Astm DRX
Astm DRX
Astm DRX
Présentée à
Par Vincent Ji
Sujet :
Résumé
La méthode d’analyse de contraintes internes par diffraction des rayons X (DRX) à différentes échelles
d’observation (microscopique, mésoscopique et macroscopique) est appliquée pour étudier l’état microstructural
et mécanique des matériaux hétérogènes.
Après une brève présentation du principe des méthodes, de leurs domaines d’application et des limites
technologiques (chapitre I), nous avons montré des exemples d’études sur des matériaux bi-phasés ou
composites (chapitre II) , sur des matériaux revêtus (chapitre III) et sur des alliages à vocation industrielle
(chapitre IV).
Avec un alliage intermétallique duplex à base de TiAl, nous avons réussit à déterminer
expérimentalement, par des essais in-situ sous un goniomètre, les constantes d’élasticité, le niveau de contraintes
internes et la loi de comportement de chaque phase en fonction des différentes microstructures duplexes. Les
informations locales, directes et précises obtenues par DRX servent à alimenter la modélisation micromécanique
qui donne des résultats cohérents avec les essais mécaniques macroscopiques.
Les analyses fines par DRX sur des échantillons « modèles » de composites à matrice céramique
(CMC) et sur des microcomposites de CMC permettent de quantifier l’état mécanique hétérogène de chaque
composant (renfort, interphase et matrice) et de confirmer l’origine thermique des contraintes internes. Les
résultats de modélisation en tenant compte uniquement des aspects de dilatations thermiques présentent un bon
accord avec ceux obtenus par DRX.
Sur des revêtements épais de Cu obtenus par projections thermiques (APS, VPS, IPS et HVOF), la
méthode de DRX permet de déterminer les modules d’élasticité avec des essais de traction in-situ et la
distribution de contraintes macroscopiques dans l’épaisseur du revêtement et dans le substrat de Nb. Les résultats
obtenus ont permis de qualifier les procédés de projection thermique et d’optimiser les propriétés mécaniques
recherchées. Se basant sur un modèle métallo-thermo-mecanique par éléments finis et sur des études
expérimentales, la modélisation numérique a réussit à prédire le champ thermique, la solidification et les
contraintes pour le procédé HVOF.
En développant une nouvelle méthode d’analyse qui tient compte de l’état bi-axial de contraintes
résiduelles, nous avons pu déterminer, par un essai de traction in-situ sous un goniomètre, la limite d’élasticité
d’une couche de TiN sur son substrat en acier. La nouvelle méthode tient compte des interactions entre la couche
mince et son substrat dans les domaines élasto-plastiques et plastiques, elle est simple à mettre en œuvre et à
utiliser.
En introduisant les informations de l’énergie de déformation et des contraintes internes dans les couches
minces métalliques (Cu et Ag), nous avons démontré le rôle non-négligeable de l’énergie de déformation, en
plus de l’énergie de surface, dans le grossissement anormal des grains en utilisant les informations
microstructurales, notamment l’orientation cristallographique préférentielle des grains.
Avec l’analyse des contraintes internes microscopiques par élargissement de raies de DRX, 3 alliages
CFC (Al 7475, Al 5083 et inconel 600) déformés plastiquement ont été étudiés afin de suivre l’évolution de la
microstructure. Les résultats obtenus par DRX sont très intéressants et riches en information par comparaison
aux observations directes effectuées en MET. En plus des informations à l’échelle microscopique,
l’élargissement des raies est corrélée avec les paramètres mécaniques macroscopiques, tels que le taux
d’écrouissage (dans le présent manuscrit), la dureté et la limite d’élasticité (dans les autres études).
L’analyse de l’élargissement des raies est ensuite appliquée pour suivre : l’endommagement en
corrosion sous contrainte d’un alliage Inconel 600, ou l’endommagement en déformation plastique et en fatigue
oligo-cyclique d’un acier 20CDV05-08.
Mots clés : Diffractions des rayons X ; contrainte interne ; contrainte résiduelle ; microstructure ; MET ;
élargissement des raies ; propriété mécanique ; constante d’élasticité ; fatigue oligo-cyclique ; alliage
métallique ; alliage intermétallique ; composite à matrice céramique ; couche mince ; revêtement ; projection
thermique
Introduction p.1
Chapitre I : Analyse des contraintes internes par diffraction des rayons X p.5
I.1) Les origines de contraintes internes p.5
I.2) Les 3 ordres de contraintes internes p.6
I.3) Diffraction des rayons X p.8
I.3.1) Loi de Bragg p.9
I.3.2) Définition des angles de rotations et appareils de DRX p.10
I.3.3) Raies de diffraction des rayons X p.12
I.4) Analyse des contraintes internes macroscopiques par DRX p.13
I.4.1) Déformations mesurées par DRX p.13
I.4.2) Détermination des contraintes à partir des déformations p.14
I.4.3) Relation entre la formulation mécanique et la diffraction p.16
I.4.4) Constantes Elastiques Radiocristallographiques et leur détermination
expérimentale p.19
I.4.5) Détermination de l’état de référence p.21
I.4.6) Limites de la méthode p.22
I.4.7) Méthode des directions idéales p.26
I.5) Analyse des contraintes internes microscopiques par DRX p.27
I.5.1) Définition d’une largeur de raie p.27
I.5.2) Elargissement des raies de diffraction p.28
I.5.3) Analyse de l’élargissement des raies de diffraction p.29
I.6) Synthèse du chapitre p.32
I.7) Références bibliographiques p.33
Chapitre III : Etude de l’état microstructural et mécanique par diffraction des rayons X
des matériaux revêtus p.62
III.1) Etude des revêtements de Cuivre réalisés par projection thermique p.63
III.1.1) Revêtements de Cuivre réalisés par projection thermique p.63
III.1.2) Détermination par DRX des constantes d’élasticité des
revêtements de Cuivre p.66
III.1.3) Analyse des contraintes internes dans des revêtements de Cuivre p.69
III.1.4) Modélisation numérique de revêtement de Cuivre réalisé par
procédé HVOF p.71
III.2). Détermination par DRX de la limite d’élasticité d’un revêtement TiN p.76
III.2.1) Principe d’analyse et d’évaluation p.77
III.2.2) Conditions expérimentales p.79
III.2.3) Résultats d’analyse et discussions p.80
III.3) Effets de l’énergie de surface et de déformation pendant le grossissement
des grains des couches métalliques p.83
III.3.1) Energie de surface et de déformation p.83
III.3.2) Préparation expérimentale p.84
III.3.3) Résultats d’analyse p.85
III.3.4) Discussions et conclusions p.88
III.4) Conclusions et perspectives du chapitre p.89
III.5) Références Bibliographiques p.90
Introduction
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Introduction
Depuis la découverte des rayons X en 1895 par W.K. Röntgen [1], et grâce aux
inventions relatives aux techniques expérimentales, les méthodes de dépouillements et les
développements théoriques, la technique de diffraction des rayons X (DRX) est largement
utilisée pour caractériser la structure cristallographique des matériaux cristallins, ainsi que la
texture et la microstructure associée [2-9]. Le développement récent de l’automatisation des
appareils de DRX de haute résolution, l’utilisation de détecteurs à localisation linéaire et
l’application de moyens informatiques performants pour les traitements de données ont
permis l’analyse de l’état mécanique et microstructural des matériaux non seulement dans les
laboratoires de recherche, mais également dans des laboratoires de R&D et de contrôle
industriel sur des matériaux à vocation industrielle [10-12].
Introduction
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L’ensemble des travaux présentés dans ce manuscrit a été réalisé, depuis mon
intégration en 1989, suite à ma thèse de doctorat entre 1986 et 1989 sous la direction de G.
Maeder et J.L. Lebrun, au laboratoire « microstructure et mécanique des matériaux » (LM3,
UMR 8006) de l’ENSAM Paris en collaboration avec divers partenaires internes et externes
(universitaires, industriels, nationaux ou internationaux).
Le deuxième chapitre présente deux études par DRX sur des matériaux hétérogènes :
Le chapitre III montre les applications de la méthode d’analyse en DRX sur des
revêtements et des couches minces :
Introduction
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Introduction
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Références bibliographiques :
[1] C.S. Barrett, Structure des métaux, Dunod, Paris (1957) 397
[2] M. Von. Laue, Reproduction des articles originaux de M.Von. Laue et ses collaborateurs dans : Die
Naturwissenshaften, 16 (1952) 361
[3] W.L. Bragg, Macmillan, New York, 1 (1934) 18
[4] M. Von. Laue, Z. Kristallogr., 64 (1926) 115
[5] P. Scherrer, Nachr. Ges. Wiss. Gottingen, 26 (1926) 98
[6] F. Bertaut, C.R. Acad. Sci. Paris, 228 (1949) 187
[7] G.K. Williamson & W.H. Hall, Acta. Met., I (1953) 22
[8] B.E. Warren & B.L. Averbach, J. Appl. Phys., 21 (1950) 595
[9] T. Ungar, H. Mrghrabi, D. Ronnpagel & M. Wilkens, Acta Met., 32 (1984) 333
[10] H. Dölle & V. Hauk, HTM, 31 (1976) 165.
[11] I.C. Noyan & J.B. Cohen, Residual Stress — Measurement by diffraction and interpretation, Springer
Verlag, New York (1987)
[12] G. Maeder, Chemica Scripta, 26A (1986) 23.
[13] V. Hauk & Ch. Genzel, Structural and Residual Stress Analysis by Non destructive Methods, Elsevier,
(1997) 435
[14] G. Maeder, J.L. Lebrun & J.M. Sprauel, « Physique et Mécanique de la Mise en Forme des Métaux », Ecole
d’Eté d’Oléron, ed. F. Moussy et P. Franciosi, Presse du CNRS (1990) 135
[15] G. Maeder & J.L. Lebrun, « Physique et Mécanique de la Mise en Forme des Métaux », Ecole d’Eté
d’Oléron, ed. F. Moussy et P. Franciosi, Presse du CNRS (1990) 616
[16] F.A. Guo, « L’influence de la microstructure sur des propriétés mécaniques et des contraintes internes d’un
alliage intermétallique biphasé à base de TiAl », Thèse de Doctorat de l’ENSAM, Juin 2001 (n°2001-11)
[17] J.L. Bobet, « Sur l’emploi de MoSi2 comme interphase dans les matériaux composites à matrice SiC
élaborés par CVD/CVI », Thèse de doctorat, n°987 Université Bordeaux I (1993)
[18] H. Gassot, « Etude de la stabilité mécanique des cavités supraconductrices et de la méthode de rigidification
par projection thermique de Cuivre », Thèse de doctorat de l’Université Paris XI (Déc. 2001)
La méthode de détermination des contraintes internes (CI) par diffraction des rayons X
(DRX) est basée sur l’analyse de la position angulaire et de la forme de raies de diffraction.
Selon l’échelle d’observation, dans un matériau cristallin, il y a 3 ordres de contraintes :
microscopique, mésoscopique et macroscopique. Des informations obtenues en analysant des
raies de diffraction peuvent nous renseigner sur le niveau et la distribution des contraintes
internes à différentes échelles.
Sollicitation
Déformation Déformation
Rotation des élastique appliquée
cristallites plastique totale
Déformation Déformation
plastique élastique
incompatible incompatible
Contraintes
résiduelles Ecrouissage
Texture Morphologie
Etat mécanique
Etat
microstructural
En raison de la présence des discontinuités dans un matériau cristallin, tels que les
défauts ponctuels (lacunes, atomes en substitution ou interstitiel), les défauts linéaires
(dislocations) ou planaires (empilement des dislocations, macles, joints de grains etc…), il est
indispensable de faire référence à un volume donné de matière pour définir les
caractéristiques mécaniques des matériaux (déformations, constantes d’élasticités et
contraintes). Ce volume définit l’échelle d’observation du matériau (tableau I-1).
A une échelle d’observation donnée, on admet que le volume analysé est « quasi
continu », c’est à dire que les discontinuités n’apparaissent qu’aux frontières du domaine
considéré sont internes à ce domaine, ou sont trop petites pour être décelées avec la technique
d’analyse utilisée [4].
moyenne des contraintes locales du volume analysé [2,3,5]. Les contraintes internes
macroscopiques s’équilibrent sur l’ensemble de l’échantillon considéré et ont pour origine,
l’incompatibilité des déformations plastiques entre les différentes zones de l’échantillon.
A une échelle plus fine, le matériau se subdivise en grains qui sont analysés comme
des éléments de volume continus pour lesquels on définit des caractéristiques mécaniques
locales. Les contraintes correspondantes sont appelées contraintes mésoscopiques (ou
contraintes d’ordre II). Les contraintes mésoscopiques sont différentes des contraintes d’ordre
I en raison du phénomène de localisation et des C.II d’ordre II qui naissent des
incompatibilités des déformations plastiques des grains. Les contraintes d’ordre I sont
toutefois la moyenne des contraintes d’ordre II sur le volume d’analyse.
Dans le cas d’un matériau bi-phasé, les C.I. d’ordre II sont relatives à l’échelle de la
phase métallurgique. Les contraintes d’ordre I sont alors la moyenne des contraintes d’ordre II
des deux phases qui sont le siège à la fois de phénomènes de localisation et d’incompatibilités
plastiques (C.I.). La division du matériau en constituants (phase ou grain) apparaît fictive à
l’échelle macroscopique où est effectuée la modélisation de l’échantillon, car elle ne permet
pas de définir d’élément de volume continu (les grains d’un même constituant ou d’une même
phase n’étant pas continus). Les C.I. d’un constituant sont donc définies uniquement en terme
de moyenne des C.I. des grains dans un volume analysé.
Bien que les rayons X aient été découverts en 1895 par W.K. Röntgen à l'Université
de Würzburg [6], il faut attendre l'expérience de Laue en 1912 pour voir apparaître le premier
cliché de diffraction d'un petit cristal de Blende [7]. W.L. Bragg utilisa et développa la
Diffraction des Rayons X pour identifier les structures des matériaux cristallins [8]. Depuis,
de nombreuses applications ont été développées dans les domaines de la cristallographie, de la
physique et de la métallurgie. Aujourd'hui la DRX reste une méthode très utilisée pour
caractériser et comprendre la microstructure et l'état mécanique des matériaux cristallins.
existe le moindre déphasage entre les ondes diffusées, alors leurs interférences sont
destructives. La loi de Bragg montre qu'il existe une seule direction dans laquelle elles sont en
phase [8]. La condition nécessaire et suffisante pour que deux ondes électromagnétiques
soient en phase est que leur différence de marche soit égale à un nombre entier de longueurs
d'ondes. Prenons le cas des atomes P et K de la Figure I-3, la différence de marche est nulle
pour des rayons diffusés dans la direction : ceci est vrai pour n'importe quel couple d'atomes
pris dans un même plan (hkl). D'autre part, la différence de marche entre deux atomes K et L
appartenant à deux plans successifs est égale à 2d sin . En appliquant =n, la loi de Bragg
peut être établie :
La figure I-4 décrit les angles de rotation de l'échantillon utilisés lors des acquisitions
de DRX. L'angle 2 définit l'angle entre la normale au plan diffractant (équivalent au
vecteur q ) et le rayon incident. 2 décrit l'angle entre le faisceau incident et le faisceau
Les appareils de DRX (diffractomètres) que l'on rencontre fréquemment dans les
laboratoires de recherche sont semblables à celui présenté sur la figure I-5 (appareil X-Pert
Philips). Un diffractomètre est composé de cinq éléments : un tube à rayons X, une optique
primaire, un goniomètre, une optique secondaire et d'un système de détection.
Le tube à rayons X permet de produire les photons X. L'optique primaire est utilisée
afin de limiter la taille et la divergence du faisceau incident, celui-ci étant complètement
divergent à la sortie du tube RX. Elle permet également le positionnement d'un filtre
permettant de supprimer la raie K du rayonnement initial. Les dispositifs d'optiques primaires
couramment rencontrés se présentent sous la forme de collimateurs circulaires, de fentes
croisées, de miroirs multicouches et de multicapillaires (assemblage de fibres optiques).
10
Figure I-5 : Photo d'un appareil de DRX et définition des différentes rotations
11
En diffraction des rayons X sur des matériaux polycristallins, les informations de base
que l’on traite essentiellement sont les raies de diffraction. L’analyse fine de raies nous
permet d’accéder à trois catégories d’informations : la position, l’intensité (aire de la raie de
diffraction) et la forme des raies. Les différents facteurs qui influencent une raie de diffraction
sont reportés dans le tableau I-2. La caractérisation par DRX de l’état mécanique et
microstructural du matériau repose donc :
- sur le calcul des contraintes macroscopiques à partir de la mesure précise des positions
des raies obtenues dans diverses directions de l’échantillon ;
La forme de la raie de diffraction est liée à cinq phénomènes [6, 9,10]. On détaillera
les différents modèles qui permettent décrire l’évolution de la microstructure et des
contraintes internes microscopiques associées à partir de l’analyse fine des raies dans le
chapitre I-5. Dans cette étude, on s’intéressera surtout à l’analyse des contraintes
macroscopiques à partir des positions des raies ainsi qu’à la caractérisation de la
microstructure basée sur l’élargissement des raies.
12
Les équations de la mécanique des milieux continus imposent que les déformations
soient compatibles ; si le matériau ne fissure pas, la condition d’équilibre peut être réalisée en
superposant aux déformations libres de contrainte (incompatibles) des déformations élastiques
de sorte que les déformations totales soient compatibles. Les contraintes résiduelles sont les
contraintes correspondant à la part élastique des déformations conformément aux lois de
l’élasticité.
La distance inter-réticulaire des plans {hkl} sur lesquels est effectuée la mesure est
reliée à la position de la raie de diffraction par l’intermédiaire de la loi de Bragg. Toute
déformation élastique homogène du cristal analysé va se traduire par une variation de cette
distance d{hkl}, les plans {hkl} ayant tendance à se rapprocher dans les directions en
compression et à s’éloigner dans les directions en traction. C’est donc le cristal lui même, et
en particulier la famille de plans cristallins analysée qui va nous servir de jauge de
déformation (dans le domaine élastique). La déformation mesurée peut donc s’exprimer en
fonction de d et par suite en fonction de (figureI-6) [1,11].
13
Considérons un repère de mesure (s1, s2, s3) attaché à la pièce analysée. Si une
contrainte 11 (contrainte uniaxiale) est appliquée dans la direction s1, la pièce va se trouver
dans un état de déformation décrit par un tenseur de déformation (figure I-7). Dans le
domaine élastique (supposé homogène et isotrope), les composantes non nulles de ce tenseur
seront [1,11,12]:
------ ------ ------
(I-2)
E et étant le module d’Young et le coefficient de Poisson du matériau. On peut représenter
la déformation de la pièce sous l’effet de la contrainte 11 par celle d’un cercle fictif dessiné
sur le côté de la pièce et solidaire de celle-ci. Ce cercle se déforme en une ellipse qui peut être
reconstituée si l’on connaît les diamètres d() suivant plusieurs (au moins 2)
directions (voir la figure I-4). De la même manière, si on connaît la déformation n dans
plusieurs directions repérées par le vecteur n décrit par l’angle , on peut remonter au
14
n. nt = ni nj ij = sin2 11 22 cos2 33 sin2 11 cos 233
(I-3)
En exprimant les déformations en fonction de 11 , on obtient :
1
------------ sin2 ------ ------S 2 sin2 S1 .
E E 2 (I-4)
D’après cette équation, appelée "loi des sin2" , l’évolution de la déformation en
fonction de sin2 est linéaire et de pente proportionnelle à la contrainte 11 que l’on cherche à
déterminer. Le coefficient de proportionnalité ½S2 ne dépend que des caractéristiques
élastiques du matériau. L’élasticité d’un matériau isotrope peut être décrite par deux
coefficients qui peuvent être de manière équivalente E et où les coefficients de Lamé et
ou encore ½S2 = (1+)/E et S1 = -/E. Dans le domaine de la détermination des contraintes par
diffractométrie, ce sont les constantes 1/2 S2 et S1 qui sont le plus couramment employées, et
les équations figurant dans ce texte suivent généralement cette convention.
Dans le cas d’un état de contrainte biaxial, les composantes non nulles du tenseur des
contraintes sont 11 , 12 et 22 . Le problème devient tridimensionnel et il est nécessaire de
mesurer la déformation suivant une direction n décrite par deux angles et (voir
figure I-4). Le vecteur n a pour composantes (sin.cos, sin.sin, cos). Les relations entre
déformations et contraintes s’écrivent:
15
1
------ 11 ------ 22
E E
1
= ------ ------
22 E 11 E 22
--------------------- 12
= ------ ------ E
33 E 11 E 22 (I-5)
valeur de la contrainte suivant la direction L’1, et que le deuxième terme est la trace du
tenseur :
1
--------- sin2 ------ Tr() = ------S2 . sin2 S1 .Tr()
E E 2 (I-8)
Le principe de la détermination d’une contrainte dans une direction est alors le
suivant: on trace la déformation mesurée en fonction de sin2, la pente est
proportionnelle à et l’ordonnée à l’origine est proportionnelle à la trace du tenseur des
contraintes. (Remarque: pour = 0, la contrainte est égale à 11 et pour = /2, la
contrainte est égale à 22 . Il suffit alors d’effectuer une mesure dans une troisième direction
pour obtenir le tenseur complet des contraintes).
16
valeurs les plus usuelles étant comprises entre 5 et 30 µm avec 66% d’absorption de
l’intensité incidente. Il s'agit donc d'une analyse de la couche superficielle du matériau. Les
surfaces couramment étudiées sont comprises entre 1 et 25 mm2. Le volume analysé sera
donc typiquement de l'ordre de 0,2 mm3 soit 2.108 µm3.
Nous avons vu que le volume irradié s’étend sur quelques dizaines de micromètres de
profondeur ; on peut alors être tenté de dire que la déformation mesurée est égale à la
moyenne simple des déformations sur ce volume [12,13]. Cependant, les rayons X sont
absorbés exponentiellement par la matière et la contribution de chaque élément de volume
situé à une profondeur z doit être pondérée par l’absorption :
17
•
(z).exp(.l ).dz
0
< > = ------------------------------------------------------
-
•
exp(.l ).dz
0 (I-9)
où l est le chemin parcouru dans la matière par le rayonnement X pour atteindre
l’élément de volume dz situé à la profondeur z et pour en ressortir, est le coefficient
d’absorption linéaire du rayonnement dans le matériau. Le chemin l dépend de la géométrie
du montage expérimental et est une fonction de z, et .
Les rayons X étant fortement absorbés par les métaux tels que l’acier, on peut
développer (z) en série de MacLaurin au voisinage de la surface avec des termes d’ordre
supérieur à 2 négligeables :
z 0 z. 0 reste
z
(I-10)
Avec cette approximation, la déformation mesurée est une fonction linéaire du
gradient de déformation. En insérant ce développement dans l’intégrale ci-dessus, on obtient :
0 z . 0 reste
z
•
z. e x p ( . l ). d z
0
< z > = ------------------------------------------
•
-
ex p ( . l ). d z
0 (I-11)
Au premier ordre on peut donc écrire < > = ( < z > ). Ce qui signifie que la
valeur moyenne (mesurée) de peut être considérée égale à la valeur de à la
profondeur < z >. Cette formulation est rigoureusement exacte si le gradient de déformation
(et donc de contrainte) est constant dans le volume analysé [14]. La valeur exacte de cette
profondeur de mesure < z > dépend de l et donc de la géométrie du dispositif expérimental et
de la pièce. Par exemple, pour un échantillon massif plan, dans le cas d’une géométrie appelée
montage , on peut montrer que < z > = sin.cos/2 .
18
II I I I
= + u.. = (I + u).. (I-12)
Où I est le tenseur identité d’ordre 4 et u un tenseur d’ordre 4. La déformation mesurée par
diffraction est la projection sur la direction de la déformation moyenne des II des
cristallites qui composent le volume diffractant :
II I I
n. < >Vd. nt = n. < u) > Vd. . nt = n. < u) >Vd. S . . n t
(I-13)
Où I est la contrainte macroscopique, S est le tenseur de souplesse du matériau et les
crochets représentent l’opération de moyenne sur le volume diffractant. En développant
l’expression précédente, on obtient la relation :
1 2 1 1
------S 2 (hkl)( 33 ).sin ------S 2 (hkl).3 3 S 1 (hkl).Tr() ------S 2 (hkl). .sin2
2 2 2 (I-14)
Cette formule qui est à la base de la méthode, ressemble trait pour trait à celle obtenue
par la mécanique des milieux continus mais les constantes d’élasticité S1 et ½S2 ont été
remplacées par les constantes d’élasticité radiocristallographiques (C.E.R.) S1(hkl) et
½ S2(hkl) qui dépendent de la famille des plans {hkl}. Ces C.E.R. peuvent être calculées en
modélisant le comportement mécanique de l'agrégat polycristallin ou bien être mesurées [16].
Dans le cas des matériaux de symétrie cristalline cubique, les constantes s’expriment
en fonction des constantes macroscopiques S1 et ½S2 par les équations suivantes :
19
1 1
------ S 2(hkl) = ------ S2 1 + 3 ( 0,2 (hkl) )
2 2
S1 (hkl) = S1 ------ S2 0,2 (hkl)
2 2 22 2 2 ARX 1 )
h k k l l h
(hkl) = ------------------------------------------
- et -------------------------------
(h2 k2 l2 )2 3 RX
(I-15)
ARX est un coefficient appelé coefficient d’anisotropie radiocristallographique qui
exprime l’anisotropie élastique du volume diffractant. ARX aura une valeur numérique
intermédiaire entre le coefficient d’anisotropie du monocristal et 1. Par exemple, pour le fer
, ARX = 1,5 alors que Amonocristal = 2,4.
20
Les pentes 1 et les ordonnées à l’origine 3 des droites -sin² en fonction de A sont
représentées graphiquement (Figure I-9) et elles permettent de déterminer les valeurs de
1/2S2{hkl} et S1{hkl}, soit tg=S1{hkl}, tg=1/2S2{hkl} comme illustré dans la figure I-10.
Pour pouvoir calculer la contrainte dans une direction ou le tenseur complet des
contraintes, il faut pouvoir mesurer des déformations ainsi que nous l’avons vu dans le
paragraphe précédent. Cependant, dans la majorité des cas, on ne connaît pas la position 0
des raies de diffraction de l’échantillon non contraint, car on ne dispose que de l’échantillon
contraint. Dans le cas d’un état biaxial de contraintes, on peut cependant prendre pour valeur
de 0 la position de la raie pour = 0 que l’on notera . On peut écrire, en utilisant la
déformation linéarisée en :
21
1
------S2 (hkl).tg0 .sin2 S1 (hkl).tg0 .Tr() +0
2 (I-18)
Pour = 0 on a :
0 S1 (hkl).tg0 .Tr()
(I-19)
Si l’on reporte sur un graphe les positions expérimentales des raies de diffraction en
fonction de sin2 pour différentes valeurs de , on obtient une droite dont la pente m est
proportionnelle à . Toutefois, le coefficient de proportionnalité contient encore la valeur de
0 que l’on ne connaît pas. Si on utilise l’approximation tg0 = tg, on obtiendra une valeur
approchée ’ de la contrainte dans la direction . L’erreur commise peut être estimée
tg
-------- ------------
' tg
par : (I-20)
L'analyse des contraintes résiduelles par DRX peut être qualifiée de standard lorsque
le matériau est homogène, macroscopiquement isotrope, composé de grains fins et que la
pièce est localement plane et ne présente aucun gradient dans l'épaisseur de mesure.
Ces hypothèses sont vérifiées dans beaucoup de cas rencontrés en pratique, toutefois,
lorsqu'une ou plusieurs de ces hypothèses ne sont pas vérifiées, l'analyse reste possible mais
demande des adaptations spécifiques qui relèvent encore actuellement du domaine de la
recherche. Par ailleurs, d’un point de vue expérimental, pour obtenir un signal diffracté
facilement exploitable, il est préférable de travailler sur des échantillons massifs et présentant
22
une symétrie cristalline élevée. Si ce n’est pas le cas, des conditions expérimentales adaptées
doivent être utilisées. Le but de ce paragraphe est de montrer les cas limites pour signaler leur
existence.
Lorsqu’un matériau a subi une fusion ou une recristallisation (cas d’un cordon de
soudure, par exemple), la zone à mesurer présente des grains dont la taille peut excéder 100 à
150 µm. Le volume irradié par les rayons X peut alors ne contenir qu’un faible nombre de
grains. Le nombre de cristallites composant le volume sera alors insuffisant pour donner une
raie de diffraction de forme régulière. L’opération de localisation des raies dans différentes
directions devient alors très difficile et les déformations mesurées présenteront une incertitude
très grande (Figure I-11a). Il est cependant possible de résoudre le problème et d'accroître le
volume diffractant en augmentant la surface irradiée et/ou en effectuant pendant la mesure des
oscillations de l’échantillon selon les angles et ce qui augmente le volume diffractant.
600 250
150
300
50
s in 2 s in 2
0 -50
0,0 0,2 0,4 0,6 0,0 0,2 0,4 0,6
(a) matériau à gros grains (b) matériau avec un fort gradient
400 500
0
200 -500
-1000
s in
2 sin 2
0 -1500
0,0 0,2 0,4 0,6 0,0 0,2 0,4 0,6
(c) matériau texturé (d) matériau isotrope, état triaxial de contraintes
23
Lorsque la pièce analysée présente de forts gradients sur les quelques micromètres de
pénétration des rayons X, la courbe des déformations mesurées en fonction de sin2 présente
une forme parabolique inexplicable par la théorie exposée ci-dessus (figure I-11b). Il devient
alors nécessaire d’exprimer la déformation mesurée, non seulement en fonction de la
contrainte dans le volume analysé, mais également en fonction de son évolution dans la
profondeur. Les travaux de développement théoriques et expérimentaux sont alors nécessaires
pour traiter de ces problèmes de gradients.
II I II
= (I + u).. + incomp.
(I-22)
En moyenne sur le volume diffractant :
I II
n. < u) >Vd. S . . nt n. < incomp. >Vd. n t
(I-23)
24
De nombreux échantillons analysés en pratique ne sont pas plans mais présentent une
géométrie spécifique (cylindrique, sphérique ou torique) ; parfois, la surface à analyser
présente une forte rugosité. Lorsque le rayon de courbure de ces échantillons est de l’ordre de
grandeur de la taille de la surface analysée, ou bien la profondeur de pénétration du faisceau
est du même ordre de grandeur de la rugosité, on observe des effets optiques ou mécaniques
qui vont affecter la validité de la mesure [21]. Ces effets peuvent être modélisés et pris en
compte par une analyse spécifique.
On cherche de plus en plus à caractériser l’état mécanique des couches minces allant
de quelques nanomètres à quelques micromètres déposées sur un substrat. Outre les
problèmes de texture, on peut rencontrer des problèmes expérimentaux tels que le manque
d’intensité diffractée, lié au faible volume irradié ou la superposition des raies du substrat et
de ceux de la couche analysée. Dans ce cas bien précis, la diffraction à incidence rasante ou
pseudo-rasante sera appliquer pour augmenter le volume diffractant [22].
25
Les métaux couramment analysés tels que l’acier, les alliages d’Aluminium ou de
Titane ont une symétrie cristalline élevée (cubique ou hexagonale), mais de plus en plus de
caractérisations sont effectuées sur des matériaux de type céramique présentant des symétries
quadratiques, orthorhombiques, rhomboédriques voire même tricliniques. Dans de tels
matériaux, les raies de diffraction sont beaucoup plus nombreuses, de faible intensité et
peuvent se superposer partiellement et compliquer grandement l’opération de localisation. Par
ailleurs, on connaît généralement très mal les constantes d’élasticité des monocristaux de ces
matériaux et on doit très souvent se contenter d’utiliser les constantes ½S2 et S1
macroscopique, négligeant ainsi l’anisotropie élastique. Par exemple, dans un matériau
quadratique, les plans (112) et (121)+(211) ont souvent des distances inter-réticulaires
voisines, conduisant à des raies partiellement superposées, alors que leurs constantes
d’élasticité diffèrent.
Pour les échantillons présentant une forte texture, dans la majorité des directions ,
les raies de diffraction sont de très faibles intensités et la détermination de leur position est
très imprécise. L’idée est alors de mesurer les déformations inter-réticulaires sur plusieurs
familles des plans cristallins {hkl} favorablement orientés de fortes intensités (directions
idéales) et de relier ces déformations aux contraintes sous réserve d’hypothèse telles que
26
avec ki les termes composant la matrice de passage du repère de l’échantillon au repère du
cristal composant la texture. R est un terme tenant compte de l’anisotropie du matériau. Dans
le cas d’une texture d’axe <100> :
R = sin2 d’où = [2S12 + (S11- S12) sin2 ]
Dans le cas d’une texture d’axe <111> :
R =2/3 sin2 d’où = [2S12 + ½ S44 sin2 + 2/3 S0]
Pour les autres types de textures de fibre, il est nécessaire de calculer le facteur R pour
chaque mesure de déformation. Dans le cas d’un matériau isotrope élastiquement (par
exemple le Molybdène), le facteur R est peu influencé par les orientations, l’analyse des
contraintes macroscopiques à partir des différentes déformations mesurées est tout à fait
possible. Par contre, pour un matériau très anisotrope (le Fer ), les écarts à la linéarité
deviennent très importants pour une texture autre que <111> ou <100>. La prise en compte de
la variation du facteur R est nécessaire pour déterminer la contrainte dès que le rapport
S0/½ S44 dépasse 0,2 [18].
La méthode des directions idéales offre un moyen d’accès aux contraintes dans les
matériaux fortement texturés en réduisant l’influence de l’anisotropie de déformation
plastique. Cette méthode est particulièrement intéressante pour les matériaux à faible
anisotropie car elle permet de retrouver en quelque sorte une relation linéaire en -sin2.
Dans le cas général, le balayage -2 d'un matériau polycristallin est sensible aux
variations de la distance inter-réticulaire. L'intensité diffractée peut être alors représentée en
fonction de la position angulaire du détecteur 2 par une série discrète de points (figure I-12).
Le bruit de fond représenté par une droite sur la Figure I-12 est dû principalement à la
diffraction du rayonnement blanc, à la fluorescence X émise par l'échantillon, à la diffusion
incohérente et aux rayons diffusés issus des autres éléments du montage (diffusion des
systèmes optiques, des supports de l'échantillon, de l'air, etc.).
27
Hauteur max=HMax
Intensité
H Nette (2Max ) H Max (2Max ) B F ( 2Max )
Bruit de fond=BF
Position 2
I (2 ) 2
i 1
i
LI (I-26)
I (2 Max )
Où I(2i) est l'intensité au point de mesure, n le nombre de points analysés et 2 le pas
-1
d'acquisition. L'unité utilisée de largeur est le ° en 2 (degré) ou le m selon qu'on l'exprime
dans le réseau direct ou réciproque .
Parmi les différentes causes de l’élargissement des raies (tableau I-2), l’élargissement
instrumental dépend de la géométrie du faisceau incident, de la forme des fentes de réception
28
Le DCD introduit par F. Bertaut définit une partie du cristal dans laquelle la distance
interréticulaire est constante dans la direction du vecteur de diffraction " q ". Cette notion est
29
complexe parce qu'un DCD peut avoir des dimensions différentes suivant la direction de "q".
Si on prend l'exemple d'une dislocation coin (figure I-13), on observe que le cristal déformé
ne présente pas la même perturbation cristalline suivant les directions des vecteurs q1 , q 2 et
q 3 . Du point de vue de la diffraction, cela se traduit par des longueurs de cohérence
différentes suivant la direction de "q". La longueur de cohérence définit une longueur du
cristal au travers de laquelle la distance interréticulaire est constante. Par ailleurs, il a été
montré théoriquement par M. Wilkens (I. Groma ) [27] que l'élargissement des raies de
diffraction dans le cas de cristaux contenant uniquement des dislocations coins ou vis était
modulé par un facteur géométrique qui dépend de la direction de "q" (contraste cristallin). Un
DCD a un sens uniquement en terme de diffraction et il est différent d'un monocristal parfait
au sens cristallographique.
q3
q2
q1
Figure I-13 : Notion de taille de DCD à travers l'exemple d'une dislocation coin
Dans le cas des matériaux écrouis, l'élargissement est plus complexe et ne peut pas
être limité à la taille des cristaux. La raie de diffraction du polycristal est alors une somme de
raies propres à chaque grain et légèrement décalées l'une par rapport à l'autre dans l'espace -
2. L'élargissement dans ce cas serait essentiellement dû aux microcontraintes (taille
moyenne et distorsion des DCD). A ces variations purement élastiques de la contrainte, se
superposent les effets liés à la densité de dislocations qui vient perturber le réseau cristallin et
créer localement des champs de déformation. Dans le cas général, ces trois contributions se
superposent. Afin de les dissocier, de nombreux modèles ont été proposés :
30
d'un terme associé à la contrainte (1 tan ). Ce modèle simple nécessite deux ordres
de diffraction et reste difficile à interpréter dans le cas de cristaux anisotropes.
Le modèle le plus utilisé encore aujourd'hui est celui de B.E. Warren et
B.L. Averbach [29] qui nécessite au moins deux ordres de diffraction et l'utilisation de
l'espace de Fourier. Il considère les DCD comme un ensemble de colonnes de
longueurs différentes soumises à leur distorsion propre. Il permet d'obtenir la taille
moyenne des colonnes L et leur distorsion quadratique moyenne <²(L)>.
Actuellement, il existe différentes variantes améliorées du modèle de Warren-
Averbach. Le modèle qui prend en compte le plus d'éléments microstructuraux est
celui de P. Klimanek (nature des phases, l'inhomogénéité des structures des cristaux et
la distribution des cristaux) [30].
Une autre cause d'élargissement des raies de diffraction est directement reliée à la
distribution des défauts cristallins et en particulier des dislocations. T. Ungar et al.
[31] et V. Ji et al. [32] ont montré expérimentalement dans le cas d’un arrangement
cellulaire des dislocations que la raie observée pouvait être la combinaison d'un profil
associé aux parois de dislocations (partie du matériau très contrainte) et d'un profil
décalé associé à l'intérieur des cellules (moins contraintes).
L'élargissement des raies de diffraction peut être également relié à la présence de
phases cristallographiques de natures différentes. Si la nature cristallographique et les
paramètres de maille des différentes phases sont très proches, alors les raies de
diffraction respectives se chevauchent dans l'espace -2. Il en résulte une raie unique
élargie.
Nous avons présenté au travers de ces quelques exemples les différents aspects de
l'élargissement des raies de diffraction dans l'espace de mesure . La largeur de raie est
une source d'informations microstructurales considérable mais la séparation et la
quantification des paramètres responsables de l'élargissement est très délicate. Les différents
modèles proposés aujourd'hui sont souvent basés sur des hypothèses physiques fortes (nature
et distribution des défauts). La littérature montre que les résultats sont souvent controversés
suivant le modèle et la procédure de dépouillement choisis. Dans le cas de matériaux
polycristallins industriels [3], l'élargissement des raies résulte d'une combinaison complexe de
tous les facteurs cités ci-dessus. Si la densité de dislocations augmente, alors la taille des
DCD diminue : ces deux facteurs contribuent à l'élargissement de la raie et pourtant ils sont
31
couplés. Bien que beaucoup de travaux et d'efforts aient déjà été réalisés sur la compréhension
de l'élargissement de raie, il est indispensable d'associer aux résultats donnés par les différents
modèles d'interprétation de la largeur de raie, des expériences métallurgiques fines et précises
(MET).
Dans ce chapitre, nous avons présenté de façon brève les différents aspects des C.I. et
leur détermination expérimentale développés depuis une dizaine d’année au sein du LM3-
ENSAM et dans des autres laboratoires européens. Les principes d’analyse résumés
s‘appliquent surtout dans des matériaux isotropes, homogènes et de petite taille des grains :
32
Par contre, les aspects technologiques des mesures, de la mise en œuvre de la méthode
et les méthodes de dépouillements numériques ne sont pas abordés dans ce manuscrit car il
n’existe pas de protocole expérimental uniquee pour tous les matériaux et pour tous les cas de
figures. Il existe cependant une norme expérimentale française d’analyse des C.I.
macroscopiques par DRX pour des analyses « types » [33]. Pourtant l’application de la norme
est souvent inappropriée car nous cherchons, dans ces travaux scientifiques, à analyser
l’hétérogénéité des C.I. dans des matériaux anisotropes. Ce sont donc des études où la norme
ne peut pas être appliquée.
Pour analyser les C.I. dans des matériaux hétérogènes, selon les informations
recherchées (microstructure, texture, contrainte macroscopique, contrainte microscopique
etc…), il est nécessaire de s’adapter et de mettre au point l’analyse afin d’obtenir
l’information recherchée en fonction du type de matériau, de la géométrie des échantillons,
des procédés de préparation, de la possibilité technologique à disposition du point de vue
DRX (source de rayonnement, système optique primaire et secondaire, système de détection,
spécificité des appareils). Tous les travaux présentés par la suite entrent dans ce cadre, en
effet, chaque étude demande une mise eu œuvre propre, un protocole particulier et un
traitement numérique adapté permettant l’application de la méthode d’analyse par DRX.
[1] G. Maeder, J.L. Lebrun & J.M. Sprauel, Chapitre 4, « Physique et Mécanique de la Mise en Forme des
Métaux », Ecole d’Eté d’Oléron, ed. F. Moussy et P. Franciosi, Presse du CNRS (1990), p. 135
[2] M. François, J.M. Sprauel, C.F. Déhan, M.R. James, F. convert, J. Lu, J.L. Lebrun, N. (V.) Ji, R.W.
Hendricks, Chapitre 5: « Handbook of Measurement of Residual Stresses », ed. Jian Lu, The Fairmont Press
Inc. (Lilburn, USA 1996) p. 71
[3] N. (V.) Ji, « Application de l’analyse des profils de raies de DRX pour caractériser l’état microstructural et
mécanique des matériaux métalliques », Thèse de doctorat, ENSAM Paris (1989)
[4] J.M. Sprauel, « Etude par DRX des facteurs mécaniques influençant la corrosion sous contraintes d’acier
inoxydables », Thèse ès Sciences, Université Paris VI (1988)
[5] P. Gourbesville, « caractérisation par DRX de la microstructure d’alliages à base de Nickel et à base de
Titane forgés et traités : prévision des propriétés mécaniques », Thèse de doctorat, ENSAM Paris (2000)
[6] C.S. Barrett, Structure des métaux, Dunod, Paris (1957) 397
[7] M. Von. Laue, Reproduction des articles originaux de M.Von.Laue et ses collaborateurs dans : Die
Naturwissenshaften, 16 (1952) 361
[8] W.L. Bragg, Macmillan, New York, 1 (1934) 18
33
[9] R. Delhez, H. De Keijser & E.J. Mittemeijer, Fresenius Z. Anal. Chem., (1982) p.312
[10] V. Hauk & Ch. Genzel, Structural and Residual Stress Analysis by Non destructive Methods, Elsevier,
(1997) p.435
[11] I.C. Noyan & J.B. Cohen, Residual Stress — Measurement by diffraction and interpretation, Springer
Verlag, New York (1987)
[12] J.M. Sprauel & L. Castex, Proc. 1st Eur. Powder Diffraction Int. Conf. (EPDIC1), München (14-16 March
1991)
[13] E. Macherauch, H. Wohlfahrt & U. Wolfstieg, HTM, 23 (1973) 201
[14] G. Maeder, Chemica Scripta, 26A (1986) 23.
[15] M. Berveiller, J. Krier & H. Ruppersberg, Proc. of ICOTOM9, Avignon (1990)
[16] V. Hauk & P. Stuitje, “Eigenspannung:Enstehung, Messung, Bewertung”, DGM (1983) 59
[17] H. Dölle &V. Hauk, HTM, 31 (1976) 165.
[18] M. Zaouali, Caractérisation par DRX de l’état mécanique et microstructural des couches minces métalliques
et céamiques obtenues par PVD et Plasma, Thèse de Doctorat, ENSAM Paris (1990)
[19] J.M. Sprauel, M. Barral, S. Torbaty, Adv. in X-ray Anal., 29 (1983) 217.
[20] H. Dölle & V. Hauk, HTM, 34 (1979) 272.
[21] A. Li, V. Ji, J.L. Lebrun & G. Inglebert, Exp. Tech., March/April (1995) 9
[22] J. Peng, V. Ji, W. Seiler, A. Levesque, A. Bouteville & C. Braham, Proc. ATEM’03, Nagoya Japan (Sep.
10-12, 2003)
[23] V. Hauk, W.K. Krug, R. Oudelhoven & L. Pintschovius, Z. Metallkde, 79 (1988) 159
[24] M. Von. Laue, Z. Kristallogr., 64 (1926) 115
[25] P. Scherrer, Nachr. Ges. Wiss. Gottingen, 26 (1926) 98
[26] F. Bertaut, C.R. Acad. Sci. Paris, 228 (1949) 187
[27] I. Groma, Physical review, 57 (1998) 7535
[28] G.K. Williamson & W.H. Hall, Acta. Met., I (1953) 22
[29] B.E. Warren & B.L. Averbach, J. Appl. Phys., 21 (1950) 595
[30] P. Klimanek, Mat. Sci. Forum, 1119 (1994)157
[31] T. Ungar, H. Mrghrabi, D. Ronnpagel & M. Wilkens, Acta Met., 32 (1984) 333
[32] N (V.) Ji, J.L. Lebrun, B. Marty, M. Bessière & B. Chenal, J. Mat. Sci. Letters, 14 (1995) 674
[33] Norme AFNOR, n°XP-A-09-285 (mai 1999)
34
Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
__________________________________________________________________________________________
Pour l’alliage intermétallique bi-phasé en base de Ti-Al, la DRX a été utilisée pour
35
Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
__________________________________________________________________________________________
II.1) Etude des propriétés mécaniques par DRX d’un intermétallique duplex à base de
Ti-Al
Il est nécessaire de connaître le niveau de ces C.I. et leurs influences sur les propriétés
mécaniques [7]. L’obtention des données originales, telles que constantes d’élasticité relatives
à la phase et loi de comportement de chaque phase, est très intéressante pour identifier le ou
les paramètre(s) qui contrôlent les différents mécanismes de déformation et
d’endommagement ou pour alimenter les modèles de prévisions de comportement.
36
Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
__________________________________________________________________________________________
Fig. II.2.(a) FVGL: ~25% Fig. II. 2.(b) FVGL: ~40% Fig.II.2.(c) FVGL: ~55%
Fig. II. 2.(d) FVGL: ~65% Fig.II.2.(e) FVGL: ~85% Fig.II. 2.(f) FVGL: ~95%
Figure II.2: Microstructures des échantillons avec différentes fractions volumiques des grains
lamellaires (FVGL)
37
Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
__________________________________________________________________________________________
La FVGL des différents échantillons a été évaluée par un système d’analyse d’image
sur au moins 2 échantillons par microstructure. La fraction volumique de la phase 2 a été
obtenue par l’analyse des diagrammes de diffraction des rayons X (DRX) de chaque
microstructure (tableau II.1). La précision de dosage de la phase 2 par DRX est de l’ordre de
1% en volume. Un exemple de diagramme de diffraction est montré dans la figure II.3.
Des essais mécaniques ont été réalisés sur une machine MTS à la température
ambiante pour déterminer la limite d’élasticité (0,2%), la résistance maximale (M) et
l’allongement (A%) des différents échantillons. La vitesse de déformation est de 10-4 s-1. La
ténacité de chaque microstructure a été obtenue selon la norme américaine ASTM E1304-89
en utilisant des éprouvettes « Chevron-Notch » [8] . Les résultats des propriétés mécaniques
macroscopiques présentées dans le tableau II.1 sont les moyennes de 5 essais. On peut noter
que l’évolution de la résistance n’est pas monotone : le maximum de la résistance se situe à
environ 55% de la fraction volumique des grains lamellaires (FVGL) ; tandis que la ductilité
diminue de façon monotone en fonction de la FVGL.
Figure II.3 : Diagramme de DRX pour les échantillons avec différentes FVGL
38
Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
__________________________________________________________________________________________
précision <5 < 0,5 < 10 < 10 < 0,2 < 0,5
Les CER ont été déterminées par essai de traction in-situ sous un goniomètre
(figure II.4). Pour chaque chargement extérieur, la déformation inter-réticulaires de la phase
étudiée a été mesurée par la DRX ; tandis que la contrainte macroscopique imposée a été
évaluée à partir des mesures d’un capteur de force fixé sur le montage de traction et de la
section de l’éprouvette utilisée. L’utilisation d’un modèle micromécanique et d’informations
microstructurales nous permet de déterminer, à partir de la contrainte globale, la contrainte
appliquée dans chacune des phases [7,10]. Les détails du modèle et du calcul seront précisés
dans le chapitre II.1.5. Les CER sont alors évaluées en tenant compte de la déformation
mesurée par DRX et de la contrainte élastique de la phase déterminée par modélisation.
39
Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
__________________________________________________________________________________________
l’ordre de 90 secondes par pic. 4 microstructures ont été étudiées : 25%, 40%, 65% et 85% de
FVGL.
Pour la phase 2, nous avons utilisé un goniomètre « haute résolution » de 4-cercles
avec l’anticathode de Cu-K (= 0,154 nm), la famille de plans {403} (2106°) et un
détecteur solide (Ge). 2 microstructures ont été étudiées : 65% et 85% de FVGL.
Les résultats expérimentaux de CER relatives à la famille de plans sont présentés dans
le tableau II.2. Pour la phase , les valeurs de S1{hkl} et 1/2S2{hkl} sont la moyenne des 4
échantillons étudiés (25%, 40%, 65% et 85% de FVGL), pour la phase 2, les S1{hkl et
1/2S2{hkl sont moyennées sur les deux microstructures analysées. Avec le modèle Reuss, nous
avons pu estimer le module d’Young et le coefficient de Poisson des plans correspondants [7].
R=3
10
5
30 2
40
Figure II.4 : Taille des éprouvettes de traction utilisées sous un goniomètre (en mm)
Table II.2 CER moyennes mesurées avec des essais de traction in-situ sous un goniomètre
Les modules d’élasticité microscopiques (E{hkl} et {hkl}) déterminés dans notre étude
(tableau II-2) sont différents de ceux obtenus par des essais mécaniques macroscopiques
(175GPa < E < 185GPa) et dans la bibliographie ( E = 176 GPa et E2 = 110 à 145 GPa )
[11,12]. Cette différence est liée surtout aux effets d’anisotropie élastique du matériau
analysé : les CER microscopiques mesurées sont fonction de la famille de plans étudiée.
40
Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
__________________________________________________________________________________________
L’utilisation d’un modèle de passage mécanique pour évaluer les modules d’élasticité des
plans devrait passer par des hypothèses préalables (y compris pour le facteur d’anisotropie
élastique); la valeur déterminée expérimentalement peut être différente de la valeur
macroscopique.
La figure II.5 montre la variation du module d’Young obtenu par essais mécaniques
(macroscopique et global) et par analyse DRX (phase ) en fonction des 4 différentes
microstructures, bien que la composition chimique de l’alliage soit identique.
Généralement, pour un alliage ayant une composition bien donnée, les modules
macroscopiques ne sont pas sensibles au changement de la microstructure ; mais les modules
microscopiques le sont. C’est parce que les modules microscopiques sont fonction des plans
cristallographiques, et liés à la localisation de contraintes locales qu’ils sont sensibles au
changement de microstructure. Les CER sont donc différentes des constantes macroscopiques
et on ne peut pas utiliser ces dernières pour mesurer le comportement des phases par DRX. La
détermination expérimentale des CER est donc indispensable.
Par contre, cette variation des CER avec la microstructure n’est pas très importante.
Dans les études suivantes de la détermination des contraintes internes, nous nous contenterons
d’une valeur moyenne des CER, ce qui induit certaines erreurs expérimentales qui resteront
dans un cadre acceptable.
190
Module d'Young (GPa)
180
170 macroscopique
phase gamma
160
150
0 20 40 60 80 100
FVGL (%)
Figure II.5 Module d’Young obtenu par essais mécaniques (macroscopique global) et
par analyse DRX (phase ) en fonction de la FVGL
41
Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
__________________________________________________________________________________________
Les contraintes internes (C.I.) de chacune des phases ont été analysées par la méthode
classique des Sin2 en utilisant la méthode de DRX. Les échantillons analysés sont polis
électrolytiquement en surface de 0,15 mm pour éliminer l’effet d’usinage. Les conditions
expérimentales de DRX sont identiques à celles utilisées pour déterminer les CER.
En utilisant des CER déterminées (tableau II.2), les C.I. des différentes
microstructures duplexes sont obtenues (Figure II.6).
Dans la présente étude, 33 pour chacune des phases n’a pas pu être analysée car il
nous manque les paramètres de maille sans contrainte de la microstructure étudiée.
L’évolution relative des C.I. est significative mais des précautions doivent être prises
concernant leurs valeurs absolues. On peut constater que les C.I. de chacune des phases
augmentent en fonction de la FVGL et ceci peut être expliqué par l’augmentation de la
capacité d’écrouissage. Ces C.I. sont dues : d’une part à l’incompatibilité de déformation à
l’interface des lamelles et aux joints de grains, d’autre part à la localisation des champs de
contraintes qui augmentent en fonction de l’hétérogénéité de la microstructure [13,14,15].
350
phase alpha2
250
contraintes internes (MPa)
phase gamma
150
50
-50 0 20 40 60 80 100
-150
-250
-350
fraction volumique des grains lamellaires (%)
Fig. II.6: Evolution des contraintes internes (-3 ) de chacune des phases en fonction de la
microstructure analysée
42
Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
__________________________________________________________________________________________
On note également que les C.I. de la phase 2 sont en traction et celles de la phase
sont en compression. Ce genre de distribution peut influencer fortement les propriétés
mécaniques de l’alliage.
400 3 0 3
-50
300 2 2
C.I. (MPa)
C.I. (MPa)
CI-Alpha2
A (%)
A (%)
allongement -100
200 1 1
-150 CI-Gamma
allongement
100 0 -200 0
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
FVGL (%) FVGL (%)
Fig.II.7 (a) C.I. de la phase 2 et allongement Fig.II.7 (b) C.I. de la phase et allongement
en fonction de la FVGL en fonction de la FVGL
400 30 0 30
CI-Gamma
CI-Alpha2 T énacité
T énacité 25 -50 25
300
C.I. (MPa)
C.I. (MPa)
Ténacité
Ténacité
20 -100 20
200
15 -150 15
100 10 -200 10
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
FVGL (%) FVGL (%)
Fig.II.8 (a) C.I. de la phase 2 et ténacité Fig.II.8 (b) C.I. de la phase et ténacité
en fonction de la FVGL en fonction de la FVGL
43
Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
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conséquent, l’incompatibilité de déformation entre les deux phases devient plus importante, la
ductilité de l’alliage baisse et le niveau de C.I. augmente [17 ].
En comparant les résultats des C.I. de chacune des phases et de la ténacité en fonction
de la FVGL, on peut constater qu’avec l’augmentation de la FVGL, les C.I. et la ténacité de
l’alliage augmentent en même temps (Figure II.8).
Une fois que l’on dispose des CER de chaque phase, on est capable d’évaluer les
contraintes à l’échelle de chaque phase avec la méthode de DRX sous une déformation
macroscopique donnée. Par conséquent, on obtiendra les lois de comportement local relatives
à la phase. Ceci est un avantage considérable pour étudier les propriétés mécaniques locales
dans le cas d’un matériau hétérogène tel qu’un alliage bi-phasé.
Les contraintes de chacune des phases ont été analysées par la méthode classique des
Sin2 en utilisant la diffraction des rayons X. Les échantillons d’analyse sont de même
origine et de même préparation que pour la détermination des CER. Le même montage de
traction monotone a été utilisé pour permettre le chargement pas à pas de l’éprouvette à
étudier sous un goniomètre.
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Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
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En utilisant les conditions identiques de DRX pour les CER et pour les C.I., les
contraintes locales dans chacune des phases ont été obtenues dans la direction de traction.
- dans la microstructure initiale, les contraintes internes dans les deux phases ne sont pas
nulles ; les C.I. dans la phase 2 sont en traction tandis que celles dans la phase sont
en compression ;
- avec l’augmentation de la déformation, les contraintes augmentent dans les deux
phases et elles sont plus importantes dans la phase 2 que dans la phase ;
- dans le domaine élastique, le module d’élasticité de la phase (de l’ordre de 155 GPa)
est plus important que celui de la phase 2 (de l’ordre 125 GPa).
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Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
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800
phase alpha2
phase gamma
600 traction macro
modélisation
Contrainte (MPa)
400
200
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
-200
déform ation (%)
Fig. II.9: Lois de comportements obtenues par DRX, par traction macroscopique et par
modélisation micromécanique pour l’éprouvette avec 60% de la FVGL.
800
phase alpha2
phase gamma
600 traction macro
modélisation
Contrainte (MPa)
400
200
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
-200
déformation (%)
Fig. II.10: Lois de comportements obtenues par DRX, par traction macroscopique et par
modélisation micromécanique pour l’éprouvette avec 85% de la FVGL.
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Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
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d’abord, le modèle Mori-Tanaka [20] a été utilisé pour prévoir le module des grains
lamellaires après une première homogénéisation : la matrice est constituée des domaines
ordonnés (lamelles) , les inclusions sont les lamelles 2. Nous utilisons ensuite un modèle
autocohérent pour prévoir des lois de comportement globales de la microstructure après une
deuxième homogénéisation en considérant que les inclusions (grains lamellaires) restent
purement élastiques, la déformation plastique se produit principalement dans la matrice [21].
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Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
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aléatoirement, il faut calculer la valeur angulaire moyenne pour les inclusions , le tenseur
d’élasticité dans les coordonnées principales x-y est donc donné dans l’équation (1) :
0 L0 B0 L̂1 (II-3)
(4), le module sécant et le coefficient de poisson se traduisent par les formules (5).
y i h np (II-4)
E 0s 1
p
s 1 1
( 0 ) E0s
1
eq et o 2 2 E0 (II-5)
E0 p
i h ( eq ) n
module sécant de l’alliage dans la condition Ls0 peut être calculé. Ensuite, en utilisant
l’équation (3), la contrainte moyenne peut être obtenue, et après, avec l’équation (4), on peut
obtenir la limite d’élasticité de la matrice y et la sollicitation extérieure . En association
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Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
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avec le module sécant calculé par l’équation (1), la déformation peut être calculée, la courbe
contrainte-déformation est donc obtenue pour une microstructure donnée.
Résultats de la modélisation
En fait, les résultats de ces modèles peuvent refléter la variation des propriétés de
l’alliage en fonction de la FVGL, on pourrait les améliorer en tenant compte les paramètres de
la microstructure de façon plus fine.
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Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
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Les composites à matrice céramique (CMC) sont élaborés à très haute température :
900-1100°C avec procédé CVI (chemical vapor infiltration), 1100-1300°C avec forgeage à
chaud. Des contraintes internes d’origine thermique sont donc générées pendant le
refroidissement à cause de la différence des coefficients de dilatation thermique entre les
renforts et la matrice. Pour indication, le coefficient dilatation thermique de -SiC fritté
(utilisé comme matrice), fibre de -SiC (comme renfort), graphite (comme substrat) et MoSi2
(comme interphase) sont respectivement 4,0, 3,0, 2,0 et 8,4 x 10-6 K-1. Tandis que le
pyrocarbonne (comme interphase) est particulièrement anisotrope car le coefficient dilatation
thermique varie de 2 x 10-6 K-1 dans la direction longitudinale et de 28 x 10-6 K-1 dans la
direction transversale. Le fibre de carbone est également anisotrope (0 x 10-6 K-1 dans le sens
long et 27 x 10-6 K-1 dans le sens transversal). Il est indispensable de connaître le niveau et la
distribution de ces C.I. d’origine thermique car elles influencent fortement les propriétés
mécaniques et l’endommagement des composites à matrice céramique.
Deux types de composites à matrice céramique élaborés avec le procédé CVI sont
présentés dans ce chapitre : CMC « modèle » et microcomposite. Les échantillons CMC
« modèles » sont des multicouches (pour simuler les renforts et les interphase) déposées sur
un substrat plan en SiC fritté ou graphite (pour simuler la matrice). Le microcomposite est une
fibre unique de -SiC ou de graphite revêtu d’une première couche fine de matériau
d’interphase et d’une deuxième couche épaisse de -SiC. Dans les deux cas, les échantillons
représentent le système renfort/interphase/matrice utilisé actuellement dans les CMC. Les
effets de texture relatifs aux procédés de fabrication ont été pris en compte dans l’évaluation
des C.I. d’origine thermique.
La méthode de DRX peut être appliquée pour caractériser les C.I. dans la matrice et
dans les renforts grâce à la différence de structures cristallographiques des trois composants
[23,24]. Elle permet d’avoir des informations locales quantifiées de l’état mécanique en
fonction de la microstructure (dépôt, substrat, épaisseur etc…), de déterminer le rôle de
chaque composant et de les relier avec le ou les mécanismes d’évolution microstructurale et
d’endommagement des composites à matrice céramique.
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Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
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II.2.1) Conditions expérimentales d’analyse des C.I. par DRX sur des CMC « modèles »
multicouches
Les matériaux utilisés dans les multicouches sont du graphite, PyC, MoSi2 et -SiC.
Le Pyrocarbonne (PyC) est utilisé souvent comme matériau d’interphase dans les composites
céramiques à base de -SiC ; il est obtenu à partir d’un mélange gazeux de C3H8 et H2 [25].
MoSi2 est un nouveau matériau d’interphase anti-oxydation [26] ; la couche est déposée à
partir des précurseurs MoCl4-SiC4l-H2-Ar. -SiC est déposé à partir d’un mélange gazeux
CH3SiCl3(MTS) et H2 [27]. Tous les dépôts ont été obtenus à environ 1000°C sous basse
pression (quelques KPa à quelques dizaines de KPa) [28]. Les CMC « modèles » ont été
obtenus en déposant les multicouches céramiques par le procédé CVI sur des substrats plans
en graphite ou en -SiC fritté (15 x 10 x 3 mm3). Le substrat joue un rôle de matrice dans
notre CMC. L’interphase (MoSi2 ou Pyrocarbonne) a une épaisseur qui varie de 1 à 5 m.
L’épaisseur du renfort en -SiC varie de 5 à 40 m (Figure II-11). Tous les échantillons ont
été élaborés au laboratoire des composites thermostructuraux (UMR 47 CNRS-SEP-UBI).
renfort
couche
d’interphase
matrice-substrat
SiC
M Si2 ou Py
Graphite ou SiC
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Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
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La couche déposée de -SiC présente une texture de fibre prononcée de type (111)
tandis que la couche de MoSi2 et de Pyrocarbonne est assez isotrope [29,30]. Pour la
détermination de contraintes internes dans le renfort -SiC, la méthode classique de Sin2 ne
peut plus être utilisée car la relation - Sin2 n’est plus une droite. La méthode des
« directions idéales » est donc appliquée pour évaluer le niveau de contraintes internes dans la
couche déposée par CVI. Les conditions de diffraction pour le dépôt texturé -SiC sont
présentées dans le tableau I I-3.
On note que la méthode permet d’avoir des informations à différentes profondeurs des
échantillons (<10m, 20m et 30m) sans retoucher la surface des échantillons en
changeant la longueur d’onde du faisceau incident (Cr, Co ou Cu).
Les contraintes internes dans les couches de MoSi2 et de Pyrocarbonne ainsi que dans
le substrat (-SiC fritté et graphite) sont analysées avec la méthode classique de Sin2 lorsque
l’on arrive à avoir un signal de DRX à travers les couches supérieures. Les constantes
d’élasticité radiocristallographiques des couches d’interphase et du substrat sont présentées
dans le tableau II-4 en supposant que les matériaux étudiés sont isotropes élastiquement dans
le plan des dépôts (½S2 {hkl} = (1+macro)/Emacro, S1 {hkl} = macro/E macro). La bibliographie
[29,30] montre que les CER microscopiques (relatives à la famille des plans) des matériaux
étudiés dans ces travaux ne varient que très peu en fonction des modèles de passage micro-
macro utilisés (Voigt, Reuss, Kröner ou isotrope). Nous décidons donc d’utiliser des CER
issues directement des modules macroscopiques. Le rayonnement incident et la famille des
plans utilisée pour évaluer les C.R. sont également indiqués dans le tableau II.4.
D’après les études de Bobet [29,30], les contraintes internes dans le plan du dépôt de
-SiC et de MoSi2 sont assez isotropes. Les contraintes déterminées par DRX sont assez
proches pour les différentes familles de plans {{333} et {220} pour -SiC) et entre les
différentes directions de mesures (longitudinale et transversale). Nous nous contenterons
d’analyser, par la suite, l’évolution des contraintes internes unidirectionnelles dans les dépôts
et dans le substrat.
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Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
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II.2.2) Résultats d’analyse des C.I. par DRX sur les CMC « modèles » multicouches
Les contraintes internes des monocouches -SiC ou MoSi2 déposées sur -SiC fritté
ou sur graphite sont présentés dans le tableau II-5. Rappelons que les résultats de contraintes
dans le substrat, et dans la couche MoSi2 sont obtenus par la méthode d’analyse classique de
sin2 tandis que ceux de la couche de -SiC sont obtenus avec la méthode des « directions
idéales ». On peut constater que
les contraintes dans le dépôt sont en traction et celles dans le matrice (substrat) sont en
compression ;
le niveau de contraintes diminue avec l’augmentation de l’épaisseur du dépôt ;
les contraintes déterminées par DRX sont en bon accord avec les résultats de calcul en
élément fini .
les contraintes internes sont d’origine thermique.
La pénétration des rayons X varie avec la nature du faisceau incident. Nous avons
utilisé un rayonnement moins pénétrant (K du Cr) pour analyser la zone proche de l’extrême
surface des couches SiC. On observe une diminution du niveau de contraintes à
l’extrême surface; cette diminution (ou relaxation) est d’autant plus importante que
l’épaisseur du dépôt augmente.
Le signe et le niveau de contraintes internes déterminées par DRX dans nos travaux
sont tout à fait comparables à ceux obtenus dans la bibliographie soit par expérimentation
[34] soit par calcul [35].
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Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
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Tableau II-5 : Résultats d’analyse des contraintes dans des échantillons de monocouche, les
résultats de calcul sont issus des travaux de J.L.Bobet [30] et de S. Schaumm [33]
Les contraintes internes des multicouches sont présentées dans le tableau II-6. Avec le
système Graphite/MoSi2/SiC, nous pouvons constater que :
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Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
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Tableau II-6 : Résultats d’analyse des contraintes dans des échantillons multicouches
les signes des contraintes internes restent inchangés, c’est à dire que les contraintes
dans le substrat sont en compression, celles dans le matériau d’interface sont en
traction et elles sont en compression dans la deuxième couche de SiC ; mais le niveau
de contrainte dans les dépôts est moins important que celui dans le système
Graphite/MoSi2/SiC ;
le niveau de contraintes internes diminue avec l’augmentation des épaisseurs des
dépôts ;
pour un même système (SiC Fritté /MoSi2/SiC = substrat/5m /12m), les niveaux de
contraintes obtenues par DRX sont moins importants par rapport à ceux du calcul
(substrat = -20 MPa, 1er dépôt = +1200 MPa et 2ème dépôt = -380 MPa) [33,36].
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Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
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Selon les résultats expérimentaux dans le système SiC Fritté /PyC/SiC, nous pouvons
constater que les signes des contraintes internes sont changés : les contraintes dans la couche
de PyC sont en compression et celles dans le dépôt de SiC sont en traction; le niveau de
contrainte dans les dépôts est relativement bas par rapport aux deux autres systèmes
multicouches. Le rôle de PyC est donc déterminant dans ce changement à cause de son faible
module d’élasticité et son faible coefficient dilatation thermique.
II.2.3) Conditions expérimentales d’analyse des C.I. par DRX sur des micro-composites
Les interphases et la matrice de SiC ont été déposées sur les fibres avec les procédés
de CVI [37] :
- fibre de 100m de diamètre en SiC déposée avec une couche (interphase) de MoSi2
(de 1 à 5m) ou PyC (5m) et une deuxième couche (matrice) de SiC (de 20 à 40m) ;
- fibre de 15m de diamètre en SiC déposée avec une couche (interphase) de MoSi2
(0 ,3 à 1m) et une deuxième couche (matrice) de SiC (2,5 m) ;
- fibre de 8m diamètre en graphite déposée avec une première couche (interphase)
(MoSi2, PyC ou BN) avec une épaisseur variant de 0,1 à 1 m suivie d’une deuxième
couche (matrice) de SiC (de 2,1 à 2,6 m).
Les analyses des contraintes internes ont été réalisées en deux directions (axiale et
circonférentielle) dans la couche de matrice SiC avec la méthode des « directions idéales »
(voir tab. II-3). Pour la couche d’interphase, seule la couche en MoSi2 a été analysée en deux
directions avec la méthode classique. Les constantes d’élasticité radiocristallographiques
(CER) utilisées pour les micro-composites sont les mêmes que celles pour les CMC
« modèles » plans (voir tab. II-4).
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Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
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II.2.4) Résultats d’analyse des C.I. par DRX sur des micro-composites
Les résultats d’analyse sur les couches des micro-composites avec 100 m de diamètre
en SiC ont été présentées dans le tableau II-8. Nous pouvons constater que :
dans la couche MoSi2 et dans la couche matrice, l’incertitude de mesures dans le sens
axial est beaucoup moins importante que dans la direction circonférentelle ;
les contraintes internes dans l’interphase MoSi2 sont importantes dans les deux
directions analysées ; le niveau est comparable à celui des échantillons plans ;
le niveau de contraintes internes dans la couche de matrice est beaucoup plus bas.
La grande incertitude est due à l’effet de la géométrie : le volume diffractant est limité,
les intensités de diffraction restent faibles, la statistique de comptage est relativement
mauvaise, l’incertitude d’analyse des contraintes est donc relativement haute; en plus, avec la
courbure, dans le sens circonférentiel, la rotation du repère local et l’effet de l’ombre porté
sont plus prononcés, l’influence des effets liés à la géométrie optique est donc plus importante
dans cette direction que dans le sens axial [38].
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Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
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Les contraintes internes sur des micro-composites de petits diamètres sont présentées
dans le tableau II-9. Nous constatons comme pour les fibres de diamètres plus importants
que :
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Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
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La première étude porte sur un alliage intermétallique duplex à base de Ti-Al. Par la
DRX, nous avons :
En utilisant des données expérimentales, nous avons pu prévoir, par une modélisation
micro-mécanique, la loi de comportement globale des différentes microstructures. Les
résultats de prévision sont en assez bon accord avec l’expérimentation car nous possédons les
outils permettant l’obtention des caractéristiques mécaniques locales précises.
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Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
__________________________________________________________________________________________
[1] G. Maeder , J.L. Lebrun & J.M. Sprauel, Chapitre 4, « Physique et Mécanique de la Mise en Forme des
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[11] M.H. Yoo & C.L. Fu, Metall. Trans A, 29 (1998) 49
60
Chapitre II : étude de l’état mécanique des matériaux hétérogènes par diffraction des rayons X
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[13] M.A. Grinfeld, P.M. Hazzledine, B. shoykhett & D.M. Dimiduk, Metall. Trans. A, 29 (1998) 937
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[15] H. Tabata, Z. Yajima & Y. Hirose , Advances in X-ray Analysis, Vol. 39 (1997) 405
[16] M. Riemer, H. Biermann, R. Kowalewski & H. Mughrabi, Structural Intermellics, ed. M. V. Nathal, et al.,
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[27] F. Christin, « Les composites carbone-carbone-SiC : une nouvelle famille de matériaux destinés à des
applications à haute température », Thèse de Doctorat n°641 Université de Bordeaux (1979)
[28] R. Naslain & F. Langlais, Mat. Sci. Res., 20 (1986) 145
[29] J.L. Bobet, R. Naslain, A. Guette, N. (V) Ji, J.L. Lebrun, Acta. Metall. Mater., 43 (1995) 2255
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[38] M. François, J.M. Sprauel, & J.L. Lebrun, Proceedings of ICRS3, Tokushima, Japon (Juillet 1991) 878
61
Chapitre III : Etude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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Les revêtements sont largement utilisés à ce jour dans divers secteurs tels que
l’industrie mécanique, l’énergie ou l’électronique. Les propriétés d’utilisation de ces
revêtements sont étroitement liées aux procédés d’élaboration et à leur état microstructural et
mécanique [1]. Avec l’optimisation des paramètres d’élaboration par rapport au cahier de
charge, le revêtement présentera une microstructure bien définie qui va conditionner des
propriétés mécaniques de la couche avec son substrat [2]. La méthode de diffraction des
rayons X peut être appliquée non seulement pour évaluer l’état mécanique du revêtement
(constante d’élasticité, limite d’élasticité, contraintes internes et écrouissage etc…), mais
également pour caractériser la microstructure du revêtement à travers l’élargissement des raies
de diffraction [3].
Nous allons tout d’abord étudier des revêtements de Cuivre élaborés par divers
procédés de projection thermique (APS, VPA, HVOF et IPS) sur un substrat de Niobium :
détermination des constantes d’élasticité des revêtements par essais de traction in-situ sous un
goniomètre, analyse des profils de distribution des CR dans le revêtement et dans le substrat
passant par l’interface, étude de l’évolution de l’écrouissage et de la densité des défauts dans
le revêtement et dans le substrat. Pour le procédé HVOF, une simulation numérique a été
réalisée pour prévoir la distribution thermique dans le revêtement ainsi que l’évolution des
déformations et contraintes.
Dans un deuxième temps, nous allons essayer de déterminer la limite d’élasticité d’un
revêtement de TiN obtenus par PCVD avec essai in-situ sous un goniomètre en tenant compte
de l’état bi-axial de contraintes et de déformation.
La troisième étude porte sur la relation entre microstructure (texture, taille des grains),
contraintes internes et grossissement anormal des grains des couches minces métalliques afin
d’éclaircir l’effet de l’énergie de surface et de l’énergie de déformation sur l’évolution
microstructurale des couches telles que Cu et Ag.
62
Chapitre III : Etude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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63
Chapitre III : Etude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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Quatre techniques ont été appliquées pour réaliser des revêtements épais de Cuivre
(2,5 à 3 mm d’épaisseur) sur un substrat de Niobium (1 à 2 mm d’épaisseur) [4]. Les
revêtements en VPS et HVOF ont été réalisés à l’Université technologique de Belfort-
Montbéliard. Ceux en APS et IPS ont été déposés au Centre des Procédés en Plasma (C2P) de
l’école des mines de Paris.
64
Chapitre III : Etude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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- VPS (Vacuum Plasma Spraying) : La projection VPS est réalisée sous pression interne
d’un gaz neutre (de l’Argon) confiné dans une enceinte (20 à 250 mbar), la vitesse et
la température de projection sont relativement importantes [7], par contre, la
température de projection est assez élevée pour le substrat (de l’ordre de 1273 K) [1].
La microstructure obtenue par VPS est assez homogène, dense et similaire à celle d’un
matériau forgé (figure III-2a). La porosité est très faible (0,5% environ). Les propriétés
mécaniques de ce dépôt devraient correspondre aux caractéristiques demandées.
- HVOF (High Velocity Oxygen Fuel) : la source de chaleur utilisée est un chalumeau à
flamme à haute vitesse, la température de combustion des gaz est moins élevée que
dans une torche à plasma, elle est de l’ordre de 3000 K ; par contre la vitesse du jet de
gaz est très élevée (jusqu’à 1500 m/s) ; la température du substrat reste très faible
durant la projection (inférieure à 373 K) [8]. La microstructure du revêtement réalisé
par HVOF montre une porosité de 2,8% (les trous noirs représentent des pores),
l’empilement des couches est très visible ainsi que la présence d’oxydes (traces noires)
(figure III-2b) .
- APS (atmosphère Plasma Spraying) : La source de chaleur est une torche à plasma. Le
jet de plasma est généré par le passage d’un gaz plasmagène à travers l’arc électrique.
Au sein du plasma règnent des températures très élevées, qui dépassent 10000 K dans
le jet et peuvent atteindre 14000 K en sortie de tuyère [9]. La projection thermique se
réalise dans l’air ambiant et la température du substrat reste faible (environ 473 K).
L’analyse métallographie (figure III-2c) du revêtement APS montre que le matériau
obtenu a une structure d’empilement de couches avec des pores (8%) et des traces
d’oxydes (près de 12% en volume). Une conséquence néfaste de ces oxydes est la
perte importante de conductivité thermique [10]; du point de vue mécanique, un tel
revêtement est extrêmement fragile [11].
- IPS (Inert Plasma Spraying) : la seule différence du procédé d’IPS par rapport au
procédé APS est que la projection thermique a été réalisée sous une enceinte fermée
contenant un gaz neutre (de l’argon). Par conséquent, les températures du jet plasma
sont plus élevées qu’en projection APS car l’entraînement du jet au sein de l’argon le
refroidit nettement moins qu’un entraînement à l’air libre [12]. Pour éviter que le
substrat atteigne une température trop élevée (limitée à 200°C), les paramètres du
65
Chapitre III : Etude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
__________________________________________________________________________________________
III.1.2) Détermination par DRX des constantes d’élasticité des revêtements de Cuivre
- tout d’abord, les modules d’élasticité tels que le module d’Young ou le coefficient de
Poisson des revêtements conditionnent la rigidité de la structure de cavité, donc la
stabilité des propriétés électromagnétiques du système (variation des fréquences,
facteur de Lorentz, capacité accélératrice de la cavité etc…) ; il faut donc absolument
déterminer les valeurs exactes des modules d’élasticité des revêtements étudiés afin de
prévoir la stabilité de la cavité [4] ;
- ensuite, pour étudier l’état microstructural et mécanique des revêtements par DRX, il
est nécessaire de connaître les vraies valeurs de constantes d’élasticité pour traduire
les contraintes internes à partir des mesures de DRX car elles sont directement liées
par la loi de Hooke.
66
Chapitre III : Etude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
__________________________________________________________________________________________
enlevé par usinage. Un goniomètre 3-cercles micro-CGR a été utilisé avec un rayonnement
K de Manganèse (=0,21nm) sous 25KV et 25mA. La famille de plans étudiée pour les
revêtements de cuivre est {311}. Deux éprouvettes par technique de projection ont été
utilisées afin de vérifier l’homogénéité des revêtements. Les essais de traction in-situ ont été
effectués pas à pas jusqu’à la rupture de chaque éprouvette. A chaque chargement, la
déformation a été mesurée par la DRX selon la norme AFNOR XP-A-09-285 [13], la
contrainte appliquée a été évaluée à partir des mesures des capteurs de force. Une jauge de
déformation en 2D a été collée par précaution pour vérifier la stabilité de chargement.
L’incertitude d’évaluation des CER est moins de 5% des valeurs obtenues.
67
Chapitre III : Etude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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plans {311} : S1{311} = -3,0*10-6 MPa-1 et ½ S2{311}=11,6*10-6 MPa-1. Nous pouvons constater
que les modules d’Young des revêtements sont tous inférieurs à ceux du Cu forgé. Ceci
confirme la nécessité de notre travail expérimental.
La diminution du module d’Young peut être expliquée par la présence des pores dans
les revêtements obtenus par projection thermique [14 ,15].
La figure III-4 montre les valeurs du module d’Young en fonction de la porosité. Les modules
des revêtements (HVOF, IPS et APS) sont obtenus par DRX et ceux des revêtement VPS et
de Cuivre forgé sont obtenus par essai mécanique macroscopique. La porosité des différentes
microstructures est obtenue par analyse d’image sur des coupes métallographiques. On
constate une évolution très nette du module d’Young en fonction de la porosité. Ceci
confirme l’observation de R.M. Spriggs [14].
150
Cu forgé
APS
Module d'Young (MPa)
100
VPS
HVOF
50
0
0 2 4 6 8 10
Porosité (%)
Figure III-4 : Evolution des modules d’Young des revêtements épais de Cuivre réalisés avec
différentes techniques de projection thermique en fonction de la porosité
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Chapitre III : Etude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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Chapitre III : Etude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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- dans le cas des procédés VPS, APS et HVOF, les contraintes internes (CR) dans le
dépôt sont en traction tandis qu’elles sont en compression dans le substrat ; le niveau
de CR de traction dans le dépôt VPS est plus important que celui dans le dépôt APS et
HVOF ;
- avec le procédé IPS, les contraintes dans le dépôt sont presque nulles ; et elles sont en
légère compression dans le substrat .
Toutes ces évolutions peuvent être reliées avec les conditions d’élaboration du dépôt :
- l’évolution des CR dans les dépôts est assez comparable entre VPS, APS et HVOF car
les conditions de plasma sont similaires ; avec VPS, les températures du plasma et du
substrat sont plus hautes qu’avec APS et HVOF. Par conséquent le gradient thermique
est plus important et le niveau de contraintes résultantes est également plus important
avec VPS qu’avec APS et HVOF ;
- dans le cas d’IPS, le niveau des CR dans le dépôt est très faible, ce qui peut être
expliqué par la faible vitesse de dépôt qui entraîne une relaxation des contraintes
internes durant le procédé de dépôt.
150 150
100 100
C.I. (MPa)
C.I. (MPa)
50 50
0 0
-50 Nb -50
-100 Cu VPS -100 Nb
Cu HVOF
-150 -150
-2 -1 0 1 2 3 -2,5 -1,5 -0,5 0,5 1,5 2,5
Distance (mm) Distance (mm)
100 100
50 50
C.I. (MPa)
0 0
-50 -50
Nb
-100 Cu APS Cu -100 Nb
-150 -150 Cu IPS Cu
-1,5 -0,5 0,5 1,5 2,5 -3 -2 -1 0 1 2
Distance (mm)
D i s t a n c e ( mm)
70
Chapitre III : Etude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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Les micro-duretés Vickers ont également été mesurées sur les 4 séries d’éprouvettes
afin de connaître leur évolution dans le dépôt et dans le substrat. La charge appliquée est de
25 g. Chaque valeur présentée est la moyenne de 5 mesures. Les variations de micro-dureté
sont présentées dans la figure III-6. On constate que :
250 250
Nb
Nb Cu HVOF
Dureté HV 25g
200 200
dureté Hv 25g
Cu VPS
150 150
100 100
-2 -1 0 1 2 3 -2,5 -1,5 -0,5 0,5 1,5 2,5
Distance (m m ) Distance (m m )
250 250
Nb
200
dureté HV 25g
Nb 200 Cu IPS
dureté HV 25g
Cu APS
150 150
100 100
-1,5 -0,5 0,5 1,5 2,5 -3 -2 -1 0 1 2
Distance (m m ) Distance (m m )
Des travaux ont été réalisés pour modéliser [19] la distribution des contraintes internes
dans le cas de la projection thermique. Mais les différents couplages entre champs thermique,
contraintes/déformatios et solidification ne sont pas encore correctement décrits pour
71
Chapitre III : Etude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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identifier l’influence des différents paramètres. Le but du présent travail est de prévoir le
champs thermique, l’effet de la solidification et des contraintes en se basant sur un modèle
métallo-thermo-mecanique [20] par éléments finis. Les résultats de la modélisation seront
ensuite comparés avec ceux obtenus expérimentalement dans le revêtement de Cu obtenu par
HVOF et dans le substrat de Nb.
Conduction thermique
Selon le principe de la thermodynamique, la somme de l’énergie locale est décrite par
l’intégrale suivante :
hi
e=g et e ij ij
xi
[P], [H], [Hh], et [Hf] sont des matrices de capacité thermique, de conductivité
thermique, de transfert thermique et d’irradiation thermique respectivement. {Qh}, {Qf},
{Qm},{Q} et {Q} sont respectivement des vecteurs : de transfert thermique, d’irradiation, de
chaleur latente, de chaleur due aux efforts inélastiques et de chaleur de solidification.
72
Chapitre III : Etude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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Résultats de la modélisation
Pour vérifier la validité du modèle et l’algorithme numérique, une simulation a été
effectuée pour calculer le champ thermique, le mode de solidification et la distribution des
contraintes avec un échantillon bi-couches : un revêtement de Cu obtenu par HVOF et son
substrat de Nb. La température initiale est de 100°C. Les caractéristiques thermo-physiques
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Chapitre III : étude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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du matériau projeté sont présentées dans le tableau III-3. On suppose que les caractéristiques
du substrat sont les mêmes que celles du revêtement. On utilise le coefficient de transfert
thermique à l’air h=2,78x10-3 [cal/(mm2.s.deg)] et le coefficient d’irradiation thermique
=7,028x10-7 [cal/(mm.s.K)].
74
Chapitre III : étude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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- l’énergie apportée progressivement par le métal fondu a été introduite dans l’équation
de la conductivité thermique, couplée avec l’énergie mécanique et la chaleur générée
par la solidification ;
- la croissance de la couche de revêtement par projection du métal liquide a été prise en
compte dans le calcul ;
- un calcul de contraintes/déformations élasto-viscoplastique est réalisé simultanément
pour décrire le comportement mécanique dans le solide et dans le liquide.
Les résultats de simulation numérique sont en bon accord avec ceux obtenus
expérimentalement.
Figure III-9 : Evolution des contraintes internes dans le revêtement et dans le substrat
75
Chapitre III : étude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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76
Chapitre III : étude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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proposée par J.B. Li sera appliquée pour déterminer la limite d’élasticité des couches de TiN
déposées sur un substrat en acier.
Figure III-11: Courbes de traction (1–a et 2–a) d’un dépôt TiN avec un substrat en acier
77
Chapitre III : étude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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(III-5)
En utilisant , , , , a , a, et pour dénommer les valeurs mesurées de , et a et
celles calculées de entre les deux chargements incrémentés, la déformation plastique
effective incrémentée p causée par a peut être exprimée comme ci-dessous [36-37] :
p (III-6)
a E
a a a
78
Chapitre III : étude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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traction uniaxiale [35,36]. La limite d’élasticité du dépôt peut donc être obtenue comme dans
le cas d’une traction monotone conventionnelle.
Les substrats en acier 60Mn ont été usinés par électroérosion à fils (Figure III-12) avec
une épaisseur de 1,1 mm et une dureté HRC de 47. Les deux surfaces ont été polies et
nettoyées avant le traitement en surface. Le dépôt en Nitrure de Titane a été réalisé par le
procédé PACVD (plasma assisted chemical vapour deposition). Les paramètres de dépôt sont
les suivants :
Un montage de traction est conçu spécifiquement pour permettre de réaliser des essais
de traction sous un goniomètre à 4-cercles. Pour chaque pas d’incrémentation en chargement
longitudinal, la lecture des 5 jauges de déformation collées en surface du dépôt permet
d’augmenter la fiabilité de mesure de a dû au chargement extérieur ; et la contrainte dans le
dépôt a été évaluée dans les deux directions (1 et 2) en utilisant la loi de sin2. Avec une
longueur d’onde du Cr, nous avons travaillé sur la famille de plans {220} avec 17 différents
. Le module d’Young utilisé est de 424 GPa, et le coefficient de Poisson est de 0,2.
79
Chapitre III : étude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
__________________________________________________________________________________________
Avant le chargement extérieur, les mesures en DRX ont été effectuées sur le dépôt de
TiN. Les résultats montrent que l’état de contraintes internes est isotrope dans le plan de
l’éprouvette et de forte compression. Le profil type d’une courbe de traction du substrat en
acier seul est montré dans la figure III-13.
80
Chapitre III : étude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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Figure III-14 : Evolution de contraintes effectives vs. des déformation effectives uniaxiales
t du dépôt de TiN avec le substrat sous chargement uniaxial de traction
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Chapitre III : étude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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La plasticité du dépôt de TiN est visible sur les résultats bruts (Fig. III-11) et sur la
courbe recalculée (Fig. III-14). Pour confirmer cette hypothèse, des observations au
microscope électronique en balayage (MEB) ont été effectuées avant et après les essais de
traction. On n’observe aucune fissure visible à cette échelle et on pense donc que la dérive de
la linéarité du dépôt n’est pas due à la fissuration du dépôt. Certains auteurs ont déjà observé
de la plasticité à l’échelle microscopique (au MET) des dépôts de nitrure comme TiN [38,39]
ou TiCN [40]. Pour connaître la cause et le mécanisme de la déformation plastique
macroscopique du dépôt céramique, des études plus complètes et plus poussées seront
nécessaires.
Figure III-15 : microstructure observée au MEB du dépôt de TiN avant et après la traction
uniaxiale sous un goniomètre
82
Chapitre III : étude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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Pour des couches minces polycristallines avec une structure colonnaire sur un substrat
monocristallin, l’anisotropie de l’énergie de surface et d’interface peut fournir de l’énergie
supplémentaire pour le grossissement anormal des grains. Ceci est particulièrement vrai dans
le cas où la taille des grains dans le plan de l’échantillon est supérieure à l’épaisseur de la
couche. L’effet du grossissement anormal dû à l’énergie de surface (surface energy driven
secondary growth) a été observé dans les couches minces en Au [44], en alliage d’Al [45-46],
en Si [47-48] et en Ge [49]. Comme l’énergie de déformation, l’énergie de surface est
également anisotrope, c’est à dire en relation avec l’orientation cristallographique. Au point
de vue de la minimisation de l’énergie de surface, des grains avec les plans {111} parallèles à
la surface des couches devraient être favorisés lors d’un grossissement anormal dans une
83
Chapitre III : étude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
__________________________________________________________________________________________
structure cubique à face centrée (CFC) (Au ou alliage d’Al par exemple) [52] ou une structure
cubique compacte (Si ou Ge par exemple) [53].
- la déformation de croissance qui est une déformation intrinsèque due à la présence des
défauts ;
- la déformation d’épitaxie générée par la différence de paramètres de mailles entre la
couche et le substrat ;
- la déformation thermique qui est générée par la différence de coefficient de dilatation
thermique entre la couche et le substrat lors du refroidissement.
Dans le cas d’une couche mince polycristalline, les déformations et les contraintes
internes sont essentiellement dues aux effets thermiques. L’énergie de déformation est donc
d’origine thermique. Dans nos précédentes études [54, 55], nous avons évalué la densité
d’énergie de déformation d’origine thermique pour différentes orientations cristallographiques
du système CFC. Nous constatons que dans une couche plastifiée, les 4 familles de plans qui
présentent la densité la plus faible d’énergie de déformation sont {110}, {100}, {511} et
{211}. Les grains proches de ces 4 orientations seront plus favorables à un grossissement
anormal pour des couches revenues avec leur substrat.
Dans le présent travail, des couches d’Ag et de Cu avec ou sans substrat seront
utilisées pour étudier le grossissement anormal des grains dû au revenu sous vide avec
l’analyse de la texture par DRX et l’observation au MET (microscope électronique en
transmission). Le but de l’étude est de clarifier le rôle de l’énergie de surface par rapport à
celle de déformation sur le grossissement anormal des grains dans le cas d’une structure CFC
car l’effet des contraintes internes et de l’énergie de déformation associée ne suffit pas pour
expliquer le mécanisme de grossissement anormal des grains dans les couches minces
étudiées.
Des couches minces en Cu pur et Ag pur ont été déposées par le procédé magnétron
(d. c. magnetron sputtering) à basse température (environ 50°C) sur des wafers en Si
84
Chapitre III : étude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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Les contraintes internes dans la couche d’Ag et de Cu que l’on utilise dans notre étude
avant le revenu, sont isotropes (1=2) dans le plan de l’échantillon et de l’ordre de –50 20
MPa [56]. Après le revenu, les contraintes sont presque nulles dans les couches sans
substrat ; tandis qu’elles ont légèrement augmenté dans les couches d’Ag et de Cu avec le
substrat (-70 20 MPa).
Les microstructures des couches obtenues avec le procédé de dépôt magnétron ont été
observées au MET. La figure III-16 montre la microstructure de la couche de Cu et le cliché
de diffraction correspondant. La taille moyenne des grains est de l’ordre de 200 nm. La
microstructure est assez homogène et l’effet d’orientation n’est pas très visible à cette échelle.
La microstructure de la couche d’Ag est assez similaire à celle de la couche de Cu.
Les figures de pôles de la couche d’Ag sans revenu sont montrées dans la figure III-
17. On observe une texture symétrique au normal des couches selon des figures de pôles en
3D. La texture fibre est mélangé en {111} et {100}. Le même type de texture est également
observé dans les couches minces de Cu. Des explications qualitatives ont été proposées par
Lee [57-58] pour décrire le développement de la texture.
85
Chapitre III : étude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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Figure III-17 : Figures de pôles en 3D (en haut) et 1D (en bas) des familles de plans {111} (à
gauche), {200} (au milieu) et {220}{à droite)
Dans la suite de l’étude, puisque la texture est symétrique au normal des couches, on
se contentera de suivre l’évolution des intensités des différentes raies avec des diagrammes de
diffraction /2 pour 3 types d’échantillons : couches minces d’Ag et Cu avec leur substrat,
couches minces d’Ag et Cu avec leur substrat et revenu, couches minces d’Ag et Cu sans
substrat et revenu.
86
Chapitre III : étude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
__________________________________________________________________________________________
Les évolutions des intensités relatives (I {hkl}/I {111}) des différentes familles de plans
sont données dans le tableau III-4. En comparant à des intensités juste après la déposition, on
observe un renforcement notables des pôles {200} et {220} après un revenu pour des
échantillons de Cu et d’Ag avec substrat. Par contre, les couches revenues sans substrat ont
des pôles {111} légèrement renforcées car les intensités de pôles {200} et {220} sont
diminuées par rapport aux échantillons sans revenu.
Couches minces Ag Cu
Plans {hkl} parallèle à la
(111) (200) (220) (311) (222) (111) (200) (220)
surface des échantillons
Après déposition 100 29,93 9,00 17,227 9,12 100 18,97 4,59
avec substrat Si
100 37,72 14,85 26,58 8,24 100 65,88 28,08
après revenu
Sans substrat Si
100 21,96 8,53 16,12 9,42 100 16,06 4,20
après revenu
Tableau III-4 : Variation des intensités relatives (I {hkl}/I {111} x 100) des différentes raies
87
Chapitre III : étude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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Avec la méthode des atomes enfoncés (enbedded-atom method), les différents auteurs
ont évalués l’énergie de surface des orientations de faibles indices pour Ni, Pb et Ag [52, 59].
Les valeurs obtenues sont regroupées dans le tableau III-5. On peut observer que les énergies
de surface sont anisotropes et que la direction {111} présente la valeur minimum en énergie
de surface. On n’a pas trouvé les valeurs exactes pour le Cu mais on peut raisonnablement
imaginer qu’il y ait une évolution similaire en fonction des orientations car le Cu a aussi une
structure CFC. La direction {111} devrait être l’orientation privilégiée pour le grossissement
anormal des couches minces CFC.
Pour la couche sans substrat revenue, puisque qu’il n’y a plus d’interface avec le
substrat, l’effet de l’énergie de surface devrait être prédominant sur le grossissement anormal
et sur la texture obtenue en final. Dans notre cas d’études, les pôles {111} des couches de Cu
et Ag sans substrat ont bien été renforcées après un revenu.
Par contre, pour les couches d’Ag et Cu avec substrat, l’effet d’énergie de surface ne
peut plus expliquer l’évolution de la texture (renforcement des pôles {100} et {110}) et le
grossissement anormal des grains dans la direction {110}. Avec la présence du substrat,
l’effet thermique n’est plus négligeable pendant et après le revenu à 300 °C. En effet, les
contraintes thermiques estimées sont de l’ordre de 670 MPa pour le Cu et de 515 MPa pour le
Ag si l’on utilise la formule ci-dessous :
E dépôt
therm dépôt
Si Trevenu Tdep (III-10)
1 dépôt
avec ECu = 130 GPa, Cu = 0,32, EAg = 83 GPa,, Ag = 0,354, Cu = 17 x 10-6 /°C, Ag = 19,1 x
10-6 /°C, Si = 3 x 10-6 /°C et Tdep. 50 °C [60]. Sachant que le calcul est assez grossier car on
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Chapitre III : étude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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n’a pas tenu compte de l’anisotropie élastique et les constantes d’élasticité utilisées sont celles
à l’ambiante.
Le dépôt ne peut pas supporter tant de contraintes internes et par conséquent, il devrait
se déformer plastiquement pour relaxer les contraintes internes générées. Dans les couches
déformées, les familles de plans où la densité de l’énergie de déformation est moindre sont
respectivement {110}, {100}, {511}, {411} et {211} [56]. Ce qui peut expliquer les résultats
expérimentaux de l’évolution de la texture et le grossissement des couches d’Ag et Cu
revenues avec le substrat pour les familles de plans {110} et {100}. Les 3 autres familles de
plans ne sont pas bien visibles en diffraction à cause des grands indices.
Les renforcements des pôles {110} et {100} pour la couche de Cu revenue avec le
substrat sont plus importants que pour la couche d’Ag (tableau III-4) et le grossissement
anormal est surtout observé dans la couche de Cu revenue avec substrat. Cela peut être
expliqué par la différence en terme d’intensité d’énergie de déformation entre les deux
matériaux [56]. Pour la même famille de plans cristallins, l’intensité d’énergie de déformation
de Cu est pratiquement 1,5 fois plus importante que celle d’Ag. Pour un même volume de
grains grossis orientés {100} ou {110}, c’est le Cu qui libère le plus d’énergie de
déformation, ainsi il y aura plus d’évolution au niveau de la texture et du grossissement
anormal pour Cu que pour Ag.
Dans ce chapitre, nous avons montré des exemples d’études des matériaux à gradient
de propriétés (revêtements de Cu, dépôt CVD de TiN ou dépôt PVD de Cu et d’Ag) par la
technique de diffraction des rayons X pour caractériser les propriétés mécaniques (modules
d’élasticité, limite d’élasticité, contraintes internes) en relation avec l’évolution de la
microstructure.
89
Chapitre III : étude de l’état microstructural et mécanique des matériaux revêtus par DRX
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thèse de doctorat, Xi’an Jiaotong University n°TG113.1 (mai 2002)
91
Dans nos précédentes études, nous avons démontré que l’analyse de l’élargissement
des raies de DRX est tout à fait fiable pour suivre l’évolution de la microstructure dans le cas
des alliages Al-Mg laminés [7], du Cuivre déformé en compression statique et dynamique [8],
d’un acier eutectoïde déformé en traction et en fatigue oligo-cyclique [9]. La méthode peut
également être appliquée pour caractériser les propriétés mécaniques des aciers au carbone
(35CD4 et acier à 9% de Ni) telles que la dureté, la limite d’élasticité et le taux d’écrouissage
équivalent [10].
92
L’alliage 7475 (5,6% Zn – 1,6% Cu – 2,2% Mn) a été traité T4 (mise en solution +
vieillissement) et renforcé par l’effet de précipitation.
Pour l’alliage 5083 (4,5% Mg – 0,55% Mn – 0,4% Fe), après un traitement de mise en
solution, la microstructure est une solution solide monophasée. Les atomes de Mg, Mn et Fe
se trouvent en position de substitution des atomes d’Al.
93
Les analyses de l’élargissement des raies de diffraction ont été réalisées sur un
goniomètre de 4-cercles « Seifert-TS » équipé d’un détecteur à localisation linéaire à gaz. Les
raies de diffraction {311} pour l’alliage 7475 et {111}/{222} pour l’alliage 5083 ont été
enregistrées avec une anticathode de Cr (longueur d’onde K = 0,229n m). La surface étudiée
a été polie électrolytiquement jusqu’à 0,1 mm pour supprimer les effets éventuels de surface
(la profondeur de pénétration du faisceau est d’environ 15m). Le temps de comptage est
réglé pour que la hauteur nette de chaque raie soit supérieur à 10000 coups. Les raies
enregistrées sont ensuite analysées avec une fonction pseudo-Voigt. Un échantillon recuit en
Al pur a été utilisé pour tenir compte de l’élargissement instrumental (mécanique et optique)
[11].
Dans la présente étude, seule la largeur intégrale (L.I.) séparée des effets
instrumentaux a été utilisée pour déterminer/calculer le taux de déformation plastique.
Dans la figure IV-1, l’évolution des L.I. des raies {311} en fonction de déformation
plastique (p dans le cas de traction et p/2 dans le cas de fatigue oligo-cyclique) est
présentée pour des éprouvettes sollicitées en alliage 7475. On constate que les deux modes de
déformation se situent dans une zone relativement étroite. Par contre les L.I. en fonction de la
contrainte appliquée (p dans le cas de traction et p/2 dans le cas de fatigue oligo-cyclique)
présentent deux évolutions bien distinctes pour ces deux types de sollicitations (Figure IV-2).
Les mêmes tendances d’évolution sont également trouvées pour les familles des plans
{222} de l’alliage 5083. C’est à dire que les L.I. ont une évolution plus ou moins unique en
94
fonction de la déformation (Figure IV-3) tandis qu’elles sont différentes en fonction des
contraintes appliquées (Figure IV-4).
Dans ces deux cas bien précis, il semble que la microstructure soit contrôlée plus ou
moins par la quantité de déformation plastique ; cela signifie que l’alliage étudié est plus
sensible à la déformation plastique qu’à la contrainte appliquée, et que la contrainte interne
microscopique est liée surtout à la déformation. L’existence d’une évolution unique entre les
largeurs de raies (contraintes internes microscopique) et le taux de déformation plastique des
échantillons déformés par différents modes a été observée par les autres auteurs. Prevey et al.
[12] a montré une évolution entre les largeurs de raies et le taux de déformation plastique de 4
alliages base Nickel (Inconel 600, 690, 718 et Rene 95) déformés par différents modes
(traction, compression, usinage + traction, grenaillage + traction).
2,5 2,5
largeur intégrale (deg.)
2 2
1,5 1,5
1
1
monotone monotone
0,5
0,5 cyclique cyclique
0
0 250 300 350 400 450 500 550
0,01 0,1 1 10 100
contrainte appliquée (MPa)
déformation plastique (%)
Fig.IV-1: Evolution des LI{311} vs p ou p/2 Fig.IV-2: Evolution des LI{222} vs p ou p/2
des éprouvettes sollicitéess en 7475 des éprouvettes sollicitées en 7475
2,5 2,5
largeur intégrale (deg.)
2 2
1,5 1,5
1 1 monotone
monotone
0,5 cyclique 0,5 cyclique
0 0
0,01 0,1 1 10 100 100 150 200 250 300 350 400
déformation plastique (%) contrainte appliquée (MPa)
Fig.IV-3: Evolution des LI{311} vs p ou p/2 Fig.IV-4: Evolution des LI{222} vs p ou p/2
des éprouvettes sollicitées en 5083 des éprouvettes sollicitées en 5083
95
Des observations directes de la microstructure sur les éprouvettes déformées ont été
réalisées au MET afin de suivre l’évolution de la microstructure. Les microstructures des
échantillons en alliage 7475 sont présentées dans la figure IV-5 [13]. Nous constatons que :
Les microstructures des échantillons en alliage 5083 déformés sont présentées dans la
figure IV-6 [14]. Nous pouvons remarquer que :
96
97
IV.1.2) Estimation du taux de déformation d’un alliage base Nickel Inconel 600
Un alliage base nickel Inconel 600 a été utilisé dans cette étude. La composition
chimique de l’alliage est de 15,36 %Cr- 9,98 %Fe-0,4 %Mn-0,17 %Si-0,05 %C-0,034 %C.
L’alliage a été traité 2 minutes à 980 °C (mise en solution) puis refroidi à l’air avant la
98
déformation plastique. 3 séries d’éprouvettes ont été préparées pour couvrir une zone de
plasticité plus importante que les deux alliages d’aluminium étudiés au paravent :
Les raies de la famille {311} ont été enregistrées avec un détecteur à localisation
linéaire à gaz sur un goniomètre 3-cercles « Micro-CGR » sous un rayonnement de Mn
(longueur d’onde K = 0,21 nm). La surface étudiée a été polie électrolytiquement jusqu’à
0,1 mm pour supprimer les effets de surface car la profondeur de la pénétration du faisceau est
de l’ordre de 6 m. Le temps de comptage est réglé pour que la hauteur nette de chaque raie
soit supérieur à 10000 coups. La largeur intégrale présentée par la suite est la moyenne des
largeurs obtenue en variant l’angle de +37° à –37° [15].
Les évolutions de la largeur intégrale (LI) des raies {311} des différentes éprouvettes
déformées sont présentées dans la figure IV-7. On observe une relation empirique très
intéressante entre LI et le taux de déformation plastique qui est indépendante du mode de
déformation. L’évolution semble suivre une relation semi-logarithmique. Des évolutions
semi-logarithmiques de même type ont été également observées pour les aciers [9,16,17], et
pour d’autres alliages base Nickel [12]. On peut donc utiliser cette évolution comme une
« courbe maîtresse » de l’alliage étudié pour évaluer la quantité de déformation plastique à
partir des valeurs des largeurs de raies de DRX. Nous avons donc l’expression suivante pour
cet alliage:
99
3
Largeur intégrale {311} (deg.)
2,5
laminage à froid
1,5 traction monotone
fatigue oligo-cyclique
1
0 20 40 60 80 100 120 140 160
Figure IV-7 : Largeur intégrale des raies {311} en fonction du taux de déformation plastique
des échantillons en Inconel 600 déformés par laminage, traction et fatigue
(g) traction p=33% (h) fatigue p = 0,64% (i) fatigue p = 1,82%
Figure IV-8 : Evolution des microstructures des échantillons déformés en Inconel 600
100
Dans le cas de la traction monotone, la distribution des dislocations est assez aléatoire
à p = 5% (Figure IV-8e) ; la densité augmente en fonction du taux d’écrouisage et jusqu’à un
arrangement cellulaire (Figures IV-8f et IV-8g).
Sur les échantillons déformés par fatigue oligo-cyclique (Figure IV-8h et Figure IV-
8i), la distribution des dislocations est relativement homogène avec une faible amplitude de
déformation p = 0,64% (taux de déformation cumulée = 12,8%) et devient cellulaire avec
une amplitude de déformation plus importante p = 1,82% ce qui correspond à un taux de
déformation cumulée = 36,4%.
Avec les micrographies de MET, il semble que quelque soit le mode de déformation,
la distribution des dislocations est assez similaire pour un taux de déformation donné. Cela
justifie en partie l’existence de la relation empirique entre LI et le taux de déformation.
En tout cas, l’application industrielle et technique est intéressante et bien réelle avec
une calibration préalable [15]. Pour un alliage choisi, on peut estimer le taux de déformation
plastique équivalent de façon non-destructive en surface des pièces mécaniques finies par
l’analyse de l’élargissement de raies. Ainsi on aura la connaissance approximative de la
résistance et de la dureté de la zone analysée car le taux d’écrouissage est en étroite relation
avec la limite d’élasticité et la dureté d’un matériau. On peut également connaître le profil de
101
Dans ce paragraphe, trois exemples d’études par l’analyse de l’élargissement des raies
seront montrées :
IV.2.1) Suivi de la résistance à la corrosion sous contrainte d’un alliage Inconel 600
102
Les échantillons utilisés sont issus de tubes de générateurs à vapeur des réacteurs à eau
pressurisée. 6 différentes coulées présentant diverses microstructures et 2 traitements
thermiques ont été choisies pour notre étude : échantillons MA (Mill Annealed, 980°C 2 min.
+ trempe ) et échantillons TT (Thermally Treated, 715°C 12h).
Les tests de CSC ont été réalisés sur des éprouvettes de type RUB (Reverse U-bend)
avec différents environnements :
Les résultats de CSC en terme de durée de maintient jusqu’à l’apparition des fissures
sont présentés dans le tableau IV-1. Avec la même coulée, le traitement thermique a tendance
à augmenter la résistance à la CSC (coulée WD 281 et WD 329) ce qui pourrait être expliqué
par l’apparition des précipités aux joints de grains et par la diminution de l’écrouissage
superficiel après le traitement TT [22] ; par contre, entre les coulées, la résistance varie
énormément. La coulée WD 349 possède une résistance à la CSC assez marquée par rapport
103
aux autres coulées. Le traitement thermique TT fait apparaître des carbures aux joints et à
l’intérieur des grains tandis que le traitement de mise en solution MA présente une structure
plus homogène [20,21]. Le rôle des carbures (origine, distribution etc…) est largement étudié
par divers auteurs [18, 19, 21, 22]. Nous nous limitons juste à étudier de façon comparative la
résistance à la CSC des échantillons issus de la même composition chimique et ayant le même
type de microstructure. Dans ce cas bien précis, avec le traitement MA, la différence
essentielle réside dans le niveau de l’écrouissage superficiel.
Les profils de raies {111} et {222} ont été enregistrés avec un goniomètre 4-cercles
Seifert TS sous une anticathode de Fe (K = 0,194 nm). Pour chaque échantillon,
l’élargissement des raies est obtenu en extrême surface et en profondeur afin de déterminer la
profondeur affectée par l’élaboration et par le traitement thermique. Nous nous intéresserons
seulement au paramètre de largeur de raies qui est en relation directe avec l’évolution de
l’écrouissage des tubes issus de différentes coulées [21]. En surface des échantillons, le
niveau de contraintes résiduelles obtenu par la méthode de DRX évolue de –150 à –250 MPa
et ne nous permet pas d’établir de relation avec la microstructure des échantillons.
104
Les résultats d’essais montrés dans ce paragraphe sont issus d’un seul niveau de
chargement lors d’essais de CSC. Pour mieux expliquer le phénomène et le rôle de
l’écrouissage, le niveau de contrainte appliquée et le changement microstructural et chimique
devraient être étudiés simultanément.
Figure IV-9 : Evolution de largeur intégrale {222} superficielle avec la résistance à la CSC
105
Figure IV-10 : Evolution de largeur intégrale {222} du matériau de base avec la résistance à
la CSC
IV.2.2) Suivi de l’endommagement par traction et par fatigue d’un acier 20CDV5-08
L’acier 20CDV05-08 (0,2 %C-1,4 %Cr-0,8 %Mo-0,3 %V) est utilisé pour fabriquer
les pièces de turbines à vapeurs. Les échantillons en 20DCV05-08 sont traités thermiquement
(1h à 980 °C + trempe + 4h à 700 °C + 6H à 680 °C) pour obtenir un mélange de martensite et
de bainite. Les caractéristiques en traction monotone aux températures étudiées (25 °C et 550
°C) sont présentées dans le tableau IV-3.
Des essais de traction monotone interrompus ont été effectués sur des éprouvettes
cylindriques à 25°C et à 550°C. Le taux de déformation plastique p varie de 0,2% à 14%. Au
delà de 10% de déformation, le taux de déformation plastique a été évalué localement à cause
de la striction.
106
La diffraction des rayons X a été réalisée dans le centre de la zone utile de chaque
éprouvette sollicitée après avoir enlevé localement 100 m par la méthode électrolytique pour
éviter l’effet de surface. Les raies {220} ont été enregistrées avec une anticathode de Fe (K
= 0,194 nm). Les conditions expérimentales en DRX ont été optimisées afin de disposer des
données les plus précises possibles [11, 25]. Un acier extra-doux recuit a été utilisé comme
étalon pour séparer les effets instrumentaux et matériaux de l’élargissement de raies.
Dans la figure IV-11, les largeurs intégrales sont présentées en fonction du taux de
déformation plastique pour les éprouvettes de traction déformes à 20 °C ou à 550 °C après
avoir été déconvoluées de l’effet de l’élargissement instrumental. On observe une évolution
semi-logarithmique de la largeur vis à vis du taux de déformation jusqu’à environ 10% pour
chaque température d’essai. Cette relation a été déjà observée dans d’autres études [17]. En
107
Pour les éprouvettes déformées à 20 °C, la largeur augmente plus vite que celle des
éprouvettes déformées à 550 °C. Ce phénomène est surtout lié à la grande mobilité des
dislocations à haute température. L’élargissement due à la déformation plastique est donc
moins important à 550 °C qu’à 20 °C pour un taux donné [11].
Figure IV-11 : Evolution de la largeur intégrale des plans {220} sur des éprouvettes sollicitées
par traction monotone à 20°C et à 550°C
108
Figure IV-12: Variation de largeur relative ds/ds0 des plans {220} sur des éprouvettes
sollicitées par fatigue oligo-cyclique à 20°C et à 550°C
Figure IV-13: Variation de largeur (ds) des plans {220} sur des éprouvettes sollicitées par
fatigue oligo-cyclique à 20°C et à 550°C en fonction de l’amplitude totale de déformation
109
Le suivi de l’endommagement des matériaux peut être possible dans des cas bien
précis (cas de CSC d’un alliage Inconel 600, fatigue oligo-cyclique d’un acier 20CDV05-08)
et avec des études pour la calibration et l’étalonnage. Par contre, l’utilisation et l’application
concrète de cette méthode pour suivre l’endommagement demandera beaucoup plus d’études
poussées et des tests de faisabilité.
Les informations issues de l’élargissement des raies de DRX sont très riches et elles
donnent des clichés instantanés de l’état résiduel de la microstructure. Des études à l’échelle
microscopique devront être menées pour fournir plus de détails microstructuaux en relation
avec les caractéristiques mécaniques macroscopiques.
Les 3 alliages qui ont une évolution unique entre l’élargissement de raies et le taux de
déformation plastique dans ce chapitre sont de structure cubique à face centrée (CFC). Dans
les aciers, nous n’avons pas les mêmes genres de relations eentre la largeur des raies et le taux
de déformation [9, 10, 11]. Dans la structure cubique centrée (CC), c’est entre la largeur et la
contrainte qui existerait un lien privilégié. Une étude complète sur les liens éventuels entre le
mécanisme de déformation (système de glissement, type de dislocations etc…), les
arrangements des dislocations et l’endommagement sous différents modes de sollicitations de
différents matériaux (CFC, CC, Hexagonal etc…) sera très intéressante pour répondre aux
questions posées.
110
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111
Après une brève présentation du principe des méthodes d’analyse, de leurs domaines
d’application et des limites technologiques dans le chapitre I, nous avons montré des
exemples d’études sur des matériaux hétérogènes (chapitre II) , sur des matériaux revêtus
(chapitre III) et sur des alliages à vocation industrielle (chapitre IV).
Avec un alliage intermétallique duplex à base de TiAl, nous avons réussit pour la
première fois à déterminer expérimentalement, par des essais in-situ sous un goniomètre, les
constantes d’élasticité, le niveau de contraintes internes et la loi de comportement de chaque
phase en fonction des différentes microstructures duplexes. Les informations locales, directes
et précises obtenues par DRX servent à alimenter la modélisation micromécanique qui donne
des résultats cohérents avec les essais mécaniques macroscopiques.
Les analyses fines par DRX sur des échantillons « modèles » de composites à matrice
céramique (CMC) et sur des microcomposites de CMC permettent de quantifier l’état
mécanique hétérogène de chaque composant (renfort, interphase et matrice) et de confirmer
l’origine thermique des contraintes internes. Les résultats de modélisation en tenant compte
uniquement des aspects de dilatations thermiques présentent un bon accord avec ceux obtenus
par DRX.
Sur des revêtements épais de Cu obtenus par projections thermiques (APS, VPS, IPS
et HVOF), la méthode de DRX permet de déterminer les modules d’élasticité en liaison avec
des essais de traction in-situ et la distribution de contraintes macroscopiques dans l’épaisseur
du revêtement et dans le substrat de Nb. Les résultats obtenus ont permis de qualifier les
procédés de projection thermique et d’optimiser les propriétés mécaniques recherchées. Se
basant sur un modèle métallo-thermo-mecanique par éléments finis et sur des études
expérimentales, la modélisation numérique a réussit à prédire le champ thermique, la
solidification et les contraintes pour le procédé HVOF.
En développant une nouvelle méthode d’analyse qui tient compte de l’état bi-axial de
contraintes résiduelles sous sollicitation extérieure, nous avons pu déterminer, par un essai de
112
traction in-situ sous un goniomètre, la limite d’élasticité d’une couche de TiN sur son substrat
en acier. La nouvelle méthode tient compte des interactions entre la couche mince et son
substrat dans les domaines élasto-plastiques et plastiques, elle est simple à mettre en œuvre et
à utiliser.
L’ensemble des études montre que la méthode d’analyse des contraintes internes par
diffraction des rayons X est un outil puissant et fiable pour accéder quantitativement à l’état
microstructural et mécanique de matériaux cristallins ; elle est très sensible à toutes les
hétérogénéités et les anisotropies, à toutes les échelles. Par contre, les méthodes de
dépouillements et de traitements restent à perfectionner et à compléter. Dans nos travaux
futures, nous proposons les études suivantes :
Dans l’analyse des contraintes macroscopiques, un effort particulier sera donné pour
étendre la méthode d’analyse des matériaux mono-cristallins et multi-cristallins sur
des structures cristallines autres que des systèmes cubiques (hexagonal ou tétragonal
par exemple) afin d’accéder à des informations d’ordre mécanique du cristal ou aux
interactions des cristaux de structures non cubiques (dans le cadre d’un stage de DEA
113
Avec des couches minces ou des revêtements, une méthode spécifique en pseudo-
incidence rasante sera développée pour permettre de connaître le niveau de contraintes
internes macroscopiques dans des couches submicroniques ou le gradient de
contraintes dans des revêtements microniques dans le cadre de la thèse de doctorat de
J. Peng démarrée depuis sep. 2002. La méthode développée tiendra compte des effets
géométriques du faisceau et de l’échantillon, des traitements numériques spécifiques
seront proposés ;
Adaptation de la méthode d’analyse sur des structures encore plus fines et plus locales
est un souci majeur pour quantifier l’état mécanique et microstructurale des matériaux.
Une tentative sera effectuée pour l’analyse de la texture et des contraintes internes sur
des empilements des lignes microniques de Cu d’un circuit imprimé avec un faisceau
de 0,1 mm de diamètre dans le cadre d’un stage de DEA « mécanique et matériaux »
de R. Salapete de mars à juin 2003 en collaboration avec l’ALTIS. La technique
développée sera appliquée sur les autres cas d’études, notamment sur l’étude de
mécanisme de croissance des couches minces métalliques et les comportements
mécaniques à l’échelle submicronique ;
Des études comparatives avec des méthodes de mesures directes (avec micro-grille,
optique, EBSD, etc…) seront menées à fin de valider des résultats « indirects »
obtenus par DRX dans le cadre d’un GDR 2519 « Mesures de champs et identification
en mécanique des solides » animé par Michel Grédiac de l’Université Clément-
Férrand et dans le cadre du projet de fédération des laboratoires en Ile de
France démarrés depuis janvier 2003 ;
Un des problèmes posés dans l’interprétation des résultats de DRX est le rôle de la
composante 33 surtout dans le cas des hétérogénéités importantes (matériau biphasé,
par exemple). La connaissance des paramètres de maille sans contraintes est toujours
difficile. Des réflexions devraient être menées pour quantifier l’influence de la
composante 33 sur des comportements locaux et l’état microsctructural local. Une
étude volumique par la diffraction des neutrons, appuyée par une modélisation
114
micromécanique, pourrait être utilisée pour dégager cet effet de triaxialité dans le
cadre de collaboration avec Northwest Polytechnic University de Chine
Pour mieux quantifier l’élargissement des raies de DRX, des modèles à l’échelle
microscopique (à l’échelle du réseau cristallin) devrait être proposées pour tenir
compte la genèse, les mouvements, les interaction et les arrangements des différents
défauts cristallins et pour séparer les contributions de différents effets associés à une
raie de DRX et pour quantifier l’élargissement des raies de DRX en collaboration avec
le LPMM de l’ENSAM Metz et le LPMTP de l’Université Paris XIII
En plus des travaux originaux sur la méthodologie d’analyse en DRX, des extensions
et des applications des méthodes déjà développées sur de nouveaux matériaux seront
effectuées afin de fournir des outils pertinents et précis d’analyse de l’état mécanique et
microstructural :
influence des contraintes internes sur les propriétés mécaniques globales et locales des
composites à matrice Titane renforcées par TiC dans le cadre de thèse de Mao X en
collaboration avec Northwest Polytechnic University de China ;
115
116
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9- Ma S., Xu K. and Ji V.
Diagnostics of TiN coatings process in pulsed D.C. plasma enhanced chemical vapor
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Synthèse d’un depot CNx polycristallin par l’ablation laser dans l’atmosphère d’azote en post-
décharge
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Caractérisation chimique et influence de l’aspect multiéchelle de la rugosité obtenue par
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Influence of Nb-ion implantation upon high temperature oxidation behaviour of gamma-TiAl
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Mechanical issues of SRF niobium cavities stiffened by thermal sprayed coating
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C20- Wei B.C., Huang Z., Zhang Y.G., Chen C.Q. and Ji V.
Effect of Li content on aging responses and mechanical properties of an Al-Mg-Si alloy
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Contraintes résiduelles dans les couches d'alumine développées par oxydation à haute
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Colloque nationale sur les Contraintes Résiduelles dans les procédés d'élaboration des
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C25- Messaoudi K., Huntz A.M., Lesage B., Haut C., Lebrun J.L. and Ji V.
Residual stresses in the alumina scale developed on some FeCrAl alloys by high temperature
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Proceedings of 2nd inter. conf. on corrosion-deformation interactions, Institute of materials
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Rôle des paramètres mécaniques et métallurgiques sur la résistance à l'écaillage des aciers à
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