Stratégie DVPT Infrastructures
Stratégie DVPT Infrastructures
Stratégie DVPT Infrastructures
ET DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
(MINEPAT)
LC 000019/LC/PR/MINMAP/DGMAS-DMSPI/2012
STRATEGIE
de développement
des infrastructures
du CAMEROUN
. état des lieux et diagnostic .
Novembre 2014
MINEPAT - LC 019/LC/PR/MINMAP/DGMAS-DMSPI/2012
stratégie de développement du secteur des infrastructures
SIGLES ET ABREVIATIONS
BM : Banque Mondiale
CAB : Cabinet
FR : Fonds Routier
OD : Origine-Destination
UE : Union Européenne
AVANT-PROPOS
Le Cameroun a subi de plein fouet les effets de la crise économique durant les années 80
et 90, avec un arrêt quasi total des dépenses d’investissement.
Alors que le DSCE tablait sur une croissance annuelle moyenne de 5,5% sur la période 2010-
2020, cette croissance n’a été que de 3,2%, 3,8% et 4,6% pour les trois premières années de
référence. En 2013, la croissance du PIB était de 4,9%. Cette croissance était
principalement soutenue par la contribution du secteur tertiaire qui représente près de
50% du PIB, en lien avec la bonne tenue des activités dans les branches des transports, des
télécommunications, du commerce et de l’hôtellerie.
CONTEXTE
d'accès à l'eau potable et pour cela : (i) réhabiliter les infrastructures existantes réalisées dans leur
très grande majorité depuis plus de 20 ans ; (ii) réaliser des extensions des réseaux existants qui
n'ont pas suivi le rythme d'expansion urbain et démographique ; (iii) favoriser la réalisation des
programmes des branchements à grande échelle ;
⌧ Les objectifs stratégiques du domaine des Télécommunications/TIC à l'horizon 2020 seront
notamment de : (i) porter la télé densité fixe à 45% et la télé densité mobile à 65% ; (ii) doter 40 000
villages de moyens de télécommunications modernes; (iii) mettre à la disposition du public une
offre d'accès à 2 Mb/s dans toutes les villes ayant un central numérique ; et (iv) multiplier par 50 le
nombre d'emplois directs et indirects ;
⌧ Dans le domaine des postes et services financiers postaux, la stratégie permettra d'organiser et
de rendre significative à l'horizon 2020 l'offre publique et privée de service postal de manière à
satisfaire pleinement la demande en quantité et en qualité à des prix abordables ;
⌧ Le défi dans le domaine des infrastructures de développement urbain et de l'habitat, est de
créer un espace économique national intégré. Il s'agit non seulement de maîtriser le
développement des villes et d'en faire des centres de production et de consommation nécessaires
à l'essor du secteur industriel, mais également de promouvoir l'émergence des agglomérations
périphériques, le développement des villes moyennes ou secondaires capables de structurer les
activités économiques dans l'espace urbain et de concourir au développement des zones rurales
environnantes ;
⌧ Dans la perspective de l'émergence du Cameroun, les autorités entendent élaborer une
stratégie nationale de gestion du patrimoine foncier national avec un regard spécifique sur le
patrimoine administré ou géré par l'Etat. Le DSCE a pour ambition de juguler les causes ayant
entravé la gestion rationnelle dudit patrimoine par la détermination des objectifs globaux ci-après :
i) lever la contrainte foncière pour faciliter le développement des infrastructures et améliorer le
climat des affaires; ii) rationnaliser l'allocation des ressources foncières et améliorer la
gouvernance du patrimoine de l'Etat ; iii) renforcer les capacités des administrations en charge des 11
domaines, des affaires foncières et du patrimoine de l'Etat ; et iii) faciliter l'intégration régionale et
soutenir la mise en œuvre de la décentralisation.
SECTION I
DELIMITATION ET
12
SEGMENTATION
DU SECTEUR
A. DEFINITIONS
B. SPECIFICATIONS
Délimitation du secteur
Afin d’atteindre son émergence en 2035, le Cameroun passera par trois piliers essentiels : le capital
humain, le secteur manufacturier et le développement des infrastructures.
Les infrastructures constituent des supports physiques d’accompagnement de la production
économique et industrielle générateurs de richesses et d’emplois. Elles permettent notamment
d’assurer le désenclavement des bassins industriels, l’approvisionnement des usines en matières
premières et en énergie, l’écoulement des productions vers les marchés intérieurs et extérieurs, et
le transport des personnes de manière à réduire les coûts d’exploitation et améliorer la
compétitivité des entreprises nationales, tout comme renforcer l’attractivité du pays.
L’aval du domaine étant réservé aux biens et services, les infrastructures sont en amont de tout
développement économique et précèdent tous les autres secteurs (rural, industriel et services,
social, éducation, et même la gouvernance) qu’elles accompagnent également dans le cadre des
mises en œuvre de leurs stratégies de développement propres.
De ce fait, il est possible de circonscrire le secteur en différents pôles de croissance qui sont :
- Transports (routes, chemins de fer, ports, aéroports) ;
- Energies et Eau ;
- Télécommunication et Technologies de l’information et de la communication ;
- Bâtiments et Equipements urbains.
Toutefois, pour des raisons de cohérence et de maitrise du processus d’élaboration de la stratégie
de développement du secteur des infrastructures, certains aspects ou domaines ne seront pas
traités (ou très brièvement) dans le présent document. Il en va ainsi des questions d’aménagement
du territoire, et des infrastructures scolaires, hospitalières et sportives, qui relèvent en grande
partie de la stratégie de développement du secteur social.
Segmentation du secteur
Un regroupement des diverses activités du secteur en entités homogènes selon la nature de
l’activité, des biens et services produits débouche sur la construction de cinq (05) sous-secteurs qui
se décomposent en domaines.
Acteurs du secteur
De manière à préfigurer la mise en œuvre de la stratégie de développement du secteur des
infrastructures, plusieurs acteurs sont identifiés, lesquels interviennent à différents niveaux de
responsabilités.
Acteurs étatiques
- la Présidence de la République et les Services du Premier Ministre ;
- les Ministères sectoriels (MINTP, MINHDU, MINEE, MINT, MINPOSTEL, MINDCAF) ;
- les autres ministères concernés (MINEPAT, MINATD, MINFI, MINMAP, MINDEF,
MINPMEESA, MINESEC, MINESUP, MINEFOP, MINEDUB, MINSANTE) ;
- les sociétés et missions de développement sous tutelle des ministères impliqués (FR,
MATGENIE, LABOGENIE, ENSTP, CFC, SIC, MAETUR, CAMWATER, CDE, ARSEL, AER, ANTIC,
ART,ENEO, EDC, HYDROMEKIN, SNH, CSPH, SCDP, SONARA, CNIC, CAMAIRCO, CAMRAIL,
CNCC, ADC, CAMTEL, CAMPOST, ENSPT, …) ;
- les sociétés de développement (SODECOTON, CDC, SODECAO, SOWEDA, SOSUCAM, …) ;
- les autres organismes (ANOR, ARMP, CAA, CARPA, FNE, MIPROMALO, API …) ;
- les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD).
Partenaires techniques et financiers
- la coopération multilatérale (BM, BAD, UE, …) ;
- la coopération bilatérale (C2D/AFD, Royaume de Belgique, Fonds souverains, …) ;
- la coopération sous-régionale (BDEAC, …) ;
- les programmes nationaux (PFTT, PDUE, PERFED, PDSEN) ;
- les programmes internationaux (NEPAD, Initiative pour la Gestion Routière (IGR),
Programme de Transport en Milieu Rural (PTMR), Energie CEMAC,...).
17
Universités et Ecoles de formation
- ENSTP, ENSPT, ENSPY, FGI/UD, ENSAI/UN, ES GEOLOGIE, FASA/UDs, ISTAC, UCAC, …
Société civile
- les associations (ACDIC, Associations de défense des consommateurs, …) ;
- ONG.
Représentations professionnelles
- ONIGC, ONIGM, ONAC, ONUC, OGC, …;
- GICAM, ECAM, MECAM, APICCAM, ANEER-TP, FECAP-TP, SYNDUSTRICAM…
Secteur privé (entreprises, bureaux d’études, …)
- le secteur privé dans le sous-secteur transports (RAZEL, ARAB CONTRACTORS, KETCH,
SOGEA SATOM, CHEC, CAMSHIP, …) ;
- le secteur privé dans le sous-secteur énergie (Distributeurs et Marketeurs pétroliers, …) ;
- le secteur d’économie mixte sous-secteur énergie (KPDC, DPDC) ;
- le secteur privé dans le sous-secteur des TIC (ORANGE, MTN, NEXTTEL, RINGO, MATRIX,
CREOLINK, …) ;
- les promoteurs immobiliers ;
- …
Caractérisation du secteur
Convaincu du rôle moteur des infrastructures dans la facilitation des échanges et la promotion
d'une croissance forte et durable par la compétitivité que leur bonne qualité génère, le
Gouvernement entend investir massivement dans les infrastructures au cours de la période de mise
en œuvre de la stratégie.
Cet engagement est conforté par la caractérisation du secteur qui est déclinée ci-après.
Un secteur clé pour la croissance et la création d’emplois
Les infrastructures fournissent le socle essentiel où se bâtissent le développement et la
compétitivité de l’économie. Elles réduisent les coûts de production et de transaction, facilitent
l’activité, accroissent le volume de production et impulsent le progrès social qu’elles soient à
caractère économique (routes, ponts, aéroports, ports, production et distribution de l’énergie,
réseaux d’adduction d’eau, assainissement et réseaux viaires, télécommunications, etc.) ou social
(infrastructures sanitaires et éducatives). Le gouvernement a procédé à l’affectation de ressources
massives aux grands projets d’investissements publics de l’ordre de trois mille milliards de FCFA
depuis le début des années 80 (source : calculs du consultant). Les infrastructures appuient la
croissance et la croissance favorisant le développement. L’amélioration des infrastructures jusqu’à
certains niveaux de références régionales ou internationales, peut de manière conséquente avoir
un effet induit de un à deux points sur la croissance.
La multiplicité des projets infrastructurels induit une création de nombreux emplois directs et
indirects.
Un secteur favorisant l’intégration sous régionale
Les infrastructures contribuent à la consolidation de l’espace CEMAC en veillant à tirer le maximum 18
des avantages des dispositions des traités en matière de libre circulation des personnes et des
biens. A cet effet, le Gouvernement camerounais et le Gouvernement tchadien ont ratifié à
Ndjamena le 03 Juin 2014, un accord pour les travaux de prolongement du chemin de fer de
Ngaoundéré jusqu’à Ndjamena.
Le marché de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale reste un enjeu important
avec des marchés à fort potentiel de développement comme celui de la République du Congo
matérialisés par les travaux de la route Sangmélima-Ouesso.
Un secteur porté par la commande publique
Les investissements massifs dans le secteur des infrastructures sont généralement engagés par
l’Etat, qui représente à peu près 80 à 90% des marchés publics dans le domaine de l’investissement
le plus souvent réalisés par le secteur privé. A cet effet, le Gouvernement a procédé à des
allégements importants sur les procédures de marchés et la nature du contrôle budgétaire. Le
nouveau régime financier de l’Etat a été mis en œuvre.
Un secteur mobilisant d’énormes moyens financiers
Le domaine des infrastructures demande de nombreux financements qui sont le fait des ressources
propres de l’Etat, du partenariat public-privé, des financements bilatéraux et multilatéraux, de la
mobilisation de l’épargne intérieure par emprunts obligataires souscrits par ce dernier auprès des
contribuables.
Un secteur handicapé par la faible performance des entreprises nationales et l’absence de
certaines compétences ou métiers
La capacité des entreprises du secteur est marquée par de grandes disparités aux plans technique,
matériel et financier. Les moyens financiers des entreprises, pour la plupart des PME, ne couvrent
pas les fonds de roulement importants que nécessitent les travaux d’infrastructures et divers
facteurs viennent aggraver cette insuffisance.
Les moyens humains qualifiés (compétence et expérience à tous les niveaux de classification) sont
insuffisants au sein des entreprises nationales, ce qui les oblige bien souvent à faire appel à un
personnel de circonstance à des coûts très élevés. Ces difficultés sur les ressources humaines
proviennent d’un système de formation (initiale, continue ou professionnelle) déficient, d’un
système de placement et de recrutement déficient, d’une faible représentativité de la gent
féminine.
Un secteur demandant une harmonisation des normes et standards techniques
S’agissant des règles relatives aux infrastructures, il n’existe pas ou très peu, de référentiel
normatif technique au Cameroun dans le secteur. Les normes appliquées aux matériaux et les
règles de calcul suivent des standards étrangers (français, anglo-saxon, allemand, européen) et
internationaux (souvent liés à l’origine du financement du projet). Le problème du contrôle de
conformité est souvent posé du fait d’un organisme national de certification non totalement
opérationnel dans tous les domaines, et du faible niveau général d’équipement des laboratoires
installés dans le pays.
l’on utilise comme autre indicateur de référence, l’âge moyen de la population qui est de 22,1 ans
pour l’ensemble de la population, 22,3 ans chez les femmes et 21,8 ans chez les hommes.
- Un secteur informel dominant
D’après les résultats de la deuxième Enquête sur l’Emploi et le secteur informel au Cameroun
réalisé en 2010 par l’Institut National de la Statistique le poids du secteur informel dans l’économie
est de 90,5%. En 2005, il était 90,4%.
SECTION II
DU SECTEUR
Dans les prochaines parties du présent rapport, sont présentés les cinq sous-secteurs du secteur des
infrastructures. Il s’agit pour l’essentiel de leur cadre institutionnel, législatif et réglementaire, leur
offre, l’impact qu’ils ont sur les populations et enfin leurs différents points critiques.
Par la suite, une description des facteurs externes significatifs terminera cette section II.
A. SOUS-SECTEUR TRANSPORTS
Cadre institutionnel, législatif et réglementaire
= Cadre institutionnel du sous-secteur transports =
Le cadre institutionnel du domaine des transports camerounais comprend :
- la Présidence de la République oriente la politique générale du secteur (PRC) ;
- les Services du Premier Ministre coordonnent l’action de l’ensemble du Gouvernement et
donc des ministères intervenant dans les différents sous-secteurs (SPM) ;
- le Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire qui est
chargé de l’élaboration des stratégies de développement et coordination des études
d’aménagement du Territoire (MINEPAT) ;
- le Ministère des Travaux Publics, Ingénieur de l’Etat en matière d’infrastructures et
particulièrement en charge des traversées urbaines de toutes les routes et du volet BTP
d’une manière générale (MINTP) ;
- le Ministère des Transports, chargé de la politique nationale des transports (MINT) ;
- le Ministère de l’Habitat et du Développement Urbain (MINHDU) est chargé de 22
l’élaboration et de la mise en œuvre des stratégies de gestion des infrastructures urbaines
en liaison avec le Ministère des Travaux Publics (MINTP) en milieu urbain ;
- le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural est chargé de la promotion de la
politique d’hydraulique agricole (MINADER) ;
- le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation chargé de la mise en
œuvre de le décentralisation (MINATD) ;
- le Ministère des Finances est chargé des financements des projets publics inscrits au BIP
(MINFI) ;
- …
A ces départements ministériels et leurs différents démembrements, s’ajoutent des structures
étatiques clés comme :
- l’Agence de Régulation des Marchés Publics (ARMP);
- les Aéroports du Cameroun (ADC) ;
- l’Autorité aéronautique (CCAA) ;
- l’Autorité Portuaire Nationale (APN) ;
- le Port Autonome de Douala (PAD) ;
- le complexe industrialo-portuaire de Kribi (CIPK) ;
- le Laboratoire National de Génie Civil (LABOGENIE) ;
- le Parc National de Matériels de Génie Civil (MATGENIE) ;
- le Fonds Routier (FR).
1) Réseau Prioritaire
Réseau Prioritaire en Terre
Catégorie de routes Linéaire en km
N 2 923 24
P 3 892
D 3 556
X 219,6
Total 10 590,6
Réseau prioritaire Bitumé
Catégorie de routes Linéaire en km
N 4 193
P 885
D 575
X 144,4
Total 5 797,4
Cette offre s’élève, en termes de densité routière, à environ 3 km de routes pour 1.000 habitants et
100 km de routes pour 1000 km².
Les voiries urbaines assurent l’essentiel du transport dans les grands centres urbains.
Le linéaire total des réseaux de voirie urbaine du Cameroun est mal connu. En 2010, il est estimé à
2700 km.
On retrouve ainsi des voies construites et parfois entretenues par l'Etat (traversées urbaines de
routes nationales, boulevards urbains et voies rapides urbaines), et des voies secondaires
construites et entretenues à la fois par l'Etat et les communes.
Les quelques données existantes sont donc parcellaires. Seuls les réseaux primaires et secondaires
des villes de Douala et de Yaoundé ont fait l’objet d’une évaluation par BCEOM/SCET-
CAMEROUN/SCETAUROUTE, en mars 2006.
Villes
Type d’infrastructure Yaoundé Douala Buea Limbe Edéa Kumba
Voies revêtues 420 414 63 39 15 16
Voies et terre 780 1830 149 320 20 107
Total routes 1 200 2 244 212 359 35 123 25
Sources : CU et Délégations Régionales du MINHDU (données de 2010), en km
- un port fluvial sur la Benoué à Garoua, pour lequel aucun trafic n’y est traité depuis des
années.
- les travaux à haute intensité de main d’œuvre (HIMO), portant sur les activités de
cantonnage sur les routes bitumées et certains travaux d’entretien des routes rurales,
génèrent la distribution d’une masse salariale comprise entre 40% et 60% de leur chiffre
d’affaires, et une estimation donne 3.000 emplois-an créés en 2004.
- la contribution des travaux d’entretien routier à l’augmentation ponctuelle des revenus des
populations en milieu rural est importante. En effet, les revenus des actifs dans ces zones
sont estimés en moyenne à 143.000 FCFA par an et personne (sur la base du calcul des
revenus moyens par ménage). Or, pour les travaux routiers, un manœuvre gagne
annuellement en moyenne 576.000 FCFA, ce qui représente un apport ponctuel
supplémentaire très sensiblement supérieur au revenu annuel des actifs ruraux.
Pour ce qui est des services de transport routier (transport de personnes et de marchandises) :
- chaque véhicule opérationnel crée plus de deux emplois, ce qui représente environ 45.000
emplois directs annuels en ne considérant que la flotte des camions et autobus au
Cameroun (flotte évaluée à 22.400 véhicules pour l’année 2000).
Par ailleurs, l’amélioration des infrastructures (notamment routières) crée des emplois induits dans
d’autres secteurs (commerce, agriculture, etc.), ce qui a été par le modèle MPA’A 2012/MINTP
(développement du réseau routier sur la croissance économique et l’emploi au Cameroun).
Tableau 3
Source ADC - 2012 NOMBRE DE NOMBRE DE PAX
PASSAGERS MOUVEMENTS Mouvement
DOUALA NSIMALEN DOUALA NSIMALEN DOUALA NSIMALEN
De manière globale, et toujours en 2012, les parts de marché se répartissaient principalement entre
CAMAIR-CO (38%), AIR FRANCE (22%) et BRUSSELS AIRLINES (10%).
Mais dans le domaine du fret de marchandises, AIR FRANCE réalise 55% des parts de marché contre
28% pour BRUSSELS AIRLINES et 10% pour CAMAIR-CO.
En 2013, le trafic passagers a connu une progression notoire aussi bien sur les plateformes de
Douala que de Yaoundé, et cette progression concerne aussi bien la compagnie nationale CAMAIR-
CO que les principales compagnies étrangères AIR FRANCE, BRUSSELS AIRLINES, ETHIOPIAN
AIRLINES, auxquelles il convient de rajouter TURKISH AIRLINES et ASKY.
Tableau 4
Source ADC - 2013 NOMBRE DE NOMBRE DE PAX
PASSAGERS MOUVEMENTS Mouvement
DOUALA NSIMALEN DOUALA NSIMALEN DOUALA NSIMALEN
Dans le cadre de cette concession, l’Etat reste propriétaire des infrastructures ferroviaires (voies et
bâtiments).
Entre la REGIFERCAM (1998) et CAMRAIL (2012), les trafics ont fortement progressé :
• Le trafic marchandises a progressé de 730 à 1.145 millions de tonnes-km, soit une augmentation
de 56% entre 1998 et 2012 ;
• Le trafic voyageurs a progressé de 283 à 483 millions de voyageurs – km, soit une augmentation
de 70%, entre 1998 et 2012 ;
• Le nombre de déraillements en voie principale a été divisé par 5 en 10 ans grâce à une politique
de maintenance soutenue de la voie et à la mise en place des process pointus pour le matériel.
B. SOUS-SECTEUR ENERGIE
Cadre institutionnel, législatif et réglementaire
= Cadre institutionnel du sous-secteur énergie =
Le cadre institutionnel du sous-secteur énergie camerounais comprend :
- la Présidence de la République oriente la politique générale du secteur (PRC) ;
- les Services du Premier Ministre coordonnent l’action de l’ensemble du Gouvernement et
donc des ministères intervenant dans les différents sous-secteurs (SPM) ;
- le Ministère de l’Eau et de l’Energie assure la tutelle technique dudit secteur et qui est
chargé, par conséquent, de la conception, de l’élaboration, de la mise en œuvre et du suivi
de la politique gouvernementale dans le secteur de l’énergie de façon globale (MINEE) ;
- le Ministère en charge des Finances assure la tutelle financière du secteur (MINFI).
Plusieurs autres Ministères interviennent dans le secteur de l’énergie et notamment ceux chargés
respectivement de l’industrie, des transports, des travaux publics, des forêts, de l’environnement
et de la recherche scientifique.
gère les intérêts de l’État dans ce secteur et assure la commercialisation, sur le marché
international, de la part de la production nationale de pétrole brut qui revient à l'Etat ;
- la Société Nationale de Raffinage (SONARA) : raffine le pétrole brut et assure
l’approvisionnement de 80% du marché local, 20% du marché étant libéralisé ;
- la Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP) : assure le stockage des produits
pétroliers ;
- la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures (CSPH) : est chargée de la régulation et
de la péréquation des prix des produits pétroliers sur l’ensemble du territoire national ;
- la société HYDRAC (Hydrocarbure Analyse-Contrôle) : assure le contrôle de la qualité et la
quantité des produits pétroliers distribués sur le marché local ;
- la société TRADEX : intervient dans les activités de transport, d’importation, d’exportation
des hydrocarbures et de distribution des produits pétroliers et du gaz domestique ;
- les sociétés privées du secteur pétrolier amont.
Au 31 décembre 2010, trois sociétés privées assurent la recherche et la production
pétrolière au Cameroun. Il s’agit de: TOTAL E&P, PERENCO, PECTEN. La société TOTAL E&P
a été reprise par PERENCO au cours de l’exercice 2011.
- les sociétés privées du secteur pétrolier aval
Depuis la libéralisation en novembre 2000 du secteur pétrolier aval, de nombreuses
sociétés ont été agréées dans l’exercice des activités dudit secteur (importation,
exportation, soutage, contrôle et distribution de l’ensemble des produits pétroliers). On
peut citer entre autres : TOTAL DISTRIBUTION, TRADEX, OILYBIA, CORLAY, CAMOCO,
FIRST OIL, PETROLEX, SOCAEPE, NEPTUNE OIL, BARILEX, BOCOM PETROLEUM, DELTA
PETROLEUM, GULFIN S&T, SCTM, CAMGAZ, AZA AFRIGAZ, KOSAN CRISPLANT, RODEO
DEVELOPMENT Ltd, etc.
32
• Cadre Institutionnel du volet des énergies renouvelables
Sur le plan institutionnel, plusieurs administrations interviennent dans la filière bois-énergie. Parmi
celles-ci, on peut citer :
- le Ministère en charge de l’énergie qui est responsable d’une part, de l’élaboration des
stratégies gouvernementales en matière d’alimentation en énergie et d’autre part, de la
promotion des énergies renouvelables en liaison avec le Ministère de la recherche
Scientifique ;
- le Ministère en charge des forêts qui est responsable de la mise au point du contrôle de
l’exécution des programmes de régénération, de reboisement, d’inventaire et
d’aménagement des forêts ;
- l’ANAFOR qui accompagne et appuie les actions de régénération des forêts, du
reboisement, de la conservation et de la restauration des sols ;
- le Ministère en charge de l’environnement qui est responsable de la définition les mesures
de gestion rationnelle des ressources naturelles en liaison avec les ministères et organismes
spécialisés concernés ;
- le Laboratoire de Recherche Energétique du Ministère chargé de la Recherche Scientifique ;
- le Ministère en charge de la planification, de la programmation, du développement et de
l’aménagement du territoire.
Il est constaté dans ce secteur l’absence d’un cadre institutionnel adéquat propre à la filière avec
pour conséquence le manque de coordination des efforts des différentes administrations
intervenant dans la filière. A cet effet, un Programme de Promotion et de Développement de la
Filière Bois-énergie au Cameroun est en cours de préparation au MINEE.
Concernant les hydrocarbures, les réserves de pétrole brut et de gaz naturel sont estimées
respectivement à 30 millions de tonnes et 157 milliards de m3.
Pour l’heure, l’offre de production se présente comme suit :
- Une raffinerie, la SONARA, localisée à Limbe dans la région du Sud-ouest d’une capacité
annuelle de traitement de 2.100.000 TM de pétrole brut ;
- Sept (7) dépôts pétroliers implantés dans les localités suivantes : Douala, Yaoundé,
Bafoussam, Bélabo, Ngaoundéré, Garoua et Maroua. Gérés par la SCDP, ils ont une capacité
totale de 233.505 m3.
- Un dépôt à Maroua-Salak réservé uniquement au gaz de pétrole liquéfié (GPL) ;
- 3.526 stations-services au 31 décembre 2011, réparties sur l’ensemble des dix régions ;
- Plus de 1.000 points de vente de GPL (gaz domestique) et des installations privées
implantées dans les unités industrielles.
Tableau 5
90 1 211
TOTAL 43 236
De ce fait, le niveau de disponibilité énergétique reste faible par rapport aux besoins du marché. Le
taux d’accès à l’électricité est inférieur à 5% dans les zones rurales et d’environ 50% dans les zones
urbaines. Depuis les années 2000, on observe une crise énergétique qui s’est traduite par des
délestages réguliers. D’où, un réel besoin à satisfaire la demande en énergie des industries et des
ménages, en particulier dans les zones périurbaines et rurales.
La consommation d’énergie a été de 5747 ktep en 2010, constituée principalement de bois-énergie
(72.6%), produits pétroliers (20.1%) et électricité (7.3%), et répartie comme suit : Ménages (69.5%),
Transport (15.6%), Autres activités (8.7%) et Industries (6.2%) (source MINEE, SIE, rapport 2011).
En 2007, les dépenses liées à la consommation d’énergie étaient de 1.191.527 milliards FCFA, dont
296.838 milliards FCFA par les ménages (57% de bois-énergie, 23% d’électricité du réseau public, 9%
de gaz domestique, 9% de pétrole lampant et 2% d’électricité autoproduite).
En 2010, la consommation énergétique du secteur industriel était de 333 ktep dont 72% d’électricité,
26% du fuel oil 1500 et 2% de gasoil. La consommation en électricité a été essentiellement portée
par les industries de production métallique (1.279 GWh), extractives (500 GWh), agro-alimentaires
(195 GWh), les cimenteries (111 GWh) et autres (695 GWh).
L’énergie consommée par les Ménages était de 3995.5 ktep, soit 94.7% de bois-énergie, 3.2% de
produits pétroliers (gaz domestique et pétrole lampant) et 2.1% d’électricité. Le taux d’accès à
36
l’électricité était estimé à 60% des ménages en 2010 ; contre un taux d’accès comptable à
l’électricité (proportion des ménages abonnés à l’opérateur de service public) estimé à 18.9%.
En somme, la demande en énergie croit de l’ordre de 8% chaque année, en ne considérant pas la
demande non exprimée.
Electricité
La demande d’électricité du secteur public par an est estimée à 4 700 GWh (soit une puissance de
1370 MW, la demande industrielle quant à elle s’établit actuellement autour de 1 315 GWh (soit une
puissance de 150 MW).
Les centrales hydroélectriques (73%) représentent 45% de la capacité totale installée en 2010. Le
poids de la production hydroélectrique s’est accru de 4 points par rapport à 2009, au détriment de
l’autoproduction. Par contre, le parc thermique qui représente 18% de la puissance totale ne fournit
que 10% de production nationale d’énergie électrique. Les opérateurs de l’autoproduction
détiennent 37% du parc électrique du pays et produisent 17% d’énergie électrique.
En 2010, tout comme en 2009, l’énergie électrique a été produite avec un taux de disponibilité de
86% en hydroélectricité. Le taux de disponibilité de la centrale de Yassa s’est toujours situé à 97%
tandis que celui des centrales thermiques du concessionnaire public d’électricité (AES-SONEL à
l’époque) est passé de 68% à 72%.
Hydrocarbures
De par le rôle clé des Transports dans la circulation et les échanges des hommes, biens et services,
l’évolution de ce secteur interagit directement avec le comportement de la demande en énergie,
plus particulièrement en produits pétroliers. Cette demande est estimée à 887,63 ktep en 2010,
constituée de Super (366,45 ktep), Gasoil (505,68 ktep), Jet A1 (12,3 ktep) et Avgaz 100 LL (3,21
ktep), sachant que l’évolution de la consommation de carburants est corrélée à celle du parc
automobile et autres modes de transport (aérien, maritime, ferroviaire et routier).
Pour satisfaire les besoins de son marché en produits raffinés, la SONARA recherche sur le marché
international le cocktail de brut le plus approprié. Cette situation devrait changer dans les
prochaines années avec la mise en œuvre du projet de modernisation du profil technologique de la
raffinerie. Le Cameroun est fortement dépendant de l’extérieur par rapport au GPL. En effet,
malgré la demande croissante, la production du GPL par la SONARA était en baisse continue
jusqu’en 2009 à cause de son niveau de complexité assez modeste et du fait que la SONARA
considère le GPL comme un gaz fatal qui ne constitue pas un objectif de production pour elle. La
production de GPL remonte légèrement en 2010.
Le taux de dépendance énergétique de ce produit s’établit à 65% en 2010, traduisant ainsi une forte
vulnérabilité du système d’approvisionnement en GPL. Ce fait est d’autant plus accentué que les
infrastructures de stockage et de transport sont en quantité insuffisante.
Depuis 2003, les produits pétroliers coûtent de plus en plus chers, l'augmentation des prix à la
pompe étant essentiellement liée à l'augmentation des cours internationaux moyens des prix du
pétrole Brut dont le Brent est l’une des références les plus utilisées. Entre 2001 et 2010, les cours du
Brent ont augmenté de plus de 250%. Ainsi, pour maintenir le pouvoir d’achat, le Gouvernement a
stabilisé les prix des carburants en les subventionnant. Cela s’est particulièrement vérifié en 2008
avec un pétrole à près de 150 $ US le baril. Il importe de relever que le super et le gasoil constituent
des supports importants de collecte des taxes pour le Trésor Public, 30% en moyenne de leur prix à
la pompe revenant à l’Etat notamment au titre de la Redevance d’usage de la route (RUR).
37
Concernant le gaz domestique et le pétrole lampant essentiellement consommés par les ménages
pour les usages de cuisson de repas et d’éclairage, leurs prix ont augmenté respectivement de 40%
et de 84%entre 2001 et 2010. Cette importante augmentation des prix du pétrole lampant résulte,
entre autres de la suppression progressive de la subvention accordée à ce produit, longtemps
considéré comme source d’éclairage des populations rurales, mais que certains industriels et
transporteurs ont tendance à substituer au gasoil. Les prix des deux autres produits les plus
importants par leurs consommations ont aussi connu une forte augmentation entre 2001 et 2010 :
54% pour le gasoil et 31% pour le super.
Le prix moyen de vente du GPL est resté stable de 2006 à 2014, à 480 FCFA le kilogramme, soit
6.000 FCFA pour une bouteille de 12,5 kg, ceci grâce aux efforts de l’Etat camerounais à travers la
CSPH. On remarque que le GPL est subventionné sous sa forme non conditionnée (en vrac), ce qui
signifie que même la proportion de GPL consommée par les entreprises pour la production
économique est subventionnée, contrairement aux objectifs de la politique de subvention.
A la sortie du Port de Douala, les charges liées à l’importation du GPL représentent déjà la moitié du
prix de détail final. La marge de détail représente 7% du prix final et les charges des marketeurs 36%.
Donc, s’il était possible de réduire certaines charges, on réduirait davantage le prix du kilogramme
de GPL pour améliorer son accès aux ménages moins nantis.
Le 1er juillet 2014, après des années de prix inchangés, le Gouvernement a annoncé une hausse de
certains produits pétroliers (carburants super et gasoil, GPL), pour alléger quelque peu le montant
de plus en plus important des subventions allouées auxdits produits.
Bois - Energie
Le secteur n’étant pas institutionnellement structuré, on constate en général que le transport et la
distribution ne sont pas organisés. Cependant, il existe des initiatives et projets qui couvrent ces
aspects :
- Un projet appuyé par la GIZ sur le transport et la distribution du charbon, de la région de
l’Est vers le Nord, est en cours mais de nombreuses dispositions restent à mettre en place
pour qu’il voie le jour ;
- Le Projet des Unités d’Appui Stratégique (UAS) du PSFE, dans sa phase pilote, a été lancé
récemment et prend en compte l’accompagnement des communes du Nord et de
l’Extrême-Nord à maîtriser les flux de bois de feu dans les régions septentrionales.
Le bois de feu est la principale forme de bois-énergie produite et consommée avec une part de 91%.
Energie renouvelable
Le Ministère de l'Energie et de l'Eau a conduit notamment un programme national de
développement et de promotion du biogaz, avec des "expériences réussies" dans plusieurs régions
du pays et le rapport de faisabilité de la production des branchements est attendu.
A titre d’exemple, depuis 1997, ADFEID travaille dans le domaine des énergies renouvelables.
Actuellement, il développe une approche intégrée d’électrification rurale en associant microhydro-
énergie solaire-biogaz-biocarburant pour assurer aux populations pauvres un accès aux services
énergétiques de base et aux entreprises rurales des sources d’énergie fiables.
S'agissant de la biomasse, les nouvelles orientations de la politique énergétique consistent à
expliquer aux citoyens que "au lieu de couper le bois, il est préférable de ramasser les restes de ce
bois, car, on peut produire du biogaz à partir des branches sèches, on peut produire du charbon de
bois, des engrais naturels à partir des cendres". 38
Le Ministère de l'Energie et de l'Eau prépare actuellement une loi et un code des énergies
renouvelables.
Textes Internationaux
Le Cameroun a signé et ratifié plusieurs conventions internationales relatives à la question de l’eau.
Il s’agit entre autres de :
1. la convention africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles ou
convention d’Alger de 1968 ;
2. la convention internationale sur l’intervention en haute mer en cas d’accident entraînant ou
pouvant entraîner une pollution par les hydrocarbures Bruxelles, 29 novembre 1969, Adhésion
du Cameroun, 09 Mars 1984 ;
La plupart des conventions internationales ratifiées par le Cameroun dans le domaine de l’eau
41
énoncent des principes fondamentaux qui guident l’ensemble des acteurs dans la mise en valeur
des ressources en eau. Tous ces principes se résument dans le processus Copenhague – Dublin –
Rio, et sont les suivants :
Principe n°1 : l’eau est une ressource limitée et vulnérable indispensable au maintien de la vie,
au développement et à l’environnement ;
Principe n°2 : le développement et la gestion de l’eau doivent se fonder sur une approche
participative, impliquant les usagers, les planificateurs et les décideurs politiques à tous les
niveaux ;
Principe n°3 : les femmes jouent un rôle central dans l’approvisionnement. La gestion et la
préservation de l’eau ;
Principe n°4 : l’eau a une valeur économique dans tous ses usages concurrentiels et doit être
reconnue comme un bien économique.
Toutes ces conventions internationales renforcent le cadre juridique interne applicable pour régler
les différents problèmes des ressources en eau.
n°2005/493 du 31 décembre 2005 fixant les modalités de délégation des services publics de l’eau
potable et de l’assainissement liquide en milieu urbain et périurbain et du décret n° 2005/ 494 du 31
décembre 2005 portant création de la CAMWATER.
Cette réforme a abouti à la création d’une société de patrimoine à capital public, Cameroon Water
Utilities Corporation (CAMWATER) et d’une société d’exploitation à capital majoritairement privé.
La CAMWATER a pour mission, dans le cadre d’un contrat de Concession signé avec l’Etat, Autorité
Concédante, la construction, la réhabilitation, le renouvellement, l’extension et la gestion
comptable et financière, des infrastructures de captage, de production, de transport, de stockage
et de distribution de l’eau potable.
La gestion de la production et de la distribution de l’eau potable a été confiée à une compagnie
privée, la Camerounaise des Eaux, sous la forme d’un affermage.
Si au total, il y a quelques 337 centres urbains dont une centaine est équipée d’AEP, en 2013, la CDE
assurait le fonctionnement de 107 centres urbains dont ceux de Douala et de Yaoundé.
Beaucoup de ces centres urbains doivent être réhabilités.
Toujours en 2013, l’inventaire disponible dans le contrat d’affermage évaluait le transport de l’eau
et la distribution à une longueur totale de 2.800 km pour servir un peu plus de 220.000 abonnés. La
capacité de stockage est estimée à 169.701 m3, toutes infrastructures confondues.
De même, le nombre de branchements privés s’élevait à 220.836 unités, et celui des bornes
fontaines à 738 unités.
A cette présentation, il convient de rajouter les principales infrastructures de captage et de
potabilisation d’eau localisées à Mbalmayo, Ayato et Lagdo.
42
Concernant plus précisément les équipements d’hydraulique rurale,
Deux types d’approvisionnement en eau existent en milieu rural. Le premier est le système
d’approvisionnement en gravitaire et se concentre en majorité dans la partie « Grand sud » du pays.
Le deuxième type d’approvisionnement en eau se fait par la réalisation de forages ou puits et se
concentre en majorité dans la partie Nord du Pays.
Beaucoup de réalisations d’ouvrage de production d’eau potable tendent à échapper à un contrôle
qualité du MINEE et de fait, il existe un nombre important de forages dit « positif », c’est-à-dire qui
devraient assurer une production suffisante pour la population locale.
On trouve en milieu rural des ouvrages simples d’Approvisionnement en Eau Potable Simplifié
(AEPS) où les habitants viennent collecter l’eau. Il n’existe pratiquement pas de branchement
individuel venant de système d’AEP.
Le Ministère de l’Eau et de l’Energie a défini le concept d’équivalent point d’eau (EPE) pour la
quantification des infrastructures d’accès à l’eau potable en milieu rural. Ainsi, un équivalent point
d’eau doit desservir en milieu rural entre 250 et 300 personnes environ, avec une dotation
journalière fixée à 25 litres par habitant, l’ouvrage devant fournir par jour environ 7,5 à 8m3 d’eau
pendant 12 heures par jour.
D’une manière générale, l’assainissement pâtit d’une absence de politique nationale. L’information
en matière d’assainissement est très pauvre, à titre d’exemple, il n’existe pas de données de coûts
d’ouvrages réalisés au Cameroun.
des quantités produites estimées de l’ordre de 1.600 et 1.700 tonnes respectivement, à raison de
0,8 kg/habitant/jour.
La société HYSACAM opère également dans neuf villes secondaires (Bafoussam, Maroua, Garoua,
Ngaoundéré, Kribi, Limbe, Edéa, Bangangté et Bangou). Tous ces contrats sont subventionnés par
l’Etat. La société emploie 3.000 personnes et traite environ 5.000 tonnes de déchets par jour.
Au niveau de l’hydraulique urbaine nous pouvons avancer les statistiques suivantes : le taux de
desserte (pourcentage de la population urbaine ayant l’eau de la société de distribution CDE) était
estimé à 43% en milieu rural et 45% en zone rurale en 2013 (source : SDSI-Eau). Les statistiques des
entreprises de service public d’eau potable (CAMWATER et CDE) révèlent qu’en 2010, 300.092
abonnés ont consommé 79.832.587 m3 d’eau potable.
D’après le MINEE, le taux d’accès à l’eau potable (proportion des ménages se trouvant dans un
rayon de 200 m d’un point d’eau potable fonctionnel) en milieu urbain était de 43% en 2013.
Au niveau de l’hydraulique rurale, on estime à 45% la population rurale ayant accès à l’eau potable
en 2013, mais cette estimation est incertaine car il existe une grande incertitude quant aux nombres
de points d’eaux fonctionnels en réalité. Il y a aussi une grande disparité dans la distribution de
l’eau au niveau des régions avec la région septentrionale ayant des problèmes plus sévères dans
l’approvisionnement en eau potable.
Les taux de couverture en assainissement liquide au Cameroun varient considérablement selon les
sources utilisées et les définitions retenues.
Dans les centres urbains, la proportion de 65% de la population qui avait accès à un assainissement
de type amélioré en 1990 serait tombée à 56% en 2008.
Le milieu rural a eu la même régression concernant l’accès à l’assainissement passant de 25,4% en
2001 à 14,2% en 2007.
L’OMS estime que les maladies diarrhéiques causées par de mauvaises conditions d’alimentation en
eau, assainissement et hygiène sont à l’origine de 18.300 décès par an et représentent 13,4% de la
morbidité dans le pays. Le Cameroun a connu une grave épidémie de choléra en 2004 pendant
laquelle 180.000 personnes auraient été affectées. Le nord du pays a été de nouveau frappé par
une telle épidémie en 2010, où plus de 5.500 cas et 350 décès ont été signalés ; des cas isolés ont
également été notés dans d’autres régions.
Le processus de décentralisation en cours initié en 2004, qui transfère la majorité des tâches liées à
l’assainissement liquide aux CTD qui deviennent à la fois maître d’ouvrage, maître d’œuvre et un
des régulateurs du service, entraîne une inaction à la fois du gouvernement central, qui n’est plus
l’autorité responsable, et des autorités locales, qui n’ont pas les ressources ni la capacité de mettre
en œuvre leurs nouvelles responsabilités. De même, les ONG sont présentes dans le secteur mais
leurs activités ne peuvent se substituer au gouvernement dans la définition des politiques
d’assainissement et les programmes d’assainissement de grande ampleur. Même si elles sont 45
présentes dans le secteur, les ONG ont des activités limitées au regard du chantier de
l’assainissement.
46
D. SOUS-SECTEUR TECHNOLOGIES DE
L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
La loi n°98/014 du 14 juillet 1998 régissant les télécommunications, modifiée et complétée par la loi
n°2005/013 du 9 décembre 2005 a consacré la fin du monopole. En effet, avant la loi de 1998, l’Etat,
à travers le Ministère en charge des télécommunications, assurait la supervision, la réglementation,
la régulation et l’exploitation du secteur des télécommunications.
Ce cadre juridique a évolué depuis décembre 2010, avec l’adoption par le Parlement de nouveaux
instruments législatifs, pour prendre en compte le nouveau contexte de développement des
Télécommunications et TIC, marqué par de nouvelles contraintes au niveau des infrastructures, des
technologies d’accès aux services, des nouvelles exigences de service, de l’industrialisation
croissante du domaine et pour permettre à la Supervision de donner des réponses aux
préoccupations de l’ensemble des acteurs.
Ce cadre juridique comprend :
• les lois ;
• les décrets d’application desdites lois ;
• les arrêtés.
- Décret n°2012/1643/PM du 14 juin 2012 fixant les conditions et les modalités d'audit de
sécurité obligatoire des réseaux de communications électroniques et des systèmes
d'information ;
- Décret n°2012/1640/PM du 14 juin 2012 fixant les conditions d'interconnexion, d'accès aux
réseaux de communications électroniques ouverts au public et de partage des
infrastructures ;
- Décret n°2012/1637/PM du 14 juin 2012 fixant les modalités d'identification des abonnés et
des terminaux ;
- Décret n°2012/1638/PM du 14 juin 2012 fixant les modalités d'établissement et/ou
d'exploitation des réseaux et de fourniture des services de communications électroniques
soumis au régime de l'autorisation ;
- Décret n°2012-1639/PM du 14 juin 2012 fixant les modalités de déclaration, ainsi que les
conditions d'exploitation des réseaux et installations soumis au régime de la déclaration ;
- Décret n°2012/1641/PM du 14 juin 2012 fixant les conditions de portabilité des numéros des
abonnés des opérateurs des réseaux de communications électroniques ouverts au public ;
- Décret n°2012/1642/PM du 14 juin 2012 fixant les conditions d'attribution et d'utilisation des
ressources en numérotation ;
- Décret n°2012/1318/PM du 22 mai 2012 fixant les conditions et les modalités d'octroi de
l'autorisation d'exercice de l'activité de certification électronique ;
- Décret n°2012/203 du 20 avril 2012 portant organisation et fonctionnement de l'Agence de
Régulation des Télécommunications;
- Décret n°2012/180 du 10 avril 2012 portant organisation et fonctionnement de l'Agence
Nationale des technologies de l'information et de la communication ;
- Décret N°2005/124 du 15 Avril 2005 portant organisation du Ministère des Postes et
Télécommunications ;
- Décret n°98/198 du 08 septembre 1998 portant création de la Société Cameroon
Telecommunications (CAMTEL) ;
49
S’agissant du WACS, les négociations entamées d’une part, avec le consortium WACS pour
l’affiliation du Cameroun au système de câble WACS, et d’autre part, avec MTN Cameroon pour le
rachat de la station d’atterrissement de Limbe, ont abouti en juillet 2014, avec l’acceptation de la
candidature du Cameroun par tous les autres membres du consortium, et le rachat par le
Cameroun de la station d’atterrissement de Limbe.
Le Cameroun s’est également engagé dans le cadre de la mise en œuvre du projet NBN, de
construire un point d’atterrissement à Kribi et le prolongement de la liaison Kribi-Lagos.
S’agissant de la construction d’un point d’atterrissement du câble ACE à Kribi, un MoU a été signé
entre l’Etat du Cameroun et Orange France, relatif à la construction et l’exploitation de ce point
d’atterrissement. Ainsi, les deux parties se sont engagées à négocier pour faire aboutir en 2015, ce
projet.
L’objectif à terme pour l’atterrissement de tous ces câbles est de porter l’accès aux capacités des
câbles sous-marins à hauteur de 3 Tbits/s.
- de la construction d’un réseau d’accès (FTTH, FTTB, FTTC, CDMA, EVDO et LTE).
A terme, ce projet permettra d’offrir un bouquet de services unique comprenant la voix, les
données, les images, etc. Il s’agit en l’occurrence, l’accès à Internet large bande, la télévision Haute
Définition, la vidéo en ligne, les jeux en ligne, la vidéoconférence, etc.
En ce qui concerne ORANGE Cameroun pour les offres « grand public », il existe également plusieurs
offres faites à la clientèle. L’offre de base (Joker Classique), sans abonnement ni code ni facture,
pour la facturation à la minute est restée stable.
D’une manière générale, on observe l’émergence des offres forfaitaires chez les deux opérateurs.
Ces dernières s’adressent surtout aux entreprises ; ces forfaits adoptent des formes hybrides
alliant les avantages du prépaiement à ceux des abonnements. Il convient également de relever la
tendance à la baisse des tarifs des appels intra réseau au détriment des tarifs des appels inter
réseaux qui devraient également connaître des baisses substantielles étant donné la diminution
conséquente du tarif d’interconnexion.
Le taux de pénétration du mobile continue de croître et reste élevé. Il est de 51,5% en 2011 contre
43,5% en 2010. Ceci traduit une demande potentielle assez forte du service, appuyée par
l’introduction en 2002 par les opérateurs des réseaux mobiles, de la formule d’abonnement
prépayée.
Globalement, le taux de pénétration téléphonique est passé de 0,5% de la population en 2000, à
72,5% en décembre 2013.
E. SOUS-SECTEUR BATIMENTS ET
AMENAGEMENTS URBAINS
Cadre institutionnel, législatif et réglementaire
= Cadre institutionnel du sous-secteur bâtiments et aménagements urbains =
Le cadre institutionnel comprend :
- la Présidence de la République oriente la politique générale du secteur (PRC) ;
- les services du Premier Ministre coordonnent l’action de l’ensemble du Gouvernement et
donc des ministères intervenant dans les différents sous-secteurs (SPM) ;
- le Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire est chargé
de l’élaboration des stratégies de développement et coordination des études
d’aménagement du Territoire (MINEPAT) ;
- le Ministère de l’Habitat et du Développement Urbain (MINHDU), est chargé (i) de
l’élaboration et de la mise en œuvre du plan d’amélioration de l’habitat, (ii) de l’élaboration
et de la mise en œuvre de la stratégie d’aménagement et de restructuration des villes ;
- le Ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières est responsable de
l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière
domaniale, cadastrale et foncière (MINDCAF) ;
- le Ministère des Travaux Publics en charge de la supervision et du contrôle technique de la
construction des infrastructures et des bâtiments publics ainsi que de l’entretien et de la
protection du patrimoine routier national (MINTP) ;
- le Ministère des Transports est responsable de l’élaboration et de la mise en œuvre de la
politique du Gouvernement en matière de transport et de sécurité routière (MINT) ;
54
- le Ministère de l’Eau et de l’Energie est chargé de l’élaboration, de la mise en œuvre et de
l’évaluation de la politique du Gouvernement en matière de production, de transport et de
distribution de l’eau ; de l’élaboration des plans et stratégies gouvernementales en matière
d’alimentation en eau ; de la recherche et l’exploitation des eaux dans les villes et les
campagnes ; et de la planification et du développement de la capacité hydroélectrique
(MINEE) ;
- le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation est chargé de la
maîtrise d’ouvrage et de l’élaboration des schémas directeurs d’adduction d’eau et
d’assainissement, tutelle administrative des collectivités locales, de l’élaboration et de la
mise en œuvre des stratégies de protection civile et d’intervention en cas de catastrophe
(MINATD) ;
- le Ministère de la Défense est responsable de l’élaboration et de la mise en œuvre de la
politique nationale en matière de défense (MINDEF) ;
- la Délégation Générale à la Sûreté Nationale (DGSN) ;
- le Ministère des Finances est chargé des financements des projets publics inscrits au BIP
(MINFI).
Par ailleurs, les sociétés parapubliques suivantes se retrouvent parmi d’autres, dans ce cadre
institutionnel :
- la Société Immobilière du Cameroun (SIC) ;
- la Mission d’Aménagement et d’Equipements des Territoires Urbains et Ruraux (MAETUR) ;
- le Crédit Foncier du Cameroun (CFC) ;
- la Mission de Promotion des Matériaux Locaux (MIPROMALO) ;
- le Laboratoire National de Génie Civil (LABOGENIE) ;
- le Parc National de Matériels de Génie Civil (MATGENIE) ;
- l’Agence des Normes et de la Qualité (ANOR).
Concernant le secteur privé, l’offre immobilière est le fait de promoteurs privés. Les
investissements immobiliers sont en constante augmentation ces dernières années dans toutes les
régions du pays, et notamment dans les villes de Yaoundé et de Douala. À côté de ces promoteurs
privés, étrangers ou locaux, qui adressent leurs offres tant aux particuliers qu’aux entreprises
(immeubles haut standing de bureaux), les institutions financières telles que les banques (crédits
immobiliers aux entreprises et aux particuliers), les assurances ou la Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale, sont très engagées dans l’offre immobilière (avec notamment la construction
d’immeubles de bureaux dans les grandes villes).
Pour les ménages pauvres, les difficultés d’accès sont plus criardes encore : seulement un ménage
sur quatre a accès à l’eau potable, un sur cinq à l’électricité tandis que pratiquement tous ont très
peu accès au gaz de cuisine (0,6%).
Par ailleurs, la simulation selon les scenarii de croissance aboutit à un taux de pauvreté national de
28,8% en 2015 dans le meilleur des cas et 35,2% dans le cas contraire. A cette échéance, le taux de
pauvreté dans le secteur primaire (essentiellement en milieu rural) avoisinerait les 45% en 2015,
c’est-à-dire cinq points au-dessus du taux national de pauvreté de 39,9% calculé en 2007, alors que
l’incidence de la pauvreté en milieu urbain aura encore certainement diminué.
En 2005, le Cameroun avait 9 villes d’au moins 100.000 habitants (dans huit régions sur dix), 23
villes d’au moins 50.000 habitants et 78 localités d’au moins 10.000 habitants réparties entre toutes
les régions.
Les villes de Douala et Yaoundé exercent incontestablement une domination sur les autres centres
urbains au Cameroun. Cette domination se traduit par une forte immigration ayant pour origine
toutes les régions du pays, et par le fait que les flux d'échanges les plus importants ont pour
origine ou destination ces deux villes.
Le Cameroun comptait en 2005 312 villes (dont 66 de moins de 2.000 habitants). Avec des
populations évaluées respectivement à 1.817.524 et 1.907.479 habitants, les villes de Yaoundé et
Douala abritaient à elles seules 21,3% de la population totale et 43,7% de la population urbaine (ces
deux villes représentaient 35,3% de la population urbaine en 1976 et 36,8% en 1987).
Comme rapport de la population urbaine à la population totale, le taux d’urbanisation au Cameroun 59
connaît une augmentation forte et régulière. En janvier 2010, les villes abritaient 10.091.172 des
19.406.100 habitants. Le taux d’urbanisation est passé de 28,5% en 1976 à 37,8% en 1987, 48,8% en
2005 et 52% en 2010. En 34 ans (1976-2010), l’effectif de la population urbaine a été multiplié par
quatre.
A titre d’exemple de la forte pression démographique en zone urbaine, La ville de Douala connaît
une croissance annuelle de sa population de l’ordre de 6% contre 3% pour le Cameroun tout entier.
Cela représente environ 13.000 nouveaux habitants par mois à Douala.
Environ 1.940.600 ménages vivaient dans les villes en janvier 2010, avec une taille moyenne du
ménage estimée à 5,2 personnes. Ce qui donne une idée de la demande en logements en milieu
urbain.
Parmi les grandes tendances pouvant influencer l’évolution du secteur des infrastructures, voire
susceptibles d’avoir un impact significatif sur celui-ci, il est permis de citer :
- le processus de décentralisation
L’enjeu majeur de la décentralisation est de promouvoir le développement durable en
impliquant les populations de la base à la gestion de leurs affaires. Il s’agit d’aller bien au-
delà de ce que l’institution communale permettait de faire jusque-là, et d’oser franchir le pas
En dépit de ces facteurs qui pourraient apporter une réelle plus-value au secteur des
infrastructures, il n’en demeure pas moins que d’autres facteurs pourraient a contrario, et si
aucune solution n’est trouvée à court terme, plomber le développement de ce même secteur. Il
s’agit notamment :
avec comme conséquences la création des richesses et des emplois, contribuant de ce fait à
l'augmentation du taux de croissance et à la réduction de la pauvreté par la redistribution
des revenus. Or, en l’état actuel, et malgré bien des efforts du Gouvernement et de
structures spécialement dédiées à cette cause, force est de constater qu’au Cameroun le
cadre ne semble pas des plus favorables pour les investisseurs.
Il en est pour preuve, le classement du Cameroun dans le DOING BUSINESS 2014 de la
Banque mondiale, où il occupe le 168e rang, sur 189 pays classés, et affiche un score de zéro
au chapitre des réformes. En 2013, le Cameroun était à la 162e place (sur 185 pays classés).
Ce classement DOING BUSINESS, qui sert d'instrument d'aide à la décision pour les
investisseurs, mesure et suit l'évolution des réglementations applicables aux petites et
moyennes entreprises des plus grandes mégalopoles d'affaires de chaque économie (Douala
pour le Cameroun) et ce, sur 10 étapes de leur cycle de vie : création d'entreprise, obtention
des permis de construire, raccordement à l'électricité, transfert de propriété, obtention de
prêts, protection des investisseurs, paiement des taxes et impôts, commerce transfrontalier,
exécution des contrats et règlement de l'insolvabilité.
Bien plus, il ressort du rapport thématique du recensement général des entreprises (INS,
novembre 2011) que 52,4% des chefs d'entreprises ont une mauvaise opinion sur
l'environnement des affaires au Cameroun.
Pendant la 5e session du CBF (Cameroon Business Forum), il a été noté que le rythme de
mise en œuvre des recommandations régulièrement formulées est relativement faible : sur
les 49 recommandations adoptées en 2013 couvrant 13 chantiers, dont 25 étaient nouvelles
et 20 objets de reconduction, l'exécution de 20 est effective, 17 sont en cours, 8 ont été
requalifiées ou annulées et 4 demeurent sans aucune action.
Le Business Climate Survey effectué en 2011, avait déjà permis d'avoir une photographie des
préoccupations du secteur privé. Il ressort de cette enquête que : 63
huit entreprises sur dix déplorent les charges liées au fisc ;
la moitié des entreprises déclare que les services de transport routier, par leur
coût et leur qualité, ont une incidence défavorable sur leurs affaires ;
un opérateur économique sur deux décrie la cherté de l'accès à l'électricité ainsi
que les pertes liées aux coupures de l'énergie électrique ;
deux tiers des entreprises déclarent que les coûts des services de
télécommunications sont élevés et alourdissent leurs coûts d'exploitation ;
un opérateur économique sur deux affirme avoir consacré au moins 12 jours dans
les rencontres avec les services des impôts ;
50% des entreprises se plaignent des délais prolongés de paiements de leurs
factures, tant pour les prestations au public qu'au privé ;
45% des entreprises déclarent avoir passé plus de 90 jours d'attente pour que la
justice rende le verdict ;
près de la moitié des opérateurs économiques estime que l'accès à la propriété
foncière demeure une contrainte à la réalisation des affaires au Cameroun ;
le tiers des entreprises indique que les coûts et la qualité des services des
transports ferroviaires ont un impact néfaste sur leurs affaires,
etc.
Tout cela n’est évidemment pas de nature à rassurer les investisseurs et rendre attractif le
marché camerounais.
SECTION III
DIAGNOSTIC 65
DU SECTEUR
Comme dans les autres secteurs de développement, les programmes et projets réalisés pour les
infrastructures résultaient des prévisions des plans quinquennaux de développement économique
et social, jusqu’à leur mise en veilleuse en 1987 du fait de la crise économique.
Plusieurs grands projets infrastructurels (aéroports, TransCamerounais, routes nationales
bitumées, …) ont été réalisés, avant et après 1982, année du changement à la tête de l’Etat, même
si cela reste très en deçà des besoins réels du pays.
Ainsi, en cette année 1982 (selon un rapport du MINEPAT, « 1982 – 2012 : LE TRENTENAIRE DU
RENOUVEAU, ACQUIS ECONOMIQUES ET INFRASTRUCTURELS POUR UN CAMEROUN EMERGENT »), les
infrastructures du Cameroun sont plutôt modestes :
- La capacité de production énergétique est évaluée à 320 MW ;
- Le patrimoine infrastructurel compte moins de 20.000 km de routes, environ 1.330 km de 66
routes bitumées, près de 1.168 km de voies ferrées, un port principal et deux aéroports
internationaux ;
- Dans le secteur de l’Habitat en particulier, le Gouvernement amorce une politique de
promotion de l’Habitat social notamment l’aménagement des parcelles à travers la
Mission d’Aménagement des Terrains Urbains et Ruraux, l’accès au logement social à
travers la Société Immobilière du Cameroun et le financement de l’habitat social par la
mise en place du Crédit Foncier du Cameroun ;
- Les services de communication et de télécommunication sont cependant encore
embryonnaires et ne permettent pas le développement de l’audio-visuel et des moyens de
communication modernes.
Indépendamment des grandes tendances citées ci-dessus, il convient de mentionner certaines
réalisations d’envergure qui faisaient partie de grands travaux engagés en prélude à de grands
évènements (compétitions sportives, congrès de parti politique, comices agro-pastoraux, sommets
internationaux, …). C’est ainsi que Yaoundé, capitale du Cameroun, et plusieurs capitales
régionales ont bénéficié d’infrastructures à caractère urbain à l’occasion de grands évènements.
De manière plus détaillée, trois périodes peuvent être considérées pour suivre l’évolution du
développement des infrastructures au Cameroun :
• Une phase de planification allant de 1960 jusqu’au milieu des années 1980. Durant cette
phase, des plans quinquennaux ont été exécutés. Au total, six plans quinquennaux ont été
mis en œuvre dont cinq sont arrivés à terme, le sixième ayant été interrompu par la crise
économique du milieu des années 1980. Cette période de l’histoire du Cameroun fut
marquée par une prépondérance de l’État dans le déroulement de l’activité économique et
le financement des infrastructures.
Ce 3ème plan connaîtra deux problèmes : la sécheresse qui frappe le Nord du pays et la crise
économique mondiale de 1973.
4ème PLAN QUINQUENNAL (1976 – 1981)
L’économie camerounaise ne doit plus trop compter sur l’apport extérieur des partenaires
bilatéraux et multilatéraux mais sur ses forces propres. 21,6% du montant des investissements est
destiné aux infrastructures, sur un volume total d’investissements prévus de 725 milliards de FCFA.
C’est pendant cette période que sont réalisés les barrages de Songloulou, Lagdo et Bamendjin et
prévues les extensions d’Alucam, de Cimencam, …
La Mission d’Aménagement et d’Equipement des Terrains Urbains et Ruraux (MAETUR) et le Crédit
Foncier du Cameroun (CFC) sont créés en 1977 pour concourir avec la Société Immobilière du
Cameroun (SIC, existante depuis 1952) à l’amélioration de l’offre globale en aménagements,
constructions et financements de logements.
5ème PLAN QUINQUENNAL (1981 – 1986)
La politique des plans quinquennaux a commencé à montrer ses limites, l’Etat s’étant montré
incapable d’honorer ses engagements en termes surtout financiers.
Le 6ème PLAN QUINQUENNAL a vite été interrompu avec la crise économique survenue en 1987 au
Cameroun et le début en 1988 de l’exécution des PAS sous la supervision du FMI et la BM.
Si in fine, les résultats obtenus ont été mitigés, la volonté de trouver les bons mécanismes de
développement des infrastructures a néanmoins animé les gouvernements successifs, dans
68
lesquels les ministères en charge des infrastructures ont quelques fois changé de dénomination.
Pendant ces différents plans quinquennaux, de nouveaux instruments de planification urbaine sont
conçus pour répondre à la croissance géographique de la plupart des centres urbains : règles
relatives à la délimitation des périmètres urbains et celles relatives à la création de lotissements
(1979), Schémas Directeurs d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU) et Plans d’Urbanisme
Directeurs (PUD). Les SDAU de Yaoundé et de Douala sont produits respectivement en 1983 et
1984. Des PUD sont produits pour les villes de Dschang (1980), Garoua, Maroua, Ngaoundéré
(1982), et Bamenda (1985), Bertoua, Bafoussam, Kumba. Cette génération des plans d’urbanisme a
été le véritable début de la planification urbaine au sens propre et plusieurs opérations ont été
mises en œuvre en se référant à ces documents.
De même, c’est au cours de cette période que l’environnement du secteur privé s’est enrichi de
plusieurs textes de loi régissant les principales professions utiles au développement urbain
(Géomètre, urbaniste, architecte, Ingénieur-conseil, Promoteur immobilier, Agent immobilier,
Artisanat, etc.). Le code du travail de 1992 donne plus d’ouverture et de facilités aux entreprises
pour les négociations salariales.
La Mission de Promotion des Matériaux Locaux (MIPROMALO), placée sous la tutelle du Ministère
en charge de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, est créée en 1990 avec pour objectif de
contribuer à la réduction des coûts de construction par l’utilisation des matériaux locaux.
Toutefois, la bonne exécution de nouveaux programmes passait par la mise en place des outils de
prospective et de planification du développement.
C’est sur la base de cette orientation, que le gouvernement a adopté en 2009 la vision à long terme
du développement économique et social de la Nation, qui définit les orientations pour faire du
Cameroun un pays émergent à l’horizon 2035. Au cours de la même année, le Document de
Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), cadre de référence de l’action gouvernementale au
cours de la première décennie de la Vision a été adopté. Sa mise en œuvre est effective depuis 2010
avec notamment le démarrage des grands projets d’infrastructure de soutien à la production.
De manière plus détaillée, bien des réformes ont également été poursuivies pour remettre le
secteur des infrastructures sur la voie du développement.
En matière d’approvisionnement en eau potable, la réforme du secteur de l’hydraulique urbaine et
périurbaine, engagée en 1999, a abouti en 2008 à la création de deux entités dans le cadre du
partenariat public-privé : la CAMWATER chargée de la gestion du patrimoine et la Camerounaise
des Eaux (CDE) chargée de la distribution.
La réforme du secteur de l’électricité a abouti à la création de l’Agence de Régulation du Secteur de
l’Electricité (ARSEL) chargée de préserver les intérêts des consommateurs et de s’assurer de
l’équilibre de l’offre et de la demande ainsi que du développement régulier du secteur, et est à
l’origine de la privatisation partielle de la SONEL.
70
En termes de planification du développement des infrastructures, plusieurs ministères ont
engagé le processus d’élaboration de stratégies de développement de leurs domaines de
compétence (stratégie à périmètre ministériel).
Pour le MINTP, le processus d’élaboration de la stratégie du sous-secteur des BTP est
allé jusqu’à l’atelier national de validation de la stratégie tenu en 2006.
Pour le MINT, le processus d’élaboration de la stratégie n’est pas allé à son terme
jusqu’à la déclaration de politique du sous-secteur alors que le Consultant recruté pour
accompagner ledit processus avait remis ses versions finales de rapport.
Pour les sous-secteurs ENERGIE et EAU & ASSAINISSEMENT, un certain nombre de
stratégies et études ont été entamées pour les différents sous-secteurs que sont
l’énergie et l’eau :
- Stratégie sectorielle EAU ET ENERGIE
- Plan de développement du secteur de l’électricité à l’horizon 2030 (PDSE 2030)
- Situation énergétique du Cameroun
- Plan d’action national de gestion intégrée des ressources en eau (PANGIRE)
- Plan directeur d’hydraulique urbaine et périurbaine (en cours de validation, sous la
conduite de CAMWATER)
Pour le MINPOSTEL, le projet d’une nouvelle stratégie du sous-secteur n’a pas été
validé. Ce projet vient après avoir fait le constat que la stratégie adoptée en 2005
n’avait pas atteint tous les objectifs fixés, tant en ce qui concerne le déploiement et la
modernisation des infrastructures, que la démocratisation de l’accès aux TIC.
Pour le MINHDU, le processus d’élaboration de la stratégie de développement urbain
arrêté en 2006, a repris en 2009, pour aboutir à la signature de la lettre de politique de
la « stratégie de développement du sous-secteur urbain » le 14 mars 2014.
Programmes en cours
La loi n°2007/006 du 26 décembre 2007 portant régime financier de l’Etat introduit la culture de la
performance à travers la gestion axée sur les résultats (GAR), dans la gestion des ressources
financières de l’Etat par l’introduction des budgets-programmes. Conformément à cette loi, les
programmes mis en œuvre dans le cadre des différentes fonctions de l’Etat doivent être le reflet
des politiques publiques et se décliner concrètement en actions visant des objectifs précis, assortis
d’indicateurs de performance.
Ainsi, pour répondre à la mise en œuvre du Nouveau Régime Financier de l’Etat, la Loi des finances
doit désormais comporter des Programmes concourant à la réalisation des objectifs de
développement économique, social et culturel du pays, qui sont issus des Stratégies sectorielles ou
ministérielles et des Cadres de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) y afférents.
L’essentiel de l’analyse des politiques en cours se fait donc sur la base des programmes élaborés au
sein des ministères sectoriels directement concernés par la stratégie de développement des
infrastructures.
Ces programmes qui se veulent triennaux, sont déclinés en actions chiffrées sur des périodes
données, avec un niveau de détail annuel.
Sur la base des informations disponibles dans les Plans d’Actions Prioritaires (2012-2015) et
Rapports Annuels de Performance (2013) des Administrations, le niveau de consommation
financière et/ou réalisation physique de certains programmes est donné pour l’année 2013.
71
Si les taux de consommation financière et / ou réalisation physique des
projets engagés au niveau des ministères sectoriels donneront des
tendances dans les investissements réalisés dans le secteur des
infrastructures, il conviendra toutefois d’en relativiser les premières
conclusions, dans la mesure où toutes les informations sur les
interventions dans le secteur ne sont pas disponibles.
En effet, les investissements réalisés par certaines sociétés publiques et
privées, ainsi que dans le cadre de certains projets réalisés avec l’appui des
Partenaires techniques et financiers, ne font pas l’objet d’un reporting
satisfaisant au niveau des ministères sectoriels.
Il en est ainsi pour les investissements réalisés par exemple par :
- SODECOTON, SODECAO, CDC, …
- CAMRAIL, CNIC, …
- ENEO (anciennement AES SONEL), AER, SONARA, SCDP, …
- HYSACAM
- ORANGE, MTN et NEXTEL
- SIC, MAETUR, PDUE, PADDY, …
= Sous-secteur TRANSPORTS =
Les principaux programmes directement liés aux infrastructures et actuellement en cours de mise
en œuvre sont indiqués ci-après.
Pour 2013, la dotation de crédit (CP) de ce programme était de : 498 milliards FCFA
Pour 2013, la dotation de crédit (CP) de ce programme était de : 180 milliards FCFA
Pour 2013, la dotation de crédit (CP) de ce programme était de : 4,9 milliards FCFA
Au titre des investissements dans les infrastructures aéroportuaires, il est à noter que la
Convention de concession entre l’Etat du Cameroun et la société ADC prévoyait un programme
investissement de départ de 5,8 milliards en 1992, revu à la baisse en 1994 à 3,4 milliards sous forme
d’un premier plan d’urgence.
En février 2014, un Programme gouvernemental de réhabilitation, de modernisation et de 73
développement des aéroports au Cameroun, demandait 595 milliards FCFA d’investissement, avec
en priorité absolue des investissements de l’ordre de 48 milliards.
= Sous-secteur ENERGIE =
Les principaux programmes directement liés aux infrastructures et actuellement en cours de mise
en œuvre sont indiqués ci-après.
OFFRE D’ENERGIE
Ce programme vise à accroître l’offre d’énergie pour la population et les activités économiques.
Il se décline notamment en différentes actions :
1. Développement des infrastructures de production de l’énergie électrique
Les projets ci –après sont actuellement mis en œuvre.
La centrale thermique au gaz naturel de Kribi (SUD)
La centrale est actuellement en service et injecte effectivement 216 MW d’énergie dans le RIS en
période de pointe pour stabiliser le réseau et résoudre le problème de délestage.
Le coût global était de 173 milliards FCFA mobilisés par l’Etat du Cameroun et la KPDC, filiale du
concessionnaire (à l’époque) du secteur électrique AES/SONEL. A date, la centrale fonctionne et un
projet d’extension est en cours pour porter la capacité actuelle à 330 MW. Ce projet Kribi 2 est
porté par la société GLOBELEQ, partenaire d’ACTIS, nouveau concessionnaire.
D’autres projets existent également dans le secteur des énergies renouvelables, en l’occurrence :
Le projet GAZ du Cameroun (ancien Rodeo Development Limited)
Il consistait initialement en la construction d’une usine de production de gaz naturel à Ndogpassi-
Douala. A date, il est terminé et le gaz est livré par un réseau de 23 km de pipelines à 26 industries
de la zone de Bassa. Son extension est en cours vers la zone de Bonabéri.
Pour 2013, la dotation de crédit (CP) de ce programme était de : 135,8 milliards FCFA
Ce programme est principalement porté par les grands projets de construction des barrages
hydroélectriques de Lom Pangar, Mekin et Memve’ele ; - Le taux de consommation élevé constaté est
imputable à ces trois grands projets dont les travaux d’exécution commencés depuis deux à trois ans,
selon le cas, se sont accélérés au cours de l’exercice 2013.
75
ACCES A L’ENERGIE
L’objectif de ce programme vise à améliorer l’accès des ménages et des opérateurs économiques à
l’énergie.
Il se décline en une principale action :
1. Electrification urbaine, périurbaine et rurale
Pour 2013, la dotation de crédit (CP) de ce programme était de : 9,5 milliards FCFA
Le projet PAEPA-MSU : sur financement BAD (22,6 milliards FCFA), ce projet concerne 18 communes
et est actuellement en cours de réalisation malgré un chronogramme pas toujours respecté. Le
taux d’avancement des travaux à fin 2014 est d’environ 40%.
Le projet PDUE – sous-secteur eau : sur financement BM (21,8 milliards FCFA), ce projet réalisé sur le
périmètre affermé, concernait :
- la mise à niveau et l’amélioration des équipements de production pour 200.000
m3/jour (achevée),
- la réhabilitation des ouvrages de stockage pour 24.000 m3 (achevée),
- l’extension des réseaux de distribution pour 320 kms (106 kms réalisés à fin 2013,
51 kms en cours à Douala, et 150 km à faire en 2015),
- la réalisation de 70.000 branchements sociaux et de 1.200 bornes fontaines
(25.000 réalisés à fin 2013 et 20.000 en cours de réalisation),
- l’extension des capacités de production de la station d’Akomnyada de 40.000m3/j
en cours (taux d’avancement 75% à fin 2014).
Le projet 250 infrastructures d’hydraulique : il concerne la construction et la réhabilitation d’au
moins 250 ouvrages hydrauliques (forages, AEP) dans les 10 régions du pays. Les travaux sont en
cours de réalisation.
Le projet Don Japonais : il s’agit de la construction de 189 forages équipés dans les régions du Nord
et de l’Extrême-Nord. Les travaux de construction sont en cours pour 57 forages dans le Nord et
132 dans l’Extrême-Nord. En préparation, la cinquième phase Don Japonais pour un coût de plus de
7 milliards FCFA.
Le projet Don Chinois : la Phase 1 de ce projet est terminée et la Chine vient de rétrocéder au
gouvernement camerounais 80 forages équipés, issus dudit projet, qui est un don sans
contrepartie du gouvernement chinois. Les populations de 45 villages de l’Extrême-Nord et de 35
autres du Nord en sont les bénéficiaires. Une Phase additionnelle est annoncée pour ce projet, au 77
bénéfice des populations des autres régions.
Le projet Yaoundé 53 : il consiste en l’amélioration de l’accès à l’eau potable des populations de la
ville de Yaoundé et ses environs par la réhabilitation de 53 infrastructures (forages, bâches et
bornes fontaines). Les travaux sont finis et provisoirement réceptionnés.
Le projet des mesures transitoires d’urgence : sur fonds propres CAMWATER pour 10,9 milliards
FCFA, ce projet en voie d’achèvement concerne l’accroissement des capacités de production pour
40.000 m3/j à Yaoundé (ajout d’un module de traitement supplémentaire à Akomnyada), et 35.000
m3/j à Douala (réalisation de 11 forages urbains).
Autres travaux en cours : sur fonds propres CAMWATER pour 30 milliards FCFA, ils concernent
l’extension du réseau tertiaire (200 kms déjà posés dans tout le Cameroun), la fourniture des
compteurs d’abonnés (135.000 compteurs déjà livrés à CDE) pour leur remplacement, le
renouvellement du réseau de distribution (plus de 80 kms réalisés à fin 2014).
Pour 2013, la dotation de crédit (CP) de ce programme était de : 129,4 milliards FCFA
= Sous-secteur TIC =
Un principal programme directement lié aux infrastructures et actuellement en cours de mise en
œuvre est indiqué ci-après.
Pour 2013, la dotation de crédit (CP) de ce programme était de : 5 694 998 857 FCFA
DEVELOPPEMENT DE L’HABITAT
L’objectif de ce programme est de réduire de façon significative la proportion de l’habitat indécent
en milieu urbain.
Ce programme se décline suivant la principale action suivante :
1. Réalisation des opérations d’aménagement urbain
Pour 2013, la dotation de crédit (CP) de ce programme était de : 11,5 milliards FCFA
En 2013, aucune de ces actions n’a reçu de financement. Seule la gouvernance urbaine (qui figure
également dans ce programme) a reçu une dotation de 55.000.000 FCFA pour 10.000.000 engagés
et un taux de réalisation de 19 %.
79
Pour 2013, la dotation de crédit (CP) de ce programme était de : 0 FCFA
Par ailleurs, il existe des programmes financés par des bailleurs de fonds, qui contribuent
également à l’atteinte de l’objectif. Il en est ainsi du PADY (Projet d’Assainissement de Yaoundé),
pour lequel la première phase, longue de 3,5 km, a couté 22,3 milliards FCFA et va de la Poste
Centrale aux dépôts SCDP de Nsam.
Pour 2013, la dotation de crédit (CP) de ce programme était de : 36,4 milliards FCFA
A ce stade, il convient de mentionner, les grands projets d’infrastructures que sont le projet
d’autoroute YAOUNDE NSIMALEN, et les projets des entrées Est et Ouest de DOUALA.
80
Pour les trois premières années de mise en œuvre de la stratégie actuelle, le Gouvernement a
mobilisé 2.615 milliards de FCFA qui ont été en priorité affectés au développement des
infrastructures, notamment les grands projets nécessaires à l'amélioration de la compétitivité de
l'économie.
Toutefois, de nombreux projets repris dans les stratégies à périmètre ministériel et les CDMT ne
sont pas exécutés, ou ne sont budgétisés que très partiellement. Certains d’entre eux, et parmi les
plus significatifs, ne bénéficient même pas de financements budgétisés.
Il en est ainsi pour les projets suivants (sans que cette liste ne soit exhaustive) :
- Travaux de bitumage de certaines routes du réseau structurant
- Travaux d’entretien du réseau de routes prioritaires en terre
- Travaux d’entretien, réhabilitation et construction de la voirie urbaine (très faible
disponibilité budgétaire)
En fait, et les très faibles taux de réalisation des programmes pour l’année 2013 déclinés
précédemment en attestent, un trop grand nombre de projets sont repris voire annoncés par les
ministères sectoriels, avec des montants parfois surréalistes.
Une autre source de préoccupation a trait à la difficile mobilisation des fonds de contrepartie.
Un audit des fonds de contrepartie du gouvernement camerounais sur les financements extérieurs 82
a été présenté le 23 janvier 2014 au cours d’une rencontre organisée à Yaoundé par le MINEPAT.
Le document met en évidence un des défis liés à la réalisation des projets de développement, à
savoir la mobilisation parfois difficile de la contrepartie exigée du gouvernement camerounais dans
le cadre de financements conjoints.
Mais l’audit met également en exergue le fait que les projets nécessitant cette contrepartie
souffrent généralement d’un manque de maturation, situation qui occasionne souvent une
explosion des budgets initiaux.
Ainsi, outre le difficile financement des projets, et les récurrentes récriminations formulées par les
ministères sectoriels quant aux procédures de passation des marchés, c’est aussi la question de la
maturité des projets qui est posée.
Au sens du MINEPAT, un projet d’investissement est jugé mature s’il dispose d’un document projet,
d’un Avant-Projet d’Exécution (APE), auquel sont annexés tous les éléments justificatifs de la
maturité des tâches et des projets de Dossier d’Appel d’Offres des marchés correspondants.
Pour ce qui est de la maturité des projets à inscrire au Budget d’Investissement Public, le
Gouvernement s'est attelé depuis la mise en œuvre du DSCE, à mettre en œuvre un processus
d’encadrement des administrations publiques qui contribue à réunir les éléments probants d’un
projet avant de lui attribuer une affectation budgétaire. Un Guide de maturation des projets
d’investissement public a été réalisé à cet effet par le MINEPAT.
Pour les projets à inscrire au budget 2015, malgré des efforts réalisés par certains ministères, des
difficultés persistent quant à la maturité des projets.
Tableau 6
pourcentage
Tâches
Activités/projets Tâches Pourcentage par rapport
MINISTERES d’investisse
d’investissement matures (%) au poids des
ment
tâches
MINTP 194 194 149 76,8 53,8
MINT 58 71 55 77,5 54,2
MINEE 106 250 112 44,8 31,4
MINPOSTEL 18 31 20 64,5 45,2 83
MINHDU 57 137 99 72,3 50,6
MINDCAF 0 0 0 - -
Source : rapport de maturité des projets (MINEPAT, 2014)
Toutefois, et après trois années de fonctionnement, et au vu des faibles taux d’exécution des
projets d’investissement public (les entreprises du secteur public et parapublic éprouvent les
mêmes difficultés), le Ministère en charge des marchés publics est régulièrement mis à l’index par
les différents maîtres d’ouvrage.
Les retards et décalages de dates récurrents dans les plans de passation des marchés (« prévision /
réalisation »), la production tardive de TDR et DAO de qualité, les lenteurs des procédures, et les
incessants retours de dossiers et correspondances entre les ministères sectoriels (maîtres
d’ouvrage) et le MINMAP, pénalisent fortement la réalisation des projets d’infrastructures.
Malgré certains ajustements dans le système de marchés publics, il reste encore des points à
améliorer pour rendre plus performant ce système, et notamment la répartition des rôles entre
acteurs chargés de la passation, du contrôle, et de l’arbitrage.
In fine, le problème de simplification des procédures et de catégorisation des entreprises reste
posé.
Les stratégies sectorielles constituent des réponses à cette problématique de cohérence des
projets à réaliser, et le fait que les différents processus engagés pour leur élaboration (à
l’exception de celui relatif au développement urbain) n’aient pas atteint le point final sanctionné
par la publication d’une déclaration de politique, interpelle sur leurs contenus, leurs contraintes et
implications, et les difficultés (techniques et financières) inhérentes auxdits processus.
En procédant à la réforme de ces secteurs, le gouvernement camerounais avait pour but de séparer
les activités de production, de gestion et de réglementation dévolues aux opérateurs et aux
agences de régulation, de celles de qui relèvent désormais du domaine de l’Etat, à savoir définir la
politique générale. Il s’agissait également de libéraliser l’économie et de l’ouverture à la
concurrence pour améliorer la qualité du service, et améliorer l’efficacité des entreprises.
Cependant, après plus d’une dizaine d’années d’existence, il subsiste certaines difficultés liées à la
confusion des rôles dévolus aux différents acteurs par les différentes réformes, au déficit
d’information et de partage de celle-ci, et aux lacunes réglementaires.
A ces difficultés fondamentales, se greffent des préoccupations en termes de ressources humaines
et financières et de savoir-faire.
La qualité insuffisante des ressources humaines (qualification de base inappropriée, expérience
insuffisante) chargées de la réglementation et de la régulation, l’absence ou l’insuffisance du
contrôle et des moyens de contrôle entravent sérieusement les efforts entrepris pour améliorer la
compétitivité des secteurs productifs.
En fait, ces constats peuvent être directement adressés aux ministères sectoriels, avec certaines
nuances comme suit :
- Concernant le MINTP, il s’est doté des dispositifs devant permettre de renseigner
tous ses indicateurs même si son système d’évaluation base engagement peine à
saisir les ressources logés à la CAA ou au Fonds Routier ; cependant les indicateurs
adressent essentiellement la mise à disposition des infrastructures et
n’interrogent pas le coût de revient, la qualité et l’utilisation qui en est faite ;
- Concernant le MINT, la nécessité de ne retenir qu’un indicateur par programme et
action l’a conduit à retenir des indicateurs très génériques qui ne traduisent pas
véritablement l’ensemble de la réalité des projets ; de nombreuses données
existent dans les structures qui assurent les services de transports (CAMRAIL,
ADC, CAMAIR-CO, PAD) mais ne sont pas remontées aux services centraux ; les 87
données du trafic air (nombre de vol, nombre de passagers, volume fret), rail
(nombre de passagers, volume fret) et voitures (nombre de voitures, nombre de
nouvelles immatriculations) sont parcellaires ;
- Concernant le MINEE, le mécanisme de remontée des informations des
producteurs et des distributeurs d’eau et d’électricité (AES-Sonel, CDE,
CAMWATER) n’est pas suffisamment fluide ;
- Concernant le MINPOSTEL, et concernant le domaine des TIC, il n’y a pas
d’indicateurs qui adressent l’utilisation des capacités installées et la qualité des
services offerts ;
- Concernant le MINHDU, le dispositif de collecte et de remontée des données
depuis les CTD n’est pas suffisamment efficace pour un bon renseignement des
indicateurs ; et les indicateurs sur la construction des logements sociaux adressent
uniquement ceux construits par l’Etat ou par ses partenaires identifiés.
Avant de poser un regard critique sur les différents sous-secteurs, il est important de jeter un
regard critique d’ensemble sur le secteur des infrastructures.
inefficaces.
⇒ L’énergie est un des plus importants défis à relever. Au Cameroun, la demande d’électricité
du secteur public (clients basse tension et moyenne tension), qui augmente en moyenne
de 6 % par an est estimée à 4.700 GWh (soit une puissance de l’ordre de 842 MW) en 2015 ;
puis à 7.600 GWh (soit une puissance de 1.370 MW) en 2025.
La demande industrielle quant à elle, très fortement conditionnée par les besoins
d’énergie de l’industrie d’aluminium, s‘établit actuellement autour de 1.315 GWh (soit une
puissance de 150 MW).Il s’agira à l’horizon 2020 de porter les capacités de production du
pays à 3.000 MW. Le coût global de ce programme sur dix ans se chiffre à près de 5.853
milliards de francs CFA pour les ouvrages de production et de transport d’électricité par
grands réseaux et 663 milliards de francs CFA pour le programme d’électrification rurale.
⇒ La bonne distribution spatiale de l'activité économique représente également un défi pour
le développement des infrastructures :
Le besoin en infrastructures est devenu une demande sociale, or la réponse aux besoins
d’ordre social est devenue une priorité pour les gouvernements en l’occurrence
l’urbanisation des villes, l’adduction en eau potable, la fourniture d’énergie, etc.
⇒ Un rapport de la Banque Mondiale (2006) a démontré que pour atteindre le taux de
croissance de 7% nécessaire pour réduire de moitié la pauvreté, l’Afrique devait investir 5%
du PIB dans l’infrastructure et consacrer encore 4% supplémentaires aux activités
d’exploitation et d’entretien de cette infrastructure.
⇒ Les besoins annuels pour la prochaine décennie en Afrique, s’élèvent à 15% du PIB (dont la
moitié pour l’Energie), soit un taux comparable à celui de la Chine au cours de la dernière
décennie.
⇒ Le Cameroun lui s’est engagé dans une politique des grandes réalisations dans le secteur 89
des infrastructures et pour ce faire à décider de relever progressivement de 20 à 30% (à
l’horizon 2020) la part de l’investissement public dans les dépenses totales de l’Etat,
d’affecter des ressources massives aux grands projets afin de trancher avec le
saupoudrage généralisé de l’investissement public, de procéder à des allégements
importants sur les procédures de passation des marchés et d’élargir les options de
politique économique en activant notamment toutes les possibilités d’usage de la
politique monétaire.
⇒ Naturellement, les investissements importants créent des tensions de trésorerie pour les
Etats.
Le moteur pour la croissance économique est l’accès à des services infrastructurels de qualité.
L'état médiocre de l'infrastructure est un obstacle majeur pour la croissance du Cameroun. Par
exemple, entre 2000 et 2005, des avancées dans les technologies de l'information et de la
communication ont contribué à hauteur de 1,26 point de pourcentage à la croissance par habitant
du Cameroun, tandis que les carences de l'infrastructure énergétique lui coûtaient 0,28 point de
pourcentage.
Si le Cameroun parvenait à porter son infrastructure au niveau des pays africains à revenu
intermédiaire, l'impact sur la croissance pourrait être de l'ordre de 3,3 points de pourcentage.
TRANSPORTS
Le Cameroun est un pays de transit pour les pays enclavés d'Afrique centrale que sont le Tchad et
la RCA. Malheureusement, l’état de la qualité des routes et les performances de la logistique
l’empêchent de jouer ce rôle avec efficacité, en gonflant les coûts et en allongeant les délais des
cargaisons destinées à l'intérieur des terres, à la République centrafricaine et au Tchad. Bien qu’il
ait mis en place un solide système pour le financement de l’entretien des routes, avec une taxe sur
le carburant voisine du niveau optimal, la conversion de ces ressources en un programme de
maintenance efficace est assez difficile. Le financement de la réhabilitation des routes reste
insuffisant.
En fait, les connexions entre les différents modes de transport (routier, portuaire, aéroportuaire,
ferroviaire) ne fonctionnent pas efficacement au Cameroun et les services logistiques entament
tout juste leur développement. Cette situation provoque des retards significatifs et des coûts
élevés dans le trafic international de marchandises. Pour les pays enclavés, il s’agit d’un problème
multinational dont les effets se font sentir au niveau régional le long des couloirs de transit.
Il est tout autant vrai que les modes de transport autres que la route sont assez peu développés.
En effet, le relief très irrégulier du Cameroun se prête mal, par exemple, à la navigation fluviale ainsi
qu’à une extension aisée du réseau ferroviaire. Ainsi :
- en matière d’infrastructures de transport fluvial, le seul port fluvial du pays reste celui de
Garoua qui est en veilleuse depuis la désertion du trafic généré par la SODECOTON ;
- en matière de transport aérien, l’infrastructure existante bien que vieillissante connaît un
début de réhabilitation et de mise aux normes OACI, du moins pour les sept aéroports
concédés aux ADC. Toutefois, ce concessionnaire nécessite le concours de l’Etat et des
bailleurs de fonds pour poursuivre ce vaste programme gouvernemental de réhabilitation
et modernisation des aéroports du Cameroun, au regard des fonds importants à mobiliser.
- en matière d’infrastructure ferroviaire, son étendue se limite à une partie très restreinte du
territoire national (0,27Km/100Km²), sur le seul axe Douala - Ngaoundéré.
C’est donc, par défaut, le transport routier qui est appelé à combler toutes les insuffisances
infrastructurelles de l’ensemble des modes de transport. De plus, il les complète naturellement car
la route constitue souvent le seul moyen d’accès dans certaines zones : par la route, on accède 90
partout, les passagers et le fret déchargés au niveau des aéroports, des ports et des gares
ferroviaires empruntent la route pour continuer leur trajet.
Mais le fait que le volet transport routier est opéré en grande partie par des opérateurs du secteur
informel peu professionnalisés, il est relativement coûteux. Cela induit des surcharges, de
l’insécurité routière et des dégradations précoces du réseau.
ENERGIE
Des problèmes chroniques d’électricité affectent le Cameroun et pèsent lourdement sur sa
croissance économique et sa productivité.
L’offre énergétique reste coûteuse et peu fiable. Le Cameroun doit accélérer le développement de
certains de ses principaux projets de construction de barrages et de sites hydroélectriques, ce qui
améliorerait grandement la situation énergétique intérieure et permettrait au Cameroun de jouer le
rôle d'exportateur d'énergie électrique.
EAU ET ASSAINISSEMENT
Le Cameroun possède des ressources en eau similaires à celles de bien des pays des autres
continents, mais l’exploitation qu’il en fait pour son développement est beaucoup moins
importante. Le potentiel hydrologique est faiblement exploité, et un pourcentage encore trop
élevé de Camerounais n’ont pas accès à une source d’eau potable.
Sans un développement substantiel des infrastructures hydrauliques (pour stocker l’eau),
l’économie camerounaise continuera à être vulnérable face aux sécheresses et aux inondations.
Certaines ressources en eau sont difficiles à gérer efficacement du fait que les cours d’eau
traversent les frontières des pays voisins, ce qui rend la coopération internationale dans le domaine
de l’eau essentielle (CICOS).
Bon nombre de Camerounais se passent de tout type d’installation sanitaire et une bonne partie de
la population utilise les latrines les plus élémentaires avec une protection sanitaire minimale.
La dépense actuelle en distribution d’eau et systèmes d’assainissement est bien trop insuffisante et
le Cameroun n’atteindra pas l'Objectif du Millénaire pour le développement dans le domaine de
l’accès à l’eau salubre.
TIC
Grâce à la libéralisation des marchés qui a conduit à un investissement privé massif dans les
nouveaux réseaux mobiles, le Cameroun a connu une révolution considérable dans le secteur TIC
qui a favorisé la croissance économique. Le marché mobile n’a pas encore atteint tout son
potentiel en raison des obstacles réglementaires encore en place.
Si le secteur de la téléphonie mobile devient donc concurrentiel par la présence de quatre
opérateurs, il ne se traduit pas par une véritable amélioration qualitative du service. De plus, malgré
que le Cameroun soit raccordé à deux câbles sous-marins, l’accès des populations au service
internet reste faible.
Dans les autres filières, tels les services de lignes fixes et de large bande, il reste d’importants défis
à relever.
Et pourtant, le Cameroun de par sa position géographique favorable, pourrait être un hub pour le
passage des personnes et des marchandises vers les pays de la sous-région de le CEMAC. Les
carences dans l’entretien des routes et la faiblesse du linéaire bitumé, dans le fonctionnement des
aéroports et aérodromes, de même que le chemin de fer trop peu développé, ne permettent pas
de jouer pleinement ce rôle.
Outre les problèmes d’offre énergétiques abordés ci-après, dans certaines régions du Cameroun,
comme l’Extrême-Nord, l’accès à l’eau potable est encore un luxe.
Pour ce qui est des TIC, elles rentrent progressivement dans le quotidien des camerounais, mais
l’accès aux produits des TIC est encore onéreux pour la majorité d’entre eux.
L’absence de services de base au sein de nos villes favorise une urbanisation anarchique avec des
conséquences sur leur aspect physique et au sein des populations.
Conséquence de tout cela, le Cameroun, pourrait ne pas être au rendez-vous des objectifs fixés
pour 2035, et ceci à cause du retard considérable pris dans le développement du secteur des
infrastructures.
Transports 121 108 140 081 149 262 171 500 186 500
Energie
23 800 39 339 88 450 79 125 102 300
Eau et assainissement (3)
Technologie de l’Information et
2 000 1 737 900 2 400 27 800
de la Communication
Bâtiments et aménagements
45 522 28 609 32 164 41 400 64 749
urbains
Ensemble Secteur 192 430 209 766 270 776 294 425 381 349
93
(1)
Au 30 septembre 2011 ;
(2)
Données non validées ;
(3)
Seuls les financements portant sur l’assainissement liquide y sont pris en compte. Les financements relevant de
l’assainissement solide sont inclus dans ceux du sous-secteur Bâtiments et aménagements urbains.
Graphique 1 : Part (en %) de financement public par sous-secteur alloué au secteur des
infrastructures sur la période 2009-2013
Source : MINEPAT/DPIP
Les projets d’infrastructures constituent une part importante du niveau du BIP compte tenu du
montant enregistré chaque année pour la réalisation des différents travaux (une moyenne annuelle
de 270 milliards de FCFA sur la période 2009-2013). Par ailleurs, la réalisation des infrastructures de
transports constitue l’essentiel des travaux d’infrastructures (en moyenne 58,4 %) tandis que ceux
relevant des TIC sont restés modestes sur la même période (2,06 %). Des raisons peuvent être
attribuées au fait que le sous-secteur des TIC n’a pas un impact très significatif sur la croissance
économique par rapport aux autres sous-secteurs, du fait de la trop forte influence des entreprises
privées opérant dans le sous-secteur TIC.
Graphique 2 : Evolution comparée de la croissance des financements publics alloués au Secteur des
Infrastructures et la croissance du PIB entre 2010 et 2013
94
Source : MINEPAT/DPIP
Au vu notamment des éléments indiqués ci-dessus, l’on pourrait établir le tableau ci-après :
FORCES FAIBLESSES
OPPORTUNITES MENACES
S’il fallait faire ressortir un principal et unique problème pour le secteur des infrastructures, ce
pourrait être :
FAIBLESSE DES INVESTISSEMENTS DANS LE SECTEUR DES INFRASTRUCTURES
Pour traduire la faiblesse des investissements en exemple concret, le MINTP, dans son
Rapport Annuel de Performance pour l’année 2013, mentionne que « l’objectif de
développement du réseau routier mentionné dans le DSCE partait de l’hypothèse
budgétaire que la part du budget alloué au MINTP passerait de 8% de l’enveloppe globale en
2009, à plus de 12% en 2013. Malheureusement cette enveloppe reste stable autour de 8,1%.
La cible fixée par le DSCE ne peut donc être atteinte ! »
Prolifération des Difficultés d’accès Difficultés d’évacuation des Difficultés dans Manque de compétitivité
maladies hydriques aux soins de santé marchandises des bassins de l’aménagement du de l’économie nationale
et d’éducation production territoire
Construction insuffisante de nouvelles infrastructures Faible niveau d’entretien des infrastructures existantes
Cadre institutionnel peu Trop longues procédures Délais trop longs de Poids de la dette
Cadre juridique
favorable d’attributions des MP paiements des MP extérieure
97
Le système des transports ne joue donc plus véritablement le rôle que l’on attend de lui à savoir, un
des moteurs de l'économie nationale.
Et pourtant, grâce à sa position stratégique au cœur du Golfe de Guinée, le Cameroun est une
plaque tournante naturelle et incontournable de la région. Mais à l’analyse, il ne tire pas pleinement
avantage de cette situation. Bien des raisons peuvent expliquer cet état de fait, et parmi celles-ci,
se retrouvent le faible réseau de transport, le mauvais entretien du réseau de transport et la faible
intégration multimodale des transports.
d) Pour ce qui est du transport maritime, le Cameroun compte 03 ports maritimes (Douala,
Limbe, Kribi) et un port fluvial (Garoua). Quatre-vingt-quinze pour cent (95%) des marchandises à
destination ou en provenance du Cameroun transitent par le port de Douala.
c) Le Cameroun compte une quinzaine d’aéroports et aérodromes. Il est l'un des rares pays
africains qui a réussi à attirer la participation du secteur privé dans son infrastructure de transport
aérien. Entre 1993 et 2008, 7 des 14 aéroports du Cameroun ont été intégrés dans un contrat de
gestion conjointe de 15 ans, prévoyant un partage des risques entre le secteur public et le secteur
privé. Le contrat était géré conjointement par Aéroports de Paris (34 %), l’État du Cameroun (24 %)
et d'autres compagnies aériennes (42 %). Les vols sont pourtant assujettis au prélèvement de taxes
diverses sur le prix payé par les voyageurs. Ainsi chaque passager international paye par voyage
une taxe dont la partie constante est en moyenne de 45.500 FCFA à laquelle s’ajoute la TVA au taux
de 19,25%. Et malgré cela, la plupart des aéroports camerounais sont dans un très mauvais de
fonctionnement.
Beaucoup des mouvements de passagers et de fret impliquent plus d’un mode de transport, avec
pas mal de difficultés aux points d’interconnexion, souvent causés par une administration
douanière corrompue ou des restrictions à l’entrée sur le marché du transport. Ce qui a pour
conséquence de retarder les expéditions, et d’augmenter les coûts tout en freinant le
développement des systèmes logistiques essentiels sur les marchés mondiaux actuels.
Les faiblesses sont dues en partie à une absence de connexion physique entre les modes de
transport et d’infrastructure de transbordement, tant du point de vue institutionnel où la
responsabilité des interconnexions n’est pas clairement attribuée à une agence en particulier, que
du point de vue opérationnel, où son personnel exige des pots-de-vin, alors que l’Etat prélève déjà
des taxes et des droits. Tout ceci ralentit les échanges et augmentent les coûts.
Les coûts élevés et les délais prolongés des échanges à destination et en provenance des pays
enclavés sont dus à divers obstacles le long des corridors internationaux. Les coûts du transport
terrestre et les temps de déplacement sur le corridor reliant le Cameroun au Tchad et à la
République centrafricaine (Douala-Ndjamena et Douala-Bangui) sont parmi les plus élevés de
l’Afrique subsaharienne.
Le coût du transport intérieur sur les corridors Douala-Bangui, Douala-Ndjamena et Pointe Noire-
Brazzaville-Bangui absorbe jusqu'à 65% du coût total d'importation. Le transport des marchandises
le long des corridors en Afrique centrale est deux fois plus cher qu'en Afrique australe, où les
distances sont substantiellement plus longues. Le transport d'une tonne de fret coûte entre 230 et
650 dollars US sur les corridors en Afrique centrale, contre 120 à 270 dollars US en Afrique australe.
En fait, les coûts de transport en Afrique centrale restent parmi les plus élevés de l'Afrique
subsaharienne, entre 0,11 et 0,26 dollar US par tonne-kilomètre, contre 0,06 à 0,08 dollar US en
Afrique de l'Ouest (Lomé-Ouagadougou et Cotonou-Niamey) et en Afrique orientale (Mombasa-
Kigali et Mombasa-Kampala), et 0,05 à 0,06 dollar US en Afrique australe (Durban-Lusaka et
Durban-Ndola). 101
La longueur des temps de déplacement le long des corridors Douala-Bangui et Douala-Ndjamena
est principalement due aux retards dans le port de Douala, qui est exploité au maximum de sa
capacité. En 2010, il fallait entre quatre semaines et deux mois pour transporter un conteneur de 40
pieds et 18 tonnes entre Douala et N'Djamena (Banque mondiale 2011). Les procédures portuaires
sont responsables de la moitié du temps d’importation en République centrafricaine et au Tchad.
Les longues procédures réglementaires de dédouanement et de contrôle technique représentent,
quant à elles, environ un tiers de la durée totale du dédouanement.
Cette durée comprend le délai de passage portuaire et le temps de transport de la sortie du port à
la destination finale selon qu’il passe par la route ou par le transport combiné rail-route. Il faut
noter la difficulté d’évaluation des temps de transports par voie terrestre qui varient selon la
destination, l’itinéraire, le mode de transport (route ou rail) et même des saisons. Elle est de 28
jours entre Douala et Bangui et de 31 jours entre Douala et Ndjamena.
D'autres obstacles non physiques et les inefficacités logistiques jouent un rôle majeur dans la durée
des transports. Des enquêtes menées en 2009 sur les activités des corridors ont révélé l'existence
de 70 à 150 points de contrôle (légaux et illégaux) entre Douala et N'Djamena et 45 entre Douala et
Bangui (Banque mondiale 2011). Sur un voyage aller-retour entre Douala et N'Djamena, les
transporteurs paient en moyenne l'équivalent de 580 dollars US en frais légaux et pots de vin
illégaux. Un autre obstacle majeur à la facilitation du commerce est la faiblesse institutionnelle au
niveau national.
De même, la liaison port-rail constitue la première faiblesse majeure, quand bien même le transport
ferroviaire est avantageux sur les longs trajets et pour les marchandises non périssables. Pour
pouvoir être maintenu, ce trafic doit être relié de manière efficace à de bonnes connexions
ferroviaires, mais les conflits entre les juridictions du rail et de ports sur les segments ferroviaires
dans les zones portuaires handicapent souvent ces liaisons. Le dépotage et l’empotage des
containers dans les aires portuaires augmentent la congestion au niveau du port de Douala. Ce
n’est pas un hasard si certaines lignes de chemin de fer les plus prospères de l’Afrique opèrent dans
des corridors nationaux où les équipements ferroviaires et portuaires spécialisés s’intègrent
verticalement (les lignes de charbon et de minerai Spoornet, ainsi que le minerai de manganèse au
Gabon).
D’autres modes de transport peuvent aussi être intégrés. Le transport fluvial intérieur peut
acheminer des marchandises en provenance des pays enclavés, notamment par le port fluvial de
Garoua. Les voies navigables sont très peu utilisées et seraient importantes au sein d’un réseau
multimodal, en abaissant leurs coûts, même elles sont plus lentes.
FORCES FAIBLESSES
OPPORTUNITES MENACES
S’il fallait faire ressortir un principal problème pour le sous-secteur TRANSPORTS, ce pourrait
103
être :
TRANSPORTS
Renchérissement des coûts de logistique et de transport
Ralentissement de l’activité Système logistique peu Coût et durée élevés des Abandon du secteur par les
économique développé échanges commerciaux opérateurs économiques
Faible densité du réseau de transport Absence de points d’interconnexions Mauvais état du réseau de transport Cadre institutionnel obstructif
Trop peu d’aéroports Inexistence d’une agence Abandon de plusieurs Fortes barrières
fonctionnels multimodale aéroports douanières 104
Une seule ligne de réseau Congestion du port de Douala Abandon de certaines bretelles Administration
ferrée du réseau ferré procédurière et corrompue
ENERGIE
105
(12% de la production pétrolière nationale) et sera portée à 3,5 millions de TM/an au terme de la
modernisation en cours de la SONARA qui permettra d’alimenter le marché camerounais.
Le coût de l’énergie
Il semble encore onéreux pour le pouvoir d’achat des ménages. Pour ce qui est de l’électricité, la
décision n° 0096/ARSEL/DG du 28 mai 2012 a fixé à nouvelle grille tarifaire qui se présente comme
l’indique le tableau ci-après.
Tableau 8
Usage domestique ou résidentiels
Plages de consommations mensuelles Tarifs
FORCES FAIBLESSES
Malgré ses ressources pétrolières, le Cameroun n’a pas de capacité de raffinage en adéquation
avec ses besoins, et les prix s’en ressentent. Les coûts du transport du carburant le long des
corridors de l'Afrique centrale sont élevés (65 FCFA par tonne-kilomètre).
Conséquence pour le domaine électricité : l’insuffisance de l’offre en énergie et pour le domaine des
produits pétroliers et gaziers : insuffisance de l’offre en produits pétroliers et gaziers.
S’il fallait faire ressortir un principal problème pour le sous-secteur ENERGIE pourrait être :
110
ENERGIE
Coupures électriques Prix élevés de Persistance des Persistance Indisponibilité des produits PPG Attrait économique limité
intempestives l’électricité et des PPG pénuries de la fraude dans certaines zones du pays pour les investisseurs
Faible production Faible capacité de Faible capacité transport Faible couverture du Situation de monopole
énergétique stockage de l’énergie réseau de distribution de ENEO Cameroun
Faible capacité Faible parc de Faible exploitation des Délaissement des zones non
de raffinage production électrique ressources gazières rentables
EAU ET ASSAINISSEMENT
112
- dans le nord du pays, le Benoué coule jusqu’au Niger, et le Chari et le Logone rejoignent au
nord le lac Tchad.
Les ressources en eau renouvelables par habitant sont estimées à environ 17.520 mètres cubes par
an, plus de deux fois la moyenne de l’Afrique subsaharienne de 7.000 mètres cubes par an. La
moyenne des précipitations est de 1.604 millimètres par an, mais leur niveau varie suivant les
régions et au cours de l’année.
La gestion de cette ressource est un défi majeur pour le Cameroun, où se posent des problèmes de
disponibilités quantitative (et principalement dans les régions septentrionales) et qualitative. En
effet, l’eau est une ressource naturelle de base essentielle à la vie, au développement social et
économique de la communauté nationale. La consommation a progressivement augmenté, même
si l’accès à une eau saine reste un grand défi pour la population.
ménages ayant accès à l’eau potable (eau fournie par la société de distribution CDE ou issue d’un
point d’eau fonctionnel se trouvant à moins de 200 m de leur domicile) était de 43% en milieu
urbain et 45% en milieu rural. Pour une ville comme Douala, le déficit était estimé à 250.000 m3/jour.
Il s’agissait de réaliser environ 40.000 nouveaux branchements pendant 5 ans d’après le contrat-
plan. Il s’agit aussi de réhabiliter une centaine de stations en approvisionnement en eau potable.
Le contrat plan entre l’Etat et la CAMWATER prévoyait une augmentation de la production pour
répondre à la demande d’eau. L’objectif de production était de passer ainsi à 160 millions de m3 en
2012. En 2006, l’inventaire disponible dans le contrat d’affermage évaluait le transport de l’eau et la
distribution à une longueur totale de 2.800 km pour servir un peu plus de 220.000 abonnés, le total
de branchements privés était de 220.836. La capacité de stockage était estimée à 169.701 m3,
toutes infrastructures confondues.
La desserte en milieu urbain est très faible et la CAMWATER estimait à 30% le taux de desserte en
2008, la couverture était un peu moins de 2 millions d’habitants pour une population rurale estimée
à 11 millions en 2015. Cet état de choses conduit à de nombreuses coupures dans
l’approvisionnement en eau potable sur l’ensemble du pays.
Il y a une grande disparité entre les populations rurales et urbaines en matière d’accès aux sources
d'eau potable. Avec une couverture de la population de 69%, l'accès des ménages urbains à l'eau
courante et aux bornes fontaines publiques est 6 fois plus élevé qu’en milieu rural ; avec un taux de
28%, l’utilisation des puits et forages en milieu urbain atteint un tiers de celle des zones rurales. En
2006, 72% de la population rurale s'approvisionnait en eau à partir de forages équipés de pompes à
main, contre 34% en 1998. (Source CAMWATER)
En 2013, la proportion des ménages ayant accès à l’eau potable (eau fournie par la société de
distribution CDE ou issue d’un point d’eau fonctionnel se trouvant à moins de 200 mètres de leur
domicile) était de 43% en milieu urbain et 45% en milieu rural. (Source MINEE)
Le coût du branchement au réseau est assez élevé 114
Le coût du branchement représente le plus gros investissement pour les ménages voulant accéder
au service en eau potable. Le tarif moyen se situe autour de 100.000 francs CFA HT mais le coût réel
peut aller au-delà. La différence entre le coût et le tarif à l’usager est financé par la CAMWATER et
par le GPOBA (Global Partnership on Output Based Aid), si les branchements remplissent les
conditions sociotechniques attachées à l’usager. Les règles de subvention fixe à 90% le
pourcentage maximum de subvention pour couvrir les coûts de branchement pour un ménage
avec un plafond à 44.000 FCFA.
Cependant le cout de branchement peut facilement augmenter et atteindre rapidement les
150.000 francs CFA HT suivant la distance du réseau secondaire et les conditions du terrain.
d'égouts dans le cadre de projets de construction de logements pour les fonctionnaires. En théorie,
les systèmes de la SIC desservent 60.000 personnes (soit 0,6 % de la population urbaine), mais en
pratique, beaucoup de ces systèmes ne sont plus fonctionnels. Certains projets pilotes à petite
échelle ont été lancés récemment. Le secteur privé a investi dans environ 70 collecteurs de boues à
Douala et Yaoundé, et des bailleurs de fonds ont financé de petits réseaux d’égouts condominiaux
à Douala, Bertoua et Edéa, ainsi que dans le cadre de la campagne d’assainissement total mené par
les communautés, dans certaines zones rurales.
Les mauvaises pratiques d’hygiène
La défécation à l’air libre, bien qu’ayant diminué avec l'expansion des latrines traditionnelles
continue toujours d’avoir cours. La pratique a chuté de 9% à 7% entre 1998 et 2006. Au cours de
cette période, l'utilisation des latrines traditionnelles a augmenté de 33% en 1998 à 35% en 2006.
Toutefois, comme le niveau global de l'accès à un assainissement amélioré se situe autour de 26%
(2013), le Cameroun est loin d'atteindre la cible de l'objectif du Millénaire pour le développement, à
savoir un accès de 74% de la population à un assainissement amélioré.
La majorité des ménages (64%) ne disposent pas de toilettes adéquates, puisque 57% utilisent des
installations sanitaires très sommaires et 7% ne disposent d’aucune forme de toilette. Par ailleurs,
28% des ménages utilisent des latrines améliorées et seulement 8% disposent de toilettes avec
chasse d’eau.
Les différences entre les milieux de résidence sont très marquées : 73% des ménages ruraux ne
disposent que de latrines rudimentaires et 13% n’en disposent pas du tout, tandis que 42 % de
ménages urbains ont des latrines améliorées et 14% ont des toilettes avec chasse d’eau.
Le traitement des eaux de surface dans les deux principales villes du Cameroun, Yaoundé et Douala
115
devient de plus en plus difficile compte tenu du rejet non contrôlé des eaux usées par les industries
et les ménages. A court terme, le coût de traitement pour rendre l’eau potable pourrait augmenter,
augmentant ainsi le risque d’une augmentation de tarifs pour assurer le recouvrement du service. A
moyen et long terme, la pollution de l’eau peut être problématique car l’utilisation de cette
ressource peut représenter un danger pour la santé publique et l’environnement. L’absence de
mesures additionnelles à celles de l’hydraulique urbaine impact négativement sur la nécessité de
rendre la ressource en eau de meilleure qualité et réduire et contrôler de manière générale les
rejets.
A ce sujet, le principe pollueur-payeur, quand bien même il serait appliqué, ne constitue pas un frein
pour des entreprises qui s’accommodent des amendes à payer, au vu de leurs montants jugés
dérisoires.
FORCES FAIBLESSES
1- Existence d’un cadre légal dans la gestion 1- Faible connaissance des ressources en eau
des déchets solides et des eaux pluviales
2- Mauvais entretien du réseau de distribution
2- Existence d’une société de gestion de d’eau potable en milieu urbain
patrimoine (CAMWATER) et d’une société
3- Mauvais entretien des ouvrages
privée de distribution de l’eau potable en
d’alimentation en eau potable en milieu rural
milieu urbain (CDE)
4- Disparité dans la distribution de l’eau
3- Mise en œuvre de la gestion intégrée des
potable
ressources en eau (PANGIRE)
5- Mauvais entretien des stations d’épuration
4- Existence des acteurs dans le secteur privé
dans la distribution de l’eau potable (eau 6- Faible application de la réglementation en
minérale) matière d’hygiène et salubrité
5- Existence de nombreux projets 7- Existence d’un monopole dans la
structurants dans le domaine de l’eau distribution de l’eau potable en milieu urbain
OPPORTUNITES MENACES
Domaine Assainissement : L'incapacité des autorités locales à gérer les services d’assainissement
comme stipulé dans les lois sur la décentralisation est visible. Le secteur de l'assainissement est
très mal organisé et manque d'objectifs, d'une stratégie spécifique, et d'un organe institutionnel
spécialisé. Et ceci se fait ressentir dans de nombre domaines, y compris dans l’urbanisation des
villes. Conséquence, l’assainissement est peu pris en compte dans l’habitat.
S’il fallait faire ressortir un principal problème pour le sous-secteur EAU (volet installations
hydrauliques), ce pourrait être :
117
S’il fallait faire ressortir un principal problème pour le sous-secteur EAU (volet assainissement),
ce pourrait être :
Dans des déclinaisons « arbre à problèmes », cela donnerait les graphes ci-après.
118
ASSINISSEMENT
Absence d’ouvrages de
Mauvaises pratiques Coût élevé des services 119
Absence de traitement des déchets et Faible implication
(déversement des déchets et de collecte des déchets
réseaux d’égouts de dépotage de boue et de des CTD
EU/EV)* sur la voie publique et vidanges
vidange
TIC
120
2- Qualité du service
La qualité de service n’était pas conforme aux exigences des cahiers de charges dans presque
toutes les villes, car elles présentaient un taux d’appels réussis inférieur à 92,5%, hormis les villes
d’Ebolowa, Meiganga, Ngaoundéré, Garoua (réseau MTN) et Bertoua (réseau Orange) qui avaient
un taux d’appels réussis supérieur à 92,5%. 24 villes sur 28 ont une qualité de service non-conforme
dans le réseau de MTN Cameroon avec un taux d’appels réussis inférieur à 92,5% et 27 villes sur 28
avaient une qualité de service non-conforme dans le réseau d’Orange Cameroun avec un taux
d’appels réussi inférieur à 92,5%. 121
En 2009, il n’y avait qu’environ 8.000 abonnements haut débit fixe au Cameroun. Les opérateurs de
téléphonie mobile ont été lents à lancer les réseaux mobiles sans fil à haute vitesse, ils ont préféré
déployer des solutions basées sur la technologie WiMAX.
Viettel Cameroun qui vient de démarrer ses activités, proposait de couvrir 81% de la population avec
la 2G et 32% de la population avec la 3G à la date de lancement, qui était estimée à 12 mois à
compter de la date de signature de la convention de concession. Cette couverture passerait à 92%
pour la 2G et à 46% pour la 3G, après la deuxième année. En 5 ans, la couverture des réseaux 2G et
3G de Viettel est prévue d'atteindre respectivement, 95% et 61% de la population.
La présence d’un nouvel et quatrième opérateur (CAMTEL) dans le domaine devrait booster le
nombre d’abonnés dans ce secteur, et surtout œuvrer à l’amélioration de la qualité du service
offert.
En dehors des Illimités de Orange, d’autres offres forfaitaires ont été ajoutées au niveau des offres
« entreprises ».
Mais d’une manière générale, on observe l’émergence des offres forfaitaires chez les deux
opérateurs que sont MTN et ORANGE. Ces dernières s’adressent surtout aux entreprises ; ces
forfaits adoptent des formes hybrides alliant les avantages du prépaiement à ceux des
abonnements.
S’Il convient de relever la tendance à la baisse des tarifs des appels intra réseau au détriment des
tarifs des appels inter réseaux qui devraient également connaître des baisses substantielles étant
donnée la diminution conséquente du tarif d’interconnexion, il n’en demeure pas moins que
globalement les tarifs de la téléphonie mobile restent particulièrement élevés au Cameroun, en
comparaison à ceux pratiqués dans des pays voisins comme le Congo.
Deux principales explications peuvent être données à cet état de fait, à savoir :
- La situation de duopole (MTN, ORANGE) qui existait ces dernières années, et
- La non mutualisation des infrastructures (chaque opérateur a son infrastructure) et en
corollaire, le nécessaire retour sur investissement réalisé par les opérateurs, à travers la
facturation.
FORCES FAIBLESSES
OPPORTUNITES MENACES
Contrairement à l’accès élargi aux services de téléphonie mobile, les taux d’accès à l’internet sont
faibles et ne progressent que très lentement au Cameroun.
Les prix élevés et la disponibilité limitée en sont les principales causes, accrues en cela par l’accès
limité au spectre des radiofréquences à large bande, la médiocrité des réseaux intérieurs
d’interconnexion, et l’utilisation encore limitée des ordinateurs.
Conséquence de tout cela, le taux de pénétration des TIC est faible, tandis que l’internet à haut
débit est cher et accessible à seulement une petite partie de la population.
S’il fallait faire ressortir un principal problème pour le sous-secteur des TIC, ce pourrait être :
TIC
Augmentation de la fracture numérique
drainage des eaux pluviales quasi-inexistants, de même que les réseaux d’égouts pour l’évacuation
des déchets liquides et l’insuffisance des décharges publiques pour les déchets solides.
notamment aux plans réglementaires (promulgation d’une loi et de décrets sur les avantages
fiscaux accordés aux projets structurants dont ceux relevant du logement social) et financier.
Quant aux firmes internationales privées, de nombreux mémorandums d’entente ont été signés
entre l’Etat/MINDUH et des promoteurs de tous horizons (USA, Canada, Espagne, Turquie, Qatar,
Afrique du Sud, Maroc, etc.). C’est ainsi qu’une firme marocaine (ADOHA) est à pied d’œuvre à
Yaoundé/Ekounou pour la construction de 1.500 logements sociaux.
Enfin, les Collectivités Territoriales Décentralisées ont été mobilisées pour accepter leur concours.
Dans ce registre on peut signaler des conventions de financement entre SHELTER Afrique et les
communautés urbaines de Yaoundé et Douala pour la construction des « cités des
cinquantenaires » respectives de 800 logements de moyen standing dans ces deux métropoles,
ainsi que la signature d’une convention entre le Crédit Foncier du Cameroun et le FEICOM pour la
construction des cités municipales de nombreuses communes.
L’efficacité relative des sociétés publiques en charge de l’habitat social (MAETUR, SIC, CFC)
L’offre en aménagement foncier a résulté des lotissements domaniaux et communaux, de ceux de
la MAETUR, et de la filière privée qui représente 70 à 80% de la production.
La SIC quant à elle, a pour vocation de construire et de commercialiser les logements. A sa création,
la société visait la réalisation de logements pour les ménages à revenus intermédiaires. Les plans
quinquennaux fixaient à la SIC, pour des raisons sociopolitiques, la satisfaction des besoins des
ménages disposant d’un revenu mensuel compris entre 200.000 et 500.000 FCFA. Il s’agissait alors
de créer un habitat intermédiaire entre le «quartier» et les zones résidentielles.
Aujourd’hui, force est de constater que les logements des ‘’camps SIC’’ sont devenus l’objet de
transactions immobilières illégales avec les premiers occupants qui conservent ad vitam eternam
les lieux, pour en faire une sous-location à de potentiels locataires.
Pour ce qui est des nouvelles résidences construites par la SIC, les prix de vente ou de location
pratiqués sont tellement prohibitifs qu’ils ne sont pas à la portée du fonctionnaire moyen.
Fort de ce qui précède, il appert que la SIC ne répond plus aujourd’hui à sa mission première.
Pour ce qui est du Crédit Foncier du Cameroun (CFC), l’absence de terrains titrés au profit des
promoteurs ou des propriétaires ne leur permet pas l’obtention de prêts. Cette situation relativise
l’efficacité du CFC, qui se retrouve en surliquidités, et s’oblige donc à lancer tous types de
partenariat avec les communes et le FEICOM.
De manière plus générale, et pour ce qui concerne les Bâtiments et Edifices publics, les problèmes
à résoudre ont été clairement identifiés lors de récentes concertations entre les acteurs de la
construction :
- Gérer la multiplicité de maîtres d’ouvrage publics et privés ;
- Limiter les auto-constructions sans référence aux spécialistes du métier ;
- Faire respecter les procédures et les règles de l’art ;
- Appliquer la réglementation et les normes en matière de sécurité ;
- Limiter la récurrence des effondrements d’immeubles ;
- Eviter les constructions anarchiques et disparates dans les établissements scolaires,
secondaires et universitaires ;
- Faire respecter les délais d’exécution des constructions publiques ;
- Construire des bâtiments solides, durables et résistants aux sollicitations diverses ;
- Installer des équipements électriques et sanitaires de qualité et durables pour une saine
exploitation ;
- Contribuer à la définition de la qualité des matériaux en tenant compte des aspects de
solidité, confort et résistance au feu ;
- Assurer la formation des acteurs de la chaîne de construction ;
- Exiger les permis de bâtir pour engager toute opération de construction.
FORCES FAIBLESSES
OPPORTUNITES MENACES
4- Intérêt croissant des investisseurs pour le 4- Confiscation des terres par les particuliers
logement social
Les villes du Cameroun grandissent vite et mal, entrainant un développement anarchique de celles-
ci avec comme corollaire, une insuffisance en infrastructures.
La plupart des nouveaux habitants se logent généralement de manière précaire et manquent de
service de base. Cette situation a de graves conséquences pour la santé, et le développement
humain.
Une combinaison de réformes institutionnelles, politiques, foncières, du logement et des
prestations de services de base est nécessaire pour que l’expansion urbaine se fasse de façon plus
équitable et inclusive.
129
S’il fallait faire ressortir un principal problème pour le sous-secteur des BATIMENTS ET
AMENAGEMENTS URBAINS, ce pourrait être :
Sous-secteur BATIMENTS ET
AMENAGEMENTS URBAINS Dégradation du cadre de vie des populations en zone
urbaine
En termes de menaces
- Insécurité transfrontalière
Les problèmes de sécurité intérieure que connait actuellement le Nigéria, ainsi que la RCA, pays
voisins et limitrophes du Cameroun, ont des conséquences sur l’ensemble de la sous-région Afrique
Centrale et notamment, sur le Cameroun.
De nombreux projets dans le secteur des infrastructures basés dans la région septentrionale
peuvent en souffrir à cause de l’incursion des rebelles apparentés au groupe terroriste BOKO
HARAM. Ainsi, en mai 2014 des travailleurs chinois ont été enlevés (et séquestré pendant plusieurs
mois) alors qu’ils travaillaient sur la construction de la route Mora-Kousseri (RN1).
Tout ceci, peut être de nature à décourager tous les investisseurs étrangers.
Afin de répondre à cette préoccupation, le Cameroun s’est doté en 2013 d’un cadre budgétaire à
moyen terme conforme à la directive de la Communauté économique et monétaire d’Afrique
centrale (CEMAC) sur les budgets programmes.
Pour faire face aux financements de ces nombreux programmes inscrits au budget, et notamment
ceux ayant trait aux infrastructures qui nécessitent la mobilisation de nombreux capitaux, il est
primordial de maintenir le cap au-dessus de 6 à 7%. Sinon, le Cameroun aura de nombreuses
difficultés pour financer ses projets. Dans ce cas de figure, la problématique est de trouver des
ressources alternatives pour pallier à la faible disponibilité des moyens financiers. On pourrait
évoquer ici, le partenariat public-privé, la mobilisation de l’épargne publique, l’emprunt obligataire,
etc.
Les taux de croissance économique prévisionnels pour les prochaines années sont particulièrement
préoccupants en ceci qu’ils ne peuvent permettre au Cameroun de réaliser les objectifs visés pour
2035.
D’après certaines études le taux de croissance annuel moyen devrait se situer autour de 7,7% sur
une décennie pour y parvenir.
Ce sont notamment ces chiffres sur la croissance au Cameroun à la fin de l’année 2013, bien en deçà
des prévisions, qui ont poussé le Président de la République, à demander la mise en place d’un plan
d’urgence pour relancer la croissance.
Sur toute la période prise en compte dans le tableau, les soldes Budgétaire et du Compte courant
croissent et sont négatifs, ce qui est ne manque pas d’inquiéter dans la mesure où, ces valeurs
traduisent :
(i) le besoin de financement de l’économie camerounaise, parce que le pays s’endette
puisque incapable de régler ses importations par des devises (CC <0) ;
(ii) l’insuffisance des recettes de l’Etat (hors remboursement d’emprunt) pour équilibrer
ses dépenses (hors emprunt).
Ces menaces sont d’autant plus importantes que le flux du déficit budgétaire vient alimenter
l’encours de dette, qui en retour, agit sur le niveau de déficit par l’augmentation des intérêts
versés. Ces intérêts deviennent une charge (dépense) budgétaire et impactent négativement sur le
budget alloué au financement des projets d’infrastructures.
En termes d’opportunités
- La remise de la dette dans le cadre de l’initiative PPTE et du C2D
L’atteinte du point de décision à l’initiative PPTE a permis un allègement de la dette du Cameroun.
De nouvelles stratégies de relance économique ont été mises en œuvre, lesquelles sont consignées
en grande partie dans le DSCE ; ceci a permis de marquer dans la structuration du budget, les
priorités économiques qui vont vers les projets d’investissement.
Il faut y adjoindre également l’annulation de toutes les créances issues de l’aide publique au 133
développement accordée par la France, lesquelles créances ont été injectées dans le C2D (Contrat
Désendettement- Développement). Lors de la 8e session du Comité d’orientation stratégique du
Contrat de désendettement et de développement (COS-C2D) tenue le 10 Juillet 2014, il a été décidé
de donner une nouvelle orientation à l’affectation d’une partie de ces ressources. Notamment 11,8
milliards de FCFA à des programmes ciblés inscrits au budget de l’Etat pour l’exercice 2014, ou
l’allocation d’un maximum de 20 milliards de FCFA au développement des capitales régionales. Le
C2D de deuxième génération qui a été signé en juillet 2011, porte sur 213,8 milliards de FCFA. Ainsi, il
a fait l’objet d’un engagement juridique de 70%, avec 9 conventions d’affectation signées sur les 14
prévues.
- Le transfert par MTN du câble sous-marin à fibre optique WACS à l’état Cameroun
L’acte de cession paraphé en juillet 2014 à Yaoundé, entre MTN et le Gouvernement Camerounais,
est l’aboutissement de fructueuses négociations depuis 2012. L’investissement réalisé par le
Groupe MTN (aujourd’hui supporté par l’Etat qui a versé à l’opérateur près de 14 milliards FCFA) va
accélérer le développement des télécommunications au Cameroun.
Long de près de 14.500 km, le câble sous-marin WACS relie l’Europe à l’Afrique du Sud à travers
l’Océan Atlantique. Il représente globalement un investissement de près de 400 milliards de francs
CFA supporté en grande partie par l’Etat sud-africain et de grandes entreprises sud-africaines telles
que le Groupe MTN, Vodacom, Telkom SA, Broadband Infraco et Neotel. Il a été construit pour
fournir l’accès large bande aux universités sud-africaines et rendre la fibre optique accessible à
d’autres pays africains. 15 pays de la côte ouest africaine sont ainsi connectés au WACS. Le
Cameroun en fait partie sur proposition du Groupe MTN.
Le Cameroun est connecté au câble sous-marin WACS par le point d’atterrissement installé par le
Groupe MTN à Limbe. Le WACS de Limbe est ainsi le deuxième point d’atterrissement déployé sur
les côtes camerounaises, après le point d’atterrissement de Douala qui connecte le Cameroun au
câble sous-marin SAT-3 mis en service en 2002 et pourrait bientôt arriver à saturation selon les
experts.
Le point d’atterrissement WACS de Limbe, est d’une importance stratégique pour le Cameroun.
Son exploitation permettra de diversifier les voies d’acheminement du trafic international à des
conditions sécurisées. Il produira des capacités de transmission suffisantes pour offrir aux
entreprises et aux particuliers la connexion nationale stable, redondante et à haut débit dont ils ont
besoin pour mener leurs activités à bien. Il facilitera également le développement et la
démocratisation de l’Internet ; et devrait entrainer à terme une baisse sensible des coûts de
communication électronique.
134
- L’intérêt des investisseurs pour le Cameroun
Principale économie de la CEMAC (28,1% du PIB en 2012), le Cameroun connait depuis le début des
années 2000, une relative embellie de son activité. Entre 2000 et 2012, le pays enregistre une
croissance régulière des investissements étrangers. La reprise de l’activité économique dès le
début des années 2000 a permis au Cameroun de bénéficier d’investissements étrangers. Ces
investissements relativement diversifiés aussi bien dans leur nature que leur destination,
proviennent de pays industrialisés comme la France, les Etats-Unis et aussi la Chine.
Les investissements directs étrangers (IDE) au Cameroun en 2013 s’élèvent à 342,2 milliards de
francs CFA 2012 contre 413 milliards de francs CFA l’année précédente, soit une diminution de 65
milliards de francs CFA selon les chiffres révélés par le Comité technique national de la balance des
paiements du Cameroun.
Selon une classification par catégorie, le premier pays pourvoyeur d’IDE au Cameroun en 2013 est la
France avec près de 123 milliards de francs CFA, contre 62,9 milliards de francs CFA pour les Etats-
Unis et 6,6 milliards de francs CFA pour le Nigéria.
Le secteur des services s’en tire avec la plus grosse enveloppe de ces IDE, avec 169,9 milliards de
francs CFA, contre 99,8 milliards CFA pour le secteur financier en 2012.
Les autres secteurs ayant bénéficié des financements des IDE sont, entre autres, le commerce avec
53 milliards de francs CFA, les télécommunications avec 10 milliards de francs CFA, les transports 3,5
milliards de FCFA.
Par ailleurs, l’industrie pétrolière a bénéficié de 69,7 milliards de francs CFA d’IDE, contre 42, 6
milliards de francs CFA pour le secteur industriel hors pétrole.
Les principaux secteurs d’exportation (pétrolier et agricole) sont historiquement les principaux
bénéficiaires des investissements directs étrangers au Cameroun. Toutefois, depuis 2000, l’on
assiste à une diversification de ces investissements qui s’étendent désormais à d’autres secteurs
d’activité. La France, premier investisseur au Cameroun, participe à ce nouvel élan, en privilégiant
les services en plein essor. Les perspectives sont rassurantes notamment dans la filière gaz avec le
projet de construction d’une usine de liquéfaction par GDF Suez pour un coût d’environ 5 Mds USD.
En 2002, l’aboutissement du projet du pipeline Tchad – Cameroun a entraîné un « boom » des
entrées d’IDE. En effet, Les entreprises EXXONMOBIL, CHEVRON (Etats-Unis) et PETRONAS
(Malaisie) ont créé la COTCO (Cameroon Oil Transportation Corporation), entité chargée de gérer
avec la TOTCO (équivalente tchadienne), le transit du brut tchadien sur le territoire camerounais,
dont elles détiennent 80% des actions2. Le niveau record de 740 M USD d’entrées d’IDE observé en
2009 est dû à la comptabilisation de bénéfices en attente d’affectation tirés principalement de
l’embellie de l’activité dans le secteur pétrolier (cours élevés de 2008) et d’importants montants de
crédits commerciaux entre entreprises affiliées.
Le secteur privé est le plus gros financier externe de l'infrastructure du pays, avec des
investissements presque équivalents à ceux du secteur public et nettement supérieurs à l'aide
publique au développement reçue des membres de l'Organisation de coopération et de
développement économiques. Il est intéressant de noter que le Cameroun est parvenu à attirer des
investissements privés non seulement vers le secteur des TIC, mais aussi vers l'énergie et l'eau.
Le tableau ci-après met en exergue les enjeux et défis du secteur des infrastructures qui jusque-là,
n’avait pas de stratégie propre. Il prend en compte tous les sous-secteurs identifiés qui sont :
- TRANSPORTS
- ENERGIE
- EAU et ASSAINISSEMENT
- TIC
- BATIMENTS et AMENAGEMENTS URBAINS
L’utilisation du terme « enjeu », est relative à l’attente des populations par rapport à un besoin qui
se pose à eux. Et « défi » s’entend comme la notion d’entreprise ardue mettant à l’épreuve les
capacités de l’Etat à répondre à ces besoins.
Enjeux Défis
Enjeux Défis
7- Améliorer le taux d’accès à l’eau potable - Porter le taux d’accès à l’eau potable en
et aux infrastructures d’assainissement de 2025 à 75%
base en milieux urbain et rural
- Réhabiliter les infrastructures et réseaux
existants qui n’ont pas suivi le rythme
d’expansion urbain et démographique
Enjeux Défis
138
ANNEXE 139
BIBLIOGRAPHIE
Rapport sur l’état global de maturité des projets d’investissement public des ministères sectoriels
(MINEPAT, août 2014)
Rapport sur l’élaboration des cadres de dépenses à moyen terme 2014-2016 (MINEPAT, août 2013)
Répondre au déficit d’investissement dans les infrastructures de Mme Aminata Niane (avril 2011)
Rapports sur l’état du secteur portuaire national pour les années 2013, 2012, 2011, 2010 (APN)
141
TABLEAUX
GRAPHIQUES
FIGURES