Nathalie Brown

Jeudi 27 juin 2019, salle de cinéma musée du quai Branly-Jacques Chirac 218, rue de l'Université 37, quai Branly 75007 Paris Quels peuvent être les intérêts mutuels des scientifiques et des anthropologues / ethnologues à travailler ensemble lors de la survenue de phénomènes épidémiques (peste, choléra, Ebola et autres arboviroses), mais aussi de la réémergence de maladies infectieuses (rougeole, tuberculose, lèpre, etc.) ? Quelle peut être l'implication du réchauffement climatique et des mouvements migratoires dans cette anthropologie médicale des zoonoses ? Dans ce contexte général, on s'interrogera sur le regard porté sur les patients, sur la figuration des malades et des maladies dans l'imaginaire collectif et dans l'art, sur les processus magico-religieux mis en oeuvre dans la lutte contre ces fléaux sanitaires, et enfin sur les actions d'amélioration potentielle à mener dans ces différents domaines. En partant de cas concrets et d'études épidémiologiques, on essaiera de mieux définir les bases de collaborations systématiques entre ces champs disciplinaires (anthropologie et médecine), au bénéfice de la santé publique. Parce que l'approche face aux maladies émergentes se doit d'être mixte (culturelle et médicale), à la confluence des sciences humaines et fondamentales, cette journée d'étude, dont les actes feront l'objet d'une publication scientifique référencée, a toute sa place au musée du quai Branly-Jacques Chirac.

La conférence nous plongera dans le Pérou des Incas, au coeur de la vie quotidienne de ce peuple qui constitua le plus grand Etat jamais connu dans l'Amérique précolombienne. La cosmologie, les croyances religieuses et les rites des Incas y seront aussi présentés.

Conférence donnée dans le cadre des cours à l'Ecole d'Anthropologie sur les représentations et les débats qui tournaient autour de la question de la syphilis, ses causes et ses origines dès sa première apparition en Europe vers la fin du 15e siècle.  Nous explorons les contours des débats qui se sont succédés ainsi que les développements de la science et de la médicine touchant aux traitements et aux remèdes avérés de la syphilis. Sont examinées aussi sont les représentations sociales et les phobies généralisées dans les populations déclenchées par les épidémies de la syphilis. Nous pouvons identifier certains phénomènes à l'échelle de la société qui se reproduisent à travers les siècles face à la menace des épidémies de la syphilis.

Paraquaria, ou Paracuaria en langue indigène, connaît un siècle et demi d'existence dans une région aux confins du Paraguay, du Tucuman et du Río de la Plata. Notre cours explorera les principales représentations de la littérature, européenne en particulier, qui traite de cette « vigne du Seigneur » : véritable utopie chrétienne pour les uns ou empire jésuitique pour les autres.
Nous irons aussi aux sources premières. Tout d’abord nous analyserons quelques textes écrits et divulgués sur la période s’étendant de 1609 à l’expulsion de la Compagnie de Jésus (1767), en Amérique méridionale et en Europe (Espagne, Italie, France, Portugal essentiellement). Nous les replacerons dans le contexte des tensions politiques de la société coloniale de cette vaste région, des rapports de celle-ci à la métropole et aux pouvoirs centraux (la Monarchie Hispanique, Rome). Nous déterminerons les stratégies qu’ils mettent en œuvre pour emporter l’adhésion de leur public. Nous verrons aussi les prolongements de cette guerre des mots qui se livre à travers libellés, pamphlets et controverses. Dès la moitié du XVII siècle, la production hagiographique et historiographique jésuite engage une autre bataille, devant le tribunal de l’Histoire afin de sauver les religieux de la Compagnie de Jésus du martyr et de la calomnie. Au XVIIIème ce seront les polémistes convaincus de la perversité du projet jésuite qui revisiteront à leur tour l’histoire de Paraquaria afin d’y trouver des arguments pour justifier l’expulsion des jésuites.