Chap 2
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Chap 2
Chapitre II :
Ciments ordinaires et composés, Fabrication, propriétés, normes et
emplois
II.1. Introduction :
Le ciment, matériau à la fois ancien et très largement utilisé, à l'image d'un produit
banal et simple. Pourtant, derrière cette apparente banalité, se trouve un matériau três
complexe, imparfaitement connu aussi bien du point de vue des reactions physico-
chimiques à hautes températures qui se produisent lors de la fusion des matières
premières au niveau du four, que lors des réactions d'hydratation pendant la prise ou
plus tard lorsque le matériau acquiert des propriétés de résistances mécaniques énormes
(de 30 à 50 MPa 28 jours après l'hydratation).
On peut rencontrer aussi d'autres oxydes dans le clinker à ciment portland : oxyde
magnisum MgO, oxydes alcalins K2O et Na2O abaissent la quantité de ciment
MgO : entraine l'apparition de fissures dans le mortier ou le béton déjà durcis cela
explique le fait que la teneur en oxyde de magnisum d'un CP ne doit pas dépasser 5 %.
La présence d'oxydes alcalins en quantités supérieur à 1% dans un ciment peut entrainer
la destruction d'un béton durcis avec un tel ciment.
Les oxydes qui sont indiqués plus haut ne se trouvent à l'état libre dans le clinker, mais
au cours de la cuisson quatre minéraux se formant dans le ciment P et ont la teneur
suivante en %
Silicate tricalcique ou Alite : (3CaO.SiO2) ou (C3S)50-70%
Silicate bicalcique ou Bélite : (2 CaO. SiO2) ou (C2S)10-30%
Aluminate tricalcique ou Ferite : (3 CaO. Al₂O3) ou (C3A) 2-15%
Alumino-ferrites tetracalciques ou Célite : (4 Ca0. Al0, FeO3) ou (C4AF) 5-15%
Lorsque le mélange d'origine est bien calculé est soiguasement préparé et cuit, le clinker
ne contenir l'oxyde de calcium CaO libre, parce que la chaux surfritée à la température
à peu près 1500°C, aussi que bien que la MgO, s'éteint très lentement en augmentant le
volume, ce qui provoque la fissuration du béton déjà durci.
D'après la composition minéralogique du clinker le ciment portland peut subdiviser en
en plusieurs espéses :
Ciment fortement alitique, contenant C3S plus de 60% ;
Ciment alitique, contenant C3S de 50% à 60% ;
Ciment bélitique, contenant C2S plus de 35% ;
Ciment aluminautique, contenant C3A plus de 12% ;
Ciment aluminoferrique, contenant -C3A moins de 2%
-C4AF plus de 18%.
Le clinker contient encore en faible quantité, sous forme de solution solide ou pris dans
des combinaison complexes, des alcalis (NagO, KO) de la magnésie (MgO), diverses
traces de métaux. La teneur en alcalis et magnésie doit rester faible, car ces matières
peuvent influencer favorablement la stabilité du ciment durci.
Le ciment portland est composé clinker molu auquel on ajoute une quantité de gypse,
destiné à régulariser la prise. Pour modifier les propriétés du ciment, on ajoute les
autres constituants associes au clinker grace à leurs caractéristiques chimiques ou
physiques.
Les constituants les plus utilisés sont :
Calcaires ; Laitier granulé de haut formeau ; Cendres volantes (V ou W) ; Shistes
calcinés ; Fumé de silice ; et Fillers.
C’est la quantité d’eau nécessaire pour l’obtention d’une pâte normale. Elle varie de 24
à 28% (rapporté à la masse du ciment). Cette quantité d’eau dépend de plusieurs
facteurs :
La composition minéralogique.
La finesse de mouture.
La présence d’additions etc
Dès que le ciment anhydre a été mélangé avec de l’eau, l’hydratation commence et les
propriétés de la pâte ainsi obtenue sont évolutives dans le temps. Tant que cette
hydratation n’est pas trop avancée la pâte reste plus ou moins malléable, ce qui permet
de lui faire épouser par moulage la forme désirée.
Mais au bout d’un certain temps, les cristaux d’hydrates prenant de plus en plus
d’importance, le mélange a changé de viscosité et se raidit, on dit qu’il se fait priser. Le
début de prise correspond au moment où l'on observe une augmentation de la viscosité,
ou raidissement de la pâte, ce qui, dans la pratique, se mesure au moyen de l'aiguille
normalisée (appareil de Vicat).
la nature du ciment,
la finesse de mouture du ciment; plus son broyage a été poussé, plus le temps
de prise est court,
la température; alors qu'à zéro degré la prise est stoppée, plus la température
ambiante est élevée plus la prise est rapide, pour un ciment donné le début de
prise sera de 18 heures à 2 ºC, de 5 heures à 10 ºC, de 3h 30 à 20 ºC
la présence de matières organiques dans l'eau ou dans l'un des autres
constituants du béton qui ralenti la prise,
l'excès d'eau de gâchage qui a, entre autres inconvénients, une action
retardatrice sur la prise.
Il est à noter que pratiquement tous les ciments ont des temps de prise dont l'ordre de
grandeur étant de 2 h 30 à 3 h pour la majorité des ciments.
En gâchant le ciment avec l'eau, on obtint une pâte dans laquelle l'eau entour chaque
grain de ciment en formant un réseau capillaire. Les composés anhydres du ciment sont
alors attaqués en surface par l'eau pour produire des composés hydratés. Dans le cas
des silicates de calcium C3S et C2S, la chaux hydratée se dissout et il se dépose des
cristaux de Ca(OH)2 en plaquettes hexagones alors que les silicates de calcium hydraté
formant un gel composé de fines aiguilles à la surface du ciment. Ces aiguilles se
développent en dimension et en nombre tout en réduisant les interstices capillaires entre
les grains. Quand les aiguilles entre les grains de ciment se rapprochent, la pâte devient
plus raide. Cette rigidité est au début et peut encore être facilement détruite
mécaniquement C'est le début de prise.
Après quelques heures, les interstices capillaires sont partiellement comblés par le gel.
La pâte de ciment acquiert une certaine résistance. C'est le durcissement qui commence.
La résistance continue à croitre à mesure que le gel devient plus compact, d'une part
parce qu'il y a un accroissement de la cohésion entre les aiguilles et accroissement du
feutrage des aiguilles, d'autres part, parce qu'il se formerait des joints de soudure entre
les aiguilles de tobermolite des divers grains de ciment.
Dans les pâtes de ciment durcies, il reste de ce fait toujours des grains de ciment non
hydratés. L'hydratation des grains de ciment continu non seulement des mois, mais des
année's durant, pour autant que le gel soit entouré d'eau, car le gel de tobermolite ne
peut se former qu'en présence d'eau.
3CaO.AL2O3+6H2O= 3CaO.AL2O3.6H2O
4CaO.AL2O3. Fe2O3+mH2O=3CaO.AL2O3.6H2O+3CaO..Fe2O3+nH2O
Gypse
Hydrosulfo-aluminate calcique
Ciment portland
Elle est caractérisée par la surface spécifique des grains de ciment, exprimée en (cm2/g).
Dans les cas courants, elle est de l'ordre de 3000 à 3500 cm2/g. Plus la finesse de
mouture est grande, plus la vitesse des réactions d'hydratation est élevée et plus ces
résistances mécaniques à un âge jeune sont grandes, par contre plus le retrait est
important. En outre, la finesse de mouture influence la plasticité et la cohésion de la
pâte de ciment à l'état frais, ainsi que son pouvoir de rétention d'eau et la ressuée.
L'appareil utilisé pour déterminer la finesse de mouture de ciment est appelé «
Perméabilimètre de Blaine ».
Pour mieux comprendre les propriétés des ciments portland, il est intéressant d’étudier
comment réagit en présence d’eau chacun des constituants anhydres du ciment pris
isolément.
Vitesse
élevée moyenne élevée faible
d’hydratation
élevée élevée
Résistance atteinte à court Atteinte à long faible très faible
terme terme
Chaleur
d’hydratation 420
500 Joule/g 250 Joule/g 1340 Joule/g
(hydratation Joule/g
complète)
Prise très
rapide
Fait prise et Pour
Réagit
Prise durcit régulariser la
rapidement lentement prise, il faut
ajouter du
gypse
II.4.4.7. Le retrait
La pâte de ciment se rétracte dans l'air sec (alors qu'au contraire elle gonfle dans l'eau),
ce phénomène se Pour suivant dans le temps et ceci pendant des durées d'autant plus
longues que les pièces sont massives. C'est le retrait qui est cause des fissures que l'on
observe dans des pièces en béton. En fait il existe plusieurs types de retrait :
Le durcissement d'un silicate bicalsique C2S a un autre aspet, pendant la période initiale
du durcissement (avant 28 j) C2S aquiert une résistance insignifiante qui représente
environ 15% de la résistance de C3S, mais pendant la période suivante le silicate
bicalcique commence à se consolider rapidement et, à un certain moment, il atteint et
peut méme dépasser la résistance du C3S. Cela s'explique par le fait que le silicate
tricalcique s'hydrate plus vite que le silicate bicalcique. Après 28j l'hydratation du C 3S
est presque terminée tandis que l'hydratation du C 2S commence à se développer
intensivement à ce moment. C'est pourquoi lorsqu'on a besoin d'obtenir un béton de
haut résistance en un court terme on utilise un ciment à haut teneur en silicate tricalcique
appélé ciment allitique; au contraire, si l'on a besoin d'une résistance importante dans
la période qui suivera (par exemple pour les construction hydraulique), on peut utiliser
le ciment belitique.
L'aluminate tricalcique C3A est lui- même peu résistant, cependant sa présence accélére
sensiblement le début de durcissement du ciment. Cette propriété du C3A est utilisée
pour obtenir le ciment portland rapide. Suivant la composition minéralogique il se
distingue par sa haute teneur en C3A et C3S (environ 60 à 70%. y comprisjusqu'à 10%
de C3A),
formant une masse liquide. SiO2 et CaO restant réagissent pour donner le silicate bi-
calcique dont une partie se transforme en silicate tricalcique dans la mesure où il reste
encore du CaO non combiné.
II.6.1. Fabrication par vole humide
Cette voie est utilisée depuis longtemps. C'est le procédé le plus ancien, le plus simple
mais qui demande le plus d'énergie.
Dans ce procédé, le calcaire et l'argile sont mélangés et broyés finement avec l'eau de
façon, à constituer une pâte assez liquide (28 à 42% d'eau). On brasse énergiquement
cette pâte dans de grands bassins de 8 à 10 m de diamètre, dans lesquels tourne un
manège de herses.
La pâte est ensuite stockée dans de grands bassins de plusieurs milliers de mètres cubes,
où elle est continuellement malaxée et donc homogénéisée. Ce mélange est appelé le
cru. Des analyses chimiques permettent de contrôler la composition de cette pâte, et
d'apporter les corrections nécessaires avant sa cuisson.
La pâte est ensuite envoyée à l'entrée d'un four tournant, chauffé à son extrémité par
une flame intérieure. Un four rotatif légèrement incliné et constitué d'un cylindre d'acier
dont la longueur peut atteindre 200 mètres. On distingue à l'intérieure du four plusieurs
zones, dont les 3 zones principales sont :
Zone de séchage.
Zone de décarbonatation.
Zone de clinkerisation.
Les parois de la partie supérieure du four (zone de séchage environ 20% de la longueur
du four) sont garnies de chaînes marines afin d'augmenter les échanges caloriques entre
la pâte et les parties chaudes du four.
Le clinker à la sortie du four, passe dans des refroidisseurs (trempe du clinker) dont il
existe plusieurs types (refroidisseur à grille, à ballonnets). La vitesse de trempe a une
influence sur les propriétés du clinker (phase vitreuse).
De toutes façons, quelque soit la méthode de fabrication, à la sortie du four, on a un
même clinker qui est encore chaud d’environ 600-1200 °C. Il faut broyer celui-ci très
finement et très régulièrement avec environ 5% de gypse CaSO4 afin de régulariser la
prise.
Le broyage est une opération délicate et coûteuse, non seulement parce que le clinker
est un matériau dur, mais aussi parce que même les meilleurs broyeurs ont des
rendements énergétiques déplorables.
Les broyeurs à boulets sont de grands cylindres disposés presque horizontalement,
remplis à moitié de boulets d'acier et que l'on fait tourner rapidement autour de leur axe
(20t/mn) et le ciment atteint une température élevée (160°C), ce qui nécessite l'arrosage
Les gaz réchauffent la poudre crue qui circule dans les cyclones en sens inverse, par
gravité. La poudre s'échauffe ainsi, jusqu'à 800 °C environ et perd donc son gaz
carbonique (CO2) et son eau. La poudre pénètre ensuite dans un four rotatif analogue à
celui utilisé dans la voie humide, mais beaucoup plus court.
La méthode de fabrication par voie sèche pose aux fabricants d'importants problèmes
techniques :
1. La ségrégation possible entre argile et calcaire dans les préchauffeurs. En effet,
le système utilisé semble être néfaste et en fait, est utilisé ailleurs, pour trier des
particules. Dans le cas de la fabrication des ciments, il n'en est rien. La poudre
reste homogène et ceci peut s'expliquer par le fait que l'argile et le calcaire ont
la même densité (2,70 g/cm3). De plus, le matériel a été conçu dans cet esprit et
toutes les précautions ont été prises.
2. Le problème des poussières. Ce problème est rendu d'autant plus aigu, que les
pouvoirs publics, très sensibilisés par les problèmes de nuisance, imposent des
conditions draconiennes. Ceci oblige les fabricants à installer des
dépoussiéreurs, ce qui augmente considérablement les investissements de la
cimenterie. Les dépoussiéreurs sont constitués de grilles de fils métalliques
portés à haute tension et sur lesquels viennent se fixer des grains de poussière
ionisée. Ces grains de poussière s'agglomèrent et sous l'action de vibreurs qui
En plus des ciments courants cités précédemment, il existe des ciments courants à
caractéristiques complémentaires comme le cas des ciments résistant aux (CRS),
ciments pour travaux à la mer, ciments pour travaux au contact d'eaux très pures.....
La proportion (en masse) des différents constituants est indiquée dans le tableau 1
Tableau 1 : Désignation des différents types de ciment en fonction de leur
composition
Les classes R, rapides, présentent aux jeunes Ages des caractéristiques mécaniques plus
élevées [1].
Tableau 2 : Spécification et valeurs garanties en fonction de la classe
II.8.2. Ciment pour travaux en eau à haute teneur en sulfates (caractéristique ES)
Les ciments destinés aux travaux en eau à haute teneur en sulfates, c’est-à-dire dans le
cas de solutions pour lesquelles la concentration en ions SO-4 est ≥ 1500mg/1. Doivent
respecter les teneurs en en SO3, MgO et insolubles spécifiées dans la norme NF P 15-
319[1].
Ce type de ciment est caractérisé par ses faibles proportions de C 3A et de C4AF, ce qui
signifie une quantité élevée de silicates dans le mélange, ce qui donne au béton une
résistance à la compression élevée à moyen et à long termes, mais une faible résistance
initiale due à la grande proportion de C2S qui forme la majeure partie des silicates. La
chaleur développée par les ciments résistants aux sulfates n'est pas beaucoup plus
élevée que celle des ciments à faible chaleur d'hydratation.
En ce qui concerne les autres caractéristiques, ce ciment est identique au ciment
Portland ordinaire [8].
II.8.3. Ciment de laitier à la chaux: CLX (NFP 15-306)
Ce ciment est un mélange de chaux hydrauliques et de laitier granulé de haut fourneau.
II.8.4. Ciment à maçonner: CM (NF P 15-307)
Ce ciment contient les mêmes éléments actifs que le CPA mais ses résistances sont
moins élevées.
II.8.5. Ciment naturel : CN (NF P 15-308)
Ce ciment résulte de la mouture de roches clinkérisées, obtenues par la cuisson de
calcaires mameux de composition très régulière et voisine de celle des mélanges d'argile
et de calcaire servant à la fabrication du ciment Portland artificiel.
II.8.6. Ciment prompt naturel : CNP (NF P 15-314)
Le ciment prompt naturel, à prise et durcissement rapides, résulte de la cuisson à
température modéré d'un calcaire argileux de composition régulière, extrait de bancs
homogènes, suivi d'un broyage fin.
II.8.8. Ciment alumineux fondu : CA (NFP 15-315)
Le ciment alumineux fondu est un liant hydraulique qui résulte de la mouture, après
cuisson jusqu'à fusion, d'un mélange composé principalement d'alumine, de chaux,
d'oxydes de fer et de silice, dans des proportions telles que le ciment obtenu renferme
au moins 30 % de sa masse d'alumine. Il est réfractaire.
II.8.9. Ciment pour travaux à la mer : PM (NFP 15-317)
Ces ciments présentent des teneurs limitées en aluminate tricalcique qui leur permettent
de conférer au béton une résistance accrue à l'agression des ions sulfate en présence des
d'ions chlorure.