Logistique Inverse
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Les Cahiers du GERAD ISSN: 07112440
G200361
Octobre 2003
Les textes publis dans la srie des rapports de recherche HEC n'engagent que la responsabilit de leurs
auteurs. La publication de ces rapports de recherche bnficie d'une subvention du Fonds qubcois de la
recherche sur la nature et les technologies.
Logistique inverse : revue de littrature
Serge Lambert
Diane Riopel
GERAD et Dpartement de mathmatiques et de gnie industriel
cole Polytechnique de Montral
C.P. 6079, Station Centre-ville
Montral (Qubec) H3C 3A7, Canada
Octobre 2003
Abstract
This document present a reverse logistics literature review. In the literature, many terms
are used as synonyms of reverse logistics, for example reverse distribution or green
logistics, when in reality they have similarities but their meaning are different. After a
clarification of the definitions, reverse logistics general aspects, elements, activities and
steps are discussed. Then network structures are discussed. An analysis of reverse logistics
mathematical models grouped under five fields of application (localization, life-cycle
assessment, production planning, inventory management and vehicle routing) is done. Then
case studies of reverse logistics found in the literature are grouped by industries and
analyzed. Finally research areas proposed by the authors are given.
1 Introduction
Les cots de logistique aux tats-Unis sont estims prs de 862 milliards de dollars en
1997 soit 10,7% de lconomie amricaine mentionne Delaney (1998). Pour ce qui est de la
logistique inverse, elle est estime environ 4% des cots de logistique soit 35 milliards de
dollars en 1997 selon Stock (2001). Rogers et Tibben-Lembke (1998) quant eux, mentionnent
quil est difficile den estimer le cot puisque bien des entreprises ne connaissent pas lampleur
des activits. Dans Return to sender (2000), les retours annuels totaux sont estims 62
milliards de dollars et entranent des pertes de 10 15 milliards de dollars. Par contre, le
commerce lectronique lui seul reprsente 11 milliards de dollars en retour et des pertes de 1,8
2,5 milliards de dollars. Les compagnies de commerce lectronique admettent qu'ils ont 5% de
retour bien quon estime plutt 30% ce chiffre. De plus, 45% des compagnies ont une politique
de 100% satisfaction. Bien que la logistique inverse soit connue depuis peu sous ce nom, elle
traite de problmes qui ne sont pas nouveaux. De plus, de nouvelles lgislations forcent les
entreprises revoir leur systme de logistique pour faire place la logistique inverse.
La littrature peut tre divise en deux catgories, les articles caractre scientifique et les
articles provenant de professionnels de lindustrie. Pour ce qui est des articles caractre
scientifique, ils proviennent en majorit du domaine de la recherche oprationnelle, de
lconomique, de la conception de produit et de la gestion de la chane dapprovisionnement.
Quant ceux traitant des dcisions stratgiques, tactiques et oprationnelles, ils proviennent du
domaine des sciences de ladministration. La littrature retenue se rpartit dans une bonne
proportion en revues jury (pour les articles caractre scientifique), en revues professionnelles
(pour les articles provenant de professionnels de lindustrie), en actes de confrences et en
quelques thses de doctorat et autres. Le tableau 1 montre la rpartition des crits par anne et
type de publication de cette recherche bibliographique. Il est intressant de voir que lattention
des chercheurs la logistique inverse est croissante depuis 1999 et que le nombre darticles dans
les revues professionnels est lgrement la baisse depuis 2001.
Anne
Publication -1990 1991-1995 1996-1998 1999 2000 2001 2002 2003 Grand Total
Revue jury 1 5 14 7 14 21 14 8 84
Revue profes-
12 10 10 13 9 2 56
sionnelle
Confrence 1 4 9 5 8 11 6 44
Autres 3 1 2 3 9
Grand Total 2 21 33 25 36 43 25 8 193
Un autre point intressant considrer est au sujet des cours offerts dans les universits
canadiennes avec des programmes de gnie industriel traitant de la logistique inverse. Aprs
Les Cahiers du GERAD G-2003-61 2
vrification dans les sites WEB (voir lannexe 1) la logistique est trs peu aborde et encore
moins la logistique inverse. Elle napparat pas de faon explicite.
Parmi les quelques cinquante livres consults, crits entre 1970 aujourdhui, il y a trs peu
douvrages qui traitent de la logistique inverse. Les livres de rfrences rcents en logistique
commencent en tenir compte mais brivement en y consacrant que quelques paragraphes. La
majorit des ouvrages consults, Hutchinson (1987), Lambert et Stock (1993), The logistics
handbook (1994), Eymery (1997), Lambert et al. (1998) et Handfield et Nichols (1999), parlent
des nouveaux dfis que le mouvement vert impose lentreprise.
notre connaissance, il existe peu de revues de la littrature compltes de la logistique
inverse ce jour. En ralit, plusieurs auteurs ont abords quune portion spcifique de la
logistique inverse. Par exemple en 1997, Fleischmann et al. font une revue des modles
quantitatifs dans les trois domaines suivants : la planification de la distribution et de la collecte,
la gestion des stocks et la planification de la production. Par la suite, Carter et Ellram (1998) ont
fait une revue complte mais dans le but dencadrer le personnel de logistique dans la logistique
inverse et prsenter un cadre de travail pour les recherches futures. Finalement, de Brito et al.
(2002) font le recensement de plus de soixante tudes de cas en logistique inverse publis entre
1984 et 2002.
La prsente recherche bibliographique sur la logistique inverse est divise en deux parties.
Tout dabord, les termes synonymes et les dfinitions rencontres sont donns. Ensuite, une
revue de la littrature regroupe les articles traitant de la logistique inverse et donne les axes de
recherche suggrs. Finalement, une conclusion sur la logistique inverse est mise.
2 Dfinitions
La littrature sur la logistique inverse montre lutilisation de termes diffrents pour
reprsenter sensiblement le mme concept. Les expressions couramment rencontres sont la
logistique inverse, la distribution inverse ou la logistique verte. Plusieurs auteurs, dont Byrne et
Deeb (1993), prsentent ces mots comme tant des synonymes. Par contre, aprs lanalyse de
leur dfinition, on remarque que certaines dfinitions se limitent qu une partie bien spcifique
de la logistique inverse. Les lignes qui suivent vont dfinir les trois termes les plus rencontrs,
soit la distribution inverse, la logistique verte et la logistique inverse. Ensuite, notre dfinition de
la logistique inverse est prsente.
(1998). Un autre synonyme la logistique inverse est prsent par Beaulieu (2000) comme tant
la logistique rebours. La dfinition quil en donne est celle de Rogers et Tibben-Lembke
(1998). Finalement en 2002, de Brito et Dekker dfinissent la logistique inverse ainsi : elle est
proccupe par les activits associes la manutention et la gestion dquipements, de
produits, de composants, de matriaux ou mme un systme technique entier tre repris.
La dfinition de la logistique inverse de Rogers et Tibben-Lembke (1998) semble tre la
rfrence de plusieurs auteurs mais contient une lacune au niveau de laspect de lutilisation
efficace et environnementale des ressources. Ainsi, la dfinition contenant les ajouts proposs de
la logistique inverse dans le cadre de cette recherche est celle-ci : Le processus de
planification, dimplantation, et de contrle de lefficience, de la rentabilit des matires
premires, des en-cours de production, des produits finis, et linformation pertinente du point
dutilisation jusquau point dorigine dans le but de reprendre ou gnrer de la valeur ou pour en
disposer de la bonne faon tout en assurant une utilisation efficace et environnementale des
ressources mises en uvre.
Suite aux dfinitions prcdentes, on remarque que la logistique inverse englobe la
distribution inverse et la majorit de la logistique verte. La partie de la logistique verte qui nest
pas incluse dans la logistique inverse traite de la conception du produit. Malgr cela, la
logistique va tout de mme tre influence. La figure 1 illustre la relation entre ces trois termes
et englobe tous les lments de la dfinition propose. La figure est similaire celle prsente
par Rogers et Tibben-Lembke (2001) sauf que la portion de la distribution inverse est incluse en
plus de certaines fonctions de la logistique verte quils ont exclues mais qui sont incluses dans la
dfinition propose ci-haut. Ces derniers les ont exclues pour la simple raison que ces activits
nimpliquent aucun retour vers lentreprise. Bien que vrai, il faut considrer limpact global du
systme sur lenvironnement.
La prochaine section prsente la revue de la littrature sur la logistique inverse.
3 Revue de la littrature
La revue de la littrature qui suit recense les articles sur la logistique inverse. Les premiers
articles sur la distribution inverse datent de la fin des annes soixante-dix. Quant au terme
logistique inverse, il est apparu au dbut des annes 1990. Au cours des six dernires annes, il y
a eu une grande quantit de publications faites sur la logistique inverse. La revue de la littrature
se divise en six grandes sections. Dans la premire section, les aspects gnraux de la logistique
inverse sont revus. Ensuite, les diffrents lments, activits et tapes de celle-ci sont prsents.
De plus, les structures et modles de rseaux que lon retrouve sont traits. Par la suite, les
diffrentes tudes de cas de la logistique inverse sont analyses et pour terminer, les axes de
recherche suggrs par les diffrents auteurs sont abords.
Les Cahiers du GERAD G-2003-61 5
Logistique inverse1
Logistique inverse2
1. Dfinition propose
2. Rogers et Tibben-Lembke(1998)
faut prendre en considration que le pourcentage de retour varie en fonction de lindustrie. Dans
le sondage de Rogers et Tibben-Lembke (1998), les rsultats montrent un taux de retour de 2-3%
pour les produits domestiques chimiques et jusqu 50% pour les revues de publication.
Le tableau 2, adapt de Rogers et al. (2001), montre les principales diffrences entre la
logistique traditionnelle et la logistique inverse dans lorganisation. Une des premires
diffrences mentionnes est quil est plus difficile de prvoir les retours car ils sont alatoires.
Aussi, la distribution ne se fait plus dun point vers plusieurs mais plutt linverse. Une autre
distinction est le manque duniformit de la qualit et de lemballage des retours. Souvent les
options de disposition ne sont pas bien dfinies. Il est encore plus complexe de fixer un prix
puisque celui-ci dpend de plusieurs facteurs. Il y a aussi un problme de perception quant la
vitesse requise du traitement. Ici, elle nest pas considre comme une priorit. Les cots de
distribution sont plus difficiles identifier. La gestion des stocks est particulirement complexe.
Le cycle de vie du produit est de plus en plus court donc lentreprise doit considrer ce facteur
dans le systme de logistique inverse. Pour ce qui touche la ngociation avec le client, elle doit
tenir compte dautres considrations. Du point de vue marketing, il est plus complexe de
revendre les produits retourns. Finalement, la visibilit sur le processus est moins transparente.
Ainsi, la logistique inverse est un systme ractif. Llment dclencheur du processus de
logistique inverse est un retour vers lentreprise. Le fait davoir plus de difficult prvoir les
retours, savoir do les produits vont revenir et leur qualit rend le processus plus complexe
que la logistique traditionnelle.
3.1.2 Motivations
Les motivations se lancer dans la logistique inverse sont varies selon Rogers et Tibben-
Lembke (1998), Carter et Ellram (1998), Langnau (2001a) et Dowlatshahi (2000). Dans la
littrature on retrouve comme principales motivations : les lgislations, laspect marketing et
lintrt des consommateurs dsirant des produits sains pour lenvironnement, laspect
conomique ainsi que les aspects cologique et environnemental.
a) Lgislations
La premire raison de faire de la logistique inverse peut tre de nature lgale. En effet,
plusieurs pays ont mis en place des lois pour diminuer la quantit de produits envoys vers les
sites denfouissement (Lee et al. (1998) et Langnau (2001a)). En Europe, il y a la directive de la
Communaut europenne sur le matriel demballage qui stipule que le client peut le laisser au
dtaillant et que ce dernier doit en assurer le recyclage (Fleischmann et al. (1997)).
Un des plus gros dfis auquel est confronte une entreprise est de connatre et tre jour vis-
-vis les lois et rglements. Ainsi, Stasiak et al. (1996) proposent une base de donnes de
rglementations environnementales qui facilite la recherche par les usagers et dont la mise jour
est faite par les agences et gouvernements.
Les produits de consommation lectronique, tant donn leur court cycle de vie, se
retrouvent rapidement au rebut. En 1995, Sony Europa (Scheidt et al.) participe au programme
CARE VISION 2000. Le programme cherche augmenter la valeur du recyclage en
lectronique en dveloppant des mthodes de dmontage, de sparation de matriel et de
rcupration de produit, et alors rendre la rutilisation des pices et modules possibles.
Le recyclage des vhicules automobiles est en place depuis plusieurs annes. Aux tats-
Unis, Gupta et Isaacs (1997) expliquent que le recyclage est fait en deux tapes, la premire
consiste dmonter les pices de valeur pour les rutiliser et la deuxime, envoyer le reste de
la carcasse au recyclage pour les matriaux. Giuntini et Andel (1995a) mentionnent que BMW
conoit une voiture faite pour le dsassemblage et que des pices reconditionnes retrouveront
vie dans un nouveau vhicule. Lee (1997) traite de la gestion du recyclage des voitures en fin de
vie Taiwan.
b) Aspect marketing et lintrt des consommateurs dsirant des produits sains pour
lenvironnement
Initialement cr en Allemagne, le programme "Green Dot" permet une entreprise membre
dapposer un rond vert sur lemballage du produit. Ce symbole doit tre bien visible et indique
aux clients que la compagnie Duales System Deutschland reprendra le matriel demballage
pour quil soit recycl. Linitiative a t tendue au reste des pays membres de la Communaut
europenne. Un autre facteur qui influence les entreprises faire de la logistique inverse est
lintrt grandissant du public pour des produits sains pour lenvironnement selon Byrne et Deeb
(1993). Dans Transportation & Distribution en 1993, on mentionne que 80% des rpondants
taient prts payer plus cher pour des produits qui ont un impact moindre sur lenvironnement.
Les Cahiers du GERAD G-2003-61 8
c) Aspect conomique
Laspect conomique est aussi un facteur trs important. Les lgislations viennent souvent
obliger les secteurs o il est moins rentable pour lentreprise mettre en place un bon
programme de logistique inverse. Selon Byrne et Deeb (1993), la faon de calculer le retour sur
linvestissement pourrait tre en cause et serait le premier obstacle pour une compagnie qui veut
faire de la logistique inverse. Gnralement, si la reprise dun produit permet de gnrer des
conomies par rapport la fabrication dun produit neuf ou lachat de matire premire neuve, il
y a un rseau de la logistique inverse de dvelopper (Fleischmann (2001)).
lintgration des retours de produits au sein de lorganisation entire, cest--dire quils traitent
plus particulirement des aspects du transport, de la manutention et de lentreposage des retours
et aussi de tout ce qui touche la gestion des stocks, la planification des oprations, au
marketing et aux technologies de linformation. Tandis que le dernier niveau se voit attribuer des
tches comme lordonnancement et le contrle de la production et la gestion de linformation.
Par contre, les auteurs ne vont pas en profondeur sur les lments de leur cadre de dcision. Le
tableau 3 prsente leur cadre de dcision.
Dcisions stratgiques
Stratgie (option) de rcupration
Conception du produit
Capacit et conception du rseau
Outils stratgiques
Dcisions tactiques
Distribution (inverse)
Coordination
Planification de la production
Gestion des stocks
Marketing
Technologie de linformation
Dcisions oprationnelles
Ordonnancement et contrle de la production
Gestion de linformation
Dans Dowlatshahi (2000) seuls les facteurs stratgiques et oprationnels sont mentionns,
tandis que les facteurs tactiques sont oublis. Les facteurs stratgiques que lon retrouve dans
cette revue de littrature sont les cots stratgiques, la qualit globale, le service la clientle,
les proccupations environnementales et les proccupations lgales. Du ct des facteurs
oprationnels, il y a lanalyse cot-bnfice, le transport, lentreposage, la gestion de la chane
dapprovisionnement, la remise neuf et le recyclage, et finalement lemballage. Lauteur fait
rfrence deux forces qui agissent sur le systme de logistique inverse, le client tant la force
externe et les sept facteurs oprationnels comme la force interne. Le poids accord chacun des
sept facteurs varie dune entreprise lautre. Carter et Ellram (1998) identifient quatre forces
dans la littrature soit : les clients, les fournisseurs, les comptiteurs et les agences
gouvernementales. Ils expliquent que les activits de logistique inverse dune entreprise sont
soumises une ou plusieurs de ces quatre forces. Selon un sondage de Rogers et Tibben-Lembke
(1998), 65% des rpondants croient que la logistique inverse joue un rle stratgique en raison
de la comptition qui prvaut suite la libralisation des politiques de retour. Parmi les autres
raisons les plus cites, il y a celles de nettoyer les stocks de vieux produits, des implications
lgales de la mise au dchet, de rcuprer de la valeur, de la reprise de biens et de la protection
de la marge.
Les Cahiers du GERAD G-2003-61 10
Reconnaissance
Cueillette de litem
Ringnierie
4. Il faut tenir compte des choix de disposition qui soffrent lentreprise : remettre neuf,
revendre, recycler, remballer ou dtruire. En quatrime lieu, le dveloppement dun systme
d'information pour recueillir l'information est ncessaire.
5. Lentreprise doit connatre les implications fiscales, financires et de crdits du programme
de logistique inverse quelle met en place.
Lee et al. (2002) disent que les cots et le contrle efficace sont des facteurs cruciaux dans
llaboration dun programme de logistique inverse. Le programme quils prsentent comporte
six lments. Le premier lment est le contrle de lautorisation de retour de marchandise.
Il faut du personnel form pour sassurer que la cause de retour est lgitime, que le client
retourne ce quil a command et que le retour est dans les normes de laccord de vente. Le
second lment traite du contrle du transport. Ici, ils donnent trois faons : utiliser des dpts
rgionaux de consolidation, ngocier des taux prfrentiels avec plusieurs compagnies de
transport et enfin utiliser un systme automatis pour la documentation de transport. La
configuration des installations et des quipements est un autre lment. Ainsi, il faut un
endroit ddi pour faire le traitement de chaque projet majeur. Ceux-ci doivent tre assigns un
quai de chargement sauf que les tches ou projets similaires peuvent tre localiss proximit. Il
est ncessaire de prendre en compte le flot de traitement. Les tches qui demandent plus
dlectricit et dclairage doivent tre prs des services lectriques. Le contrle et la gestion
du flot de travail viennent ensuite. En fait, il faut suivre le flot logique des tches du projet,
faire la saisie de donnes, avoir du personnel adquat et de qualit, et faire lordonnancement des
livraisons, des expditions et du travail. Le cinquime lment traite de la gestion des systmes
dinformation. Ils doivent tre flexibles et faciles dintgration, complets quant linformation
Les Cahiers du GERAD G-2003-61 12
matriaux recyclables tout en augmentant lutilisation de matriaux recycls dans les activits de
logistique.
pour trouver la stratgie optimale pour tablir la dure de la priode de garantie. Pour plus
dinformation voir Blischke et Murthy (1994, 1996) et Jack et Van der Duyn Schouten (2000).
Les retours commerciaux dcoulent des politiques de service la clientle misent en place
par lentreprise. Les politiques varieront en fonction du type dentreprise et du type de client.
Les secteurs de la vente par catalogue et du commerce lectronique font face est des niveaux de
retour levs. En 1998, Rogers et Tibben-Lembke (1998) mentionnent que le taux de retour pour
la vente par catalogue se situe entre 18% et 35%. Selon Coletto (2000), 10 30% des livraisons
sont retournes dans le secteur du commerce lectronique. Les raisons mentionnes par Lee et al.
(2002) qui expliquent le haut taux de retour sont le produit ne rpond pas au attente du client, le
client change dide, les erreurs dans la commande, lors du prlvement en prparation de
commandes, dans lexpdition, dommage dans le transport,
Les rejets et rebuts de production doivent eux aussi tre traits par le systme de logistique
inverse. Ici, lentreprise cherchera obtenir la valeur maximum par la rparation, le recyclage,
lenvoi lenfouissement, etc. Finalement, le matriel demballage peut tre retourn
lentreprise pour tre directement rutilis ou pour tre recycl. Lorsque le matriel est rutilis,
il faut mettre en place un systme pour collecter le matriel. Kroon et Vrijens (1995) rpondent
quatre questions soit : Combien de contenants doivent tre disponibles dans le systme?
Combien doit-on avoir de dpts de contenants et quelle est leur localisation? Comment doit-on
organiser la distribution, la collecte et la relocalisation des contenants? Quels sont les cots de
service, de distribution et de collecte? Tout cela doit tre examin afin de minimiser le cot total
de la logistique. De plus, Jimison et al. (2000) ont vrifi que l'augmentation de la
consommation d'essence qui sensuit est moindre en terme dimpact environnemental que
l'utilisation des matires premires. Le tableau 4 montre la classification des sources qui peut
tre faite.
Classes Sources
Production Rebuts de production
Rejets de production
Emballage Retours
Produits Retours sous garantie et rappel
Retours en fin de vie
Retours commerciaux
Barrire
Collecte
Tri
Choix de disposition
le produit pour tre utilis dans une autre application. partir de linformation de Giuntini et
Andel (1995b) et celle de Rogers et Tibben-Lembke (1998), nous obtenons la reprsentation des
diffrents choix pour le renouvellement comme illustr la figure 4. Il est noter que la majorit
des activits de renouvellement gnreront aussi des rebuts. Finalement Giuntini et Andel
(1995b) mentionnent que les donnes recueillies chaque tape peuvent aider lentreprise
amliorer son produit.
Choix de disposition
Renouvellement Retrait
Produit Matire
remettre en tat pour continuer le rutiliser. Lorsque la rparation nest plus possible, il y a
toujours loption de rcuprer une portion du matriel et denvoyer le reste un site
denfouissement.
Light (2000) pour sa part nomme comme principales activits : relocaliser les marchandises,
donner des organismes de charit, remanufacturer, revendre et vendre aux magasins
escompte. Jusquici les activits prsentes traitent plus des aspects oprationnels et tactiques
des dcisions de la logistique inverse. En ce qui concerne les activits stratgiques, il y a tout ce
qui se rapporte aux problmes de localisation des installations, la capacit des installations et
au nombre dinstallations pour traiter les produits (voir Barros et al. (1998), Krikke et al. (1999a)
et Fleischmann (2001)).
Les principales activits tudies dans la littrature sont : impartir, inspecter les retours,
remettre en tat, remettre neuf, grer les stocks, recycler, laborer les routes de camions et
mettre au rebut.
a) Impartir
Dans la littrature, plusieurs articles proviennent de lindustrie et plus particulirement de
firmes spcialises en impartition des services de logistique inverse. Cottrill (2000) mentionne
que plusieurs entreprises de commerce lectronique sous-traitent la gestion de leurs retours. Les
raisons mentionnes sont multiples dont la complexit de la gestion de la taxation. Dans une
tude faite auprs de douze compagnies disposant de rebuts ferreux, Johnson (1998) prsente
limpact des activits de logistique inverse lorsque lentreprise le gre elle-mme
Les Cahiers du GERAD G-2003-61 19
comparativement celle qui le donne lexterne pour trois classes diffrentes de volume de
rebuts. Selon ltude, il en cote plus cher dadministrer un systme de logistique inverse, peu
importe le volume, que davoir recours limpartition. Coletto (2000) dcrit comment Xerox
utilise le service dune firme pour collecter les quipements en fin de location devant tre
rpars ou tre remplacs et les envoyer rapidement vers un centre de triage. Il explique une
procdure similaire pour les rfrigrateurs de la compagnie Gatorade. Ici, le dnominateur
commun est la rapidit avec laquelle le service est effectu.
d) Remettre neuf
La remise neuf de produits usags est un domaine trs abord dans la littrature sur la
logistique inverse. Les sujets traits concernent les problmes de prvision de la qualit,
lincertitude de la demande, la gestion des listes de pices, la dsutude des produits, le design
du produit, la planification et la gestion des stocks.
Guide et Jayaraman (2000) prsentent un cadre de travail pour la gestion de l'acquisition de
produits (PrAM). Ils commencent par numrer les sept caractristiques de la remise neuf. La
premire touche la nature incertaine de la quantit de retours et le moment du retour de ceux-
ci. De plus, le taux de rcupration ne sera pas de 100% cause des dommages possibles en
service, ou au dmontage, ou simplement parce que le client ne la pas retourn. Ce point est
aussi mentionn par Krupp (1992). La deuxime caractristique des auteurs montre le besoin
dquilibrer la demande avec les retours. Ceci sera fait en fonction de la vie du produit et du taux
d'innovation technologique. La caractristique suivante est le besoin de dsassemblage les
produits retourns afin de savoir ce qui sera fait. Une autre caractristique est de ne pas connatre
davance ce qui sera rcuprable des retours. Encore une fois, ces deux dernires caractristiques
sont notes dans Krupp (1992). En effet, le taux des pices rcupres varie en fonction de l'ge
du produit, de son environnement et de lusage fait. La cinquime caractristique est la
reconnaissance du besoin d'un rseau de logistique inverse pour reprendre les produits. Ici, il
Les Cahiers du GERAD G-2003-61 20
faut savoir comment les produits sont retourns par le client et quel systme les ramne. La
sixime caractristique a trait la restriction de la correspondance de matriel. Finalement, la
dernire traite du problme des routages stochastiques pour rparer ou reconditionner et de la
nature et dure trs variable des temps de traitement.
Heisig et Fleischmann (2001) analysent laugmentation de lincertitude dans la demande en
ajoutant les retours de produits dans le modle de planification. Les rsultats quils ont obtenus
sont similaires la stabilit des modles de gestion des stocks conventionnels. Quant Minner et
Kleber (2001), ils optimisent les stratgies de production, de remise neuf et de disposition dans
un contexte de demande et de retour dynamiques dans un modle de cot linaire. Inderfurth et
al. (2001) examinent limpact de plusieurs options de rutilisation. Teunter (2001a) regarde
limpact dajouter la logistique inverse au modle conomique de commande (EOQ) et fait
lhypothse que la demande et les retours sont dterministes. Teunter et Van der Laan (2002)
comparent la mthode des flux montaires actualiss par rapport la mthode des cots moyens
pour trouver les dcisions de disposition et de remise neuf optimales.
Lentreprise fait face un problme de gestion des listes de pices lorsquelle rinsre des
produits quelle a rcuprs des clients dans son processus de production. Krupp (1993)
mentionne que la remise neuf est trs courante dans lindustrie aronautique, arospatiale,
automobile et militaire. Suite aux problmes prcdemment mentionns, il propose de maintenir
trois nomenclatures de produit dans le systme MRP de lentreprise pour tenir compte de trois
sources dapprovisionnement possibles. La premire nomenclature est pour les produits
rcuprs des clients. La seconde nomenclature est pour les pices remettre neuf achete de
marchs secondaires (courtier). La troisime nomenclature servira pour la fabrication de produits
neufs s`ils ne sont pas achets. Gupta et Veerakamolmal (2000) proposent un systme de
planification des besoins en composants (CRP) par priode et expliquent son fonctionnement.
Krupp (1992) mentionne deux facteurs qui contribuent la dsutude des produits remettre
neuf. tant donn que la demande nest pas synchronise avec les retours, ce ne sont pas toutes
les ventes qui vont avoir des retours et aussi que le rendement des retours sera infrieur 100%,
ainsi lentreprise devra acheter des units sur le march secondaire ou fabriquer de nouveaux
produits pour compenser. De plus, certains produits continueront de revenir bien aprs que le
produit ait atteint sa fin de vie.
Un autre aspect important pour dcider si le produit peut tre remis neuf concerne son
design. Shu et Flowers (1995) prsentent un modle de cot pour faire la slection de moyen
dassemblage (mthode d'attache et de jonction) de faon faciliter la remise neuf du produit.
Ainsi, le recyclage en sera facilit. Clegg et al. (1995) mentionnent que concevoir un produit
pour le dsassemblage, pour lentretien et pour le recyclage est fondamental afin de mettre en
place un programme de recyclage et de remise neuf. La planification des oprations de
production dans un systme avec remise neuf est semblable. Guide et al. (1997) valuent des
politiques dordonnancement dans ce contexte. Quant Voutsinas et Pappis (2002), ils tiennent
compte de la dtrioration de la valeur dans leur algorithme dordonnancement. Lvaluation de
la relche des commandes est revue dans Guide et Srivastava (1997a). Kizilkaya et Gupta (1998)
proposent un systme Kanban flexible pour contrler le flot de matriel et lordonnancement
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dans un environnement de dsassemblage. Voir Guide et al. (1999) pour une revue de littrature
sur le contrle et la planification de la remise neuf.
f) Recycler
Quant au recyclage, Reijnders (2000) indique les principaux ingrdients pour une stratgie
de choix des ressources soutenables et le recyclage. Les ingrdients sont : faire le choix de la
ressource selon la destination du produit et les dchets du produit, ralentir la perte de qualit du
produit et du matriel, mettre en place des procds de recyclage assurant la conservation de la
qualit de la matire, galer la production de non-produits et du recyclage avec les intrants de
l'conomie et prvenir l'accumulation de contaminants dans les produits. Il poursuit en disant
quen plus de conserver les ressources naturelles, le recyclage a le bnfice additionnel d'viter
les dchets associs avec la production de matire premire limitant ainsi la pollution.
h) Mettre au rebut
La dernire activit est la mise au rebut. Elle est la moins dsirable pour lenvironnement
mais malheureusement elle demeure encore la plus utilise. Grogan (1998) mentionne que 70%
des rebuts en Amrique du Nord ne sont pas recycls. Les raisons qui justifient la mise au rebut
sont multiples, le produit nest pas conomique recycler ou nest pas conu pour tre recycl.
De plus, Shear (1997) ou Fleischmann et al. (1997) mentionnent que les cots denfouissement
sont la hausse en mme temps que la capacit des sites est la baisse.
(2000), Fleishmann (2001)). Jayaraman et al. (1999) dfinissent un rseau en boucle ferme
comme tant un systme dans lequel du nouveau matriel est requis seulement lorsque la
demande excde la disponibilit des produits retourns. Par contre, dans Beaulieu (2000) et de
Brito et al. (2002), un rseau en boucle ferme est un rseau dans lequel le produit retourn sera
rutilis/recycl pour donner un nouveau produit dans la mme industrie. Dans le cas dun
rseau boucle ouverte, le produit dorigine est tout simplement redirig vers dautres
industries.
ajoutent au problme classique de localisation dun entrept les caractristiques spcifiques dun
rseau de rcupration. De plus, ils considrent que seulement une partie des produits rcuprs
pourront servir et les autres sont disposs. Les deux modles prcdents ne tiennent pas compte
de la capacit dentreposage. Finalement, Shih (2001) propose un modle pour minimiser le cot
total (cot de transport, cot des oprations, cots fixes, cots de traitement, et cots
denfouissement) et maximiser les revenus de la vente des matriaux rcuprs. Le modle
permet de dterminer le nombre et l'emplacement des nouvelles installations pour le recyclage
d'appareils mnagers et d'ordinateurs personnels Taiwan. Ce modle exclut les options de
rparation ou de remise en tat. Le tableau 6 prsente un rsum du champ dapplication, du type
de modle et de la mthode de rsolution pour chacun des travaux cits ci-haut.
Ainsi, ces modles sont tous bass sur un modle classique de localisation dentrept auquel
sont ajouts un ou deux lments pour couvrir la logistique inverse. Les modles prsentent les
contraintes suivantes : conservation de flot, conservation de masse, capacit, nombre
dinstallations ouvertes, de non-ngativits et binaires pour les variables de dcisions. De plus,
chacun de ces modles cherche minimiser le cot total en tenant compte des cots fixes, des
cots de transport, etc.
rseau et donnent des modles pour chacun des intervenants dans le recyclage de produits
lectroniques soit : la source, le recycleur et le fondeur.
La majorit des modles cherchent maximiser le profit ou minimiser le cot sauf pour
Gupta et Veerakamolmal. Les modles prennent en compte les contraintes de capacits, respect
de la demande, quilibre des stocks, etc. Le tableau 8 rsume les modles en planification de la
production.
La plupart des modles font lanalyse dun seul produit. De plus, ils considrent que la
demande des produits est indpendante des retours ce qui reprsente bien la ralit. La demande
et les retours suivent diffrents types de distribution (exponentielle, Poisson, etc.) Un autre point
important, cest quen gnral le temps de remise en tat nest pas considr. Finalement, les
modles ngligent la capacit dentreposage. Le tableau 9 rsume les diffrents modles en
gestion des stocks.
ou de collecte. Les modles sont rsolus par heuristique programme en langage FORTRAN. De
plus amples dinformations sur les problmes de mise en place de routes de vhicules peuvent
tre obtenues dans la revue de littrature de Laporte et Osman (1995). Le tableau 10 prsente un
compte-rendu.
Tableau 10 : Modles rencontrs pour la mise en place de routes pour la collecte de produits
4 Conclusion
La revue de la littrature montre que plusieurs recherches sont faites pour rsoudre les
problmes concrets de lindustrie. De nombreuses publications expliquent les problmes
frquemment rencontrs dans lindustrie mais aucune ne donne une mthode ou un cadre
dcisionnel clair pour un bon programme de logistique inverse. Dawe (1995) mentionne six
symptmes qui indiquent que le systme de logistique inverse est en difficult. Stock (2001)
donne sept pchs qui ressemblent beaucoup aux lments de Dawe (1995). Ceci laisse croire
que le problme est toujours rel. Les articles de lindustrie sont plutt courts et ils prsentent
rarement la mthode de rsolution utilise.
Quant aux contributions caractre plus scientifique, elles traitent en grande partie de cas
spcifiques de la logistique inverse. Il y a des recherches faites dans les domaines des problmes
de localisation, de routes de vhicule, dvaluation du cycle de vie, de la planification de la
production et la gestion des stocks. Chacun deux reprend des modles classiques et tente de les
appliquer en tenant compte de la logistique inverse. Aucun auteur ne prsente un modle
intgrateur de la logistique inverse. Dans quelques cas, ils considrent deux problmatiques mais
sans jamais proposer un modle complet.
En ce qui concerne les dcisions stratgiques, tactiques et oprationnelles, la littrature
trouve traite seulement dune portion des dcisions. Il est clair quun travail considrable reste
faire bien que rcemment il y ait eu un peu davancement (de Brito et Dekker (2002)). De plus,
la recherche ne montre pas lexistence doutil daide la dcision pour les niveaux stratgiques,
tactiques et oprationnels.
Les sujets de recherche proposs par les auteurs sont varis. Mais encore une fois aucun
auteur ne parle de la ncessit de dvelopper un modle intgrateur des dcisions stratgiques,
tactiques et oprationnelles de la logistique inverse. Par contre, tous reconnaissent quil y a
plusieurs lacunes.
Un autre aspect qui nest pas bien dfini dans la littrature est la documentation ncessaire
sur les produits (nomenclature, gamme de fabrication, etc.) que lentreprise doit avoir et aussi
linformation pertinente sur les retours pour tre en mesure de russir en logistique inverse.
5 Remerciements
Nous tenons remercier messieurs Georges Abdul-Nour, Guy Desaulniers, Andr Langevin
et Martin Trpanier pour leurs commentaires.
Les Cahiers du GERAD G-2003-61 34
Annexe 1
Rpertoire des universits canadiennes offrant un programme dingnierie de premier cycle
en gnie industriel ou manufacturier au Canada en 2003
Programme tablissement Site internet Date consulte
Gnie de la cole de technologie http://www.etsmtl.ca/zone2/departements 10 sept. 2003
production suprieure /gpa/index.html
automatise
Gnie industriel cole dingnierie - http://gi.uqtr.uquebec.ca/ 10 sept.2003
Universit du Qubec
Trois-Rivires
cole Polytechnique de http://www.polymtl.ca/ 10 sept. 2003
Montral
Universit de Moncton http://www.umoncton.ca/genie/ 10 sept. 2003
Industrial Universit Concordia http://encs.concordia.ca/ 10 sept. 2003
Engineering Dalhousie University http://www.dal.ca/~engiwww/index.htm 19 sept.2003
Ryerson University http://www.ryerson.ca/~mecheng/ 19 sept.2003
University of Toronto http://www.mie.utoronto.ca/ 19 sept.2003
University of Windsor http://athena.uwindsor.ca/IMSE 19 sept.2003
Industrial University of Regina http://www.uregina.ca/engg/ 19 sept.2003
Systems
Engineering
Manufacturing University of Calgary http://www.eng.ucalgary.ca/Mechanical/ 22 sept.2003
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