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    Résumé Séance 7

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    Influence de la littérature dans la langue

    Séance 7 : Le XIXe siècle (1) :


    Le romantisme

    Deux courants ont marqué le XIXe siècle, en peinture et en littérature : le romantisme (en
    montrant les sentiments du poète) et le réalisme (peinture de la vie quotidienne). Le romantisme
    est davantage un regard porté sur soi alors que le réalisme est regard tourné vers l’autre et la
    société.
    Objectifs de la séance
    - Comprendre le romantisme qui exprime des sentiments et prend deux directions :
    observation de la nature (miroir de l’âme) et repli sur soi de l’auteur ;
    - Analyser des citations, qui illustrent 3 aspects du romantisme : la communion avec
    la nature, l’insatisfaction du poète, la lutte contre la société ;
    - Etudier des concepts qui renvoient à des auteurs et dévoilent aussi une vision
    romantique (le bovarysme, le spleen baudelairien) ;
    - Les auteurs présentés : Baudelaire, Lamartine, Hugo, Flaubert, Verlaine.

    1. Le romantisme en citations
    1.1. Aspect positif : la communion avec la nature
    Exemple 1 : la sérénité :
    « Là tout n’est qu’ordre et beauté,
    Luxe, calme et volupté » Baudelaire, L’Invitation au voyage, Les Fleurs du Mal (1857)

    Sens : la nature émerveille et donne plaisir et sérénité. On peut


    comparer le paysage extérieur et intérieur (l’âme du poète) : c’est
    un thème romantique. La nature permet de fuir les turbulences de la
    société pour se retrouver face à soi. Ce vers de Baudelaire est resté
    dans les mémoires : il est repris dans des sites touristiques et sert de
    titre à un tableau de Matisse. Henri Matisse
    Luxe, calme et volupté (1904)

    1.2. Aspect négatif : le mal être du poète


    Exemple 1 : amour et manque
    « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » Lamartine, L’isolement, Méditations
    poétiques, 1820
    Sens : expression d’une souffrance devant l’absence de l’être aimé. C’est le thème universel de
    la souffrance en amour ; on retrouve ce vers de Lamartine en chanson (Dave, Vanina) mais
    aussi dans un sens plus large (pour parler de l’absence ou du retard de quelqu’un).
    Pour réécouter la chanson Vanina : https://www.youtube.com/watch?v=DHszVIYdESM

    Exemple 2 : la mélancolie
    « Et je m’en vais, au vent mauvais » Verlaine, Chanson d’automne, Poèmes Saturniens,
    (1866)
    Paul Ce vers a été repris 1) dans une chanson de Gainsbourg sur la
    Verlaine rupture amoureuse, dont le vers « et je m’en vais au vent
    (1844-1896) mauvais » est le refrain. Pour réécouter la chanson de
    Gainsbourg :https://www.youtube.com/watch?v=AuxFRUNv_ww
    2) en politique : la première strophe a été utilisée en 1944, à la
    radio, pour annoncer le débarquement des alliés en Normandie.

    © Cours de Civilisation Française de la Sorbonne / Marie-Pierre Sales / printemps 2024


    1
    Chanson d’automne
    Les sanglots longs Tout suffocant Et je m’en vais
    Des violons Et blême, quand Au vent mauvais
    De l’automne Sonne l’heure, Qui m’emporte
    Blessent mon cœur Je me souviens Deçà, delà,
    D’une langueur Des jours anciens Pareil à la
    Monotone. Et je pleure Feuille morte.
    1.3.Une lutte contre la société
    Exemple 1 : le sentiment d’être exclu
    « Ses ailes de géant l’empêchent de marcher », Baudelaire, l’Albatros, les Fleurs du mal,
    (1861, 2e édition)
    Une conséquence du mal être du poète est de se sentir
    incompris par la société. L’albatros, l’oiseau choisi, est
    symbolique : d’immenses ailes le rendent maladroit au sol,
    à l’image du poète, mal à l’aise dans la société.
    Un albatros
    Exemple 2 : la détermination
    « Et s’il n’en reste qu’un je serai celui-là » Hugo, Ultima Verba, Les Châtiments (1853)
    C’est le dernier vers du poème Ultima Verba du recueil Les Châtiments, qui est un pamphlet
    contre Napoléon III. Victor Hugo (1802-1885) prend la tête de l’opposition contre lui et sera
    forcé de s’exiler. Ce vers est représentatif de l’engagement et de l’opposition. Il a été repris
    dans des chansons : Eddy Mitchell, https://www.youtube.com/watch?v=aAorQbdaqpc et Céline Dion
    https://www.youtube.com/watch?v=6maSzPXJrxs.

    2. Des concepts romantiques


    2.1. Le spleen baudelairien
    Origine du mot spleen (= la rate) : c’est un anglicisme. Selon une ancienne
    théorie, en médecine, on pensait que la rate versait dans le corps humain un
    liquide (la bile noire) qui déclenchait la mélancolie (la dépression).
    Sens du spleen : dégoût de la vie (synonyme : avoir le bourdon, le cafard). Le
    concept de spleen est associé à un écrivain, Baudelaire. Son spleen naît de la
    conscience qu’il a du mal et de l’être humain. L’idée de spleen reste dans le
    quotidien ; la chanteuse belge Angèle a chanté Tout oublier, où elle répète « le
    Charles Baudelaire
    spleen n’est plus à la mode ». (1821-1867)
    Pour réécouter la chanson https://www.youtube.com/watch?v=Fy1xQSiLx8U

    2.2. Le bovarysme
    Le concept vient du personnage d’Emma Bovary, du roman Madame Les droits imprescriptibles du
    Bovary, de Flaubert (1821-1880). Il symbolise un état d’insatisfaction,
    lecteur, selon Daniel Pennac
    qui se traduit par une fuite dans l’imaginaire. Le concept a été repris
    1. Le droit de ne pas lire.
    par Emmanuel Macron qui parle, lors d’une interview, de « bovarysme2. Le droit de sauter des pages.
    journalistique ». Daniel Pennac y a fait, lui aussi, référence dans un
    3. Le droit de ne pas finir un livre.
    essai sur la lecture. 4. Le droit de relire.
    5. Le droit de lire n’importe quoi.
    Conclusion 6. Le droit au bovarysme
    - Le romantisme, courant majeur du XIXe siècle, repose sur 7. Le droit de lire n’importe où.
    l’expression des sentiments (mal être) notamment en poésie ; 8. Le droit de grappiller.
    des vers sont restés dans la langue (sur des sites, dans des 9. Le droit de lire à haute voix.
    chansons…) ainsi que des concepts (le spleen, le bovarysme) 10. Le droit de nous taire
    - De grands auteurs sont à retenir : Baudelaire, Lamartine,
    Verlaine, Hugo, Flaubert.

    © Cours de Civilisation Française de la Sorbonne / Marie-Pierre Sales / printemps 2024


    2

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