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Au départ de ce livre, un pari, celui de se mettre à l’écoute d’un autre XIXe siècle québécois, non pas celui des orateurs et des grandes épopées messianiques, mais celui de l’intimité, des voix solitaires, espérantes ou souffrantes, qui... more
Au départ de ce livre, un pari, celui de se mettre à l’écoute d’un autre XIXe siècle québécois, non pas celui des orateurs et des grandes épopées messianiques, mais celui de l’intimité, des voix solitaires, espérantes ou souffrantes, qui se font entendre dans le dit et le non-dit épistolaire et les autres formes d’écrits personnels. Comme on le verra à la lecture des textes qui composent ce collectif, ce parti pris pour l’intimité ne fait aucunement taire les échos des révolutions diverses qui ébranlent, au Canada comme en Europe, les peuples et les manières d’envisager le présent et l’avenir.

Avec des textes de : Manon Auger, Marie-Andrée Beaudet, Mylène Bédard, Manon Brunet, Micheline Cambron, Marie-Frédérique Desbiens, Gilles Gallichan, Louis-Serge Gill, Julie Roy, Marie-Pier Savoie.
Le dossier « Écritures de l’intime et représentations du sujet en contexte médiatique » (COnTEXTES, no 20), sous la direction de Mylène Bédard et de Mélodie Simard-Houde, s’est donné pour ambition de croiser deux histoires, celles de... more
Le dossier « Écritures de l’intime et représentations du sujet en contexte médiatique » (COnTEXTES, no 20), sous la direction de Mylène Bédard et de Mélodie Simard-Houde, s’est donné pour ambition de croiser deux histoires, celles de l’intime et de la culture médiatique, du XIXe siècle à l’extrême contemporain. Sous quelles formes l’intime féconde-t-il la poétique de différents genres journalistiques (le reportage, le billet, l’interview, le journal de bord) ? Dans quelle mesure le sujet – qu’il soit journaliste, figure médiatisée ou lecteur – se dévoile-t-il dans les médias ? Quelles motivations et quelles visées y déterminent les surgissements de l’intime ? En privilégiant une approche ouverte à différentes aires géographiques (France, Québec) et supports (de l’imprimé au numérique), ce dossier entend poursuivre l’étude du rôle et des fonctions de l’intime dans la culture médiatique moderne. Les différentes études de cas qui le composent éclairent la simultanéité et l’interrelation du développement de la culture médiatique et des mutations d’une conscience de l’intime depuis le XIXe siècle.
Research Interests:
La correspondance de Marguerite et Reine Harnois adressée du Bas-Canada à Ludger Duvernay alors qu’il est en exil aux États-Unis entre 1838 et 1839 constitue un corpus favorable à l’analyse des conditions de production d’une lettre au... more
La correspondance de Marguerite et Reine Harnois adressée du Bas-Canada à Ludger Duvernay alors qu’il est en exil aux États-Unis entre 1838 et 1839 constitue un corpus favorable à l’analyse des conditions de production d’une lettre au cœur du XIXe siècle. Ces lettres révèlent les moments où l’écriture tâtonne, à la recherche d’un style plus personnel ou plus à même de remplir les visées de l’épistolière. La présente étude entend repérer et analyser les traces de ces allers et retours de la plume par lesquels l’écriture d’une lettre se peaufine, se complexifie, s’éprouve par le déploiement de stratégies discursives. Si les ratures témoignent de l’étape de relecture qui parachève l’écriture épistolaire dans sa gestation, peut-on penser que ce travail sur le style participe d’une négociation des conditions d’acceptabilité du discours? Dans quelle mesure ces retours sur l’écriture influent-ils sur la manière dont les épistolières se représentent et établissent leur rapport à l’autre? Qu’elle vise à dissimuler ou à rendre visible ce qu’elle prétend cacher, la rature nous amène à réfléchir à l’histoire des pratiques épistolaires.
Au Québec, des études récentes ont montré que l’écriture dans les périodiques a servi de tremplin à la carrière littéraire féminine, comme c’est le cas chez Robertine Barry et Germaine Guèvremont. Toutefois, aucune recherche n’a poursuivi... more
Au Québec, des études récentes ont montré que l’écriture dans les périodiques a servi de tremplin à la carrière littéraire féminine, comme c’est le cas chez Robertine Barry et Germaine Guèvremont. Toutefois, aucune recherche n’a poursuivi l’analyse de l’articulation entre le littéraire et le médiatique chez les femmes journalistes au moment où s’amorce véritablement, en France et au Québec, la professionnalisation du journalisme au cours des années 30. L’auteure cherche donc à examiner la manière dont se reconfigure le maillage entre presse et littérature après 1930, en s’appuyant sur la trajectoire et la production de Germaine Bernier, Renaude Lapointe et Germaine Bundock. Elle postule en effet qu’à partir des années 30 les rapports entre la presse et la littérature se maintiennent, mais se déclinent différemment par le truchement de postures, de poétiques et de genres médiatiques distincts qui empruntent tantôt aux pratiques du XIXe siècle, tantôt à des pratiques journalistiques p...
Jusqu'ici, les historiens et les littéraires qui se sont penchés sur les Rébellions de 1837-1838 ont généralement nié l'engagement des femmes dans cet épisode révolutionnaire. Les recherches dans les archives et les dépouillements... more
Jusqu'ici, les historiens et les littéraires qui se sont penchés sur les Rébellions de 1837-1838 ont généralement nié l'engagement des femmes dans cet épisode révolutionnaire. Les recherches dans les archives et les dépouillements de journaux révèlent néanmoins une diversité d'actions et de prises de parole des Bas-Canadiennes, dans l'espace privé comme dans l'espace public. Ce livre présente un ensemble de 300 lettres écrites entre 1830 et 1840 par des femmes liées au mouvement patriote qui, même exclues de la sphère publique, n'évoluaient pourtant pas en circuit fermé. Tout en décrivant les conditions matérielles, les codes et les relations sociales qui encadraient les pratiques épistolaires de l'époque, l'auteure fait état des mutations de l'écriture féminine au contact des événements insurrectionnels et des idéaux propres au siècle des nationalités et du romantisme. Ce faisant, elle renouvelle brillamment la perspective historique et rectifie certaines idées reçues sur l'histoire littéraire des femmes et du Québec
L'epistolaire est un medium favorable a l'emergence d'une conscience de soi et a l'expression du moi du sujet epistolier. Par definition, la lettre est une forme instable qui se fonde sur un systeme oscillatoire entre les... more
L'epistolaire est un medium favorable a l'emergence d'une conscience de soi et a l'expression du moi du sujet epistolier. Par definition, la lettre est une forme instable qui se fonde sur un systeme oscillatoire entre les pronoms « je » et « tu », entre l'ici et l'ailleurs et entre la presence et l'absence. Or, qu'en est-il dans un contexte d'exclusion et d'occultation du droit a la parole? La periode insurrectionnelle bas-canadienne de 1830-1840, dont les Rebellions de 1837-1838 constituent l'acme, rend manifestes les rapports de pouvoir entre le gouvernement colonial et les Canadiens francais ainsi que ceux entre les hommes et les femmes. Pour les individus en position de domine, l'ecriture de la lettre constitue parfois l'unique facon de se creer une place dans le monde, d'inscrire sa parole dans le cours des evenements historiques. L'aller-retour de la lettre revele a la fois la pression exercee par le discours hegemonique et son renversement par le deploiement de strategies de resistance. Dans l'espace epistolaire, cette dualite se mediatise principalement dans la construction de l'image de l'autre, l'anti-ethos, dans l'autorepresentation et dans l'adresse. Il s'agit donc d'observer comment l'evenement sert d'instigateur a la prise de conscience de soi et comment il devient un pre-texte a l'ecriture du moi, revelant ainsi une pratique discursive deja en rupture avec la tradition classique. En reponse a l'assignation a une identite imposee, Chevalier de Lorimier et Julie Bruneau-Papineau se servent de la lettre pour se faire reconnaitre, pour rendre compte de l'ecart entre les categories generalisatrices auxquelles ils sont identifies et leurs aspirations individuelles. Dans ces conditions, l'ecriture de la lettre constitue non seulement un acte de resistance a l'oppression, mais elle cree aussi un espace de liberte. Une approche feministe de ce corpus montre que, bien que le genre sexue du sujet ecrivant ait une influence sur le discours, l'identite des strategies enonciatives deployees dans ces correspondances indique que le colonialisme et le patriarcat ne sont que la face et l'envers d'un meme systeme d'oppression. En convoquant les theories de l'analyse du discours et celles de l'enonciation, l'etude des strategies rhetoriques devoile les conditions de l'individuation du sujet. Dans ces correspondances, l'autorepresentation se decline par la construction d'une image de soi, laquelle tend a eloigner l'ecriture epistolaire de ses finalites communicationnelles et utilitaires afin de servir l'expression d'une sensibilite de nature romantique. En plus de coincider avec les ideaux revolutionnaires des epistoliers, l'esthetique romantique engendre une rupture au niveau du code epistolaire en vigueur. La contestation de l'ordre etabli ne peut s'envisager dans le respect des normes de la correspondance fondees sur l'ideal classique. Le temoignage de l'experience de l'oppression ne peut s'ecrire en fonction du principe selon lequel la lettre n'a d'autre destinee que celle de plaire a son destinataire, d'assouvir ses passions et ses interets. C'est pourquoi, les Rebellions de 1837-1838 apparaissent comme un contexte favorable a l'expression de voix dissidentes dont l'ecriture est le support privilegie. Les ecrits entourant ces evenements agissent comme des precurseurs de litterarite et nous renseignent sur les pratiques d'ecriture bas-canadiennes. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLES DE L’AUTEUR : Epistolaire, Correspondance, Rebellions, Strategies, Resistance, Oppression, Chevalier de Lorimier, Julie Bruneau-Papineau, Litterature quebecoise, XIXe siecle, Romantisme, Ecriture des femmes.
Longtemps on a associé le genre épistolaire au genre féminin. Cependant, l’histoire littéraire scelle-t-elle vraiment cette association par la consécration d’un nombre plus important d’épistolières ? À cette question, l’auteure répond par... more
Longtemps on a associé le genre épistolaire au genre féminin. Cependant, l’histoire littéraire scelle-t-elle vraiment cette association par la consécration d’un nombre plus important d’épistolières ? À cette question, l’auteure répond par lanégative. Elle propose toutefois une relecture de la correspondance de JulieBruneau-Papineau (1795-1862) à partir du concept d’ethos afin de dégager les enjeux esthétiques de ces lettres. L’analyse du discours montre que la maîtrise du code épistolaire chez cette patriote invite à lui reconnaître le statut de modèle d’épistolière. L’exemple de Julie Bruneau-Papineau incite à relire les autres lettres de femmes de l’époque et à voir dans l’imbrication du politique et du personnel unenouvelle manière d’écrire.