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Laurine Drut

« L'homme est rarement tout à fait bon ou tout à fait mauvais ». Dans Les considérations actuelles sur la guerre et sur la mort (1915), Sigmund Freud résume mieux que quiconque l'une des plus grandes révélations qu'apporte la guerre sur... more
« L'homme est rarement tout à fait bon ou tout à fait mauvais ». Dans Les considérations actuelles sur la guerre et sur la mort (1915), Sigmund Freud résume mieux que quiconque l'une des plus grandes révélations qu'apporte la guerre sur la psyché humaine. Lorsque la guerre intervient dans la vie de l'homme, en tant que situation anormale, elle perturbe inévitablement la psyché de l'individu. En effet, en transgressant les niveaux de sensibilité, les normes de comportements traditionnellement acceptées, la régulation des émotions et la pacification des moeurs, elle provoque des traumatismes, soit peurs, angoisses et souffrances psychiques. Un phénomène qui se révèle parfaitement dans le cas de la guerre du Vietnam.
The impact of war on the minds of soldiers has been known since Antiquity. In his narration of the battle of Marathon, Herodotus mentions an Athenian soldier, Epizelus, who became blind "though struck or hit nowhere on his body". This one... more
The impact of war on the minds of soldiers has been known since Antiquity. In his narration of the battle of Marathon, Herodotus mentions an Athenian soldier, Epizelus, who became blind "though struck or hit nowhere on his body". This one would have affirmed that he "saw opposing him a tall armed man, whose beard overshadowed his shield, but the phantom passed him by and killed the man next to him." Facts of this type can be found several times in history, facts that it would take too long to list here, but which would be very useful for the history of war trauma. Despite this very old awareness of the psychological wounds caused by war, the treatment of soldiers only appeared in the 19th century.
L’impact de la guerre sur l’esprit des soldats est connu depuis l’Antiquité. Dans son récit de la bataille de Marathon, Hérodote évoque un soldat athénien, Épizélus, devenu aveugle « sans avoir été frappé en aucune partie du corps ».... more
L’impact de la guerre sur l’esprit des soldats est connu depuis l’Antiquité. Dans son récit de la bataille de Marathon, Hérodote évoque un soldat athénien, Épizélus, devenu aveugle « sans avoir été frappé en aucune partie du corps ». Celui-ci aurait affirmé qu’il « avait cru voir devant lui un grand homme pesamment armé, dont la barbe ombrageait tout son bouclier ; que ce spectre le passa, et alla tuer celui qui combattait à ses côtés.  » Des faits de ce type se retrouvent à plusieurs reprises dans l’histoire, faits qu’il serait trop long d’énumérer ici, mais dont le relevé serait fort utile à l’histoire des traumatismes de guerre. Malgré cette prise de conscience très ancienne des blessures psychiques causées par la guerre, la prise en charge des soldats n’apparaît qu’au XIXe siècle.
Si la musique a aujourd'hui sa place dans la production historique française, en tant qu'étude des objets culturels et des pratiques qui en découlent, une question est de plus en plus analysée par les chercheurs : celle de l'influence du... more
Si la musique a aujourd'hui sa place dans la production historique française, en tant qu'étude des objets culturels et des pratiques qui en découlent, une question est de plus en plus analysée par les chercheurs : celle de l'influence du numérique sur les productions culturelles, en premier lieu la musique. Il est indéniable que le numérique a considérablement bouleversé l'industrie musicale, tant au niveau des producteurs que des consommateurs. La production scientifique à ce sujet est ainsi de plus en plus prolifique : on s'intéresse au rapport entre culture et numérique, à ce que Philippe Le Guern nomme la « numérimorphose », aux plateformes de streaming désormais nombreuses, mais également à cette globalisation de la culture musicale, accélérée par internet. Ce dernier point met en avant l'uniformisation des pratiques culturelles chez les jeunes générations-celles qui utilisent le plus Internet-et fait donc passer le critère générationnel comme prédominant dans la consommation culturelle, bien qu'on ne puisse nier la persévérance du critère de classe. Les circulations musicales existaient bien avant Internet, le récent ouvrage dirigé par Lucas Le Texier et Philippe Poirrier le montre bien. Mais les auteurs affirment aussi que « l'avènement d'Internet, et des technologies numériques en général, a sans doute précipité la diversification et la transnationalisation des mondes des musiques populaires. » Et ce sont les plateformes de streaming qui jouent un rôle déterminant dans ces communications.
Si le terme de « genre » est répandu dans nos sociétés actuelles, son utilisation ne remonte qu'aux années soixante. Apparu dans un premier temps aux États-Unis, les gender studies utilisent la catégorie du genre pour étudier le passé :... more
Si le terme de « genre » est répandu dans nos sociétés actuelles, son utilisation ne remonte qu'aux années soixante. Apparu dans un premier temps aux États-Unis, les gender studies utilisent la catégorie du genre pour étudier le passé : l'analyse de la construction croisée des identités sexuées est une manière d'entrer dans l'intelligibilité des sociétés contemporaines. Le genre est donc avant tout un outil d'analyse. En France, cette méthodequi emprunte aux différentes disciplines des sciences sociales-se développe dans les années soixante-dix avec l'histoire des femmes. En 1973, Michelle Perrot, Fabienne Bock et Pauline Schmidt réalisent un cours intitulé « Les femmes ont-elles une histoire ? ».
Qu’est-ce qui provoque la nervosité féminine au XIXe siècle ? De quelles façons la société parvient-elle à s’immiscer dans le psychisme des femmes, au point de créer des maladies psychologiques ? En somme, qu’est-ce qui fait de la... more
Qu’est-ce qui provoque la nervosité féminine au XIXe siècle ? De quelles façons la société parvient-elle à s’immiscer dans le psychisme des femmes, au point de créer des maladies psychologiques ? En somme, qu’est-ce qui fait de la nervosité un trouble d’époque ?
Par l’analyse des discours scientifiques de l’époque et des journaux intimes féminins, ce mémoire s’attache à comprendre pourquoi le XIXe siècle a été surnommé « le siècle des nerfs ». La plongée au sein du quotidien des femmes de la bourgeoisie permet d’analyser tout ce qui peut être à l’origine de leurs névroses, mais permet également de comprendre que la nervosité est un phénomène socialement construit, propre à une époque. Dans la lignée des travaux de recherche étudiant l’influence du social sur l’individu, intéressons-nous à la façon dont la société modèle les corps et les esprits, à travers l’exemple complexe de la nervosité féminine au XIXe siècle.
Quiconque oserait dire que l'étude du passé n'est d'aucune utilité pour le présent se trouverait bien démuni devant l'ouvrage de Christophe Granger concernant la naissance des corps d'été. Son travail, réédité en 2017 à l'occasion de la «... more
Quiconque oserait dire que l'étude du passé n'est d'aucune utilité pour le présent se trouverait bien démuni devant l'ouvrage de Christophe Granger concernant la naissance des corps d'été. Son travail, réédité en 2017 à l'occasion de la « crise » du burkini en France, prouve à quel point l'histoire est présente dans chaque aspect de nos sociétés. Mais avant de s'aventurer plus en avant dans l'ouvrage, intéressons-nous d'abord à son auteur.