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t
THEME : L’APPORT DES MICROCREDITS ET L’EFFICACITE DES
TRES PETITES ENTREPRISES : CAS DE LA VILLE DE DOUALA
Sous la Supervision DE :
ANNEE ACADEMIQUE :
2020 - 2021
AVERTISSEMENTS
L’ENSET n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce
mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à l’auteur.
i
SOMMAIRE
AVERTISSEMENTS ...................................................................................................................... i
SOMMAIRE ................................................................................................................................... ii
DEDICACE ................................................................................................................................... iii
REMERCIEMENTS ...................................................................................................................... iv
LISTE DES TABLEAUX............................................................................................................... v
LISTE DES GRAPHIQUES .......................................................................................................... vi
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ................................................................................ vii
RESUME ..................................................................................................................................... viii
ABSTRACT ................................................................................................................................... ix
INTRODUCTION GENERALE .................................................................................................... 0
PARTIE I: CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE D’ANALYSE ...................................... 10
CHAPITRE 1: CADRE CONCEPTUEL D’ANALYSE ............................................................. 12
Section 1 : Présentation et définition des concepts ................................................................... 12
Section 2 : Le contexte camerounais de la micro finance et de la très petites entreprises ........ 21
CHAPITRE 2: CADRE THEORIQUE D’ANALYSE................................................................ 26
Section I : Les liens théoriques entre le microcrédit et l’efficacité des TPE ............................ 26
Section II : Les liens empiriques entre l’efficacité des TPE et le microcrédit .......................... 33
DEUXIEME PARTIE : MICROCREDIT ET EFFICACITE DES TPE DANS LA VILLE DE
DOUALA : EVIDENCE EMPIRIQUE ........................................................................................ 42
CHAPITRE III : DEMARCHE METHODOLOGIQUE ................................................................ ii
Section I : Les choix méthodologiques et l’enquête ................................................................. 44
Section II : Les variables, les instruments d’analyse et le modèle ............................................ 49
CHAPITRE IV: PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS ................................... 55
Section I : Les résultats de l’analyse descriptive....................................................................... 55
Section II : La validation des hypothèses et les recommandations ........................................... 66
CONCLUSION GENERALE ....................................................................................................... 72
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...................................................................................... 72
ANNEXES .................................................................................................................................... 72
TABLE DES MATIERES ............................................................................................................ 72
ii
DEDICACE
A
Mes parents
KOUMPO Jean Lazare
et
MATZU Marthe
iii
REMERCIEMENTS
iv
LISTE DES TABLEAUX
v
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 4.1 : La répartition des TPE suivant le sexe du promoteur dans la ville de Douala 56
Graphique 4.2: La répartition des TPE de la ville de Douala suivant le niveau d’instruction du
promoteur ...................................................................................................................................... 56
Graphique 4.3: La répartition des TPE suivant l’aire culturelle du promoteur dans la ville de
Douala ........................................................................................................................................... 58
Graphique 4.4: La répartition des TPE suivant le nombre d’employés dans la ville Douala ..... 59
Graphique 4.5: Répartition des TPE suivant leur secteur d’activité dans la ville Douala .......... 60
vi
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
vii
RESUME
Ce mémoire a pour objectif d’analyser l’effet du microcrédit sur l’efficacité des très petites
entreprises. Pour atteindre cet objectif nous nous servons des données primaires collectées sur
100 TPE de la ville de Douala. Nous utilisons des instruments d’analyse descriptive ainsi qu’une
régression logistique par la méthode du maximum de vraisemblance. Les résultats obtenus
montrent que, le microcrédit accordé aux TPE par les IMF accroit la probabilité pour ces TPE de
survivre sur le marché à long terme ainsi que la probabilité de réaliser des résultats financiers
positifs. Les résultats montrent également que l’effet du microcrédit sur l’efficacité des IMF
dépend non seulement de la nature des taux d’intérêt pratiqués par les IMF, mais aussi par la
nature des délais de remboursement qu’elles accordent à leurs clients. Enfin les résultats
montrent que certaines caractéristiques des TPE en occurrence leur taille et leur secteur d’activité
ainsi que les caractéristiques de leur promoteurs (niveau d’éducation, aire culturelle d’origine)
affectent significativement leur efficacité. Au vu des résultats obtenus, nous suggérons aux
TPE de solliciter davantage du crédit auprès des IMF puisque ces crédits leur permettent non
seulement de pouvoir faire face aux aléas qui pourraient menacer leur survie à long terme, mais
aussi de pouvoir améliorer leur rentabilité financière.
viii
ABSTRACT
The objective of this thesis is to analyze the effect of microcredit on the efficiency of very small
businesses. To achieve this objective we use primary data collected on 100 TPE in the city of Douala. We
use descriptive analysis instruments as well as a logistic regression by the maximum likelihood method.
The results obtained show that the microcredit granted to TPE by MFIs increases the probability for these
TPEs of surviving in the long-term market as well as the probability of achieving positive financial
results. The results also show that the effect of microcredit on the efficiency of MFIs depends not only on
the nature of the interest rates charged by the MFIs, but also on the nature of the repayment terms they
grant to their clients. . Finally the results show that certain characteristics of VSEs in this case their size
and sector of activity as well as the characteristics of their promoters (level of education, cultural area of
origin) significantly affect their effectiveness. In view of the results obtained, we suggest that TPEs seek
more credit from MFIs since these credits allow them not only to be able to cope with the vagaries that
could threaten their long-term survival, but also to be able to improve their financial profitability.
ix
INTRODUCTION GENERALE
1. Contexte
« Le micro financement peut permettre aux populations pauvres d'échapper au cercle vicieux de
la pauvreté. Il n'est pas une forme de charité, mais plutôt un moyen de permettre aux ménages à
faible revenu ainsi qu’aux petites et très petites entreprises, de disposer des mêmes services
financiers que les autres». Cette déclaration de M.Kofi Annan, lors de la cérémonie de
lancement de l'année internationale du micro crédit, qui a été célébrée en 2005, rappelle le rôle
au combien important du micro crédit pour les entrepreneurs individuels. Le micro crédit est
défini par le dictionnaire le Larousse comme étant un prêt d’un faible montant, à taux d’intérêt
bas voire nul, consenti par des Organisations non gouvernementale (ONG) et des banques
partenaires à des individus considérés comme insolvables, pour leur permettre de financer une
activité génératrice de revenus.
Selon le Crédit Lionnais (2008)1, le micro crédit consiste à prêter de petites sommes à des
personnes qui n’ont pas accès au circuit bancaire et qui ont un projet de création d’entreprises.
Pour l’agence de développement social (2012)2, le microcrédit est un prêt à la création ou au
développement de très petites entreprises, pour des publics non éligibles au système bancaire,
fautes de garanties réelles ou d’apport personnel suffisant. Le micro crédit est donc un prêt dont
l’objectif est d’améliorer la performance ; c’est-à-dire l’efficacité et l’efficience des TPE
(Hollinger 2004). Mbenda (2015), définie l’efficacité d’une entreprise comme la capacité de
cette entreprise à atteindre son objectif de survie. C’est également la capacité de l’entreprise à
entreprendre des activités dont les résultats sont acceptables par ses parties prenantes. Ces
résultats peuvent concerner les ventes, les résultats nets, le niveau de rentabilité, l’image de
marque et même la pérennité de l’entreprise. Dans cette étude, nous intéressons à l’efficacité en
termes de vente, de rentabilité et de pérennité des très petites entreprises.
1
Rapport, 2008 sur l’évolution nette des crédits accordés aux entrepreneurs individuels
2
0
Au Cameroun l’efficacité es TPE demeure préoccupante. Ces entreprises ont non seulement une
faible rentabilité, mais aussi font face à un système bancaire qui n’octroie du crédit qu’aux
demandeurs qui disposent de bonnes garanties de remboursement. Ce qui n’est pas toujours le
cas pour les promoteurs des TPE. Ce qui pourrait alors justifié que près de 35% des jeunes
entreprises Camerounaises disparaît peu de temps après leur création.
2. Problématique
Pour faire face au problème de financement auquel sont généralement confrontées les TPE dans
le monde et particulièrement au Cameroun, une nouvelle forme de crédit s’est progressivement
développée. Il s’agit du micro crédit. Servet (2006) estime qu’il est difficile de donner une
définition exacte de la micro finance englobant le microcrédit. Cependant, il retient trois critères
à savoir : « Le faible montant des opérations, la proximité géographique ou spatiale, mentale et
sociale entre l’organisation et sa population cible et la pauvreté supposée des clients ou
l’exclusion qu’elles subissent ». La micro finance fait donc référence à des services financiers
destinés à des populations exclues du système bancaire classique et caractérisés par des faibles
montants.
Les très petites entreprises souvent exclues du système bancaire traditionnel, n’ont généralement
pas accès à un ensemble de services financiers leur permettant de créer leur propre entreprise ou
de continuer leurs activités. Compte tenu de ce qui précède, la micro finance tente de remédier à
cette situation en rendant accessible les services financiers pour les pauvres. Ainsi peut-on dire
qu’elle a très vite suscité beaucoup d’enthousiasme aux yeux des organismes internationaux, des
bienfaiteurs, des donateurs, etc. (Bateman et Chang, 2009). Il est hors de doute que cela a
grandement participé à son succès.
En 2015, la Banque Mondiale a estimé le nombre de pauvres dans le monde à environ 702
millions. Par conséquent, il ne devrait pas manquer de preneurs en cas de disponibilité d’accès
aux services financiers pour les pauvres. De plus d’après Otero et Rhyne (1994) le mouvement
de la micro finance s’est répandu rapidement après la naissance de la Grameen Bank. La forte
capacité de la demande combinée au taux de remboursement élevé des emprunteurs dans le cas
de Recife au Brésil, porte à croire qu’une grande partie de la structure nécessitant au bon
fonctionnement et à la durabilité de ce mouvement est réunie. De ce fait beaucoup de chercheurs
se sont penchés sur ce sujet pour regarder à la loupe les impacts de la micro finance non
seulement sur les pauvres, mais aussi sur le micro entrepreneurs ou encore sur l’ensemble de la
société.
1
Au Cameroun, la micro finance a démarré sous la forme formelle en 1963 avec la création de la
première coopérative d’épargne et de crédit à savoir la « Credit Union » ou caisse populaire en
zone anglophone du Cameroun. Sous l’impulsion de missionnaires hollandais (ces Coopératives
sont aujourd’hui regroupées au sein de la Cameroon Cooperative Credit Union League
(CamCCUL), le plus grand réseau d’établissements de micro finance du Cameroun. Ce réseau a
créé depuis une banque commerciale dénommée Union Bank of Cameroon. Mais la micro
finance et le microcrédit n’ont cependant connu un essor remarquable qu’à partir du début des
années 1990 à la faveur des lois n° 90/053 du 19 décembre 1990 sur la liberté d’association, et n°
92/006 du 14 août 1992 relative aux sociétés coopératives et aux groupes d’initiative commune.
Il faut également signaler ici, que la crise du secteur bancaire de la fin des années 80s et la
restructuration de ce secteur qui a suivi ont entraîné la liquidation de plusieurs banques, la
fermeture de la presque totalité des guichets de banques dans les zones rurales et les petites
villes, et le licenciement de nombreux cadres de banques.
Ces derniers vont se reconvertir en créant de nombreuses coopératives d’épargne et de crédit
(Coopec) fonctionnant ou essayant de fonctionner comme des quasi-banques. Tout ceci a eu pour
conséquence, l’accroissement rapide et considérable du volume de crédit accordé aux petits
entrepreneurs par ces micros finances. En effet, ce secteur touchait en 2000 un peu plus de 300
000 clients, soit environ 7 % du marché potentiel. L’épargne mobilisée était de 35,9 milliards de
FCFA, soit 6 % du total de l’épargne mobilisée par le secteur bancaire. Dans la même année, il
avait octroyé 25,4 milliards de FCFA de crédit, représentant seulement 4,3 % du total de prêt
accordé par le secteur financier. Ces chiffres ont considérablement augmenté ces dernières
années, mais des statistiques précises n’existent pas. Toutefois, les valeurs estimées du micro
crédit accordé par le micro finances au TPE en 2015 sont supérieurs à 75 milliards de FCFA.
Soit une augmentation de plus de 300% comparativement au niveau de l
Le produit de la micro finance le plus commun est le prêt de micro crédit. Ces prêts minuscules
sont suffisants pour que les propriétaires des très petites entreprises (TPE) débutent ou
augmentent leur activité. Il peut s’agir, des tissages de panier, des petits salons de coiffure, des
manucures et pédicures etc. Le prêt de microcrédit devrait être accordé principalement aux «
pauvres économiquement actifs » pour leur permettre de financer leur activité génératrices des
revenus. En effet, Les TPE rencontrent des difficultés de financement qui mettent en péril leur
viabilité et freinent leur croissance (De Lima, 2007; Creusot, 2007; Lelart, 2007; Pallud, 2005).
Banerjee et al. (2015) disent qu’il y a au moins un peu d’évidence entre l’expansion des
2
microcrédits et la croissance des activités. Ils montrent que le microcrédit accroit la profitabilité
des TPE, ceux qui leur permet alors de survivre à long terme et de pouvoir accroitre leur taille.
Le micro crédit est donc présenté par ces auteurs, comment un élément essentiel pour l’efficacité,
l’efficience et la pérennité des très petites entreprises.
L’accroissement du microcrédit au Cameroun, contrairement à ce qu’enseigne la littérature,
semble n’avoir pas favorisé la pérennité des TPE. Selon Fabre et Kerjosse, (2006), les
statistiques de l’INSEE montrent que parmi les entreprises créées en 1998, près de la moitié sont
encore en activité en 2003. En se référant à ses chiffres, on constate une disparition d’une
entreprise sur deux en cinq ans. D’après Namatovu, Balunywa, Kyejju et Dawa, (2011),
beaucoup d’entreprises implantées n’atteignent pas durablement leurs indicateurs de
performance, si bien qu’elles ferment souvent les portes avant même d’avoir célébré leur premier
anniversaire.
Kayaya (2010) enseigne que les difficultés du micro crédit à promouvoir les activités des petits
entrepreneurs, reposent sur les caractéristiques même de ces crédits. Il montre que, bien que le
microcrédit ait l’avantage de fournir des liquidités aux TPE à des taux d’intérêts assez bas, ces
derniers regorgent également de nombreux inconvénients. Tout d’abord, les délais de
remboursement sont généralement très courts. Ce qui met une forte pression de remboursement
sur les emprunteurs. La capacité des micros finances à promouvoir la pérennité des TPE a
également connue une forte opposition de la part de certains chercheurs ces dernières décennies à
cause de la nature même des clients de ces micros finances.
En effet, l’efficacité de la micro finance est portée sur sa capacité à augmenter le nombre
d’activités qu’entreprennent les pauvres (Pollin, 2007). Or ces derniers manquent généralement
d’expérience, de créativité et de compétences dans le domaine de l’entrepreneuriat pour mener à
bien leurs activités (Aneel Karnani, 2007). La micro finance ne prend aussi pas en compte ou
minimise le rôle des économies d’échelle (Bateman et Chang, 2009). Il est évident que la
multiplication des entrepreneurs privés va augmenter le nombre d’activités. La hausse du nombre
des activités croît l’offre disponible sur le marché. Et quand l’offre augmente et que la demande
reste constante, nous assistons à une diminution du prix des produits offerts par les entreprises se
situant dans ce secteur d’activité. Ainsi les petites et moyennes entreprises rencontrent de sérieux
problèmes pour générer des profits et peuvent même subir des pertes conséquentes. Ces pertes
sont généralement accompagnées d’un endettement plus important pour assurer au moins le
3
remboursement du premier prêt et une continuité des activités. Si la situation persiste, nous
assistons à un surendettement de la part des emprunteurs.
Si le rôle de la micro finance est centré sur le fait de faciliter l’accès des services financiers aux
pauvres, l’impact de ces services sur les emprunteurs n’est pas toujours ce que nous espérons.
Son influence peut différer d’une région à une autre ou d’un programme à un autre ou d’une
variable d’intérêt à une autre. En guise d’exemple, nous pouvons prendre l’article de Banerjee et
al. (2015). Grâce à ce papier, une conclusion que nous pouvons tirer est que l’impact de la micro
finance sur les pauvres n’est pas le même pour tous les emprunteurs. Plusieurs explications
peuvent être à l’origine de ce phénomène. Ainsi l’hétérogénéité des impacts peut être due la
diversité des usages des prêts, les conditions d’octroi des prêts qui changent d’une institution à
une autre.
Au regard de tout ce qui précède, ce mémoire se propose d’aborder la question de pérennité des
TPE en mettant en son centre la problématiques des caractéristiques du micro crédit. A cet effet,
la question principale que nous nous posons est celle de savoir :
Q : Quels sont les effets du micro crédit, sur l’efficacité des très petites entreprises?
Cette question principale donne lieu deux questions subsidiaires
Q1 : Quels sont les effets des du micro crédit, sur la rentabilité des activités des très petites
entreprises?
Q 2: Quels sont les effets du micro crédit, sur la pérennité des très petites entreprises?
3. Objectifs
L’objectif de l’étude est de mettre en évidence les effets des du micro crédit sur l’efficacité des
TPE. De façon spécifique, il est question dans un premier temps :
O1 : D’évaluer les effets du micro crédit sur la rentabilité des activités des très petites entreprises
O2 : D’évaluer les effets des caractéristiques du micro crédit sur la pérennité des très petites
entreprises
4. Hypothèses
Notre hypothèse principale est que le micro crédit favorise l’efficacité des TPE
H1 : Le microcrédit favorise la rentabilité financière des TPE
H2 : Le microcrédit favorise la durée de vie des TPE de la ville de Douala
4
5. Revue de la littérature
Dans cette partie consacrée à la littérature, nous allons discuter respectivement du rôle et des
impacts de la micro finance dans des sous-sections distinctes. La partie consacrée au rôle de la
micro finance contient l’ensemble des mesures que celle-ci met en œuvre pour atteindre ses
objectifs en concourant au développement d’un monde « sans pauvreté ». La partie portant sur
les impacts de la micro finance se consacre sur l'effet que peut avoir un accès aux services
financiers sur les pauvres.
Depuis les années 1970 avec l’avènement de Grameen Bank de Mohammed Yunus, la micro
finance est devenue un outil important de développement. Dans plusieurs études, des chercheurs
ont démontré que les institutions de micro finance jouent trois rôles, en particulier dans le
développement : 1) aider les pauvres à faire face à leurs besoins de base et de se protéger contre
les risques, 2) d’être associé avec les améliorations en économie du bien-être des familles et 3)
de supporter la participation économique des femmes et de promouvoir l’égalité des genres
(Micheli, 2015)
Étant donné la dominance croissante du libéralisme dans la communauté internationale, elle est
une nouvelle façon de traiter la pauvreté et le sous-développement en mettant beaucoup l’accent
sur l’application des forces du marché et de l’entrepreneuriat individuel privé (Bateman et
Chang, 2009). Selon Otero (1999) la micro finance et le développement se croise en trois points
essentiels. Otero pense aussi que si la micro finance combine trois points, elle peut être une
bonne stratégie de développement. Ces trois points sont les suivants :
• Atteindre les pauvres.
Dans les définitions ci-dessus nous voyons que la micro finance met au premier plan les pauvres
et cela incite Otero à formuler que la « micro finance permet aux travailleurs indépendants
pauvres de créer un capital productif, de protéger le capitale qu’ils ont, de faire face aux risques,
et d'éviter la destruction de leur capital. Elle tente de constituer un patrimoine et de créer de la
richesse chez les personnes qui en sont dépourvues. Pour les très pauvres, la micro finance
devient un outil de liquidité qui permet de lisser leurs modes de consommation et de réduire leur
niveau de vulnérabilité »
• Construire des institutions.
Elle déclare sur ce point l’importance de créer des institutions privées pour offrir aux pauvres
des services financiers. Elle insiste aussi sur la durabilité et la solidité de ces institutions, car
dans le cas échéant elle ne sera qu’un moyen temporaire pour lutter contre la pauvreté.
5
• Approfondir la portée du système financier.
Elle défend que les institutions doivent être réglementées et faire partie du système financier et
de ce fait elles peuvent accéder aux marchés de capitaux pour financer leurs portefeuilles de
prêts qui leur permettent d'augmenter considérablement le nombre de personnes pauvres qu'ils
atteignent. Ils peuvent également réaliser des économies, en fournissant d’autres services
financiers importants pour les pauvres, et les dépôts d'accès comme une autre source de capital
Si la population des pays les moins avancés a une capacité d’investissement limité en capital, la
productivité est restreinte ; les revenus sont inhibés, l’épargne domestique reste faible et aussi
toute croissance de la productivité est empêchée. De plus un manque d’institutions financières
empêche les entrepreneurs de créer de nouvelles entreprises, mais aussi ralentit la croissance de
ces pays. Alors, la micro finance a un rôle important à jouer. Elle a su montrer que les pauvres
particulièrement les femmes sont de bons emprunteurs. D’ailleurs les institutions de micro
finance peuvent fournir des prêts aux pauvres de manière efficiente et durable si le nombre
d’emprunteurs est compris entre 10000 et 20000 (Vincent, 2004). L’ensemble des services
qu’elle octroie constitue un moyen efficace pour aider les pauvres à sortir de la pauvreté
(Vincent, 2004).
L’usage fait des microcrédits est également un facteur important pour l’explication des effets de
ce crédit sur les activités des micros entrepreneurs. En effet, l’utilisation des prêts diffère de
village en village, mais aussi de pays en pays. Ils peuvent être utilisés pour acheter des engrais,
des semences, mais aussi peuvent servir dans l’élevage ou la pêche. Ils peuvent amener à acheter
un logement, démarrer une entreprise ou être utilisés comme fonds de roulement. En outre, l’un
des objectifs de la Banque Mondiale est de promouvoir la capacité de la micro finance à atteindre
les pauvres. Pour cela, leur stratégie pour accroitre l’accès aux services financiers se concentre
sur trois points. Premièrement, un cadre juridique et réglementaire est fondamental pour les IMF.
Deuxièmement, il faut construire de nouvelles institutions. La troisième stratégie est d’améliorer
l’accès des petites et moyennes entreprises aux services financiers (Vincent, 2004).
Cependant durant ces dernières années l’optimisme autour de la micro finance fait face à un fort
scepticisme. Selon Robert Pollin (2007), le fait de « rendre le crédit accessible aux petits
entrepreneurs est un objectif louable. Mais comme un outil pour lutter contre la pauvreté dans le
monde, le microcrédit devrait être jugé par son efficacité et non pas par de bonnes intentions ».
Ils poursuivent leur réflexion en disant que « les micros entreprises gérées par les pauvres ne
peuvent pas être globalement réussies simplement parce qu’ils ont plus de possibilités
6
d’emprunter de l’argent. Pour la réussite d’un grand nombre d’entreprises, ils doivent aussi avoir
accès à des routes décentes et des moyens abordables de déplacement de leurs produits vers les
marchés. Ils ont besoin d’un soutien de marketing pour atteindre les clients ».
Même parmi les fervents défenseurs de ces institutions on trouve un peu de recul concernant le
rôle que peut jouer la micro finance dans la pérennité des petites et très petites entreprises.. On
peut citer entre autres Sam Daley Harris (2007), directeur de Microcrédit Summit Campain qui
déclare que « la micro financé n’est pas une solution globale de la pauvreté, mais n’est ni une
solution pour la santé ni pour l’éducation ni pour la croissance économique. Il n’y a pas une
seule solution pour la pauvreté mondiale. La solution doit inclure un large éventail
d’autonomisation, d’intervention, et la micro finance est un outil puissant quand les pauvres sont
ciblés et gérés efficacement » (Chowdhury, 2009).
Hulme et Mosley (1996) reconnaissent l’impact que les institutions financières peuvent avoir
pour aider à réduire la pauvreté, mais concluent de leurs recherches sur la micro finance que
« La plupart des régimes contemporains sont moins efficaces qu'ils pourraient être ». Wright
(2000 : p6) partage la même vision et déclare que le scepticisme autour de la micro finance
découle généralement de l'argument selon lequel ces projets « ne parviennent pas à atteindre les
plus pauvres, ont généralement un effet limité sur le revenu... entraînement les femmes dans une
plus grande dépendance envers leur mari et ne parviennent pas à fournir des services
supplémentaires que les pauvres ont désespérément besoin ».
D’autres pensent que les IMF jouent pleinement leur rôle, mais que le manque de réussite
provient de son public cible à savoir les pauvres. Aneel Karnani (2007 : p37) juge que « la
plupart des individus n’ont pas les compétences, la vision, la créativité et la persistance
d’entreprendre. Même dans les pays développés avec un niveau d’éducation élevé et d’accès aux
services financiers, près de quatre-vingt-dix pourcents de la force de travail est employée ».
Nazmul Hossain (2014 : p87) va dans le même sens et suggère que le microcrédit ne marche pas
parce que « les emprunteurs de microcrédit, qui ne disposent pas de conditions nécessaires pour
recevoir des prêts auprès des banques formelles, sont des habitants marginalisés et désavantagés
de la société. Ils ne savent pas comment recevoir un prêt, comment investir efficacement le
capital pour obtenir un bon retour sur investissement, comment produire des unités, comment
gérer ».
En définitive, la micro finance met au premier plan les pauvres. Elle lutte contre ce phénomène
qui existe depuis toujours. Leur mission n’est pas facile, mais reste faisable. Selon Otero (1999),
7
si la micro finance combine trois points à savoir atteindre les pauvres, multiplier le nombre
d’institutions et augmenter la portée du système financier, elle peut être un bon moyen de
développement. La Banque Mondiale pense que la première chose à faire est de définir un cadre
juridique et réglementaire bien précis. Bien que certains sont convaincus que la micro finance est
un bon outil de lutte contre la pauvreté, d’autres restent plus sceptiques à ce sujet. Les avis sont
partagés.
Certains rejettent la faute sur les institutions financières par contre d’autres accusent les pauvres,
propres acteurs de leur développement, mais aussi de celui de leur pays, de manque
d’expérience, de compétitivité, de vision dans le domaine de l’entrepreneuriat. Sur cette lancée
nous allons fouiller dans la littérature, particulièrement empirique, pour appréhender l’impact de
la micro financé dans des secteurs tels que la scolarisation des jeunes, l’autonomisation des
femmes, son impact sur les entreprises, etc. Alors dans la section suivante nous allons voir les
différents effets que peut avoir un accès aux prêts. La contribution de ce mémoire à la littérature
est qu’ils abordent la problématique de l’effet du microcrédit sur la pérennité des micros
entrepreneurs en insistant sur les caractéristiques de ces crédits. Ce qui à notre connaissance n’a
pas encore été fait dans la littérature.
6. Intérêt de l’étude
L’intérêt de cette étude est à la fois scientifique, politique, économique et social.
Sur le plan scientifique l’étude est une contribution à l’abondante littérature sur le lien entre le
micro crédit et la pérennité des très petites entreprises.
Sur le plan politique, l’étude devra permettre d’orienter les politiques gouvernementales dont le
but est d’améliorer l’efficacité des très micro finances.
Sur le plan économique, notre étude devra permettre aux promoteurs des petites entrepr5ses, de
tirer le meilleur parti des crédits qui leur sont accordés par les institutions de micro finance.
Enfin, sur le plan social, l’étude doit permettre de réduire la pauvreté en favorisant le
développement des activités des petits entrepreneurs.
7. Méthodologie
Notre étude analyse l’effet du micro crédit sur l’efficacité des TPE. Pour y parvenir nous
effectuons une analyse quantitative à l’aide des données collectées à travers une enquête.
Nous nous servons de deux catégories d’instruments à savoir : les instruments statistiques et
les instruments économétriques.
8
Les instruments statistiques
Parmi les instruments statistiques, nous aurons : des graphiques, des statistiques
descriptives à l’instar de la moyenne de la variance, de l’écart type et des rapports de
corrélations. Nous aurons également quelques tests. Ces statiques nous permettrons non
seulement de pouvoir ressortir les faits stylisés entre les principales variables de l’étude, mais
aussi de voire apriori s’il existe un lien entre le micro crédit et l’efficacité des très petites
entreprises.
Les instruments économétriques
Ceux-ci nous permettrons à travers une régression de pouvoir définitivement statuer quant à
l’effet du micro crédit sur l’efficacité des très petites entreprises à douala. Plus précisément ils
permettront non seulement de dire si oui ou non les micros crédit affectent le développement de
ces entreprises de la ville de Douala. Parmi ces instruments nous avons : le modèle à estimer et
les tests de significativité des paramètres. Les données nécessaires à ces analyses proviennent
des enquêtes effectuées par l’auteur.
Le modèle est inspiré des travaux de Kemdong et Nzongang (2020). Il est spécifie de la manière
suivante.
𝑦𝑖 = 𝛼 + 𝛽𝐸𝑖 + 𝛾𝑋𝑖 + 𝛿𝑍𝑖 + 𝜇𝑖
Dans ce modèle, y est la variable dépendante qui capte l’efficacité des TPE, E est une matrice
des caractéristiques du micro crédit, Z une matrice des caractéristiques des TPE, et X une
matrice des variables de contrôles.
8. Annonce du plan
L’étude est organisée autour de 2 parties. La première partie présente le cadre théorique de
l’étude, et la seconde partie est consacrée à l’analyse empirique. Chaque partie comprend deux
chapitres. Le chapitre 1 présente les concepts. Le chapitre 2 est une revue de la littérature. Le
chapitre 3 présentes la démarche méthodologique et l’enquête. Le chapitre 4 quant à lui présente
les résultats et recommandations.
9
PARTIE I: CADRE CONCEPTUEL ET
THEORIQUE D’ANALYSE
10
Introduction partie I
Cette partie a pour objectif de présenter le cadre conceptuel et théorique de notre étude. Il est en
effet question de présenter les différents concepts employés, de présenter l’état des lieux de ces
concepts dans le contexte camerounais, mais aussi de présenter la littérature théorique et
empirique sur le lien entre le micro crédit et l’efficacité des très petites entreprises au Cameroun.
Pour atteindre cet objectif nous subdivisons la partie en deux chapitres. Le premier chapitre
présente le cadre conceptuel de l’analyse, alors que le second chapitre présente le cadre théorique
d’analyse.
11
CHAPITRE 1: CADRE CONCEPTUEL
D’ANALYSE
Introduction
Ce chapitre a pour objectif de clarifier les concepts utilisés dans ce travail, ainsi que de faire
ressortir l’état des lieux de ces différents concepts dans le contexte camerounais. Il s’agirait ainsi
de manière plus précise, de présenter et définir les concepts à la lumière des différents
paradigmes, et de décrire non seulement leur évolution, mais aussi leur situation actuelle dans le
cas du Cameroun. Le chapitre est ainsi organisé en deux sections. La première section traite de la
présentation et de la définition des concepts (Section I). La seconde section quant à elle fait un
Etat des lieux de la situation des micros finances, ainsi que de l’efficacité des TPE au Cameroun
(Section II).
12
de l’activité économique. Il peut faciliter le passage du chômage vers le travail indépendant et
contribuer ainsi à la stratégie de Lisbonne pour la croissance, l’emploi et la cohésion sociale.
Dans la communication COM (2007), dite « Initiative européenne pour un développement du
microcrédit en faveur de la croissance et de l’emploi », la commission Européenne précise que,
le microcrédit est un prêt inférieur à 25 000 euros qui s’adresse généralement à deux catégories
d’agents: Les micro-entreprises définies comme les entreprises qui emploient moins de 10
personnes (soit environ 91% de toutes les entreprises européennes), et les personnes
défavorisées (au chômage ou inactives, recevant une aide sociale, les immigrés, etc.) qui
souhaitent travailler pour leur propre compte mais n’ont pas accès aux services bancaires
traditionnels.
Le microcrédit revêt par ailleurs une importance particulière dans les zones rurales et peut jouer
un rôle important dans l’intégration des minorités ethniques et des immigrés, du point de vue tant
économique que social. (Commission européenne, 2007). Cette approche du microcrédit met
l’accent sur trois caractéristiques principales à savoir :
- Sa cible : les micro-entrepreneurs, les indépendants et les personnes socialement
exclues n’ayant pas accès aux sources traditionnelles de financement. Il s’agit donc d’un public à
la fois « bancable » et « non bancable ».
- Son objectif : la création et le développement des activités génératrices de revenus et
créatrices d’emplois ou des micro-entreprises, dont le principal besoin est habituellement le
financement de l’investissement de départ ou du besoin en fond de roulement.
- Son montant : des prêts n’excédant pas 25 000 euros et qui doivent être liés à la
capacité de remboursement des bénéficiaires.
Cette approche du microcrédit de L’ONU et de la commission Européenne est semblable
à celle présentée dans la littérature économique avec les travaux des auteurs comme Hollinger
(2004). Celui-ci montre que le microcrédit est un prêt à la création ou au développement de très
petites entreprises, pour des publics non éligibles au système bancaire. Cette approche est
également celle que nous retenons dans cette étude.
I.1.1.2 L’évolution historique de la micro finance
Servet (2006), dans son livre intitulé Banquiers aux pieds nus a caractérisé la micro finance par
le faible montant des opérations, la proximité non seulement spatiale, mais aussi mentale et
sociale entre l’organisation et sa population cible, et la pauvreté supposée des clients ou
l’exclusion qu’elles ou ils subissent ». Quand on analyse de près la définition de Servet, nous
13
constatons une forte liaison entre la micro finance et le milieu de la finance informelle. De ce
point de vue, il semble évident que le commencement du processus découlant à la micro finance
moderne ne date pas d’hier (voir Helms, 2006). Par conséquent, selon Seibel (2005) la micro
finance a existé depuis le XVIIIe siècle en Europe et bien avant en Asie. Elle a fait son
apparition en Amérique latine dans les années 1900 et son existence en Afrique date d’il y a 500
ans.
En Europe, le milieu informel de la micro finance a existé pendant des siècles (Helms, 2006). En
1462, un moine italien a créé une boutique de « prêt sur gage » pour contrer les pratiques des
usuriers (Helms 2006). En 1515, le pape Léon X a autorisé les prêteurs sur gages à facturer des
taux d'intérêt pour couvrir leurs coûts d'exploitation (Helms 2006). Cependant, d’après Seibel
(2005), le début de la micro finance a commencé en Europe dans les années 1720 avec la
naissance d’une association caritative, Irish Loan Funds, en Irlande.
En Afrique, la première institution de micro finance est apparue au Nigéria au XVIe siècle chez
les Yorouba (Seibel, 2004). Elle est connue sous le nom d’isusu ou esusu ou susu. Sa manière de
procéder était comparable à celle des associations de crédit et d’épargne rotatives (ROSCA)
originaires de l’Inde (Seibel, 2004). C.F Strickland, un expert de la coopération britannique, a
spéculé que les Yoroubas ont importé le modèle ROSCA de l’Inde à un moment inconnu dans
une étude en 1934. Les coloniaux prévoyaient de copier le susu comme une référence pour les
sociétés coopératives se situant dans l’ouest du Nigéria, mais Strickland a conclu dans son étude
que le susu était sans espoir. La principale raison de cette conclusion se fonde sur le fait que
Strickland considère que la culture britannique est supérieure à la culture indienne où le susu a
été inspiré. Alors les Britanniques ont choisi d’importer les coopératives anglaises au détriment
du susu pour ces colonies africaines (Strickland, 1934).
En Amérique latine, la micro finance s’est inspirée des modèles de coopératives initiées en
Allemagne. L’adaptation de l’approche de Friedrich Wilhelm Raiffeisen concernant les
coopératives financières se retrouve en Amérique du Nord vers 1865. Cette dernière arrive en
Amérique latine au début des années 1900. Contrairement aux autres parties du globe à savoir
l’Europe, l’Afrique et l’Asie ; le modèle de l’Amérique latine vise principalement la
modernisation du secteur de l’agriculture. Cet objectif devrait être atteint par le biais de la
croissance du commerce du secteur rural en mobilisant l’épargne « inactive » et l’investissement
14
par crédit et la réduction des relations féodales oppressives qui était renforcée par l’endettement
(Helms, 2006).
En Asie, l’histoire de la micro finance remonte à des millénaires. Elle est sans doute l’histoire la
plus longue, bien que très peu connue. Dans cette partie nous allons nous focaliser sur l’histoire
de la microfinance en Inde, car elle a peut-être la structure financière la plus diversifiée de tous
les pays (Seibel, 2005). La finance informelle en Inde date de deux voire trois millénaires av. J.-
C. On pouvait distinguer trois principales branches autochtones d’approvisionnement de crédit
dans son évolution. D’abord, nous avions les usuriers qui étaient les plus anciens et la date de
leur apparition tournait autour de 1700 à 2200 av. J.-C.
Ceux-ci fournissaient des prêts à partir de leur propre ressource et réclamaient en général des
taux élevés sur les prêts. Ensuite, on avait les chit funds ou les associations rotatives de crédit et
d’épargne (ROSCA) qui sont des institutions anciennes très répandues en Inde. On peut les
définir comme un ensemble de personnes qui se réunissaient de manière périodique, chaque
membre cotise une somme égale et l’ensemble des cotisations revient à une personne membre de
l’association. Le cycle se poursuit jusqu’à ce que tout le monde récupère toutes ses cotisations.
I.1.2 Les caractéristiques du micro-crédit
Trois caractéristiques nous intéressent ici à savoir : le prêt de groupe, la réponse dynamique à
l’incertitude et le mécanisme de remboursement rapide.
I.1.2.1 Le principe de prêt de groupe avec responsabilité conjointe des
bénéficiaires
La méthode de prêt de groupe consiste à octroyer des prêts à des individus, sous réserve que des
personnes, le groupe se portent caution morale pour le bénéficiaire. Le principe de responsabilité
conjointe veut que, si le prêt est octroyé aux individus, c’est le groupe dans son ensemble qui est
tenu responsable en cas de non remboursement (Armendáriz et Morduch, 2000). Le succès de
cette technique est principalement de deux ordres:
D’une part, la constitution de groupe permet de réduire les coûts de monitoring dans la mesure
où, étant conjointement responsables, les membres du groupe auront intérêt à s’autocontrôler. Il
y a ainsi un transfert des coûts du prêteur vers le groupe. La fonction de responsabilité conjointe
incite les membres du groupe à utiliser leur capital social pour atténuer les asymétries
d'information. (Varian, 1990 ; Besley and Coate, 1995 ; Morduch, 1999 ; Laffont et N’Guessan,
2000 ; Hermes et al. 2005 ; Duflo, 2010). D’autre part, les prêts de groupe permettent de prévenir
les problèmes d’anti-sélection et d’aléa de moralité. En effet, les groupes sont généralement
15
constitués par affinités (sélection par les pairs). Les membres du groupe sont supposés se
connaître et connaître les projets des uns et des autres. De ce fait, les projets les moins risqués
auront tendance à se regrouper entre eux.
I.1.2.2. Incitation dynamique pour répondre à l’incertitude
Comme dans le secteur bancaire, la menace d’exclusion à l’accès à un crédit futur en cas de
défaut et/ou la promesse d’un d’accès à un contrat moins onéreux en cas de bon comportement
sont également des mécanismes utilisés dans le secteur de la micro finance (Besley, 1995 ;
Armandariz et Morduch, 2005, 2010 ; Giné et al. 2010). Au-delà de la menace d’exclusion,
l’instrument le plus souvent utilisé pour inciter les bénéficiaires au remboursement est le prêt
progressif. Les prêts progressifs sont des prêts par paliers dont le principe repose sur l’octroi
d’un crédit sous condition que le précédent, d’un montant inférieur, ait été remboursé sans
incidents.
Cette méthode a ceci d’avantageux qu’elle permet une fidélisation de la clientèle et instaure un
historique financier qui réduit les coûts de recherche d’informations. De plus, en proposant aux
clients des prêts d’un montant plus élevé en cas de bon comportement, l’incitation de faire défaut
stratégiquement est réduite (Morduch, 1999 ; Armandariz et Morduch, 2005, 2010 ; Giné et al.
2010). Le principe de prêts progressifs revient donc à utiliser le modèle de contrat contingent
afin de réduire l’incertitude.
I.1.2.3 Mécanisme de remboursement rapide
Ce mécanisme est particulièrement utilisé dans les PED et très peu, voire pas du tout dans les
pays développés. Dans les PED, « les microcrédits ont presque systématiquement un échéancier
de remboursement hebdomadaire qui démarre dès l’octroi du crédit ; les institutions de micro
finance considèrent que de rythme est essentiel pour assurer la discipline du remboursement,
jugeant qu’il est plus facile de réunir une petite somme chaque semaine qu’une somme plus
importante tous les mois ou même tous les six mois » (Duflo, 2010 : 37). Ainsi, ex ante, les
remboursements fréquents permettent de répondre au problème de sélection adverse car ils
réduisent le risque pris par l’emprunteur qui ne retiendra que les personnes susceptibles de
rembourser l’emprunt même en cas de mauvais rendement de l’investissement. Ex post, ils
permettent de créer un système d’alerte précoce et de réduire l’incitation des bénéficiaires à mal
se comporter
16
I.2 Les concepts d’efficacité et de très petite entreprise
Dans cette sous-section, il est question pour nous de passer en revue tour à tour les concepts
d’efficacité et de pérennité.
I.2.1 Le concept d’efficacité
Comme l’indique Mbenda (2015), l’efficacité d’une entreprise peut être définie comme la
capacité de cette entreprise à atteindre son objectif de survie. C’est également la capacité de
l’entreprise à entreprendre des activités dont les résultats sont acceptables par ses parties
prenantes. Ces résultats peuvent concerner les ventes, les résultats nets, le niveau de rentabilité,
l’image de marque et même la pérennité de l’entreprise. Dans cette étude, nous intéressons à
l’efficacité en termes de rentabilité et en termes de pérennité des très petites entreprises.
I.2.1.1 L’efficacité en termes de rentabilité
La caractérisation de l’efficacité des entreprises occupe une place importante dans l’analyse
économique. La rentabilité en constitue une mesure privilégiée et un signal indispensable à
l’allocation optimale des facteurs de production.
Selon Bataille (2005), la rentabilité économique mesure l’efficacité de l’entreprise dans
l’exercice de son activité principale. En effet, s’arrêtant à l’excédent net d’exploitation (ENE),
elle ne prend en compte ni le résultat financier ni le compte exceptionnel. De plus, en rapportant
cet excédent net d’exploitation à l’ensemble des fonds propres et des dettes financières, elle ne
fait pas de distinction dans l’origine des ressources entre actionnaires et prêteurs. Le coût de
l’endettement, son montant et son impact sur la rentabilité financière peuvent néanmoins être
isolés, ce qui donne tout son intérêt à ce résultat partiel.
Une telle démarche dichotomique provient du fait que les déterminants des intérêts payés sur
l’endettement sont pour une grande part exogène à l’entreprise (si l’on fait abstraction de la
prime de risque qui lui est attachée).
La rentabilité économique est évaluée ici en rapportant un résultat aux capitaux investis. Si l’on
fait abstraction de l’origine des capitaux, entre capitaux propres et dettes financières, la
rentabilité économique sert de baromètre global. En revanche, la rentabilité financière, en ne
prenant en compte que les fonds propres, intéresse directement les actionnaires en établissant la
rentabilité des fonds qu’ils ont investis dans l’entreprise. Le partage entre endettement et fonds
propres est déterminé par de multiples facteurs et son impact sur la rentabilité financière se
mesure par l’effet de levier. La comptabilité d’entreprises constitue, tant pour la firme que pour
17
les observateurs extérieurs, un outil indispensable pour analyser le résultat des choix
stratégiques.
En choisissant leur levier d’endettement, les gestionnaires engagent leur entreprise pour plusieurs
années. Leurs choix, s’ils s’avèrent erronés, peuvent ainsi grever à terme la rentabilité financière
et donc mettre en péril la pérennité même de la firme. Agissant, comme tout agent économique, à
l’aide d’informations limitées, ils anticipent l’évolution des variables qu’ils jugent pertinentes
comme les taux d’inflation futurs, la fiscalité, les différents taux d’intérêt, en étant influencés par
le consensus de marché qui, selon les périodes et les horizons temporels retenus, est plus ou
moins fiable.
I.2.1.2 L’efficacité en termes de pérennité
Le concept de pérennité de l’entreprise renvoie très souvent à la capacité pour les nouvelles
organisations de pouvoir se maintenir à long terme. Toutefois, ce dernier peut revêtir plusieurs
formes. Plus précisément, il est possible de distinguer deux grandes familles de pérennité
(Mignon, 1998, 2000) :
– la pérennité du pouvoir: celle-ci recouvre deux types de pérennité à savoir, la pérennité du
contrôle et la pérennité de direction. La pérennité du contrôle est assurée lorsque le capital reste
entre les mains du même groupe d’actionnaires (en général un individu ou une famille) et la
pérennité de direction est réalisée lorsque les dirigeants de l’entreprise sont issus de ce même
groupe;
– la pérennité du projet: celle-ci recouvre, également, deux types de pérennité à savoir la
pérennité des activités et la pérennité organisationnelle. La pérennité des activités est assurée
lorsque l’activité principale de l’entreprise est maintenue, en dépit, par exemple, d’une
disparition de cette dernière en tant qu’entité autonome. La pérennité organisationnelle est
préservée lorsque l’entreprise a su, au cours de son histoire, résister à l’épreuve des
bouleversements profonds de son environnement et préserver jusqu’à nos jours son identité (De
Geus, 1997).
Ce mémoire s’intéresse plus particulièrement à la pérennité organisationnelle. En effet, les autres
formes de pérennité, tant en termes de contrôle et de pouvoir qu’en termes d’activités, ont fait
l’objet de nombreuses études, faisant appel à des disciplines connexes (droit, fiscalité). En
revanche, la pérennité organisationnelle est apparue plus récemment comme objet de recherche.
Elle est apparemment plus complexe, bien que son étude se situe au cœur des sciences de
gestion, entendues comme les disciplines traitant du pilotage des organisations.
18
I.2.2 Concept de très petite entreprise
Comme l’indique Verstraete (2000), la notion d’organisation peut renvoyer à des réalités bien
différentes. Il peut tout aussi bien s’agir d’une firme ou d’une tout autre forme d’organisation.
L’apposition du préfixe « micro » indique toutefois que l’entité dont il s’agit est de petite, voire
de très petite dimension. En réduisant la notion d’organisation à celle d’entreprise, on dira que
l’acte micro-entrepreneurial aboutit à l’émergence d’une micro-entreprise, ou plus précisément,
d’une très petite entreprise (TPE).
I.2.2.1. Définition quantitative de la TPE
Le premier critère retenu dans la littérature pour définir les entreprises de cette dimension est
l’effectif. La TPE est alors définit en référence au nombre de personnes qu’elle emploi. Le seuil
de 10 employés est le seuil retenu au niveau européen (Commission européenne - CE, 2003). Il
n’empêche de retrouver quelquefois des définitions qui proposent de voir la TPE comme une
entreprise employant moins de 20 salariés. C’est notamment la définition retenue par le
Baromètre des TPE en France. La Commission européenne introduit dans la définition des
critères de pondération que sont le chiffre d’affaires et le total du bilan. Est alors considérée
comme micro-entreprise toute entreprise qui occupe moins de 10 personnes et dont le chiffre
d'affaires annuel ou le total du bilan annuel n'excède pas 2 millions d'euros (CE, 2003 :39).
Selon cette définition, environ 96% des entreprises françaises sont des micro-entreprises
(Hecquet, 2010). Cependant, dans les petites organisations, le critère d’effectifs explose
littéralement : non seulement le statut des salariés s’est considérablement diversifié (en y
comprenant les intérimaires, les saisonniers, les stagiaires, les apprentis, etc.), mais nombre de
collaborateurs, parfois épisodiques, essentiellement les membres de la cellule familiale, nucléaire
ou plus, ne sont pas enregistrés. Quant au chiffre d’affaires, il ne peut servir de critère qu’au sein
d’un même secteur d’appartenance (Marchesnay, 2003). D’où l’importance d’une approche
quantitative de la TPE.
I.2.2.2 Définition qualitative de la TPE
L’approche qualitative propose d’introduire dans le champ de définition des micro entreprises
des éléments permettant de comprendre ce qu’elles font, en isolant ce qui les compose et ce qui
les anime (Folliard, 2010:57). Il s’agit de prendre en compte des éléments tels que l’existence
légale, le secteur d’activité, le mode de gouvernement, le profil et la trajectoire du créateur
dirigeant, … Les études menées en France sur ces formes d’organisations ont conduit à
différencier fortement les structures légalement immatriculées, en opposant notamment celles
19
dont le dirigeant s’inscrit d’emblée dans une logique de marché, à la recherche de moyens définis
dont il faut trouver le financement, avec les créateurs de leur propre emploi dont l’objectif est le
plus souvent de faire vivre leur famille de l’exercice d’un métier et d’une activité indépendante
(Letowski et Trouvé, 2004 :84). Marchenay (2003) distingue dans cet esprit les TPE nucléaires
et les TPE organisées.
Les premières sont organisées autour d’une seule personne ou d’un noyau de personnes, le plus
souvent la cellule familiale. Le créateur est ici doté d’un savoir-faire qui lui permet de se mettre à
son propre compte. Les décisions stratégiques sont certes prises par lui, mais il le fait en étroite
collaboration avec d’autres parties prenantes telles que le partenaire de vie, l’entourage, le
comptable, voire les clients et les fournisseurs. On retrouve le principe des TPE traditionnelles
mis en exergue par Letowski et Trouvé (2004) et Rouault (2006). Le but des créateurs de ce type
de micro-entreprises n’est pas en soi de générer du profit, mais plutôt d’arriver à payer les
charges, renouveler le nécessaire et vivre.
Ces entreprises ont une très faible propension à l’innovation, ce qui justifie le recours à une main
d’œuvre - lorsque celle-ci existe - généralement peu qualifiée mais hautement polyvalente,
recrutée le plus souvent par le biais des réseaux familiers. Ce type de TPE, dont la forme sociale
est davantage familialiste, patrimoniale, voire domestique, concerne pour majorité les
exploitations agricoles, l’artisanat traditionnel, notamment la construction, le petit commerce de
proximité, le secteur hôtellerie, restauration cafés (HCR) et les services aux particuliers. On peut
y rajouter certaines professions libérales, réglementées ou non (Marchesnay, 2003).
Les TPE organisées reposent sur des bases originales de compétitivité, correspondant à la
nouvelle économie. C’est ainsi que, loin de s’en tenir à des règles de gestion artisanales, elles
ont recours à des outils sophistiqués (…) (Marchesnay, 2003). Ces TPE, très souvent tournées
vers l’innovation, adoptent une stratégie proactive délibérée, articulée sur une vision claire de
l’évolution du marché, sur une veille stratégique permanente et fonctionne sur la base d’un plan
d’activité (technologie, produit, marché) mûrement réfléchi. Cette forme de micro-entreprise
correspond aux TPE managériales et entrepreneuriales identifiés par Letowski et Trouvé (2004)
et Rouault (2006) où le comportement managérial est affirmé et où le développement de
l’activité est un objectif clé.
On peut citer pour exemple les micro-industries généralement sous-traitantes des grands
groupes industriels. Une forme particulière de TPE a récemment vu le jour en France ; il s’agit
de l’auto entreprise. Les raisons pour lesquelles le micro-entrepreneur se décide de se lancer dans
20
l’aventure entrepreneuriale sont diverses. La littérature identifie à ce sujet deux dynamiques
explicatives de l’acte entrepreneurial : un dynamique push et un dynamique pull. Ces deux
dynamiques donnent lieu à deux formes d’entrepreneuriat : l’entrepreneuriat dit d’ opportunité
et l’entrepreneuriat dit de nécessité.
21
petites villes, et le licenciement de nombreux cadres de banques. Ces derniers vont se reconvertir
en créant de nombreuses coopératives d’épargne et de crédit (Coopec) fonctionnant ou essayant
de fonctionner comme des quasis banques.
II.1.1.2 Les acteurs de la micro finance au Cameroun
Les années vont également connaître de nombreuses innovations et diversification dans le
secteur de la micro finance. C’est ainsi que l’on va voir apparaître des institutions développées
de manière endogène comme
- les MC² (Mutuelles Communautaire de Croissance) développées avec l’assistance technique de
Afriland First Bank et l’ONG ADAF Appropriate Development for Africa Foundation ;
- Les Caisses Villageoises d’Epargne et de Crédit Autogérées (CVECA) appuyées par l’ONG
Micro finance et Développement (MIFED) à travers le projet de crédit rural décentralisé du
ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, la BICEC et deux institutions françaises :
le Centre international pour le développement et la recherche (CIDR) et l’Agence française de
développement (AFD) ;
- Les Coopec exclusivement pour femmes, dont principalement : les Coopératives d’Epargne et
de Crédit pour Promotrices (CEC Prom) avec l’appui de l’Agence canadienne pour le
développement international (ACDI) ; et la Mutuelle financière de femmes africaines (MUFFA)
qui est appuyée par Afriland First Bank et l’ONG ADAF ;
- Les institutions qui n’offrent que du crédit, cas de ACEP Cameroun (concentré essentiellement
dans les villes de Yaoundé et Douala) et de la Cameroon Gatsby Trust (CGT) ;
- De nombreux projets de développement ou agro-industriels avec un volet crédit. Cas de la
Société de Développement du Coton (SODECOTON), South-West Développement Authority
(SOWEDA), PREPAFEN, etc.
- Les autres institutions de micro finances à l’instar de Express Union, Express exchange etc…
II.1.2 La couverture du territoire et la réglementation du secteur de la micro
finances (IMF) au Cameroun.
Il est question de présenter dans un premier temps la couverture du territoire par les IMF, et
ensuite de présenter la réglementation du secteur des IMF au Cameroun.
II.1.2.1 La couverture du territoire par les institutions de micro
finances (IMF)
L’enquête COBAC (Commission bancaire d’Afrique centrale) de 2000 a recensée 652 IMF sur
le territoire camerounais. Le secteur de la micro finance touchait en 2000 un peu plus de 300 000
22
clients, soit environ 7 % du marché potentiel. L’épargne mobilisée était de 35,9 milliards de
FCFA, soit 6 % du total de l’épargne mobilisée par le secteur bancaire. Dans la même année, il
avait octroyé plus de 25,4 milliards de FCFA de crédit, représentant 4,3 % du total de prêt
accordé par le secteur bancaire. Ces chiffres ont considérablement augmenté ces dernières
années, mais des statistiques précises n’existent pas. Les principaux réseaux d’IMF : la
CAMCCUL (Cameroon Cooperative Credit Union League), les MC² (Mutuelles
Communautaires de Croissance) et les CVECA (Caisses Villageoises d’Epargne et de Crédit
Autogérées) concentraient à eux seuls plus de 62 % de l’épargne collectées par les IMF, et
regroupaient un peu plus de 80 % des clients. Le CamCCUL détenait 55 % des dépôts et plus de
64 % des clients.
Les enquêtes en cours, menées par la COBAC et le ministère des finances, permettront de
fournir des données plus précises. Mais en attendant, on peut signaler que des données collectées
par le ministère des Finances entre décembre 2004 et avril 2005 font ressortir un total de 558
IMF, dont 156 institutions indépendantes (non affiliées à un réseau), 168 IMF du réseau
CamCCUL, 61 IMF du réseau MC², 150 IMF du réseau CVECA, et 23 du réseau CABA
(Caisses de Base). Les principaux produits offerts par les Etablissements de micro finance au
Cameroun sont l’épargne, le crédit, et les transferts de fonds. Sur les 1 021 IMF recensées en
zone CEMAC (Cameroun, Congo, Centrafrique, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad) en 2000, le
Cameroun comptait 64 % des IMF, avec 67 % des dépôts, et 86 % des encours de crédits. On
note une inégale répartition des IMF sur le territoire national.
En 2002, 52 % des IMF fonctionnelles étaient implantées en zone urbaine contre 48 % en zone
rurale. Trois des dix régions que compte le Cameroun, à savoir le Nord-Ouest, le Centre et le
Littoral comptaient 60 % des IMF fonctionnelles, les régions du Sud-Ouest, de l’Ouest et de
l’Extrême-Nord comprenaient 28,7 % de l’ensemble des IMF, tandis que les régions de l’Est, du
Sud et de l’Adamaoua ne concentraient que 11,3 % des IMF. Il convient cependant de signaler
que ces dernières régions ont les densités de population les plus faibles aussi.
Lors de l’atelier de concertation sur la mise en œuvre de la politique nationale de micro finance
au Cameroun, les acteurs du secteur ont dressé l’état des lieux, et ont fait des constats majeurs :
(i) la répartition géographique des IMF sur le territoire national est inégale, (ii) l’expansion de la
collecte de l’épargne est remarquable, mais est accompagnée d’un faible coefficient de
transformation de ces ressources en crédit, (iii) les dépôts sont concentrés auprès d’un petit
nombre d’IMF, (iv) les ressources des IMF sont insuffisantes pour financer les besoins à court,
23
moyen et long terme de leur clientèle, (v) l’accès des IMF à des financements extérieurs est
fortement limité par le manque de mécanismes de garantie adaptés, (vi) le manque de
professionnalisme de certains acteurs, (vii) la concertation entre les différents acteurs du secteur
est faible, (viii) les liens entre banques et IMF sont faibles, (ix) l’insuffisance de ressources pour
l’expansion en zones défavorisées,
II.1.2.2 Cadre légal, réglementaire et institutionnel
Un peu plus de 80 % des IMF au Cameroun sont déclarées ou enregistrées sous le régime
d’associations ou de coopérative d’épargne et de crédit, et sont ainsi régies respectivement par
les lois n° 90/053 du 19 décembre 1990 sur la liberté d’association, et n° 92/006 du 14 août 1992
relative aux sociétés coopératives et aux groupes d’initiative commune. De nombreuses autres
IMF sont soit des sociétés anonymes, soit des projets. Pour exercer l’activité de micro finance,
les IMF, après avoir obtenu leur forme juridique, doivent solliciter un agrément auprès de
l’autorité monétaire (ministère des Finances), qui le délivre après avis conforme de la
Commission Bancaire d’Afrique Centrale (COBAC).
Ceci avait dans un premier temps été régi par le décret du Premier Ministre de 1998
(n°98/300/PM du 9 septembre 1998 fixant les modalités d’exercice des activités des
coopératives d’épargne et de crédit, modifié et complété par le décret n°2001/023/PM du 29
janvier 2001, la procédure d’agrément)…), et depuis le 13 avril 2002, par le Règlement
n°1/03/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions d’exercice de l’activité de micro finance
dans la Communauté économique et monétaire d’Afrique Centrale (règlement qui est entré en
vigueur le 15 avril 2005). A côté de ces textes, la COBAC a publié 21 règlements (ou normes
prudentielles) qui sont entrées en vigueur en avril 2007. Le Règlement CEMAC ne régit par la
forme juridique de l’IMF, mais seulement l’activité. Il définit la micro finance comme étant une
activité exercée par des entités agréées n’ayant pas le statut de banque ou d’établissement
financier et qui pratiquent, à titre habituel, des opérations de crédit et ou de collecte de l’épargne
et offrent des services financiers spécifiques au profit des populations évoluant pour l’essentiel
en marge du circuit bancaire traditionnel. Il définit trois catégories d’IMF :
- La 1ère catégorie constituée d’IMF qui ne traite qu’avec leurs membres (ce sont les
coopératives, les associations, etc.).
- La 2ème qui regroupe les IMF qui offrent des services financiers à des tiers (elles doivent avoir
le statut de société anonyme).
-La 3ème composée d’IMF qui n’offre que du crédit et n’est pas autorisée à mobiliser l’épargne.
24
II.2 Etat des lieux la TPE au Cameroun
L’économie camerounaise repose majoritairement sur les PME en général et sur les TPE
(structure employant moins de dix salariés) en particulier. La création de ces petites structures
permet de réduire le chômage des jeunes et contribue de manière significative au développement
locale notamment par le versement de l’impôt libéral qui permet de financer les projets
municipaux en l’occurrence, l’électrification en zones urbaine et rurale, la construction des
écoles et des hôpitaux pour ne citer que ces réalisations-là. Le passage de la TPE à la petite
entreprise voire à la moyenne entreprise semble plus rarement étudié. Le vide s’exprime
particulièrement dans l’optique d’une compréhension des logiques d’actions des entrepreneurs.
Une typologie des TPE camerounaise est faite par Evina (2007). Cet auteur montre que l’on peut
distinguer 3 types de TPE au Cameroun :
-Les entrepreneurs Bâtisseurs : Besoin d’autonomie ; activité principale service ; financement
bancaire ; TPE créés avant 1995 ; niveau d’étude primaire ou secondaire; recherche la croissance
de leur TPE ; maturité du projet ; effectif actuel des employés compris entre 4 et 6 ; nombre
d’employés à la création moins de trois ; entrepreneur de sexe féminin ; aime le risque ;
entrepreneur, propriétaire - dirigeant ; entrepreneur âgé de moins de 30 ans.
- Les Entrepreneur Prestige : Besoin de reconnaissance et de sécurité ; activité principale
artisanat et commerce ; esprit de compétitivité ; confiance en soi ; effectif actuel des employés
compris entre 7 et 10 ; nombre d’employés à la création compris entre 4 et 6 ; financement par
les tontines ; l’entrepreneur ne recherche pas la croissance.
- Les entrepreneurs Dynamiques : Besoin de réalisation ; activité principale agriculture ;
financement personnel (fonds propres) ; TPE créées après 1995 ; l’entrepreneur ne recherche pas
la croissance ; effectif actuel des employés moins de trois ; nombre d’employés à la création
compris entre 7 et 10 ; l’entrepreneur est un dirigeant-salarié ; pratique des méthodes de gestion
traditionnelles.
Conclusion
Le chapitre qui s’achève avait pour objectif de présenter le cadre conceptuel de notre étude. Pour
atteindre cet objectif nous avons subdivisé le chapitre en deux sections. Dans la première section
nous définissons les différents concepts mis en évidence. Dans la seconde section par contre,
nous présentons un état des lieux des concepts au Cameroun. Ïl ressort que les concepts employé
ici sont très complexes et revêtent des caractéristiques bien particulières au Cameroun.
25
CHAPITRE 2: CADRE THEORIQUE
D’ANALYSE
Introduction
Ce chapitre a pour objectif de présenter une revue de la littérature sur le lien entre le micro crédit
et l’efficacité des très petites entreprises. Il est en effet question de présenter l’ensemble des
travaux ayant mis en relation ces deux concepts non seulement du point de vue théorique, mais
aussi du point de vu empirique. Le chapitre comporte alors deux sections. La première section
présente les différents travaux théoriques ayant analysé l’effet du micro crédit des institutions de
micro finances sur l’efficacité de la très petite entreprise (Section I). La seconde section quant à
présente les différents travaux empiriques ayant analysé l’effet du micro crédit des institutions
de micro finances sur l’efficacité de la très petite entreprise (Section II).
26
principales cibles du système financier de proximité qui a développé des produits adaptés à cette
clientèle. C’est ainsi que les besoins de financement des TPE sont généralement assez bien
satisfaits, à l’exception toutefois de certains types de besoins tels que le financement des
investissements dont la durée et le montant sont parfois hors de portée des institutions de micro
finance.
I.1.1 Les limites du financement bancaire des TPE
Nous nous intéressons tour à tour, aux effets néfastes de l’asymétrie d’information sur le
financement bancaire des TPE, aux effets du rationnement du crédit bancaire ainsi qu’aux effets
néfastes de la sélection de la clientèle bancaire.
1.1.1.1 Le marché de crédit et l’asymétrie d’information
L’analyse des effets de l’asymétrie d’information sur le marché du crédit repose sur les modèles
de Stiglitz et Weiss (1981), et Williamson (1987). Sur le marché du crédit, le remboursement de
la somme empruntée par le client auprès de la banque se fait dans le temps en respectant un
délai. C’est justement, ce décalage dans le temps qui fait naitre des incertitudes quant au respect
des engagements de remboursement du prêt. Cette incertitude est liée au comportement de
l’emprunteur. En effet, les emprunteurs savent mieux que les prêteurs les risquent de leurs
propres projets. Donc les deux partenaires ne disposent pas de la même information, ce qui rend
difficile le choix des bons clients.
1.1.1.2 Le rationnement du crédit
Le terme rationnement signifie qu’une banque refuse de prêter aux conditions de quantité et de
taux demandés. Les différentes formes de rationnement du crédit sont présentées comme suit, par
Joseph (2000). Dans une situation de rationnement de type 1, la banque accorde un crédit pour
un montant inférieur à celui demandé, pour une somme beaucoup plus importante, le taux
d’intérêt s’accroît. Dans une situation de rationnement de type 2, les banques refusent de
s’engager envers certains emprunteurs alors qu’ils présentent les mêmes caractéristiques que
ceux qui obtiennent le crédit. Dans cette situation, l’équilibre se fait par les quantités et non par
les prix. Le troisième type de rationnement correspond à un refus de prêter au taux d’intérêt
désiré par l’emprunteur. Celui-ci dépend de l’appréciation de la qualité du projet. Dans le
quatrième type de rationnement, les emprunteurs écartés se distinguent de ceux qui obtiennent un
crédit car ils sont trop risqués, les banques décident de ne pas prêter même en disposant de
suffisamment de fonds. C’est ce dernier type de rationnement de crédit que connaissent les pays
en développement.
27
I.1.2. La micro finance, un mode de financement alternatif au système
bancaire
Pour gérer les insuffisances d’information et l’absence de garantie chez les personnes ciblées, la
technique de prêt de groupe de caution solidaire est utilisée par les IMF. Mais, il faut aussi
rappeler que le prêt de groupe ne résout pas tous les problèmes d’information.
I.1.2.1 Les groupes solidaires comme moyens de résolution de
l’asymétrie d’information et ses limites
Plusieurs approches complémentaires ou imbriquées sont utilisées dans la littérature pour
démontrer les atouts en faveur de l’efficience du prêt de groupe de caution solidaire.
La sélection de bons risques pour résoudre les problèmes générés par l’anti-
sélection
Pour résoudre les problèmes générés par l’anti-sélection, la micro finance cherche à choisir les
clients les plus sérieux et les plus solvables, mais sauf qu’elle ne détient pas suffisamment
d’informations sur ses derniers. C’est pourquoi, l’idée de groupe permet de remédier à cette
défaillance en faisant jouer la proximité et la responsabilité conjointe. Ces groupes se forment le
plus souvent selon la proximité géographique ou culturelle (surtout ethniques). Ce qui permet de
faciliter le contrôle des débiteurs entre eux à partir du moment où les groupes se connaissent bien
(Armendariz de Aghion, 1999). Selon Laffont et N’Guessan (2000), la connaissance mutuelle du
groupe permet de renforcer la caution solidaire.
La résolution des problèmes liés à l’aléa moral par le contrôle de pairs
Pour résoudre les problèmes liés à l’aléa moral, les institutions de micro finance transfèrent une
partie du risque aux emprunteurs. Ce qui conduit à développer pour l’ensemble de chacun du
groupe un bon comportement pour ne pas à payer pour les autres emprunteurs défaillants. Une
fois le crédit octroyé, chacun des membres se soucie du comportement de ses pairs et met en
œuvre une certaine surveillance au profit du remboursement. L’aléa de moralité ex post en est
réduit (Lanha, 2004a). Dans le cas de la situation d’aléa moral, Stiglitz (1990) montre aussi que
la responsabilité conjointe permet aux emprunteurs d’obtenir des volumes de prêts plus élevés
par le biais des programmes de groupe de prêt solidaire. L’offre de ce type de montant de prêt
serait trop risquée dans le cadre de contrat individuel. Donc, ce mécanisme de prêt de groupe
peut baisser le taux d’intérêt et desserrer la contrainte de rationnement du crédit
28
I.1.2.2 Les autres mécanismes pour maitriser les risques de
contrepartie
Nous distinguons entre autre :
Les prêts progressifs ou les incitations dynamiques
Dans l’idée de décourager l’emprunteur de falsifier la véracité des informations en sa
possession, et surtout de le pousser à divulguer ses projets, l’institution prêteuse peut mettre en
place des techniques très concrètes des prêts progressifs appelés aussi des incitations dynamiques
(Montalieu, 2002). Cette technique de prêt a pour but de motiver les emprunteurs à rembourser à
terme et de créer une relation de confiance solide entre les deux parties en présence à savoir le
prêteur et l’emprunteur. Ce qui permet de faciliter le remboursement du premier prêt d’une
manière sûr et efficace afin de pouvoir bénéficier du second prêt et ainsi de suite. Cette
anticipation de crédits plus importante de la part de l’emprunteur accroit sa motivation de
rembourser dans les délais (Hulme et Mosley, 1996). Ce mécanisme permet au créancier de
choisir les emprunteurs les plus fiables et les plus sérieux et de baisser aussi les coûts liés à la
recherche d’information de la part du prêteur.
La gestion de proximité
Pour mieux contrôler les risques de contrepartie, la micro finance utilise des mécanismes
prudentiels tels que la caution solidaire, ou les prêts progressifs cités ci-dessus. Mais ces mesures
ne suffisent pas à éliminer complètement cette méfiance entre l’institution et les bénéficiaires du
crédit. En principe, la garantie solidaire qui était destinée à assurer la garantie du groupe pour le
paiement du crédit peut ne pas jouer son rôle et même favoriser le non-paiement de la dette. En
fait, le client qui durant le contrat faisait preuve de bonne foi peut à la fin du contrat ne plus
pouvoir rembourser son crédit et de ce fait découvrir sa mauvaise foi. Cela montre les limites de
ces mécanismes qui pourtant sont une preuve d’efficacité. Il faut donc créer un climat de
confiance, basée essentiellement sur la proximité. Le fait de mieux connaitre le quotidien et la
culture de l’autre, permet de créer un climat de confiance entre les deux partenaires. Cette
finance de proximité permet de réduire les problèmes d’asymétrie d’information et de ce fait
d’accroitre la confiance entre l’emprunteur et le prêteur afin d’assurer une bonne performance en
matière de remboursement (Servet, 1996 ; Lelart, 2008).
29
développement à des taux d’intérêt généralement faible. Elle contribue donc à l’’efficacité
économique financière et sociale de ces entreprises. Une entreprise est généralement dite
porteuse si elle remplit un certain nombre de critères techniques, économiques et sociaux et
qu’elle a des chances de se maintenir et de se développer sur une période relativement longue.
Dans son analyse, Robleh (2016) considère qu’une TPE est porteuse si elle peut atteindre
plusieurs des six objectifs suivants : la création de valeur ajoutée ; la rentabilité économique
et/ou financière ; la création d’emplois durables et rémunérés ; la valorisation des ressources
naturelles ou d’un savoir-faire local ; l’économie et/ou l’apport en devises ; l’intégration avec
d’autres secteurs créateurs d’emplois et de valeur ajoutée. Le choix de ces critères se fonde sur
des raisons objectives que nous énumérons ci-dessous :
I.2.1 Le rôle de la micro finance sur la rentabilité des TPE
Les TPE sont confrontées à un certain nombre de besoins allant de la qualification des dirigeants
et des agents, à l’organisation de leur travail, à la qualité des produits et des ouvrages, à la
recherche de marchés et d’informations, à la gestion de leur activité et, surtout, au financement
de l’implantation et du développement de leur entreprise. Le besoin de financement se manifeste
certes au niveau de toutes les entreprises quel que soit le secteur d’activité, la nature de
l’entreprise ou son degré de formalisme, mais le niveau de ce besoin ainsi que sa spécificité sont
différents selon qu’il s’agit de la TPE ou de la PME, ou encore selon le stade de développement
et la nature du besoin à financer. Les TPE se créent généralement avec peu de capital financier et
de capital matériel généralement sur fonds propres ou par recours à des proches. Le capital
financier ne peut couvrir que quelques semaines d’activités.
Le plus souvent, leurs promoteurs disposent d’un savoir-faire acquis au bout d’un certain nombre
d’années passées dans un atelier en qualité d’apprentis. Quant aux PME, leurs promoteurs ont
généralement une logique d’investissement. Partant, le capital requis est plus important et fait
appel à toutes sortes de montages : épargne du (ou des) promoteurs (s), recours à des projets,
emprunts sur la base de projet dûment élaboré. La particularité de la PME par rapport à la TPE
est tout d’abord au niveau de la logique (logique d’investissement versus logique de
bancarisation). Le rôle de la micro finance ici réside dans le fait qu’elle accompagne ces
entreprises dans la satisfaction de leurs besoins de financement non seulement à des couts
relativement faibles, mais aussi à des délais de remboursement raisonnables (Barro, 2004).
Les besoins financiers de la TPE sont généralement de trois ordres :
30
- le financement de fonds de roulement ordinaire : ce besoin dépend des caractéristiques du
crédit fournisseur qui est d’ailleurs rarement accordé, ou alors selon des conditions défavorables
(prix majoré des marchandises, quantités limitées, perte parfois de l’indépendance du choix). La
plupart des TPE utilisent l’avance des clients pour acheter les matières premières (ou matières
d’œuvre) nécessaires, mais cela ne leur permet pas une production régulière et encore moins de
constituer des stocks. L’activité est donc entièrement soumise aux aléas du marché et aux cycles
irréguliers des commandes des clients : on fonctionne au jour le jour ;
- le financement d’avances sur marché : ce besoin apparaît au moment des appels d’offres
pour certains types de marchés (Etat, entreprises privées) ; il s’agit généralement d’un besoin
important et à très court terme entre l’achat des matières premières permettant de démarrer la
fabrication et l’arrivée de la première avance.
- le financement des équipements (matériel neuf ou d’occasion) : c’est un besoin crucial pour
certaines TPE qui ont un très faible pouvoir d’accumulation et qui, dès lors, sont dans
l’impossibilité d’épargner pour investir dans des équipements adaptés. C’est pour cette raison
que les équipements des TPE sont généralement peu adaptés, usagés et peu performants. Les
TPE du secteur informel expriment également un besoin pour d’autres types de services
financiers, notamment des services d’épargne, particulièrement en milieu urbain.
I.2.2 Quelques critiques sur le rôle de la micro finance à l’efficacité des
TPE.
Durant ces dernières années, l’enthousiasme qui régnait autour de la micro finance a connu une
forte opposition de la part de certains chercheurs. Le principe gagnant-gagnant, c’est-à dire que
la micro finance suit les bons principes bancaires tout en s’adressant aux pauvres, reste à
démontrer (Morduch, 2000). Les taux d’intérêt excessifs que certaines institutions demandent
suscitent une forte crainte sur l’impact de ces dernières sur sa population cible. De plus, la
privatisation de certaines d’entre elles laisse à penser que le rôle social qu’elles se sont fixées au
début entraine une dérive de la mission de la micro finance.
I.2.2.1 Le taux d’intérêt
En ce qui concerne les microcrédits, le taux d’intérêt est l’aspect qui fait le plus de critiques
venant des chercheurs. Il représente les coûts que subissent les emprunteurs lors d’un prêt, mais
est aussi la principale source de revenus de ces institutions (Sarah Guntz, 2011). En 2006, le taux
d’intérêt moyen des microcrédits dans le monde s’élevait à 24.8% (CGAP, 2009). En ce moment
ils peuvent être supérieurs à 50% ou même être égaux à 100%. Le CGAP déclare sur une note
31
sur la micro finance en 2004 que « les taux d’intérêt du microcrédit sont établis de façon à
permettre l’offre de services financiers durables, à long terme et à grande échelle.
Les IMF se doivent d’utiliser des taux d’intérêt leur permettant de couvrir leurs coûts ... Seules
les IMF viables sont en mesure de fournir un accès permanent aux services financiers aux
centaines de millions de personnes qui en ont besoin ». Morduch (2000) poursuit le point de vue
de la pérennité et déclare que certains donateurs croient qu’un peu plus de 5% de tous les
programmes de la microfinance existant à ce jour seront financièrement durables. Ainsi, parmi
les chercheurs, nous distinguons deux groupes de pensées : les institutionnalistes et les «
welfaristes » (Brau et Woller 2004). Les premiers pensent que les institutions financières
devraient être capables de générer leur propre revenu pour couvrir leurs coûts.
Ils concluent que la durabilité financière est la clé d’un approvisionnement réussi de services
financiers pour les pauvres et que l’autosuffisance financière est une condition nécessaire pour la
durabilité financière. Contrairement aux institutionnalistes, les « welfaristes » argumentent que
les IMF peuvent être durables sans pour autant être autosuffisantes financièrement.
I.2.2.2. L’endettement et surendettement
Le prêt peut être perçu comme une dette des emprunteurs envers les prêteurs. Si celui-ci n’est
pas utilisé pour une activité qui va générer un revenu plus tard, il sera difficile pour les
emprunteurs de rembourser leurs prêts. Il est montré, voir évident dans plusieurs études que les
prêts ne sont toujours pas utilisés en tant qu’investissement donc l’endettement est toujours
présent. Ainsi selon Guérin, Roesch, Héliès et Venkatasubramanian (2009) la transformation
entre prêt et endettement peut être due par le fait que « la majorité des microcrédits (60 à 80 %)
est utilisée à des fins « non productives », c’est-à-dire ne générant pas de revenu direct et dont on
peut supposer que le remboursement suppose un endettement supplémentaire ».
Cependant l’endettement peut aussi être dû à l’utilisation du prêt comme un investissement,
mais que celui-ci ne soit pas rentable. Bien que la micro finance tente d’améliorer la situation de
vie des pauvres, elle peut des fois empirer la situation. Sarah Guntz (2011) pense que d'un point
de vue moral, une dette, en général, peut être défavorable pour les personnes, en particulier pour
ceux qui sont déjà pauvres. Elle nous fait remarquer la pression exercer sur les pauvres pour le
remboursement de leur dette et que la méthode la plus utilisée, dans des pays comme le
Bangladesh, est les prêts en groupes pour influencer les paiements à leur échéance et mettre de la
pression entre membres de peur de perdre leur dignité envers les autres, mais aussi envers la
communauté.
32
Ces mesures sont parfois suivies de suicides et de violence envers un membre du groupe de prêt
qui fait un défaut de paiement pour pouvoir toujours bénéficier de la solvabilité et de la
crédibilité des institutions de micro finance (Rouf, 2012). Selon Guérin, Roesch, Héliès et
Venkatasubramanian (2009) la micro finance offre une option de jonglerie supplémentaire, elle
élargit l’éventail des choix et, dans certains cas, il est probable que cet élargissement joue un rôle
positif … Mais il est également probable que ces nouvelles sources financières fragilisent
certaines familles dans la mesure où elles les incitent à s’endetter et à satisfaire des besoins de
dépenses, non en fonction de projets d’activité, mais bien pour profiter de la possibilité de crédit.
33
faites par des chercheurs se fondent sur des évidences empiriques. Selon l’étude Angelucci,
Karlan et Zinman (2013), l’accès au crédit a un effet sur la taille de l’entreprise dû à l’utilisation
du prêt comme investissement en équipement pour l’entreprise, seulement le revenu et les
dépenses restent sans réaction.
Augsburg, Haas, Harmgart et Meghir (2015) trouvent que ni l’auto emploi ni le revenu ne
présentent des effets positifs à la réception de prêt. Pour Attanasio, Augsburg, Haas, Fitzsimons
et Harmgart (2015) les emprunts ne sont pas profitables aux entreprises ou changent les autres
sources de revenus des ménages. Ils croient que le taux d’intérêt élevé peut expliquer ce résultat.
Zohir et Matin (2004) déclarent que la plupart des prêts sont utilisés pour l’agriculture, le
transport, le commerce ou encore la transformation ce qui entraine plus d’utilisation des intrants
agricoles d’où une production plus élevée. Ceci mène à améliorer l’emploi dans ce secteur et une
baisse des prix des biens profitables aux pauvres. Selon Attanasio, Augsburg, Haas, Fitzsimons
et Harmgart (2015) les prêts permettent d’accroitre les chances d’entreprendre et dans le même
sens accroissent l’offre de travail.
Angelucci, Karlan et Zinman (2013) trouvent une augmentation de la taille des micros
entreprises. Du côté de Crépon, Devoto, Duflo et Parienté (2015), ils utilisent aussi l’essai
randomisé contrôlé au Maroc dans le but d’étudier l’impact du crédit sur 13% des ménages qui
vivent dans les villages traités, trouvent une augmentation de l’investissement des actifs utilisés
par des entrepreneurs individuels sur leurs activités. Ils déclarent aussi que le microcrédit aide les
entrepreneurs indépendants dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage à étendre leurs
entreprises, mais ne concoure pas à en créer une nouvelle. Pour ne citer que cela, nous pouvons
prétendre que l’accès au crédit a un effet positif soit sur la création de micro entreprises soit sur
leur expansion. Cependant si l’accroissement des IMF mène à un plus grand nombre de micros
entreprises, les rendements de ces dernières diminuent et se retrouvent en dessous du coût de
l’emprunt (Osmani, 1989). La situation devient rapidement précaire pour les emprunteurs surtout
si les IMF demandent un taux d’intérêt élevé (Huq, 2004)
II.2 Lien empirique entre le microcrédit et la rentabilité des TPE
Nous présentons dans un premier temps l’effet du microcrédit sur la rentabilité des TPE à travers
le canal de l’accroissement du capital humain. Dans un second temps, nous présentons l’effet du
micro crédit les investissements en capital physique.
34
II.2.1 Un effet favorable du micro crédit sur l’accroissement du capital
humain des employés
Littlefield, Murduch et Hashemi (2003) estiment que la première des choses que les gens
pauvres font de leur nouveau revenu obtenu grâce aux activités de leur micro entreprise est
d’investir dans l’éducation de leurs enfants. Cependant il faut impérativement que le prêt soit
bénéfique et crée un revenu supplémentaire pour que cette affirmation soit recevable or ce ne soit
toujours pas le cas. Le prêt pourrait encourager la scolarisation lorsque ce dernier réduit la
contrainte de liquidité et dans le sens opposé il peut mener à moins d’éducation si les familles
préfèrent la main-d’œuvre domestique que d’embaucher ailleurs (Augsburg, Haas, Harmgart et
Meghir, 2015).
Banerjee, Dean Karlan et Jonathan Zinman (2015) ont fait le résumé de six randomisations dont
les études se sont faites sur six pays à savoir la Bosnie, le Maroc, le Mexique, l’Éthiopie, l’Inde
et la Mongolie. Ils disent que l’effet des microcrédits sur la scolarisation est mixte. Ils déclarent
qu’au Maroc, en Mongolie, en Éthiopie et en Inde, les auteurs ne trouvent pas d’impact sur la
scolarisation. En Bosnie, Augsburg, Haas, Harmgart et Meghir (2015) trouvent que le
microcrédit a un effet diminutif de la scolarisation dans la tranche d’âge allant de 16 à 19 ans,
mais ne trouvent pas d’impact sur les jeunes de moins de 16 ans.
Les femmes pauvres qui initient et soutiennent des micros entreprises souvent domestiques
constituent une grande partie de la clientèle de la micro finance mondiale et ont influencé sans
aucun doute la décision du comité du Prix Nobel en 2006 (Kalpana 2006). Cela montre
l’importance qu’occupent les femmes dans la micro finance, mais aussi leur implication dans le
développement des pays pauvres. Littlefield, Murdoch et Hashemi (2003) pensent que l’accès au
crédit des femmes peut les amener à être plus confiantes, plus affirmatives et plus en posture de
prendre des décisions tant dans la famille que dans la communauté, mais aussi d’avoir une plus
grande capacité de faire face à l’inégalité entre hommes et femmes.
Dans ce contexte les chercheurs se sont penchés sur la question de l’autonomisation des
femmes. Tarozzi, Johnson et Desai (2015) ont construit une série de questions destinées aux
femmes allant de la santé infantile et de l’éducation à l’utilisation des contraceptions, de
l’épargne à l’implication des femmes dans la marche de leurs activités pour pouvoir appréhender
leur faculté de prendre des décisions dans leur étude faite en l’Éthiopie. Ils ne trouvent aucun
effet sur ce sujet. Littlefield, Murdoch et Hashemi (2003) estiment aussi que l’accès des femmes
au crédit ne veut pas dire qu’elles sont autonomes. Tarozzi, Johnson et Desai (2015) ne leur
35
donne pas tort, car ils ne trouvent pas d’amélioration significative de l’autonomisation des
femmes. Par contre, Angelucci, Karlan et Zinman (2013) trouvent une petite amélioration dans la
prise de décision des femmes mexicaines ayant obtenu un prêt par le biais de Compartamos
Banco. Attanasio, Augsburg, Haas, Fitzsimons et Harmgart (2015) étudient l’impact du crédit sur
la pauvreté et la cible principale est les femmes. Ils trouvent que l’entrepreneuriat des femmes
augmente avec une plus grande accessibilité au crédit. Ils s’aperçoivent aussi que dans les
entreprises dirigées par des femmes le nombre d’heures travaillées par semaine par les adultes
augmente de six heures.
II.2.2 Un effet favorable du micro crédit sur la rentabilité du capital investit
L’épargne continue d’être le parent pauvre des services proposés selon Guérin, Lapenu et
Doligez (2009). Elle est utilisée par les institutions financières pour la viabilité de ces dernières
et d’autres l’utilisent pour se prémunir d’un éventuel non-remboursement de prêt de leurs clients,
ils sont forcés d’avoir un compte d’épargne avant de recevoir un prêt. C’est le cas de la Mongolie
où les groupes d’emprunteurs déposent 20% du montant de leur prêt dans un compte conjoint
avant le décaissement du prêt (Banerjee, Dean Karlan et Jonathan Zinman, 2015). Attanasio,
Augsburg, Haas, Fitzsimons et Harmgart (2015) ne trouvent pas d’effet sur l’épargne.
En Bosnie, on a une réduction du montant de l’épargne financière des ménages traités par
rapport au groupe de contrôle. Cet effet sur l’épargne est concentré parmi les entrepreneurs ayant
une éducation élevée et une entreprise et qui ont des épargnes plus élevées au début (Augsburg,
Haas, Fitzsimons et Harmgart, 2015). Selon Pitt et Khandker (1998), la consommation peut être
améliorée par plus d’accès au crédit. Attanasio, Augsburg, Haas, Fitzsimons et Harmgart (2015)
sont plus précis concernant le domaine de la consommation qui présente une amélioration
notamment sur certains produits alimentaires tels que le lait, le pain et les boissons non
alcooliques. L’effet estimé montre que la consommation alimentaire était en moyenne plus
grande de 18.46$ par ménage par semaine dans le groupe traité par rapport au groupe de
contrôle.
Cependant, les études ne concluent toujours pas dans le même sens que Pitt et Khandker ou celle
faite en Mongolie. Banerjee, Duflo, Glennerster et Kinnan (2013) estiment « qu’améliorer
l’accès au microcrédit ne semble pas être associé avec une croissance significative de la
consommation après 15 à 18 mois ». Ce résultat est justifié, d’après eux, en partie par le fait que
peu d’individus empruntent dans le groupe traité et que certains dans le groupe de contrôle
empruntent à travers d’autres IMF. En supposant que dans le long terme l’accès au crédit accroit
36
le niveau de vie des emprunteurs donc la consommation devrait augmenter. Dans le court terme,
l’accès au crédit peut avoir un effet positif ou négatif sur le niveau de vie. Si le prêt et
l’opportunité d’entreprendre une activité améliorent le revenu permanent, la consommation peut
augmenter si les rendements augmentent assez vite.
Cependant, cet argument n’est valable que pour les ménages qui décident d’investir le montant
entier de leur prêt ou qui font face à un montant minimum d’investissement tel que le coût de
démarrage. Ces ménages peuvent avoir besoin de réduire leur consommation et/ou leur épargne
accumulée si le montant du prêt n’est suffisant pour couvrir les capacités requises (Augsburg,
Haas, Harmgart et Meghir, 2015). Ils ne trouvent pas d’impact sur la consommation des ménages
avec un niveau d’éducation élevé dans cette étude. En définitive les impacts de la micro finance
sur les pauvres ou de manière générale sur ces clients ne vont pas toujours dans le même sens. Si
nous trouvons dans la plupart des cas une hausse des activités chez les emprunteurs, les revenus
créés par ces dernières ne sont toujours sensibles aux prêts.
En ce qui concerne l’éducation des jeunes, les effets restent fort mitigés et peuvent aller dans
toutes les directions. Bien que les femmes ont joué un rôle très important pour l’expansion et le
succès de la micro finance, celle-ci n’a pas fait autant pour l’autonomisation des femmes
(Kalpana, 2006). En d’autres termes, un accès aux services financiers chez les femmes pauvres
ne semble pas être associé à une plus grande influence dans la prise de décision des femmes au
sein des ménages. De plus pendant que certains comme Pitt et Khandker trouvent que les prêts
aident à améliorer la consommation d’autres comme Banerjee, Duflo, Glennerster et Kinnam
trouvent, par contre, une croissance non significative de la consommation. Toutefois une critique
sur le papier de Pitt et Khandker a été faite par Morduch (1998) qui a trouvé que l’accès au crédit
ne mène pas à une amélioration de la consommation, mais réduit sa volatilité.
Ce résultat est obtenu à partir d’une régression simple. La différence de méthode a conduit donc
à une conclusion distincte. Cela fait penser que si les méthodes utilisées par les chercheurs sont
toujours les plus adéquates pour leurs études. Une question qui mérite aussi d’être posée est si la
micro finance marche pourquoi on a dans les études un petit nombre d’emprunteurs. Est-ce que
cela est dû aux taux d’intérêt des IMF ou les nombreux cas d’endettement qu’elles ont créé ? La
session suivante va discuter des problèmes de la micro finance. Face à l’incapacité des banques
et dans une moindre mesure des IMF à appuyer financièrement les petites et moyennes
entreprises, on assiste au développement de nouveaux mécanismes de financement tels que:
37
• Le fonds de garantie. Parmi les difficultés rencontrées par les PME dans l’accès au crédit, la
garantie est au centre. Dans l’étude conduite par Habyarimana (2008) sur le refinancement des
institutions de micro finance au Rwanda, la garantie constituait un problème majeur pour 77%
des entreprises coopératives. Alors, pour pallier cette insuffisance, des mécanismes de
financement adaptés ont été pensés: les Fonds de garantie. Comme le nom l’indique, ces fonds
sont destinés à assurer le crédit en cas de défaillance du prêteur. Selon l’ONUDI (1999), les
Fonds de garantie «visent à partager les risques avec les organismes de prêt afin que le prêteur
soit dédommagé de tout ou une partie de la perte en cas de non-paiement du prêt». Logés souvent
dans des institutions financées par l’Etat ou par des partenaires au développement, ces Fonds
servent à couvrir le risque.
• Le capital-risque. Le capital-risque constitue un autre mode de financement des TPE. Il
consiste en «des prises de participation au capital des entreprises réalisées par des étrangers qui
ne sont pas les principaux propriétaires. Les investisseurs en capital-risque partagent les risques
de succès ou d’échec de l’entreprise» (ONUDI, 1999). On note toutefois, que les prises de
participations sont accompagnées d'une collaboration plus ou moins active entre l'investisseur et
l'équipe dirigeante sur la base de protections conventionnelles (contrats). Le capital-risque
permet aux entreprises en démarrage ou à fort potentiel de croissance de bénéficier d’apport en
fonds propres, d’une assistance en management, de possibilités d'accès à de nouveaux marchés et
à de nouvelles technologies (Fado et Baba, 2009).
Le capital-risque est, avant tout, un contrat d’investissement mettant en relation souvent trois
acteurs: les créateurs d’entreprise en quête de fonds pour développer leurs activités (donc les
bénéficiaires); les investisseurs (compagnies d’assurance, organismes de développement,
banques d’affaires, grandes compagnies ou sociétés etc. donc les apporteurs de capitaux.)
détenant les ressources à long terme et voulant les faire fructifier et, enfin, la société de capital-
risque qui est un intermédiaire entre apporteurs de capitaux et bénéficiaires. La société de
capital-risque fonctionne comme un prestataire de service d'investissement à travers le
financement des projets de TPE en quête de fonds propres. Ce mécanisme de financement
présente des avantages à plusieurs niveaux: il permet aux apporteurs de capitaux d’investir en
des entreprises promises à un bel avenir et de bénéficier de la plus-value que l’entreprise va
générer. Les fonds prêtés par les sociétés de capital-risque, rapportent des recettes grâce aux
intérêts perçus sur les remboursements et contribuent du même coup à réduire le risque inhérent
à la prise de participation.
38
• Le micro-leasing ou crédit-bail. Le leasing est un mode de financement à court ou à moyen
terme permettant l’acquisition de matériels, d’équipements, de véhicules ou d’immobilisations
corporelles par les entreprises. Elle fait intervenir trois partenaires, dont le vendeur d’un bien,
l’entreprise utilisatrice du bien et l’institution de crédit-bail. L’entreprise fait son choix du
matériel et discute du prix. La commande est lancée par la société de micro-leasing qui devient
ainsi propriétaire du bien et accorde une promesse de location à l’entreprise demandeur. Le bien
acquis par le leasing est propriété de l’institution. Le client le loue pendant une période de temps
donnée au travers d’un contrat de leasing signé devant un notaire avec une option achat.
L’équipement est livré à l’entreprise qui devient locataire du bien. L'entreprise n'est donc pas
juridiquement propriétaire du bien mis à sa disposition pendant la durée du contrat. Cependant,
au terme de la période de location, l’entreprise pourra acheter l’équipement ou l’immobilisation
corporelle pour une valeur résiduelle fixée au début du contrat, ou demander un prolongement de
la période de location.
Le micro-leasing repose sur le fait que l’investissement doit générer des liquidités qui vont
permettre de rembourser le bien acquis. Le leasing comporte des avantages pour les entreprises
et pour les institutions financières. Pour les micro-entrepreneurs, il offre la possibilité de faire un
choix entre plusieurs technologies et de moderniser les biens d’équipement. Ce crédit permet
ensuite d’accroître la production et les ventes de l’entreprise. Grâce au crédit-bail, les entreprises
arrivent à répondre aux conditions de garantie exigées par les banques ou les institutions
financières. Le bien constituant en lui-même une garantie. En outre, le coût du leasing peut être
négocié en fonction du mode de paiement (réduction du prix en cas de paiement au cash). Enfin,
un autre avantage réside dans le fait que l’entreprise utilise l’équipement ou le bien sans apport
de fonds propres ni endettement apparent supplémentaire au bilan. Mais, il n’y a pas que les
entrepreneurs qui bénéficient de cette pratique de financement, les institutions en bénéficient
également. Le leasing permet surtout, dans le domaine de la micro finance, de résoudre le
problème de garantie comme signifié tantôt. Contrairement aux autres crédits ordinaires, le
micro-leasing est sûr pour plusieurs raisons: destination du crédit assez claire, impossibilité de
détournement comparativement au crédit ordinaire.
39
Conclusion
Ce chapitre avait pour objectif de présenter une revue de la littérature sur le lien entre le micro
crédit et l’efficacité des très petites entreprises. En effet Il était question de présenter l’ensemble
des travaux ayant mis en relation ces deux concepts non seulement du point de vue théorique,
mais aussi du point de vu empirique. Pour atteindre cet objectif, le chapitre a été subdivisé en
deux sections. Dans la première section nos avons présenté les différents travaux théoriques
ayant analysé l’effet du micro crédit sur l’efficacité des TPE. Dans la seconde section par contre,
nous avons présenté les différents travaux. Au terme de ce chapitre nous pouvons retenir que le
micro crédit des IMF est susceptible de favoriser l’efficacité des TPE. En effet, ces institutions
mettent à la disposition des TPE les ressources financières dont elles ont besoins pour accroitre
leur activité. Ceci à des taux d’intérêts qui sont généralement inférieurs aux taux qui leurs sont
proposés par les banques.
40
Conclusion première partie
La partie qui s’achève avait pour objectif de présenter le cadre théorique et conceptuel de notre
étude. Pour atteindre cet objectif nous avons subdivisé la partie en deux chapitres. Dans le
premier chapitre présentons le cadre conceptuel de l’analyse, alors que le second chapitre
présente le cadre théorique de cette analyse. Chacun des chapitres est organisé autour de deux
sections. Dans le chapitre 3, nous nous sommes intéressés à la présentation et la définition des
concepts à la section 1. Tandis que dans la section 2 nous avons présenté la situation de ces
concepts dans le contexte camerounais. Il ressort que les concepts employé ici sont très
complexes et revêtent des caractéristiques bien particulières au Cameroun.
Le chapitre 2 quant à lui avait pour objectif de présenter une revue de la littérature sur le lien
entre le micro crédit et l’efficacité des très petites entreprises. Dans la première section de ce
chapitre, nous avons présenté les différents travaux théoriques ayant analysé l’effet du micro
crédit sur l’efficacité des TPE. Dans la seconde section par contre, nous avons présenté les
différents travaux. Au terme de ce chapitre nous pouvons retenir que le micro crédit des IMF est
susceptible de favoriser l’efficacité des TPE. En effet, ces institutions mettent à la disposition des
TPE les ressources financières dont elles ont besoins pour accroitre leur activité. Ceci à des taux
d’intérêts qui sont généralement inférieurs aux taux qui leurs sont proposés par les banques.
41
DEUXIEME PARTIE : MICROCREDIT ET
EFFICACITE DES TPE DANS LA VILLE DE
DOUALA : EVIDENCE EMPIRIQUE
42
Introduction deuxième partie
Après avoir présenté le cadre théorique et conceptuel d’analyse de l’effet du microcrédit sur
l’efficacité de très petites entreprises en première partie, nous allons à présent passer à la
vérification empirique. La présente l’effet du microcrédit des IMF sur l’efficacité de très petites
entreprises dans la ville de Douala, ainsi que de présenter les résultats et les recommandations de
politiques économique. Notons que nous avons dû effectuer une enquête pour collecter des
données primaires puisque nous ne disposions pas de données secondaires satisfaisantes. La
présente partie comporte donc deux chapitres. Le premier chapitre présente la démarche
méthodologique employée pour analyser l’effet du microcrédit des IMF sur l’efficacité de très
petites entreprises dans la ville de Douala (Chapitre III) tandis que le dernier chapitre présente
les résultats et les recommandations (Chapitre IV).
43
CHAPITRE 3: DEMARCHE
METHODOLOGIQUE
Introduction
Le présent chapitre a pour objectif de présenter la démarche méthodologique employée pour
analyser l’effet du microcrédit sur l’efficacité de très petites entreprises dans la ville de douala.
En effet, nous avons présenté dans le chapitre précédent les résultats théoriques et empiriques
des travaux ayant mis en relation le microcrédit accordé par les IMF et l’efficacité des TPE.
Nous allons à présent analyser de manière concrète cet effet dans le cas de la ville de Yaoundé
Le présent chapitre comporte deux sections. La première section présente le choix
méthodologique et le déroulement de l’enquête (section I). La seconde section quant à elle
présente le modèle et les instruments statistiques et économétriques employés.
44
caractères quantitatifs ou même qualitatifs, l’on dit qu’on adopte une approche quantitative. Une
telle approche, se sert le plus souvent des instruments d’analyses statistiques (moyenne, écart
types, tests, graphiques et autres), ainsi que des instruments d’analyses économétriques pour
l’obtention des résultats. Si par contre, l’étude repose sur l’exploitation des documents, des
archives, du passé historique, ou même des interviews, alors il s’agit d’une approche qualitative.
En effet, comme l’indique Mbengue et Vandangeon, (2015) produire une bonne œuvre
scientifique exige que l’auteur accorde une plus grande importance aux considérations
méthodologiques et épistémologiques
Dans cette étude, nous choisissons d’effectuer une démarche quantitative. Bien que les
données secondaires soient encore quasi inexistantes, nous nous sommes résolus à effectuer une
enquête sur le terrain afin d’obtenir des donnés primaires qui pourrons nous être utiles pour
effectuer notre analyse empirique.
Lorsque la démarche est plutôt quantitative comme tel est le cas dans notre étude,
plusieurs stratégies de recherches s’offrent également au chercheur. L’on peut en effet effectuer
une simple analyse descriptive des données, une analyse économétrique simple ou alors, les deux
simultanément.
Dans ce travail, nous avons opté pour une collecte de données primaires que nous
analysons à la fois à l’aide des instruments statistiques et économétriques.
45
I.2 L’enquête
« Réaliser une enquête, c’est interroger un certain nombre d’individus en vue d’une
généralisation ». Cette définition de Ghiglione et Matalon (1998), pour qui l’enquête se définit
comme étant une méthode interrogative, nous permet déjà d’examiner certains points clés :
Interroger :
Interroger se distingue d’une observation (l’utilisation du langage inclut un élément
perturbateur) ; d’une expérimentation (celle-ci va permettre de tester des liens de causalité, alors
que l’enquête renseigne plutôt sur l’existence de corrélations) ; ou encore d’une étude des traces
(la situation est modifiée dans le cadre de l’enquête, puisque l’interrogation provoque une
perturbation).
Individus :
Individu implique que les réponses sont individuelles, et renvoient ainsi aux perceptions d’une
personne en situation individuelle. L’enquête ne rend donc pas compte des interactions sociales
et des opinions qui peuvent se construire dans des dynamiques groupées.
Généralisation :
L’individu en soi n’est pas l’objet ; il nous intéresse en ce qu’il est représentatif d’un groupe
plus large. L’enquête est une situation d’apparent paradoxe, puisqu’elle planifie un
questionnement pour en obtenir des réponses spontanées. L’enquête est particulièrement adaptée
pour les recherches qui veulent investiguer des opinions, des attitudes, des croyances, des
perceptions, des expériences ou encore des comportements. Les principaux écueils à cet égard
sont liés à la validité interne de l’enquête (rend-elle véritablement compte des mécanismes à
l’œuvre ?) et la validité externe (les informations sont-elles suffisamment uniformes pour être
additionnées et généralisées ?).
46
chercheur) ; elle doit enfin être pertinente (la question vise à expliquer ou comprendre l’objet,
pas le décrire ou le cadrer dans des registres moraux éventuellement préexistants).
Dans le cadre de notre étude, les interrogations ont pour objectif de rechercher des éclaircis ou
des réponses sur les effets du microcrédit sur l’efficacité des TPE dans la ville de Douala.
I.2.2 La méthode d’échantillonnage
Certains enquêtes sont dites « exhaustives », parce qu’il est possible d’interroger l’ensemble de
la population concernée. C’est un cas idéal, toutefois il est souvent très long et très coûteux
d’interroger l’ensemble de la population. Afin de sélectionner les personnes interrogées, on
procède alors à l’identification d’un échantillon. Il se définit comme un sous-ensemble de la
population à partir duquel on tente d’inférer des mesures sur la population elle-même. Il s’agit
donc d’un groupe restreint de la population, à partir duquel on procédera à une généralisation des
résultats. Afin de ne pas être biaisé, l’échantillon doit être représentatif de la population.
La première étape, pour constituer un échantillon, est de définir sa population. Il s’agit ainsi
d’établir les caractéristiques des individus les rendant aptes à participer à l’enquête. Souvent, le
choix de la population est déterminé par le problème posé.
Echantillonner la population est souvent essentiel, mais n’est pas exempt de certains risques. On
s’écarte toujours dans une certaine mesure des vraies valeurs de la population. Ainsi,
l’échantillon étant limité, le généraliser à une large population est relativement hasardeux. En
outre, il peut arriver que l’échantillon soit mal choisi et peu représentatif. Certaines techniques
d’échantillonnages visent dans ce cadre à limiter les erreurs autant que possible, en fonction des
moyens dont on dispose. Ce dernier point est important : il est évident que plus la taille de
l’échantillon est grande, plus précis seront les résultats. Toutefois, ce point dépend aussi des
ressources techniques et temporelles disponibles.
Pour qu’un échantillon soit représentatif, il faut que tous les membres de la population aient la
même probabilité d’y figurer. A défaut de quoi, cet échantillon sera biaisé. Le biais
d’échantillonnage est donc la tendance à sous- ou sur- représenter certaines catégories de la
population dans l’échantillon (et est à distinguer de l’erreur d’échantillonnage, qui sera au mieux
minimisée). Deux techniques permettent d’établir des échantillons représentatifs :
Echantillons probabilistes : au moyen d’une base de sondage (liste finie de la
population), un certain nombre de personnes sont choisies au hasard.
47
Echantillons empiriques : à défaut de la présence d’une liste, l’échantillon est désigné
selon des règles précises de telle façon qu’il constitue une « bonne image » de la
population étudiée.
Il arrive que les impératifs obligent le chercheur à recourir à un échantillon non-représentatif.
Dans ce cas, il est conseillé d’être raisonné pour désigner les personnes interrogées, c’est-à dire
de privilégier un groupe présentant les caractéristiques types de la population. Un autre cas de
figure est celui des enquêtes qui se font par recrutement de volontaires. Dans ce cas, l’échantillon
ne sera pas représentatif et les résultats ne seront pas généralisables à une population plus large.
Dans le cas de notre recherche, nous avons eu recours à un échantillonnage empirique en
utilisant comme règle d’échantillonnage, les caractéristiques individuelles des enquêtes à savoir,
l’âge, le sexe, le statut matrimonial, le niveau d’instruction. En effet, notre échantillon comporte
100 TPE.
I.2.3 La méthode d’enquête
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour recueillir des données parmi lesquelles
1.2.3.1 L’entretien
Les deux formes principales d’entretiens sont les entretiens non-directifs (ou libres) et semi
directifs (ou guidés). Selon les besoins, d’autres formes d’entretien existent et peuvent être
préférées. Quelques règles générales s’appliquent toutefois à chaque type d’entretien. Ainsi, il
est important de se souvenir qu’il s’agit d’un processus de communication à travers lequel des
interactions naîtront entre l’enquêteur et l’enquêté. Ces interactions sont susceptibles de biaiser
les résultats d’enquête. Ainsi, certaines études ont pu montrer que les caractéristiques physiques
ou personnelles de l’enquêteur (âge, sexe, origine…) peuvent influencer les réponses obtenues,
ou encore que les préjugés de l’enquêteur par rapport à son objet d’étude peuvent également
biaiser le nombre et la compréhension de ces réponses. Afin de limiter les biais, il est conseillé
d’éviter une situation de trop grande distance sociale entre enquêteur et enquêté ; mais aussi de
conserver une différence d’appartenance suffisante pour ne pas donner aux enquêtés l’impression
que se confier est une perte de temps. Un bon enquêteur doit avoir un certain sens des relations
humaines, être convaincant, mais aussi rester professionnel : il est important d’être neutre pour
ne pas influencer l’enquêté ou le mettre mal à l’aise.
1.2.3.2 Le questionnaire
La construction d’un questionnaire permet de traduire les indicateurs en questions et les
formuler adéquatement. L’enquête par questionnaire vise à vérifier les hypothèses de la
48
recherche, en vérifiant les corrélations suggérées. Cette méthode est celle que nous avons retenue
dans cette étude. La formulation des questions a été une étape cruciale dans notre enquête. Nous
nous sommes en majorité servis des questions à réponses directes aux quels nous avons jumelés
quelques questions semi directes. Nous avons en effet préparé la grille d’analyse du
questionnaire au préalable, afin de vérifier que chaque question correspond à un ou des
indicateurs déterminés.
I.2.4 L’administration du questionnaire
Lorsqu’il s’agit d’une méthode d’entretien, les données se récoltent dans une relation directe en
face en face. Un questionnaire, en revanche, pourra au choix être administré par l’enquêteur ou
auto-administré.
Dans le cas le plus classique, l’enquêteur est dans une relation de face-à-face où il pose les
questions et note les réponses. Cela requiert certaines qualités de sa part ; idéalement, il doit
pouvoir intéresser les enquêtés par rapport à son travail, être doté de bonnes facultés sociales et
de langage, et éventuellement avoir reçu une formation pour mener à bien ce rôle. Dans une large
mesure, un questionnaire de visu doit être pré-codé afin d’éviter des innovations ou
perturbations. Si ce mode d’enquête est relativement coûteux, et assez sensible au biais de
désirabilité sociale, il permet un contrôle de qualité par rapport aux réponses reçues et réduit le
risque d’erreur d’échantillonnage. Alternativement, certains questionnaires sont parfois
administrés par téléphone. Rapide et économique, cette méthode a aussi l’avantage de toucher
facilement beaucoup de monde. Les réponses doivent être courtes et réduites ; la durée d’appel
doit d’ailleurs être mesurée également (une dizaine de minutes environ). La totalité des
questionnaires que nous avons administrés ont été administrés en face à face.
49
I1.1.1 Les variables indiquant l’efficacité des TPE
Parmi ces variables, nous distinguons :
- La pérennité des TPE. Cette variable représente la capacité d’une entreprise à
préserver voire accroitre son activité au cours du temps. Elle est mesurée par le nombre
d’année d’exercice de l’entreprise.
- La rentabilité des TPE. Il s’agit ici de la perception des rentabilités économiques et
financières par les promoteurs des TPE. Le choix porté sur la perception est justifiée par
les difficultés que nous avons rencontrées sur le terrain à obtenir des informations exactes
sur la situation financières de ces entreprises. Elle est mesurée par les indicateurs tels
que :
La nature des résultats financiers
La nature de l’excédent brut d’exploitation
L’accroissement du chiffre d’affaire
50
Variables Nature Modalités Sources
Les variables indiquant l’efficacité des TPE
Le nombre d’années d’existence qualitative 1 si moins de 5 ans Enquête
2 si 5 à 10 ans
3 si plus dix ans
La nature des résultats financiers qualitative 0 si négatifs Enquête
1 si positifs
La nature de l’excédent brute qualitative 0 si négatifs Enquête
d’exploitation 1 si positifs
L’accroissement des ventes qualitative 0 si non Enquête
1 si oui
Les variables d’intérêt
L’accès au microcrédit qualitative 0 si refus du microcrédit Enquête
1 si obtention du
microcrédit
La perception de la nature des taux qualitative 0 si faible Enquête
d’’intérêt pratiqués par les IMF 1 si élevé
La perception de la nature des délais de qualitative 0 si cours Enquête
remboursements 1 si assez long
2 si très long
Les variables de contrôle
Sexe du promoteur qualitative 1 si Homme Enquête
0 si femme
Religion du promoteur qualitative 0 si autre Enquête
1 si musulman
2 si catholique
3 si protestant
51
II.2 Spécification du modèle économétrique
Le modèle que nous allons estimer est inspiré des travaux de Munir et Khan (2013) qui ont été
repris par (Chizoba et al. 2018). Toutefois, contrairement à ces auteurs, nous avons apporté
quelque modifications afin de pouvoirs adapté le modèle à nos variables explicatives qui sont des
variables qualitatives.
Le modèle que nous estimons est un modèle logit puisque, la variable dépendante est une
variable binaire. Dans le premier cas, le modèle s’écrit :
𝑃𝑖 (𝑝𝑒𝑟𝑒𝑛𝑖𝑡𝑒𝑖 = 1) (1)
Dans ce modèle, P correspond à la probabilité pour que pérennité soit égalé à 1. La pérennité ici
est donc une variable latente (inobservée). Elle est codée telle que :
Pérennité = 1 si le nombre d’année d’existence de l’entreprise est supérieur 10 ans,
Pérennité = 0 si non
Avec Xi le vecteur des autres variables explicatives et i le vecteur des paramètres estimés.
Nous choisissons d’estimer un modèle logit, car nous faisons l’hypothèse que la distribution du
terme d’erreur suit une loi de Poisson. Ainsi, la probabilité Pi est donnée par la fonction de
répartition de la loi de Poisson et nous estimons notre modèle par la méthode du maximum de
vraisemblance.
rentabilité étant également une variable binaire, le modèle estimer ici est également un modèle
logit. La variable latente rentabilité sera alternativement captée par la nature des résultats et
l’accroissement des ventes. Dans un premier temps, rentabilité sera codée telle que :
rentabilité = 1 si les résultats comptables sont positifs
rentabilité = 0 si non.
52
II.3.1. Les instruments statistiques
Il existe plusieurs instruments de statistiques descriptives que l’on peut utiliser dans un
travail de recherche comme celui-ci à l’instar : des graphiques, de la moyenne, la variance,
l’écart type et des rapports de corrélations etc. Nous pouvons également effectués des tests
statistiques à l’instar du test de dépendance ou test de Khi-deux, du test de différence des
moyennes etc. Ces statistiques nous permettrons non seulement de pouvoir ressortir les faits
stylisés entre les principales variables de l’étude, mais aussi de voire apriori comment est-ce que
le microcrédit des institutions de micro finances, affecte l’efficacité des TPE.
Dans notre recherche, nous nous servirons d’une part des graphiques tels que le
diagramme circulaire et le diagramme en tuyaux d’orgues. D’autre part, nous nous servirons des
fréquences à savoir les fréquences marginales et les fréquences conditionnelles et enfin nous
effectuerons le test de Khi deux qui est un test de dépendance et permet de dire si deux variable
sont dépendantes ou non. Il joue le même rôle qu’une corrélation mais à la différence qu’il
s’emploi dans le cas des variables qualitatives.
II.3.2 Les instruments économétriques
Ceux-ci nous permettrons à travers une régression effectuée sur le modèle présenté plus
bas, de pouvoir définitivement statuer sur l’effet du microcrédit des institutions de micro
finances, sur l’efficacité des TPE de la ville de Douala. Plus précisément ils permettront non
seulement de dire si oui ou non le microcrédit des institutions de micro finances affecte
l’efficacité des TPE, mais aussi de mesurer cet effet. Parmi ces instruments nous avons : La
méthode d’estimation, les tests de diagnostics et de significativité du modèle.
La méthode d’estimation que nous utilisons est celle du maximum de vraisemblance. En
effet, l’estimation du modèle repose sur un ensemble d’étapes. Ses conditions sont toutes
conduites sous une approche asymptotique ce qui est caractéristique de la méthode du maximum
de vraisemblance. Cette partie présente successivement la qualité d’ajustement du modèle, le test
de modèles emboités, le test de Wald.
-Le premier point porte sur le pouvoir explicatif du modèle. Alors que dans un modèle de
régression linéaire on obtient la décomposition de la variance qui permet d’obtenir les différentes
sommes de carrés, dans un modèle probit on n’en a pas. Il existe cependant une mesure similaire
au R-Carré de la régression linéaire dans le modèle probit, il s’agit du Pseudo R-Carré. Soit :
𝐷(𝑀0 )−𝐷(𝑀)
𝑃𝑠𝑒𝑢𝑑𝑜 𝑅 2 = 𝐷(𝑀0 )
avec 𝐷(𝑀0 ) la déviance du modèle nul, c’est-à-dire du modèle à un
53
Le Pseudo R-carré est compris entre 0 et 1. Plus il est proche de 1 meilleure est l’ajustement du
modèle. Plus il est proche de 0 moins l’ajustement du modèle est correcte.
-Une fois le premier critère admis, on passe à la causalité globale du modèle. Plusieurs tests
statistiques existent pour tester. Le but de ce test est de savoir si d’une manière générale les
variables indépendantes expliquent la variable endogène.
Soit les hypothèses suivantes : 𝐻0 ∶ 𝛽1 = 𝛽2 = 0 contre 𝐻1 ∶ ∃𝛽𝑗 ≠ 0 avec 𝛽𝑗 = 1,2
Un premier test qu’on peut énoncer ici est le test de khi-deux de Pearson généralisé. Ce test
rejette H0 si la valeur calculée est supérieur à la valeur lue. La statistique lue dépend des seuils
critiques, à savoir 1%, 5% et 10%.
-Si l’hypothèse alternative (H1) n’est pas rejetée alors la dernière étape consiste à savoir quelles
sont les variables explicatives du modèle qui ont un effet sur la variable à expliquer. Il s’agit ici
des tests de significativités individuelles de Student.
Soit les hypothèses suivantes : Pour la première variable explicative : 𝐻0 ∶ 𝛽1 = 0 contre 𝐻1 ∶
𝛽1 ≠ 0 ; Pour la deuxième variable explicative : 𝐻0 ∶ 𝛽2 = 0 contre𝐻1 ∶ 𝛽2 ≠ 0.
L’un des tests auxquels on peut faire recours ici est celui de Wald. Ce sont ces différents
éléments qui nous permettent de décider sur la significativité ou non d’une variable sur une autre.
Conclusion
Le chapitre qui s’achève avait pour objectif de présenter la démarche méthodologique employée
pour évaluer l’effet du microcrédit des institutions de micro finances sur l’efficacité des TPE.
Pour atteindre cet objectif nous avons subdivisé le chapitre en deux sections. La première section
traite des choix méthodologiques et de l’enquête alors que la seconde section traite des
modèles, des variables et des outils de l’analyse. Arrivé au terme de ce chapitre nous retenons
que les choix épistémologique incombent à tout chercheur au moment où il se lance dans un
travail de recherche. Dans cette étude, le choix est porté sur une démarche hypothético déductive
qui est menée à travers une analyse quantitative. L’enquête a été menée en utilisant un
questionnaire avec des questions à réponses directes. Nous avons effectué un échantillonnage
empirique et le questionnaire a été administré en face à face. Les instruments d’analyse que nous
utilisons sont d’ordre statistiques (graphiques, fréquences et test de khi deux) et économétrique.
54
CHAPITRE IV: PRESENTATION ET
ANALYSE DES RESULTATS
Introduction
Dans le chapitre précèdent nous avons présenté la démarche méthodologique que nous avons
employé pour analyser l’effet du microcrédit des institutions de micro finances sur l’efficacité
des TPE. Le présent chapitre quant à lui a pour objectif de présenter les résultats et de dégager
des recommandations de politique économique. Le chapitre comporte deux sections. Dans la
première section nous présentons les résultats de l’analyse descriptive (section I) tandis que dans
la seconde section nous présentons les résultats de l’analyse économétrique ainsi que les
recommandations de politique économique.
55
meilleures effets en terme d’efficacité des TPE. Nous répondrons sans doute à cette question lors
de la régression économétrique que nous effectuerons en seconde section de chapitre
Graphique 4.1 : La répartition des TPE suivant le sexe du promoteur dans la ville de Douala
Femmes
26%
Hommes
74%
Graphique 4.2: La répartition des TPE de la ville de Douala suivant le niveau d’instruction du
promoteur
56
aucun diplome
primaire
24%
supérieur
29%
secondaire
38%
Après le niveau d’instruction, nous nous intéressons à présent aux aires culturelles des
promoteurs des TPE.
I.1.3. La répartition des TPE suivant l’aire culturelle du promoteur dans la
ville de Douala
Quatre aires culturelles ont été retenues à savoir, les Gras Field, la cote, le grand Nord et les
autres.
Le graphique 4.3 montre que les très petites entreprises de la ville de Douala sont
majoritairement détenues par les individus originaires des Grass Field. Ces derniers représentent
environ 46% des propriétaires des TPE dans la ville de Douala. Ces derniers sont suivis par l’aire
culturelle du grand nord qui constitue quant à elle 31%. Au bas du tableau, l’on retrouve les
promoteurs originaires de la zone côtière qui représentent 16% et le reste des aires culturelles qui
représentent 7%. Il est donc important pour nous dans la suite de ce travail d’étudier dans quelles
mesures est ce que l’aire culturelle du directeur affecte l’efficacité des TPE camerounaises.
57
Graphique 4.3: La répartition des TPE suivant l’aire culturelle du promoteur dans la ville de
Douala
centre
cote
16%
58
Graphique 4.4: La répartition des TPE suivant le nombre d’employés dans la ville Douala
plus de 5
employés
13%
1 employé
31%
2 à 5 employés
56%
I.1.5 La répartition des TPE suivant leur secteur d’activité dans la ville de
Douala
En ce qui concerne le secteur d’activité quatre catégories ont été retenues d’après notre
enquête à savoir éleveurs, commerçant, agriculteurs et autres. Le graphique 4.5 est une
représentation de cette variable. Ce tableau indique que la grande majorité des TPE de la ville de
Douala se retrouvent dans le secteur du commerce. Soit une proportion environ égale à 67%. Ce
secteur est suivit par le secteur de l’élevage 17%, les autres secteurs 14 % et l’agriculture 3%.
59
Graphique 4.5: Répartition des TPE suivant leur secteur d’activité dans la ville Douala
14%
17%
66%
3%
I.2. Les statistiques descriptives sur l’efficacité des TPE et sa relation avec le
microcrédit dans la ville de Douala
Nous présentons tour à tour les statistiques descriptives sur l’efficacité des TPE notamment la
pérennité et la rentabilité des TPE, par la suite nous nous intéressons aux caractéristiques du
microcrédit, ainsi qu’à leur relation avec l’efficacité des très petites entreprises dans la ville de
Douala.
I.2.1 Les statistiques descriptives sur l’efficacité des TPE de la ville de Douala
Il est question pour nous dans cette sous-section de présenter la répartition des TPE suivant la
perception qu’ont les dirigeants sur leur efficacité. Ces statistiques doivent à priori permettre que
l’on se fasse une idée sur le niveau d’efficacité des TPE de la ville de Douala avant de mettre ces
dernières en relation avec le micro crédit.
Le tableau 4.1 ci-dessous présente les fréquences des TPE dans la ville Douala en ce qui
concerne l’efficacité des très petites entreprises.
60
2 : Les statistiques descriptives sur l’efficacité des très petites entreprises dans la ville
Tableau 4.1
de Douala
Ce tableau présente les statistiques descriptives sur les différents aspects de l’efficacité des très
petites entreprises que nous avons retenues dans le cadre de notre étude à savoir : la durée de vie
des entreprises, leur rentabilité financières et leurs aptitudes à promouvoir leur vente.
Les résultats de ce tableau montrent que 63 % des promoteurs des très petites entreprises
interrogées dans la ville de Douala pensent que leur entreprise est efficace contre environ 37 %
61
qui pensent qu’elle n’est pas efficace. Ce tableau semble alors indiquer une perception
relativement élevée de l’efficacité des entreprises de très petite taille dans la ville de Douala.
Au regard de ce qui précède, nous avons essayé de comprendre ce qui peut justifier cette forte
perception qu’ont les promoteurs de TPE sur l’efficacité de leurs entreprises. Nous nous
sommes intéressés à certains aspects de l’efficacité des TPE à savoir, leur pérennité, leur
rentabilité, et l’évolution de leur vente. L’on constate alors que sur les 63 TPE qui ont été
déclarées comme étant efficaces, 21 soit 33,33% le sont du fait de leur durée d’existence assez
longue. De plus, 24 promoteurs Soit 38,1% pensent que leur entreprise est efficace du fait de
l’accroissement régulier des ventes. 25, 39% et 1,59% le sont respectivement du fait des
résultats financiers positifs et de la réduction régulière des couts de production.
Enfin, le tableau indique que 54% des TPE ont une durée de vie comprise entre 5 et 10 ans alors
que 26% des TPE de la ville de douala ont plus de 10 ans. Seulement 20% environ des TPE
disposent d’une durée de vie inférieure à 5 ans.
I.2.2 Les statistiques descriptives sur l’octroi du microcrédit aux TPE dans
la ville de Douala
Nous présentons dans cette section quelques fréquences permettant de capter la distribution des
TPE dans la ville de Douala suivant leur demande et leur accès au micro crédit. Le tableau 4.2
présente les statistiques descriptives sur l’octroi du microcrédit au TPE dans la ville de Douala.
62
3 : Les statistiques descriptives sur l’octroi du microcrédit au TPE dans la ville de
Tableau 4.2
Douala
Ce tableau indique qu’une proportion très élevée des TPE dans la ville de Douala sollicite du
crédit auprès des institutions de micro finances. En effet selon les données du tableau, 90% des
très petites entreprises de la ville de Douala font recours aux institutions de micro finances pour
solliciter du crédit contre seulement 10 % qui ne font pas recours à ces institution. Ce tableau
montre en plus que les raisons de ce recours aux IMF sont variées. 48,88 % des TPE déclarent
faire recours aux IMF à cause du fait qu’elles n’ont généralement pas accès au crédit bancaire.
33,33% par contre déclarent faire recours à ces institutions puisque qu’elles pensent que le cout
63
du crédit dans les IMF est relativement plus faible que dans les banques. Ce cout du crédit ici
correspond au taux d’intérêt en vigueur. 14,44% des TPE font recours aux IMF puisqu’elles
jugent que le remboursement est mieux échelonné dans le temps que dans les banques. Enfin
3,33 des TPE sollicitent du crédit auprès des micros finances pour des raisons autres que celle
évoquées plus précédemment.
Pour ce qui est de l’accès au crédit des institutions des micros finances que nous captons par
l’obtention du crédit demandé, celle-ci est relativement élevée au sein des très petites entreprises
de la ville de Douala. En effet, 44 TPE sur les 69 TPE sur les 90 ayant déclaré faire recours aux
IMF pour solliciter du crédit obtienne ce crédit. Ce qui représente alors un taux de 76,67%. Ce
qui signifie alors 21 entreprises se voient refuser ce crédit. Ce qui représente environ 23,33%
des entreprises qui sollicite ce crédit. Les raisons de ce refus de crédit sont toutes aussi diverses.
Il faut déjà noter ici que la plus par des TPE qui ont déclarées n’avoir pas obtenu le crédit sont
généralement soit de très petite taille (1 employé), soit alors elles sont très jeunes (moins de 4
années d’existence). Les raison de ce refus sont le manque de garanties, les considérations socio
culturelles liées aux origines ethniques du promoteur, à leur croyances, leurs sexe et parfois aux
résultats financiers de leur entreprise.
I.2.3 La distribution de l’efficacité des TPE de la ville de Douala suivant leur
accès au micro crédit
Plusieurs questions ont été posées aux enquêtés enfin de voir quelle perception ils ont sur
l’efficacité de leur entreprise. Il leur était demandé notamment de répondre aux questions :
Pensez-vous que votre entreprise est efficace ? Depuis combien d’années exercer vous votre
activité ? Avez-vous déjà ressenti le besoin de fermer votre entreprise ? Avez-vous connu des
résultats négatifs ces deux dernières années ? Votre chiffre d’affaire augmente t’il
régulièrement ? Nous nous sommes intéressés aux réponses apportées à ces questions par les 90
TPE ayant déclarées avoir sollicité un crédit auprès d’une IMF.
64
Tableau 4.3: La distribution de l’efficacité des TPE de la ville de Douala suivant leur accès au
micro crédit
Il ressort du tableau 4.3 que le micro crédit accordé aux TPE par les IMF est un instrument qui
semble favoriser l’efficacité en termes de pérennité, de rentabilité et de vente dans les très petites
entreprises de la ville Douala. En effet ce tableau de manière globale montre que les très petites
entreprises de la ville de Douala qui ont les meilleurs résultats en termes d’efficacité sont celles
qui obtiennent des microcrédits. En ce qui concerne la pérennité des TPE 37,2% de celles qui ont
moins de 5ans d’existence ont accès au micro crédit alors que 66% et 92,43% des TPE qui ont
respectivement entre 5 et 10 ans et plus de 10 ans reçoivent des microcrédits. De plus, seules
21,74% des TPE qui reçoivent des microcrédits auprès des IMF sont régulièrement tentée de
fermer leur entreprise.
65
Section II : La validation des hypothèses et les recommandations
Nous analysons ici dans un premier temps, les résultats des tests de Khi deux (II.1) et dans un
second temps les résultats économétriques et les recommandations (II.2).
Les résultats que nous obtenons montent qu’il existe des liaisons significatives entre certaines de
nos variables explicatives et l’efficacité des TPE. Ces liaisons significatives témoignent qu’il y’a
un lien significatif entre l’obtention du micro crédit et la pérennité des TPE, ainsi que leur
efficacité. Ce qui valide alors nos variables.
66
II.2 Les résultats économétriques et les recommandations
Nous présentons ici dans un premier temps les résultats de l’analyse économétrique (II.2.1) et
dans un second temps, nous présentons les recommandations de politique économique (II.2.2).
II.2.1 Les résultats économétriques
Le tableau ci-dessous présente les résultats de l’analyse.
Tableau 4.5
5 : Résultat de la régression économétrique
67
Rappelons que nous avons estimé notre modèle par la méthode du maximum de vraisemblance.
Les résultats obtenus indiquent que parmi les variables retenues dans cette analyse, les variables
de l’accès au micro crédit des TPE ainsi que, les caractéristiques de ce micro crédit (la nature des
taux d’intérêt ainsi que celle des délais de remboursement) ont un effet significatif sur la
pérennité et la rentabilité des très petites entreprises dans la ville de Douala. L’effet marginal du
microcrédit est positif, cela voudrait dire que les très petites entreprises de la ville de Douala qui
obtiennent des microcrédits de la part des IMF ont plus de chance de voir leur activité survivre à
long terme que celles qui n’obtiennent pas ces micros crédits. De même les TPE qui ont accès au
micro crédit des IMF ont également plus de chance de réaliser des résultats financier positif que
celles qui n’ont pas accès ces crédits. Les effets marginaux de cette variable sur la pérennité des
TPE et leur rentabilité, sont respectivement de 0,216 et 0,48. Ces effets étant interprétés comme
des différences moyennes de probabilités entre les TPE qui ont accès au microcrédit et celles qui
n’ont pas accès, l’on s’aperçoit bien que cette différence de probabilité est positive lorsque l’on
considère la pérennité et la rentabilité des TPE de la ville de Douala. Ceci montre bien que les
TPE qui ont accès au microcrédit sont également celles qui ont les probabilités de survie et de
rentabilité les plus élevées.
Cependant, il apparait également que l’effet du micro crédit sur l’efficacité des TPE en
occurrence leur pérennité et leur rentabilité, est fortement dépendant des caractéristiques de ce
microcrédit. L’on peut ainsi constater que les taux d’intérêts ainsi que les délais de
remboursement de ces micros crédits réduisent la pérennité et la rentabilité des très petites
entreprises. En effet le taux d’intérêt ici est une variable qui rend compte du cout de l’emprunt.
Elle est une variable binaire qui prend la valeur 0 lorsque les taux d’intérêt des IMF sont
relativement perçus comme étant faible et 1 s’ils sont élevés. L’effet marginal de cette variable
étant négatif, ceci signifie que lorsque les taux d’intérêt auxquelles les TPE contractent des
microcrédits sont jugés assez élevés, ils ont moins de chances d’accroitre la pérennité des TPE
que lorsqu’ils sont faibles. Il en est de même de délais de remboursement.
En ce qui concerne nos variables de contrôles, le tableau 4.5 montre qu’à l’exception du sexe du
promoteur, toutes les variables de contrôle utilisées dans ce travail affectent significativement la
pérennité et la rentabilité des TPE. En effet ce tableau montre que la taille de la TPE accroit son
efficacité. Ainsi, plus elle a des employés plus la TPE est rentable et efficace. Ce tableau montre
également que les TPE du secteur commercial ont de meilleures performances en termes
d’efficacité que les TPE des autres secteurs d’activité. De plus, l’aire culturelle des Grass Field à
68
un impact significatif sur l’efficacité des TPE, tandis que la culture côtière a tendance à réduire
l’efficacité des TPE. Ce qui signifie que lorsqu’une TPE est créée par un individu originaire des
Grass Field, cette TPE a plus de chance de survivre à long terme et de connaitre les résultats
positifs que les TPE créées par les individus originaires des autres aires culturelles. Au regard de
ces résultats, il nécessaire pour nous d’effectuer quelques recommandations.
69
Que les promoteurs améliorent leur niveau d’éducation. Car ceci pourrait faciliter leur
accès au micro crédit et améliorer leur efficacité.
Que les promoteurs organisent des séminaires de partage d’expérience afin que les
pratiques organisationnelles qui sont souvent fortement liées à la culture du promoteur
dirigeant puissent être échangées entre les TPE qui ont des difficultés à atteindre leurs
objectifs, et celles qui parviennent à le faire aisément.
II.2.2.3 Les recommandations à l’endroit du gouvernement
Nous recommandons aux décideurs politiques :
De renforcer davantage la surveillance autour des activités des micros finances, afin que
celles-ci ne soient pas incitées à dévier de la mission qui leur est assignée à savoir,
cibler une clientèle pauvre et démunies. Ceci pourrait se faire par la mise en œuvre des
commissions de contrôle qui veilleront régulièrement sur la nature des clients principaux
de ces institutions ainsi que sur le niveau de leur taux d’intérêt.
Organiser des séminaires de formations et de sensibilisation pour emmener les
promoteurs des TPE de comprendre le bien-fondé du recours aux micros crédits des IMF,
plutôt qu’aux crédits bancaire.
Conclusion
Le chapitre qui s’achève avait pour objectif de présenter les résultats de l’analyse ainsi que les
recommandations de politiques économiques. Pour y parvenir, nous avons subdivisé le chapitre
en deux sections. Dans la première section nous présentons les résultats de l’analyse descriptive
alors que dans le second chapitre, nous présentons les résultats de l’analyse économétrique et les
recommandations. Il ressort de ce chapitre que, le microcrédit accordé aux TPE par les IMF
accroit la probabilité pour ces TPE de survivre sur le marché à long terme ainsi que la probabilité
de réaliser des résultats financiers positifs. Les résultats montrent également que l’effet du
microcrédit sur l’efficacité des IMF dépend non seulement de la nature des taux d’intérêt
pratiqués par les IMF, mais aussi par la nature des délais de remboursement qu’elles accordent à
leurs clients. Enfin les résultats montrent que certaines caractéristiques des TPE en occurrence
leur taille et leur secteur d’activité ainsi que les caractéristiques de leur promoteurs (niveau
d’éducation, aire culturelle d’origine) affectent significativement leur efficacité.
70
Conclusion deuxième partie
La partie qui s’achève avait pour objectif de présenter la démarche méthodologique employée
pour analyser l’effet du microcrédit sur l’efficacité des TPE de la ville de Douala, ainsi que les
résultats et les recommandations de politique économique. Pour atteindre cet objectif nous avons
subdivisé la partie en deux chapitres. Le premier chapitre présente la démarche méthodologique
alors que le second présente les résultats et les recommandations de politiques économiques.
Arrivé au terme de cette partie, nous retenons que les choix épistémologique incombent à tout
chercheur au moment où il se lance dans un travail de recherche. Dans cette étude, le choix est
porté sur une démarche hypothético déductive qui est menée à travers une analyse quantitative.
L’enquête a été menée en utilisant un questionnaire avec des questions à réponses directes. Nous
avons effectué un échantillonnage empirique et le questionnaire a été administré en face à face.
Les instruments d’analyse que nous utilisons sont d’ordre statistiques (graphiques, fréquences et
test de khi deux) et économétrique.
Les résultats obtenus montrent que, le microcrédit accordé aux TPE par les IMF accroit la
probabilité pour ces TPE de survivre sur le marché à long terme ainsi que la probabilité de
réaliser des résultats financiers positifs. Les résultats montrent également que l’effet du
microcrédit sur l’efficacité des IMF dépend non seulement de la nature des taux d’intérêt
pratiqués par les IMF, mais aussi par la nature des délais de remboursement qu’elles accordent à
leurs clients. Enfin les résultats montrent que certaines caractéristiques des TPE en occurrence
leur taille et leur secteur d’activité ainsi que les caractéristiques de leur promoteurs (niveau
d’éducation, aire culturelle d’origine) affectent significativement leur efficacité. Au regard de
ces résultats, un certain nombre de recommandations ont été formulées à l’endroit des décideurs,
des TPE, et des IMF. Il s’agit entre autre, de l’organisation des rencontrent professionnelles entre
les promoteurs des TPE, de la sensibilisation de ces acteurs, sur le bien fondée de l’amélioration
de leur niveau d’éducation, de la surveillance des activités des IMF ainsi que de l’incitation des
TPE au recours des microcrédits.
71
CONCLUSION GENERALE
Ce mémoire avait pour objectif d’analyser l’effet du microcrédit sur l’efficacité des très petites
entreprises dans la ville de Douala. Pour atteindre cet objectif, nous avons subdivisé le travail en
deux parties. La première partie avait pour objectif de présenter le cadre théorique et conceptuel
de notre étude. Elle a été subdivisée en deux chapitres. Dans le premier chapitre nous présentons
le cadre conceptuel de l’analyse, alors que le second chapitre présente le cadre théorique de cette
analyse. Chacun des chapitres est organisé autour de deux sections. Dans le chapitre 1, nous nous
sommes intéressés à la présentation et la définition des concepts à la section 1. Tandis que dans
la section 2 nous avons présenté la situation de ces concepts dans le contexte camerounais. Il en
est ressorti que les concepts employés ici sont très complexes et revêtent des caractéristiques
bien particulières au Cameroun.
Le chapitre 2 quant à lui avait pour objectif de présenter une revue de la littérature sur le lien
entre le micro crédit et l’efficacité des très petites entreprises. Dans la première section de ce
chapitre, nous avons présenté les différents travaux théoriques ayant analysés l’effet du micro
crédit sur l’efficacité des TPE. Dans la seconde section par contre, nous avons présenté les
différents travaux empiriques. Il en ressort que le micro crédit des IMF est susceptible de
favoriser l’efficacité des TPE. En effet, ces institutions mettent à la disposition des TPE les
ressources financières dont elles ont besoin pour accroitre leur activité. Ceci à des taux d’intérêts
qui sont généralement inférieurs aux taux qui leurs sont proposés par les banques.
La deuxième partie quant à elle avait pour objectif de présenter la démarche méthodologique
employée pour analyser l’effet du microcrédit sur l’efficacité des TPE de la ville de Douala,
ainsi que les résultats et les recommandations de politique économique. Pour atteindre cet
objectif cette partie a également été subdivisée en deux chapitres. Le chapitre 3 qui présente la
démarche méthodologique alors que le chapitre 4 présente les résultats et les recommandations
de politiques économiques. Arrivé au terme de cette partie, nous retenons que les choix
épistémologique incombent à tout chercheur au moment où il se lance dans un travail de
recherche. Dans cette étude, le choix est porté sur une démarche hypothético déductive qui est
menée à travers une analyse quantitative. L’enquête a été menée en utilisant un questionnaire
avec des questions à réponses directes. Nous avons effectué un échantillonnage empirique et le
questionnaire a été administré en face à face. Les instruments d’analyse que nous utilisons sont
d’ordre statistiques (graphiques, fréquences et test de khi deux) et économétrique.
72
Les résultats obtenus montrent que, le microcrédit accordé aux TPE par les IMF accroit la
probabilité pour ces TPE de survivre sur le marché à long terme ainsi que la probabilité de
réaliser des résultats financiers positifs. Les résultats montrent également que l’effet du
microcrédit sur l’efficacité des TPE dépend non seulement de la nature des taux d’intérêt
pratiqués par les IMF, mais aussi par la nature des délais de remboursement qu’elles accordent à
leurs clients. Enfin les résultats montrent que certaines caractéristiques des TPE en occurrence
leur taille et leur secteur d’activité ainsi que les caractéristiques de leur promoteurs (niveau
d’éducation, aire culturelle d’origine) affectent significativement leur efficacité. Au regard de
ces résultats, un certain nombre de recommandations ont été formulées à l’endroit des décideurs,
des TPE, et des IMF. Il s’agit entre autre, de l’organisation des rencontrent professionnelles entre
les promoteurs des TPE, de la sensibilisation de ces acteurs, sur le bien fondée de l’amélioration
de leur niveau d’éducation, de la surveillance des activités des IMF ainsi que de l’incitation des
TPE au recours des microcrédits.
73
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77
ANNEXES
78
ANNEXE : Questionnaire d’enquête
RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON
Paix –Travail – Patrie Peace –Work –Fatherland
********** *********
MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT MINISTRY OF HIGHER
SUPÉRIEURE EDUCATION
********** **********
UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I UNIVERSITY OF YAOUNDÉ I
********** **********
ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE HIGHER TECHNICAL TEACHERS’
D’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE TRAINING COLLEGE
D’EBOLOWA OF EBOLOWA
******** ********
QESTIONNAIRE D’ENQUETTE
Monsieur/Madame,
C’est avec plaisir que nous nous rapprochons de votre établissement pour vous soumettre
ce questionnaire. Dans le cadre de l’obtention de notre diplôme de DIPET II à l’ENSET
D’Ebolawa, nous menons une étude sur les effets du micro crédit sur l’efficacité des très
petites entreprises : Le cas de la ville de Douala. À cet effet, je sollicite votre participation
pour répondre à un court questionnaire écrit et adressé à la Direction Générale. Tenu par
l’éthique académique, Les informations ne sont recueillies qu'à des fins de recherche et ne
pourront d’aucune façon être communiquées à qui que ce soit. Vous pouvez donc être assuré de
l'entière confidentialité.
Nous vous remercions d’avance d’avoir accepté de faire avancer la recherche par votre
entière et franche collaboration.
IDENTIFICATION DE L’ENTREPRISE
0 Nom de l'entreprise
1 Date de création de l’entreprise
2 Ville de l'enquête
3 Date de l'enquête
4 Numéro du questionnaire
79
SECTION1 : CARACTERISTIQUES DU REPONDANTS
Propriétaire et
dirigeant
Gérant
1 Quel est votre statut dans l'entreprise? (Dirigeant)
DAF/ Comptable
Contrôleur de
gestion
moins de 5ans
2 Depuis combien d’année occupez-vous ce poste? 5 à 10 ans
plus de 10 ans
3 combien d’années d’expérience ?
80
SECTION 3: CARRACTERISTIQUE DU MICROCREDIT
15 Comment trouvé vous les taux délais de remboursement pratiqués par les IMF?
1= très court, 2= court ; 3= moyen ; 4= long ; 5= très long
Quelle catégorie de micro finance préférez-vous le plus ?
1= Première catégorie
16 2= Deuxième catégories
3=Troisième catégorie
moins de 5ans
Depuis combien de temps votre entreprises existe-
18 5 à 10 ans
t-elle?
plus de 10ans
Moins de 30 ans
Avez-vous pu accroitre votre chiffre d’affaire ces
19 Entre 30 et 60 ans
dernières années ?
Plus de 60 ans
Avez-vous réalisé des résultats négatifs ces Oui
20
dernières années ? Non
81
QUELQUES TRES PETITES ENTREPRISES DE LA VILLE DE DOUALA
COMMERCE
AGRICULTURE et ELEVAGE
82
- Ets JUNDON (vente des engrais)
- SEMAGRI (plantation, culture, agricole)
-
- Ets BETI (aliment pour poules et porcs)
- Ets ancien dégraissage
- YARA Cameroun (engrais, provende, pesticide)
- ATLANTIC-AGRITEC (engrais, provende, ferme, élevage, pesticide)
- SOCIPAR (engrais, provende, ferme, élevage, pesticide)
- EPA (élevage promotion Afrique)
- LDC (engrais, provende, élevage, pesticides)
- IMOGRASA (engrais, provende, ferme, élevage, pesticide)
- AGROCAM SPC (engrais, provende)
INDUSTRIE
83
TABLE DES MATIERES
AVERTISSEMENTS ...................................................................................................................... i
SOMMAIRE ................................................................................................................................... ii
DEDICACE ................................................................................................................................... iii
REMERCIEMENTS ...................................................................................................................... iv
LISTE DES TABLEAUX............................................................................................................... v
LISTE DES GRAPHIQUES .......................................................................................................... vi
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ................................................................................ vii
RESUME ..................................................................................................................................... viii
ABSTRACT ................................................................................................................................... ix
INTRODUCTION GENERALE .................................................................................................... 0
1. Contexte ............................................................................................................................... 0
2. Problématique ...................................................................................................................... 1
3. Objectifs ............................................................................................................................... 4
4. Hypothèses ........................................................................................................................... 4
5. Revue de la littérature .......................................................................................................... 5
6. Intérêt de l’étude .................................................................................................................. 8
7. Méthodologie ....................................................................................................................... 8
8. Annonce du plan .................................................................................................................. 9
PARTIE I: CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE D’ANALYSE ...................................... 10
Introduction partie I................................................................................................................... 11
CHAPITRE 1: CADRE CONCEPTUEL D’ANALYSE ............................................................. 12
Introduction ............................................................................................................................... 12
Section 1 : Présentation et définition des concepts ................................................................... 12
I.1 Le concept de micro crédit ............................................................................................... 12
I.1.1 Définitions et historique du microcrédit .................................................................... 12
I.1.1.1 Approches définitionnelles du micro crédit ....................................................... 12
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I.1.1.2 L’évolution historique de la micro finance ......................................................... 13
I.1.2 Les caractéristiques du micro-crédit .......................................................................... 15
I.1.2.1 Le principe de prêt de groupe avec responsabilité conjointe des bénéficiaires .. 15
I.1.2.2. Incitation dynamique pour répondre à l’incertitude........................................... 16
I.1.2.3 Mécanisme de remboursement rapide ................................................................ 16
I.2 Les concepts d’efficacité et de très petite entreprise ........................................................ 17
I.2.1 Le concept d’efficacité .............................................................................................. 17
I.2.1.1 L’efficacité en termes de rentabilité ................................................................... 17
I.2.1.2 L’efficacité en termes de pérennité ..................................................................... 18
I.2.2 Concept de très petite entreprise ................................................................................ 19
I.2.2.1. Définition quantitative de la TPE ...................................................................... 19
I.2.2.2 Définition qualitative de la TPE ......................................................................... 19
Section 2 : Le contexte camerounais de la micro finance et de la très petites entreprises ........ 21
II.1 Etat des lieux la micro finance au Cameroun ................................................................. 21
II.1.1 La naissance et les acteurs de la micro finance au Cameroun ................................ 21
II.1.1.1 La naissance de la micro finance au Cameroun ............................................... 21
II.1.1.2 Les acteurs de la micro finance au Cameroun .................................................. 22
II.1.2 La couverture du territoire et la réglementation du secteur de la micro finances
(IMF) au Cameroun. .......................................................................................................... 22
II.1.2.1 La couverture du territoire par les institutions de micro finances (IMF) ........ 22
II.1.2.2 Cadre légal, réglementaire et institutionnel ....................................................... 24
II.2 Etat des lieux la TPE au Cameroun ................................................................................ 25
Conclusion................................................................................................................................. 25
CHAPITRE 2: CADRE THEORIQUE D’ANALYSE................................................................ 26
Introduction ............................................................................................................................... 26
Section I : Les liens théoriques entre le microcrédit et l’efficacité des TPE ............................ 26
I.1. Microcrédit et pérennité des TPE : lien théorique........................................................... 26
I.1.1 Les limites du financement bancaire des TPE ........................................................... 27
1.1.1.1 Le marché de crédit et l’asymétrie d’information .............................................. 27
1.1.1.2 Le rationnement du crédit .................................................................................. 27
I.1.2. La micro finance, un mode de financement alternatif au système bancaire ............. 28
85
I.1.2.1 Les groupes solidaires comme moyens de résolution de l’asymétrie
d’information et ses limites ............................................................................................ 28
I.1.2.2 Les autres mécanismes pour maitriser les risques de contrepartie ..................... 29
I.2 Microcrédit et rentabilité des TPE : lien théorique ......................................................... 29
I.2.1 Le rôle de la micro finance sur la rentabilité des TPE............................................... 30
I.2.2 Quelques critiques sur le rôle de la micro finance à l’efficacité des TPE. ............. 31
I.2.2.1 Le taux d’intérêt .................................................................................................. 31
I.2.2.2. L’endettement et surendettement ....................................................................... 32
Section II : Les liens empiriques entre l’efficacité des TPE et le microcrédit .......................... 33
II.1 Lien empirique entre le microcrédit et la pérennité des TPE.......................................... 33
II.2 Lien empirique entre le microcrédit et la rentabilité des TPE ........................................ 34
II.2.1 Un effet favorable du micro crédit sur l’accroissement du capital humain des
employés ............................................................................................................................ 35
II.2.2 Un effet favorable du micro crédit sur la rentabilité du capital investit ................... 36
Conclusion................................................................................................................................. 40
Conclusion première partie ....................................................................................................... 41
DEUXIEME PARTIE : MICROCREDIT ET EFFICACITE DES TPE DANS LA VILLE DE
DOUALA : EVIDENCE EMPIRIQUE ........................................................................................ 42
Introduction deuxième partie .................................................................................................... 43
CHAPITRE III : DEMARCHE METHODOLOGIQUE ................................................................ ii
Introduction ............................................................................................................................... 44
Section I : Les choix méthodologiques et l’enquête ................................................................. 44
I.1 Les choix méthodologiques .............................................................................................. 44
II.1.1. Le choix de la démarche méthodologique.............................................................. 44
I.1.2. La strategies de recherche ............................................................................................ 45
I.2 L’enquête ............................................................................................................................. 46
I.2.1 L’objet de notre enquête ........................................................................................... 46
I.2.2 La méthode d’échantillonnage................................................................................... 47
I.2.3 La méthode d’enquête ............................................................................................... 48
1.2.3.1 L’entretien .......................................................................................................... 48
1.2.3.2 Le questionnaire ................................................................................................. 48
I.2.4 L’administration du questionnaire ............................................................................. 49
86
Section II : Les variables, les instruments d’analyse et le modèle ............................................ 49
II.1. Présentations des variables de l’analyse ....................................................................... 49
I1.1.1 Les variables indiquant l’efficacité des TPE ........................................................... 50
II.1.2 Les variables explicatives......................................................................................... 50
II.2 Spécification du modèle économétrique ......................................................................... 52
II.2 Les instruments employés dans l’analyse ....................................................................... 52
II.3.1. Les instruments statistiques ..................................................................................... 53
II.3.2 Les instruments économétriques .............................................................................. 53
Conclusion................................................................................................................................. 54
CHAPITRE IV: PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS ................................... 55
Introduction ............................................................................................................................... 55
Section I : Les résultats de l’analyse descriptive....................................................................... 55
I.1 Les statistiques descriptives sur les caractéristiques sociodémographiques des enquêtés 55
I.1.1 La répartition des TPE suivant le sexe du promoteur ................................................ 55
I.1.2 La répartition des TPE de la ville de Douala suivant le niveau d’instruction du
promoteur ........................................................................................................................... 56
I.1.3. La répartition des TPE suivant l’aire culturelle du promoteur dans la ville de
Douala ................................................................................................................................ 57
I.1.4 La répartition des TPE suivant leur taille dans la ville de Douala ............................ 58
I.1.5 La répartition des TPE suivant leur secteur d’activité dans la ville de Douala ......... 59
I.2. Les statistiques descriptives sur l’efficacité des TPE et sa relation avec le microcrédit
dans la ville de Douala........................................................................................................... 60
I.2.1 Les statistiques descriptives sur l’efficacité des TPE de la ville de Douala .............. 60
I.2.2 Les statistiques descriptives sur l’octroi du microcrédit au TPE dans la ville de
Douala ................................................................................................................................ 62
I.2.3 La distributions de l’efficacité des TPE de la ville de Douala suivant leur accès au
micro crédit ........................................................................................................................ 64
Section II : La validation des hypothèses et les recommandations ........................................... 66
II.1 Les tests validation des hypothèses .................................................................................... 66
II.2 Les résultats économétriques et les recommandations ................................................... 67
II.2.1 Les résultats économétriques ................................................................................... 67
II.2 .2 Les recommandations .............................................................................................. 69
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II.2.2.1 Les recommandations à l’endroit des IMF ........................................................ 69
II.2.2.2 Les recommandations à l’endroit des TPE ........................................................ 69
II.2.2.3 Les recommandations à l’endroit du gouvernement .......................................... 70
Conclusion................................................................................................................................. 70
Conclusion deuxième partie ...................................................................................................... 71
CONCLUSION GENERALE ....................................................................................................... 72
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...................................................................................... 72
ANNEXES .................................................................................................................................... 72
TABLE DES MATIERES ............................................................................................................ 72
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