Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Paca Save

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 56

Développement d’une Résilience Inclusive aux

Changements Climatiques et aux Catastrophes au Bénin


(Projet DERICC-Benin)

PLAN D’ACTIONS COMMUNAUTAIRE


D’ADAPTATION
COMMUNE DE SAVE

Réalisée par :
Dr BLALOGOE Parfait Coordonnateur
Dr AKOGNONGBE Arsène J. S. Chercheur Principal
DOSSA A. K. Benjamin Animateur Glazoué/Savè

Décembre, 2021
1
Sommaire
Sigles et abréviations……………………………………………………………………..........4
Résumé…………………………………………………………………………………………5
Introduction……………………………………………………………………………………10
2. Méthodologie ....................................................................................................................... 10
2.1. Préparation de la mission/implémentation des outils du CVCA ....................................... 10
2.2. Réalisation du diagnostic .................................................................................................. 11
2.2.1. Donnés collectées ........................................................................................................... 11
2.2.2. Echantillonnage .............................................................................................................. 12
3. Présentation du secteur d’étude…………………………………………………………….13
3.1. Présentation générale......................................................................................................... 13
3.2. Caractéristiques biophysiques de la commune.................................................................. 15
3.2.1. Relief et Climat .............................................................................................................. 15
3.2.2. Sols et végétation ........................................................................................................... 15
3.2.3. Réseau hydrographique .................................................................................................. 16
3.3. Caractérisques démographiques ........................................................................................ 16
3.3.1. Evolution de la population de la commune de Savè ...................................................... 16
3.3.2. Principales activités menées par les populations............................................................ 17
3.4. Barrières à la promotion du genre ..................................................................................... 19
3.5. Profil historique de la commune de Savè………………………………………………...24
4. Principaux moyens de subsistance et modes d’existence …………………………………27
4.1. Principaux risques et Matrice de vulnérabilité .................................................................. 28
4.2. Impacts des changements climatiques (hommes, femmes, jeunes et personnes
handicapées) ............................................................................................................................. 30
4.2.1. Impacts des changements climatiques............................................................................ 30
4.3. Forces et faiblesses des mesures actuelles d’adaptation ................................................... 34
4.4. Réponses (institutionnelles, techniques) mises en œuvre par les pouvoirs publics
(municipalité, Etat) ................................................................................................................... 37
5. Stratégies communautaires d’adaptation…………………………………………………..38
5.1. Inventaire des stratégies par acteur (hommes, femmes, jeunes, personnes handicapées et
jeunes) ...................................................................................................................................... 38
5.2. Options d’adaptation et de renforcement de la résilience des groupes vulnérables .......... 44
6. Options prioritaires pour les plans d’action communautaires d’adaptation axés sur la
résilience des femmes ………………………………………………………………………...44
7. Besoins en renforcement des capacités pour la mise en œuvre du PACA…………………45
Conclusion……………………………………………………………………………………56

2
Liste des tableaux
Tableau 1 : Liste des groupements de la Commune de Savè ................................................................ 13
Tableau 2 : Décisions prises au sein des foyers de la commune de Savè .............................................. 21
Tableau 3 : Journée Type des femmes et des hommes dans la Commune de Savè .............................. 23
Tableau 4 : Synthèse des activités et de la masse horaire en fonction de l’homme et de la femme dans
la commune de Savè .............................................................................................................................. 24
Tableau 5 : Ressources impactées par les différents risques dans la commune de Savè ....................... 28
Tableau 6 : Acteurs impactés par les différents risques dans la commune de Savè .............................. 29
Tableau 7 : Impacts des changements climatiques sur les communautés ............................................. 30
Tableau 8 : Forces et faiblesses des mesures actuelles d’adaptation ..................................................... 35
Tableau 9 : Stratégies d’adaptation par bénéficiaires ............................................................................ 39
Tableau 10 : Classement des options d’adaptation prioritaires ............................................................. 45
Tableau 11 : Plan d’actions annuel de mise en œuvre du PACA de Savè ............................................ 47

Liste des figures


Figure 1 : Situation géographique de la Commune de Savè.................................................................. 14
Figure 2 : Variabilité mensuelle des hauteurs de pluie à Savè de 1965 à 2015..................................... 15
Figure 3 : Evolution démographique de la Commune de Savè ............................................................. 16
Figure 4 : Contrôle et accès des ressources dans la commune de Savè................................................. 19
Figure 5 : Proportion des décisions prises au foyer par l’homme et la femme dans la Commune de
Savè ....................................................................................................................................................... 20
Figure 6 : Impacts de la forte chaleur sur les activités en fonction des couches vulnérables ................ 32
Figure 7 : Impacts de la sécheresse prolongée sur les activités en fonction des couches vulnérables .. 32
Figure 8 : Impacts de l’inondation des champs sur les activités en fonction des couches vulnérables . 33
Figure 9 : Impacts des vents forts sur les activités en fonction des couches vulnérables...................... 33

3
Sigles et abréviations
ATDA : Agence Territoriale de Développement Agricole
CAPES ONG : Centre d’Action pour la Protection de l’Environnement et la Santé
CERPADEC : Centre d’Etudes Régionales pour la Promotion de l’Agriculture Durable et
du Développement Commun
CES : Conservation des Eaux et des Sols
CREDEL ONG : Centre de Recherche d'Expertise et de Développement Local
CVCA : Climate Vulnerability and Capacity Analysis (CVCA)
DDAEP : Direction Départemental de l’Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche
DERICC : Développement d'une Résilience Inclusive face aux Changements et
Catastrophes
FADEC : Fonds d’Appui au Développement des Communes
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
IMF : Institution de Micro Finance
MAEP : Ministère de l'Agriculture de l'élevage et de la Pêche
MDAEP : Ministère du Développement, de l'Analyse Economique et de la
Prospective
PACA : Plan d’Actions Communautaire d’Adaptation
PADMAR : Projet d'Appui au Développement du Maraîchage
PDC : Plan de Développement Communal
Projet : Projet d’Appui aux Communes et Communautés pour l'Expansion des
ACCESS Services Sociaux
Projet WACA : Programme de Gestion du Littoral Ouest-Africain
PTF : Partenaires Techniques et Financiers
ZAE : Zone Agro-Ecologique

4
Résumé
Le Bénin comme la plupart des pays côtiers de l’Afrique de l’ouest bénéficie d’un potentiel
agricole important qui occupe un nombre élevé de citoyennes. Les activités de beaucoup d’autres
personnes sont liées au secteur de l’agriculture. Cependant, les paysans qui sont les premiers
concernés ont des difficultés à s’épanouir. Parmi les multiples causes de la baisse de leurs
revenus, il y a la baisse des rendements liée à la dégradation des terres de culture. La condition
d’exercice de l’activité agricole est par ailleurs influencée par les effets des changements
climatiques. En dehors des terres qui se dégradent, les autres composantes de l’environnement
subissent aussi une dégradation et des perturbations qui rendent difficiles les conditions
d’exercice des activités économiques et de vie des hommes.
Le département des Collines au Bénin et en l’occurrence la Commune de Savè dont les traits
caractéristiques font d’elle une région homogène qu’on peut qualifier d’un « territoire de
développement » n’échappe pas à cette situation. La gestion administrative au Bénin confère aux
organisations Non Gouvernementales (ONG) le statut de collectivité territoriale qui exerce un
certain nombre de compétences. Au nombre de ces compétences, figure la valorisation et la
gestion efficiente et efficace de certaines ressources naturelles et de l’environnement. Pour
l’exercice de leurs compétences, plusieurs organisations nationales et internationales ont décidé
de mener des actions pour faire face aux enjeux de la dégradation des terres agricoles et des
effets liés aux changements climatiques. Pour ce faire, le Centre de Recherche et d’Expertise
pour le Développement Local (CREDEL ONG) a conçu et vulgarisé à travers deux communes
du Département des Collines, la mise en œuvre du projet pour le renforcement du niveau de
résilience des femmes et des autres groupes vulnérables face aux changements climatiques et aux
catastrophes. Ce projet est monté en réponse à l’appel à proposition lancé par le CRDI.
L’obtention des différentes données sur le terrain pour le compte de ce projet a été possible grâce
à des séances d’apprentissages composés des neuf (9) outils de l’approche Analyse de la
Vulnérabilité et Capacité d’Adaptation (CVCA) qui se sont déroulées avec les groupements
mixtes. Le déroulement de l’outil sur les options d’adaptations a nécessité un recourt sur l’outil
chaîne d’impact qui a permis de ressortir chaque option en fonction des impacts directs des
risques climatiques majeurs dans la commune de Savè. Les résultats obtenus ont montré que le
changement climatique a un impact différent sur les hommes et les femmes, en grande partie du
fait de leurs pouvoirs relatifs, de leurs rôles et de leurs responsabilités différenciées selon le sexe
au niveau des ménages, des communautés et des sociétés. A l’issu donc du déroulement de
l’ensemble des outils du CVCA, plusieurs options d’adaptations ont été recensées pour anticiper
et renforcer le niveau de résilience des groupes vulnérables. Comme options d’adaptations
prioritaires, il faut :
 mettre en place un système d’accès aux services climatiques et sur la prévision des
dates de début et de fin de saison des pluies ;
 aménager des bas-fonds et des terres humides pour le développement et la
diversification des cultures de contre saison ;
 restaurer des sols et gestion durable des terres ;
 former et renforcer les capacités des femmes sur les bonnes pratiques agricoles et de
gestion durable des ressources en eau et sur les mesures agro écologiques de résilience
aux changements climatiques ;
 faciliter de l’accès aux crédits agricoles adéquats ;
5
 promouvoir et gérer durablement les ouvrages d’aménagement hydro-agricole et
d’approvisionnement en eau ;
 réhabiliter les infrastructures hydrauliques ;
 mettre à la disposition des femmes, des intrants agricoles adéquats et semences
améliorées à cycle court et à haut rendement de maïs, de niébé, de riz et du
maraichage.

6
Glossaire
Cette partie de glossaire présente quelques définitions opératoires qui permettront aux lecteurs
de mieux cerner les expressions ou les mots dont le sens prête souvent à confusion.
Adaptation : C’est un processus d’ajustement des systèmes écologique, social et économique
à un risque climatique constaté ou anticipé, à ses effets et ses impacts. Il désigne un
changement de procédures, de pratiques et de structures visant à limiter ou effacer les
dommages potentiels ou à tirer bénéfice des opportunités créées par les changements
climatiques. Il demande des ajustements afin de réduire la vulnérabilité au changement
climatique de certaines communautés, régions ou activités.
Adaptation aux changements climatiques : les stratégies, initiatives et mesures
individuelles ou collectives (entreprises, associations, etc.) visant, par des mesures adaptées, à
réduire la vulnérabilité des systèmes naturels et humains contre les effets réels ou attendus des
changements climatiques. L’adaptation aux changements climatiques consiste donc à réduire
la sensibilité du système et par conséquent à réduire sa vulnérabilité. Elle décrit
l’environnement sociétal du système, comme les ressources financières de la population, son
accès aux technologies et aux informations, l’accès aux institutions et groupements, les
connaissances locales, etc., qui tous lui permettent de s’adapter.
Capacité d’adaptation : la capacité d’un système, d’une communauté, d’un individu à
s’adapter aux effets et aux impacts des changements climatiques (y compris la variabilité
climatique). Elle dépend essentiellement des ressources économiques, sociale et humaine
d’une société.
Risque climatique : Probabilité et importance d’occurrence d’une perturbation ou d’un stress
dans une région en un temps donné. Exemples de risques climatiques au Bénin : inondations,
sécheresse, pluies tardives et violentes, forte chaleur, vents violents, élévation du niveau
marin.
Risque de catastrophe : la probabilité que surviennent, au cours d’une période donnée, de
graves perturbations du fonctionnement normal d’une population ou d’une société dues à
l’interaction de phénomènes physiques dangereux avec des conditions de vulnérabilité
sociale, qui provoquent sur le plan humain, matériel, économique ou environnemental de
vastes effets indésirables nécessitant la prise immédiate de mesures pour répondre aux besoins
essentiels et exigeants parfois une assistance extérieure pour le relèvement.
Aléa : Dans le contexte de la Réduction des Risques de Catastrophes, un aléa est défini
comme un phénomène dangereux, une substance, une activité humaine ou condition pouvant

7
causer la mort, des blessures ou d’autres effets sur la santé, des dommages aux biens, des
pertes de moyens de subsistance et de services, des perturbations socio-économiques, ou des
dommages écologiques.
Un aléa climatique est un événement susceptible de se produire et pouvant entraîner des
dommages sur les populations, les activités et les milieux. Il s'agit, soit d'extrêmes
climatiques, soit d'évolutions à plus ou moins long terme.
Unités d’exposition : ce sont les secteurs qui sont sous influences négatives des risques
climatiques (agriculture, élevage, ressources en eau, etc.).
Inondation : L’inondation est une submersion temporaire, par l’eau, de terres qui ne sont pas
submergées en temps normal. C’est un phénomène naturel qui constitue une menace
susceptible de provoquer des pertes en vie humaine, le déplacement de populations et des
arrêts ou des perturbations des activités économiques. Elle nuit à l’environnement et
compromet gravement le développement économique.
Sécheresse : Phénomène qui se produit lorsque les précipitations sont sensiblement
inférieures aux niveaux normaux enregistrés, et qui provoque des déséquilibres hydrologiques
importants néfastes pour les systèmes de production de ressources terrestres.
Indicateurs d’exposition : la variable sélectionnée pour mesurer les influences négatives des
risques climatiques (agriculture, élevage, ressources en eau, etc.).
Indicateurs d’impacts : la variable sélectionnée pour mesurer les conséquences des risques
climatiques (agriculture, élevage, ressources en eau, etc.).
Moyens d’existence : les aptitudes, les biens (y compris les ressources sociales et matérielles)
ainsi que les activités nécessaires (modes d’existence : petits exploitants, commerçants, etc.)
pour assurer le bien-être. Un moyen d’existence est durable lorsqu’il permet de faire face aux
contraintes et aux chocs, de s’en remettre, de maintenir ou d’améliorer ses capacités et ses
biens, que ce soit dans le présent ou dans l’avenir, tout en évitant de porter atteinte aux
ressources naturelles. Les moyens d’existence sont basés sur cinq formes de capital (humain,
nature, social, physique et financier).
Vulnérabilité : selon GIEC (2007), c’est le degré auquel une unité d’exposition est perturbée
ou compromise par suite des effets climatiques ; les facteurs socio-économiques et les
facteurs physiques étant importants dans la détermination de la vulnérabilité. Elle dépend non
seulement de la sensibilité de l’unité mais aussi de sa capacité à s’adapter aux nouvelles
conditions climatiques.

8
La vulnérabilité est aussi le « degré auquel un système est susceptible, ou se révèle incapable,
de faire face aux effets néfastes des changements climatiques, notamment à la variabilité du
climat et aux conditions climatiques extrêmes. La vulnérabilité est fonction de la nature, de la
magnitude et du taux de variation climatique auxquels un système se trouve exposé ; sa
sensibilité, et sa capacité d’adaptation » (Adger et al., 2004, Downing et al., 2004).
Résilience : la capacité d’un système ou d’une communauté ou société exposée à des aléas, de
résister, d’absorber, d’accueillir et de corriger les effets d’un aléa en temps opportun et de
manière efficace, notamment la préservation et la restauration de l’essentiel de ses structures
essentielles et de ses fonctions de base.
Changement climatique : tout changement du climat dû à sa variabilité naturelle ou résultant
de l’activité humaine. La Convention-Cadre des Nations-Unies sur les Changements
Climatiques définit les changements climatiques comme des « changements qui sont attribués
directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère
mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de
périodes comparables ».

9
Introduction
Au Bénin, l’agriculture occupe plus de 70 % de la population active. Elle contribue à la
création de richesse du pays pour 36 % environ. Elle participe aussi à 85 % environ à ce que
le pays gagne pour ses exportations. Au Bénin les communautés exploitent les terres surtout
en famille, c’est-à-dire des exploitations agricoles de type familial. Il y a aussi quelques
fermes modernes installées par des individus privés. Ces deux types de paysans ont des
problèmes pour produire en quantité.
Selon le Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (2010) « les fermiers modernes tout
comme les exploitations familiales éprouvent de la peine à s’épanouir et pour causes de
multiples raisons : dégradation des terres, faible niveau d’aménagement qui ne respecte pas
souvent les normes environnementales de conservation, utilisation de pratiques et techniques
culturales non durables, non maîtrise de l’eau, faible capacité d’adaptation aux effets des
changements climatiques, non maîtrise des technologies de production des intrants
organiques, faible niveau d’encadrement et d’accompagnement des acteurs et jusqu’à un
passé récent l’absence d’une politique de financement adapté aux caractéristiques de l’activité
agricole ».
Le Département des Collines et en particulier, la commune de Savè est devenue depuis
quelques années, un territoire pourvoyeur de terres cultivables. Ce fait est soldé par la
migration agricole qui a crédité le nombre d’actifs agricoles dans le Département.
Actuellement la dégradation des terres dans le Département des Collines devient de plus en
plus perceptible et constitue une menace importante pour la production agricole et la survie
des populations.
Ainsi, au cours du processus d’élaboration des documents de planification locale, un accent
particulier a été mis sur les enjeux environnementaux, la gestion durable des ressources
naturelles et la restauration des terres agricoles dégradées. Le diagnostic posé dans les PDC
des communes des collines a permis d’entamer la localisation de quelques zones d’attention
particulière en raison du degré très avancé de la dégradation des terres agricoles et la menace
que subit le couvert végétal d’une part, et d’autre part d’envisager des interventions
pertinentes et concertées à l’échelle du territoire. A ces problématiques viennent encore
s’ajouter les changements climatiques dont les effets ne sont pas des moindres.
C’est dans ce cadre que le Centre de Recherche et d’Expertise pour le développement Local
(CREDEL ONG) a bénéficié auprès du CRDI un financement suite à un appel à projet pour le
renforcement du niveau de résilience des femmes et des autres groupes vulnérables face aux
risques climatiques dans les communes de Savè et de Savè. Le présent rapport fait le point
d’une description de la manifestation du changement climatique tel que ressenti par les
producteurs agricoles de Savè et les différentes options d’adaptations pour anticiper sur les
risques climatiques suite aux effets des différents risques climatiques identifiés.

2. Méthodologie
La réalisation du diagnostic en matière des risques liés aux changements et les options
d’adaptations convenables a suivi un processus participatif qui a connu l’implication effective
de plusieurs acteurs. Au regard de l’étendue des services et tâches proposés dans les TdR, la
progression méthodologique s’est articulée autour des phases essentielles suivantes :
Phase 1 : Préparation de la mission ;
Phase 2 : Réalisation de l’état des lieux.

2.1. Préparation de la mission/implémentation des outils du CVCA


Il s’agit essentiellement d’une étape de communication, sensibilisation et de prise de contact
avec les acteurs concernés. Elle est très importante et déterminante pour la réussite du
10
processus car elle vise une appropriation du travail à réaliser et des activités du futur plan
d’actions ainsi que la grande mobilisation de chacune des deux Communes et des
communautés pour sa mise en œuvre ultérieure. Ceci a aussi nécessité des échanges avec des
personnes ressources dans le but d’affiner les outils de collecte des données sur le terrain. Les
personnes rencontrées sont :
 le planificateur de la Mairie ;
 les agents de l’ATDA ;
 le responsable des groupements de producteur.

2.2. Réalisation du diagnostic


La démarche suivie a permis de collecter le maximum d’information sur les dégâts causés par
les risques climatiques, les ressources disponibles et exploitées au sein de la commune. De
même l’état de dégradation des terres dans la commune fait partie des informations collectées.
A cet effet, plusieurs activités ont été menées.

Exploitation des données existantes sur le milieu naturel et le contexte socio-


économique
Sur la base de la revue documentaire (PDC, Plan de Contingence, Rapports d’activités, etc…)
et des séances d’apprentissages tenues avec les groupements bénéficiaires, les différentes
informations liées aux changements climatiques et de leurs manifestations et impacts ont été
collectées, de même que, les différentes ressources exploitées par chaque couche.

Réalisation du diagnostic approfondi


Les études de vulnérabilité et d’adaptation nécessitant surtout une approche participative, il a
été fait recours à l’approche participative ou concertée « CVCA » prescrite part CARE
International. Au total neuf (9) séances d’apprentissages ont été organisées, pour dérouler les
9 outils de l’approche CVCA avec les groupements bénéficiaires qui sont en majorité des
producteurs-trices, les éleveurs, transformatrices des produits agricoles, etc. L’implémentation
de l’ensemble de ces outils a couvert la période de janvier 2020 à août 2021. Ces séances
d’apprentissages ont été assurées par les animateurs accompagnés souvent par quelques
techniciens de l’ATDA, le Planificateur de la Mairie et quelques personnes ressources telles
que, les sages et les Chefs du village de chaque groupement. Parfois, quelques animateurs sur
d’autres projets au sein de la commune en contact avec certains de nos groupements
bénéficiaires prennent part aussi à nos séances d’apprentissages pour des échanges sur
d’autres aspects. Notons que ces rencontres ont lieu dans chaque village de chacun des
groupements.

2.2.1. Donnés collectées


Elles ont porté sur l’environnement socio-économique de la commune et concernent :
 ressources disponibles dans le milieu ;
 accès et contrôle des ressources par chaque genre (homme et femme) ;
 ressources plus accessibles par les femmes ;
 risques disponibles dans le milieu et ressources impactées ;
 tâches réservées aux hommes et aux femmes et décisions prises par chacune ;
 acteurs impactés par les risques climatiques ;
 différentes activités développées et difficultés rencontrées
 différentes options d’adaptations

11
2.2.2. Echantillonnage
L’échantillonnage a été fait par choix raisonné. Ainsi donc l’identification des groupements
bénéficiaires pour le compte du projet a été possible grâce à une mission de contact avec ces
groupements afin de prendre des informations sur leur fonctionnement, les activités menées et
les difficultés reconcentrées par ces groupements et liées à la production agricole. Le choix
définitif des groupements a été fait suivant des critères bien définis. Au total, neuf (09)
groupements ont été retenus dans la Commune de Savè dont un groupement composé
uniquement de personnes handicapées dans le but de recenser leurs difficultés face aux
risques climatiques. En ce qui concerne l’effectif des participants, environ 330 membres de
l’ensemble des groupements bénéficiaires ont pris part aux neuf (09) séances d’apprentissages
organisées à l’endroit de chaque groupement bénéficiaire dans la commune de Savè.

- La phase de collecte des données


Cette phase a consisté au déroulement de l’approche Climate Vulnerability and Capacity
Analysis (CVCA) qui est composée de 9 outils qui sont les suivants :
1. Cartographie des aléas : l’objectif est d’identifier les principales stratégies de
subsistance, les ressources qui les soutiennent et les zones importantes pour les
moyens de subsistance ;
2. Tableau chronologique : il fournit une vue d’ensemble des événements importants de
la communauté. Cet outil permet d’analyser les tendances et les transformations en
matière d’aléa à partir des perceptions de la communauté ;
3. Calendrier saisonnier : il permet d’identifier les principaux moyens de subsistance
tout au long de l’année et constitue une base en vue des débats sur les changements
saisonniers observés par les communautés ;
4. Journée type : cet outil explore les différences au niveau des tâches quotidiennes
selon le genre des individus de façon à obtenir des données sur les rôles et les
responsabilités ventilées en fonction du genre ;
5. Décision au sein du foyer : il a pour objectif d’explorer les différences en matière de
pouvoir de prise de décision au sein du foyer en fonction du genre des individus. Cela
encourage le débat sur les avantages d’une prise de décision conjointe ;
6. Chaîne d’impacts : il évalue les effets directs et indirects des aléas climatiques sur les
moyens de subsistance et constitue une base en vue des discussions sur les stratégies
de réponse à ces effets ;
7. Matrice de vulnérabilité : cet outil permet d’évaluer les effets directs et indirects des
aléas climatiques sur les moyens de subsistance et constitue une base en vue des
discussions sur les stratégies de réponse à ces effets ;
8. Diagramme de Venn : l’outil identifie les institutions qui interagissent avec les
membres de la communauté et les services qu’elles apportent ;
9. Options d’adaptation : Cela permet d’identifier les différents besoins et stratégies
d’adaptation pour la résilience de communautés rurales.
Au total donc 9 groupements ont été retenus dans la Commune de Savè dont un groupement
composé uniquement de personnes handicapées dans le but de recenser leurs difficultés face
aux risques climatiques. En ce qui concerne l’effectif des participants, environ 330 membres
de l’ensemble des groupements bénéficiaires ont pris part aux neuf (9) séances
12
d’apprentissages organisées à l’endroit de chaque groupement bénéficiaire dans la commune
de Savè (Tableau I).
Tableau I : Liste des groupements de la Commune de Savè
Effectif
Commune Arrondissement Village Groupement
Hommes Femmes

Offè Gobé Katchéfè 5 20

Offè Atchakpa Katchitchè 14 11

Offè Atchakpa Eko-Shé 11 14

Sakin Diho Féré-Shé-Ishè 2 22

Kaboua Alafia Ifè-Tayo 9 19


SAVE
Adido Igbo-Yoko Tiwinti 18 8

Savè Akparè Ifèdon 4 20

Savè Akon Akon 10 20

Savè Groupement 20 10
Handicapés

Source : CREDEL/Projet DERRIC, 2021


L’approche CVCA a permis de collecter des informations relatives aux ressources présentes
dans le milieu d’étude, aux manifestations des changements climatiques, des impacts et des
différentes stratégies d’adaptation. Aussi, cette approche a permis de mieux comprendre les
inégalités genres et les barrières à l’autonomisation réelle des femmes.
La collecte de données a été un processus participatif et inclusif avec les membres des
groupements (agriculteurs-trices, éleveurs, transformatrices, artisanes) et les élus locaux. Cela
a permis de collecter toutes les informations réelles sur la vulnérabilité des communautés
rurales aux changements climatiques et les mesures d’adaptation.

- La phase d’analyse des données et de l’élaboration du PACA


L’élaboration du PACA est issue de l’analyse des données collectées sur le terrain. Cette
analyse des données a été un processus continu et résulte des données de chaque outil
appliqué avec les groupements.

3. Présentation du secteur d’étude


3.1. Présentation générale
La commune de Savè est située dans la partie centrale du Bénin dans le Département des
Collines, entre 2°20’ et 2°45’ Latitude Nord et 7°40’ et 8°22’ Longitude Est. Elle s’étend sur
2228 km2 et est limitée au Nord par la Commune de Ouessè, au Sud par la Commune de
Kétou dans le Département du Plateau, à l’Ouest par les Communes de Savè et de Dassa-
Zoumé, à l’est par les Etats d’Oyo, de Kwara et d’Ogun de la République Fédérale du
Nigeria. Le chef-lieu de la Commune, est situé à environ 255 km de Cotonou.

13
Figure 1 : Situation géographique de la Commune de Savè
Source : Fond topographique IGN, 1992

14
3.2. Caractéristiques biophysiques de la commune
Les caractéristiques biophysiques regroupent les données climatiques, hydrographiques,
pédologiques de même que les aspects végétaux (couvert végétal).

3.2.1. Relief et Climat


Le territoire de la commune appartient à la pénéplaine cristalline ondulée et de faible altitude,
variant entre 200 et 300 mètres. Il est marqué par la présence de nombreux affleurements
rocheux qui se présentent sous forme de dômes d’où le nom de « mamelles » que portent ces
collines.
Le climat de la région est du type soudano- guinéen, caractérisé par deux saisons pluvieuses
(une grande et une petite) et deux saisons sèches (une grande et une petite). L’évolution des
précipitations moyennes mensuelles de la Commune de Savè est présentée par la figure 2.

Figure 2 : Variabilité mensuelle des hauteurs de pluie à Savè de 1965 à 2015


Source : ASECNA, Station de Savè, 2021

L’observation de la figure 2 permet de démarquer les deux saisons des pluies et les deux
saisons sèches :
 une saison des pluies principale : d’avril à mi-juillet ;
 une saison sèche mineure: fin juillet à août;
 une saison des pluies mineure: août à octobre ;
 une saison sèche principale: de novembre à mars.
Mais depuis peu de temps ce climat a laissé place à un climat tropical de type soudanien
marqué par une saison pluvieuse et une saison sèche. Les hauteurs moyennes des pluies sont
de 1 100 mm par an. Mais depuis quelques années, les précipitations de la grande saison des
pluies sont irrégulières. Par ailleurs, entre la grande saison et la petite saison de pluies, la
démarcation n’est plus nette. Ces deux saisons semblent se croiser. Cette quantité d’eau est
surtout favorable et permet le développement des différentes productions agricoles dans le
cadre d’étude.

3.2.2. Sols et végétation


Les sols qu’on y rencontre sont ferrugineux tropicaux qui, du fait de l’exploitation humaine,
font place par endroits aux sols latéritiques pauvres en sels minéraux. On observe aussi dans
les bas-fonds et les vallées des cours d’eau, des sols hydromorphes. Dans l’ensemble ces
différents types de sols sont relativement fertiles donc favorables aux différentes productions
agricoles. Ils constituent ainsi, des potentialités de production de diverses variétés de produits
agricoles dans la Commune de Savè (CARDER Savè, 2014).
15
Le paysage du plateau de Savè est une savane graminéenne, arborée et arbustive. Les essences
d’arbres dominantes sont l’anacardier, quelques baobabs et nérés ; dans la périphérie de la
ville de Savè, chef-lieu de la commune, les graminées font place à des périmètres de jachères
ou de productions agricoles. La conservation et la protection de l’environnement devient une
priorité capitale et nécessitent l’aide des ONG pour montrer aux populations les risques liés à
la pression humaine sur l’environnement. Il subsiste encore dans la commune des îlots de
forêts dont la forêt classée de l’Ouémé – Boukou d’une superficie de 20 500 ha et des forêts
galeries le long du fleuve Ouémé et de l’Okpara ; aujourd’hui pris d’assaut par des
agriculteurs-trices pour des cultures vivrières non loin des villages environnants.

3.2.3. Réseau hydrographique


Le réseau hydrographique, long de 147 km, est constitué par les nombreuses rivières qui
collectent les eaux vers le fleuve Ouémé et son principal affluent l’Okpara. On relève aussi de
de nombreux ruisseaux et marigots qui traversent la Commune.
Pendant la saison pluvieuse, le lit du fleuve Ouémé moyen est rempli d’eau et déborde parfois
de son niveau maximal. Alors qu’en période sèche, il est presque vidé de ses eaux d’où la
mise en œuvre des stratégies adéquates pour retenir les eaux pendant la saison pluvieuse et les
utiliser pendant la saison sèche pour la production agricole surtout les cultures maraîchères.
Ce cours d’eau permet aux producteurs de mener des cultures à contre saison surtout la
production de tomates, de gombo, de piments, etc. Cette activité est pour la plupart exercée
par les femmes en vue de l’augmentation des revenus additionnels en période de soudure. A
part les rivières qui collectent les eaux vers l’Ouémé et l’Okpara, il existe également de
nombreux ruisseaux qui parcourent le secteur d’étude. Ces cours d’eaux jouent un rôle
important dans le développement des cultures maraichères et des cultures de contre saison.

3.3. Caractérisques démographiques


Elles prennent en compte la dynamique de la population et les principales activités menées
par les populations de ladite commune.

3.3.1. Evolution de la population de la commune de Savè


La figure 3 présente la population de la commune de Savè sur les quatre (04) recensements
généraux de la population et de l’habitation (RGPH).

Figure 3 : Evolution démographique de la Commune de Savè


Source : INSAE, 2014

L’analyse de la figure 3 montre une forte augmentation de la population de la Commune de


Savè. La commune disposerait donc d’une forte main d’œuvre de la production agricole et
16
aussi par conséquent une forte demande et consommation des produits issus de la production
agricole. Ce nombre important de la population du secteur d’étude garantirait la main d’œuvre
et l’écoulement et la consommation des différents produits issus de la production agricole.

3.3.2. Principales activités menées par les populations


Les populations de la commune de Savè développent plusieurs activités dont les principales
sont :

3.3.2.1. Agriculture
Les principales cultures sont les céréales, les tubercules et les légumineuses. L’encadrement
technique des producteurs et productrices est assuré à la fois par le CeCPA, les organisations
paysannes (GV, UCPC, etc.), quelques ONG et les projets intervenant dans la commune. Les
moyens de production utilisés sont pour la plupart la houe, le coupe-coupe, bref, des moyens
rudimentaires. Au cours des deux dernières années, grâce au Programme de Promotion de la
Mécanisation Agricole (PPMA) initiée par le Gouvernement, le taux de mécanisation agricole
s’est amélioré et s’élève à 5%. L’agriculture est extensive, itinérante sur brûlis. Elle obéit au
rythme des saisons, avec par moments, des cultures de contre saison pratiquées dans les zones
humides (bassins des cours d’eau et bas-fonds).
Les problèmes que connaît l’agriculture dans la commune sont liés à l’appauvrissement
continu des sols, à la non maîtrise de l’eau de même que le désintéressement des jeunes à se
donner à l’agriculture, ce qui interpellent les ONG à travers la formation et la sensibilisation
des acteurs agricoles surtout sur les questions du temps.

3.3.2.2. Elevage
Le cheptel communal est composé de : bovins, d’ovins, de caprins, de porcins, de volaille,
etc. La commune abrite un marché de bétail qui doit être aménagé. Le problème principal
qui hypothèque le développement du secteur est la forte prévalence des épizooties surtout sur
les espèces à croissance rapide. L’inexistence de couloirs de passage et de zones délimitées de
pâturage, occasionne de fréquents conflits ouverts entre agriculteurs et éleveurs. Les autres
difficultés du secteur sont entre autres, l’accès difficile aux soins vétérinaires, l’insuffisance
de points d’eau et de pâturage pour le bétail et l’insuffisance d’encadrement technique pour
les éleveurs. Ce qui pourrait faire l’objet des modules de formation à l’endroit des populations
de la part des ONG.
Le petit élevage pratiqué dans les villages est souvent confié aux femmes qui s’occupent plus
de l’alimentation des animaux mais les bénéfices générés par cette activité sont gérés par
l’homme en sa qualité de chef de famille ; cause de déséquilibre au sien du foyer dans certains
cas.

3.3.2.3. Pêche
La pêche qui est pratiquée dans la commune est de nature continentale ; elle est pratiquée
principalement sur les fleuves Okpara et Ouémé et dans le barrage Ilakou. L’activité et la
santé des consommateurs sont menacées par l’utilisation de pesticides et engins prohibés. Des
cas de pollution par les déchets chimiques ont été signalés par le passé. Les problèmes
majeurs qui minent le secteur sont l’accès difficile à l’équipement moderne et la non maîtrise
de quelques techniques modernes de pêche qui existent. On retrouve plus d’hommes dans ce
secteur que de femmes ; les femmes se sont plutôt spécialisées dans le mareyage.

17
3.3.2.4. Transformation agro-alimentaire
La transformation agro-alimentaire est l’une des principales activités exercées dans la
commune en raison de la disponibilité de matières premières. Mais, la transformation des
produits agricoles est surtout pratiquée par les femmes qui travaillent individuellement ou en
groupements avec un équipement de base rudimentaire. La commune abrite également
quelques unités artisanales de transformation des produits agricoles. On peut citer l’extraction
et le conditionnement du jus de pomme de cajou, la transformation du manioc en gari et
autres produits dérivés. Il existe également des unités de transformation de soja et de
gingembre. Les problèmes majeurs qui se posent à ce secteur sont :
 l’accès difficile aux crédits ;
 le manque de débouchés pour les produits transformés ;
 l’absence d’encadrement technique ;
 l’archaïsme des moyens de production.

3.3.2.5. Exploitation forestière


La commune de Savè est l’un des pourvoyeurs du Bénin en produits forestiers, notamment le
bois d’œuvre, le bois de chauffe et le charbon. Cette activité, surtout pratiquée par les
allochtones agricoles venus des autres départements et même hors du Bénin, a de graves
conséquences sur l’environnement. Les arrondissements de Bessé, Okpara, Kaboua et Offè
abritaient par le passé d’îlots de forêts qui aujourd’hui, sont dévastées par suite d’une
exploitation incontrôlée de ces essences forestières. La seule réserve forestière restante dans la
commune est la forêt classée de l’Ouémé-Boukou dans l’arrondissement de Offè avec une
superficie de 22.740 Ha. La production du bois d’œuvre, du bois de chauffe et du charbon
dans la commune est du ressort des hommes, mais, dans leur commercialisation on rencontre
aussi bien des hommes que des femmes. Les ONG qui interviennent dans le domaine de
l’environnement sont vivement sollicitées par les autorités afin de limiter les menaces de ces
pratiques sur l’environnement.

3.3.2.6. Commerce et équipements marchands


Le commerce est dominé par l’informel. Il n’en demeure pas moins qu’il existe des
infrastructures marchandes aménagées pour faciliter les conditions d’exercice de l’activité. La
commune dispose de 12 marchés ordinaires et d’un marché à envergure régionale qui
enregistre des flux en provenance de tout le département ainsi que des pays voisins (Togo,
Nigéria). Les échanges portent aussi bien sur la production agricole (céréales, tubercules,
agrumes, volaille, etc.) que sur les produits manufacturés, venus pour la plupart du Nigeria.
Les infrastructures marchandes sont des hangars en matériaux définitifs ou en appâtâmes.
Pour une bonne organisation du secteur, les contraintes ci-après devront en conséquence être
levées :
 le non aménagement de certaines infrastructures routières et marchandes ;
 les conditions défavorables d’accès au crédit ;
 l’insalubrité dans les marchés.
 la proximité du Nigeria constitue un atout pour le développement du commerce dans la
commune.
Malgré l’insuffisance des infrastructures mentionnée, nous pouvons noter néanmoins
l’existence de quelques équipements qui desservent la commune sur le plan commercial. En
effet on peut retenir les marchés qui pour la plupart ont bénéficié de la construction des
hangars avec des bacs à ordures de la part des ONG et aussi des sensibilisations des usagers
sur la propriété de leur cadre de travail ainsi que des formations sur la gestion des opérations
commerciales. De cette carte nous constatons l’implantation des boutiques, de l’abattoir et de
18
la présence de quelques pistes rurales. Notons que les marchés sont prioritairement animés par
les femmes.

3.3.2.7. Problèmes économiques


Les problèmes d’ordre économique ne sont pas aussi négligeables, nous pouvons noter :

 la déforestation généralisée du fait de la production des madriers, des charbons et de la


pratique des feux de brousse ;
 l’agriculture non modernisée ;
 la baisse du rendement agricole ;
 l’impraticabilité de certaines pistes de desserte rurale ;
 les sites touristiques non aménagés ;
 l’état dégradé des voies urbaines ;
 la primauté de l’informel sur toutes les activités économiques, etc.

3.4. Barrières à la promotion du genre


Malgré l’importance que revêtent les ressources naturelles pour la survie de l’Homme, elles
constituent également une source de disparité ou de discrimination entre les couches sociales
au sein de la population de la commune de Savè. La ressource terre et terre cultivable ne sont
souvent pas sous l’autorité des femmes à cause des us et coutumes qui stipulent que la femme
n’est pas chef de ménage et donc n’a pas droit à des prises de décisions concernant la terre ou
sa gestion. Les barrières liées aux ressources forestières sont les interdits aux femmes surtout
en âge de procréer d’aller dans les forêts surtout les forêts sacrées. Ceci limite leurs droits de
jouissance de ces ressources naturelles. Par contre, l’homme n’est pas supposé aller chercher
de l’eau pour les travaux domestiques. Car, la corvée d’eau est une activité principale qui est
destinée à la femme. En général, l’accès et le contrôle des ressources du milieu n’est pas
uniforme (figure 4).

Figure 4 : Contrôle et accès des ressources dans la commune de Savè


L’analyse de la figure 4, révèle que 86 % des ressources sont contrôlées par les hommes dans
la commune de Savè pendant qu’ils en exploitent 77 %. Ainsi, les hommes contrôlent plus les
ressources que les femmes dans la Commune de Savè et en contrôlent plus qu’ils n’en
exploitent. Certaines ressources sont contrôlées par les hommes, mais elles sont plus
exploitées par les femmes. Par exemple, les bas-fonds sont contrôlés par les hommes, mais
sont plus exploités par les femmes pour les cultures maraichères et le riz. Du côté des
femmes, elles n’ont le contrôle que sur 14 % des ressources de la commune et en exploitent
19
13 %. Ce qui montre que les femmes ont le contrôle sur peu de ressources dans leurs localités.
En effet, les ressources dont les femmes assurent le contrôle sont les infrastructures
hydrauliques (ressources d’approvisionnement en eau, des infrastructures hydrauliques et
sanitaires), bas-fonds pour le maraichage et la culture du riz. Elles sont liées aux activités
exercées par elles.
Par ailleurs, dans la commune de Savè principalement au sein des communautés Idaatcha, 75
% des femmes ont accès et contrôlent les terres cultivables. Ces femmes exercent les travaux
champêtres au même titre que les hommes.
Quant à la scolarisation, les femmes assurent plus l’éducation des enfants que les hommes. En
effet, à Savè, les femmes développent plus, les activités liées au commerce. Le taux de
scolarisation des femmes est très bas par rapport à celui des hommes, car selon les coutumes,
les femmes sont faites pour le foyer et doivent s’occuper du ménage. Ce fait longtemps
combattu, continue d’être une réalité dans les milieux reculés de la commune.
Les enfants quant à eux, n’ont accès qu’à 10 % des ressources disponibles dans la commune.
Ce ne sont que les écoles maternelles et primaires, les collèges d’enseignements généraux et
les centres de loisirs comme les terrains de sport et de football. Les enfants n’ont pas de
contrôle sur les ressources de la commune de Savè.
 Décisions importantes au sein du foyer

Dans la gestion des foyers à Savè, seulement 36 %, des décisions sont prises par les femmes
contre 48 % pour les hommes (figure 5).

Figure 5 : Proportion des décisions prises au foyer par l’homme et la femme dans la
Commune de Savè
L’analyse de la figure 5 révèle que les hommes sont les seuls à prendre majoritairement les
décisions importantes pour le foyer (48 %). Ensuite, 36 % des décisions sont prises de façon
conjointe et 16 % des décisions importantes dans le foyer sont prises par les femmes seules.
L’ensemble des décisions prises au sein du foyer sont présentées dans le tableau II.

20
Tableau II : Décisions prises au sein des foyers de la commune de Savè

Décisions Hommes Femmes Hommes et Femmes


Envoyer un enfant à l’école +
Vente un actif agricole +
Faire des enfants +
Entretien de la grossesse +
Décider de quelle culture semer et la
+
superficie à emblaver
Mettre en apprentissage un enfant +
Envoyer un enfant à l’hôpital +
Faire de tontine +
Achat d’un bien +
Entretien des femmes +
Achat des condiments +
Prendre une seconde femme +
Argent de déjeuner des enfants +
Entretien des enfants +
Soutien des femmes à l’égard des hommes +
Achat des ustensiles de cuisines +
Le commerce des femmes +
Education des enfants +
Décider de payer une culture agricole +
Investir dans une nouvelle activité +
Destination des revenus agricoles +
Construction d’une maison +
Épargne de la femme +
Décider de construire une maison à la
+
seconde femme
Repas à prendre dans la journée +
Faire le maraichage dans le champ +
Source : Travaux de terrain/DERICC/CREDEL ONG, 2021
Il est remarqué que les décisions prises par les femmes seules sont celles sans gain et qui
constituent au contraire une charge pour elles. Par contre, les décisions prises par les hommes
seuls sont des décisions qui vont pour la plupart dans leurs intérêts personnels tels que
(prendre une seconde femme, construire une maison pour la seconde femme, décider de quelle
culture semer et la superficie à emblaver, etc.). Mais il faut noter qu’il existe une particularité
chez les femmes musulmanes où elles doivent obligatoirement parler de toutes décisions
21
qu’elles veulent prendre à leurs maris. La femme ne prend aucune décision seule sans avoir
consulté son mari au préalable.
Parmi les décisions qui sont prises au sein du foyer, d’autres sont parfois impactées par les
chocs ou tensions climatiques. Il s’agit entre autres de :
 décider de quelle culture semer et la superficie à emblaver ;
 faire le maraichage dans le champ ;
 envoyer un enfant à l’école.

 Inégales répartitions de la charge de travail au sein du foyer pendant les temps de


catastrophe
La charge de travail entre l’homme et la femme au sein du foyer pendant la journée normale
et la journée avec choc est disproportionnelle. Dans la commune de Savè, les hommes et les
femmes exercent différentes tâches tout au long d’une journée. Il est constaté de manière
générale que la femme se réveille très tôt dans le ménage et s’occupe des activités liées aux
ménages, c’est-à-dire le plus souvent des activités reproductives qui regroupent beaucoup plus
les travaux domestiques (balayage de la maison, vaisselle, chauffer la nourriture, petit
déjeuner, corvée d’eau, entretien des enfants, etc…).
Les femmes mènent ces activités aussi bien dans la matinée de 5 heures du matin à 10 heures
et dans la soirée à partir de 17 heures à 23 heures. En dehors des activités reproductives, les
femmes se retrouvent aussi dans les activités productives, c’est-à-dire dans la production
agricole. Les femmes rurales, une fois fini les activités domestiques de la matinée, prennent
encore la route pour le champ pour d’autre activités telles que : apporter ou faire de la
nourriture à son mari, aux enfants et aux ouvriers, faire le semi, le sarclage, chercher des
condiments et du bois de feu. Les femmes exercent ces activités entre 10 heures et 17 heures
ou 18 heures.
Après toutes ces longues tâches dans le foyer, la femme est celle qui est la dernière à aller au
lit et ceci le plus souvent à partir de 23 heures à 5 heures du matin. Pendant cet intervalle de
temps, il arrive que la femme assume ses devoirs conjugaux. En dehors des activités
reproductives et productives, les femmes sont également sollicitées dans les activités
communautaires qui regroupent le plus souvent les salubrités des rues et des lieux publics, les
diverses cérémonies et rencontres.
S’agissant des activités des hommes, elles sont plus focalisées sur les activités productives (la
production agricole). Les hommes, le plus souvent se réveillent à 6 heures du matin et
prennent la route du champ après avoir pris la nouvelle de la famille par une visite matinale.
Une fois dans le champ, l’homme passe d’abord à la vérification des pièges tendus, et des
filets à poissons pour ceux qui sont aux abords des cours d’eaux.
Après cette phase, l’homme fait un tour du champ pour savoir où travailler dans la journée.
Cette phase d’activité se déroule entre 6 heures 30 à 7 heures 30 au plus. Cette étape est suivie
par celle du démarrage des travaux champêtres jusqu’à 12 heures ou 12 heures 30 minutes
pour prendre une pause et le déjeuner. Certains hommes profitent de cet intervalle de temps
pour visiter d’autres champs ou les voisins. La reprise des travaux champêtres dans la journée
est prévue pour environ 15 heures et prend fin vers 18 Heures 30 minutes ou 19 heures. Du
retour de la maison, l’homme se repose un peu, prend sa douche et va se distraire auprès des
amis soit pour prendre de l’alcool ou faire de l’arbre à palabre. Toutes ces tâches se passent
entre 19 heures et 20 heures 30 minutes (parfois au-delà). Du retour de la distraction,
l’homme prend son repas et après cela il cause avec les enfants en veillant sur la maîtrise des
22
leçons et exercices donnés à l’école. Les hommes vont rigoureusement au lit vers 22 heures
30 minutes.
Le tableau III présente la journée type des femmes et des hommes dans la Commune de Savè.

Tableau III : Journée Type des femmes et des hommes dans la Commune de Savè
FEMMES
JOURNEE NORMALE JOURNEE AVEC CHOC
Heures Activités Heures Activités
6h – 6h40 Réveil + Prière + Toilette 5h – 5h30 Réveil + Prière + Toilette
6h40 – 8h Travaux domestiques 5h30 – 6h Travaux domestiques
8h – 13h Départ pour le champ et 6h – 12h Travaux champêtres
travaux champêtres
13h – 15h Repos + repas 12h – 13h Repas + Pause
15h – 17h Reprise travaux champêtres 13h – 18h30 Reprise travaux champêtres
17h – 17h30 Recherche bois de chauffe 18h30 – 19h Retour du champ
et retour maison
18h – 19h Corvée d’eau + Bain 19h – 19h30 Corvée d’eau
19h – 21h Cuisine 19h30 – 20h Bain + bain des enfants
21h – 21h30 Repas 20h – 21h30 Cuisine
21h30 – 23h Divertissement et coucher 21h30 – 22h Déjeuner
23h – 6h Sommeil + Occupation 22h – 5h Sommeil
conjugale
HOMMES
6h – 6h 15 Réveil + Toilette + 4h – 4h30 Réveil + prière + Vérification
Vérification de la famille de la famille + Alimentation
des animaux de l’élevage (les
confier aux femmes)
6h15 – 6h30 Alimentation des animaux 4h30 – 5h Vérification des pièges à
d’élevage animaux et à poissons +
Transport des produits vivriers
par pirogue sur le fleuve
6h 30– 13h Départ pour le champ + 5h – 15 h Travaux à la SUCCOBE
Vérification des pièges à (Sarclage coupe verte, coupe
animaux et poissons + noire) + Travaux champêtres
Travaux champêtres sur le plateau
13h – 15h Repos + Repas au champ 15h – 17h Repos + repas
15h – 17h Reprise travaux champêtres 17h – 19h Pièges à animaux et à poissons
(installation et vérification)
17h – 19h Vérification des pièges à 19h – 22h Repos pour ceux qui
animaux et poissons reviennent avec de nourriture
et léger repos
19h – 22h Bain + Repos + Distraction 22h – 4h Réflexion sur quoi faire et sur
avec les enfants + repas en quoi manger
famille + Ecoute des
informations (s’il y a lieu)
22h – 6h Sommeil pour certains
23h – 8h Travaux à la SUCCOBE
pour certains
Source : Travaux de terrain/DERICC/CREDEL ONG, 2021
23
Le tableau IV présente la synthèse des activités et de la charge de travail des hommes et des
femmes dans la Commune de Savè.
Tableau IV : Synthèse des activités et de la masse horaire en fonction de l’homme et de la
femme dans la commune de Savè

Journée type normale


AR AP AC
Femmes 17 H 9H 4 Heures
Hommes 13 H 15 min 10 H 45 min 4 heures
Journée type avec choc
AR AP AC
Femmes 12 H 12 H 4 heures
Hommes 11 H 30 12 H 30 min 4 heures
Source : Travaux de terrain/DERICC/CREDEL ONG, 2021
Légende : AR = Activité reproductive ; AP = Activité Productive ; AC = Activité
Communautaire
L’analyse des tableaux III et IV révèle que les femmes sont plus dans les activités
reproductives que dans les activités productives contrairement aux hommes. Elles sont parfois
dans deux activités à la fois (reproductives et productives). Pire, les chocs climatiques
augmentent la charge de travail des femmes, par les soins apportés aux personnes vulnérables
comme les enfants et les personnes âgées. Cela induit chez la femme, le manque de temps
pour acquérir de nouvelles connaissances pour renforcer ses capacités en vue de son
autonomisation, ce qui accentue sa vulnérabilité aux chocs climatiques. Les nobles tâches
qu’exercent les femmes les empêchent de pouvoir prendre part à d’autres activités liées à des
prises de décisions, des réunions nocturnes comme journalières, les réunions politiques (où on
note la présence d’une femme dans le Conseil Communal).
Quant aux impacts des aléas et des changements climatiques, les risques climatiques agissent
beaucoup sur les activités des femmes que celles des hommes. Il s’agit des activités liées à la
transformation des produits agricoles à savoir : la transformation du manioc en gari, la
transformation du soja en fromage, l’étuvage du riz, la transformation de l’arachide en
galettes et en huiles, la vente des hypocotyles du rônier, le maraichage, l’élevage (des ovins et
des volailles et le commerce.
Tout ceci, augmente leur vulnérabilité par rapport aux hommes. S’agissant des enfants, ils
constituent aussi une couche qui subit les effets liés aux manifestations des aléas climatiques
dans la commune de Savè. Le réchauffement du sol, la forte fraicheur et chaleur, la pénurie
d’eau et de même que la destruction des cultures constitue aussi des impacts directs qui ont
des répercussions sur les enfants. La destruction des cultures par exemple crée l’insécurité
alimentaire ou la malnutrition et de même la baisse du taux de scolarisation chez les enfants.

3.5. Profil historique de la commune de Savè


La commune de Savè jouit d'un climat tropical intermédiaire dite de climat de transition entre
les climats Guinéen au Sud et Soudanien au Nord (Adigbegnon et al., 2017). Le climat qui y
règne est celui subéquatorial caractérisé par deux saisons pluvieuses (une grande pluie et une
petite) et deux saisons sèches (une grande et une petite).
Mais, depuis deux décennies environ, ce climat a laissé place à un climat tropical de type
soudanien, marqué par une saison pluvieuse et une saison sèche dans ladite commune. Ceci
fait que la commune est confrontée à une seule saison de culture depuis environ cinq (05) ans.

24
Ainsi, compte tenu du relief en place (présence des roches), de retard de pluies et de la
disponibilité de terres cultivables, les producteurs-trices n’arrivent plus à respecter les deux
saisons de culture sur l’année. Les cultures comme le maïs, le soja, le riz, le haricot, le sorgho,
le mil et le maraichage sont donc pratiquées dans la commune, mais souvent sur de petites
superficies.
Dans la Commune de Savè, la sécheresse est l’événement climatique majeur qui pèse sur les
activités des femmes comme des hommes. Au fil de l’évolution du temps, il a été observé que
la fréquence de la sécheresse, a entrainé la baisse des rendements des cultures et a également
entrainé la pénurie d’eau qui a fait souffrir les femmes dans un passé récent. Dans les années
1970, on observait deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses dans la même année. Ce
qui amène à faire deux productions dans la même année.
Mais aujourd’hui, il est remarqué une seule saison dans la même année, d’où une seule
culture dans l’année. Pour pallier à ces difficultés, les producteurs et surtout les hommes, se
sont donnés à d’autres activités comme le trafic de l’essence, le commerce, la production du
charbon, manœuvre dans la Société Sucrière de Savè (SSS) et autres. Quant aux femmes, elles
se sont installées dans les bas-fonds pour faire le maraichage et la culture du riz. En dehors de
cela, d’autres femmes se sont également données au commerce. Les femmes également vont
dans la Société Sucrière de Savè pour avoir de revenu afin de subvenir à leurs besoins.
Dans le passé, les producteurs-trices n’avaient pas accès aux informations climatiques. Les
quelques canaux d’accès aux informations climatiques étaient les indicateurs locaux comme
les chants des oiseaux, des crapauds, la consultation de l’oracle et les sacrifices. L’oiseau le
plus reconnu et donnant d’information sur la tombée de la pluie et le plus cité dans la
commune est l’oiseau appelé dans la langue Mahi ‘’Houtoutou’’ (Pycnonotus jocosus). Le
chant de cet oiseau appelle automatiquement la pluie. Les chants d’une autre variété des petits
oiseaux dans le début de l’année prédisent une bonne saison des pluies, mais leur absence au
début de l’année prédit une saison sèche. Les pratiques et les techniques culturales ont changé
dans le temps.
Aussi, il a été constaté une dynamique de l’évolution de l’occupation du sol suite à
l’augmentation de l’effectif de la population et aussi des activités des hommes comme celles
des femmes. Il a été observé, une forte dégradation de l’environnement, les grandes forêts ont
disparu donnant place aux formations végétales comme les jachères, les savanes arbustives,
les savanes arborées et les sols nus. Tout cela serait lié aux changements climatiques.
Les différentes saisons ont été modifiées dans le temps ; on est passé de deux saisons de
cultures dans certains milieux à une seule saison de culture suite aux retards et à la rareté des
pluies. Les stratégies d’adaptions aux effets des changements climatiques ont également
évolués dans le temps.
Aujourd’hui il y a une forte utilisation des herbicides, des insecticides et engrais chimiques
dans les différents domaines liés à la production agricole et tout cela pour garantir un bon
rendement aux fins de campagne agricole dans la commune. Les communautés sont
conscientes du changement des manières de faire d’avant. Il a été constaté dans le temps le
changement de nombreux événements. Le passage de deux cultures par année, à une seule
culture, dû aux retards des pluies répétés chaque année. Plusieurs variétés de semences
reconnues comme les meilleures par les producteurs ont disparu dans le temps et ont laissé
place aux variétés de semences à cycle court.
Les techniques de labour et de culture ont été modifiées. Actuellement les producteurs font
des butes de petites lignes. Les produits agricoles se conservaient dans le passé avec les
feuilles de neem (Azadirachta indica), mais aujourd’hui, ces produits agricoles sont conservés
par les produits chimiques. La culture aujourd’hui nécessite obligatoirement l’usage des
intrants pour accélérer leur croissance. D’autres producteurs (45 %) utilisent beaucoup des

25
engrais biologiques, tels que les fientes des animaux, les déchets des graines de coton, les
feuilles mortes pour fertiliser le sol avant le labour et le semis.
Par ailleurs, les producteurs ont reconnu et affirmé qu’il y a eu de modifications dans le
calendrier agricole suite aux retards et aux poches de pluie. Il est observé un décalage des
périodes des différentes activités (défrichement, labour, semis, entretien et récolte) de la
production.
Par ailleurs, la commune de Savè a connu depuis sa création dans les années 1800 jusqu’à nos
jours des éléments marquants liés aux événements climatiques, socio-économiques et
sociocommunautaire. Comme événements marquants notés lors du déroulement de l’outil
CVCA, on note la sécheresse et le vent violent qui ont créé d’énormes dégâts au sein de la
population au fil du temps. Notons que la sécheresse a abondamment sévit dans ce milieu et a
créé des dégâts tels que la perte des cultures, les conflits entre populations, la famine et des
maladies. Les conflits qui ont eu lieu sont à la base de la dispute des points et des cours
d’eaux entre la population pendant les longues périodes de la sécheresse.
Aujourd’hui dans la commune de Savè, on constate un décalage de la saison ce qui a entrainé
une seule culture dans l’année au lieu de deux cultures suite aux retards des pluies. De 1990 à
2003, il y a eu une grande sécheresse dans la commune ce qui a causé la mort de presque tous
les animaux domestiques (bœufs, moutons, chèvres, les volailles) de même que les animaux
domestiques à cause du tarissement des cours d’eaux et de l’absence de la nourriture. La
population elle-même s’était nourrit de la viande des cadavres des animaux pendant une
bonne période. Notons que la sécheresse est l’événement climatique qui sévit le plus dans la
Commune de Savè.
En dehors de cet aléa climatique, il a été également noté que les vents violents sévissent dans
le milieu et ont pour dégâts l’enlèvement des toitures des maisons et la destruction des
cultures. Les inondations des champs constituent des risques climatiques ne datant pas au sein
de la commune. Elle date des années 2014 et a pour conséquence, la pourriture et le
noircissement des cultures. Elle envahit les champs et les bas-fonds et empêche la mise en
place correcte de la seconde saison de culture.
Par ailleurs, d’autres événements marquants liés aux événements socio-économiques ont été
notés dans le milieu, et sont les épidémies des maladies telles que la rougeole (qui a entrainé
la mort de nombreux enfants), le choléra (qui a entrainé la mort d’une forte population), le
vers de guinées (qui est dû à la consommation de l’eau des rivières non potables). Il a été noté
la peste des animaux qui entraine leur mort. Des infrastructures ont été également mises en
place pour régulariser la peine de la population suite à des difficultés auxquelles elle est
confrontée. Il s’agit comme infrastructure, de l’installation des pompes, la construction des
forages, des châteaux, des barrages et des retenus d’eaux pour faciliter l’accès à l’eau par la
population et la culture maraichère. Malgré d’énormes infrastructures installées, les
problèmes d’accès à l’eau persistent. Les routes ont été construites et aménagées afin de
faciliter l’accès d’une localité à l’autre et la libre circulation des biens et des personnes.
L’installation de quelques infrastructures hydrauliques ont permis de freiner le rythme
d’accélération et de fréquence de la propagation de certaines maladies liées à l’eau comme les
vers de guinées par exemple. Quant aux femmes, les difficultés auxquelles elles sont
confrontées dès lors persistent. Il s’agit entre autres de : non accès à l’eau, non disponibilité
des sites propices pour les activités liées à la femme (le maraichage surtout et la culture du
riz).
Les risques climatiques tels que la sécheresse et les vents violents ont été fréquents au fil du
temps. Ils surviennent à des moments donnés chaque année, mais d’autres part, aussi ils
surviennent à des fréquences de 2, 3 ou 4 voire 5 ans. Les dégâts de ces risques ont été très
énormes. Les populations ont mis en place des stratégies pour pouvoir surmonter ces
difficultés. Il s’agit de l’utilisation des semences à cycle court en cas de retard des pluies dans
26
le but de pouvoir produire et de bénéficier de la courte durée de la saison des pluies. Les
femmes quant à elles font les cultures de la tomate et de la tomate dans les bas-fonds humides.
Mais en cas de longue durée de sécheresse, elles sont confrontées à l’assèchement des bas-
fonds, ce qui les amène donc vers les petits commerces. Les hommes quant à eux se donnent à
la production du charbon, d’où la présence d’une forte dégradation de la forêt notée depuis 15
ans. En période d’inondation des champs, les populations essayent d’adopter le système de
drainage manuel qui consiste de creuser des lignes pour permettre à l’eau de circuler afin de
diminuer le niveau de l’eau dans les champs.
D’autres profitent de la présence de l’eau dans les champs pour changer de culture, ce qui a
amené à la culture du riz. Des variétés de cultures résistantes à la sécheresse ont été priorisées
par les producteurs. C’est le cas de l’abandon de la variété de sésame de petites graines au
profit de la variété des grosses graines. En cas de pauvreté d’une portion de terre, cette
dernière est laissée en jachère pour sa reconstitution en éléments minéraux pour sa
fertilisation.

4. Principaux moyens de subsistance et modes d’existence


Dans la commune de Savè, plusieurs ressources sont exploitées par les populations afin de
subvenir à leurs différents besoins. Au nombre de ces ressources, il faut noter les terres
cultivables, les bas-fonds, les plantations artificielles (anacarde, teckeraie), les forêts (forêts
sacrées), les cours d’eaux. Ces ressources permettent à la communauté de développer
plusieurs activités à savoir : la production agricole, l’élevage (ovins, volailles, caprins,), la
transformation et la commercialisation des produits agricoles, le commerce (formel et
informel), la pêche (en petite proportion), le concassage des roches.
Notons que chacune de ces ressources et activités sont perturbées par les risques climatiques
tels que la sécheresse prolongée, la forte pluie, le vent fort/violent et la forte chaleur.
La sécheresse prolongée, la forte pluie, le vent fort et la forte chaleur constituent les véritables
risques climatiques qui perturbent les activités de la communauté dans la Commune de Savè.
S’agissant de la sécheresse prolongée, elle se manifeste par le retard des pluies et a pour
impacts la destruction des cultures, la baisse des rendements, la pénurie d’eau qui augmente la
charge de la femme, l’assèchement des bas-fonds et des points d’eaux, la divagation des
bœufs dans les champs à la recherche de pâturage ce qui entraîne de grands conflits entre
producteurs-trices et éleveurs.
Cet aléa climatique se manifeste chaque année au sein de la commune de Savè. Face à cette
situation, la communauté développe des stratégies pour pallier les effets liés à cet aléa
climatique. Il s’agit de l’adoption des semences à cycle court, des semis précoces, culture
dans les zones humides, création de petites retenues d’eaux dans les champs pour les cultures
maraichères, etc.
En ce qui concerne la forte pluie, elle se manifeste à travers l’inondation des champs et le
débordement des cours d’eaux qui entraînent la perte et la pourriture des cultures, le retard de
croissance de certaines cultures comme le maïs et l’arachide. Ce même aléa climatique a aussi
pour impact la destruction des cultures, la baisse de rendements, la dégradation des routes et
pistes, l’effondrement des maisons, la prolifération des moustiques, et des maladies. Comme
stratégies développées par la communauté pour faire face aux impacts liés à cet aléa, il faut
noter la culture dans les zones non inondables, labour dans le sens d’écoulement de l’eau,
récolte précoce, ouverture des lignes pour vider l’eau des champs. Cet événement climatique
se produit chaque deux (2) ans dans la commune de Savè.
Le vent fort est aussi l’un des risques climatiques qui se manifeste par la destruction des
toitures des maisons, la source et propagation de plusieurs maladies, la destruction des
cultures et des plantations (anacardes). Pour remédier à ces difficultés, la communauté plante
des arbres dans les maisons et laisse également un minimum de pieds d’arbres dans les
27
champs. Les toitures des maisons sont construites avec des matériaux presque définitifs. La
forte chaleur quant à elle est source du réchauffement climatique qui entraîne plusieurs
maladies (surtout pour les enfants), telles que la rougeole, les boutons sur le corps, la diarrhée,
etc. Ce même aléa entraîne la pourriture des cultures telles que les tubercules d’ignames et de
manioc et est aussi responsable du ralentissement du travail par les producteurs.

4.1. Principaux risques et Matrice de vulnérabilité


L’ensemble des risques climatiques tels que la sécheresse prolongée, les fortes pluies les vents
forts et la forte chaleur impactent chacune des ressources identifiées dans la commune. Ainsi,
la sécheresse prolongée et les fortes pluies impactent fortement les ressources telles que les
terres cultivables, les bas-fonds, les plantations, les cours et plans d’eaux, les habitations, les
infrastructures routières, les cheptels, etc.
Quant à la forte chaleur, elle impacte aussi fortement la santé des enfants et les cultures, de
même que les habitations. En ce qui concerne le vent fort, il agit considérablement sur les
cultures et en l’occurrence sur les habitations (toitures des maisons, églises, écoles, etc.). Le
tableau V présente les ressources impactées par les risques identifiés dans la Commune de
Savè.

Tableau V : Ressources impactées par les différents risques dans la commune de Savè

Risques climatiques identifiés


Ressources/acteurs Pluies Vents Forte Pondération Rang
Sécheresse
abondantes violents chaleur
Terres agricoles 3 3 1 3 10 1
Cultures 3 2 2 3 10 1 ex
Forets 2 1 1 2 6 8
Plantations 3 1 2 2 8 4
Cours et Plans d’eau (à 3 1 0 2 6 8 ex
préciser)
Bas-Fonds 3 2 1 2 8 4 ex
Cheptel 3 3 1 2 9 3
Habitations 1 1 1 1 4 11
Etablissements scolaires 1 2 2 2 7 6
Infrastructures routières 1 3 1 1 6 8 ex
Infrastructures de santé 1 1 1 1 4 11 ex
Infrastructures 2 1 1 2 6 8 ex
d'approvisionnement en eau
Magasins 0 1 1 1 3 1
Lieux de culte 1 1 1 1 4 11 ex
Infrastructures marchandes 1 2 2 2 7 6 ex
Pondération 28 25 18 27
Source : Travaux de terrain/DERICC/CREDEL ONG, 2021

28
La sécheresse prolongée et les fortes pluies exercent des impacts importants sur les ressources
et les activités telles que les terres cultivables, les bas-fonds, les plantations d’anacarde, les
cours d’eaux, les agriculteurs et agricultrices, les éleveurs et la transformation des produits
agricoles. S’agissant de la production agricole dans la commune de Savè, il a été constaté que
les hommes sont les plus impactés par l’ensemble des risques climatiques cités. Car ce sont
les hommes qui ont le plus accès aux terres cultivables.
Les femmes ne sont également pas épargnées par les chocs liés aux risques climatiques dans
la production agricole. Mais force est de constater que plusieurs autres domaines d’activités
réservées aux femmes sont fortement impactés par les risques climatiques. Il s’agit des
activités liées à la transformation des produits agricoles à savoir : la transformation du manioc
en gari, la transformation du soja en fromage, l’étuvage du riz, la transformation de l’arachide
en galettes et en huiles, la vente des hypocotyles du rônier, le maraichage, l’élevage (des
ovins et des volailles et le commerce).
Le tableau VI présente les acteurs impactés par les différents risques dans la commune de
Savè.

Tableau VI : Acteurs impactés par les différents risques dans la commune de Savè

Risques climatiques identifiés


Ressources/acteurs Pluies Vents Forte Pondération Rang
Sécheresse
abondantes violents chaleur
Agriculteurs 3 3 2 3 11 1
Agricultrices 2 3 2 2 9 2
Pêcheurs 1 1 0 1 3 9
Transformatrices manioc en
1 2 1 1 5 8
gari
Transformatrices Etuvage du
1 1 1 0 2
riz
Transformatrices Soja en
2 1 1 2 6 6
fromage
Transformatrices de karité en
beurre 0 0 0 0 1 11

Transformatrices Arachide en
1 1 1 1 3 9 ex
galettes et en huile
Transformatrices du rônier 0 0 0 0 1 11 ex
Eleveurs 3 2 1 2 8 4
Commerçants 2 2 1 2 6 6 ex
Commerçantes 2 3 1 2 8 4 ex
Enfants 3 3 2 2 9 2 ex
Pondération 21 22 13 18
Source : Travaux de terrain/DERICC/CREDEL ONG, 2021
Ces différents secteurs d’activités exercées par les femmes constituent de fortes activités
génératrices de revenus, mais la plupart impactées par les risques climatiques. Les impacts qui
29
perturbent ces différentes activités sont très significatifs. Quant aux bas-fonds, fortement
impactés par la sécheresse et les fortes pluies, ils sont les plus exploités par les femmes. Elles
constituent ainsi la couche la plus sensible à ces deux risques dans la commune.
S’agissant des enfants, ils constituent aussi une couche qui subit les effets liés aux
manifestations des risques climatiques dans la commune de Savè. Le réchauffement du sol, la
forte fraicheur et chaleur, la pénurie d’eau et de même que la destruction des cultures,
constituent aussi des impacts directs qui ont des répercussions sur les enfants.
La destruction des cultures par exemple crée l’insécurité alimentaire ou la malnutrition et de
même la baisse du taux de scolarisation chez les enfants.

4.2. Impacts des changements climatiques (hommes, femmes, jeunes et personnes


handicapées)
4.2.1. Impacts des changements climatiques
Le tableau VII représente la synthèse de l’impact des changements climatiques sur les
différents groupes socio-culturels de la commune de Savè.
Tableau VII : Impacts des changements climatiques sur les communautés
Couches les plus impactées
Aléas Impacts Jeunes/ Personnes
Hommes Femmes
Enfants handicapées
Pénurie d’eau X X X
Destruction des cultures (maïs, X X
arachide, sésame, haricot, riz)
Sécheresse Retard de semis X X
prolongée Perte des animaux d’élevage X X
domestiques
Perte du couvert végétal X X X X
Réchauffement du sol X X X X
Inondation des champs X X
Dégradation des routes X X X X
Forte Pluie Effondrement des maisons X X X X
Forte fraicheur X X X X
Destruction des toitures des maisons X X X X
Difficulté de transport des X X
cultures vers les maisons
Destruction des maisons X X X X
Perte des animaux domestiques X X
Inondation Recrudescence des maladies X X X
hydriques et épisodiques
(enfants)
Interruption des activités de X
production de sel
Salinisation des terres X
Destruction des cultures dans les X X
champs
Pourriture des cultures (manioc, X X
Vents igname)
violents Maladies des enfants (apparition des X X
boutons sur le corps des enfants)
Obligation de dormir au dehors
X X X X
Source : Travaux de terrain/DERICC/CREDEL ONG, 2021
30
Les risques climatiques et leurs manifestions ont d’impacts sur plusieurs couches qui sont
considérées comme les plus vulnérables dans la commune de Savè. Néanmoins, parmi ces
couches les femmes sont considérées comme les plus vulnérables. A elles, s’ajoutent les
personnes handicapées, les personnes âgées, les enfants et les jeunes filles.
En effet, pendant la période de la sécheresse prolongée, les activités des hommes comme
celles des femmes sont impactées. Mais il a été constaté que les activités des femmes sont
plus impactées que celles des hommes, car les femmes sont confrontées à une augmentation
de la charge de travail surtout causée par la pénurie d’eau. La pénurie d’eau augmente la
charge de travail de la femme (travaux domestiques) et ralenti les activités de petits
commerces qui procurent de revenu à la femme.
La femme après avoir passé un bon moment à la recherche de l’eau, doit rattraper les travaux
domestiques et finir par rejoindre son mari dans le champ avec la nourriture et de l’eau. La
pénurie d’eau amène la communauté à faire recours aux points d’eaux non potables qui sont à
l’origine des maladies hydriques telles que la diarrhée et la dysenterie. S’agissant des activités
les plus développées par les hommes qui sont celles de la production agricole, elles sont
impactées par la sécheresse prolongée au niveau de la commune de Savè.
De même, la perte des animaux domestiques qui constitue aussi un impact direct issu de la
sécheresse prolongée impacte plus la femme que les hommes.
En ce qui concerne l’inondation qui constitue un impact direct de la forte pluie, elle impacte
plus les femmes, car les femmes ont plus accès aux zones plus humides (bas-fonds, les
bordures des cours d’eaux) pour le développement des activités liées à la production agricole
(comme le maraichage par exemple). En ce qui concerne les impacts directs issus des vents
forts, ils impactent plus les hommes que les femmes.
Dans la Commune de Savè la plupart des femmes musulmanes n’exercent pas les travaux
champêtres, mais plutôt le commerce pour subvenir aux besoins du foyer. S’agissant des
personnes handicapées, elles sont sur toutes les lignes impactées par les effets de l’ensemble
des risques climatiques identifiés au sein de la Commune Savè. Compte tenu de leur état
d’infirmité, les personnes handicapées sont considérées comme interdit à avoir accès à des
services et à occuper certains postes administratifs. Elles sont privées de l’assistance sociale et
sont livrées à elles-mêmes.
Concernant les enfants et les personnes âgées, ils sont aussi une couche vulnérable aux
risques climatiques. Cette situation est encore plus cruciale dans la Commune de Savè, où les
personnes handicapées ne bénéficient d’aucun accompagnement. Les enfants, quant à eux
sont impactés par les effets de la sécheresse prolongée, car ne résistent souvent pas à la faim.
Pendant les périodes de forte pluie et de forte chaleur, les enfants sont exposés à des maladies
(malnutrition, rougeole, le paludisme, etc.).

4.2.2. Analyse genre des impacts des changements climatiques


Plusieurs impacts indirects sont issus des impacts directs produits par les différents aléas
climatiques comme la sécheresse prolongée, la forte pluie, le vent fort et la forte chaleur.
Ainsi chacun des aléas climatiques engendrent à la fois des impacts direct et indirect qui
agissent sur les activités développées par les femmes comme les hommes. La figure 6
présente l’impact de la forte chaleur sur les activités en fonction des couches vulnérables.

31
Figure 6 : Impacts de la forte chaleur sur les activités en fonction des couches vulnérables
La période de sécheresse prolongée, les activités des hommes comme celles des femmes sont
impactées. Par ailleurs, il a été constaté que les activités des femmes sont plus impactées que
celles des hommes, car les femmes sont confrontées à une augmentation de la charge de
travail surtout causée par la pénurie d’eau (figure 7).

Sécheresse prolongée
90 85
80 70
70 65
60
Proportion (%)

60 50 50
50 45
40
40 35 35
30
30
20
10 5
0

Homme Femme Enfant

Figure 7 : Impacts de la sécheresse prolongée sur les activités en fonction des couches
vulnérables
La forte chaleur se manifeste plus dans les localités de Akon, Béssé et de Kaboua. Quant à la
sécheresse prolongée se manifeste notamment dans les localités de Gobé, Atchakpa, Alafia,
Diho, Akon, Béssé, Igbo-Yoko et d’Igbodja.
La particularité au niveau de la commune de Savè est liée au fait que les femmes sont
majoritairement de la religion musulmane et donc elles n’exercent presque pas les travaux
champêtres. Seules les activités de commerce des femmes musulmanes de la commune de
Savè sont touchées par la sécheresse prolongée. S’agissant des activités développées par les
32
hommes qui sont celles de la production agricole, elles sont impactées par la sécheresse
prolongée.
De même la perte des animaux domestiques constitue un impact direct issu de la sécheresse
prolongée qui impacte plus la femme que les hommes. En ce qui concerne l’inondation qui
constitue un impact direct de la forte pluie, elle impacte plus les femmes (figure 8).

Figure 8 : Impacts de l’inondation des champs sur les activités en fonction des couches
vulnérables
Les fortes pluies se manifestent précisément dans les localités de Alafia, Akon, Diho et
Igbodja. Les femmes ont plus accès aux zones plus humides (bas-fonds, les bordures des
cours d’eaux) pour le développement des activités liées à la production agricole (comme le
maraichage par exemple). En ce qui concerne les impacts directs issus des vents forts, ils
impactent plus les hommes que les femmes (figure 9).

Vent fort
60

50
Proportion (%)

40

30

20

10

0
Destruction des toitures des maisons Destruction des cultures dans les champs

Homme Femme Enfant

Figure 9 : Impacts des vents forts sur les activités en fonction des couches vulnérables
Les vents forts se manifestent plus dans les localités de Béssé, Akparè, Gobé, Atchakpa,
Alafia et de Kaboua. Ces localités subissent plus les effets de ces risques climatiques.
33
4.3. Forces et faiblesses des mesures actuelles d’adaptation
Face aux différents impacts liés aux manifestations des risques climatiques ci-dessus
énumérés, la communauté développe plusieurs stratégies pour réduire les risques issus de
chacun des risques climatiques. Ceci permet à la communauté d’augmenter leur niveau de
résilience.
Ainsi, comme stratégies communautaires d’augmentation de la résilience climatique dans le
domaine de la production agricole, il faut noter l’adoption des semences à cycles court et
adaptables au changement climatique, les semis et récolte précoces, la culture dans les zones
plus humides pendant la saison sèche, l’association de certaines cultures, la rotation de
culture, l’utilisation des débris des récoltes, les fientes d’animaux et les graines de coton pour
la restauration du sol.
Le tableau VIII présente les forces et faiblesses des mesures d’adaptation dans la Commune
de Savè.

34
Tableau VIII : Forces et faiblesses des mesures actuelles d’adaptation

RISQUES
IMPACTS MESURES ACTUELLES FORCES FAIBLESSES
CLIMATIQUES
Pénurie d’eau Construction des forages, des citernes, Disponibilité de l’eau pour la Entretien continu de ces
des retenues d’eaux et des châteaux boisson ouvrages/infrastructures hydrauliques
Potabilité de l’eau
Réduction des maladies liées à
l’eau
Disponibilité de l’eau en tout temps
pour l’arrosage des cultures dans
les champs
Destruction des cultures (maïs, Adoption des cultures à cycle court Meilleur rendement Absence de séances de formation
arachide, sésame, haricot, riz) dans les bas-fonds, création des Disponibilité de l’eau en tout temps continue / renforcement de capacités
retenues d’eaux, surcreusement des pour l’arrosage des cultures dans continue
bas-fonds, aménagement des bas- les champs
SECHERESSE fonds, semence à cycle à court,
PROLONGEE amélioration des techniques culturales
Retard de semis
Perte des animaux d’élevage Construction des enclos pour sécuriser Disponibilité des lieux pour la Manque de moyen financier pour
domestiques les animaux avec des points d’eaux ou construction des enclos pour abriter construction des enclos en matériaux
un forage à côté les animaux précaires
Perte du couvert végétal Création des couloirs de transhumance Existence des couloirs et aires de Non application des textes qui
et des aires de pâturages, transhumances régissent le respect des couloirs de
sensibilisation des éleveurs et transhumance
producteurs
Réchauffement du sol Reboisement des zones dégradées Disponibilité des aires et zones Manque de sensibilisation des
pouvant abriter le reboisement populations sur la plantation et
reboisement des zones dégradées
Inondation des champs Système de drainage de l’eau, Disponibilité des zones propices à Manque de technique de gestion et de
Culture dans les zones non inondables la réalisation des retenues d’eaux maitrise de l’eau
FORTE PLUIE Dégradation des routes Aménagement des voies par Disponibilité d’une volonté Absence des matériels adéquats et de
l’approche IMO politique pour les travaux motivation
communautaires
35
Effondrement des maisons Construire les maisons en matériaux Acquisition de quelques matériels Manque de moyens financiers pour
définitifs gratuitement acquérir les matériaux définitifs
Forte fraicheur Sensibiliser les couples sur le planning Disponibilité de la médecine Manque de sensibilisation et de
familial traditionnelle formation sur le planning familial
Destruction des toitures des Plantation des arbres dans les Disponibilité de la volonté de Non accès aux plants à planter et de
maisons habitations et le long des voies, planter des arbres dans les maisons l’accompagnement des forestiers
construction des maisons et matériaux Disponibilité des lieux pouvant
définitifs abriter la plantation des arbres
VENTS VIOLENTS
Destruction des cultures dans les Planter ou laisser quelques pieds Possibilité et disponibilité des Destruction des plants par les feux de
champs d’arbres dans les champs pour freiner espaces pour la plantation des végétations et des bœufs
la vitesse du vent arbres en alignement dans les
champs
Pourriture des cultures (manioc, Planter ou laisser quelques pieds Récolte précoce des cultures Manque de technique de récolte
igname) d’arbres dans les champs pour freiner précoce et de conservation des
la vitesse du vent cultures
Maladies des enfants (apparition Entretenir les enfants pendant les Disponibilité de la médecine Inefficacité par moment de la
FORTE CHALEUR
des boutons sur le corps des périodes de forte chaleur traditionnelle médecine traditionnelle face à
enfants) certaines maladies
Obligation de dormir au dehors Planter des pieds d’arbres dans les Disponibilité des moustiquaires Insécurité grandissante
maisons afin de laisser circuler de l’air
Source : Travaux de terrain/DERICC/CREDEL ONG, 2021

36
L’analyse du tableau VIII révèle que la commune de Savè dispose de plusieurs ressources
pour la mise en œuvre des éventuelles options d’adaptations identifiées de commun accord
avec la communauté. Ces ressources constituent d’énormes potentialités pour la communauté.
Ainsi, il est à noter comme facteur de force :
 disponibilité des zones propices à la réalisation des retenues d’eaux ;
 la disponibilité des lieux pour la construction des enclos pour abriter les animaux ;
 la disponibilité de l’eau en tout temps pour l’arrosage des cultures dans les champs ;
 l’existence des couloirs et aires de transhumances ;
 la disponibilité des aires et zones pouvant abriter le reboisement, etc.
Néanmoins, il existe également des faiblesses découlant de la mise en œuvre de chacune des
options d’adaptation à savoir :
 l’entretien continu de ces ouvrages/infrastructures hydrauliques ;
 l’absence de séances de formation continue / renforcement de capacités continue ;
 le manque de moyen financier pour construction des enclos en matériaux précaires ;
 la non application des textes qui régissent le respect des couloirs de transhumance ;
 le manque de sensibilisation des populations sur la plantation et reboisement des zones
dégradées ;
 le manque de technique de gestion et de maitrise de l’eau.

4.4. Réponses (institutionnelles, techniques) mises en œuvre par les pouvoirs publics
(municipalité, Etat)
La région des Collines et principalement la commune de Savè, vit déjà les effets du
changement climatique et la dégradation des terres à l’instar de certaines régions du pays. La
situation est perceptible jusqu’au niveau des producteurs-trices à la base. L’activité
économique dominante de la région est l’agriculture qui occupe la plus grande partie de la
population. C’est une agriculture dont l’objectif est d’augmenter le volume de production par
une augmentation de la superficie emblavée. Tout le monde fait le constat aujourd’hui que les
terres cultivées ne produisent plus comme avant. La situation se fait remarquer par les faibles
rendements des cultures. L’utilisation des engrais industriels ne parvient plus à corriger la
situation à cause du niveau très bas de la fertilité desdites terres. La préoccupation est devenue
donc partagée au niveau de tout le monde : les producteurs agricoles et leurs organisations, les
centres de recherche, les structures d’encadrement agricoles etc. Les effets néfastes du
changement climatique viennent encore aggraver les conséquences de la baisse de fertilité des
terres agricoles. Par rapport aux techniques agricoles pratiquées et à l’économie agricole de la
région, elles sont fortement dépendantes d’une pluviométrie instable et des risques
climatiques persistants (poche de sécheresse, mauvaise répartition des pluies, attaque de
parasites, vents violents). Les pratiques et habitudes agricoles de la région ne sont pas
durables du point de vue de la gestion des terres. Parmi ces pratiques, on peut citer les
cultures continues, qui se caractérisent par la réduction de la durée de la jachère et la pratique
d’assolement, le labour répétitif occasionnant le lessivage du sol, le recours fréquent au brûlis,
la surexploitation, le débroussaillage excessif des terres boisées et forêts et la surcharge
pastorale. Toutes ces actions font suite à des difficultés rencontrées par les communautés à la
base.
Au nombre ces énormes difficultés rencontrées par les producteurs et productrices, en
l’occurrence les couches les plus vulnérables que sont les femmes, il a été noté une presque
absence de l’accompagnement des institutions surtout sur le genre et changement climatique.
Quant à la mairie, les quelques actions menées tournent pour la plupart autour des

37
sensibilisations et de quelques réalisations pouvant soulager un peu les difficultés rencontrées
par les communautés en cas de risques.
En effet, il faut noter que plusieurs structures et organisations internes et externes
interviennent dans la commune de Savè. Ces structures ou organisations interviennent dans
plusieurs domaines d’activités à savoir : micro-finance, alimentation, santé, gestion des
ressources en eaux, agriculture, genre, changement climatique, chefferie traditionnelle,
éducation, action de développement, hygiène et assainissement, sécurité, infrastructure et
équipements. Les secteurs dans lesquels les institutions interviennent sont l’agriculture, la
microfinance, la construction des infrastructures (magasins, école, aménagement des bas-
fonds et des retenues d’eaux), le don des équipements (étuveuse, vanneuse, décortiqueuse,
etc.). D’autres structures interviennent également dans l’hygiène et l’assainissement. Il a été
constaté que l’intervention des structures en cas de choc climatique au sein de la commune est
très faible et orientée dans l’agriculture. Il faut rappeler que toutes ces institutions transitent
par la Mairie ou l’ATDA avant toute réalisation au sein de la Commune. La mairie en
collaboration avec l’ATDA et d’autres organisations de la place essayent de faciliter la mise
en œuvre de ces réalisations.

5. Stratégies communautaires d’adaptation


5.1. Inventaire des stratégies par acteur (hommes, femmes, jeunes, personnes
handicapées et jeunes)
La communauté développe des stratégies pour faire face aux effets des risques climatiques.
En effet, face à la sécheresse prolongée, la communauté développe comme stratégie,
l’adoption des cultures à cycle court, l’utilisation des semences qui s’adaptent au climat
(sésame, manioc, pois d’angole, etc.), la réalisation des citernes pour recueillir l’eau, la
culture dans les zones humides au cours de la première saison, le creusement de petites
retenues d’eaux dans les champs pour l’arrosage des cultures maraichères, la mise en jachère
des portions de terres déjà pauvres, les semis précoces, l’utilisation des débris des champs
pour fertiliser le sol et la culture le long des cours d’eaux pendant la sécheresse.
En ce qui concerne les fortes pluies, la communauté développe comme stratégie, l’ouverture
des lignes pour faire partir l’eau champs inondés, la récolte précoce des cultures en cas
d’inondation des champs, le remblai des pistes d’accès aux champs, le recours à la médecine
traditionnelle en cas maladie (paludisme, la rougeole, etc.), le labour dans le sens
d’écoulement de l’eau, la solidification des fondements des maisons, le nettoyage des abords
des maisons, la réalisation des enclos non modernes pour l’élevage, le rebutage des cultures et
le séchage des cultures récoltées précocement.
La plantation des arbres dans les maisons et dans les champs et la construction des maisons en
matériaux presque définitifs sont les stratégies mises en œuvre par les populations pour
s’adapter aux effets des vents violents dans la Commune.
Pour la forte chaleur, la communauté développe comme stratégie, le reboisement des zones
dégradées, l’implantation des bâtiments avec portes et fenêtres orientées dans le sens du vent
et la réalisation de petites retenues d’eaux pour le maraichage qui est développé par les
femmes.

Le tableau IX présente les stratégies d’adaptation par bénéficiaires dans la Commune de Savè.

38
Tableau IX : Stratégies d’adaptation par bénéficiaires dans la Commune de Savè

Bénéficiaires
Options d’adaptation Actions à mettre en œuvre Personnes
Hommes Femmes Jeunes/Enfants
Handicapées
Mise en place d’un système d’accès
aux services climatiques X X X X
Mise en place des services d’accès de
sur la prévision des dates de début et X X X
Option 1 : Mise en place d’un système de fin de saison des pluies
d’accès aux services climatiques et sur la Appui à la réalisation d’un plan
prévision des dates de début et de fin de d’adaptation aux changements X X X
saison des pluies climatiques
Semi et récolte précoce des cultures
X X X
Promotion des cultures ou semences
qui s’adaptent au climat
X X X
Appui à la mise en valeur des bas-
fonds et des zones X X
Surcreusement des retenues d’eaux X X
Construction des digues et diguettes X X
Option 2 : Aménagement des bas-fonds et Mise à disposition des semences de
des terres humides pour le développement et cycle court et résistantes à la X X X
la diversification des cultures de contre saison sécheresse
Appui, renforcement et promotion de
la diversification agricole X X X
Adoption des cultures de contre saison X X
Système de drainage et d’irrigation
X X

39
Acquisition des équipements
modernes (motopompes et X X X
équipements y afférents)
Promotion des cultures améliorantes
(cajanus cajan, soja) dans l’assolement
X X X
Appui à la promotion de
l’agroforesterie
X X X
Association des cultures X X
Appui à l’amélioration de la fertilité
des sols à partir de l’utilisation des
Option 3 : Restauration des sols et gestion résidus agricoles et des déjections
X
durable des terres animales
Mise en jachère des portions de terres
non fertiles
X
Utilisation des débris des récoltes
pendant les cultures
X
Rotation des cultures X X
Appui au reboisement et à la
reforestation des zones dégradées
X X X
Renforcement des capacités des
producteurs sur les bonnes pratiques X
agricoles et d’aquaculture
Appuyer les producteurs semenciers
Option 4 : Formation et renforcement des pour rendre disponibles des semences
capacités des femmes sur les bonnes pratiques de variétés à cycle court et de haut
X X
agricoles et de gestion durable des ressources rendement de maïs, de niébé et de riz
en eau Formation sur les bonnes pratiques de
gestion durable des ressources en eau X X X
Appui au maraîchage par le
développement de l’irrigation goutte à X X
40
goutte

Rendre disponibles les intrants


chimiques et organiques adaptés au
profit des maraîchers et des autres
X X
producteurs
Appui vétérinaire aux éleveurs de
volaille, ovins, caprins et
X X X X
Appui à l’aménagement des pistes de
desserte rurale
X X X X
Appui à la création d’un marché
d’écoulement des produits
X X
Option 5 : Développement des infrastructures
Facilitation de l’écoulement des
d’écoulement des produits vivriers et de X X
produits agricoles
pêche
Organisation de la vente groupée des
produits agricoles
X X
Construction des magasins de
stockage des produits agricoles
X X
Facilité l’installation des structures de
Option 6 : Facilitation de l’accès aux crédits crédit agricoles
X X X
agricoles adéquats Formation sur méthodes de montage
des dossiers banquables
X X X X
Appui à la réalisation des
aménagements hydro-agricoles
X X
Option 7 : Promotion et gestion durable des
Réalisation de forages pour faciliter la
ouvrages d’aménagement hydro-agricole et X X
production agricole
d’approvisionnement en eau
Réalisation des ouvrages de
mobilisation et de gestion des eaux
X X
Option 8 : Réhabilitation des infrastructures Construction des châteaux d’eaux et
hydrauliques des forages, des FPM,
X X X X

41
Construction des puits publics à
grands diamètres et des grandes et X X X
petites citernes
Renforcement du système hydraulique
de la SONEB
X X X X
Option 9 : Prise en charge sanitaire des Mise en place d’un fonds pour assurer
producteurs la santé des producteurs
X X X
Mise à disposition des groupements de
femmes des instants spécifiques
X
Appui et renforcement des
groupements à la production des X
intrants biologiques
Mise à disposition des groupements de
Option 10 : Mise à disposition des femmes, femmes X
des intrants agricoles adéquats et semences Des instants spécifiques
améliorées à cycle court et à haut rendement Promotion du leadership féminin
de maïs, de niébé et de riz, de pastèques X
Formation des femmes sur les
techniques modernes et innovantes de
transformation des produits agricoles
(étuvage du riz, transformation de
X
l’arachide en galette, du soja en
fromage, etc.)
Octroi des hommes des équipements
modernes (charrue, tracteurs, etc.)
X X
Option 11 : Acquisition des équipements de Mise à disposition et formation des
travail femmes sur l’utilisation des
équipements (décortiqueuses,
X X
vanneuses, broyeuses, batteuses, etc.)
Option 12 : Sensibilisation sur l’hygiène et Utilisation de la médecine
assainissement en milieu communautaire traditionnelle
X X X X

42
Entretien des fosses septiques et trous
non couverts
X X X X
Nettoyage des cours des maisons et
vider les boites de conserves
X
Délimitation des couloirs de
transhumance
X X
Option 13 : Mise en place d’un organe de Définition les aires de pâturages X X
gestion de la transhumance Sensibilisation des agriculteurs et
éleveurs sur le respect des couloirs de X X X
transhumance définis
Formation sur les techniques
innovantes de production agricole
X X X
Formation sur les techniques CES X X X X
Option 14 : Organisation des séances de
formation Appui technique et suivi régulier des
agents des ATDA
X X
Formation sur les outils de gestion des
comptes d’exploitations
X X X X
Source : Travaux de terrain/DERICC/CREDEL ONG, 2021

43
5.2. Options d’adaptation et de renforcement de la résilience des groupes vulnérables
D’énormes difficultés en lien avec les activités développées par la communauté ont été
recensées lors des séances d’apprentissages. Face à ces différentes difficultés, des options
d’adaptations ont été formulées pour anticiper les risques climatiques. Les options de gestion
de ces risques identifiés sont entre autres :
 La mise en place d’un système d’accès aux services climatiques et sur la prévision des
dates de début et de fin de saison des pluies ;
 L’aménagement des bas-fonds et des terres humides pour le développement et la
diversification des cultures de contre saison ;
 La restauration des sols et gestion durable des terres ;
 La formation et renforcement des capacités des femmes sur les bonnes pratiques
agricoles et de gestion durable des ressources en eau ; par ailleurs, il faudra former les
femmes sur les bonnes pratiques agro-écologiques résilientes aux changements
climatiques, il s’agira de les former sur la fabrication et l’utilisation des engrais
biologiques et les bio-pesticides ;
 Le développement des infrastructures d’écoulement des produits vivriers ;
 La facilitation de l’accès aux crédits agricoles adéquats ;
 La promotion et gestion durable des ouvrages d’aménagement hydro-agricole et
d’approvisionnement en eau ;
 La réhabilitation des infrastructures hydrauliques ;
 La prise en charge sanitaire des producteurs ;
 La mise à disposition des femmes, des intrants agricoles adéquats et semences
améliorées à cycle court et à haut rendement de maïs, de niébé et de riz ;
 L’acquisition des équipements modernes de travail ;
 La sensibilisation sur l’hygiène et assainissement en milieu communautaire ;
 La mise en place d’un organe de gestion de la transhumance ;
 L’organisation des séances de formation sur les technologies innovantes ;
 La facilitation des femmes à avoir les actes de donation des terres et bas-fonds avant de
s’installer ;
 La facilitation à l’accès des femmes aux matériels agricoles (tracteurs) ;
 L’installation des retenues d’eaux pour les cultures maraichères au profit des femmes ;
 L’appui à l’acquisition des équipements de transformation pour les femmes
transformatrices ;
 La sensibilisation les populations sur l’utilité de plantation des arbres ;
 L’aide aux femmes à trouver des projets pour la construction des enclos pour
l’élevage ;
 La sollicitation de l’installation des vétérinaires dans la commune ;
 La récupération des jeunes filles déscolarisées pour les former en métiers artisanaux ;
 La sensibilisation des femmes sur l’importance de l’alphabétisation ;
 La construction des latrines publiques ;
 L’apport d’assistance aux personnes indigentes et vulnérables.

6. Options prioritaires pour les Plans d’Action Communautaires d’Adaptation axés sur
la résilience des femmes
Les options d’adaptation recueillies auprès des communautés rurales de Savè ont été
priorisées. Cette priorisation a tenu compte des besoins suite aux difficultés rencontrées par la
communauté afin d’être plus résilient aux Changements Climatiques. Au total, 14 options ont
été recensées à l’échelle de la Commune de Savè. Le tableau X présente le classement des
options d’adaptation prioritaires dans la Commune de Savè.
44
Tableau X : Classement des options d’adaptation prioritaires dans la Commune de Savè

RANG OPTIONS D’ADAPTATION PRIORITAIRES


Option 1 : Mise en place d’un système d’accès aux services climatiques et sur la
1er
prévision des dates de début et de fin de saison des pluies
e
2 Option 6 : Facilitation de l’accès aux crédits agricoles adéquats
3e Option 8 : Réhabilitation des infrastructures hydrauliques
Option 2 : Aménagement des bas-fonds et des terres humides pour le
4e
développement et la diversification des cultures de contre saison
e
5 Option 13 : Mise en place d’un organe de gestion de la transhumance
Option 4 : Formation et renforcement des capacités des femmes sur les bonnes
6e
pratiques agricoles et de gestion durable des ressources en eau
Option 10 : Mise à disposition des femmes, des intrants agricoles adéquats et
e
7 semences améliorées à cycle court et à haut rendement de maïs, de niébé et de riz,
de pastèques
Option 5 : Développement des infrastructures d’écoulement des produits vivriers et
8e
de pêche
Option 7 : Promotion et gestion durable des ouvrages d’aménagement hydro-
9e
agricole et d’approvisionnement en eau
Option 9 : Prise en charge sanitaire des producteurs
10e
Mise en place d’un fonds pour assurer la santé des producteurs
e
11 Option 3 : Restauration des sols et gestion durable des terres
e
12 Option 11 : Acquisition des équipements de travail
e Option 12 : Sensibilisation sur l’hygiène et assainissement en milieu
13
communautaire
14e Option 14 : Organisation des séances de formation
Source : Travaux de terrain/DERICC/CREDEL ONG, 2021
7. Besoins en renforcement des capacités pour la mise en œuvre du PACA
Les besoins en renforcement de capacités identifiés pour la mise en œuvre du PACA sont
constitués de :
 Disponibilité de ressources financières ;
 Forte participation des acteurs impliqués ;
 Disponibilité de matériels adéquats ;
 Renforcement des capacités des acteurs du domaine de la production agricole (ATDA)
;
 Formation sur les nouvelles techniques innovantes de production agricole et en
agroécologie ;
 Formation de la communauté sur le plaidoyer ;
 Renforcer les connaissances de base des acteurs à travers des séances de formation ;
 Mettre en place une stratégie de production de semences de plantes améliorantes et
d’arbres de protection ;
 Lutter contre la dégradation des sols en intensifiant les activités de conservation des
sols, de boisement et de reboisement ;
 Améliorer les techniques culturales ;
 Diffuser les techniques de restauration des terres agricoles et de lutte contre les divers
effets des changements climatiques ;
 Renforcer les initiatives antérieures par le développement des forêts artificielles, la
restauration des forêts communales dans les collines et la réhabilitation des vergers
d'anacardier ;
45
 Capitaliser les expériences ;
 Implication et formation des différents acteurs (Mairie, ATDA, DDAEP, etc…) à
divers niveaux.
Le tableau XI présente le plan annuel de mise en œuvre du PACA dans la Commune de Savè.

46
Tableau XI : Plan d’actions annuel de mise en œuvre du PACA de la Commune de Savè

Acteurs de Chronogramme de
Résultats Coût (en
Activités Localisation mise en mise en œuvre Indicateurs
attendus FCFA)
œuvre T1 T2 T3 T4
OPTION 1 : MISE EN PLACE D’UN SYSTEME D’ALERTE RAPIDE DE PROXIMITE
Acquisition et analyse des Toute la 25.000.000 Météo Bénin X Disponibilité des données
données, préparation des avis ou commune ATDA, ME, analysées et diffusion des
des alertes, diffusion, DDAEP, alertes
intervention d’appui, etc. Maire, MISP,
PTF
Renforcement du système de Toute la 20.000.000 Météo Bénin Nombre de pairs éducateurs
diffusion des informations commune ATDA, ME, X X formés et équipés
météorologiques PTF,
DDAEP,
Un système
Maire
d’alerte
Renforcement des capacités des Toute la 80.500.000 Météo Bénin X X Nombre de séance de
rapide de
producteurs-trices de la commune ATDA, ME, renforcement de capacité
proximité est
Commune aux risques DDAEP, organisé à l’endroit des
mis en place
climatiques en matière de Maire, MISP, producteurs (trices) sur les
dans la
réaction rapide face aux risques PTF risques climatiques par saison
commune
annoncés agricole
Installation d’un radar Chef-lieu de 50.500.000 Météo Bénin X Installation d’un radar
météorologique de détection et la commune ATDA, ME, météorologique fonctionnel
de surveillance des phénomènes DDAEP, dans la Commune
météorologiques significatifs Maire, MISP,
PTF
Installation des stations Toute la 25.000.000 Météo Bénin, X Existence d’une station
automatiques climatologiques et commune ME, Maire, climatologique dans la
agro-météorologiques MISP, PTF Commune
OPTION 2 : AMENAGEMENT DES BAS-FONDS ET DES TERRES HUMIDES POUR LE DEVELOPPEMENT ET LA PROMOTION DES
CULTURES DE CONTRE SAISON
Former et renforcer les 80.000.000 Nombre de producteurs-trices
producteurs-trices sur la formées
technique de maitrise de l’eau
Réalisation des retenues d’eaux Toute la 800.000.000 Mairie, X Nombre de retenues d’eau
Des bas- commune ATDA, PTF, réalisées
fonds sont DDAEP, ME
disponibles Acquisition des motopompes et Toute la 300000000 Mairie, X Nombre de motopompe et
pour être des équipements de pompage commune ATDA, PTF, équipements acquis
aménagés DDAEP, ME
pour le
développeme Formation et renforcement des Toute la 100.000.000 Mairie, X Nombre de producteurs et
nt et la producteurs et les femmes sur commune ATDA, PTF, femmes formées et renforcés
promotion les techniques innovantes de DDAEP, ME
des cultures culture de contre saison
de contre Aménagement des bas-fonds Toute la 600.000.000Mairie, X Nombre de bas-fonds
saison pour le renforcement de la commune ATDA, PTF, aménagés
culture rizicole DDAEP, ME
Réalisation des diguettes et Toute la 250.000.000 Mairie, X Nombre de diguettes et
digues commune ATDA, PTF, digues réalisées
DDAEP, ME
OPTION 3 : PROMOTION DES TECHNIQUES APPROPRIEES DE PRODUCTION AGRICOLE ET D’ADAPTATION AUX
CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Des Promotion des techniques Toute la 50.000.000 ONG, PTF, X X Nombre de techniques
techniques culturales améliorées et commune ATDA, culturales améliorées et
appropriées adaptées aux changements DDAEP adaptées aux Changements
de production climatiques climatiques promues
agricole Promotion des activités de Toute la 60.000.000 ONG, PTF, X Nombre de séances
adaptées aux contre-saison commune ATDA, organisées
changements DDAEP
climatiques Formation sur les techniques de Toute la 70.500.000 ONG, PTF, X X Nombre de séances de
sont promues conservation des eaux et des sols commune ATDA, formation organisées sur les

48
DDAEP méthodes de gestion de la
fertilité des sols
Sensibilisation des producteurs Toute la 60.500.000 ONG, PTF, X X X Nombre de séances de
sur les impacts négatifs des commune ATDA, sensibilisation organisées sur
changements climatiques sur les DDAEP les impacts des changements
ressources en eau et les activités climatiques sur les ressources
humaines en eau et les activités
humaines
OPTION 4 : ADOPTION DES VARIETES A CYCLE COURT
Vulgarisation des variétés Toute la 70.000.000 ONG, PTF, X Nombre de séances de
améliorées commune ATDA, vulgarisation des semences
DDAEP améliorées organisées
Formation des producteurs-trices Toute la 40.000.000 ONG, PTF, X Nombre de producteurs-trices
sur l’utilisation des variétés de commune ATDA, formées sur l’utilisation des
Les semences semence résistantes aux DDAEP semences résistantes aux
améliorées à changements climatiques changements climatiques par
cycle court saison agricole
sont adoptées Renforcement de la surveillance Toute la 30.000.000 ONG, PTF, X Nombre de formations
phytosanitaire des cultures commune ATDA, organisées sur la surveillance
DDAEP phytosanitaire
Formation des producteurs-trices Toute la 4.000.000 ONG, PTF, X Nombre de formation sur les
sur les itinéraires techniques commune ATDA, itinéraires techniques
adéquats des filières porteuses DDAEP organisé par saison agricole
OPTION 5 : FORMATION ET RENFORCEMENT DES CAPACITES DES HOMMES ET DES FEMMES SUR LES BONNES PRATIQUES
AGRICOLES ET DE GESTION DURABLE DES RESSOURCES EN EAU
Les femmes Renforcement des capacités des Toute la 50.000.000 ONG, PTF, X Nombre de producteurs-trices
disposent des producteurs-trices sur les bonnes commune ATDA, renforcées
potentialités à pratiques agricoles et DDAEP
renforcer en d’aquaculture
matière de Appuyer les producteurs Toute la 200.000.000 ONG, PTF, X Quantité de semences
production semenciers pour rendre commune ATDA, disponibles

49
agricole disponibles des semences de DDAEP
variétés à cycle court et de haut
rendement de maïs, de niébé et
de riz
Formation sur les bonnes Toute la 50000000 ONG, PTF, X Nombre de personnes
pratiques de gestion durable des commune ATDA, formées
ressources en eau DDAEP
Appui au maraîchage par le Toute la 200000000 ONG, PTF, X Nombre d’équipement
développement de l’irrigation commune ATDA, installés
goutte à goutte DDAEP
Rendre disponibles les intrants Toute la 300000000 ONG, PTF, X Quantité d’intrants
chimiques et organiques adaptés commune ATDA, disponibles
au profit des maraîchers et des DDAEP
autres producteurs
OPTION 6 : MISE A DISPOSITION DES FEMMES, DES INTRANTS AGRICOLES ADEQUATS ET SEMENCES AMELIOREES A CYCLE
COURT ET A HAUT RENDEMENT DE MAÏS, DE NIEBE ET DE RIZ, DE PASTEQUES
Mise à disposition des Toute la 200000000 ONG, PTF, X Quantité d’intrants
groupements de femmes des commune ATDA, disponibles
Les femmes instants spécifiques DDAEP
sont dotées
des intrants Appui et renforcement des Toute la 150000000 ONG, PTF, X X Nombre de personnes
adéquates et groupements à la production des commune ATDA, formées
semences intrants biologiques DDAEP
améliorés
pour accroitre Mise à disposition des Toute la 200000000 ONG, PTF, X Quantité d’intrants
la production groupements de femmes des commune ATDA, disponibles
instants spécifiques DDAEP

50
Promotion du leadership féminin Toute la 50000000 ONG, PTF, X Nombre de femmes promues
commune ATDA,
DDAEP
Formation des femmes sur les Toute la 35000000 ONG, PTF, X Nombre de femmes formées
techniques modernes et commune ATDA,
innovantes de transformation des DDAEP
produits agricoles (étuvage du
riz, transformation de l’arachide
en galette, du soja en fromage,
etc.)
OPTION 7 : RENFORCEMENT DES CAPACITES SUR LES TECHNIQUES DE RESTAURATION DES SOLS ET GESTION DURABLE
DES TERRES
Promotion des cultures Toute la 75000000 Mairie, ONG, X Nombre de cultures
améliorantes (cajanus cajan, commune PTF, ATDA, améliorants promues
soja) dans l’assolement DDAEP
Appui à la promotion de Toute la 120000000 Mairie, ONG, X Nombre de superficies
Les l’agroforesterie commune PTF, ATDA, reboisées
techniques DDAEP
actuelles
développées Formation sur l’association des Toute la 10000000 Mairie, ONG, X Nombre de personnes
à matière de cultures commune PTF, ATDA, formées
restauration DDAEP
des sols sont
inefficaces Appui à l’amélioration de la Toute la 80000000 Mairie, ONG, X Nombre de personnes
fertilité des sols à partir de commune PTF, ATDA, appuyées
l’utilisation des résidus agricoles DDAEP
et des déjections animales
Mise en jachère des portions de Toute la Mairie, ONG, X Nombre de personnes
terres non fertiles commune PTF, ATDA, formées

51
DDAEP
Utilisation des débris des Toute la Mairie, ONG, X Nombre de personnes
récoltes pendant les cultures commune PTF, ATDA, formées
DDAEP
Formation sur les techniques de Toute la Mairie, ONG, X Nombre de personnes
rotation des cultures commune PTF, ATDA, formées
DDAEP
OPTION 8 : DIVERSIFICATION DES SOURCES DE REVENUS
Des activités Diversification des activités, Toute la 10000000 Mairie, ONG, X X Nombre d’activités
génératrices recherche de créneaux porteurs commune PTF, ATDA, génératrices de revenus
de revenus et générateurs de revenus DDAEP promues
sont promues Dynamisation des groupements Toute la 30000000 Mairie, ONG, X Nombre de groupements
pour plus de de producteurs commune PTF, ATDA, dynamisés dans leurs activités
revenus chez Appuis en équipement des Toute la 20000 Mairie, ONG, X X Nombre de séances de
les femmes transformatrices, commune PTF, ATDA, renforcement de capacité
producteurs productrices et agro-alimentaire organisées
surtout des femmes productrices
de sel
OPTION 9 : MISE EN PLACE D’UN ORGANE DE GESTION DE LA TRANSHUMANCE
Délimitation des couloirs de Toute la 50000000 Mairie, ONG, X Nombre de couloirs de
transhumance commune PTF, ATDA, transhumance délimité
DDAEP
Le problème
de la Définition les aires de pâturages Toute la 100000000 Mairie, ONG, X Nombre d’airs de pâturages
transhumance commune PTF, ATDA, définis
a baissé DDAEP
Sensibilisation des agriculteurs- Toute la 5000000 Mairie, ONG, X Nombre de séances de
trices et éleveurs sur le respect commune PTF, ATDA, sensibilisation ténu

52
des couloirs de transhumance DDAEP
définis
OPTION 10 : REHABILITATION DES INFRASTRUCTURES HYDRAULIQUES
Construction des puits publics à Toute la 350000000 Mairie, ONG, X Nombre de puits réalisés
grands diamètres et des grandes commune PTF, ATDA,
et petites citernes DDAEP,

Le problème Renforcement du système Toute la 200000000 Mairie, ONG, X Accès à l’eau


de pénurie est hydraulique de la SONEB commune PTF, ATDA,
réglé DDAEP, ME
Construction des châteaux Toute la 400000000 Mairie, ONG, X Nombre d’infrastructures
d’eaux et des forages, des FPM commune PTF, ATDA, réalisées
DDAEP
OPTION 11 : ACQUISITION DES EQUIPEMENTS DE TRAVAIL
Octroi des hommes des Toute la 450000000 Mairie, ONG, X Nombre d’équipements
équipements modernes (charrue, commune PTF, ATDA, modernes octroyés
Disponibilité tracteurs, etc.) DDAEP
des
équipements Mise à disposition et formation Toute la 500000000 Mairie, ONG, X Nombre d’équipements
de travail des femmes sur l’utilisation des commune PTF, ATDA, modernes octroyés
modernes équipements (décortiqueuses, DDAEP
vanneuses, broyeuses, batteuses,
etc.)
OPTION 12 : PRISE EN CHARGE SANITAIRE DES PRODUCTEURS
Mise en place d’un fonds pour Toute la 200000000 Mairie, ONG, X Accès facile au soin des
assurer la santé des producteurs commune PTF, ATDA, producteurs
DDAEP
OPTION 13 : FACILITATION DE L’ACCES AUX CREDITS AGRICOLES ADEQUATS
Disponibilité Facilitation de l’accès aux Toute la 3000000000 ONG, PTF, X Accès facile au crédit
des structures crédits agricoles adéquats ATDA, agricole
53
de micro commune DDAEP,
finance Banque
Formation sur les méthodes de Toute la 20000000 ONG, PTF, X Nombre de personnes
montage des dossiers banquables commune ATDA, formées
DDAEP,
Banque
Facilité l’installation des Toute la 500000000 ONG, PTF, X Nombre d’infrastructures
structures de crédit agricoles commune ATDA, installées
DDAEP,
Banque
OPTION 14 : DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES D’ECOULEMENT DES PRODUITS VIVRIERS ET DE PECHE
Appui à la création d’un marché Toute la 500000000 Mairie, ONG, X Nombre de marchés créés
d’écoulement des produits commune PTF, ATDA,
DDAEP,
Banque
Mise en place d’un dispositif de Toute la 30000000 Mairie, ONG, X Nombre de dispositif mis en
facilitation de l’écoulement des commune PTF, ATDA, place
produits agricoles DDAEP,
Accès facile
aux marchés Banque
d’écoulement Organisation de la vente groupée Toute la Mairie, ONG, X Disponibilté des lieux de
des produits agricoles commune PTF, ATDA, vente
DDAEP,
Banque
Construction des magasins de Toute la 400000000 Mairie, ONG, X Nombre de magasins
stockage des produits agricoles commune PTF, ATDA, construits
DDAEP,
54
Banque
Appui à l’aménagement des Toute la 350000000 Mairie X Nombre de pistes aménagées
pistes de desserte rurale commune

55
Conclusion
Au terme de cette étude participatif à travers la mobilisation de plusieurs acteurs à divers
niveaux, il est à retenir que les effets du changement climatique sont effectivement vécus dans
la commune de Savè. Le phénomène n’est plus une vue de l’esprit ni abstrait. De même, la
dégradation des terres agricoles est une réalité. La combinaison de ces deux phénomènes
constitue une menace préoccupante sur l’économie de la commune, essentiellement basée sur
l’agriculture. Ainsi il a été souligné que les aléas climatiques dans leurs ensembles constituent
d’énormes dégâts sur les activités de la communauté. Quatre aléas climatiques majeurs
perturbent ces activités au sein de la commune de Savè. Il s’agit donc de la sécheresse
prolongée, des fortes pluies (qui entrainent le débordement des cours d’eaux et l’inondation
des champs), les vents forts et la forte chaleur. Ces aléas climatiques entrainent dans leur
globalité le retard des pluies qui provoque la baisse des rendements et la pénurie d’eau qui
agit sur principalement les activités des femmes (commerce et maraichage), la dégradation
des routes, la destruction et la pourriture des cultures, la mort des cheptels (élevage),
etc…Face donc à ces différentes difficultés, la communauté développe des stratégies qui la
soulage. Ceci révèle leur faible niveau de résilience face aux dégâts causés par les aléas
climatiques et suscite la proposition de nouvelles options d’adaptations qui leur permettront
d’anticiper sur les dégâts des aléas climatiques. On peut donc citer comme option
d’adaptation :
 la mise en place d’un système d’accès aux services climatiques et sur la prévision des
dates de début et de fin de saison des pluies ;
 la facilitation de l’accès aux crédits agricoles adéquats ;
 l'aménagement des bas-fonds et des terres humides pour le développement et la
diversification des cultures de contre saison ;
 La mise en place d’un organe de gestion de la transhumance ;
 la formation et renforcement des capacités des femmes sur les bonnes pratiques
agricoles et de gestion durable des ressources en eau ;
 etc.
Les expériences menées et capitalisées dans ce document l’ont été strictement dans le
contexte de la région des collines avec ses éléments de caractéristiques. La mise en œuvre des
résultats auxquels nous sommes parvenus par les autorités et les gouvernants à divers niveaux
permettra de renforcer le niveau de résilience des femmes en particulier et des autres groupes
vulnérables face aux changements climatiques et aux catastrophes.

56

Vous aimerez peut-être aussi