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IPP3000 GEF010 E110 Mise 0 A 0 Jour 0 Mai 008

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Public Disclosure Authorized

IPP300

République Démocratique du Congo


Justice –Paix – Travail
Public Disclosure Authorized

PROJET GEF/BM

APPUI À LA RÉHABILITATION DES PARCS NATIONAUX


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Plan des Peuples Autochtones


Rapport Final
Public Disclosure Authorized

Mai 2008
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

SOMMAIRE

Résumé exécutif........................................................................................................ 3
Executive Summary .................................................................................................. 7
1. Introduction....................................................................................................... 15
2. Description du Projet GEF-BM ........................................................................ 16
3. Informations de base sur les populations autochtones................................ 18
3.1. Economie et Environnement .......................................................................... 21
3.2. Le système traditionnel de tenure foncière..................................................... 22
3.3. Les impacts des projets de conservation ....................................................... 24
3.4. Les interactions avec les groupes ethniques voisins...................................... 26
3.5. Organisation sociale....................................................................................... 28
3.6. Examen du cadre légal................................................................................... 29
4. Consultation...................................................................................................... 31
5. Evaluation des impacts et propositions des mesures d’atténuation ........... 31
6. Analyse des capacités ..................................................................................... 36
7. Responsabilités de la mise en œuvre et Suivi-Evaluation ............................ 39
8. Plan d'actions pour la mise en eouvre du Plan des Peuples Indigènes ..........

Annexe 1 : Politique «peuples autochtones» de la Banque Mondiale ........... 49


Annexe 2 : Bibliographie .................................................................................... 57
Annexe 3 : Projet de Termes de Référence pour la mise en œuvre du PPA.. 64
Annexe 4: PROJET DE LETTRE DE POLITIQUE DE L’ICCN

2
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Résumé exécutif
Le Projet GEF-BM est composé de trois composantes:
Composante 1: Appui à la réhabilitation institutionnelle de l'ICCN (niveau national)
Composante 2: Appui au Parcs de la Garamba et au Secteur Mikeno
Composante 3: Expansion du réseau des aires protégées (niveau national)
Les impacts généraux ont été analysés dans l'étude sur l'impact social et environnemental
(EISE), mais la Politique Opérationnelle de la Banque Mondiale sur les Peuples Autochtones
(PO 4.10) - exige une action particulière lorsque le projet implique des peuples autochtones, qui
sont représentés, en RDC, par les populations Twa, Mbuti, Cwa et Aka. Dans la zone tampon
du secteur Mikeno (composante 2) il y a environ 1250 idividus appartenant aux groupes Twa.
A l’échelle nationale (composante 3), il y aurait environ 200.000-500.000 individus
appartenant à ces peuples autochtones y compris les Mbuti, Cwa et les Aka.
Compte tenu de l’existence des impacts du Projet GEF-BM sur les populations autochtones, la
préparation d'un Plan des Peuples Autochtones (PPA) est une condition fixée par la PO 4.10.
L’objectif principal de ce PPA, consiste à assurer que le Projet GEF-BM respectera pleinement
la dignité, les droits de la personne, l’économie et la culture des populations autochtones et à
assurer en même temps que les peuples autochtones en retirent des avantages adaptés au niveau
socio-économique et culturel. Ce rapport démontre la manière dont ces objectifs peuvent être
atteints et il prévoit des mesures destinées: a) à éviter les incidences susceptibles d'être
préjudiciables aux populations autochtones concernées; ou b) au cas où cela ne serait pas
possible, à atténuer, minimiser ou encore à compenser de telles incidences. La Banque Mondiale
n’accepte le financement d'un projet que lorsque ce projet obtienne un large soutien de la part des
populations autochtones à l’issue d’un processus préalable de consultation libre et informée. Il
est toutefois à noter que vu l’envergure limitée de ce projet et la modestie de l’enveloppe
financière ($7M), le Plan de Développement des Pygmées proposé ne peut être que modeste et
ne cherche pas et ne peut en aucun cas résoudre tous les problèmes des Pygmées. Un effort sera
fait, cependant, pour amplifier son impact à travers coordination continue avec d’autres projets et
activités de développement, présentes et à venir, dans la zone du projet. Ainsi, pour ces raisons,
le Plan cherchera à identifier et à toucher en priorité les groupes qui seront le plus touchés par le
projet.
Ce rapport a pour objet de présenter le résultat d’une étude à court terme menée dans le cadre d'une
approche participative et en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes (populations
autochtones, autres populations rurales, ONG, agences gouvernementales, bailleurs etc.). Le
rapport lui-même ainsi que des recommandations ont été discutées au cours des ateliers de
Beni 13/1/2007, Goma, et Kinshasa COMPLETER dates avec la participation de toutes les
parties prenantes.
D'un point de vue légal, tous les peuples autochtones sont à considérer comme des citoyens
égaux par rapport à toutes les autres composantes de la population Congolaise. Or, il se trouve
que, par rapport aux autres Congolais, les peuples autochtones n’ont pas la même influence
politique, ni le même statut légal, organisationnel, technique ou économique. Si des mesures
particulières et adaptées ne sont pas prises, des interventions dans la forêt, telles que la
conservation de la biodiversité, risquent de conduire les populations chasseurs-cueilleurs à
abandonner les zones forestières dans lesquelles elles vivent de la chasse et de la cueillette
sans que leurs droits d'utilisation soient pris en compte ou qu'elles soient compensées de
quelque manière que ce soit. L’impact serait donc l'accélération du processus de la

3
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

marginalisation, de la sédentarisation et de l’appauvrissement des populations Twa, Mbuti,


Cwa et Aka. Les peuples autochtones qui dépendent de la forêt, n'y ont pas d'accès légal.
Il paraît clair que, sans mesures particulières à leur égard, les groupes autochtones ne pourront
pas être parmi les bénéficiaires du Projet GEF-BM. L’ICCN devra assurer que la
réhabilitation des sites Mikeno/Mutsora et l’expansion du réseau des aires protégées dans le
contexte du Projet GEF-BM, ne conduisent pas les populations autochtones à aggraver leurs
conditions sociale ou économique par rapport à la situation avant le projet, c’est-à-dire à:
• perdre l’acces aux terres et des zones d’usage qu’elles utilisent actuellement comme source de
subsistance selon des modes traditionnels et qui représentent en même temps le fondement de
leur système culturel et social,
• être marginalisés encore davantage au sein de la société congolaise,
• se désintégrer davantage à l’intérieur du système d’administration,
• bénéficier moins d’assistance des services gouvernementaux à la suite de la réhabilitation des
routes,
• être encore moins capables de défendre leurs droits légaux,
• devenir encore plus dépendants envers les autres groupes ethniques,
• perdre leur identité culturelle et sociale.
Depuis quelques années, l’ICCN développe une nouvelle approche de gestion participative où
le facteur humain joue un rôle central. Dans ce cadre, avant le début du projet, l’ICCN adoptera
une Lettre de Politique qui énonce quelques principes-clefs de cette nouvelle approche. En
particulier, la Lettre de Politique indiquera que, chaque fois qu’une action de conservation des
aires protégées est entreprises et quelle que soit sa source de financement, le principe suivant
sera mis en œuvre : là où des populations autochtones vivent dans les aires protégées ou à
leur proximité et utilisent les ressources naturelles, des mesures d’atténuation et de
développement spécifiques seront prises pour protéger leur culture, leur mode de vie et leurs
modes de production.
Dans le cadre de cette nouvelle politique et afin d'atténuer les risques susmentionnés, 10
activités ont été retenues par l’ICCN dans le contexte du PPA du Projet GEF-BM:
Etablir des opportunités légales égales
1. Faciliter l’acquisition de droits formels sur les terres agricoles au profit des Twa et Mbuti
dans les régions où ils en sont privés (ex. en périphérie de Mikeno);
2. Faciliter l’acquisition de cartes d’identité pour tous les adultes vivant dans les 144
ménages/7 villages autour de Mikeno, en tant que point de départ pour l’accès aux
services sociaux, aux droits fonciers, à la justice, etc.
3. Reconnaître les droits d’usages traditionnels et des ressources culturelles physiques des
Twa et Mbuti à l'intérieur des aires protégées : ne pas introduire de limitations par rapport
à la situation avant le projet, dans les aires protégées existantes ou futures. Négocier avec
les PA une convention d’usage traditionnel des ressources du parc dans la zone tampon
selon des modalités durables. Toutefois, il ne s’agit pas de confiner les PA à vivre dans la
forêt ou encore de ne vivre qu’avec les produits de la forêt alors qu’ils aspirent à une vie
normale à l’instar d’autres groupes. C’est pourquoi nous retenons aussi le projet de leur
encadrement en dehors des sites.
Etablir des opportunités techniques égales

4
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

4. Développer les capacités techniques du personnel de l’ICCN et de ses partenaires au profit


d'une meilleure coopération avec les peuples autochtones et pour la mise en œuvre du
PPA en accord avec la PO 4.10;
5. Donner aux peuples autochtones les capacités techniques leur permettant de participer
activement à la gestion des aires protégées et au processus d’identification des nouvelles
aires protégées
6. Contribuer à une amélioration directe des conditions de vie des Twa et des Mbuti en
appuyant des initiatives locales de développement dans le domaine du captage d’eau, de
l’agriculture, de la scolarisation et de la santé
Etablir des opportunités financières égales
7. Assurer que les PA reçoivent une part équitable des recettes issues du tourisme à Mikeno.
8. Faire bénéficier les Twa de la création d’emplois dans le cadre du Projet GEF-BM (garde de
parc, pisteur, etc.)
Etablir des opportunités organisationnelles égales
9. Faciliter la représentation des peuples autochtones dans les CoCoSi et autres instances de
décision à Mikeno (local), et dans le processus d’identification de nouvelles AP (national);
10. Assurer le suivi-évaluation participatif du PPA
Les resources culturelles physiques qui pourraient eventuellement etre affectees par le projet
seront identifiees en collaboration etroite avec les groupes pygmees concernes selon un
processus de consultation libre, prealable et informee. Le projet veillera a eviter tout impact
negatif sur ces ressources culturelles physiques. Dans le cas ou de tels impacts s’avereraient
inevitables, ils seront discutes avec les groupes concernes et des mesures appropriees
d’attenuation seront dveloppees avec eux a travers un processus consultatif libre, prealable et
informe.
L'analyse des capacités a montré que: a) l'ICCN dispose de peu de capacités dans le secteur
social; et, b) sans investissements techniques et financiers, incapables d'implanter le PPA; c)
que certaines associations des peuples autochtones et ONG les accompagnant disposent de
connaissances et expériences pour la mise en œuvre du PPA. C'est en tenant compte de cette
situation qu'il a été décidé que la mise en œuvre du PPA devra se faire par un réseau des
associations des peuples autochtones et des ONG oeuvrant en collaboration avec elles.
Le coût de ce PDPA est estimé à $630,000, dont $500,000 pour le programme d’appui aux
Pygmées dans le secteur Mikeno (soit 21% du budget alloué à ce parc). Les 10 activités
proposées sont entièrement intégrées dans le projet, spécialement dans la composante 2
(soutien au Secteur Mikeno), et aussi dans la composante 3 (consultations locales préalables à
l’identification de nouvelles aires protégées) et dans la composante 1 (coordination au niveau
national). Globalement, on peut estimer que les 10 activités du PPA, si elles sont bien appliquees,
sont suffisantes pour assurer l'exécution du Projet GEF-BM en accord avec la PO 4.10, et que le
Projet:
• renforcera les systèmes traditionnels de gouvernance et promouvra le respect du dialogue
communautaire et des droits coutumiers de tous les citoyens en RDC;
• réduira la pauvreté de toutes les populations et encouragera un développement durable;
• déclenchera des impacts positifs sur la population entière, plus particulièrement sur les
peuples les plus pauvres, marginalisés et vulnérables, c'est-à-dire les peuples autochtones;
• respectera pleinement la dignité, les droits de la personne, l’économie et la culture des peuples
autochtones;

5
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

• s’assurera que, à l'intérieur de la zone d’intervention, les peuples autochtones reçoivent les
bénéfices culturellement adaptés et aussi équivalent à ce que reçoivent tous les autres
groupes;
• assistera les peuples autochtones à améliorer leur situation de vie.

6
Executive Summary
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Resume en Lingala
Mosala ya monene (Projet) ya GEF – B M ezali na biteni misato:
Eteni ya liboso (1) : Kosalisa ICCN ezonga lolenge elongobani (kati n’ekolo mobimba)
Eteni ya mibale (2): Kosalisa ebombi bibuele ya Garamba na etuka ya Mikeno/Mutsora
Eteni ya misato (3): Bobakisi bibombanelo ya sika ya bibuele (kati na ekolo mobimba)

Bilembo oyo bizali bisika binso, bisosolamaki na mosala ya koluka koyeba tina na yango na
lolenge ya kobika ya baimboka mpe na nzinga nzinga ya bisika ya mosala (EISE), kasi lolenge
ya kosala ya Ebombeli mosolo ya mokili mobimba na kombo Banque Mondiale pona tina ya
Baimboka ya yambo (PO 4.10) – ezali kosenga mokano ya sika tango mosala ezali kosenga été
baimboka ya yambo bazala na kati lokola batwa, bacwa mpe na baaka kati na mboka RDC. Kati
n’esika ezali kokabola zamba ya baimboka na oyo ebatelami na leta na etuka ya Mikeno (eteni
ya mibale), Batwa na motuya ya 500 bazali kofanda kuna na kati mpe na oyo ya mboka
Ruwenzori, Bambuti na motuya ya 300. Kati n’ekolo Congo (eteni ya misato), tokoki koloba
été motuya ya baimboka ya yambo elongo na BaCwa na baAka ezali pene ya 100000 to
200000.
Bilembo ya mosala ya GEF – BM bizali komonisama na baimboka ya yambo, Mabongisi ya
Baimboka ya yambo (Plan des Peuples Autochtones, PPA) ezali mobeko oyo ezuami na PO
4.10. Tina ya monene ya PPA ezali été mosala ya GEF – BM ekotosa nionso etali mbano,
makoki ya moto, mombongo mpe bonkoko ya baimboka ya yambo mpe na tango yango,
bango mpe bazua lifuta na makambo bitali bofandi, mombongo mpe bonkoko. Mokanda oyo
elakisi lolenge bakoki kokokisa mposa wana mpe ebongisi mibeko oyo esengeli : a) kosala
nionso ekoki mpo ete baimboka ya yambo batungisama te na lolenge ya kofanda to ya kosala
na bango, b) soki lolenge mosusu ya kosala ezali te, kosala nionso mpo ete bilembo yango
bizala mike to bikitisama makasi to kopesa bango mosolo oyo ekoki na motuya ya oyo
ebebisami. BM ezali kondima kopesa misolo kaka na misala oyo endimami elongo na
baimboka ya yambo sima ya bokutani mpe bolimboli tina ya misala oyo bilingi kosalama.
Lokola mosala yango ezali monene mingi te mpe makoki bizali ya $7M, misala ya kobongisa
bomoi ya baimboka ya yambo bikozala mingi penza te mpe ekoki kopesa biyano na mposa
nionso ya bango te. Bakotia molende mpo ete elembo na yango emonana makasi na bosangisi
na biyano ya misala misusu bizali kosalema sika mpe sima ya mikolo na etando ya mosala
wana. Na yango, ekosengela koyeba liboso banani bozala na kati ya etando ya mosala mpe
mosala yango ekoningisa lolenge na bango ya bobiki.
Tina ya mokanda oyo ezali ya kopesa biyano bizuamaki na mosala ya tango moke oyo esalemaki
elongo na bato banso (baimboka ya yambo, baimboka, mangomba, bato ya leta, bapesi misolo na
basusu). Mokanda yango moko mpe na masengenya bisololomaki na bokutani ya Kinshasa na
10/1/2007 mpe ya Beni na 13/1/2007 elongo na bato banso.
Soki totali mibeko ya leta, ebongi totala baimboka ya yambo banso lokola bana ya mboka banso
oyo bazali lolenge moko na bandeko banso ya mboka Congo. Kasi baimboka ya yambo bazali lelo
na makasi te ya kobongola politiki, mibeko ya mboka, mayele ya sika ya mosala to mombongo.
Soki bazui mibeko ya sika biye bikokisami te, misala ya zamba lokola kobatela biloko nionso
bizali na kati ya zamba, bikoki kosala été baoyo babikaka na bokila na kobuka batika zamba na
bango wapi bazalaki kobikela mpe baboyela nguya na bango ya kosalela zamba to kozongisela
bango lolenge moko to mosusu oyo bazangi. Elembo ekoki kozala koyina bango, to bakoma
kofanda esika moko, to kokomisa baTwa, Bambuti, BaCwa na BaAka babola. Baimboka ya

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

yambo oyo bazali kobika kaka na zamba kasi leta apesi bango ndingisa na makomi te ya kosalela
zamba.
Na polele, soki mibeko mizuami te pona tina na bango, lisanga ya baimboka ya yambo
bakozanga kozala kati ya baoyo bakozua lifuta ya mosala ya GEF – BM. Esengeli ICCN
asala nionso mpo ete tango azali kobongisa to kotonga etuka ya Mikeno/Mutsora mpe
kobakisa bisika ya kobatela zamba na lolenge oyo endimami na mosala ya GEF – BM,
bizaleli ya baimboka bikoki kokoma mabe koleka lolenge bazalaki liboso ya mosala wana
lokola :
- kozanga ndingisa ya kokota ya kokota na zamba mpe kozua biloko kati na yango lolenge
bonkoko na bango esengi mpe oyo ezali likonzi ya bizaleli mpe bonkoko na bango.
- Babuakisa bango lisusu koleka kati na Congo
- Bapanzana lisusu makasi koleka kati na mbula matari
- Leta akosalisa bango lisusu mingi te mpo ete banzela bibongi
- Kozala na nguya moke pona kotelemela basusu pona oyo etali mbano na bango
- Kobungisa ezaleli mpe bonkoko na bango
Uta bambula oyo eleki, ICNN azali kosalela lolenge ya sika kosala elongo na bato banso mpo
ete bomoto nde ezala likambo ya motuya. Pona na yango, ekosengela ICCN andima mokanda
ya politiki oyo ezali kondimbola makanisi ya tina ya lolenge ya ye sika ya kosala mosala. Ye
akomonisa boye, mokanda ya politiki ekoloba ete, tango nionso mosala ya kobatela bisika
oyo ebongisami pona kobatela nkita ekosalema ata mosolo wapi, mokano esengeli etosama :
esika oyo baimboka ya yambo bazali kofanda kati ya bisika ya kobatela nkita to pene na
yango mpe bazali kosalela biloko oyo kati, mibeko ya kokitisa mpe ya kobangisa bikozuama
pona kobatela bonkoko, lolenge na bango ya kobika mpe ya bozueli biloko to bilei.
Ndenge politiki ya sika yango ezali mpe pona kokitisa mikakatano oyo tolobelaki, ICCN
aponaki misala 10 pona PPA na mosala monene ya GEF – BM :

Kobongisa
1 Kosalisa batwa na Bambuti mpo ete leta okoma mibeko oyo bizali kopesa bango mabele ya
kosala bilanga
2 Kosalisa bakolo oyo bazali kobika kati ya mabota 144 oyo bizali o kati ya mboka 7 na
nzinga nzinga ya etuka Mikeno na bozueli bango mikanda ya leta ; yang onde ekozala elembo
ya liboso pona leta asalisa bango na makambo ya bizaleli, mabele mpe mibeko (bongo na
bongo)
3 Kondima ete Batwa na Bambuti bakoki kosalela bonkoko na bango mpe biloko ya bonkoko
kati na bisika ya kobatela mbano : Kokotisa mondelo oyo ezalaki te liboso mosala ya monene
ebanda kati na bisika ya kobatela mbano ya kala na oyo ekosalema sima ya mikolo.
Kosolola na Baimboka ya yambo mokanda oyo ekondimbola lolenge ya kosalela lolenge ya
kala biloko oyo bizali kati ya Parc na bisika ya bokaboli mpo ete biloko yango bikoka kosila
te lelo to lobi. Na yango esengeli te Baimboka ya yambo bafanda kaka kati na zamba to kaka
na biloko ya zamba mpo ete bango mpe basengeli babika lokola bikolo binso. Yango wana
tondimi kosala mosala ya monene mpe libanda ya bisika oyo biponamaki.

Kobongisa mpo ete bato banso bayeba lolenge moko

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

4 Kobakisa mayele ya sika kati na basali ya ICCN mpe na baninga oyo bazali kosala elongo
na ye mpo ete bakoka kosala malamu elongo na Baimboka ya yambo mpe pone kosalela PPA
na lolenge moko na PO 4.10
5 Kopesa na Baimboka ya yambo mayele ya sika pona bango mpe bokoka kokamba elongo na
basusu bisika ya kobatela nkita mpe na misala ya koluka bisika ya sika ya kobatela nkita
6 Kobakisa mpo ete bomoi ya Batwa na Bambuti ekoma malamu koleka liboso na kosala
elongo na misala malamu oyo bizali na mboka lokola kobenda mayi, bilanga, kelasi mpe
nzoto kolongonu.

Kobongisa mpo ete bato banso bakoka koyeba lolenge moko ya kozua misolo
7 Kosala nionso mpo ete Baimboka ya yambo bazua eteni ya lifuta na bango lokola basusu na
makambo ya tourisme kuna na Mikeno mpe na Mutsora
8 Kosala nionso mpo ete Batwa na Bambuti bazua misala kati na mosala ya monene ya
GEF – BM (mobateli parc, molakisi nzela, mpe bongo na bongo)

Kosala mpo ete bato banso bakoka koyeba lolenge moko ya kosangana
9 Kosalisa boyingeli mpe bomesano ya baimboka ya yambo kati ya CoCoSi mpe na mayangano
misusu na Mikeno mpe na Mitsura (etuka), mpe na mosala ya koluka mpe kopona bisika ya
sika ya bobateli zamba (mboka mobimba)
10 Kolanda mpe kotala elongo na bato nionso etambuiseli ya PPA

Esengeli koyeba Biloko ya bonkoko boni oyo bikoki kobeba tango bazali kosala mosala ya
monene elongo na baimboka ya yambo oyo bazali kati na likambo yango na lisolo ya kimia
mpe na bondimboli liboso ya kosala mosala yango. Mosala ya monene ekosala nionso pona
kokima bilembo ya mabe na biloko ya bonkoko. Soki ekoki kokima yango te, bakosolola
na lisanga ya bato yango pona kozua mitindo ya kokitisa bilembo yango elongo na bosololi
mpe bonbimboli pona nini esengeli ezala bongo.
Bososoli ya bokasi elakisi boye : a) ICCN ezali na bokasi moke na eteni ya bizaleli ; mpe b)
ezali pasi kosala PPA soki misolo mpe mayele na biloko ya techniki bizangi ; c) mpe
mangomba misusu ya baimboka na biye bizali kosala elongo na bango bizali na mayele mpe
basali mingi na oyo etali mosala ya PPA. Na yango mokano mozuamaki ete mosala yango
ekosalama na lisanga ya mangomba ya baimboka mpe na baoyo bazali kosala elongo na
bango.
Motuya ya PDPA yango ezali $830.000. Misala 10 biponamaki bizali kati ya mosala ya
monene, kati na eteni ya mibale (2) (bosalisi bituka Mikeno/Mutsora mpe na bobongisi bituka
yango na bisika ya bokabuani) ; na eteni ya misato (3) (bosololi liboso na baimboka yambo ya
kopona bibombanelo ya sika) mpe na eteni ya liboso (1) (Boyokani na mboka mobimba mpe
kolanda na kotala na mozindo soki mosala ezali kolanda lolenge ebongisamaki). Na nionso,
tokoki kokaisa ete misala 10 ya PPA, soki bizali kosalama malamu, mpe soki bikoki pona
kosala mosala ya monene ya GEF – BM na lolenge ya PO 4.10, mpe lisusu mosala yango :
• Ekolendisa lolenge ya bonkoko ya kotambuisa misala mpe ekosala nionso pona kotosa
bosololi kati ya lisanga ya baimboka mpe makoki ya bonkoko ya bana mboka banso
ya RDC ;

10
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

• Ekokitisa bobola ya bato banso mpe ekopesa makasi pona kosalela nkita pona lelo,
lobi mpe mbula na mbula;
• Ekofungola nzela pona bilembo bilamu kati na bato banso, mingi penza na babola,
babuakisami mpe baoyo bazangi makasi, lokola baimboka ya yambo ;
• Ekotosa makasi penza bomoto, makoki ya moto na moto, lolenge ya kosalela nkita
mpe bonkoko ya baimboka ya yambo
• Ekosala ete, kati na esika ya mosala, baimboka ya yambo bazua litomba ya bonkoko
lolenge moko basusu bazali kozua.
• Ekosalisa baimboka ya yambo na kobongisa ebikeli na bango.

11
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Resume en Swahili

Vinyume kwa jumla vilichunguzwa mu mafunzo ya vinyume ya kijamii na ya mazingira


(EISE), lakini siasa ya utendaji ya Banki kuu ya ulimwengu juu ya wakahaji wa zamani PO
4.10 (Peuples Autochtones) – inaitaji tendo la kipekee wakati mradi inahusu wakahaji
wazamani wenye kuitwa kwa jamuhuri ya kidemokrasia ya Congo Twa, Mbuti, Cwa et Aka.
Mu sekta mikeno (composante 2) kuna karibuni batwa 500 na mu sekta Rwezori, karibuni
wambuti 300. Ku ngazi ya taifa (composante 3), hesabu yao ni karibuni watu 100.000 -
200.000 mukiwemo wa Cwa na Aka.
Kufuatana na vinyume ya mradi GEF-BM juu ya wakahaji wa zamani, matayarisho ya mpango
wa watu wa zamani (PPA) ni shurti wenye kutiwa na PO 4.10. Shabaha ya PPA, ni kuwa na
huwakika kwamba mradi GEF-BM itaheshimu umutu, haki ya binadamu na mil aya watu wa
zamani na juwa pia kama wanapata faida yenye kuambatana na hali yao ya ujamii na uchumi pia
na mila yao. Ripoti hii inaonyesha namna gani shabaha hii itafikiliwa: a) kuepuka kitu yeyote
itakayo zuru wakahaji wa zamani ; ou b) kama haiwezekane kufanya ivyo, inafaa kujikaza
kupunguza vinyuma mbaya ao kulipa wenye kupata shida. Banki kuu ya ulimwengu inatoa
msaada kwa mradi yenye kuasiliana na wakahaji ya zamani na kupata sapoti yao.
Ripoti hii ina shabaha ya kuonyesha matokeo ya mafuzo ilio fanyika na mahasiliano ya wote
wenye kuhusika (wakahaji wazamani, wakahaji wengine, ONG, vilabu vya serkali, wanao toya
msaada kipesa etc.). Mabishiano juu ya ripoti hii na vyote viliomo ilifanyika pa Kinshasa
10/1/2007 na Beni 13/1/2007 kati ya wote wenye kuhusika.
Kisheria, wakahaji wa zamani nao ni warahiya kama vile warahiya wote wa Congo. Japo
kulinganishwa na wacongomani wengine imeonekana kama wayo hawana samani sawa
kisiasa, ao kisheria, ao kitamaduni, ao tena ki uchumi. Kama mipango ya kipekee haikamatwe
juu yao miradi kama hii ya ukingo wa mazingira inaweza kuwalazimisha kuhama eneho zao
na kutokuendelea kutumia mazingira na vilivyomo bila kupewa malipo yeyote. Kinyume
itaweza kuwa kuendelesha ubaguzi, kuishi mahali moja bila kuhama, na umaskini ya
wakahaji wazamani Twa, Mbuti, Cwa et Aka. Wakahaji wazamani wenye maisha inategemea
pori na vilivyomo hawana ruhusa ya utumizi.
Iko wazi, bila mipango ya kipekee kwa ajili yao, wakahaji wa zamani hawawezi faidiya ku
mradi GEF-BM. ICCN inapashwa kutengeneza sekte Mikeno/Mutsora na kuongeza eneho za
ukingo kwa msaada wa mradi GEF-BM, bila kuzohofisha maisha ya wakahaji wa zamani,
maana yake:
• Kupoteza mamulaka juu ya udogo wanapo ishi na yenye kuwa msinji wa maisha yao yak i
uchumi na kijamii,
• Kubaguliwa tena zaidi,
• Kubakiya tena zaidi inje ya maisha ya urahiya,
• Kupata faidia mbovu kutoka kazi za serkali wakati wa kujenga barabara,
• Kutokuwa na mamlaka ya kutetea haki zao,
• Kutegemea tena zaidi watu wamakabila zingine,
• Kupoteza kitabulisho yao.
Toka myaka fulani, ICCN ina husisha watu wengine ku uongozi wake (gestion participative)
ikitiya mtu kati ya kazi yake yote. Kwa ngambo ile, mbele mradi huu huanje, ICCN itaandika
kibaruwa kwenye kusema kwamba wakati wote yenye kazi la ukingo ya mazingira itafanyika
kwenye wakahaji wa zamani wanapo ishi ndani ao kandokando ya eneho ya ukingo wakitumiya

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

mazingira na vilivyomoà mipango ya kupunguza vinyume vibaya ao ya maendeleo yao inafaa


ikamatwe kwa ajili ya kulinda mila na namna yao ya kuishi.
Kufuatana na siasa hii mupya na kwa nia ya kupunguza vinyume mbaya tuliotaja hapo mbele
kazi kumi ilikusudiwa kufanwa na ICCN kwa ngabo ya PPA ya mradi GEF-BM:
Kuwasaidia kisiasa
1. Kusaidia Batwa na Wambuti kupata vikaratasi vyenye kuwapa haki juu ya udogo na
shamba hapo kwenye hawana (ex. kandokando ya Mikeno);
2. Kusaidia watu wote wenye kueneza umri na wenye kuishi ndani ya jamaa 144/7 vijiji ya
kandokando ya Mikeno.
3. Kutambuwa haki ya asili ya Wambuti na Batwa ya kutumiya eneho ya ukingo na
vilivyomo protégées : kusiwe vikwazo ndani ya eneho ya zamani na yenye itakayo undwa.
Kufanya mapatano na PA juu ya utumizi kiasili ya vilivyomo ndani ya mbuga la wanyama
mu eneho yenye kukubaliwa (dans la zone tampon) kwa namna ya kudumu.

Kuwasaidia kitamaduni
4. Kukamilisha ujuzi ya wafanyakazi wa ICCN na washiriki wake kwa ajili ya ushirikiano
mwema na wakahaji wa zamani na kukamilisha kazi ya PPA ikiambatana na PO 4.10;
5. Kuwapatia wakahaji wa zamani ujuzi yenye kuwaruhusu kushiriki kuuongozi na kuuhundaji
wa eneho mipya ya ukingo
6. Kupana mchango kwa uboreshanji ya maisha ya Batwa na ya Wambuti kwa kutowa
msaada kwa miradi yenye kuelekea maji safi, mulimo, masomo na afya

Kuwasaidia kifeza
7. Kuwa na uwakika kwamba PA wanapata kiasi inayo faha ya pesa yenye kutoka kwa utalii
mu Mikeno na Mutsora.
8. Kupatiya Batwa na Wambuti kazi kupitia mradi GEF-BM (garde de parc, pisteur, etc.)

Kuwasaidia kujitetea
9. Kusaidia watetezi wa wakahaji wazamani kuhuzuria ku CoCoSi na ngazi zingine za uongozo
katika Mikeno et Mutsora (local), na mu kazi ya kuhunda eneho mipya ya ukingo (national);
10. Kuhusisha wahusikayo kuuchunguzi ya PPA

Uchunguzi wa ndani ulionyesha kama: a) lCCN inawatumishi wadogo tu wenye walisoma


masomo ya kijamii b) bila pesa na ujuzi wa kutosha itakuwa nguvu kukamilisha PPA; c)
inaomba makundi yenye kusaidia kwa maendeleo ya Wambuti na Batwa wawe na ufahamu na
ujuzi ya kuwasaidia kukamilisha PPA. Nikufuatana na hiyo ndiyo iliweza kusudiwa kuwa
kazi ya PPA itafanyika na muungano ya makundi yenye kutumika na Wambuti na Batwa.
Pesa itakayo tumiwa kwa PDPA ni kiasi ya $600,000. Iyo kazi kumi yenye inatarajiwa ni
moja ya vilivyo mumradi ya GEF-BM, kipengele ya pili kwa upekee (kugaramiya sekta ya
Mikeno/Mutsora na maendeleo ya vijiji kandokando yao). Kwa jumla, matumaini ni kwamba

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

izo kazi kumi ya PPA itatosha kwa kukamilisha mradi GEF-BM ikiambatana na PO 4.10, na
kwamba mradi huu:
• Itakamilsha uongozi wa ki asili na kuheshimu mazingumuzo kati ya watu na haki za ki
asili ya rahiya wote wa Jamuhuri ya kidemokratia ya Congo;
• Itasaidia kupunguza umaskini ya wakahaji wote na itaunga mkono maendeleo yak u dumu;
• Italeta matokeo mazuri kwa wakahaji wote, kwa wamaskini na wanyonge maana yake
wakahaji wa zamani;
• Itaheshimu haki ya mtu,uchumi na mila ya wakahaji wa zamani;
• Kuwa nahuakika kama Wambuti na Batwa wanapata faida kama watu wengine na yenye
kuambatana na asili yao
• Itasaidia wakahaji wa zamani kuboresha maisha yao.

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1. Introduction
La République Démocratique du Congo est, quant à sa diversité biologique, l‘un des plus importants
pays du monde. Depuis 2002, la RDC a entamé un vaste chantier de réformes en faveur de
l'amélioration de la gestion de ses ressources naturelles. Depuis quelques années, l’ICCN développe
d'une approche de conservation en faveur des plus défavorisés, exprimée dans la Nouvelle Vision pour
la Conservation des Aires Protégées dans la RDC. Pour la mise en oeuvre de sa nouvelle vision, le
Gouvernement de la RDC a demandé, à travers la Banque Mondiale, une aide financière auprès du
Fond pour l’Environnement Mondial. Le Projet GEF-BM visera à réhabiliter le parc de la Garamba et
le Secteur Mikeno/Mutsora et à appuyer le développement local dans leurs périphéries. Il vise aussi à
identifier de nouvelles aires protégées à l’échelle nationale.
Certaines de ces régions sont habitées par des peuples autochtones, c'est-à-dire des «pygmées». A
cause de la diversité des contextes de leur vie variant d'un cas à l'autre, il n’existe pas de définition
appropriée et intégrant entièrement toute cette diversité. Pour des besoins opérationnels et de concert
avec d'autres organisations internationales comme par exemple le UN Working Group on Indigenous
Populations, et le UN Permanent Forum on Indigenous Issues, la Banque Mondiale suggère l'emploi
du terme peuples autochtones au sens générique du terme et désignant un groupe socioculturel
vulnérable, distinct et présentant, à divers degrés, les caractéristiques suivantes:
a) les membres du groupe s’identifient comme appartenant à un groupe culturel autochtone distinct, et
cette identité est reconnue par d’autres;
b) les membres du groupe sont collectivement attachés à des habitats ou à des territoires ancestraux
géographiquement distincts et situés dans la zone couverte par le projet, ainsi qu’aux ressources
naturelles de ces habitats et territoires;
c) les institutions culturelles, économiques, sociales ou politiques traditionnelles du groupe sont
différentes par rapport à celles de la société et de la culture dominante; et
d) les membres du groupe parlent une langue souvent différente de la langue officielle du pays ou de
la région (PO 4.10).
Le groupe de travail d’experts de la commission africaine des droits de l’homme et des peuples sur les
communautés autochtones clarifie «que tous les Africains sont des autochtones en Afrique en ce sens qu’ils
y étaient avant l’arrivée des colons européens et qu’ils ont été soumis à la subordination au cours de la
période coloniale. Nous ne questionnons donc, en aucun cas, l’identité des autres groupes. Lorsque certains
groupes marginalisés utilisent le terme autochtone pour décrire leur situation, ils font allusion à la forme
analytique moderne de ce concept (qui ne porte pas uniquement sur l’aboriginalité) dans une tentative
d’attirer l’attention ou de demander le redressement d’une forme particulière de discrimination dont ils
souffrent» (CADHP 2005: 98). «Presque tous les Etats africains regorgent d’une riche variété de groupes
ethniques distincts (…). Tous ces peuples sont autochtones en Afrique. Cependant, certains sont dans une
position structurellement subordonnée aux groupes dominant et à l’Etat, ce qui conduit à leur
marginalisation et discrimination. C’est à cette situation que s’adresse le concept d’autochtone dans sa
forme analytique moderne ainsi que le cadre juridique international y relatif» (CADHP 2005: 126).
Des experts nationaux et internationaux ont identifié les groupes suivants comme peuples autochtones:
les Twa, les Mbuti, les Cwa et les Aka. Ils sont localisés dans les provinces de l’Equateur, de
Bandundu, du Kivu, Orientale, du Katanga ainsi que les deux Kasaï. Traditionnellement, ils
dépendent de manière très étroite de la forêt pour satisfaire leurs besoins de subsistance en matériaux de
construction, en bois de chauffe et de cuisson, en aliments de base telles que les protéines que procure
la viande de chasse, ou en pharmacopée traditionnelle à base des plantes médicinales, le seul moyen de
soin de santé accessible à la majorité des populations autochtones. Toutes les parties prenantes
s'accordent à reconnaître que les peuples autochtones font le plus souvent partie des populations les plus
pauvres, les plus marginalisées et les plus défavorisées.
L’objectif principal de ce PPA consiste à assurer que le Projet GEF-BM respectera pleinement la dignité,
les droits de la personne, l’économie et la culture des populations autochtones et à assurer en même
temps que ceux-ci profitent des avantages socio-économiques culturellement adaptés qu'offrent le projet.
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Pour atteindre ces objectifs, le PPA intégrera des mesures et mécanismes dans la conception et la mise en
oeuvre du Projet GEF-BM permettant:
• aux peuples autochtones d'exprimer leurs points de vue et de participer à la conception et la mise en
œuvre du Projet à l'intérieur de leurs terres dont ils tirent les ressources nécessaires à leur existence
• d'éviter les incidences éventuellement préjudiciables aux populations autochtones concernées par
rapport à la situation initiale avant le projet; ou, lorsque cela ne s’avère pas possible, au moins
d'atténuer, de minimiser ou de compenser de telles incidences ;
• d’assurer que les bénéfices prévus pour eux seront culturellement appropriés.

2. Description du Projet GEF-BM


L’objectif du Gouvernement est d’accroître les bénéfices sociaux et économiques que les
forêts et les aires protégées apportent au pays tout en assurant que cette contribution sera
durable et qu'elle respecte l’environnement. Ce code représente le premier effort de la RDC de
développer sa propre vision sur la gestion des ressources naturelles tout en tenant compte des
tendances en cours en Afrique centrale et au niveau international. Simultanément, le
gouvernement s’atèle à réviser la Loi sur la Conservation de la Nature qui date de 1969 en vue
d'assurer notamment l’harmonisation complète du cadre juridique national avec la Convention
sur la Diversité Biologique (CBD). Le Code Forestier identifie des axes à travers lesquels le
secteur devra contribuer à la réduction de la pauvreté, à la bonne gouvernance ainsi qu'à
l'amélioration des capacités:
1) Le code forestier vise à «promouvoir une gestion rationnelle et durable des ressources forestières
capables d'accroître leurs contributions au développement économique, social et culturel des
générations présentes, tout en préservant les écosystèmes forestiers et la biodiversité forestière au
profit des générations futures» (§ 2).
2) Le code forestier prévoit comme condition préalable et avant chaque classement d'une forêt (§ 15),
la consultation de la population riveraine et la participation de tous les acteurs impliqués dans la
gestion. Cette participation sera réalisée à travers des différents mécanismes tels que:
l’établissement des conseils consultatifs provinciaux (§ 29, 30, 31), la consultation de tous les
acteurs impliqués et notamment ceux du secteur privé et des ONG (§ 5, 6, 24, 74).
3) 40% des recettes des concessions forestières seront destinées aux entités administratives
décentralisées (25% aux provinces et 15% aux territoires) et elles devront servir à la réalisation des
infrastructures d’intérêt collectif (Code forestier § 122);
5) Les droits d'usage des populations locaux dans les concessions forestières sont reconnues et protégées en
vue de satisfaire les besoins domestiques des individus et des communautés (Code forestier § 32); et
6) Les communautés rurales obtenant le droit de gérer directement les forêts dans le cadre des
«concessions des communautés locales» (Code forestier § 22).
Les aires protégées sont placées sous la responsabilité de l’Institut Congolais pour la
Conservation de la Nature (ICCN) (Ordonnance-loi n° 75-023 du 22 juillet 1975). Malgré le
dévouement de ses agents, l’ICCN n’est pas épargné du délabrement général des
institutions en RDC, caractérisé par des salaires insuffisants, un manque de formation et
avec la perspective d’un départ en retraite de ses agents les plus expérimentés. L'ICCN
anime un Comité de Coordination du Site (CoCoSi) au niveau de chaque parc, de même
qu'une plate-forme de coordination nationale appelée „Coalition pour la Conservation au
Congo“ (CoCoCongo).
Les principaux axes de la Nouvelle Vision pour la Conservation des Aires Protégées de la
RDC (octobre 2003) peut comporter deux éléments clefs:
Réhabilitation du réseau des aires protégées. Durant les conflits, toutes les AP ont subi
de graves déprédations. Les actions prioritaires comprennent entre autres: le recrutement du
personnel et la réhabilitation des infrastructures élémentaires, le réexamen et le marquage
des limites des parcs de façon participative, l’élaboration de plans de gestion participatifs, la
mise en œuvre d’initiatives de gestion communautaire ainsi que le développement d’autres

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

activités génératrices de revenus et d’emplois dans la périphérie des parcs. Il est prévu,
dans ce contexte, a) «de faciliter la collaboration avec les partenaires de l’ICCN à travers le
CoCoCongo, b) d'impliquer les communautés locales dans l’élaboration et dans la mise en
œuvre des programmes de conservation, c) collaborer avec les populations riveraines dans
la gestion des zones tampons dans l’optique d’y améliorer les conditions de vie et les
opportunités économiques».
Elargissement du réseau des aires protégées. Un deuxième axe de la stratégie consiste à
réévaluer l’ensemble du système des aires protégées en vue d’en créer de nouvelles ou de
déclasser celles ayant perdu leur valeur biologique. Le code forestier prévoit que 15% de la
surface du pays devra recevoir un statut de protection. Le réseau actuel couvre environ 9%,
donc approximativement 6%, soit 14millions d’hectares, attendent encore d'y être rajoutés.
Pour ce faire, des consultations seront conduites sur la base du consentement libre,
préalable et informé des populations locales. Par ailleurs, divers statuts d’aires protégées
seront envisagés, par exemple des réserves communautaires, compatibles avec l’exercice
des droits coutumiers des populations autochtones.
Dans cette perspective, les aires protégées peuvent représenter, pour le gouvernement et
pour la population rurale, une source de revenus à travers de mécanismes (permis
cynégétique, permis de visite des parcs nationaux, revenus directs et indirects du tourisme
de vision). A cette fin, l’ICCN entend:
• «Assurer que les communautés locales participent à la gestion des aires protégées, et
bénéficient de ces efforts;
• Encourager et renforcer la collaboration et le développement d’un partenariat avec le
secteur privé et la société civile;
• Mettre en place (…) des mécanismes et des politiques permettant d’équilibrer l’éventuel
coût d’opportunité pour les populations riveraines des aires protégées et pour la
conservation du patrimoine naturel» (p.3).
La Stratégie Nationale de la Conservation de la Biodiversité dans les Aires Protégées de la RDC
vise à: «renforcer la capacité de l’ICCN à assurer la conservation et la gestion durable de la
biodiversité dans le réseau des AP de la RDC, en coopération avec les communautés locales et
d’autres partenaires pour contribuer au bien-être des populations congolaises et de l’humanité
entière». Le projet GEF-BM comportera les composantes suivantes :
Composante 1 : Appui à la réhabilitation institutionnelle de l'ICCN (niveau national)
Composante 2 : Appui au parc de la Garamba et au Secteur Mikeno
Composante 3 : Identification de futures nouvelles aires protégées (niveau national)
L'objectif du projet de développement consiste à „gérer la biodiversité de manière durable de
telle façon qu'elle puisse procurer des retombés socio-économiques aux populations locales
dans le contexte post-conflit. En travaillant avec des institutions au niveau central et au
niveau des sites, le Projet GEF augmentera à la fois la capacité et le profil de l'ICCN, et il
adoptera une approche intégrée de conservation de la biodiversité en faveur des plus
démunis.
La composante 1 augmentera les capacités de l'ICCN et rétablira une structure fonctionnelle
au niveau administratif et financier au sein de la direction de l'ICCN. Ce directorat sera équipé
par des employés formés et des ordinateurs, et la qualité de son management financier sera
évaluée à travers des audits externes. La composante 1 favorisera également le renforcement
de la coordination au sein de l'ICCN (CoCoCongo), de la communication, et du M&E, de la
gestion de l'impact social. En soutenant les rencontres de la CoCoCongo et les réflexions y
relatives, cette composante devra également contribuer à renforcer les capacités de l'ICCN et
du M&E et faciliter le partage des expériences et de la reproduction des approches réussies au
niveau national. Le projet, en soutenant le processus la coordination de la CoCoCongo,
facilitera la participation des ONG locales et des représentants élus locaux des populations
locales et des peuples autochtones.

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

La Composante 2 apportera un ensemble de soutiens stratégiques à deux sites : le parc de la


Garamba et les Secteurs Mikeno/Mutsora. Dans chacun de ces parcs, le projet travaillera à
restaurer les capacités humaines et matérielles à un niveau de base, il renforcera le
partenariat avec les populations locales, les peuples autochtones et les ONG ainsi que leur
participation au processus de la prise des décisions; il stabilisera les populations des espèces
les plus importantes, il soutiendra la création des réserves et forêts communautaires et il
contribuera à augmenter la participation des populations locales et des peuples autochtones
aux activités génératrices de revenus que sont la gestion des zones de chasse et
l'écotourisme, la redistribution des revenus générés (taxes d'entrée, etc.), il assurera aussi que
toutes les mesures de conservation soient réalisées d'une manière à privilégier les
défavorisés, à éradiquer la pauvreté et à ce que l'état social et matériel des groupes
autochtones ne se dégrade par rapport à la situation avant projet ou sans projet.
La composante 3 soutiendra l'identification et la création des nouvelles aires protégées
nécessaires au soutien de l'objectif fixé par le gouvernement d'élargir la surface protégée du
territorial national de 6 à 15%. La composante soutiendra par ailleurs l'ICCN à renforcer ses
efforts et à mieux conscientiser sur le besoin d'avoir un soutien public dans la réalisation de
ces objectifs. L'ICCN s'engagera, à travers cette composante, à collaborer avec les
populations locales et les peuples autochtones, avec des ONG nationales et internationales,
avec le monde académique et en consultation avec des autorités nationales et internationales.
Compte tenu de l'accent mis sur les consultations et les contraintes logistiques rencontrées en
RDC, l'objectif consiste à identifier des nouvelles aires protégées avec une superficie de 5
millions d’hectares et la mise en place des aires protégées avec une superficie de 1 millions
d’hectares basée sur des consultations libres, antérieures et informées. Cette composante
mettra l'accent sur des consultations avec les populations locales et les peuples autochtones
sur la base du principe de consentement libre, antérieur et informé.

3. Informations de base sur les populations autochtones


Les peuples autochtones en RDC constituent une mosaïque complexe de groupes ethniques apparentés.
Les définitions et chiffres existants ne sont pas précis ni cohérents entre eux. Selon Bahuchet et al.
(1999), Bailey (1985), Pagezy (1988a,b) et Dyson (1992) environ 70.000 -100.000 personnes
s'identifieraient comme étant des chasseurs-cueilleurs autochtones et/ou comme appartenant à leurs
descendants (Tableau 1), tandis que d’autres sources avancent des estimations encore plus élevées. Selon
les rapports de Lewis (2000), Jackson (2004) et Lattimer (2004) il y aurait, en RDC, un nombre de
250.000 personnes appartenant à l'un des différents groupes des peuples autochtones.
Tableau 1 : Les groupes des peuples autochtones en RDC – données estimatives. Il
n’existe à ce jour aucun recensement exhaustif des groupes autochtones en RDC
Groupe Région Population
Aka Le long du fleuve Oubangui 5.000
Mbuti (Asua) Au Centre et au Sud de la forêt d’Ituri 5.000-7.000
Mbuti 7.500-8.000
Au Nord et à l’Ouest de la forêt de l’Ituri
(Kango/Aka)
Mbuti (Efe) Au Nord et à l’Est de la forêt de l’Ituri 10.000-15.000
Cwa d’Equateur Au Sud et à l'Est de Mbandaka 14.000-20.000
En lisière de la mosaïque forêt savane dans la région des lacs du 10.000-20.000
Cwa du Kasaï
Kasaï, à Kongolo, au Nord de Kananga et à l'Est de Kabinda
Twa A l'Est du Nord-Kivu, au Sud-Kivu et à Maniema 12.000-16.000
Autres groupes Dispersés à travers toute la région forestière en RDC Env. 5.000
Pour l’ensemble du Parc des Virunga, au total 2.327 ménages Mbuti et Twa ont été recensés dans 216
campements et 107 villages (PAP-RDC 2000 & PIDP Nord Kivu 2004). En extrapolant la taille des
ménages dans les zones habitées par les peuples autochtones autour du parc National de Kahuzi-Biega

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

telle que rapportée par Shalukoma (1993, 2000: 3,64 personnes par ménage), on arrive à un nombre
total de personnes appartenant aux peuples autochtones autour du Parc National des Virunga de 8.480
de personnes. Par contre, en se référant au chiffre avancé par Plumptre et alias (2004: 42) pour le
compte des populations Twa en RDC (5.33 personnes par ménage), 12.400 personnes appartenant aux
peuples autochtones habiteraient la zone autour du Parc National des Virunga.
A proximité du secteur Mikeno, le CIDOPY recense 144 ménages Twa, totalisant environ 1250
personnes, répartis en 7 villages.
De par l'histoire et la tradition, les peuples autochtones ne vivaient pas dans la région autour du Parc
National de la Garamba, et à l’heure actuelle ces régions ne sont pas habitées par des groupes Twa,
Mbuti, Aka et Cwa.
Il est généralement admis que les chasseurs-cueilleurs sont les premiers habitants des forêts
congolaises. Selon cette théorie à associer aux travaux de Schebesta (1938-1958) et de Turnbull (1961,
1965, 1983), ces populations ont pendant longtemps vécu en autarcie fondée sur l’économie de la
cueillette avant que n'arrivent, pendant le dernier millénaire et à la suite des migrations, des groupes
d’agriculteurs vers les zones forestières. Mais d'autres études plus récentes situent ces premiers
contacts entre les deux peuples à une période beaucoup plus ancienne, à la période entre 2.000 et 3.000
(Bahuchet 1982, Bailey 1985, Hart et Hart 1986, Vanshina 1990). Voulant définir les populations
Mbuti, Twa, Cwa et Aka, les peuples autochtones (PA) comme une entité à part entière, il s’avère
d'abord nécessaire de les bien distinguer par rapport à leurs voisins agriculteurs. Les peuples
autochtones ne parlent pas les mêmes langues, mais plusieurs langues bantoues à la fois; mais ce qui
est encore bien plus frappant dans ce contexte, c'est le fait qu'ils perçoivent leurs voisins immédiats,
les bantous, différents par rapport à eux-mêmes et ceci à la fois au niveau sociale, économique,
idéologique et aussi au niveau de l'organisation politique (Bahuchet 1993a).
«Batwa», «Bambuti», etc. renvoie au pluriel alors que «Mutwa», «Mubuti» au singulier dans les
langues bantoues. Mais le présent rapport préfère l'emploi du terme «Twa», «Mbuti», «Cwa» et «Aka»
pour le singulier et le pluriel en même temps, parce que ces termes «Batwa» etc. sont porteurs de la
même ambivalence que présente le terme « pygmée ». En même temps, le terme «Twa» s'emploie en
langue bantoue généralement en référence aux populations le plus souvent chasseurs-cueilleurs.

19
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Carte 1 Les zones d’usage des peuples autochtones


Les peuples autochtones s’identifient eux-mêmes de manière très étroite à la forêt (Cavalli-
Sforza 1986). Même s'ils ne vivent pas exclusivement des produits sauvages que leur
procure la forêt tropicale, ces produits font partie de leurs besoins fondamentaux et
constituent la base à leur vie quotidienne (Ichikawa 1991). Ils sont d'une très grande mobilité,
mais leurs déplacements à travers des vastes zones à l'intérieur de la forêt s'organisent tout
d'abord en fonction de la disponibilité des produits forestiers, c’est-à-dire par rapport aux
différentes saisons de l'année et non pas rapport aux nécessités différentes qu'impose la vie
agricole. Ils ont fait de la forêt le centre de leur vie intellectuelle et spirituelle (Harako 1988).
Ils se voient eux-mêmes différents et sont également perçus par leurs voisins comme
différents par rapports à leur vie sociale, économique, idéologique et politique (Bahuchet
1993a). Les populations autochtones des régions forestières en RDC entretiennent des
relations complexes avec les populations villageoises agricoles qui les chargent souvent des
travaux et avec qui ils échangent des biens et des services; pour communiquer avec eux, ils
parlent leurs langues, bantoues ou encore soudanaises. Ces interactions entre voisins sont
souvent caractérisées par une inégalité (Turnbull 1965, 1983, Hewlett 1996) et elles
s'étendent d'une relative autonomie avec des contacts occasionnels jusqu'à la servitude
héréditaire (Grinker 1994). Le type d’interaction développé par chaque groupe autochtone
correspond notamment à son niveau de mobilité.

20
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Tous les groupes chasseurs-cueilleurs autochtones sont caractérisés par leur mobilité, mais
comme le degré de leur mobilité varie, la fréquence et l'intensité des contacts avec le monde
extérieur varient aussi. Certains groupes, spécialement parmi ceux des Mbuti (Asua, Efe,
Basua) restent entièrement dépendants de la forêt, tandis que la majorité des groupes Cwa
pratiquent l’agriculture pour compléter leur régime alimentaire, même si la chasse demeure
l’une de leurs principales activités.
La plupart des populations autochtones de la RDC vivent d’une combinaison de production
alimentaire et d’exploitation de produits forestiers (Ichikawa 1991, Grinker 1994). Les
données des années allant de 1970 à 1980 indiquent qu’à cette époque, ni la chasse, ni la
cueillette des produits non ligneux n’avaient détérioré ces ressources naturelles. La chasse
et la cueillette n'assuraient que la subsistance locale d’une population de faible densité.
Ichikawa (1986, 1996) estime qu’un groupe de 67 personnes récoltait annuellement environ
7 tonnes de gibier dans un territoire de 150 Km². Il est probable que les conflits,
l’augmentation de la population et de la demande mettent désormais cette source
d’approvisionnement des peuples autochtones en péril.
La participation des peuples autochtones au commerce régional n’est pas du tout récente, car
elle se pratiquait déjà au 17ème siècle lorsque les Européens s’approvisionnaient en ivoire et
autres produits non ligneux (Vanshina 1990). Mais cela n’avait pas conduit à une représentation
adéquate de ces peuples dans le cadre des processus de la prise des décisions à l'intérieur de
la société. En RDC, le droit foncier n’est toujours pas entièrement clarifié et l’agriculture de rente,
l’exploitation minière, la reprise des activités économiques, y compris, mais pas uniquement,
l’industrie du bois ainsi que la mise en œuvre des aires protégées et avec, en même temps, le
processus de la réunification et de la relance économique, posent des défis majeurs aux peuples
autochtones avec leurs modes de vie et avec ses opportunités et risques particuliers qui
demandent d'être observés et traités avec la plus grande attention.
Le nouveau code forestier confirme les droits traditionnels de toutes les populations à profiter
des ressources forestières lorsqu'il s'agit de leur subsistance et de leur bien-être
socioculturel. Il prévoit des consultations préalables à toute décision relative à
l'aménagement et aux compensations à chaque fois qu'un de ces droits traditionnels
pourraient être ignoré ou encore restreint, mais en réalité, la situation est beaucoup plus
complexe encore.

3.1. Economie et Environnement


A l'origine, les populations Mbuti, Twa, Cwa et Aka étaient des chasseurs collecteurs qui pratiquaient
rarement l'agriculture. Mais les campagnes de sédentarisation durant et après la période coloniale ont
fait en sorte que la plupart des peuples autochtones commençaient à occuper des terres de manière
permanente et à y passer la plus grande partie de l'année (Althbabe 1965).
Tout comme les autres groupes ethniques vivant dans la même région, ils ont adopté, pendant ce
processus de sédentarisation, un mode de vie basé sur l'agriculture. Durant une partie de l’année, ils
restent dans leurs campements permanents, où les hommes défrichent et brûlent des parties de la forêt
tandis que les femmes cultivent et s'occupent de la récolte. Mais le niveau de sédentarisation entre les
populations Mbuti, Twa, Cwa et Aka diffère de manière significative. Alors que la coutume de quitter
leurs villages pendant des longues missions de chasse les éloignant souvent bien loin du village,
n'existe pratiquement plus chez les Cwa ; les Mbuti, Twa et Aka qui vivent à l'extérieur des principaux
villages, passent encore aujourd'hui 1/3-2/3 de leur temps dans la forêt. Tandis que les Cwa, à cause de
leur faible activité de chasse, n’ont pas pu maintenir leur style de vie en camp de chasse, la majorité
parmi les groupes Mbuti, Twa et Aka disposent d'habitude, et loin à l'intérieur de la forêt, de plusieurs
campements de chasse qu'ils abandonnent dès que le gibier et les produits non ligneux commencent à
s'y réduire, ce qui témoigne d'une bonne et durable gestion de la forêt.
Les méthodes traditionnelles de chasse (à la lance [Efe, Twa] et au filet [Asua]) sont de moins en
moins pratiquées et remplacées actuellement toujours plus par la chasse avec des pièges. Mais les

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

informateurs parmi les populations Cwa rapportent qu’autrefois, on pratiquait encore la chasse avec
des filets ou d’autres outils de chasse traditionnels.

Fig. 1 : Le circuit annuel de trois campements Aka sur


une localité. Source: Thomas et al 1983ff (1.3): 40.
Fig.2. Les surfaces utilisées par les Aka. Source :
Thomas et al 1983ff (1.2): 66.
Les raisons motivant la chasse ont, à cause d’une forte demande en viande de brousse, changé au cours
de ces dernières années. Les hommes encore jeunes sont particulièrement capables de générer des
revenus qu'ils dépensent le plus souvent en boisson à l'intérieur de leurs campements permanents.
Les femmes collectent, en petits groupes, des ignames sauvages, des feuilles de gnetum sp. landolphia,
divers fruits et champignons, alors que la récolte du miel sauvage est considérée comme une tâche
revenant aux hommes. Vers la fin de la saison sèche, les hommes et les femmes attrapent des poissons
dans les petits cours d’eau.
Mais il faut le dire, les conditions de vie des sociétés de la forêt tels que les Mbuti, Twa, Cwa et Aka
sont beaucoup moins idylliques que le veulent souvent croire les étrangers. L’exploitation forestière,
les activités telles que le défrichement des forêts pour l'extension de l’agriculture ont contribué à
réduire l’espace disponible à la chasse et la cueillette. Les peuples autochtones ne sont souvent pas
capables de générer plus de 10% des revenus de leurs voisins agriculteurs. Alors que les agriculteurs
peuvent générer environ USD 84 (DSRP 2005:23) par personne et par an, le revenu des peuples
autochtones n'atteint qu'environ USD 8 par personne et an (USD 0.02 par personne et jour).

3.2. Le système traditionnel de tenure foncière


Avant l'époque coloniale, les bandes et groupes n’avaient pas choisi une zone bien déterminée, mais un
système bien élaboré de gestion durable de la forêt: lorsque l’exploitation d’une zone commençaient à avoir
des impacts visibles (moins de succès dans la chasse et la cueillette), ils abandonnaient tout simplement la
zone. Ce système a changé sous le développement rapide du côté des agriculteurs utilisant certaines zones
le long des rivières pour leur agriculture de coupe et de brûlis et surtout avec l'arrivée des peuples
autochtones.
Pendant des périodes de la saison des pluies, les populations Mbuti, Twa, Cwa et Aka avaient
commencé à s'installer près des agriculteurs en échangeant avec eux la viande de brousse contre le

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

manioc et d'autres produits agricoles leur permettant ainsi d'éviter des périodes de famine causées par
la réduction des opportunités de chasse et de cueillette pendant les périodes pluvieuses.

Fig. 3 Les calendriers comparatifs d'avant la colonisation et actuels des activités des populations
Aka Source: Thomas et al 1983ff (1.2): 80.
Traditionnellement, chaque campement (le groupe résidentiel) se déplace en moyenne six fois par an.
Ces déplacements d’année en année s’effectuent à l’intérieur d’une aire correspondant à un domaine vital
et couvrant une surface d’environ 2 Km² par personne; ce qui revient donc à 300 Km² par campement.
Un domaine vital est selon Heymer (1977:26) «l’espace qu’un individu ou un groupe organisé parcourt
tout au long de son existence». Les groupes résidentiels qui s’associent périodiquement pour effectuer la
chasse aux filets utilisent des domaines vitaux qui sont largement superposés, mais il est évident que
seuls ces groupes utilisent l’aire de forêt formée par cette superposition et d’autres campements ne
peuvent y avoir accès, s’y installer, même temporairement, sans autorisation. Dans cette mesure, il est
permis d’appeler ce domaine exclusif – territoire/localité. Les peuples autochtones reconnaissent et
nomment cette surface de forêt partagée par plusieurs campements. Il apparaît toutefois que la
configuration de ces territoires est déterminée par les localisations des zones de chasse et de cueillette
des villageois avec lesquels les peuples autochtones d’un groupe particulier ont des relations d’échange
(Thomas et al 1983ff (1.2): 87-89.). A un moment donné, quelques bandes ont commencé à aménager
leur propre petite agriculture de jardin. A défaut d'un système foncier proprement dit, ils ont commencé,
pour gérer leurs fermes, à se servir du système élaboré par les agriculteurs, mais tout en maintenant
l’idée d’une forêt ouverte en dehors de la zone agricole. Toutefois, le processus de la sédentarisation,
aggravée par une dégradation de l’environnement, a réduit la zone de forêt disponible pour les diverses
bandes, car leur petite agriculture de jardin ne leur permet pas des déplacements trop loin de leurs fermes
et parcelles permanentes. Au cours des discussions, il s’était avéré que les peuples autochtones
maintenaient l’idée d’une forêt collective et ouverte à tous, et qu'en réalité, il est possible de démarquer
la zone de terre utilisée par les différents groupes résidentiels. Ces zones se trouvent sous pression, car

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

les peuples autochtones n’ont pu développer des stratégies efficaces au profit de la protection des forêts
qu’ils utilisent.
Les titres coutumiers des peuples autochtones sur les zones agricoles changent de manière
significative. Dans les zones où plus des terrains sont disponibles, les peuples autochtones se sont
déclarés propriétaires des terrains dont les limites sont respectées par leurs voisins bantous. Mais, dans
le plupart des cas, les peuples autochtones semblent ne pas avoir de droit légal sur les terrains qu'elles
occupent. Compte tenu du fait que les peuples autochtones ne sont pas considérés comme propriétaires
des terres qu’ils occupent, ils sont les tout premiers à devoir abandonner les lieux lorsqu’il s’agira de
céder de la place à des nouvelles plantations ou encore aux divers projets dans le cadre du processus
de développement. Dans leur grande majorité, ils ont subi plusieurs changements de leurs campements
pour céder la place à l’expansion des villages bantous ou encore aux plantations de leurs voisins. En
conséquence, ils sont souvent devenus des simples paysans travaillant sur des terres dont ils ne
possèdent pas des titres et avec des salaires ne leur permettant rien de plus que la simple survie, car
dépourvus des moyens pour payer la scolarité de leurs enfants ou, en cas de maladie, les frais de
consultation et des médicaments.
Une étude de cas démontre que 14% des peuples autochtones installés autour du Parc National de
Virunga sont propriétaires de petites concessions (PIDP Nord-Kivu 2004). Mais ces concessions sont le
plus souvent trop petites (moins de 0.1 ha par personne) et elles ne peuvent garantir la survie de leurs
occupants ce qui les obligent donc au travail sur les terres de leurs voisins (le revenu moyen en serait
0.01 - 0.02 $US par personne et jour). Dans leur grande majorité, ils ont subi plusieurs changements de
leurs campements pour céder la place à l’expansion des villages bantous ou encore aux plantations de
leurs voisins. Plumptre et al. (2004: 54) démontrent que seulement 12.5% parmi la population Twa
dispose d’une éducation formelle, tandis que 40% parmi les populations bantoues peuvent disposer
d’une éducation dans l’enseignement primaire et 10% même dans l’enseignement secondaire. Aucun
des Twa suivis par Plumptre (2004: 58) dans les environs du PNVi n’a jamais consulté un hôpital tandis
que, du côté des bantous, 40% parmi eux y sont déjà allés se faire consulter et soigner. Cette situation
explique aussi le taux de mortalité dans les campements des populations Twa deux fois plus grand que
celui du côté des villages bantous (PIDP Nord-Kivu 2004) et en Uganda quatre fois (Rudd 2004). Selon
les Twa et Mbuti rencontrés dans les environs du PNVi, ces conditions de vie inacceptables
s’expliquent par le fait qu’ils n’ont pas des revenus susceptibles de leur donner accès légal à un terrain,
ni aux ressources naturelles.
L’absence des méthodes et systèmes traditionnels en faveur d'une meilleure défense de leurs «biens» par
rapport aux étrangers ainsi que le fait de ne pas disposer des propriétés/villages/localités légales, ont
beaucoup contribué à fragiliser de plus en plus leur mode de vie et leur culture lesquelles se trouvent
aujourd’hui de plus en plus marginalisées et remplacées par d'autres imposées par l’extérieur de telle
manière que ces peuples autochtones deviennent de plus en plus dépendants de leurs voisins parce qu'ils
n'ont pas d'alternative et ne peuvent plus tout simplement s'échapper et disparaître dans la forêt à chaque
fois qu'ils le voudraient. C’est aussi la raison pour laquelle leurs bases économiques restent fondées et
dépendent de la bonne volonté des agents officiels et/ou de leurs voisins qui, eux, disposent pratiquement
toujours des capacités plus élaborées pour les discussions des questions de légalité avec les différentes
instances gouvernementales.
Le fait que les fonctionnaires soient dans leur plus grande majorité d’origine bantoue, contribue
également à augmenter le nombre des désavantages subis par les peuples autochtones. L’argument selon
lequel les droits de propriété sur des terres à l’intérieur du code foncier devaient être respectées par toutes
les parties prenantes, s’est également montré inefficace.

3.3. Les impacts des projets de conservation


Aujourd'hui, 7,7% du territoire national est protégé, mais l’un des objectifs du Projet GEF-BM
consiste en l’augmentation de ce taux vers 15% conformément à la volonté exprimée par le
Gouvernement congolais. La discussion des impacts sociaux des mesures de conservation est déjà bien
ancienne: Ainsi, en 1939, l’anthropologue Peter Schumacher avait démontré que la sédentarisation
imposée et le changement de mode de vie (de la chasse et la collecte à l’agriculture et la poterie)

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

contribuent à fragiliser la culture et la confiance des populations Twa au Rwanda et pourraient même
être à l’origine de leur extinction.
En se basant sur ses découvertes, l’Institut des Parcs Nationaux du Congo-Belge a autorisé les
populations Twa et Mbuti de continuer la chasse et la collecte de subsistance à l’intérieur du Parc
National de Virunga en se référant au Décret du 14 octobre 1916 disposant que «les terres occupées
par les populations indigènes… continueront à être régies par les coutumes et usages locaux» et
ensuite à celui du 6 février 1920, précisant qu’il s’agit bien des «terres que les indigènes habitent,
cultivent ou exploitent de quelque manière que ce soit selon les coutumes et usages locaux». Le Décret
du 11 avril 1949 relatif au droit foncier reconnaissait des droits de propriété aux communautés, sur la
base de l’usage et de l’occupation coutumière des terres: «Les indigènes exercent leurs droits
coutumiers dans les forêts protégées indigènes ou domaniales (…). L’exploitation commerciale, par
les indigènes, des produits forestiers qu’ils récoltent selon leurs usages coutumiers, est libre dans les
forêts protégées domaniales».1 Mais le Code Foncier (Loi n° 73/021 du 20 juillet 1973 § 53 & 387) n’a
pas restitué ces droits et l’Ordonnance–Loi du 22 août 1969 relative à la conservation de la nature
dispose que personne n’est autorisée à résider, cultiver ou exercer une activité quelconque à l’intérieur
du parc (voir aussi le Cadre de politique de réinstallation)2. Dans cette logique, les peuples autochtones
étaient contraints d’abandonner leurs forêts sans être consultés et sans aucune réparation par les projets
de conservation.
Beaucoup a été dit à propos des opportunités de bénéfices à tirer des aires protégées au profit des
populations rurales. L’UNESCO a imposé des taxes sur la distribution des bénéfices générés chaque
année par le tourisme de gorilles. Les bénéfices locaux provenant des 20.6 millions US$ par année
s’élèvent à 0.7 millions de US$ ce qui représente 3.4% environ. Plumptre et al. (2004 : 74) démontrent
même que le bénéfice tiré des projets de conservation par les peuples autochtones reste inférieur à
celui des autres. Pendant que 7% de la population entière se souvient d’avoir pu profiter quelque peu
des bénéfices provenant du tourisme, personne parmi les populations Twa aux environs du Parc
National de Virunga n’en a jamais vu. Pendant que 6% de la population bantoue questionnée ont
quelques parents autorisés de collecter des produits forestiers non ligneux à l’intérieur du parc,
personne parmi les populations Twa connaissait quelqu’un jouissant du même droit. En revanche, les
peuples autochtones ont beaucoup plus souvent soulevé des problèmes à cause de la présence du Parc
National: 88.9% des peuples autochtones installés autour du Parc National de Virunga révèlent que la
présence du parc entraîne des impacts négatifs (accès restreint, agressions pendant les récoltes et vol
des récoltes, affrontements avec les gardiens) alors que personne n'a pu se souvenir d’un bénéfice
quelconque (Plumptre et al. 2004: 86). Le probable appauvrissement des peuples autochtones en RDC,
causé par l’établissement des parcs nationaux, a été bien documenté par des études des cas portant sur
le Parc National de Kahuzi-Biega (Barume 2000, Mutimanwa 2001).
Dès la fin des années 1960 jusqu’en 1975, 580 familles Twa (entre 3.000 et 6.000 personnes) vivant,
dans les altitudes des zones forestières du Parc National de Kahuzi-Biega en ont été expulsées de
manière violente. Il n’y a pas eu de consultation préalable et aucune disposition n’a été prise pour
assister toutes ces victimes d’expulsion à retrouver un terrain ou n’importe autre source de revenus.
Cette expulsion a, soudain et d’un seul coup, détruit leur culture, leurs pratiques spirituelles et leur
mode de vie. Le coût en a été très grand au niveau humain et social.
Suite à l'aveu de certaines langues selon lesquelles les parcs nationaux sont à l’origine des problèmes
chez les populations autochtones, l’ICCN, de concert avec ses partenaires, ont commencé à travailler
plus étroitement en collaboration avec ces populations concernées depuis plus d’une décennie (PN
Kahuzi Biega et RFO). L'ICCN ensemble avec ses partenaires a organisé, en novembre 2005, un atelier
dans le secteur nord du Parc National des Virunga destiné à améliorer la cohabitation entre ce Parc, les
peuples autochtones et les communautés locales dans la région de Rwenzori et de la Chefferie
Watalinga. Tandis que le rapport met en exergue que l’ICCN aussi bien que le WWF «doivent trouver

1
Les codes et Lois du Congo Belge, - Tome III, 8e édition des Codes Louwers – Strouvens, 1959. Chapitre II : « Des usages
indigènes », Section 1 – Usages coutumiers et exploitation à caractère commercial, aux articles 8 à 10,
2
La création des parcs nationaux existants, était décrétée par Ordonnances signées au cas par cas, sans nécessairement
suivre la procédure légale. Dans tous les cas, les droits des populations autochtones habitant les forêts décrétées
« parcs », n’ont été pas consider dans les processus de creation du parc.

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

un terrain servant à l'installation des pygmées de même que pour leurs activités» (ICCN & WWF 2005:
8), il vise, et de manière solennelle, l'assistance à l'agriculture («Promouvoir l'agriculture dans le milieu
pygmée, apprentissage des petits métiers» ICCN & WWF 2005: 9). Des expériences déjà faites dans
d'autres pays montrent bien que cette approche ne pourra très certainement pas aboutir aux résultats
escomptés et que la clé à une cohabitation des parcs nationaux avec les peuples autochtones se trouve
beaucoup plus en leur autorisant de continuer à chasser et à collecter la subsistance dans la foret parce
que ces activités constituent souvent une ressource de revenu monétaire essentielle pour les Mbuti, Twa,
Cwa et Aka ce qui met bien en exergue leur importance. En revanche, cette situation reste délicate dans
la mesure où l’on sait que l’Ordonnance Loi du 22 août 1969 relative à la conservation de la nature
dispose que personne n’est autorisée à résider, cultiver ou exercer une quelconque activité à l’intérieur du
Parc. Ceci est aussi conforme aux normes internationales des aires protégées par l’UICN.-On ne peut, à
priori, pas exclure que l’expérience congolaise bien conduite soit fructueuse puisque les PA de la RDC
expriment, de plus en plus, leur aspiration à un mode de vie semblable à celui de leurs compatriotes
bantous.

3.4. Les interactions avec les groupes ethniques voisins


Les populations Mbuti, Twa, Cwa et Aka ont depuis toujours été et de manière quotidienne en contact
avec d’autres groupes ethniques. Mais la nature de ces contacts, leur longueur et leur impact sur toute
cette interaction dans le passé, le présent et dans le futur ne varie pas seulement d'un groupe à l'autre,
mais même à l'intérieur des bandes (familles) d'un même groupe.
Le fait d'échanger des produits forestiers issus de la pêche, de la chasse ou de la cueillette contre le fer, des
produits agricoles ou encore des produits du marché, contribue au profit d'une relation désignant en même
temps une stratégie propre aux peuples autochtones et aux «Bantous». En effet, les deux groupes arrivent
de cette manière à diminuer les risques dus aux variations saisonnières de la production, tout en
spécialisant, d'un côté, les techniques de subsistance et, de l'autre, en favorisant l'échange lui-même. Cette
interaction a été perçue et interprétée de plusieurs manières. Alors que certains décrivent les interactions
entre les peuples autochtones et leurs voisins comme de l’esclavage (Turnbull 1961), d’autres y voient
beaucoup plus l’exemple d’un excellent partenariat interculturel (Grinker 1994). Les chasseurs–cueilleurs
perdent certains aspects de leur pouvoir économique et spirituel et deviennent ainsi de plus en plus
dépendants de leurs voisins.

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Fig. 4: Les relations entre les chasseurs - collecteurs (les peuples autochtones) et les Agriculteurs
(les Bantou). Source : Bahuchet et Guillaume 1979 : 118.
Pour le cas du Cameroun, Ngima (2001) fournit une liste de «requêtes» établie par les «Bantous» et
«pygmées» favorisant leur mode d’interaction harmonieuse, originelle et vivante, a été, d'une manière ou
d'une autre, reproduite lors des entretiens avec les peuples autochtones et «Bantou»:
• Amélioration de l’intégration de l’élite interne et externe dans le processus de prise de décision sur
les questions en relation avec l’utilisation de la forêt;
• Répondre aux besoins exprimés en investissant dans la construction des routes, des dispensaires ou
centres de santé, des écoles et terrains de football ou bien dans les animations culturelles;
• Interdire l’exploitation forestière désordonnée de la part des «étrangers»;
• Protéger les plantes médicinales, les arbres fruitiers et autres plantes et espèces d’animaux
représentant une valeur culturelle et économique pour les Baka, Kola et «Bantous»;
• Offrir des droits d’utilisation légaux selon les modes traditionnels de faire valoir (l'arbre Moabi tout
particulièrement);
• Etablir une meilleure régulation et un meilleur suivi du travail effectué dans les forêts par les divers
acteurs;
• Assistance dans le domaine de la gestion durable des forêts;

27
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

• Employer les jeunes des villages «bantous» et des campements Baka et Kola pour tout type de
main d’œuvre (infrastructure, etc.);
• Légaliser les droits fonciers traditionnels des Baka, Kola et «Bantou» (y compris les terres des
fermes individuelles ainsi que les zones de chasse et de cueillette commune);
• Intégrer à tout prix les peuples locaux («Bantou» et Kola) dans le processus de prise de décision
(Ngima 2001: 233).
Les populations Mbuti, Twa, Cwa et Aka ainsi que leurs voisins sont conscients de la nature fragile de
leur interaction et très souvent, lors des réunions, il a été affirmé que les «Bantous» ne sont pas guidés
par cette mauvaise intention de vouloir de plus en plus défavoriser leurs partenaires parmi les
populations Mbuti, Twa, Cwa et Aka, mais que c'est beaucoup plus le manque d’opportunités
d'accroître leurs revenus en équipe. Les deux parties se sont déclarées disponibles d'adopter une
approche commune au développement, mais, en même temps, ils ont fait comprendre que, si le
développement n'est possible qu'aux dépens des populations Mbuti, Twa, Cwa et Aka, la majorité des
«Bantou» ne veulent pas manquer l'opportunité et ceci pour des raisons économiques.

3.5. Organisation sociale


La plus petite unité sociale chez les populations Mbuti, Twa, Cwa et Aka se constitue du groupe de
résidence (bande) caractérisé par une sorte de campements séparés à l'intérieur des villages. Les
membres de la bande vivant ensemble tout au long de l’année, disposent des campements forestiers et
des terres utilisées en commun. Chaque bande est composée de différentes familles et peut avoir un
nombre allant de 10-80 personnes. Etant donné que les hommes restent pratiquement toujours dans
leur bande après s’être mariés, la stratification sociale peut être définie comme une relation
patrilinéaire. Par conséquent, quand c'est un groupe d’hommes anciens nés dans la bande, il s'agit
généralement des «chefs» ou bien encore des dirigeants. A cause de la forte croyance en leurs liens
patrilinéaires qui ne sont pas toujours développés au même degré dans certains autres groupes, la
majorité des bandes reste très reliée aux autres bandes dans la même région. Ce fait joue un important
rôle dans leur vie culturelle, mais il ne doit pourtant pas être considéré comme le représentant d'une
entité politique ou géographique entière. Chez les populations Mbuti, Twa, Cwa et Aka, les clans
constituent un élément fondamental dans l’organisation sociale. Il représente un groupe de filiation
patrilinéaire et exogame dont le nom rappelle généralement un épisode de la vie de l’ancêtre
fondateur, une représentation souvent mythique.
Tableau 2: Taille moyenne des camps des peuples autochtones
Groupes N° de huttes N° de personnes Sources
Asua 12-15 60 – 80 Ichikawa 2003
Efe 8 30 – 40 Turnbull 1961
Aka 8 20 – 30 Bahuchet 1995ff
Twa 10 40-50 Shalukoma 1993, 2000
Cwa 7 10-20
Des groupes voisins se rencontrent régulièrement lors des expéditions de cueillette et de chasse ainsi que
lors de maintes cérémonies et de danses rituelles. Les familles liées par mariage se rendent souvent visite
pendant quelques jours et même pendant des mois entiers à leurs parents vivant dans d'autres campements.
A ces occasions, les visiteurs participent dans les campements à la vie quotidienne de leurs hôtes tout
comme s'ils étaient chez eux-mêmes et cette pratique bien répandue fait en sorte qu'il y ait toujours une
famille absente parce que partie en visite ou bien qu'une autre soit venue rendre visite. Le choix des
épouses dans des campements éloignés et la tradition du «service des fiancés» encouragent encore plus les
visites (un époux fait un long séjour de visite chez la communauté de son épouse). Le fait que tous les
campements à l'intérieur d'une localité sont considérés comme placés sous les ordres d'un chef, l'interaction
entre ces différents campements a augmenté au cours des années et il semble que les ONG ont fait des
efforts pour encourager cette coopération entre les différents campements de la localité afin de renforcer la
position des peuples autochtones lors des discussions avec le chef de la localité.
Cette organisation sociale incarne une dynamique interne bien distincte et elle joue sur la façon dont les
changements se concrétisent tout comme elle favorise certaines adaptations plus que d’autres. Les

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

campements doivent s’élargir ou bien se réduire quand il s'agit de maintenir la viabilité des activités de
chasse et de cueillette et d'assurer une certaine harmonie sociale. Une ‘stratégie d’évitement’ – s’éloigner
des gens avec qui l’on est en conflit – est une méthode bien générale quand il s'agit de résoudre des
problèmes. Les PA se servent le plus souvent de leur mobilité lorsqu'ils cherchent à éviter des problèmes
tels que la faim, la maladie, la domination politique par leurs voisins agriculteurs ou encore les querelles
entre eux.
Les relations entre les hommes et les femmes dans ces sociétés dites de «retour immédiat» font partie
des plus égalitaires connues (Endicott 1981). La coutume que constitue le partage et d’autres
«mécanismes de nivellement» assurent le maintien d’une égalité relative entre tous les membres d'un
campement. Les rôles de «direction» sont assumés en fonction d'un contexte déterminé: les individus,
femmes ou hommes, dont l’expérience et les capacités sont reconnues dans un contexte particulier,
peuvent être démocratiquement acceptés comme exerçant quelque autorité dans ce même contexte, par
exemple, lors des expéditions de chasse ou de cueillette, mais aussi pendant certaines prestations
rituelles, ou encore, à l'arrivée des personnes extérieures, en tant que porte-parole.
Le processus de prise de décision au niveau du village cherche le consensus parmi tous les anciens des
différentes bandes coexistant dans un même village (parfois, dans certains villages, jusqu’à 10).
Comme on peut s’y attendre dans un système de relation patrilinéaire, les femmes ne sont quasiment
jamais intégrées au processus de prise de décision, même lors des discussions concernant les affaires
considérées comme celles des femmes (cueillette, agriculture, etc.).
Quant aux affaires extérieures (interactions avec les étrangers tels qu’agents gouvernementaux,
commerçants, etc.), chaque bande nomme une sorte de dirigeant dont les qualifications sont évaluées par
rapport à son niveau «avancé» de français, lingala ou swahili, ou encore en fonction de ses bonnes relations
avec un tel agent officiel du gouvernement ou d’un village «Bantou». Le «chef pygmée» est un chef
nommé uniquement pour les affaires extérieures, mais sans avoir aucune autorité sur la bande. Les
organisations sociales et politiques dépassant le niveau que représente la bande, font partie des inventions
assez récentes sans correspondre avec «l’approche consensuelle» traditionnelle de l’interaction sociale,
mais les institutions extérieures aiment pratiquement toujours passer par un «leader» et elles se méfient
lorsqu’elles deviennent les témoins d’antagonismes, de conflits ou de fragmentation, ou quand elles se
retrouvent devant une situation où plusieurs personnes se présentent en même temps comme étant le leader
et même lorsque, tout au contraire, personne ne veut assumer ce rôle.
Le découpage administratif actuel en RDC reflète l'héritage de l’administration coloniale. Chaque
province se subdivise en plusieurs districts, territoires et secteurs regroupant un ensemble des villages
(depuis les regroupements étatiques et involontaires). Sous la haute tutelle du Préfet, la représentation du
territoire est assurée par l'Administrateur, suivi, au niveau hiérarchique, immédiatement par un Chef de
Secteur auquel sont subordonnés les chefs de groupement. Dans la plupart des cas, les localités des
peuples autochtones sont considérées comme quartiers à l'intérieur d'un village (localité) tombant sous
l’autorité du chef de village qui est, le plus souvent, un «Bantou». Le cas où le chef d'un des villages
habités par les peuples autochtones soit lui-même un autochtone est rare en RDC. Toujours est-il que les
statuts politiques sont reconnus aux peuples autochtones dans leurs relations immédiates par leurs
voisins, mais moins souvent par les représentants étatiques de la plus haute hiérarchie. Ils ne sont
représentés ni dans aucun des conseils ruraux, ni dans l’administration de l’état, ni dans le parlement non
plus, et il ne figure parmi eux presque aucun fonctionnaire.

3.6. Examen du cadre légal


Du point de vue légal, les populations Mbuti, Twa, Cwa et Aka sont des citoyens égaux par rapport à
toutes les autres personnes nées en RDC. L’article 12 de la constitution de 2006 affirme que « tous les
Congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection par les lois ». L’article 13 précise
que «aucun Congolais ne peut, en matière d’éducation et d’accès aux fonctions publiques ni en aucune
autre matière, faire l’objet d’une mesure discriminatoire, qu’elle résulte de la loi ou d’un acte de
l’exécutif, en raison de sa religion, de son origine familiale, de sa condition sociale, de sa résidence, de
ses opinions ou de ses convictions politiques, de son appartenance à une race, à une ethnie, à une tribu, à
une minorité culturelle ou linguistique», et l’article 51 affirme que «L’Etat a le devoir d’assurer et de
promouvoir la coexistence pacifique et harmonieuse de tous les groupes ethniques du pays et assure
également la protection et la promotion des groupes vulnérables et de toutes les minorités»; mais, en

29
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

réalité l’égalité des citoyens déclarée dans la Constitution n’existe pas vraiment: L’éducation est
officiellement ouverte à tous, mais il se trouve que les enfants des peuples autochtones vont rarement à
l’école (12% seulement des enfants Twa vont à l’école; Plumptre et al 2004: 54), le plus souvent, parce
que leurs parents ne disposent pas de l'argent nécessaire pour payer les frais de scolarité (USD 15 par an
pour l’école premier et USD 30 pour l’école secondaire).
Les conditions économiques et sociales sont dures pour l'ensemble des citoyens du pays et les
problèmes que rencontrent les populations Twa, Mbuti, Cwa et Aka doivent aussi être compris dans ce
contexte. Les efforts déployés en faveur des populations Twa, Mbuti, Cwa et Aka et sur l’initiative de
l’Etat s'expliquent par des actions des fonctionnaires consciencieux lorsqu'ils prennent eux-mêmes et
de manière individuelle des mesures selon leurs propres possibilités et prêtant ainsi assistance aux
peuples autochtones quand ceux-ci cherchent à faire valoir leurs droits en tant que citoyens. La
discrimination que les Twa, Mbuti, Cwa et Aka subissent en RDC se fonde sur le fait qu'on les associe
à l'idée d'une «vie nomade et non agricole». Cependant, de telles pratiques de ségrégation et de
discrimination, des stéréotypes négatifs ou le refus de reconnaître à tout le monde les mêmes droits se
rencontrent aussi partout ailleurs. Les problèmes que rencontrent les gens de cette région sont très
nombreux, mais tout le monde s'accorde aussi que les populations Twa, Mbuti, Cwa et Aka constituent
les unes parmi des communautés les plus pauvres en RDC et c’est pourquoi elles sont plus
vulnérables.
Parmi les fonctionnaires de l'Etat, c'est la majorité qui semble vouloir distinguer les populations Twa,
Mbuti, Cwa et Aka par rapport aux autres citoyens (Kabananyuke 1999: 150, 164, 167; Barume 2000: 49
à 51; Lewis 2001: 14-20) et le gouvernement n’a pas encore décidé des mesures efficaces et assurant que
ces citoyens que sont les peuples autochtones, puissent aussi profiter de la législation selon laquelle
«aucun Congolais ne peut, en matière d’éducation et d’accès aux fonctions publiques, ni en aucune autre
matière, faire l’objet d’une mesure discriminatoire, qu’elle résulte de la loi ou d’un acte de l’exécutif, en
raison de sa religion, de son origine familiale, de sa condition sociale, de sa résidence, de ses opinions ou
de ses convictions politiques, de son appartenance à une race, à une ethnie, à une tribu, à une minorité
culturelle ou linguistique» (Constitution 2006; §13). Dans toutes les régions habitées par les populations
Twa, Mbuti, Cwa et Aka, la majorité parmi leurs voisins possèdent des actes de naissance pour leurs
enfants. Par contre, les peuples autochtones n'en possèdent que très rarement du fait de leur forte
mobilité en foret. Chaque enfant issu des populations autochtones semble alors être marginalisé déjà dès
sa naissance; et à chaque étape de sa vie, il se retrouve encore un peu plus isolé de la société. Dans
certains cas, les peuples autochtones, particulièrement les locataires, se voient refusés le droit de créer
des mouvements ou des associations, tandis que leurs «propriétaires» - non autochtones - profitent de
leur travail et de toutes leurs autres capacités. Face à cette situation, sans carte d'identité, sans propre
terre, sans accès à l'éducation ni à la justice, beaucoup parmi eux doivent se sentir comme prisonniers
d'une communauté apatride alors qu'ils vivent bel et bien à l'intérieur d'un Etat.
Les droits individuels des populations Twa, Mbuti, Cwa et Aka sont extrêmement faibles. Les abus à leur
encontre sont fréquents et ceux qui les commettent échappent pratiquement souvent à la justice en toute
impunité (Barume 2000: 64-67; Lewis 2001: 14-20). Certains d'entre eux ne voient aucun mal à se servir
des biens des peuples autochtones, soit simplement par force ou soit encore de manière frauduleuse, et tout
en prétextant qu’ils prennent, bien sûr, mais qu'ils ne volent jamais! Devant un tribunal, les Twa, Mbuti,
Cwa et Aka savent rarement se défendre de manière efficace, et c'est tout autant rare que justice leur soit
rendue lorsqu'ils sont victimes des violations de leurs droits. Des erreurs judiciaires sont fréquemment
signalées dans les documents relatifs aux peuples autochtones. Dans des cas graves, des responsables
locaux s’associent avec des paysans dans le seul objectif d'exproprier les populations Twa, Mbuti, Cwa ou
Aka, comme ils peuvent aussi chercher à taire et couvrir des abus graves commis contre ces populations.
Souvent, on les entend dire d'avoir besoin de l’appui d’un «Bantou» pour favoriser l'appui d'une de leurs
plaintes auprès des autorités ou pour soutenir une action en leur nom.
La grande majorité des Pygmées en RDC ne possèdent pas de carte d’identité. Ce problème exacerbe
leur marginalisation et leur pauvreté. Il limite leur participation à la vie civile et administrative du pays
et des régions, et réduit leurs opportunités de s’engager dans la vie économique et d’accéder à des
services sociaux. Sans documents officiels d’identité, les Pygmées ne peuvent pas entamer d’action en
justice. Ils peuvent difficilement solliciter des emprunts ou des emplois, s’enregistrer dans le système
éducatif ou voyager au-delà de leur région de résidence habituelle.

30
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

4. Consultation
Ce rapport a été élaboré dans une approche participative et en collaboration avec les parties prenantes
(populations autochtones, ONG travaillant avec elles, agences gouvernementales, bailleurs, etc.). Ces
recherches consistent en 4 phases:
• Pendant une première phase les entités (LINAPYCO, REPALEAC, PIDP, CNCJA et ANPANMNP-
PFNB), les ONG (Réseau CREF, UEFA, RAPY, CENADEP, Africapacity, ADEV-Boma, Pygmeeen
Kleinood, PAP-RDC, GASHE, CEDEN, DPMET, ERND, OCEAN, OSAPY, CSPSP,
PROCOOPYBA, Héritiers de la justice, APDMAC, CPAKI, CAMV, ARAP, APIDE, CEFEO et
RRN) ainsi que des organismes bailleurs (Banque Mondiale, UE, France, UN-OCHA, KFW, GTZ)
mais aussi d'autres projets relatifs aux peuples autochtones (WWF, WCS) ont été consultés avec cet
objectif de collecter des informations de référence et d'évaluer les approches déjà existantes visant
l’intégration des peuples autochtones dans le processus de développement.
• Pendant une deuxième phase en février/mars 2006, 8 ateliers de consultation sur les impacts du
Projet GEF-BM et sur les mesures de leur atténuation ont été organisés avec la participation des
populations autochtones des villages Bigamiro-Mutaho, Nirengenga-Mukendo, Maguha-Mabola,
Mopaka, Upende, Mavievie-Endoyi, Mamundioma et Makoyoba (tous en Nord-Kuvu).
• La troisième phase a consiste à consulter les groupes autochtones et leurs associations directement
sur le rapport préliminaire et sur le Plan de Développement des Peuples Autochtones intégré dans
le montage du projet. Ces discussions ont eu lieu principalement à Goma et à Rumangabo, à
proximité du secteur Mikeno, avec les ONG PIDP, CIDOPY et ECO-Action en mars 2007 et mars
2008.
• Finalement, le rapport et le montage du projet ont été discutés au cours d’ateliers de restitution avec
les parties prenantes (Beni 13/1/2007, Goma DATE, Kinshasa DATE) (voir annexe).

5. Evaluation des impacts et propositions de mesures


d’atténuation spécifiques aux populations autochtones
Dans la partie suivante, il s'agira d'examiner, de manière à la fois générale et détaillée, les
impacts/effets possibles du Projet GEF-BM sur les populations Twa, Mbuti, Cwa et Aka. Il s'agira
d'examiner les possibles impacts/effets positifs, négatifs et cumulatifs et, en fonction de la logique de
leur cadre logique, en commençant par les conclusions de l'impact global du Projet GEF-BM.
Dans un déroulement réussi, en accord avec les perspectives définies par les documents du Projet
GEF-BM et par la politique de sauvegarde de la Banque Mondiale, le Projet GEF-BM soutiendra le
respect de la dignité, des droits humains ainsi que de l'unité culturelle, il protégera les peuples
autochtones contre les effets négatifs du processus de développement et il devra garantir que ces
populations profitent des mêmes bénéfices sociaux, économiques et culturels que ceux proposés aux
autres bénéficiaires. Or, l’ICCN devra assurer, qu’à cause de la réhabilitation et de l’expansion du
réseau des aires protégées dans le contexte du Projet GEF-BM, ces populations :
• ne perdront pas l’acces aux terres, zones d’usage et ressources culturelles physiques qu’ils utilisent
actuellement comme source de subsistance,
• ne seront pas davantage marginalisées au sein de la société congolaise,
• ne bénéficieront pas moins d’assistance des services gouvernementaux,
• ne seront pas moins capables de défendre leurs droits légaux,
• ne deviendront pas davantage dépendants des autres groupes ethniques,
• ne perdront pas leur identité culturelle et sociale.
Lors des discussions avec les parties prenantes, il a été confirmé que ces parties prenantes seront prêtes
d'assister les peuples autochtones à faire face à ces risques. Mais des obstacles nombreux existent tels
que: le faible niveau de décentralisation et la mauvaise communication entre les parties prenantes qui
résultent en un faible niveau de connaissance de l’importance ou même de l’existence des populations

31
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Twa, Mbuti, Cwa et Aka. Tous ces phénomènes constituent la menace principale à l’intégration
harmonieuse de ces populations dans la société et aux systèmes d’atténuation.

Composante 1 : Appui à la réhabilitation institutionnelle de l'ICCN


Activités Impacts sur les peuples autochtones3
Assistance technique, / Le fait qu’un faible % des PA soit employé à l'ICCN, comporte un
entraînement et équipement grand risque pour le renforcement de l'ICCN qui risque de rester le
pour la direction seul domaine des Bantu avec cette éventualité que le programme de
administrative et financièreformation ne tienne pas compte des intérêts des PA, comme par
de'ICCN exemple de celui de la sensibilisation à propos de la PO 4.10.
Appui à la stratégie de - Le système de communication devrait sensibiliser les parties prenantes
communication de l'ICCN, sur les droits et la culture des PA de même que sur les avantages de leur
de CoCoCongo et des système d'utilisation des terres.
concertations de toutes les-- L'implication de toutes les parties prenantes dans la mise en oeuvre
parties prenantes du Projet GEF-BM offre l'opportunité d'augmenter le nombre de
Services analytiques des participants parmi les PA dans le processus de prise des décisions afin
mécanismes de financement de mieux défendre leurs droits, leur culture et leur mode de vie.
durables pour la / Il est à craindre que, si des mesures adéquates ne sont pas prises,
conservation de la l'inaccessibilité pour les PA aux services publics ne leur laisse pas
biodiversité une réelle chance de participer au système de la communication, etc.
// La faible représentativité des PA dans la société en général et
plus particulièrement encore dans les positions de prise de décision
comporte le grand risque pour que leurs intérêts ne soient pas pris
en compte dans le système de la communication, etc.
Composante 2: Appui aux Parcs Nationaux sélectionnés
Activités Impacts sur les peuples autochtones
Entraînement: surveillance - Cela contribuera à la création des opportunités d'emploi des
juridique, suivi biologique et gardiens de parc, guides, etc. ou encore de cadre de l'administration.
approches de conservation - Le renforcement du PN pourrait générer des opportunités d'emploi
communautaire; pour les PA, améliorer les compétences de la communication
Coûts du personnel: en interculturelle des employés du PN et changer ainsi l'approche
complément au salaire donné actuelle qui utilise peu les PA des parcs nationaux.
en fonction de la // La constellation actuelle comporte le grand risque que les PA
performance des gardiens dans ne puissent pas participer au partage des bénéfices de cette
Equipement et accessoires: activité, ni profiter de leurs droits, ni de leur savoir-faire de façon à
voitures, communication,etc. ne pas pouvoir subvenir à leurs besoins; il faut donc la changer de
Réhabilitation des stations telle sorte que leur existence soit prise en compte.
importantes dans les parques, // Le fait qu'aucun des PA ne soit employé par les PN comporte le
maison des employés, grand risque que le renforcement reste le seul domaine des Bantu
infrastructures des centres avec ce danger que leurs intérêts n'y soient pris en compte.
d'entraînement
Développement -- Une gestion participative des parcs nationaux pourrait contribuer
communautaire et à réduire les impacts sociaux négatifs et constituer la base d'un
management participatif: partage plus juste en fonction des coûts sociaux causés par la
appui aux comités de conservation de la biodiversité.
dialogue inter-villageois et - Cela pourrait contribuer à la création des opportunités d'emploi.
campagnes de // Dans la situation actuelle, il paraît peu probable que les PA aient
sensibilisation, création des droit à un partage équitable des bénéfices générés par des aires
infrastructures sociales protégées (emploi, tourisme, etc.).
utilisant des techniques de // Dans la situation actuelle, il paraît peu probable que les intérêts
travail intensif, amélioration des PA soient représentés de manière équitable dans le processus de

3
Légende des impacts: -- = Impact positif important, - = Impact limité ; . = Sans impact notable, mais information dont il faut tenir
compte ; / = Impact négatif limité ; // = Impact négatif important.

32
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

des conditions de vie des prise de décisions et de gestion des aires protégées, etc.
populations locales et // Sans envisager des actions appropriées, il semble que l'amélioration
autochtones, programmes de des surveillances des parcs nationaux sur les terres des PA limite leurs
collaboration avec des accès à leurs sources de revenus, à leur terre, et/ou aux compensations
associations de base et des pour le déplacement économique, et/ou à l'option de participer à une co-
ONG sur l'écotourisme, les gestion des parcs nationaux.
zones de chasse et les
réserves communautaires;

Etudes, suivi et recherche: -- L'implication de toutes les parties prenantes dans la gestion des PN
études socio-économiques, offre l'opportunité d'augmenter la participation des PA dans le
plan de développement processus de prise de décisions afin de mieux défendre leurs droits,
touristique (Virunga), appui leur culture ainsi que leur mode de vie.
aux rencontres des donateurs - Le système de communication, les études et le tourisme pourraient
locaux (CoCoSi) et à sensibiliser les parties prenantes sur les droits et la culture des PA
l'établissement des comités ainsi que les avantages de leur système d'utilisation des terres.
de toutes des parties / Si des mesures adéquates ne sont pas prises, il est à craindre que
prenantes l'inaccessibilité aux services publics des PA ne leur laisse pas de
Appui à la collaboration réelle chance pour participer au système de la communication, à la
trans-frontalière pour mise en œuvre des études, etc.
Virunga et Garamba: // La marginalisation actuelle des PA dans la société et dans les
positions de prise de décision comporte le risque que les intérêts des
PA ne soient pas pris en compte dans les études et le développement
du secteur touristique, etc.
Composante 3 : Identification de nouvelles futures aires protégées
Activités Impacts sur les peuples autochtones4
Assistance technique à la -- Le processus d'identification de nouvelles aires protégées
coordination et au contrôle permettra d'identifier des zones d’utilisation coutumière des PA et la
de qualité légalisation de cette utilisation en même temps.
Formation des équipes de - L'identification et la démarcation participatives sur base du principe
l'ICCN, surveillance, de consentement libre, préalable et informé des nouvelles aires
consultation et méthodologie protégées contribueront à réduire les impacts sociaux négatifs et à
de cartographie; préparer la base d'un partage juste en fonction des coûts sociaux
Equipements et accessoires, causés.
coûts opérationnels - L’identification et la création des nouvelles aires protégées devront
d'imposition et de contribuer à créer des opportunités d'emploi comme pisteurs, guides,
consultations assistants et/ou des postes d'administration.

4
Légende des impacts: -- = Impact positif important, - = Impact limité ; . = Sans impact notable, mais information dont il faut tenir
compte ; / = Impact négatif limité ; // = Impact négatif important.

33
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Services de consultation et - Les nouvelles aires protégées pourront avoir des statuts plus souples
de partenariat en et mieux compatibles avec le maintien des droits d’usages
collaboration avec des ONG traditionnels des peuples autochtones
et des académiques // Les PA n’étant pas suffisamment représentés dans les structures
nationaux et internationaux étatiques,ils courent le grand risque que leurs droits d’utilisation ne
pour une surveillance soient pris en compte lors de l’affectation et qu'ils soient convertis à
biologique, consultations d'autres usages.
locales, sensibilisation des // Sans mesures spéciales à l’attention des PA, il paraît improbable
consciences, études socio- que leurs intérêts soient représentés de manière équitable au cours du
économiques processus de décision (quel type d'aires protégées et dans quelles
limites) ce qui comporte le risque d'aggraver encore leur situation de
marginalisation et de pauvreté.
// Sans mesures spéciales, les PA courent le risque de perdre l’accès
à des ressources qu’ils utilisent actuellement
// Sans envisager des actions appropriées, la création des aires
protégées risque de ne pas donner aux PA de participer à la gestion
des aires protégées.

Après ces considérations détaillées concernant les risques et impacts résultant des 3 composantes du
Projet, l'aspect de l'environnement social général doit maintenant être abordé:
Obstacles institutionnels, légaux et conceptuels
• Les associations des peuples autochtones, les services gouvernementaux, les ONG oeuvrant dans le
domaine de l’environnement ont une compréhension imparfaite de la manière dont les droits et les
systèmes de la vie traditionnelle des peuples autochtones doivent être traités à l'intérieur du
système moderne de la gestion des aires protégées.
• La plupart de leurs campements ne sont pas considérés en tant que localité, et la conséquence en est
qu'ils arrivent rarement d’exprimer au gouvernement leurs besoins communs auprès des
institutions gouvernementales, qui ne travaillent qu'avec des individus ou villages mais avec des
«localités».
• Leurs zones d’utilisation (chasse, cueillette et pêche) ne disposent d'aucune forme de protection légale
et la loi en vigueur autant que le projet de loi sur la conservation interdisent un grand nombre des
activités économiques dans les aires protégées et les zones tampons. Par conséquent, les peuples
autochtones dépendent plus ou moins des sources «illégales».
Mesures d’atténuation des obstacles institutionnels, légaux et conceptuels
• La base de toute amélioration dans les relations entre le gouvernement et les peuples autochtones se
trouve dans la reconnaissance mutuelle et dans la volonté d’apprendre chacun de l’autre. Une
formation du personnel de l’ICCN, de ses partenaires contribuera à une bonne compréhension du fait
que le respect des droits, de la culture et de la dignité des peuples autochtones sont essentiels.
• Sur la base d’une campagne de sensibilisation destinée aux fonctionnaires et autorités
traditionnelles à tous les niveaux du secteur rural et appuyée par un arrêté gouvernemental propre à
promouvoir la reconnaissance de toutes les communautés Twa, Mbuti, Cwa et Aka en tant que
localité, facilitera l'intégration des peuples autochtones dans le processus de la prise de décision.
• De manière globale, on peut distinguer, parmi les peuples autochtones, entre les cinq catégories suivantes:
a) Des peuples autochtones vivant à l’intérieur des secteurs Mikeno et Rwenzori à l'heure actuelle
soit de manière permanente temporaire et dépendant avant tout de ces ressources;
b) Des peuples autochtones qui vivaient traditionnellement soit de manière permanente ou
temporaire dans les secteurs Mikeno et Rwenzori, mais qui en ont été déplacés;
c) Des peuples autochtones vivant, soit de manière permanente ou temporaire à l’intérieur des
futures nouvelles aires protégées en dépendant essentiellement de ses ressources;
d) Des peuples autochtones vivant dans la zone tampon autour des secteurs Mikeno et Rwenzori ;
e) Des peuples autochtones vivant dans la zone tampon autour des futures nouvelles aires
protégées.

34
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Etant donné que les solutions proposées en faveur d'un groupe ne fonctionnent pas automatiquement
autant pour un autre, il est important de s'adresser à toutes ces différentes catégories de personnes et
de chercher à connaître leurs besoins de manière individuelle:
• En ce qui concerne le groupe a, b et c, la PO 4.10 suggère que «la réinstallation des
populations autochtones susceptibles de poser des problèmes particuliers et complexes à l’endroit
de l’identité, la culture et les modes de vie traditionnels de ces populations, soit l’objet d’un
examen minutieux de la part de l’emprunteur qui devrait envisager différents scénarios possibles
pour éviter plus de déplacements des populations autochtones». Ainsi, sur la base des
expériences faites dans la Réserve de Faune à Okapi et dans d’autres pays (Gabon & Cameroun),
l’ICCN devrait modeler son projet de loi sur la conservation et son plan d’aménagement en faveur
de zonage pour toutes les aires protégées de manière à permettre aux peuples autochtones de
continuer à trouver des endroits dans la foret où ils peuvent chasser et cueillir à proximité des
parcs nationaux et des autres aires protégées existantes ou à proposer.

• En ce qui concerne les personnes dans les zones tampons – catégorie d & e, l’ICCN va
mettre en place des mécanismes permettant aux populations Twa et Mbuti vivant dans les zones
tampons des secteurs Mikeno et Rwenzori de participer aux processus et organes de planification
et de décision, en particulier le CoCoSi. Il en sera de même pour les groupes autochtones vivant
en périphérie des nouvelles aires protégées qui seront identifiées dans la composante 3

• Les resources culturelles physiques qui pourraient eventuellement etre affectees par le
projet seront identifiees en collaboration etroite avec les groupes pygmees concernes selon un
processus de consultation libre, prealable et informee. Le projet veillera a eviter tout impact
negatif sur ces ressources culturelles physiques. Dans le cas ou de tels impacts s’avereraient
inevitables, ils seront discutes avec les groupes concernes et des mesures appropriees
d’attenuation seront dveloppees avec eux a travers un processus consultatif libre, prealable et
informe.

Obstacles techniques
• Jusqu'au jour d'aujourd'hui, les peuples autochtones, dans leur grande majorité, n’ont pas les
capacités techniques nécessaires à une participation active aux discussions et activités techniques
pour mieux prévenir les impacts à long terme des décisions qui leur restent abstraites (lois,
réglementations, contrats, plan d’aménagement, etc.). Par conséquent, les populations Twa, Mbuti,
Cwa et Aka sont rarement en mesure de défendre leurs droits, besoins et intérêts et ceci même dans
les rares cas où ils sont intégrés dans le processus de prise de décisions.

• Les institutions gouvernementales ainsi que les autres parties prenantes devraient dès à présent
disposer de la volonté nécessaire pour un meilleur dialogue avec les peuples autochtones.

Mesures d’atténuation des obstacles techniques


• L'ICCN élabore en collaboration avec des ONG internationales spécialisées dans ce domaine et des
associations des peuples autochtones, sur la base des meilleures pratiques, des programmes de
formation concernant tous les sujets liés à la cogestion des aires protégées. La sensibilisation ainsi
que la formation sera assurée par le personnel des associations des peuples autochtones et ils
devront permettre un développement des capacités techniques modernes parmi les peuples
autochtones. En dehors des aspects plus ou moins techniques de ces opportunités de formation, un
accent spécial sera mis sur une meilleure compréhension entre les peuples autochtones et leurs
voisins de manière à favoriser l'ouverture d'une voie vers des relations nouvelles et plus bénéfiques.
• L’ICCN élabore en collaboration avec des ONG internationales spécialisées dans ce domaine ainsi
qu'avec des associations des peuples autochtones des programmes de formation afin de pouvoir
accroître les capacités techniques du personnel de l’ICCN, de ses partenaires et de toutes les autres
parties prenantes (ONG, prestataires des services, etc.) travaillant dans les zones habitées par les
peuples autochtones dans le domaine de collaboration avec celles-ci.

35
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

• Même le meilleur système d’atténuation offrant un accès et des bénéfices équitables aux peuples
autochtones, va toujours continuer à avoir des impacts sur leur culture et leurs croyances. Le débat
parmi les spécialistes en sciences sociales se poursuit – et peut-être s'arrêra-t-il jamais - sur la
meilleure manière de conservation de la culture des populations autochtones au cours du processus
de développement. La meilleure pratique, semble-t-il, consiste à assurer la sensibilisation sur les
risques liés à ce processus, à assister les associations des peuples autochtones dans le renforcement
de leurs capacités de défendre leurs connaissances, leur culture, leurs modes d’utilisation des forêts
traditionnelles ainsi que de promouvoir la communication et l’échange d’expériences avec les
autres peuples du secteur rural. Toutefois, toutes ces activités ne seront jamais en mesure de
sauvegarder cette culture et ces croyances en leur ancien état traditionnel, mais elles offrent la
possibilité de mieux comprendre les risques et de trouver des solutions propres d'adaptation de leur
culture au mode moderne d'interaction.

Obstacles financiers
• Le coût de participation à des réunions et des programmes de formation est généralement trop élevé
pour permettre aux peuples autochtones démunis d’y prendre part. Par conséquent, ils restent dans
leur majorité exclus des différentes réunions et formations avec cette conséquence qu'ils se retrouvent
de plus en plus oubliés.
• Les peuples autochtones ne jouissent pas d’un accès juste et équitable aux emplois en relation avec
les interventions de l’ICCN (gardes des parcs, fonctionnaires, guides, etc.) parce qu'ils ne disposent
pas de la qualification formelle exigée. De ce fait, ils ne tirent pas de bénéfices équivalents des
projets de conservation et s'en retrouvent dépourvus.

Mesures d’atténuation des obstacles financiers


• L’ICCN modifiera les modes de distribution des revenus des aires protégées afin d'assurer que les
peuples autochtones reçoivent une part équitable de ces bénéfices. Leur part sera égal ou supérieur
par rapport à leur pourcentage parmi la population installée à l’intérieur des aires protégées et dans
leurs zones tampons. L’argent sera remis aux représentants élus des peuples autochtones au niveau du
secteur pour être redistribué ensuite aux différents représentants des campements en fonction de leur
étendue.
• L’ICCN offrira des programmes spéciaux destinés aux populations Twa, Mbuti, Cwa et Aka pour les
faire bénéficier de l'ouverture des postes et d'emplois dans le cadre de la mise en oeuvre ou du
renforcement des aires protégées ainsi que du Projet GEF-BM (garde de parc, pisteur, etc.);
Obstacles organisationnels
• Les peuples autochtones ne sont pas équitablement représentés au sein des instances de prise de
décisions. Leurs droits, besoins et intérêts ne sont donc pas considérés lors de la prise de décisions.
• Les peuples autochtones ne sont pas jusqu’à présent représentés dans le système de suivi et de
l’évaluation de l’ICCN et s'en retrouvent exclus de la dynamique du processus de suivi et évaluation.
Mesures d’atténuation des Obstacles organisationnels
• L’ICCN assurera aux peuples autochtones le droit à une représentation active dans le CoCoSi du
secteur Mikeno et les autres instances de consultation et de prise de décisions, au niveau local et
national.
• L’ICCN mettra en œuvre un suivi participatif d’impact du Projet GEF-BM et du PPA.

6. Analyse des capacités


Dans le domaine de la collaboration entre les institutions gouvernementales et les peuples autochtones,
la différence entre la théorie (loi, volontés officielles, etc.) et la pratique, demeurent importante. En
général, l’ICCN et les autres structures gouvernementales n'ignorent pas ces décalages et souhaitent
l'atténuer autant que possible. La volonté politique du gouvernement et de l’ICCN, exprimé à travers

36
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

l'élaboration de ce PPA, de se tourner vers les besoins spécifiques des peuples autochtones, constitue
une décision dans la bonne direction et une réponse satisfaisante aux exigences de sauvegarde définies
par la Banque Mondiale. Sans ajustement de stratégie visant les peuples autochtones ainsi que d'autres
populations marginalisées, le Projet GEF-BM ne parviendrait pas à atteindre son objectif social.

Afin d'implanter cette nouvelle stratégie, l’ICCN et ses partenaires devront améliorer leurs
compétences dans le domaine social. A présent, moins d'1% parmi le personnel de l'ICCN a fait des
études en sciences sociales. Leurs connaissances sont acceptables, mais ils ne disposent que rarement
des expériences pratiques et le plus souvent, ils sont trop peu nombreux pour pouvoir installer les
changements nécessaires. Mais la conscience d'un besoin de changement existe déjà et on affirme
d'être de plus en plus consultés lors de l'élaboration et de l'implantation des activités. Comme il
n'existe aucune structure administrative permettant de développer le débat sur les questions de savoir
comment intégrer les leçons tirées dans le travail quotidien ou encore, comment communiquer les
expériences faites hors du pays, les meilleures pratiques (cogestion, intégration des peuples
autochtones, mesures de partage des bénéfices, etc.) ne sont pas toujours d’application systématique
par l’ICCN.

Il y a peu d’agents au sein de l'ICCN disposant des connaissances relatives aux besoins spécifiques
des peuples autochtones. Ces connaissances doivent être présentées, développées et ensuite mises à la
disposition des fonctionnaires par un spécialiste en sciences sociales disposant des connaissances
théoriques et pratiques sur ce sujet. Quant aux autres personnes engagées dans ce travail en
collaboration avec les peuples autochtones et avec tous ceux vivant dans la même zone, il faudra les
sensibiliser sur l'impact d'une telle formation de base et sur un système de mesures d'accompagnement
afin de pouvoir augmenter les possibilités d'une implantation du PPA et de pouvoir satisfaire les
exigences de la PO 4.10.

La capacité des peuples autochtones à se représenter eux-mêmes dans la CoCoCongo, CoCoSi et


autres structures de concertation est insuffisante.

Au niveau national, quatre organisations sont opérationnelles dont l’une constituant la Ligue Nationale
pour les Pygmées du Congo (LINAPYCO), le RAPY (Réseau des Associations Pygmées), la Plate-
forme Nationale des Batwa (PFNB), le Centre International des Droits des peuples de la forêt Batwa
(CIDB) et l’Union pour le Développement des Minorités Ekonda (UDME). Le problème majeur
auquel sont confrontées ces organisations semble être l’absence des financements permettant de
rentabiliser et de pérenniser les acquis et de faire en sorte que ces peuples autochtones puissent sortir
et se relever de leurs situations socio-économiques déplorables.

Autour du secteur Mikeno, plusieurs ONG collaborent avec les peuples autochtones:

Le «Programme d’Intégration et de Développement des Peuples Pygmées» (PIDP) est une


organisation initiée par les peuples autochtones par laquelle les populations Twa cherchent à améliorer
leurs conditions de vie et à oeuvrer en faveur de leur intégration dans le processus du développement
endogène. Le PIDP s’est fixé les objectifs suivants: a) défendre les droits des peuples autochtones à
tout niveau et protéger leurs biens et intérêts; b) intégrer les peuples autochtones installés en RDC
dans le processus de développement socio-économique. Pour atteindre ces objectifs, le PIDP a
sélectionné comme domaines d'intervention la promotion des droits humains et ceux des peuples
autochtones plus particulièrement, l’éducation (alphabétisation, scolarisation etc.), l’agriculture,
l’élevage, l’amélioration de l’habitat, l’hygiène et la santé, la promotion de l’artisanat, la valorisation
de la culture et la protection de l’environnement.

Le Centre d’Information et de Documentation Pygmées (CIDOPY) travaille en lien avec la Fondation


Néerlandaise Pygmeeën Kleinood depuis le 16 juillet 2005. Il a pour mission de travailler à la
promotion, à l’orientation et la capacitation des organisations et projets pygmées. Il fait de la
recherche-action, à l’information, à la formation, à la documentation et aux conseils. Il vise à travailler
avec et non pour - les pygmées. Sa zone prioritaire d’intervention est la Forêt de l’Ituri et le Nord

37
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Kivu, autour du Parc National des Virunga. Il réalise des projets dans les domaines de la santé, de
l’éducation, de l’agriculture, de la promotion culturelle et enfin de l’environnement et de la
conservation de la nature; centrés sur l’identité culturel pygmée, à capitaliser et à diffuser les
expériences. Il participe aux actions de lobbying et de plaidoyer pour plus de dignité en rapport avec
les droits humains des pygmées - plus spécialement les droits d’accès à la terre - auprès de l’opinion
publique tant au niveau national, régional, qu’international ;

ECO-ACTION est une entreprise communautaire qui aide les communautés, spécialement celles qui
avoisinent les aires protégées à lutter contre toute forme de pauvreté, facteur favorisant la dégradation
de l’environnement. Créée en 1996 et dont le siège se trouve à Kiwanja avec une représentation à
Goma, ECO-ACTION est une association sans but lucratif de droit congolais à caractère
environnemental. Elle s’est fixée comme mission la contribution à la promotion d’une gestion durable
des ressources naturelles, particulièrement celles se trouvant dans les aires protégées, en intégrant le
développement socio-économique. Spécialisées dans la recherche active et participative d’intégration
des Pygmées, elle a réalisé un programme de promotion et d’intégration socioéconomique du peuple
Batwa (Pygmées) expulsés du parc des Virunga avec le soutien financier de Comic Relief et de la
Loterie Nationale de Londres de 1999 à 2003. En collaboration avec la FAO elle avait initié un projet
d’élevage et de commercialisation des chèvres à Chanzo et kashwa II aux bénéfices de 55 ménages
Pygmées pour réduire leur dépendance des ressources fauniques du parc et leur créer, à long terme,
une source sure de revenus.

Le «Programme d’Appui aux Pygmées» (PAP-RDC) a été mis en place par un groupe d’initiateurs suite à la
situation déplorable des populations Mbuti, à leur isolement et leur mode de vie socio-économique inadapté
par rapport à la vie moderne. Ce programme soutient les Mbuti dans les domaines de l’éducation, de la santé,
de l’agriculture, et pour la défense des droits des peuples autochtones. Des semences, des outils agricoles, des
vêtements ont été distribués, des centres de santé appuyés au profit de la prise en charge des peuples
autochtones, des actions de lobbying menées en leur faveur et leurs enfants scolarisés. PAP-RDC oeuvre dans
le territoire de Beni dans la province du Nord Kivu et dans les territoires de Mambassa et d’Irumu dans la
province Orientale.

Le «Centre d’Encadrement et de Développement des Pygmées au Congo» (CENDEPYC) a vu le jour en


1970, mais sa reconnaissance juridique remonte jusqu'en 1993. Cette ONG initie les peuples autochtones
aux travaux sociaux comme le sont: l’agriculture, la scolarisation des enfants, l'élevage, les soins par les
plantes médicinales, la promotion de la culture des Twa et Mbuti, la construction des maisons et des
latrines. Elle fonctionne sur la base des recettes générées par la vente des médicaments à base des
plantes. Depuis sa création, l’ONG a construit une école primaire à Masulukwede, elle a acquis un
champ de 20 hectares, elle dispose de 2 centres de médecine traditionnelle et elle a distribué des houes et
machettes ainsi que des semences aux peuples autochtones. Faute des fonds suffisants, le Centre a créé
une branche, Médecine Naturelle des Pygmées au Congo (MENAPYC), activité principale menée dans
les centres-villes de Butembo et de Beni.

La «Santé et l'Education pour l’Intégration des Populations Inaccessibles» (SEIPI) a vu le jour en 1994.
L’objectif de cette association consiste à encadrer les populations vulnérables (personnes en situation
difficile: peuples autochtones, enfants défavorisés, populations en déplacement, populations déshéritée) par
des soins médicaux, la scolarisation et des activités sociales. La SEIPI dont le siège social se trouve à
Butembo. Sa stratégie est de regrouper des peuples autochtones dans des villages sélectionnés pour des
expériences en sédentarisation, la sensibilisation à l’auto-prise en charge, des échanges ainsi que des soins
curatifs. Les résultats sont les suivants: regroupement de 168 familles dans 5 villages d’expérimentation en
sédentarisation, à la scolarisation de 500 enfants dans les complexes de SEIPI. Ces actions n’ont pas abouti
à des résultats escomptés. C'est à cause des moyens logistiques insuffisants, des guerres et de l'insécurité,
mais aussi et surtout à cause de la vie semi-nomade des peuples autochtones que les villages
d’expérimentation sélectionnés pour la sédentarisation ont été abandonnés.

38
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Au niveau national, l’ICCN travaillera en collaboration avec ces organisations et identifiera à travers
elles les associations des peuples autochtones et les ONG qui seront, à l'intérieur de ces zones, les
partenaires de l'ICCN pendant la mise en œuvre des PPA.

De manière globale, on peut croire que les 10 activités du PPA (tableau ci-contre) seront de nature à
garantir que le projet GEF-BM s’exécute en accord avec la PO 4.10, et que le Projet:
• renforcera les systèmes traditionnels de gouvernance, de gestion, et de l’utilisation des ressources
naturelles et promouvra le respect du dialogue communautaire ainsi que des droits coutumiers de
tous les citoyens de la RDC;
• contribuera à réduire la pauvreté des populations dans toutes les zones rurales de la RDC de même que
la dégradation des ressources naturelles et qu'il encouragera un développement durable;
• installera un système efficace de gestion des aires protégées accompagné par des impacts positifs
au profit de la biodiversité et de la population entière, mais plus particulièrement encore des
peuples les plus pauvres, marginalisés et alors vulnérables que sont les peuples autochtones;
• respectera pleinement la dignité, les droits de la personne, l’économie et la culture des populations
Twa, Mbuti, Cwa et Aka;
• s’assurera que les peuples autochtones dans la zone d’intervention du Projet GEF-BM reçoivent les
bénéfices culturellement adaptés et équivalent à celui des autres groupes ;
• assistera les peuples autochtones à régulariser leur situation légale et à améliorer celle de leur vie.

7. Responsabilités de la mise en œuvre et Suivi-


evaluation
Les acteurs principaux du PPA sont a) l’ICCN avec ses partenaires de la conservation, b) les ONG
soutenant les peuples autochtones ainsi que c) les populations Twa, Mbuti, Aka et Cwa elles-mêmes.
La mise en œuvre du plan des peuples autochtones par un réseau des ONG soutenant les peuples
autochtones autour des secteurs Mikeno et Mutsora et dans les zones de prospection pour les nouvelles
aires protégées devra être coordonnée par l’ICCN (voir projet de TdR en annexe).

La mise en œuvre du système de suivi d’impact participatif sera un autre élément important destiné à
soutenir les diverses structures de la mise en œuvre des activités du PPA. Les informations collectées
par les différents comités devront être analysées, synthétisées et ensuite rendues disponibles
annuellement à toutes les parties prenantes ainsi qu'au public intéressé.

La participation des populations Twa, Mbuti, Cwa et des Aka dans la gestion du Projet GEF-BM et au
partage des bénéfices devra être évaluée en vérifiant les indicateurs susmentionnés dans le PPA et en
fonction des éléments clefs suivants:

Amélioration des compétences: Des rapports et d'autres informations relatives à la sensibilisation et la


formation dans le contexte du PPA devront être esquissés en vue d'évaluer: a) la fréquence de
participation, etc.; b) les observations et expériences positives faites par les participants à propos des
résultats du programme de l'amélioration des compétences.

Le partage des bénéfices: Les documents, les rapports etc. concernant la distribution des revenus
générés par les aires protégées devront être esquissés afin de documenter a) l'intégration des peuples
autochtones dans le processus de prise de décision; b) la distribution des bénéfices provenant du
tourisme; c) la satisfaction globale des différents participants avec les processus et les résultats; d)
comment les résultats du projet (bénéfices, etc.) sont utilisés en fonction des objectifs portant sur la
réduction de la pauvreté.

La prise de décision: Le processus de prise des décisions devra être évalué afin de décrire: a) le rôle et
les responsabilités des peuples autochtones au niveau des différents processus; b) la perception par les
différents désintéressés du processus et de la performance des différents acteurs. L'attention particulière

39
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

devra consister à examiner si les stratégies sont élaborées de manière participative et mise en oeuvre de
façon à pouvoir contribuer à une réduction des problèmes et obstacles identifiés.

Le coût du PPA est estimé à environ $630,000 sur la durée du projet (5 ans), dont $500,000 pour le
programme d’appui direct aux Pygmées dans le secteur Mikeno. Les 9 activités proposées sont
entièrement intégrées dans le projet, spécialement dans la composante 2 (soutien au Secteur Mikeno).

Plan d'actions pour la mise en oeuvre du Plan des Peuples Indigènes


Vu l’envergure limitée de ce projet et la modestie de l’enveloppe financière totale ($7M), le Plan de
Développement des Pygmées proposé ne peut être que modeste et ne cherche pas et ne peut en aucun cas
résoudre tous les problèmes des Pygmées. Un effort sera fait, cependant, pour amplifier son impact à
travers une coordination continue avec d’autres projets et activités de développement, présentes et à venir,
dans la zone du projet. Ainsi, pour ces raisons, le Plan cherchera à identifier et à toucher en priorité les
groupes qui seront le plus touchés par le projet. Une enveloppe totale de $630,000.00 sera consacrée à ce
Plan de Développement des Pygmées, dont $500,000 pour le programme d’appui direct aux Pygmées
dans le secteur Mikeno, représentant 21% du coût de cette composante. Le coût de sa mise en œuvre a été
incorporé directement dans le coût des activités du projet lui-même, spécialement la composante 2. Les
tableaux 3 et 4 ci-dessous donnent les détails sur les actions à entreprendre dans le cadre du PDPA, leur
coût et leur calendrier d’exécution.

40
Tableau 3. Calendrier de la mise en œuvre, les coûts et le plan de financement du PPA-Projet GEF-BM en RDC
Objectif Activité Responsabilité Délai Coût Indicateurs
Etablir des opportunités légales égales
1. Reconnaître et sécuriser 1.1. Recensement et documentation des zones de ONG-PPA/ICCN •Les populations, zones
les droits d’usages résidence et d’usage et des ressources culturelles d’usages, et resources
traditionnels et les physiques à travers une cartographie participative culturelles physiques des
ressources culturelles • Pour les secteurs Mikeno Années 1 40,000 Twa autour de Mikeno
physiques des Pygmées • Pour les zones destinées aux nouvelles Avant (Comp2) sont connues et
autour des aires aires protégées toute cartographiées
protégées : tout en démarcatio 100,000
respectant les limites des n d’AP (Comp3)
aires protégées existantes •Les adultes des 144
ou futures 1.2. Faciliter l’acquisition de cartes d’identité pour les ménages pygmées en
pygmées en périphérie de Mikeno ONG-PPA/ICCN Années 1- 50,000 périphérie de Mikeno
2 (Comp2) possèdent leur carte
d’identité
1.3. Protéger les droits d’usage des PA à autour des
aires protégées ONG-PPA/ICCN Avant 20,000 •Les populations, zones
• Autoriser l'utilisation traditionnelle des toute (Comp2) d’usages et resources
ressources naturelles par les PA autour du démarcatio culturelles physiques de
secteur Mikeno selon des modalités durables n Cf. supra tout groupe autochtone
négociées entre l’ICCN et les PA dans le cadre (Comp3) autour d’une nouvelle
d’une convention d’usage traditionnel aire protégée sont connus
• Assurer que toute identification de nouvelle aire et cartographiés
protégée se fonde sur le consentement libre,
préalable et informé des PA et qu’elle préserve •Les Twa et Mbuti
leurs droits d’usage traditionnels continuent à exercer les
usages traditionnels
autour de Mikeno et
Mutsora selon les
modalités convenues
avec l’ICCN.
L’évaluation annuelle
révèle moins de cas de
conflits, confiscations,
etc.
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Objectif Activité Responsabilité Délai Coût Indicateurs


2. Faciliter l’acquisition de 2.1. Recensement et documentation des zones de ONG-PPA/ICCN Année 1 Cf. supra •Les ménages PA en
droits formels sur les résidence et d’usage à travers une cartographie (cf. Plan d’actions) (Comp2) périphérie de Mikeno
terres agricoles au profit participative pour les secteurs Mikeno et Mutsora disposent de leurs
des PA là où ils en sont propres terres agricoles
privés 2.2. Faciliter l’accès des PA à la propriété foncière légalement reconnues
• Elaborer dans un processus participatif une ONG-PPA/ICCN Années 2- 100,000 (titres fonciers)
demande reconnaissance légale des localités (cf. Plan d’actions) 5 (Comp2)
habitées par des PA
• Accompagner les associations PA dans la
procédure administrative d’acquisition des titres
fonciers
Etablir des opportunités techniques égales
3. Développer les capacités 3.1. Sensibilisation et formation du personnel de ICCN Année 1 10,000 •Les bénéficiaires de cette
techniques du personnel de l’ICCN et des ONG soutenant les PA en (Comp2) formation sont capables
l’ICCN et de ses techniques de communication interculturelle, de mettre en œuvre le
partenaires au profit d'une coopération avec les peuples autochtones (PO 4.10 10,000 PPA, pour le secteur
meilleure coopération avec etc.) et leçons tirées des expériences dans d'autres (Comp3) Mikeno et pour les
les peuples autochtones et secteurs et dans d’autres pays dans la mise en consultations préalables
pour la mise en œuvre du œuvre des PPA. à l’identification de
PPA en accord avec la PO nouvelles AP.
4.10 (PGS 1.1.)
4. Donner aux peuples 4.1. Assister les associations des PA dans leur ICCN & ONG PPA A partir de 20,000 •Des représentants des
autochtones les capacités renforcement des compétences afin de pouvoir l’année 1 (Comp2) Twa et Mbuti sont
techniques leur permettant mieux préserver les connaissances, cultures et capables de défendre les
de participer activement à modes de vie traditionnelle intérêts des PA dans les
la gestion des aires • Offrir une formation appropriée pour accroître les organes de gestion et
protégées et au processus capacités organisationnelles, techniques et décision au niveau local
d’identification des financières des associations des PA et national Les
nouvelles aires protégées • Réaliser des campagnes de sensibilisation dans associations de PA
(PGS 1.5.) les localités habitées par des PA deviennent de plus en
plus actives à différents
4.2. Encourager la création des forums de ICCN & ONG A partir de 20,000 niveaux
communication et l’échange entre les peuples PPA l’année 1 (Comp2) •Le PIM ainsi que les
autochtones et leurs voisins et assurer que ce autres rapports
processus se déroule sur la base d’une bonne témoignent d'une

42
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Objectif Activité Responsabilité Délai Coût Indicateurs


compréhension mutuelle coopération améliorée
• Sensibilisation des PA et des autres personnes entre les PA et leurs
dans la région voisins dans leurs actions
• Faciliter la création des plateformes communes en faveur
d'une réduction de la
pauvreté et de la
consolidation d'une
société multiculturelle
5.Contribuer directement à 5.1. Améliorer les conditions de vie des PA dans les ONG-PPA/ICCN Années 1-5 110,000 •
l’amélioration des zones tampons Soutenir des initiatives de (cf. Plan d’actions) (Comp2)
conditions de vie des Twa développement local lancées ou proposées par les
et des Mbuti en appuyant PA ou associations qui les accompagnent, dans le
des initiatives locales de domaine de l’accès à l’eau, au matériel agricole,
développement dans le de la scolarisation, et la santé..
domaine du captage d’eau,
de l’agriculture, de la
scolarisation et de la santé
Etablir des opportunités financières égales
6. Assurer que les PA 6.1 Mettre à jour la clef officielle de répartition des ICCN & ONG Année 1 •Le niveau de vie dans les
reçoivent une part recettes touristiques PPA Fonction de 10,000 campements des PA
équitable des recettes 6.2. Mettre en place un cadre de concertation sur la ICCN & ONG la relance (Comp2) autour de Mikeno est
issues du tourisme à valorisation touristique de Mikeno, rétrocéder les PPA effective du amélioré grâce aux
Mikeno (PGS 4.1) recettes, renforcer la capacité des associations locales ICCN tourisme emplois ICCN
à gérer les recettes ; et rendre publics les montants ICCN
rétrocédés

7. Faire bénéficier les Twa de 7.1. Etablir et mettre en œuvre un plan de recrutement ICCN & ONG A partir de 10,000 •Le niveau de vie dans les
l'ouverture des postes dans le de gardes et pisteur Twa et Mbuti pour Mikeno et PPA l’année 1 (Comp2) campements des PA
cadre du Projet GEF-BM Mutsora, ne fonction de leurs souhaits, aptitudes, autour de Mikeno et
(garde de parc, pisteur, etc.) et des besoins de l’ICCN Mutsora est amélioré
(PGS 4.2.4) grâce aux emplois ICCN
Etablir des opportunités organisationnelles égales
8. Faciliter la représentation 8.1. Assurer la participation des associations Twa et ONG-PPA/ICCN A partir de 10,000 •Les représentants des PA
des peuples autochtones Mbuti dans le CoCoSi de Mikeno l’année 1 (Comp2) jouent un rôle de plus en
dans les CoCoSi et autres plus actif de façon à

43
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Objectif Activité Responsabilité Délai Coût Indicateurs


instances de décision à 8.2. Soutien aux organisations des peuples autochtones ICCN A partir de 20,000 améliorer les impacts du
Mikeno (local), et dans le au niveau national (ex. assurer des places pour les l’année 1 (Comp1) projet en périphérie de
processus d’identification PA au niveau de chaque CoCoCongo, y compris Mikeno, et les impacts
de nouvelles AP (national) les coûts de transport etc.) de la stratégie de l’ICCN
(PGS 3) en général.
9. Assurer le suivi- 9.1. Suivi technique du programme d’appui aux ICCN/ONG PPA Années 2-5 100,000 •Les rapports PIM sont
évaluation participatif du Pygmées à Mikeno; et évaluation externe (Comp2) utilisés pour la
PPA (PGS 1.2) calibration des activités
du Projet GEF-BM
TOTAL 630,000 •
USD

44
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Tableau 4. PLAN D’ACTION POUR LES PYGMEES DANS LA ZONE TAMPON DU SECTEUR MIKENO

Coût : 500,000 USD, intégré dans le PPA global du projet GEF (montant total : 630,000 USD)

Population cible : 144 ménages totalisant environ 1250 personnes répartis en 7 villages. Période d’exécution : 2008-2012

Problèmes majeurs identifiés par les ONG CIDOPY, PIDP et ECO-ACTION en périphérie du secteur Mikeno.

ƒ Accès à la terre
ƒ Eau
ƒ Agriculture et élevage
ƒ Habitat
ƒ Sante
ƒ Manque de revenu
ƒ Education
ƒ Exclusion : non implication dans les actions citoyennes

Le projet soutiendra aussi l’acquisition de cartes d’identité pour chaque individu, en parallèle avec la procédure d’achat et d’enregistrement des terres.

Planification des besoins prioritaires Ce tableau indique comment les quatre problèmes majeurs seront traités dans le cadre du ‘Sous-programme PA’ du projet. Il
correspond à la mise en œuvre des actions 1.2 et 1.4 du PPA. Il fait partie intégrante de la composante 2 du projet GEF-BM.

Objectif Objectif Activité Résultat Indicateur Echéance Coût (US$) Responsabilité Hypothèse et
spécifique risque
Garantir aux Evaluer les Recensement et Carte d’occupation Cartes Année 1 40,000 USD Consortium des Complexité du
pygmées un besoins et la cartographie Rapport de Rapports ONG Pygmées droit foncier
accès durable faisabilité de participative des faisabilité indiquant Avis juridiques local –
et permanent l’acquisition zones de les options incompatibilité
à la terre des terres résidence et possibles en vue entre droit
d’usage. Etude de de sécuriser positif et
faisabilité légale, l’accès aux terres usages locaux
foncière et socio- agricoles
économique

Doter 144 Recherche et 50 ha de terre 50 ha de terre Année 2-3 100.000 USD


ménages identification des identifiés dans le cartographiés

45
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

pygmées d’au terres secteur Mikeno


moins 50 ha
de terre au Négociation et 50 ha de terre PV de Années 2-3 Disponibilité
total (environ achat- négociés et négociation de terre
0.34 ha par enregistrement achetés
ménage) des terres, ou
toute autre mesure 50 ha de terre Années 2-3
pour sécuriser enregistrés, -Des titres de
l’accès aux terres cadastrés et propriété au nom
arables de façon bornés des pygmées ;
compatible avec le
droit et les usages 50 ha de terre -50 ha bornés
locaux et distribué aux 144 0,34ha /ménage
nationaux ménages
Faciliter Doter les Démarches Tous les adultes Cartes d’identité Années 2-3 50,000 USD Consortium des Réticence des
l’acquisition adultes des auprès des dans les 144 émises et ONG pygmées autorités
de cartes 144 ménages autorités ménages pygmées distribuées à leur administratives
d’identité de cartes traditionnelles et en périphérie de propriétaire
d’identité administratives Mikeno possèdent
locales pour la leur carte d’identité
délivrance des
cartes d’identité
Faciliter Initier les Construction des Un système de Un système de Année 4-5 50,000 USD Consortium des
l’accès des systèmes de citernes collecte et de collecte et de ONG Pygmées
pygmées à captage et stockage d’eau mis stockage par
l’eau potable de stockage Dotation en en place village
des eaux de équipement et
pluie. matériel de
stockage

Traitement de
l’eau
Renforcer les Doter chaque Distribution des Des champs Un champ par Année 4-5 Consortium des Disponibilité
activités agro ménage champs aux distribués ménage ONG Pygmées de terre de
pastorales pygmée d’un ménages culture
des ménages champ et d’un

46
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

pygmées petit élevage Achat et Intrants agricoles 1 kit d’outils Année 2 30.000 USD
distribution des achetés et aratoires et des
intrants agricoles distribués semences par
ménage

Achat et Géniteurs achetés 2 géniteurs par Année 2 30.000 USD


distribution des et distribués ménage
géniteurs
Renforcer la Aider les groupes Batwa et l’ICCN à Années 1-2 20,000 USD
participation négocier une convention d’usage
civile des traditionnel visant à autoriser
groupes l'utilisation traditionnelle des
Pygmées ressources autour du secteur
Mikeno selon des modalités
durables négociées
Années 2-5 20,000 USD
Aider les associations des PA à
préserver les connaissances,
cultures et modes de vie
traditionnelle

Encourager la création des forums Années 1-5 20,000 USD


de communication et l’échange
entre les PA et leurs voisins

Renforcer la capacité des Années 4-5 10,000 USD


associations locales à gérer les
recettes possibles du tourisme

Assurer la participation des Années 1-5 10,000 USD


associations Twa dans le CoCoSi
de Mikeno

Etablir un plan de recrutement de Année 2 10,000 USD


gardes et pisteur Twa en fonction
de leurs souhaits, aptitudes, et des
besoins de l’ICCN
47
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Monitoring et Formation ICCN 20 agents formés Années 1-2 10,000 USD


évaluation
Suivi technique 144 ménages 1 suivi par mois Années 1-5 50,000 USD
suivis et par village

Evaluation externe 2 suivis externes Années 3, 5 50,000 USD


500,000
USD

48
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Annexe 1:
Politique opérationnelle «peuples autochtones» (PO 4.10)
de la Banque Mondiale
Le présent document est la traduction du texte anglais de la OP 4.10, Indigenous Peoples, en date de
juillet 2005, qui contient la formulation de cette directive approuvée par la Banque mondiale. En cas
de divergence entre le présent document et la version anglaise de la OP 4.10, en date de juillet 2005,
c’est le texte anglais qui prévaudra.
Note : Les PO/PB 4.10 remplacent la directive opérationnelle 4.20, Peuples autochtones. Elles
s’appliquent à tous les projets dont l’examen du descriptif est intervenu le 1er juillet 2005 ou après
cette date. Pour toute question, s’adresser au Directeur du Département développement social (SDV).
1. La présente politique (1) contribue à la mission de réduction de la pauvreté et de promotion d’un
développement durable poursuivie par la Banque (2) tout en garantissant un processus de développement
respectant pleinement la dignité, les droits de la personne, les systèmes économiques et les cultures des
Populations autochtones. Chaque fois que la Banque est sollicitée pour financer un projet affectant
directement des populations autochtones (3), elle exige de l’emprunteur qu’il s’engage à procéder, au
préalable, à une consultation libre et fondée sur une communication des informations aux populations
concernées (4). Le financement de la Banque ne sera accordé que, si lors de la consultation libre et
fondée sur la communication des informations nécessaires à se faire une opinion, le projet obtient un
soutien massif dans la communauté respective de la part des populations autochtones (5). De tels projets
financés par la Banque prévoient des mesures destinées: a) à éviter des répercussions négatives
potentielles sur les communautés des populations autochtones; ou b) si cela n’est pas possible, à atténuer,
minimiser ou compenser ces répercussions. Les projets financés par la Banque sont aussi conçus de
manière à assurer que les populations autochtones en retirent des avantages socio-économiques
culturellement adaptés et au profit de la population féminine autant que de la population masculine et de
toutes les générations.
2. La Banque reconnaît que l’identité et la culture des populations autochtones sont indissociables des
territoires sur lesquels elles vivent et des ressources naturelles dont elles dépendent. Cette situation
particulière expose ces populations à différents types de risques et de répercussions plus ou moins
marquées du fait des projets de développement, notamment la perte de leur identité, de leurs
spécificités culturelles et de leurs moyens d’existence traditionnels, aussi bien qu’à une exposition à
diverses maladies. Les problèmes de genre et inter générations sont également plus complexes au sein
des populations autochtones. En tant que groupes sociaux dont les caractéristiques identitaires
diffèrent souvent de celles des groupes dominants de la société nationale, les communautés
autochtones appartiennent souvent aux segments les plus marginalisés et vulnérables de la population.
Il en résulte souvent que leurs statuts économique, social et juridique limitent leurs capacités à
défendre leurs intérêts et faire valoir leurs droits sur les terres, territoires et autres ressources
productives, ou leur aptitude à participer au développement et à en recueillir les fruits. Mais la Banque
n’ignore pas que les populations autochtones jouent un rôle crucial dans le développement durable et
que leurs droits sont alors de plus en plus pris en compte dans la législation nationale et internationale.
3. Identification. Étant donné la variété et la mouvance des cadres de vie des populations autochtones
ainsi que l’absence de définition universellement acceptée du terme «populations autochtones», la
présente politique ne cherche pas à définir ce terme. Les populations autochtones sont désignées en
fonction de leurs différents pays sous différents vocables tels que «minorités ethniques autochtones»,
«aborigènes», «tribus des montagnes», «minorités nationales», «tribus ayant droit à certains
privilèges» ou «groupes tribaux».
4. Aux fins d’application de la présente politique, l’expression «populations autochtones» est employée
au sens générique du terme pour désigner un groupe socioculturel vulnérable distinct présentant, à divers
degrés, les caractéristiques suivantes: a) les membres du groupe s’identifient comme appartenant à un

49
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

groupe culturel autochtone distinct, et cette identité est reconnue par d’autres; b) les membres du groupe
sont collectivement attachés à des habitats ou à des territoires ancestraux géographiquement délimités et
situés dans la zone du projet, ainsi qu’aux ressources naturelles de ces habitats et territoires (7); c) les
institutions culturelles, économiques, sociales ou politiques traditionnelles du groupe sont différentes par
rapport à celles de la société et de la culture dominantes; et d) les membres du groupe parlent un langage
souvent différent de la langue officielle du pays ou de la région. La présente politique est tout aussi
applicable à des groupes ayant perdu «leur ancrage collectif dans des habitats géographiquement
circonscrits ou des territoires ancestraux situés dans la zone du projet» (paragraphe 4 (b)) pour cause de
départ forcé (8). La décision de considérer un groupe particulier comme une population autochtone à
laquelle la présente politique s’appliquerait peut nécessiter de recourir à un avis technique (voir
paragraphe 8).
5. Utilisation des systèmes nationaux. La Banque peut décider d’utiliser un système national pour traiter
des problèmes de sauvegardes environnementales et sociales dans le cadre d’un projet financé par la
Banque et affectant des populations autochtones. La décision d’utiliser le système national est prise en
conformité avec les exigences de la politique de la Banque en matière de systèmes nationaux (9).
Préparation du projet
6. Un projet proposé au financement de la Banque ayant un impact sur des populations autochtones
nécessite que:
a) la Banque procède à un examen préalable aux fins d’identifier l’éventuelle présence de populations
autochtones vivant dans la zone couverte par le projet ou ayant des attaches collectives à cette zone
(voir paragraphe 8);
b) l’emprunteur réalise une évaluation sociale (voir paragraphe 9 et Annexe A);
c) l’emprunteur organise, préalablement à chaque nouvelle étape du projet, une consultation des
communautés de population autochtone affectées, libre et fondée sur la communication des
informations requises, et notamment au stade de la préparation du projet, afin de prendre
pleinement connaissance de leurs points de vues et de s’assurer qu’elles adhèrent massivement au
projet (voir paragraphes 10 et 11);
d) l’emprunteur prépare un Plan en faveur des populations autochtones (voir paragraphe 12 et Annexe B)
ou un Cadre de planification en faveur des populations autochtones (voir paragraphe 13 et Annexe
C); et
e) l’emprunteur diffuse ce plan ou ce cadre (voir paragraphe 15).
7. Le niveau de détail nécessaire pour satisfaire aux conditions énoncées au paragraphe 6 b), c) et d) est
proportionnel à la complexité du projet envisagé et fonction de la nature et de la portée des répercussions
potentielles du projet sur les populations autochtones, que ces répercussions soient positives ou
négatives.
Examen préalable
8. Aux tout premiers stades de la préparation du projet, la Banque procède à un examen préalable pour
déterminer si des populations autochtones (voir paragraphe 4) vivent dans la zone du projet ou y ont
des attaches collectives (10). Dans le cadre de cet examen préalable, la Banque sollicite l’avis
technique des experts en sciences sociales dotés d’une bonne connaissance des groupes sociaux et
culturels présents dans la zone du projet. Elle consulte également les populations autochtones
concernées et l’emprunteur. La Banque peut procéder à cet examen préalable en suivant le cadre défini
par l’emprunteur pour identifier les populations autochtones, pour autant que ce cadre est conforme à
la présente politique.
Évaluation sociale
9. Analyse. Si, sur la base de l’examen préalable, la Banque conclut que des populations autochtones
vivent dans la zone du projet ou y ont des attaches collectives, l’emprunteur entreprend une évaluation
sociale pour juger des répercussions positives et négatives du projet sur les populations autochtones et
analyse les alternatives au projet susceptibles d’avoir des répercussions importantes. Le type, la portée
et le niveau de détail de l’analyse conduite dans le cadre de cette évaluation sociale seront fonction de
la nature et de l’ampleur des répercussions positives ou négatives du projet proposé sur les populations
autochtones (pour plus de détails, voir l’Annexe A). Pour réaliser cette évaluation sociale,

50
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

l’emprunteur engage des experts en sciences sociales dont les compétences, l’expérience et les termes
de référence sont jugés acceptables par la Banque.
10. Consultation et participation. Lorsque le projet a un impact sur les populations autochtones,
l’emprunteur engage au préalable un processus de consultation de ces populations, libre et fondée sur
la communication des informations requises. Pour ce faire, l’emprunteur:
a) établit un cadre approprié intégrant les aspects genre et inter générations qui fournit à l’emprunteur,
aux communautés de populations autochtones affectées, aux organisations de populations
autochtones (OPA), s’il en est, et à d’autres organisations de la société civile locale identifiées par
les communautés autochtones concernées l’occasion de se concerter à chaque étape de la
préparation et de l’exécution du projet;
b) recourt à des méthodes (11) de consultation adaptées aux valeurs sociales et culturelles des
communautés autochtones affectées ainsi qu’aux réalités locales et porte une attention particulière, lors
de la conception de ces méthodes, aux préoccupations des femmes, des jeunes et des enfants et de leur
accès aux opportunités de développement et aux bénéfices qu’elles procurent; et
c) fournit aux communautés autochtones affectées toutes les informations pertinentes relatives au projet (y
compris une évaluation des répercussions négatives potentielles du projet sur lesdites populations) d’une
manière culturellement adaptée, à chaque stade de la préparation et de l’exécution du projet.
11. Au moment de décider s’il convient ou non de donner suite au projet, l’emprunteur s’assure, sur la base
de l’évaluation sociale (voir paragraphe 9) et du processus de consultation préalable, libre et fondé sur la
communication des informations requises (voir paragraphe 10), que les communautés autochtones affectées
soutiennent bien le projet. Si tel est le cas, l’emprunteur prépare un rapport détaillé indiquant:
a) les conclusions de l’évaluation sociale;
b) le processus de consultation préalable, libre et fondé sur la communication des informations
requises, des populations affectées;
c) les mesures complémentaires, y compris les modifications à apporter à la conception du projet, qui
doivent être éventuellement prises pour prévenir les répercussions susceptibles de nuire aux
populations autochtones et leur permettre de tirer du projet des avantages adaptés à leur culture;
d) les recommandations pour une consultation préalable, libre et fondée sur la communication des
informations requises, et une participation des communautés des populations autochtones pendant
la mise en oeuvre, le suivi et l’évaluation du projet; et
e) tout accord officiellement conclu avec les communautés autochtones et/ou les (OPA).
La Banque s’assure ensuite, par le truchement d’un examen du processus et des résultats de la
consultation menée par l’emprunteur, que les communautés des populations autochtones soutiennent
massivement le projet. Pour ce faire, elle s’appuie tout particulièrement sur l’évaluation sociale et sur
le déroulement et les résultats du processus des consultations préalables, libres et fondées sur la
communication des informations requises. La Banque ne soutiendra plus aucun projet avant de s'être
assurée de l’existence d’un tel soutien.
Plan/Cadre de planification en faveur des populations autochtones
12. Plan en faveur des populations autochtones. Sur la base de l’évaluation sociale et en concertation
avec les communautés autochtones affectées, l’emprunteur prépare un plan en faveur des populations
autochtones (PPA) décrivant les mesures à mettre en place pour faire en sorte que: a) les populations
autochtones affectées tirent du projet des avantages sociaux et économiques culturellement adaptés; et
b) les répercussions négatives potentielles du projet sur les populations autochtones soient évitées,
minimisées, atténuées ou compensées lorsque ces répercussions sont identifiées, (pour plus de détails,
voir l’Annexe B). Souplesse et pragmatisme guident la préparation de ce plan (12) dont le niveau de
détail varie en fonction du projet considéré et de la nature des impacts à traiter. L’emprunteur intègre
ce plan à la conception du projet. Lorsque les populations autochtones sont les seules ou de loin les
plus nombreuses à bénéficier directement du projet, les éléments du plan doivent être inclus dans la
conception globale du projet, sans qu’il soit nécessaire d’établir un plan distinct. Dans ce cas, le
document d’évaluation du projet (DEP) contient un bref résumé des éléments qui garantissent la
conformité du projet à la présente politique, en particulier aux conditions régissant l’élaboration du
PPA.

51
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

13. Cadre de planification en faveur des populations autochtones. Certains projets nécessitent la préparation
et la mise en oeuvre de programmes d’investissement annuels ou de plusieurs sous projets (13). Le cas
échéant, et s’il ressort de l’examen préalable effectué par la Banque une probabilité que des populations
autochtones vivent dans la zone du projet ou y ont des attaches collectives, mais que cette probabilité ne peut
être confirmée tant que les programmes ou les sous projets n’ont pas été identifiés, l’emprunteur prépare un
cadre de planification en faveur des populations autochtones (CPPA). Ce CPPA stipule que ces programmes
ou sous projets doivent faire l’objet d’un examen préalable conformément à la présente politique (pour plus
détails, voir l’Annexe C). L’emprunteur intègre le CPPA à la conception du projet.
14. La préparation des PPA de programmes et de sous projets. Si l’examen préalable d’un programme
particulier ou d’un sous projet identifié dans le CPPA indique que des populations autochtones vivent
dans la zone couverte par le programme ou le sous projet ou y ont des attaches collectives, l’emprunteur
s’assure, avant que ledit programme ou sous projet soit mis en oeuvre, qu’une évaluation sociale soit
réalisée et qu’un PPA élaboré conformément aux dispositions de la présente politique. L’emprunteur
communique chaque PPA à la Banque pour examen avant que le programme ou les sous projet en
question ne soit considéré comme éligible à un financement de la Banque (14).
Diffusion de l’information
15. L’emprunteur met le rapport d’évaluation sociale et la version provisoire du PPA/CPPA à la
disposition des communautés autochtones sous une forme, d’une manière et dans une langue qu’elles
peuvent comprendre (15). Avant l’évaluation du projet, l’emprunteur soumet l’évaluation sociale et la
version définitive du PPA/CPPA à la Banque pour examen (16). Une fois que la Banque a confirmé que
ces documents constituent une base suffisante pour évaluer le projet, elle les rend publics conformément
à sa Politique de diffusion de l’information, et l’emprunteur les met à la disposition des communautés
autochtones concernées comme il l’a fait pour la version provisoire desdits documents.
Considérations particulières
La terre et les ressources naturelles qu’elle recèle
16. Les populations autochtones entretiennent des liens étroits avec les terres, les forêts, l’eau, la faune,
la flore et les autres ressources de leur milieu naturel, aussi certaines considérations particulières entrent
en ligne de compte lorsqu’un projet a un impact sur ces liens. Dans ce cas, lorsqu’il réalise l’évaluation
sociale et prépare le PPA/CPPA, l’emprunteur accorde une attention toute particulière:
a) aux droits coutumiers (17) dont jouissent les populations autochtones, à titre individuel et collectif,
sur les terres ou les territoires qui sont la propriété traditionnelle du groupe ou dont l’utilisation ou
l’occupation par ledit groupe sont consacrées par la coutume et qui conditionnent l’accès du groupe
à des ressources naturelles indispensables au maintien de sa culture et à sa survie;
b) à la nécessité de protéger lesdites terres et ressources contre toute intrusion ou empiètement illégal;
c) aux valeurs culturelles et spirituelles que les populations autochtones attribuent auxdites terres et
ressources; et
d) à leurs pratiques de gestion des ressources naturelles et à la viabilité à long terme desdites pratiques.
17. Si le projet prévoit: a) des activités dont la réalisation est subordonnée à l’établissement de droits
fonciers, légalement reconnus, sur les terres et territoires qui sont la propriété traditionnelle du groupe
ou dont l’utilisation ou l’occupation par ledit groupe est consacrée par la coutume (comme des projets
de délivrance de titres fonciers); ou b) l’achat desdites terres, le PPA présente un plan d’action en vue
d’obtenir que ladite propriété, occupation ou utilisation soit légalement reconnue. Normalement, ce
plan d’action est mis en oeuvre avant l’exécution du projet, mais il doit parfois être exécuté en même
temps que le projet proprement dit. Cette reconnaissance légale peut prendre diverses formes: a)
reconnaissance juridique pleine et entière des systèmes fonciers coutumiers existants des populations
autochtones ou b) conversion des droits d’usage coutumiers en droits de propriété communautaires
et/ou individuels. Si la législation nationale n’autorise aucune de ces deux options, le PPA prévoit des
mesures visant à obtenir la reconnaissance juridique des droits de possession, ou bien d’usage à
perpétuité ou à long terme renouvelables.

Mise en valeur des ressources naturelles et culturelles à des fins commerciales

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

18. Dans le cas d’un projet de mise en valeur des ressources naturelles (minerais, hydrocarbures, forêts,
ressources en eau, terrains de chasse ou zones de pêche) à des fins commerciales sur des terres ou
territoires qui sont la propriété traditionnelle du groupe ou dont l’utilisation ou l’occupation par ledit
groupe est consacrée par la coutume, l’emprunteur s’assure que les communautés affectées soient
informées, dans le cadre d’un processus de consultation préalable, libre et fondé sur la communication
des informations requises, a) des droits qui leur sont conférés sur lesdites ressources par le droit écrit et le
droit coutumier; b) de la portée et de la nature de l’exploitation commerciale envisagée et des parties
intéressées par ladite exploitation ou associées à celle-ci; et c) des répercussions que pourrait avoir ladite
mise en valeur sur les conditions de vie des populations autochtones, leur environnement et leur
utilisation de ces ressources. L’emprunteur prévoit dans le PPA des dispositions permettant aux
populations autochtones de tirer une part équitable des avantages dudit projet (18); ces dispositions
doivent, au minimum, assurer que les populations autochtones bénéficient, d’une manière culturellement
adaptée, d’avantages de compensations et de droits à des voies de recours légaux au moins équivalents à
ceux auxquels tout propriétaire détenteur d’un titre foncier légalement reconnu aurait droit si ses terres
faisaient l’objet d’une mise en valeur à des fins commerciales.
19. Dans le cas d’un projet de mise en valeur des ressources culturelles et des connaissances
(pharmacologiques ou artistiques, par exemple) des populations autochtones à des fins commerciales,
l’emprunteur s’assure que les communautés affectées soient informées, dans le cadre d’un processus de
consultation préalable, libre et fondé sur la communication des informations requises, a) des droits qui
leur sont conférés sur lesdites ressources par le droit écrit et le droit coutumier; b) de la portée et de la
nature de la mise en valeur envisagée, ainsi que des parties intéressées par ladite mise en valeur ou
associées; et c) des répercussions que pourrait avoir ladite mise en valeur sur les conditions de vie des
populations autochtones, leur environnement et leur utilisation de ces ressources. L’exploitation a des
fines commerciales des ressources culturelles et des connaissances des populations autochtones est
subordonnée à leur accord préalable de cette mise en valeur. Le PPA doit refléter la nature et le contenu
de cet accord et comporter des dispositions permettant aux populations autochtones de bénéficier de
l’opération d’une manière culturellement adaptée et de tirer une part équitable des avantages procurés
par le projet de mise en valeur à des fins commerciales.

Réinstallation physique des populations autochtones


20. La réinstallation des populations autochtones posant des problèmes particulièrement complexes et
pouvant être lourde de conséquences pour leur identité, leur culture et leurs modes de vie traditionnels,
l’emprunteur devra envisager différents scénarios possibles pour éviter de déplacer les populations
autochtones. Dans des circonstances exceptionnelles, si la réinstallation ne peut être évitée,
l’emprunteur procèdera à cette réinstallation sous réserve que les communautés autochtones affectées
se prononcent largement en faveur de cette solution dans le cadre d’un processus de consultation
préalable, libre et fondé sur la communication des informations requises. Dans ce cas, l’emprunteur
préparera un plan de réinstallation conforme aux directives de la PO 4.12, Réinstallation involontaire
compatible avec les préférences culturelles des populations autochtones et prévoit une stratégie de
réinstallation fondée sur le foncier. Dans le cadre de ce plan de réinstallation, l’emprunteur fournira
des informations sur les résultats du processus de consultation. Le plan de réinstallation devra
permettre, dans la mesure du possible, aux populations autochtones affectées de retourner sur les terres
et territoires qui sont la propriété traditionnelle du groupe ou dont l’utilisation ou l’occupation par ledit
groupe sont consacrées par la coutume si les raisons ayant justifié leur déplacement venaient à
disparaître.
21. Dans de nombreux pays, les terres officiellement réservées sous le label de parcs ou aires protégés
risquent d’empiéter sur les terres et territoires qui sont la propriété traditionnelle de populations autochtones
ou dont l’utilisation ou l’occupation par lesdites populations sont consacrées par la coutume. La Banque est
consciente de l’importance de ces droits de propriété, d’occupation ou d’usage, ainsi que de la nécessité de
gérer durablement les écosystèmes critiques. Il faut donc éviter d’imposer aux populations autochtones une
restriction d’accès aux zones officiellement désignées comme parcs ou aires protégées, en particulier de

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

leur accès aux sites sacrés. Dans des circonstances exceptionnelles, si de telles restrictions ne peuvent être
évitées, l’emprunteur prépare, sur la base du processus de consultation des communautés autochtones
affectées, préalable, libre et fondé sur la communication des informations requises, un cadre fonctionnel
assurant aux populations autochtones affectées une participation conforme aux dispositions de la PO 4.12.
Ce cadre fonctionnel donne des directives pour préparer, durant l’exécution du projet, un plan de gestion
des différents parcs et zones protégées. Ce cadre fonctionnel est par ailleurs conçu de manière à ce que les
populations autochtones puissent participer à la conception, à l’exécution, au suivi et à l’évaluation du plan
de gestion, et recueillent une part équitable des avantages procurés par les parcs et les aires protégées. Le
plan de gestion devra accorder la priorité à des dispositifs de collaboration permettant aux populations
autochtones, en tant que gardiens des ressources, de continuer à les utiliser d’une manière écologiquement
durable.
Populations autochtones et développement
22. Pour servir les objectifs de la présente politique, la Banque peut, à la demande d’un pays membre,
aider ce dernier à planifier son développement et à formuler des stratégies de réduction de la pauvreté
en appuyant financièrement diverses initiatives. Ces initiatives peuvent viser à: a) renforcer, en
fonction des besoins existants, la législation nationale pour que les systèmes fonciers coutumiers ou
traditionnels des populations autochtones soient officiellement reconnus; b) associer davantage les
populations autochtones au processus de développement, en intégrant leurs points de vue dans la
conception des programmes de développement et des stratégies de réduction de la pauvreté et en leur
donnant la possibilité de tirer plus pleinement parti desdits programmes, grâce à la mise en place des
réformes politiques et juridiques, au renforcement des capacités et à la conduite préalable d’un processus
de consultation libre et fondé sur la communication des informations requises; c) appuyer les activités
prioritaires de développement des populations autochtones dans le cadre de programmes (comme des
programmes de développement de proximité ou des fonds sociaux administrés localement) mis au point
par les pouvoirs publics en collaboration avec les communautés autochtones; d) s’attaquer aux
problèmes de genre19 et inter générations qui se posent au sein des populations autochtones, notamment
aux besoins spécifiques des femmes, des jeunes et des enfants autochtones; e) préparer des profils de
participation des populations autochtones pour recueillir des informations sur leur culture, leur structure
démographique, les relations entre les hommes et les femmes et entre les générations, leur organisation
sociale, leurs institutions, leurs systèmes de production, leurs croyances religieuses et leurs modes
d’utilisation des ressources; f) renforcer la capacité des communautés et des organisations des
populations autochtones à mener à bien la préparation, l’exécution, le suivi et l’évaluation des
programmes de développement; g) renforcer la capacité des organismes publics chargés de fournir des
services de développement aux populations autochtones; h) protéger le savoir autochtone, notamment en
renforçant les droits de propriété intellectuelle; et i) faciliter la mise en place des partenariats entre les
pouvoirs publics, les OPA, les OSC et le secteur privé en faveur de la promotion des programmes de
développement au profit des populations autochtones.
Notes
1 Cette politique doit être mise en regard des autres politiques pertinentes de la Banque, notamment
l’Évaluation environnementale (OP 4.01), les Habitats naturels (OP 4.04), la Lutte antiparasitaire (OP
4.09), le Patrimoine culturel physique (OP 4.11, à paraître), la Réinstallation involontaire (OP 4.12),
les Forêts (OP 4.36) et la Sécurité des barrages (OP 4.37).
2 Le terme «Banque» englobe la BIRD et l’IDA; le terme «prêts» recouvre les prêts de la BIRD, les
crédits de l’IDA, les garanties de la BIRD et de l’IDA et les avances du Mécanisme de financement
de la préparation des projets (PPF), mais non pas les prêts, crédits ou dons à l’appui de politiques
de développement. En ce qui concerne les aspects sociaux des opérations líées à des politiques de
développement, voir l’OP 8.60, Prêts à l’appui des politiques de développement, paragraphe 10. Le
terme «emprunteur» désigne, en fonction du contexte, le bénéficiaire d’un don ou crédit de l’IDA,
le garant d’un prêt de la BIRD ou l’organisme chargé de l’exécution du projet, si cet organisme
n’est pas l’emprunteur.
3 Cette politique s’applique à toutes les composantes du projet ayant un impact sur les populations
autochtones, indépendamment de la source du financement.
4 Une «consultation des populations autochtones affectées, préalable, libre et fondée sur la
communication des informations nécessaires» signifie qu’il faut lancer un processus de décision

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

collective culturellement adapté, qui soit le fruit d’une consultation sérieuse et de bonne foi des
intéressés permettant à ces derniers de participer en toute connaissance de cause à la préparation et à
l’exécution du projet. Ce processus ne confère pas de droit de veto individuel ou collectif (voir le
paragraphe 10).
5 Pour plus de détails sur la manière dont la Banque détermine si «les populations autochtones
concernées adhèrent largement au projet proposé», voir le paragraphe 11.
6 La politique ne fixe pas a priori de seuil numérique minimum, dans la mesure où des groupes de
populations autochtones peut ne compter que très peu de membres et, partant, être plus vulnérables.
7 Par «ancrage collectif» on entend une présence physique et des liens économiques avec des terres
et des territoires qui sont la propriété traditionnelle du groupe concerné, ou dont l’utilisation ou
l’occupation par ledit groupe est consacré par la coutume depuis des générations, y compris les
zones ayant une signification spéciale, comme les sites sacrés. Ce terme désigne également la
valeur attachée par des groupes transhumants ou de nomades aux territoires qu’ils utilisent de façon
saisonnière ou cyclique.
8 Par «départ forcé» on entend la perte de l’ancrage collectif à des habitats géographiquement
circonscrits ou à des territoires ancestraux qui intervient, du vivant des membres du groupe
concerné, du fait des conflits, des programmes publics de réinstallation, de la confiscation des
terres, des catastrophes naturelles ou de l’intégration desdits territoires dans une zone urbaine. Aux
fins d’application de la présente politique, le terme «zone urbaine» désigne, généralement, une ville
ou une agglomération qui présente toutes les caractéristiques suivantes, dont aucune n’est à elle
seule décisive: a) la zone est légalement désignée comme zone urbaine par la législation nationale;
b) elle est densément peuplée; et c) elle présente une forte proportion d’activités économiques non
agricoles par rapport aux activités agricoles.
9 La politique de la Banque actuellement applicable est la PO/PB 4.00, Utilisation à titre pilote des
systèmes de l’emprunteur pour traiter des questions relatives aux sauvegardes environnementales
et sociales dans les projets financés par la Banque. Applicable uniquement aux projets pilotes
recourant aux systèmes de l’emprunteur, cette politique inclut l’exigence que de tels systèmes
soient conçus de manière à satisfaire aux objectifs et principes opérationnels tels qu’ils sont
énoncés dans la politique sur les systèmes nationaux s’agissant des populations autochtones
identifiées (voir tableau A.1.E).
10 Cet examen préalable peut être réalisé de manière indépendante ou dans le cadre de l’évaluation
environnementale du projet (voir PO 4.01, Évaluation environnementale, paragraphes 3, 8).
11 Ces méthodes de consultation (communication dans les langues autochtones, délais de réflexion
suffisamment longs pour permettre aux personnes consultées de parvenir à un consensus et choix
des lieux de consultation ad hoc) doivent aider les populations autochtones à exprimer leur point de
vue et leurs préférences. Un guide intitulé Indigenous Peoples Guidebook (à paraître) fournira des
conseils sur les pratiques recommandées en la matière et à d’autres égards.
12 Dans le cas des zones où co-existent des groupes non autochtones aux côtés de populations autochtones,
le PPA devra faire tout son possible pour éviter de créer des injustices inutiles vis à vis de groupes
défavorisés et socialement marginalisés.
13 De tels projets englobent des projets à l’initiative des communautés, des fonds sociaux, des
opérations d’investissement sectoriel et des prêts accordés à des intermédiaires financiers.
14 Toutefois, si la Banque estime que le CPPA remplit son office, elle peut convenir avec
l’emprunteur que l’examen préalable de ce document n’est pas nécessaire. C’est alors dans le cadre
de sa supervision que la Banque procède à une évaluation du PPA et de sa mise en oeuvre (voir la
PO 13.05, Supervision de projet).
15 L’évaluation sociale et le PPA doivent faire l’objet d’une large diffusion auprès des communautés
autochtones affectées, par des moyens et dans des lieux culturellement adaptés. Dans le cas d’un
CPPA, le document est diffusé par l’intermédiaire des OPA à l’échelon national, régional ou local,
selon le cas, pour atteindre les communautés susceptibles d’être touchées par le projet. Lorsqu’il
n’existe pas d’OPA, ce document peut être diffusé, si besoin en est, par l’intermédiaire d’autres
organisations de la société civile.
16 Une exception à la règle stipulant que la préparation d’un PPA (ou CPPA) est une condition de
l’évaluation du projet peut être faite par la direction de la Banque si le projet considéré satisfait aux
conditions requises de la PO 8.50 Aide d’urgence pour la reconstruction. Dans ce cas,

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

l’autorisation consentie par la direction stipule le calendrier et le budget devant servir de cadre à la
préparation de l’évaluation sociale et du PPA (ou à la préparation du CPPA).
17 Le terme «droits coutumiers» désigne ici des systèmes traditionnels d’exploitation communautaire
des terres et des ressources, y compris l’utilisation saisonnière ou cyclique, régis par les lois, valeurs,
coutumes et traditions des populations autochtones plutôt que par un titre juridique délivré par l’État
et conférant officiellement le droit d’utiliser ces terres ou ressources.
18 Le manuel intitulé Indigenous Peoples Guidebook (à paraître) consacré aux populations
autochtones fournira des conseils sur les pratiques recommandées en la matière.
19 Voir la PO/PB 4.20, Genre et développement.

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ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

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Mondiale en exécution partielle de l’accord de subvention japonais NA74752.

63
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Annexe 3: Projet de Termes de Référence

Mise en œuvre du plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM pour les secteurs
Mikeno et Mutsora à travers d'un réseau d’ONG soutenant les peuples autochtones et
leurs associations

1. Contexte du projet
Dans la perspective d’une restructuration, la République Démocratique du Congo (RDC) a entrepris un
vaste chantier de réformes structurelles destinées à l'amélioration de la gestion de ses ressources naturelles.
La Nouvelle Vision pour la Conservation des Aires Protégées dans la RDC vise une «gestion efficace et
coordonnée d’un réseau d’aires protégées afin d'assurer que la conservation de la nature sera une
composante intégrale du Programme National de Forêt et de Conservation de la Nature et du Programme
National de Lutte contre la Pauvreté». Pour la mise en oeuvre de sa nouvelle vision, le Gouvernement de la
RDC a demandé, à travers la Banque Mondiale (BM), une aide financière auprès du Fond pour
l’Environnement Mondial (GEF). Le Projet GEF-BM est composé de trois composantes:
Composante 1: Appui à la réhabilitation institutionnelle de l'ICCN (niveau national)
Composante 2: Appui aux parcs nationaux Virunga et Garamba (niveau des sites)
Composante 3: Expansion du réseau des aires protégées (niveau national)
Le Projet GEF-BM est susceptible d'avoir des conséquences sur les populations rurales à travers
l’identification des nouvelles aires protégées avec une superficie de 10 millions hectares, la mise en place
des aires protégées avec une superficie de 2 millions hectares et l'amélioration de l’aménagement des
parcs nationaux Virunga et Garamba avec une superficie totale de 1,3 millions hectares. Les effets
généraux ont été analysés dans l'étude sur l'impact social (EIS), mais la meilleure pratique - la Politique
Opérationnelle de la Banque Mondiale sur les Peuples Autochtones (PO 4.10) - exige une action
particulière lorsque les investissements de la Banque Mondiale impliquent des peuples autochtones, qui
sont représentées, en RDC, par les populations Twa, Mbuti, Cwa et Aka. Dans la zone tampon du Parc
National des Virunga, il y a environ 12.000 individus des groupes Twa et Mbuti et dans les autres
zones rurales destinés a l’identification des nouvelles aires protégées encore environ 100.000 -200.000
peuples autochtones.
2. Justification du Plan des peuples autochtones
Compte tenu de l’existence des impacts du Projet GEF-BM sur les populations autochtones, la
préparation d'un Plan des Peuples Autochtones (PPA) constitue l'une des conditions fixées par la PO
4.10. L’objectif principal de ce PPA consiste à s'assurer que le projet respectera pleinement la dignité,
les droits de la personne, l’économie et la culture des populations autochtones et de s’assurer en même
temps que les peuples autochtones en retirent des avantages socio-économiques, culturellement
adaptés. Ce rapport démontre la manière dont ces objectifs peuvent être atteints et il prévoit des
mesures destinées: a) à éviter les incidences susceptibles d'être préjudiciables aux populations
autochtones concernées; ou b) au cas où cela ne serait pas possible, à atténuer, minimiser ou
compenser de telles incidences. La Banque Mondiale n’accepte le financement d'un projet que lorsque ce
projet obtient un large soutien de la part des populations autochtones à l’issue d’un processus préalable de
consultation libre et informée.
3. Objectifs de la mise en place du plan des peuples autochtones
L'objectif de cette mission consiste à assurer l'implantation du PPA de ce PPA du Projet GEF-BM en
accord avec la PO 4.10 de la Banque Mondiale et à garantir que le Projet GEF-BM:
• renforcera les systèmes traditionnels de gouvernance et promouvra le respect du dialogue
communautaire et des droits coutumiers de tous les citoyens en RDC;
• réduira la pauvreté de toutes les populations et encouragera un développement durable;

64
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

• déclenchera des impacts positifs sur la population entière, mais plus particulièrement encore parmi les
peuples les plus pauvres, marginalisés et vulnérables, c'est-à-dire les peuples autochtones;
• respectera pleinement la dignité, les droits de la personne, l’économie et la culture des populations
Mbuti, Cwa et Twa;
• s’assurera que, à l'intérieur de la zone d’intervention, les peuples autochtones reçoivent les bénéfices
culturellement adaptés et équivalent en même temps à ceux que reçoivent tous les autres groupes;
• assistera les peuples autochtones à améliorer leur situation juridique, politique, sociale,
économique, culturelle et psychologique.
4. Résultats attendus
Les résultats attendus sont les suivants:
• Des opportunités légales égales aux peuples autochtones dans la zone d’intervention du Project
GEF-BM ont été établies
• Des opportunités techniques égales aux peuples autochtones dans la zone d’intervention du Project
GEF-BM ont été établies
• Des opportunités financières égales aux peuples autochtones dans la zone d’intervention du Project
GEF-BM ont été établies
• Des opportunités organisationnelles égales aux peuples autochtones dans la zone d’intervention du
Project GEF-BM ont été établies

5. Activités retenues
L'ONG PPA est responsable de la mise en place du plan d’action du PPA du Projet GEF-BM, et tout
particulièrement de l'implantation des activités qui lui ont été attribuées (voir plus haut) Il est, par
ailleurs, attendu de l'ONG PPA de
• Participer activement aux formations et aux missions d’accompagnement
• Participer activement aux processus de la sensibilisation et aux opportunités de formation dans le
domaine des techniques de communication interculturelle, des standards internationaux de la
coopération avec les peuples autochtones (PO 4.10 etc.) et tenir compte des leçons tirées dans les autres
pays lors de la mise en œuvre des PPA à travers les différents éléments du manuel d’exécution des PPA
.
• Participer activement aux missions d’accompagnement. Ce qui veut dire que la mission de contrôle
doit avoir accès à tous les documents relatifs à la réalisation des PPA, que les expériences, les
compétences et les faiblesses doivent être discutées avec la mission et que l'on prenne en
considération ses recommandations lors de la réalisation des PPA.
• Participer activement à une formation en méthodologie et dans le domaine de recherche
quantitative ainsi qu'à la gestion des bases de données en cours de préparation du system de
suivi/évaluation participatif.
Production des rapports
Le réseau des ONG soutenant les peuples autochtones et les associations des peuples autochtones en
charge de la mise en oeuvre du PPA travaillera en étroite collaboration avec l'ICCN, la mission de
contrôle et, si nécessaire, en consultation avec la Banque Mondiale. Le réseau doit être disponible de
tenir compte des rapports fournis par les peuples autochtones, la mission de contrôle, l'ICCN et par
d'autres structures relevantes et aussi de la Banque Mondiale, et il présentera les rapports finaux avec
les commentaires faits. Il devra également suivre et donner des rapports relatifs à la manière dont le
plan d'action, les programmes et le processus de la planification des structures concernées, l'action en
général et la mise en oeuvre du PPA du projet GEF-BM tient compte des résultats.
Produits à fournir et emploi de temps relatif aux résultats:
Le réseau élaborera un rapport de mission après chacune des interventions et un rapport annuel:
ƒ Rédaction d'un rapport: le 31/9 de chaque année
ƒ Révision et commentaires de la part de tous les dépositaires: le 15/10 de chaque année
ƒ Introduction des recommandations issues de la procédure de révision: le 22/10 de chaque année
ƒ Date de la présentation du rapport final: le 31/10 de chaque année

65
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

6. Time line
Voir Plan d’action du PPA du Projet GEF-BM
7. Budget
Voir Plan d’action du PPA du Projet GEF-BM
7.1. Payement
Le réseau sera payé de la manière suivante:
• 30% des dépenses pour chacune des activités seront payés comme avance.
• Les 70% restant seront payés lorsque le rapport final des activités et le rapport final annuel
seront fournis et approuvés.
8. Qualification des prestataires des services
Les membres du réseau des ONG soutenant les peuples autochtones et les associations des
peuples autochtones devront disposer d'au moins cinq ans d'expérience dans le domaine de la
consultation communautaire, de la participation des peuples autochtones et du contexte de la
gestion des ressources naturelles. Le réseau doit disposer de bonnes connaissances relatives
à la structure et au fonctionnement du gouvernement local en RDC, au code forestier et à la
gestion durable des ressources naturelles, mais aussi des peuples autochtones et il doit s'être
familiarisé avec la Politique Opérationnelle 4.10 peuples autochtones de la Banque Mondiale.
Les responsables de la mise en œuvre devront avoir les qualifications et aptitudes suivantes;
• Au moins 5 ans d’expérience professionnelle dans le domaine de l’appui des peuples autochtones;
• Des aptitudes à travailler en milieu des peuples autochtones et ceci même sous pression;
• Une bonne connaissance du code forestier et de la gestion durable des ressources naturelles;
• Une adresse électronique fonctionnelle;
• Doivent être basés à l'intérieur de la province dans laquelle ils voudraient être employés.

66
ICCN Plan des peuples autochtones du Projet GEF-BM

Annexe 4 - LETTRE DE POLITIQUE RELATIVE AUX


PRINCIPES DE GESTION PARTICIPATIVE DE L’ICCN
La présente Lettre de Politique clarifie les principes de base qu’applique l’ICCN dans
l’exercice de son mandat de gestion des aires protégées. Cette Lettre participe d’un effort de
transparence, de concordance avec les stratégies de développement de la RDC, et de
concordance avec les politiques de ses partenaires. Elle complète et s’intègre à la stratégie de
l’ICCN de 2004.

En effet, l’ICCN a développé une approche de gestion participative où le facteur humain joue
un rôle central et essentiel et où l’élément naturel n’est en aucun cas dissocié de l’élément
humain. C’est dans cet esprit que, chaque fois qu’une action de conservation des aires
protégées est entreprises et quelle que soit sa source de financement, les principes suivants
seront mis en œuvre :

• Là où c’est possible tous les efforts seront déployés pour éviter le déplacement
involontaire physique de la population

• Là où le déplacement est inévitable, des mesures d’atténuation seront identifiées et


développées afin que les populations affectées gardent, sinon améliorent, leurs
conditions de vie et de production initiale.

• Là où les populations affectées, qu’elles soient à l’intérieur ou à la périphérie des aires


protégées, sont obligées de modifier ou de restreindre leur accès aux ressources
naturelles dans les aires protégées en question, elles seront activement associées au
processus d’identification, de préparation, de mise en œuvre et de suivi des actions de
développement préconisées et des mesures d’atténuation y compris les plans de
gestion et d’aménagement et les cadres fonctionnels de compensation, en conformité
avec la législation nationale et les standards internationaux y compris ceux de la
Banque mondiale.

• Là où des populations autochtones vivent dans les aires protégées ou à leur proximité
et utilisent les ressources naturelles, des mesures d’atténuation et de développement
spécifiques seront prises pour protéger leur culture, leur mode de vie et leurs modes de
production.

Pour chaque projet ou programme de développement spécifique, des études socio-économique


et environnementale seront imposées et conduites pour déterminer les modalités concrètes et
les activités spécifiques en application des principes énoncés ci-dessus.

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