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CAP - Chapitre 1 Les Ponts À Tablier Mixte

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Chapitre I : Les ponts à tablier mixte

I.1. Introduction :
Les ponts mixtes sont des ponts dont le système porteur est constitué de
poutres métalliques à âme pleine et dont la couverture est une dalle
en béton armé participante. Ils représentent la famille la plus
nombreuse de ponts métalliques.
La gamme usuelle de portées pour les ponts mixtes va de 30 à 110 m
environ pour les travées continues et de 25 à 90 m environ pour les
travées indépendantes. Au-delà de ces portées, il est plus économique
de changer de conception.
Les ponts mixtes sont les ponts métalliques les plus courants et les plus
compétitifs. Ils sont constitués d’au moins deux poutres en forme de I, ou de
caissons. Les poutres sont connectées à la dalle de couverture en béton armé et
sont solidarisées entre elles par des entretoises métalliques espacées de 8 à 10
mètres ou par des pièces de pont plus rapprochées (3 à 4 mètres) qui sont liées à
la dalle de couverture.

Fig. 1- Ponts mixtes.


Indépendamment de la structure porteuse métallique, il faut également
distinguer la nature de la dalle de couverture. La couverture la plus courante est une
dalle en béton armé de 20 à 25 cm d’épaisseur connectée aux semelles supérieures
des poutres métalliques par des goujons ou des cornières. [2]

Fig. 2- Dalle participante.

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Les ponts mixtes les plus couramment utilisés sont :

Fig. 3- Les ponts bipoutre Fig. 4- Les ponts caisson


Le choix entre ces deux profils dépend des caractéristiques de l’ouvrage et du
mode de construction. Sachant que les caissons ont une meilleure résistance à la
torsion que les profils en I. Ils sont donc utilisés de préférence dans les ponts
courbes ou biais. Ils permettent aussi le franchissement de plus grandes portées
que les poutres en I. Mais ils sont plus coûteux car plus lourds et plus difficiles à
fabriquer que les poutres en I. [2]
Le succès du pont mixte tient au bon rendement fonctionnel et structurel
obtenu par l'association des deux matériaux acier et béton, et l'addition de leurs
caractéristiques et propriétés intrinsèques. On exploitera :
 La résistance à la compression du béton pour constituer la dalle.
 La résistance en flexion de l'acier pour former la poutre.
I.2. Les ponts bipoutre mixte :
La majorité des nouveaux grands ponts mixtes sont des ponts bipoutres avec
une dalle supérieure en béton armé. Les ponts bipoutres mixtes sont constitués de :
 Deux poutres métalliques en I, généralement de hauteur constante et
contreventées par des entretoises.
 D’une dalle en béton armé connectée par des goujons (ou des cornières) sur
deux poutres principales.
L’élancement des poutres H/L économique est :
 Pour les travées indépendantes : 1/22.
 Pour les travées continues :
o De hauteur constante : 1/28
o De hauteur variable : 1/25 sur appui et 1/40 à 1/50 à mi-travée.

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Ce mode de construction présente plusieurs avantages par rapport aux tabliers
traditionnels.

Fig. 5- Coupe transversale d'un pont mixte bipoutre.


Si le tablier n'est pas très large (L<13 à 14 m), on peut appuyer la dalle
seulement sur les deux poutres espacées d'environ 0.55 fois la largeur de la dalle, et
reliées par des entretoises.
Si le tablier est assez large (L>13 à 14 m) une solution consiste à appuyer la
dalle longitudinalement sur les deux poutres et transversalement sur des pièces de
ponts espacées tous les 4 m environ

Fig. 6- Coupe transversale d'un pont mixte bipoutre à entretoise.

Fig. 7- Coupe transversale d'un pont mixte bipoutre à pièce de pont.

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Le tablier d'un pont bipoutre mixte est composé de :
La dalle : le rôle de la dalle de couverture est de transmettre les charges d’exploitation
aux poutres. On supposera que le béton transmet les charges des essieux aux poutres
métalliques et qu’elles participent à la flexion d’ensemble de l’ouvrage.
Les poutres : Une poutre en I comporte une âme et deux semelles. Elle est soumise
principalement à la flexion.
Les entretoises : Les entretoises sont des éléments transversaux leur rôle est de
rigidifier la charpente et de reprendre les efforts transversaux (Majoritairement lié au
vent).
Les connecteurs : sont les éléments qui assurent la liaison entre l’acier et
le béton, et d’empêcher le glissement relatif des deux matériaux à leur surface de
contact, ainsi que la séparation de la dalle et de la poutre métallique, les connecteurs
peuvent être classé en plusieurs catégories : Goujons à tête, Equerres et Butées.

Fig. 8- Longerons, pièces de ponts et entretoises

Fig. 9- Des connecteurs utilisés dans les sections mixtes acier -béton

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I.2.1. Les avantages et les inconvénients :
Les avantages :
 La possibilité de franchir les grandes portées.
 La rapidité d’exécution globale.
 Le gain sur les coûts de construction.
 Offrent de multiples possibilités de conception architecturale.
Les inconvénients :
 Le problème majeur des ponts mixtes est l’entretien contre la corrosion et le
phénomène de la fatigue des assemblages.
 Ce type d’ouvrage demande une main d’œuvre qualifiée (surtout les soudeurs).
 Les poutres en I sont sensibles au déversement pour les ensembles des pièces
du pont.
 Surveillance exigée avec des visites périodiques.
I.2.2. Prédimensionnement :
a) La dalle : Les ingénieurs recherchaient des solutions de dalles légères pour
résoudre les problèmes des grands franchissements en pont route. Ainsi est née la
dalle mixte, qui est constituée en béton armé, elle assure le rôle de table de
compression. Relié à la semelle supérieure des profilés métalliques par des éléments
de liaison appelés connecteurs, dont le rôle est d'éviter tous glissement relatif du
tablier par rapport aux poutres.

Pour le cas d'un ouvrage à entretoise l'épaisseur de la dalle varie entre 23 cm


et 27 cm avec une valeur min de 20 cm. Le tableau suivant donne les valeurs de
l’épaisseur de la dalle em et ep.
b em (cm) ep (cm)
5m 24 28
6m 25 30
7m 26 32
8m 27 34
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b) Poutres principales :
L’entraxe des poutres b1 varie entre 0,5 et 0,55 de la largeur du tablier.
0,5 × L ≤ b1 ≤ 0,55 × L
Alors : 0,4 × b1 ≤ b2 ≤ 0,5 × b1

L’âme : l’épaisseur doit être déterminée en tenant compte de trois conditions dont on
ne retiendra que :
Les phénomènes de voilements.
Les difficultés d’usinage d’une âme trop mince.
L’esthétique.
Pour limiter les phénomènes de voilements et le nombre des raidisseurs, on se
propose de limiter la contrainte  à environ 160 MPa à l’ELU.
Il faut donc tw > VELU /160 h.
La condition d’épaisseur impose tw ≤ 0.005 × hw
La condition d’épaisseur minimale impose tw > 12 mm
La condition d’élancement veut que hw / tw < 166.

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Les Semelles : Les largeurs des membrures sont fournies par le tableau suivant, en
fonction de la portée de l’ouvrage.

L’élancement de la semelle, ou le rapport épaisseur – largeur, doit être suffisant afin


d’empêcher tout risque de voilement local.
Les conditions s’écrivent en arrondissant au mm supérieur :
ts = (bs – tw) / (28 ) et ti = (bi – tw) / (28 )
Avec : ,.
c) Pièces de pont :
L’espacement des pièces de pont est en général d'environ 4 m, et on utilise
généralement des IPE.
Ame : l’épaisseur est de 10 à 12 mm.
Membrures : la largeur est de 220 à 300 mm et l’épaisseur est environ de 20 mm.
N.B : dans le cas des ponts bipoutres à entretoise, au droit des appareils d’appui, on
n’utilise pas des entretoises mais des pièces de pont. Comme le montre le schéma
suivant :

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d) Entretoises :
Le rôle des entretoises est de rigidifier la charpente et de reprendre les efforts
transversaux (majoritairement lié au vent).

Les mêmes données que pour les pièces de pont sont nécessaires aux entretoises. Leur
espacement varie de 6 à 8 mètres environ.

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