absence de l’eau usée de toilettes et de lessives
dans les environs de la concession et de la rue.
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APPROVISIONNEMENT, CONSOMMATION DE L’EAU POTABLE ET ASSAINISSEMENT EN COMMUNE I
DU DISTRICT DE BAMAKO. LE CAS DE BANKONI ET DJELIBOUGOU
Operateur du
secteur privé 12 2,4 11 2,2 23 4,6
Plusieurs professions sont présentes, mais celle de ménagère est beaucoup plus
marquée en commune I avec 56,6%.
2008)
Les besoins en eau potable ne sont pas satisfaits au Bankoni. Les ménages se
contentent seulement de prendre l’eau de robinet uniquement pour la boisson et
la cuisson. Ils utilisent rarement l’eau potable pour la lessive et la toilette.
Toutefois à Djélibougou presque les besoins en eau potable sont satisfaits
(44,8% des ménages).
2008)
Difficulté liée à
l'accessibilité de l'eau Quartier
Bankoni Djélibougou Total
N % N % T %
Oui 164 32,8 26 5,2 190 38,0
Non 86 17,2 224 44,8 310 62,0
Total 250 50,0 250 50,0 500 100,0
2008)
Dépense journalière en
Quartier
eau
N % N % T %
Les dépenses journalières en eau potable sont presque pareilles dans les
quartiers au niveau de la tranche 100-500 FCFA. Cependant, on note une
différence au niveau de moins 100 FCFA plus élevée au Bankoni avec 21%
contre 3,6% à Djélibougou. En revanche 22,2% des ménages de Djélibougou
dépensent plus 500 FCFA par jour contre 7,2% au Bankoni. Ce fait est dû à la
composition des ménages de Djélibougou composés majoritairement de
ménages de plus de 10 personnes comme l’a montré notre étude.
Approches.
Pendant notre étude, la maitrise de la langue bamanan a été un atout d’autant
plus que nos interviewés étaient à majorité analphabètes. A preuve 45% de
niveau ni lire ni écrire contre 31% du niveau primaire, 20,2% niveau secondaire,
3,8% niveau supérieur, parlaient tous le bamanan. Le choix des familles, a été
fait de manière aléatoire d’autant plus que toutes les rues de notre étude
n’étaient pas codifiées, notamment au Bankoni (Konibani, situé sur la colline et
Djankinèbougou).
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APPROVISIONNEMENT, CONSOMMATION DE L’EAU POTABLE ET ASSAINISSEMENT EN COMMUNE I
DU DISTRICT DE BAMAKO. LE CAS DE BANKONI ET DJELIBOUGOU
Assainissement et santé.
Incompréhension de la part des uns ou ignorance de la part des autres,
l’assainissement en commune I est un sujet presque théorique. Les quartiers
viabilisés et non viabilisés avaient une indifférence parfois totale dans sa
pratique (souvent trop couteux pour certains). Nous avons constaté de grandes
lacunes au niveau des rues faisant parfois place à l’écoulement des eaux usées
de toilettes et de ménages. Aussi, avons nous observé directement 46,6% de
toilettes sales au Bankoni contre 20,8% à Djélibougou. Par conséquent 25% de
paludisme, 11,4% de typhoïde au Bankoni, contre 26,2% de paludisme 8,8% de
typhoïde à Djélibougou parmi les maladies les plus fréquentes dans la famille.
DER de Santé publique, FMPOS, point G Commune III Alassane COULIBALY 59
APPROVISIONNEMENT, CONSOMMATION DE L’EAU POTABLE ET ASSAINISSEMENT EN COMMUNE I
DU DISTRICT DE BAMAKO. LE CAS DE BANKONI ET DJELIBOUGOU
Ces mêmes observations ont été faites au cours des enquêtes démographique et
de santé (EDSM III) menées en 2001, et par WHO/UNICEF en 2006.
11. Conclusions
12. Recommandations
Au terme de notre étude nous formulons les recommandations suivantes :
Aux autorités politiques et sanitaires ;
Assister les quartiers à faibles revenus ;
Doter toutes les rues d’un système de canalisation permettant une évacuation des
eaux usées et des eaux de pluies ;
Lutter contre l’ensablement des caniveaux et penser à leur désinfection
périodique ;
Créer des dépotoirs adaptés pour le recyclage des ordures ;
Accentuer la sensibilisation des ménages sur l’assainissement par les medias ;
Multiplier les points d’accès à l’eau potable ;
Réguler le prix de vente d’eau dans les quartiers non viabilisés du district de
Bamako (pour éviter la spéculation) ;
Adapter les plans d’urbanisation des villes et communes du Mali au niveau de
croissance démographique.
Aux acteurs et partenaires de l’assainissement.
Multiplier les actions de sensibilisation et d’accompagnement des ménages afin
de leur faciliter l’assainissement ;
Participer à la sensibilisation des ménages au cours de leur passage ;
Aider les zones à accès difficile au niveau de l’approvisionnement en eau
potable ;
Faciliter le coût des ramassages d’ordures et d’évacuation des déchets liquides.
Aux ménages.
Participer à l’assainissement des rues et du quartier à travers des actions
collectives et individuelles sans considération de classe sociale ;
Favoriser une bonne hygiène domestique par la mise en place des moyens de
base d’hygiène (toilettes, fosse septique, etc.) ;
Eviter le gaspillage de l’eau et développer la collaboration avec les acteurs de
l’assainissement et de l’approvisionnement.
DER de Santé publique, FMPOS, point G Commune III Alassane COULIBALY 62
APPROVISIONNEMENT, CONSOMMATION DE L’EAU POTABLE ET ASSAINISSEMENT EN COMMUNE I
DU DISTRICT DE BAMAKO. LE CAS DE BANKONI ET DJELIBOUGOU
Références bibliographiques
7. http://fr.wikipedia.org/wiki/article:Bilharziose 23/08/2008
9. http://www.ast67.org/dossier/somdos.html. 18/10/2007
17. Jeanne Marie, Amat Rose. 2003. La santé en Afrique, un continent deux
mondes. Edition du temps.
DER de Santé publique, FMPOS, point G Commune III Alassane COULIBALY 64
APPROVISIONNEMENT, CONSOMMATION DE L’EAU POTABLE ET ASSAINISSEMENT EN COMMUNE I
DU DISTRICT DE BAMAKO. LE CAS DE BANKONI ET DJELIBOUGOU
21. MAE. 2006. Gestion des eaux usées domestiques et pluviales du Mali.
29. www.latribune.fr/. L’eau trop peu rentable à court terme. Edition du 25-
08-2005.
Annexes
Fiche 1
FICHE D’ENQUETE : Questionnaire adressé aux ménages :
1. N° d’enquête : / / ; 2. Nom de
l’enquêteur : 3. Date de
l’enquête :
4. Région : 5. Cercle : 6.Commune : 7. Quartier :
8. Concession : …….9. Rue /____ / 10. Porte /____/, 11. N° ménage : / /
12. Quel est le nombre de personne dans ménage ? /____/ 1-Moins de 2, 2-Entre 3-10, 3- Plus
de 10.
13. Qui s’occupe de l’entretient dans le ménage ? /____/ 1- les servantes, 2- les femmes, 3- les
enfants, 4- Absent.
14. Comment les ordures sont collectes dans le ménage ? /____/ 1- Poubelles, 2-ramasseurs
d’ordures, 3- Rue, 4- Brûlées.
16. A quelle distance se situe la source d’approvisionnement ? /___/ 1-Sur place, 2- Moins de
100m, 3- Plus de 100
17. Il y a-t-il un système de collette des eaux usées dans le ménage ? /___/ 1- Oui, 2-Non
19. Quelles sont les moyens d’évacuation de vos déchets liquides ? /____/ 1-Citerne Privée,
2-Vidangeurs traditionnelles, 3-.Rue.
21. Quels sont les types de maladies fréquentes dans votre famille ?..........................
………………………………………………………………………………………….
22. Il y a-t-il eu la présence de maladie liée la l’eau dans le ménage? /____/ 1-Colique, 2-
Diarrhée, 3- Infection Cutanée, 4-Intoxication.
23. Pensez-vous que l’EU est à la base de vos problèmes de santé ? /____/ 1-Oui, 2-Non
27. Que pensez vous de l’état de l’assainissement et de la gestion de l’eau dans votre
famille :…………………………………………………………………………………………
IDENTIFICATION :
31. Prénom et Nom : 32.Age : / / / années
42. Quelles sont vos besoins en eau potable ? /___/ 1-Cuisine, 2-Boisson, 3- Lessive, 4-
Autres
43. Combien de litre d’eau est utilise par la famille environ par jour ? /____/ 1- 20-80L, 2-
40-80L, 3- 80-200L, 4- plus de 200L
44. Il y a-t-il un système de distribution d’eau potable dans le quartier ? /____/ 1-Oui, 2-Non
45. Lesquels ? /____/ 1- EDM 2-Forage, 3- Puits Public, 4-Château d’eau, 5-Autres, 6-absent
46. Vous est il arrivé de vous approvisionner en eau potable ? /___ / 1-Oui, 2-Non
48. Quelles serait pour vous la difficulté en eau Potable ? /____/ 1-Prix, 2-Disponible
3-Accessibilité, 4-Autres
49. Quelle est votre dépense journalière en eau ? /____/ 1- Moins de 100fcfa/jour, 2- 100-
500fcfa/jour, 3- Plus de 500fcfa/jour
50. Connaissez-vous une source d’abonnement en eau potable ? /____/ 1-Oui, 2-Non
52. Les distributeurs locaux d’eau Potable sont il efficace ? /____/ 1-Oui, 2-Non
54. Est que leur eau est potable ? /____/ 1-Oui, 2-Non
55. Est-il facilement accessible ? /____/ 1-Oui, 2-Non
56. Qui s’impliqué dans la gestion et l’approvisionnement en eau dans le quartier ? /___/ 1-
Municipalité, 2-Associations, 3-ONG, 4- La Population, 5-Le chef de quartier,
57. Sur quels domaines est il/elle impliqué(e) ? /____/ 1-distribution d’eau,
2-recyclages des déchets liquides.
58. Peut-on dire que l’eau représente plus de 50% de vos préoccupations familiales ? /____/
1-Oui, 2- Non.
Vous est-il arrivé de faire une campagne de prévention sue les maladies liées à
l’eau ? Comment vous êtes-vous pris?
Est-ce que l’évacuation de vos eaux usée est prise en compte par votre structure?
Comment ?
Quel est l’état actuel de l’assainissement et de la gestion des eaux aux de Votre
structure ?
Charte de l’eau
Cette table ronde a réuni une centaine d'acteurs et de décideurs à Sophia
Antipolis du 21 au 23 février 1994 (12).
1. Toute personne, quelles que soient ses conditions de vie ou ses ressources, a
le droit imprescriptible de boire une eau saine.
2. La satisfaction des besoins essentiels des populations des quartiers urbains
défavorisés en matière d'eau potable et d'assainissement doit être intégrée dans
les politiques de développement urbain et de santé publique mises en œuvre par
les pouvoirs publics.
3. Seuls un engagement résolu des gouvernements et la participation active des
citoyens eux-mêmes peuvent apporter à ces problèmes les solutions urgentes
qu'ils requièrent. A cette fin un grand effort de communication et de
sensibilisation doit être entrepris sans tarder.
4. L’accès à l'eau potable et à l'assainissement comprend des droits et des
devoirs pour garantir une juste répartition de cette ressource rare comme des
investissements et de leur financement, ainsi que la maintenance des
équipements afin de lutter contre les phénomènes d'exclusion.
5. La valeur économique de l'eau doit tenir compte de sa valeur d'usage. La
pérennité des investissements du secteur eau et assainissement requiert une prise
en charge par les bénéficiaires des coûts correspondants. Des mécanismes de
péréquation entre les différentes couches de population urbaine doivent être mis
en place. Une part de subvention peut cependant s'avérer nécessaire.
6. Pour optimiser les objectifs de santé, l'approvisionnement en eau et
l'assainissement doivent relever d'une approche intégrée, réaliste et
participative.
7. Les prestations offertes devront couvrir les besoins essentiels tout en
garantissant une protection sanitaire satisfaisante.
8. Les solutions aux problèmes évoqués doivent tenir compte d'un contexte en
évolution, caractérisé par une plus grande décentralisation et la
DER de Santé publique, FMPOS, point G Commune III Alassane COULIBALY 73
APPROVISIONNEMENT, CONSOMMATION DE L’EAU POTABLE ET ASSAINISSEMENT EN COMMUNE I
DU DISTRICT DE BAMAKO. LE CAS DE BANKONI ET DJELIBOUGOU
SERMENT D’HYPPOCRATE
En présence des maîtres de cette faculté, de mes chers condisciples,
devant l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure au nom de l’’être
suprême, d’’être fidèle aux lois de l’’honneur et de la probité dans
l’exercice de la médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un
salaire au dessus de mon travail, je ne participerai à aucun partage
clandestin d’honoraires.
Admis à l’’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’’y
passe, ma langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne
servira pas à corrompre les mœurs, ni à favoriser le crime.
Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de
race, de parti ou de classe viennent s’’interposés entre mon devoir et
mon patient.
Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès sa conception.
Même sous la menace, je n’admettrai pas de faire usage de mes
connaissances médicales contre l’humanité.
Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je rendrais à leurs
enfants l’instruction que j’’ai reçue de leur père.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes
promesses.
Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes condisciples si j‘y
manque.
JE LE JURE