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Métaforas de la luz Métaphores de la lumière XXIV Coloquio AFUE Almería, 15-17 abril 2015 Esta publicación ha sido posible gracias a la ayuda económica de: Asociación de Francesistas de la Universidad Española (AFUE) © Sus autores Editores científicos: Cantón Rodríguez, Mª Loreto González Alarcón, I. Esther Grijalba Castaños, Covadonga Jover Silvestre, Yolanda B. Comité científico Bruña Cuevas, Manuel, Universidad de Sevilla Campos Plaza, Nicolas, Universidad de Murcia Donaire Fernández, Mª Luisa, Universidad de Oviedo Lafarga Maduell, Francisco, Universidad de Barcelona Oliver Frade, José M., Universidad de La Laguna Oumhani, Cécile, Université Paris-Est Créteil Serrano Mañes, Montserrat, Universidad de Granada Valles Calatrava, José R., Universidad de Almería Yllera Fernández, Alicia, UNED Comité organizador Cantón Rodríguez, Mª Loreto González Alarcón, I. Esther Grijalba Castaños, Covadonga Jover Silvestre, Yolanda B. Libros electrónicos nº 82 Editorial Universidad de Almería, 2017 editorial@ual.es www.ual.es/editorial Telf/Fax: 950 015459 Diseño y maquetación: Jesús C. Cassinello ISBN: 978–84–16642–99–1 Depósito legal: AL 2579–2017 En este libro puede volver al índice pulsando el pie de la página Métaforas de la luz / Métaphores de la lumière XXIV Coloquio AFUE. pp 99–114 Histoire de l’astérisque (*) et métaphores de la clarté Elena Llamas-Pombo IEMYR · Universidad de Salamanca pombo@usal es À ma collègue Carmen García Cela, pour sa clarté Résumé Dans la catégorie des signes orthographiques, l’astérisque est un signe auxiliaire de l’écriture manuscrite, imprimée et électronique Ses origines sont contemporaines de la création des signes de ponctuation, bien que dans la tradition grammaticale latino-médiévale il soit classé parmi les notae sententiarum ou notes critiques d’établissement des textes Ses premières déinitions relètent l’isomorphisme et les métaphores qui associent la clarté ou présence de lumière à l’intelligibilité des productions verbales Nous présentons l’histoire de l’astérisque, ainsi qu’une étude comparée français-espagnol sur son usage, y compris celui de l’astérisme et de l’astéronyme. Mots-clés: ponctuation, notae sententiarum, astérisque, astérisme, astéronyme. Resumen Dentro de la categoría de los signos ortográicos, el asterisco es un signo auxiliar de la escritura, tanto manuscrita como impresa o electrónica Su origen es contemporáneo de la creación de los signos de puntuación, aunque en la tradición gramatical latino-medieval aparece entre las notae sententiarum o notas críticas para el establecimiento correcto de los textos Sus primeras deiniciones relejan el isomorismo y las metáforas que asocian la claridad o presencia de luz a la inteligibilidad de las producciones verbales Presentamos la historia del asterisco, así como un estudio comparado francés-español sobre su uso, junto con los del asterismo y del asterónimo. Palabras clave puntuación, notae sententiarum, asterisco, asterismo, asterónimo. 99 Histoire de l’astérisque (*) et métaphores de la clarté 0. Introduction. Métaphores de la clarté1 Un isomorphisme essentiel relie, dans la culture occidentale, la clarté et l’intelligible ; analogie à travers laquelle, la réalité conçue par l’esprit est assimilée à une propriété physique de la lumière Sous forme de métaphore lexicalisée, cette analogie est parvenue aux langues romanes à travers la langue latine, dont les rhéteurs consacrent le concept de claritas. Aux dires de Quintilien, par exemple, pulchritudinem rerum claritas orationis illuminat, «la clarté de l’énoncé fait briller la beauté du sujet» (Instit., 2 16 10) Mais cet isomorphisme est bien plus primitif et universel D’après les Structures anthropologiques de l’imaginaire de Gilbert Durand (1984 : 173), dans le régime diurne des images, l’isomorphisme de la parole et de la lumière se manifeste déjà dans les cultures upanishadiques et égyptienne : «Jung montre que l’étymologie indo-européenne de ‘ce qui luit’ est la même que celle du terme signiiant ‘parler’, similitude qui se retrouverait en égyptien» Une même identiication entre la Parole et la lumière fonde la doctrine chrétienne sur la nature divine : «Au commencement était la Parole ; la Parole était auprès de Dieu, la Parole était Dieu [ ] La Parole était la vraie lumière, celle qui éclaire tout humain» (Nouvelle Bible Second, Jean 1, 1 et 9) Cette théologie de la lumière, fondée sur les Écritures, l’Évangile et l’inluence platonique se trouve à la base de la pensée médiévale qui a transmis à la culture occidentale toute une esthétique de la lumière, esthétique qui sous-tend de nombreuses projections plastiques ainsi que des réformes architectoniques du Moyen Âge (celles-ci ont récemment fait l’objet d’un essai de philosophie esthétique dû à A Pradier [2015]) Pour nous en tenir au domaine linguistique, nous pouvons rappeler qu’en latin, comme dans toutes les langues romanes, les verbes du champ visuel développent fréquemment des signiications abstraites dans le domaine de l’activité mentale, par le moyen d’une métaphore en vertu de laquelle ‘la vision physique est connaissance, intellection’ (Santos et Espinosa, 1996 : 124) Étant donné que les verbes lat videre, esp ver, fr voir ont la capacité d’exprimer la compréhension intellectuelle (dans des énoncés du type je ne vois pas bien ce que tu veux dire), l’intelligibilité des productions verbales est aussi exprimée en termes de lumière et de clarté Comme Lakoff et Johnson l’ont bien expliqué dans leur célèbre traité Metaphors We Live By (1995 : 85 [1980]), les métaphores structurent partiellement les concepts que nous utilisons dans la vie quotidienne et cette structure se relète dans nos expressions verbales : «nos expériences avec les objets physiques, notamment avec notre corps, se trouvent à la base des métaphores ontologiques» (ib. : 63) Si, en l’occurrence, comprendre c’est voir, les idées et le discours verbal peuvent eux-aussi être «lumineux» En français comme en espagnol, nous employons des expressions telles que «Ya veo lo que dices» ; «La discusión fue opaca» ; «Je 1 Cet article a été réalisé dans le cadre du Projet de recherche FFI2013-41355-P (Ministerio de Economía y Competitividad, Espagne, Plan Estatal I+D+I 2013-16), intitulé : Marqueurs pragmatiques et oralité en linguistique historique du français. Nous écrivons conformément aux Rectiications de l’Orthographe française approuvées par l’Académie française (Journal Oficiel de la République Française, 06/12/1990) 100 Elena Llamas-Pombo vois ce que tu veux dire» ; «De mon point de vue, c’est différent» ; «L’argument est clair» ; «Pourriez-vous éclairer vos commentaires» ; «Son argument est transparent» ; «La discussion était opaque», etc (ib : 87-88) Dans son développement de cet isomorphisme, la Rhétorique latine enseignait trois vertus rhétoriques pour la perfection de l’elocutio : perspicuitas, ornatus et aptum (Lausberg, 1984 : 11 et 47) Le mot perspicuitas, –‘transparence’, ‘clarté de style’, ‘évidence’ en philosophie (Gafiot, s.v.)– renvoie, par son étymologie, à ‘la qualité d’une vue pénétrante’ En effet, perspicuitas dérive de perspicuus, participe de perspicio, un verbe formé de per et specere, qui signiie ‘regarder attentivement’ Ainsi, dans le mot perspicuitas, l’acuité de la perception intellectuelle demeure assimilée à l’acuité du sens de la vue L’importance en français d’une telle vertu à été soulignée dans les études classiques de rhétorique : La terminologie française connait deux termes pour le mot perspicuitas : clarté (Littré, s.v., 5e) avec l’adjectif clair (Littré, s.v., 9e) et netteté (Littré, s.v., 3e) avec l’adjectif net (Littré, s.v., 9e) L’histoire de la langue française a tendance à exiger la clarté ou netteté à la pureté, et à attribuer au français en tant que langue une virtus rhétorique connaturelle, qui va au delà de la grammaire elle-même [ ] (Lausberg, 1984 : 47 ; la traduction est nôtre Les citations suivantes, de Lamy et de Rivarol, sont également rapportées par Lausberg) «Le Genie de nôtre langue est la netteté et la naïveté», afirme Bernard Lamy (1699 : 99) ; et Rivarol de dire en 1783 : «la syntaxe française est incorruptible C’est de là que résulte cette admirable clarté, base éternelle de notre langue Ce qui n’est pas clair n’est pas français» (2014 : 77 [1797]) Ces afirmations font preuve du rapport très étroit que maintient la langue française avec l’idéal de clarté, rapport qui n’est pas sans contestation, comme en témoigne le traité De la langue française. Essai sur une clarté obscure, où Henri Meschonnic (1997) a tenté d’inirmer les mythes du génie et de la clarté de la langue française Dans cet immense champ métaphorique, notre contribution portera ici sur deux aspects particuliers concernant le domaine de l’histoire des idées linguistiques : la métaphore de la clarté dans la théorie de la ponctuation et l’histoire du signe de l’astérisque2 En correspondance avec la doctrine rhétorique sur l’art de la parole orale, les théoriciens de la ponctuation de la langue écrite n’ont pas manqué d’en expliquer l’usage par le truchement du réseau allégorique de la clarté ou de la lumière Par exemple, Cassiodore, qui accordait une importance déterminante à la formation des scribes et à la correction des copies, s’est ainsi exprimé sur le grand pouvoir clariicateur de la ponctuation, dans la première moitié du vie siècle : Positurae seu puncta quasi quaedam uiae sunt sensuum et lumina dictionum, quae sic lectores dociles faciunt tanquam si clarissimis expositoribus imbuantur 2 Les métaphores de la ponctuation en général ont fait l’objet d’un article antérieur, qui aborde l’imaginaire médiéval du livre et de l’écriture (Llamas-Pombo 2015a) 101 Histoire de l’astérisque (*) et métaphores de la clarté (Les signes de ponctuation sont, pour ainsi dire, les chemins de la phrase et les lambeaux des mots ; aussi instructifs pour les lecteurs que le plus clair des commentaires) (M Aurelii Cassiodori, De institutione divinarum litterarum, chapitre, 90, d’après l’édition de M Hubert (1970 : 68), la traduction en français est nôtre) L’image d’un chemin, dont le parcours est obligatoirement linéaire et non discret, symbolise la linéarité de l’écriture et le cadre formel du code visuel de signalisation ; un code permettant la «circulation» précise des mots et des sens, parce que la clarté peut parfois se concentrer, bien mieux que dans un commentaire, en un seul signe non alphabétique Les «points de lumière» symbolisent parallèlement le caractère discontinu des signes de ponctuation De tout temps, on fera l’éloge de la clarté d’une bonne ponctuation, comme dans ce passage du grammairien français René Georgin soulignant son importance: «Elle rend la pensée plus claire ; en découpant la phrase en ses différents éléments qu’elle met en valeur, elle lui donne son sens et son rythme» (Georgin, La prose d’aujourd’hui, 1956 : 205, cit par Colignon, 1988 : 89) 1. Histoire de l’astérisque 1.1. L’astérisque parmi les notae sententiarum Cassiodore fait allusion aux signes de ponctuation syntaxique, les distinctiones ou positurae, déinis sans interruption depuis l’Antiquité et tout au long du Moyen Âge en triades correspondant aux parties du discours (commata, cola et periodon) Or il existe une deuxième liste de signes de «traitement du texte», les notae sententiarum ou scripturarum notae¸ qui se trouvent à l’origine des notations critiques des philologues et font partie de l’histoire de la ponctuation occidentale3 Il s’agit de la liste de signes graphiques qu’Isidore de Séville a recensés et déinis au viie siècle dans ses Étymologies, tout en afirmant que ces signes étaient déjà employés par les plus célèbres auteurs de l’Antiquité En effet, on considère que l’invention de l’astérisque est due à Aristophane de Byzance (circa 257-180 av J -C ) et à son disciple Aristarque de Samothrace (circa 220-143 av J -C ), pionniers au iie siècle avant Jésus-Christ dans l’édition des poèmes homériques Origène d’Alexandrie (185-253), l’un des pères de l’Église, éditeur des Saintes Écritures au IIIe siècle, se servit également de l’astérisque dans son établissement des textes La note bio-bibliographique qui lui est consacrée par Diderot et d’Alembert est l’un des rares passages de l’Encyclopédie où il est question de l’astérisque : Pour cet effet, il se servit de quatre différentes especes de marques, déja en usage alors parmi les Grammairiens: l’obélisque, l’astérisque, le lemnisque, & l’hypolemnisque L’obélisque étoit une ligne droite, comme une petite broche (-) ou comme une lame d’épée; & c’est aussi de - là qu’elle prend son nom L’astérisque étoit une petite étoile (*); le lemnisque étoit une ligne entre deux points (÷); & l’hypolemnisque, une ligne droite avec seulement un point dessous (⨪) (Encyclopédie, 1e éd , 1751-1772, s.v. ORIGÈNE) 3 Nous en avons traité dans des travaux antérieurs (Llamas-Pombo, 1999 : 51-63 ; 2015b) Dans un livre récent, Keith Houston a sagacement retracé l’histoire d’un certain nombre de ces signes ; pour l’histoire de l’astérisque, voir Houston (2013 : 97-119) 102 Elena Llamas-Pombo À l’intérieur des Étymologies, Isidore de Séville a inclus dans De Grammatica toute une théorie de l’écriture en tant que substitut de la voix et support de la mémoire, qui intègre l’usage de la ponctuation syntaxique et de vingt-six signes critiques ou notae sententiarum. Le premier de ces signes est l’astérisque (voir ses formes calligraphiques dans les igures 1 et 2) : ø Asteriscus adponitur in his quae omissa sunt, ut inlucescant per eam notam, quae deesse uidentur. Stella enim ἀστήρ dicitur Graeco sermone, a quo asteriscus est diriuatus. (ø L’astérisque est placé là où il y a eu une omission, pour que, grâce à lui, on puisse voir ce qui manque avec la clarté de la lumière En effet, en grec «étoile» se dit aster, d’où dérive le nom asteriscus) (W M Lindsay (éd ), Isidori Hispalensis Episcopi. Etymologiarum siue Originum Libri XX. Liber i De grammatica. xxi De notis sententiarum. § 1 et § 2 La traduction en français est nôtre) Les recherches actuelles sur la récupération de la notation critique dans les manuscrits carolingiens et isidoriens (Steinová, 2014, 2015 ; Andrés Sanz, 2016), nous font remarquer le déploiement d’une série de métaphores autour du champ lexical de la lumière, de la clarté et de la vision, au il des travaux de transmission et d’édition des textes réalisés par Isidore et par les Pères de l’Église L’astérisque y est cité à travers les termes asteriscus, stellam et signa radiantia Dans la Praefatio in Psalterium, texte attribué à Isidore de Séville, on peut lire : [ ] ubi uero aliquid deest, ut clareat, asterisci igura signatum est [ ] (Quand on est sûr que quelque chose manque, on l’a noté par un astérisque, pour que cela reste clair) (Fischer, éd , 1968 : 257-258, cit par Andrés Sanz, 2016 : 284 La traduction en français est nôtre) Asteriscos, stellam et signa radiantia sont synonymes chez saint Jérôme (ca. 347-420) : [ ] ut quae diligenter emendaui, cum cura et diligentia transcribantur. Notet sibi unusquisque uel iacentem lineam uel signa radiantia, id est, uel obelos uel asteriscos [ ] (Il faut transcrire avec soin et diligence chaque chose que j’ai corrigée consciencieusement Que chacun remarque la présence d’une barre horizontale ou des signes rayonants, c’est-à-dire des obèles ou des astérisques) (Jérôme, Biblia sacra iuxta Vulgatam versionem. Weber et al., éds, 1994, cit par Andrés Sanz, 2016 : 295 La traduction en français est nôtre) [ ] Origenes de translatione Theodotionis addidit et signum posuit asterisci, id est, stellam, quae, quod prius absconditur uidebatur, inluminet et in medium proferat [ ] (Dans sa traduction de Théodotion, Origene a ajouté et marqué par le signe de l’astérisque, c’est-à-dire par une étoile, ce qui est resté dérobé à la vue, ain qu’on le voit tout de suite, pour l’éclairer et pour mettre ce fait sous les yeux) (Lettre de Jérôme à Sunia et Fretela, Hilberg, éd , csel, 55, 1912 : 247-289, cité par Andrés Sanz, 2016 : 291 La traduction en français est nôtre) 103 Histoire de l’astérisque (*) et métaphores de la clarté 1.2. Variantes médiévales de l’astérisque Si l’astérisque, [⋇] ou [※], est consigné par Isidore de Séville comme signe qui marque le lieu d’une omission, ce signe a le plus souvent pris la forme d’une croix potencée [☩] ou d’une simple croix [+] au Moyen Âge Nous trouvons cette forme au xe siècle, par exemple, dans la célèbre copie de L’Histoire des ils de Louis le Débonnaire de Nithard (Ms Paris, BnF, lat 9768, fol 11r), employée pour le renvoi en bas de page, où igure une phrase oubliée qui aurait dû igurer à l’intérieur de la colonne du texte (voir igure 3) : ☩ in basilicam ubi nunc quiescunt) Sur une page du Chansonnier de Saint-Germain-des-Prés (Ms Paris, BnF, fr 20050, fol 146r), daté du xiiie siècle, l’astérisque en forme de croix potencée [☩] renvoie le lecteur en bas de page (voir igure 4), où igure la strophe qui aurait dû passer plus haut et qui se termine par l’avertissement : cist dairiens vers doit aleir apres lou premier Si, d’après Isidore, les signes d’omission s’emploient pour que, grâce à eux «l’on voit avec la clarté de la lumière», le signe de renvoi constitue ici un outil de la mise au clair du texte, plutôt que la trace d’une négligence de copiste En tant qu’appel au lecteur, l’astérisque garde de nos jours sa fonction de renvoi en bas de page (voir plus loin § 2.1) Et son emploi médiéval en tant que marque de lecture et d’aide-mémoire inscrite par l’usager du livre reste également disponible pour les lecteurs actuels Dans cette fonction, l’astérisque a souvent alterné avec la manicule [F] (Voir igures 5 et 6, Fuero de Salamanca, du xiiie siècle, fols 10v et 22v) Les trois fonctions originaires de l’astérisque latino-médiéval déinies par Isidore et exempliiées ici subsument celles qui en dériveront dans l’usage et dans la norme contemporaines, s, ----------------aussi bien en français qu’en espagnol À savoir : 1 Appel sur un phénomène d’établissement du texte : marque d’une omission (un manque, une suppression, une occultation, etc ) 2 Appel sur un phénomène d’établissement du texte : marque du renvoi en bas de page 3 Appel sur le contenu du texte, comme marque de lecture : mise en relief. 1.3. Datation des dénominations 1.3.1. A. fr. estoilette Les dictionnaires de l’ancien et du moyen français attestent dès le xiiie siècle le mot estoilete (ou ses variantes estoilette et estellette) uniquement dans le sens général de ‘petite étoile’ ou ‘décoration en forme de petite étoile’ (Godefroy et dmf, s.v. estoilete ou estoilette) Cependant, le terme estoilete désignait déjà le signe graphique de l’astérisque à la in du xiiie siècle: cette acception est bien attestée dans le remaniement du Roman de la Rose réalisé par Gui de Mori, terminé très probablement en 1290 Mori a élaboré et expliqué un système propre de signes diacritiques pour noter l’adaptation du roman, où igure l’estoilete avec la inalité d’attirer l’attention du lecteur sur l’insertion d’une addition (Hasenohr, 1990 : 285) : Et ce que g’i ajousterai / ausci entendre vous ferai / par une estoilete petite / qui sera en la marge escrite (vv 65-68, éd Valentini, 2007 : 81) Le manuscrit de Tournai démontre clairement que le signe formé par une croix potencée [☩] représentait en réalité une petite étoile, une estoilete, c’està-dire un astérisque (voir igure 7, Ms Tournai, B M , 101, fol 5vº) Mais les termes astérisque 104 Elena Llamas-Pombo en français et asterisco en espagnol ne seront attestés qu’à partir du xve siècle, au temps de la standardisation graphique favorisée par l’emploi de l’écriture imprimée 1.3.2. Esp. asterisco Asterisco est attesté pour la première fois en espagnol en 1490, dans le Vocabulaire d’Alfonso de Palencia : Y en los versos se ponian xxvj notas: que tenian los nombres yuso escriptos: Ponia se asterisco enlas cosas quelos lxx interpretes dexaron delas que tenian en hebraico: por que por la tal notaçion se esclareciessen Ca aster en griego es estrella & dende la señal de asterisco es * o assi ※ (Alfonso de Palencia, Universal vocabulario en latín y en romance, 1490 Gracia Lozano López, éd , Hispanic Seminary of Medieval Studies (Madison), 1992 corde, s.v asterisco, ex nº 8 et fgrae, s.v asterisco) 1.3.3. Fr. astérisque En français, la première attestation du mot astérisque date de 1570, dans la traduction en français de la Cité de Dieu de saint Augustin par Gentian Hervet : astérique «signe d’écriture en forme d’étoile» [ ] Quelques signes faits en mode d’estoilles , lesquels signes ils appellent astériques. (Gentian Hervet, 1499-1584), Cité de Dieu, II, 209-210 Paris : Nicolas Chesneau 1579, tlfi, s.v astérisque) 1.3.4. Fr. astérice Le moyen français a connu un autre mot de la famille sémantique d’asteriscus : le terme asterice, qui signiiait ‘pierre précieuse (resssemblant à une étoile), astérie’, attesté au moins en 1485 asterice, subs fem ‘Pierre précieuse (resssemblant à une étoile), astérie’ (dmf s.v.) asterice s f , ‘pierre ine qui tire son nom de sa ressemblance avec une étoile’ (God , s.v.) Asterice est une pierre blanche qui a une lumiere enclose dedens soy ainsy comme une estoile qui va parmy elle et fait les rais du soleil apparoir blans (Corbichon, Traduction des Propriétés des choses de Barthélémy l’Anglais, XVI, 17, éd 1485, cité par Godefroy, s.v) Ce mot correspond en français moderne à astérie ou astérias, qui signiie, comme terme zoologique, ‘animal marin communément appelé étoile de mer’ En tant que terme de l’optique, astérie est une ‘étoile lumineuse observée par rélexion de la lumière sur certains cristaux’, synonyme d’astérisme. En minéralogie, ‘variété d’opale présentant le phénomène d’astérisme’ (tlfi, s.v. astérie) 105 Histoire de l’astérisque (*) et métaphores de la clarté 2. Norme et usage de l’astérisque Notre classement des usages contemporains est établi sous la perspective d’une graphématique comparée français-espagnol Il est fondé sur les fonctions et non pas sur la morphologie ou aspect formel du signe de l’astérisque, ain d’éviter l’enchevêtrement de ces deux types de critères que l’on peut constater dans certains ouvrages normatifs Nous croiserons les données relevant des trois fonctions principales –a) renvoi en bas de page, b) marque d’une omission et c) mise en relief d’un passage– avec le classement des signes de ponctuation en trois niveaux : a Niveau du mot ou ponctuation du mot b Niveau de la phrase et de l’énoncé ou ponctuation de phrase c Niveau métaphrastique de l’agencement du texte : ponctuation du texte, mise en texte ou mise en page. 2.1. Niveau métaphrastique : l’agencement textuel 2.1.1. Fonction de renvoi en bas de page Au niveau métaphrastique, c’est-à-dire de la segmentation du texte sur la page et de l’agencement textuel, nous distinguons, en premier lieu, un usage de l’astérisque comme appel de note, en fonction de renvoi en bas de page Lorsqu’on veut appeler une note dans un texte, et qu’on préfère éviter le recours aux chiffres, on place un astérisque en haut à droite du mot qui appelle la note (avant toute autre ponctuation) En bas de page, l’astérisque est rappelé, et suivi du texte de la note Pour l’appel suivant, on place deux astérisques, puis trois, etc Ce système a l’avantage d’être élégant (Drillon, 1991 : 428) Puede aparecer en cualquier lugar de un texto manuscrito como llamada de nota, esto es, para indicar que habría de interpolarse en ese punto alguna glosa, acotación, advertencia o, sencillamente, un fragmento de texto olvidado; dicho pasaje se añadirá efectivamente en el margen, a pie de página o al inal del texto, y habrá de marcarse, a su vez, mediante la anteposición del mismo signo empleado en la llamada [ ] En textos impresos [ ] suelen resultar preferibles otros procedimientos (orae, 2010 : 435) 2.1.2. Fonction de segmentation textuelle : fr. astérisme, esp. asterismo Le terme typographique astérisme désigne le symbole [ù], composé de trois astérisques disposés en triangle, dont la fonction est de marquer une segmentation du texte : un sous-chapitre à l’intérieur d’un chapitre, une transition plus importante qu’un paragraphe, etc (Voir dans la igure 8 un usage contemporain) Le terme anglais asterism recouvre les deux variantes : : trois astérisques en triangle [ù] ou en formation linéaire [***] Certes, dans la typographie actuelle, la suite linéaire de trois astérisques [***] remplit plus fréquement que l’astérisme la fonction de séquenciation (voir un exemple dans la igure 9) 106 Elena Llamas-Pombo Jacques Drillon, dans son traité sur les emplois littéraires de la ponctuation, se permet de qualiier esthétiquement cette ponctuation : Une édition des œuvres de Chamfort réalisée par Arsène Houssaye en plein xixe siècle rigoriste emploie trois astérisques en triangle pour annoncer chaque maxime, chaque portrait C’est très joli : ù Ce que j’ai appris, je ne le sais plus. Le peu que je sais encore, je l’ai deviné (Drillon, 1991 : 430) L’emploi contemporain de l’astérisme n’est pas rare dans les genres narratifs ; cependant, ni le Trésor de la langue française (tlfi) ni le Dictionnaire académique de l’espagnol (drae) n’attestent l’acception typographique des mots astérisme et asterismo, dérivée de leurs signiications astronomiques premières (Le tlfi n’atteste que le sens astronomique, ‘constellation, groupe d’étoiles’ et le sens optique, ‘phénomène lumineux observé dans certains cristaux [ ] qui possèdent la propriété de réléchir une lumière intense sous forme d’étoile à six branches appelée astérie’ De même, le drae déinit asterismo exclusivement comme : ‘constelación’, ‘conjunto de estrellas’, dans sa 22e éd En ce qui concerne l’origine de l’astérisme, nous trouvons son antécédent manuscrit dans l’assemblement de trois points en forme de triangle [ :·], signe qui a connu plusieurs variantes et développements graphiques : a) Un signe semblable faisant partie des notae sententiarum servait, précisément, à noter la in d’une section du texte, comme signe opposé au paragraphus. «Dans l’écriture insulaire brittannique, la variante [ : ̴ ] était devenue signe de ponctuation ou positura à part entière et notait la in d’un paragraphe dans une série de paragraphes ou de textes, pour faire remarquer qu’il fallait encore attendre une continuation au sein de cette série» (Parkes, 1992 : 306) b) Sous la forme [∵], Parkes recense un signe utilisé par les imprimeurs avec la même fonction que l’ancien astérisque : associer un sujet du texte à un élément ajouté en marge et, spécialement, un passage omis dans le texte par le copiste original c) Il faut aussi tenir compte du trigon, neume utilisé dans la notation musicale grégorienne : dans les variantes de Saint-Gall, le trigon adopte la forme [∴] d) La ponctuation forte ou distinctio, enin, a adopté une forme semblable dans plusieurs écritures : la forme du trigon [∴] en Irlande, au ixe siècle, ou la forme [ ··̧] dans l’écriture caroline Dans les manuscrits en langue romane, le signe formé par trois points [ :·] a été utilisé comme marque de la hiérarchissation discursive ; dans le Cancionero de Baena castillan, du xve siècle, par exemple, on peut le trouver en tant que hiérarchisseur discursif, accompagnant les rubriques qui présentent les séries strophiques ; tout comme notre deux-points actuel [:], il sert à introduire un discours direct (voir igure 10) ou à annoncer un développement ultérieur 2.1.3. Fonction de justification Dans les usages typographiques de segmentation textuelle, il faut consigner également la fonction de justiication de l’astérisque, que nous pouvons constater dans la igure 11, reproduisant une édition de l’imprimeur Jean de Tournes de 1549 Dans cette fonction, l’astérisque est concurrencé par d’autres signes, comme l’hedera ou feuille de lierre [❦❧] ou différents types de croix, souvent employés dans les colophons 107 Histoire de l’astérisque (*) et métaphores de la clarté 2.2. Niveau du mot : fonction d’abréviation. Fr. astéronyme, esp. asterónimo Si l’astérisque médiéval avait pour fonction de marquer «une omission», ce signe graphique est devenu apte à signiier «l’occultation» d’une partie du mot ; acte de soustraction que nous appelons en morphologie abréviation ou troncation et que l’Académie espagnole appelle fonction indicador de omisión (orae, 2010 : 436) L’abréviation non connotée des noms se fait habituellement par le moyen d’un point, depuis le Moyen Âge : R. équivaut à Rollant ; P. Dupont équivaut à Pierre Dupont, etc Mais le triple astérisque et les points de suspension en fonction d’abréviation du nom vont au-delà d’un simple abrègement de la séquence graphique d’un mot : ils ajoutent une connotation de masque ou occultation du nom propre C’est ce que l’Académie espagnole appelle fonction euphémistique (orae, 2010 : 437) et Jorge de Buen (2013) omisión discreta. Exemples : Les soupçons qu’il avait sur les absences se fortiiaient Elle passait pour avoir été autrefois la maîtresse de B***, le grand Physiologiste (Julien Benda La croix de roses, cit par Drillon, ib : 428) Dîner chez les M***, puede leerse en el diario de la duquesa de C***, madame de G***, comme d’habitude, préside la table à poil (Mendoza Ciudad [Esp 1986], cit par orae, 2010 : 437) El padre J*** llegó con su novia (cit par Jorge de Buen, 2013) [ ] por lo que hace a Dumas, no será ocioso recordar la existencia de una tardía versión francesa, publicada ya en el siglo xviii: Le génie d’Alphonse V d’Aragon et de Sicile, ou ses pensées, avec les traits remarquables de sa vie, par l’Abbé M*** de la Can, Bruxelles, et se trouve à Paris. ------------------:- H C de Hansy, 1765 El autor que se oculta bajo ese asterónimo es el Pág Joseph Mery de la Canorgue, que entre 1761 y 1768 dio a las prensas diversas traducciones y adaptaciones (Montaner 2000 : 215) Cette fonction d’abréviation ou de troncation euphémistique est désignée par les termes asterónimo en espagnol et astéronyme en français, d’usage courant chez d’éminents typographes, linguistes et philologues Certains typographes, comme Jorge de Buen (2013), regrettent que ce signe soit tombé en désuétude alors qu’il se trouve encore prescrit dans les traités de ponctuation : Lorsqu’on ne veut pas donner en entier un nom propre (nom de personne, de lieu ), on note l’initiale suivie d’un (ou de plusieurs) astérisque(s) [ ] Lorsque l’astérisque masque un nom propre, les linguistes le nomment «astéronyme» (Drillon, ib. : 428-429) Una secuencia de tres o más asteriscos puede utilizarse para eludir la reproducción de palabras malsonantes o nombres propios que no se desea dar a conocer, reemplazando la palabra completa o únicamente su parte inal, aunque se trata de un procedimiento que está en desuso en la actualidad (orae, 2010 : 436) Asterónimo Es una forma del seudónimo que consiste en abreviar el nombre de un autor por medio de uno o más asteriscos Salvo el uso esporádico en alguna obra literaria para sustituir un nombre de persona, ha sido empleado especialmente por periodistas, pero también escasamente, por ser una forma despersonalizadora [ ] (Martínez de Sousa, 2004 : 299) 108 Elena Llamas-Pombo ----------------- En ce qui concerne sa forme, d’après Drillon (ib ), «un usage voudrait qu’on emploie autant d’astérisques que le nom a de syllabes Mais cela n’est pas trop courant» Dans l’orthotypographie espagnole, cette valeur dite «euphémistique» correspond seulement à trois astérisques, selon Martínez de Sousa (2004 : 445) Pour Uribe (2009), dans sa fonction d’occultation, l’astérisque marque un degré de précision supérieur à celui du tiret de l’anglais ou à celui des points de suspension : il n’attire peut-être que davantage l’attention sur ce qu’on dissimule4 Sur Internet, enin, l’usage euphémistique de la troncation et de l’abréviation ne semble pas être tombé en désuétude, comme l’on a pu afirmetr ; nous pouvons l’attester dans toutes les variantes possibles (voir, par exemple, dans les moteurs de recherche, la même séquence graphique <es un hijo de p**a>, <es un hijo de p***>, <es un hijo de p > Malgré cette présence chez les typographes et les éditeurs de textes, ni le Dictionnaire académique espagnol (drae), ni le Trésor de la langue française (tlfi) ne consignent l’acception typographique du mot astéronyme. Déini exclusivement dans son sens astronomique comme ‘mom d’astre’ (1969) par le tlfi, le drae ne consigne même pas le terme dans sa 22e édition, alors que la fonction d’abréviation de l’astérisque igure toujours dans une notice du Fichero General histórico sous le nom d’asterisco pospuesto : «Asterisco pospuesto: El que, por triplicado, se utiliza a continuación de una versal cuando no interesa dar el nombre propio de alguien que protagoniza el hecho que se narra» (fgh de la rae, s.v. asterisco, nº 34) 2.3. Niveau phrastique : ponctuation séquencielle Dans la notation grégorienne carrée, l’astérisque et l’obèle marquaient respectivement une pause longue ou une pause brève (Houston, 2013 : 97) L’astérisque marquait la in de l’interprétation du cantor ou soliste ; le même signe marquait le dernier des kyries pour indiquer le changement de chœur Enin, deux astérisques indiquaient le passage qui devait être chanté par deux chœurs L’un de ces usages musicaux est encore attesté par la rae : l’astérisque comme marque d’unités syntaxiques autonomes et notation des pauses et du suprasegmental El asterisco, precedido y seguido de espacio, se insertaba en los versículos de los textos litúrgicos (oraciones, salterios, etc ) para ayudar a la correcta colocación de la pausas en la lectura o recitación: Porque el señor conoce el camino de los justos; * mas la senda de los malos perecerá. (orae, 2010 : 436) 3. En guise de conclusion C’est précisément dans la fonction de ponctuation séquencielle que nous avons cité à plu- 4 L’astérisque en valeur dite diacritique par la rae peut jouer d’autres fonctions que nous ne pouvons pas citer ici : dans les formulaires électroniques, l’astérisque cache sur l’écran les caractères des mots de passe que l’on veut cacher à la vue ; en linguistique, l’astérisque marque l’aggramaticalité d’un énoncé ou le manque d’attestation écrite d’un étymon ; dans les dictionnaires, le h dit « aspiré » ou de disjontion, etc (voir Drillon, 1991: 427-430 ; Martínez de Sousa, 2004 : 444-446 ; Uribe, 2009 ; orae, 2010 : 435-437) 109 Histoire de l’astérisque (*) et métaphores de la clarté sieurs reprises, dans cet article, deux signes de notation : l’astérisque et l’obélisque ou obèle Astérisque et Obélisque ? Certes, le couple de noms de ces deux signes graphiques évoque sans doute celui d’Astérix et Obélix ; deux personnages de iction bien connus et deux noms propres que la typographie aurait inspirés à leur créateur, Goscinny, par inluence de sa famille, qui possédait une imprimerie Un peu comme les récits de iction, l’histoire de la ponctuation des langues européennes mérite d’être racontée comme une aventure des écritures, qu’il importe actuellement de divulguer avec une visée pédagogique C’est une histoire que nous intitulons Arquéologie du clavier de notre ordinateur (ig. 12). Références bibliographiques ANDRÉS SANZ, Mª A (2016) : «De notis et signis. Algunas cuestiones sobre el léxico de la Praefatio in Psalterium atribuida a Isidoro de Sevilla», in Andrés Sanz, Mª A et Paniagua, D (éds) : Formas de acceso al saber en la Antigüedad Tardía y en la Alta Edad Media. 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Exemple d’une page de Loudmila G Védénina (1989 : 126) (9) Variante de l’astérisme. Exemple d’une page de Keith Houston (2013 : 64) (10) Disctinctio ou ponctuation forte Cancionero de Juan Alfonso de Baena, xve s Ms Paris, BnF, esp 37, fol 128r (11) Astérisque ou hedera. Moulins Masconnois (1549), édition de Jean de Tournes, à Lyon. (12) 114