Cours de Pathologie
Cours de Pathologie
Cours de Pathologie
Anne 2004-2005
Prof. M. Lonneux
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Sommaire
Hmatologie! 7
Rappels de physiologie.! 7
Les anmies.! 9
Lanmie ferriprive.! 10
La polyglobulie.! 15
Laplasie mdullaire.! 16
Dfinitions.! 17
Exploration de la coagulation.! 18
La thrombocytose.! 20
La splnomgalie.! 21
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Les causes daugmentation du nombre de globules blancs.! 22
Pathologie traumatique.! 26
Infections.! 28
Tumeurs osseuses.! 29
La polyarthrite rhumatode.! 30
Larthrose.! 34
Causes de larthrose.! 34
Diagnostic et traitement.! 36
Prsentation clinique.! 37
Traitement.! 37
Physiologie du calcium.! 42
Lostoporose.! 43
Lostomalacie.! 46
Lhyperparathyrodie et lhypercalcmie.! 47
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Lhypoparathyrodie et lhypocalcmie.! 49
La maladie de Paget.! 50
La glande thyrode.! 53
Anatomie.! 53
Fonction.! 53
Exploration de la thyrode.! 55
Lhyperthyrodie.! 57
Lhypothyrodie.! 59
Le goitre euthyrodien.! 60
La thyrodite.! 61
Lhypophyse.! 63
Anatomie et fonction.! 63
Linsuffisance hypophysaire.! 64
Hyperscrtion ante-hypophysaire.! 65
Maladies de la post-hypophyse.! 67
Anatomie et fonction.! 69
Le diabte.! 74
Dfinitions.! 74
Classification.! 74
Dpistage du diabte.! 75
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Histoire naturelle de la maladie.! 76
Symptmes du diabte.! 76
Complications du diabte.! 77
Le traitement du diabte.! 80
Le suivi du diabte.! 81
Oesophage et estomac.! 83
Rappel anatomique.! 83
Principaux symptmes.! 84
La stnose du pylore.! 89
Le foie.! 91
Les hpatites.! 92
La cirrhose hpatique.! 94
Le cancer du foie.! 95
Le pancras.! 98
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Vitamines et oligo-lments.! 105
Lpilepsie.! 116
La migraine.! 117
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Hmatologie
1. Rappels de physiologie.
Le sang sert de vhicule aux nutriments, aux hormones et autres mdiateurs, aux dchets, aux
cellules et loxygne. Le sang se compose de plasma pour 55 % et de cellules pour 45 %.
Les globules rouges sont les plus nombreux (4 6 millions/microlitre de sang) et leur nombre
est plus lev chez lhomme que chez la femme. Leur dure de vie est de 120 jours. Les
globules rouges nont pas de noyau. Leur volume est de 85-95 3. Dans les rsultats de
laboratoire, ce volume est dnomm VGM ou volume globulaire moyen. Le globule rouge
contient environ 35 % dhmoglobine (parfois dnomme CCHM ou concentration
corpusculaire en hmoglobine).
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porphyrine et de 4 atomes de fer. Il faut donc du fer en suffisance pour fabriquer une
hmoglobine fonctionnelle, nous y reviendrons quand nous aborderons les anmies.
Les globules blancs sont au nombre de 4 10000/microlitre de sang. Leur dure de vie est de
1 2 jours. On distingue les granulocytes (neutrophiles, osinophiles, basophiles) et les
cellules mononucles (monocytes, macrophages et lymphocytes). Les globules blancs sont
les soldats de limmunit. Schmatiquement, on peut attribuer chaque type cellulaire une
fonction particulire, mme si de nombreuses interactions entre les types cellulaires sont
ncessaires au bon fonctionnement de notre immunit.
La formule sanguine donne par les automates de laboratoire nest quindicative. Il faut en
effet pouvoir interprter les valeurs absolues, notamment dans certaines pathologies. Par
exemple, en cas de leucopnie (diminution pathologique du nombre totale de globules
blancs), on peut observer une augmentation relative du pourcentage de monocytes,
traduction du dbut de rgnration mdullaire.
Les plaquettes sanguines sont au nombre de 150 300000/microlitre de sang. Leur dure de
vie est de 8 10 jours. Les plaquettes nont pas de noyau, comme les globules rouges. Elles
sont les plus petits lments figurs du sang. Leur rle est dassurer la formation du caillot
sanguin.
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Tous les lments figurs du sang (globules rouges, globules blancs et plaquettes) sont
fabriqus dans la moelle osseuse partir dune cellule-souche. Cette cellule-souche donne
naissance des progniteurs (ou prcurseurs) des trois grandes lignes cellulaires
(rythropose pour les globules rouges, granulopose et lymphopose pour les globules
blancs, thrombopose pour les plaquettes). Au sein de la moelle, il se produit la fois une
multiplication des lments progniteurs et une diffrenciation vers lune ou lautre des
catgories de cellules sanguines. On peut valuer ces processus en prlevant un chantillon
de moelle osseuse par ponction et biopsie: il est alors possible de compter le nombre de
prcurseurs de chaque ligne (utile dans certaines maladies de la moelle) et de dtecter la
prsence de cellules cancreuses (leucmies).
2. Les anmies.
Face une anmie, on sera galement trs attentifs au nombre de rticulocytes, qui sont des
prcurseurs des globules rouges mesurables dans le sang circulant. En cas danmie, la
moelle doit ragir en augmentant la production de globules rouges et donc le nombre de
rticulocytes prsents dans le sang augmente. Si cest le cas, on parlera danmie
rgnrative. Sinon, lanmie sera argnrative, par exemple en cas datteinte du prcurseur
mdullaire.
La dmarche diagnostique face une anmie doit galement prendre en compte le taux de
globules blancs et de plaquettes (normaux ou pas), notamment quand on envisage une
maladie atteignant la moelle dans son ensemble.
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a) Les symptmes de lanmie.
Toutes les anmies donnent les mmes symptmes mais lintensit des signes cliniques peut
varier selon que lanmie survient brutalement (hmorragie) ou lentement (hmorragies
chroniques, anmies par carence,...).
Enfin, cet tat de mauvaise oxygnation a pour rsultat une fatigue et une asthnie ou
faiblesse gnralise.
A ct de ces symptmes communs tous les types danmie, on peut observer des signes
cliniques plus spcifiques de lune ou lautre cause: ictre (en cas de destruction excessive de
globules rouges), infections (en cas datteinte de la moelle et de neutropnie associe),
signes dhmorragies notamment au niveau digestif ou gyncologique.
b) Lanmie ferriprive.
Comme nous lavons vu, le fer est essentiel la constitution de lhmoglobine. Les rserves
en fer de lorganisme sont contenues sous forme dhmoglobine et de myoglobine (soit
environ 3 g + 500 mg, reprsentant 65 % de nos rserves en fer), sous forme circulante (la
transferrine, soit environ 100 g/100 ml de sang), et sous forme stocke dans la moelle et le
foie (10-20 mg/kg de poids corporel, reprsentant 33 % de nos rserves en fer).
Nos besoins journaliers en fer sont de 30-32 mg: 30 mg proviennent du recyclage du fer
contenu dans lhmoglobine une fois les globules rouges arrives en fin de vie, et 1-2 mg
proviennent de notre alimentation. Les besoins en fer sont plus importants chez lenfant
(organisme en croissance) et chez la femme, cause des pertes hmorragiques lies aux
menstruations. On estime que lapport alimentaire devrait tre de 7 mg/jour chez lenfant et
de lordre de 10-20 mg/jour chez la femme.
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Nos rserves internes en fer couvrent environ 1 an. Si la perte en fer ou lapport insuffisant en
fer se prolonge au-del dun an, lanmie sinstalle.
A. Saignement chronique
B. Carence dapport
1. rgimes inadquats
C. Divers
2. hmodialyse
On observe des anomalies de la peau et des phanres (ongles stris), ainsi quune atrophie
des muqueuses.
Il sagit dune anmie hypochrome et microcytaire. Le taux de fer srique est abaiss, de
mme que le taux srique de ferritine. La transferrine, protine transportant le fer dans le
sang, est augmente.
Il sagira de traiter la cause en cas de perte hmorragique. Un supplment de fer est prescrit,
le plus souvent par voie orale (attention, ce nest pas toujours trs digeste). Il est trs
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important de se rappeler que le fer pris par voie orale va colorer les selles en noir, ce qui peut
tre confondu avec le signe dune hmorragie digestive haute.
1. Malnutrition : les lgumes verts sont riches en vit. A et F. La viande est riche en vit. B12.
Un rgime vgtarien strict est donc une source de carence en B12. Attention galement
aux personnes ges (homes).
2. Alcoolisme
On peut observer un subictre. Des signes de neuropathie peuvent galement tre observs
en cas de carence en vitamine B12.
Il sagit danmies macrocytaires. Le dosage de vitamine B12 et/ou dacide folique montrent
des taux diminus. Dans la maladie de Biermer, on peut dtecter des anticorps dits anti
facteur intrinsque.
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Traitement.
Comme toujours, traiter la cause et administrer des complments de B12 et dacide folique.
En cas de grossesse, prvenir lanmie carentielle en acide folique par un supplment
systmatique. Attention: la maladie de Biermer prdispose au cancer de lestomac. Ces
patients devront donc tre surveills de prs (gastroscopie 1x/an).
Hmolyse=destruction des globules rouges. Cette destruction peut tre cause par un
lment extrieur (extracorpusculaire), par exemple une valve cardiaque qui va
mcaniquement entraner une destruction intravasculaire des globules rouges.
La cause de cette destruction peut tre une anomalie du globule rouge lui-mme, dorigine
gntique:
Enfin, la destruction du globule rouge peut tre due un facteur extrieur ciblant le globule
rouge:
1. auto-anticorps
2. mdicaments: antibiotiques
3. malaria
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Symptmes spcifiques aux anmies hmolytiques.
En cas de destruction acclre des globules rouges, la rate qui est lorgane central de leur
limination peut augmenter de volume (splnomgalie). Lhmoglobine ainsi libre dans la
circulation va tre transforme en bilirubine, dont le taux augmente dans le sang, provoquant
un ictre (ou jaunisse). Dans les maladies congnitales chroniques, cet excs de bilirubine
entrane aussi la formation de lithiases dans la vsicule biliaire. Ainsi, la prsence de lithiases
vsiculaires chez un enfant ou un jeune adolescent doit faire voquer la possibilit dune
maladie congnitale des globules rouges, notamment la sphrocytose qui est la plus frquente
dans nos rgions. La thalassmie touche surtout les populations mditerranennes, et la
drpanocytose les populations africaines. Dans cette maladie, lhmolyse survient en crises
souvent trs douloureuses cause des infarctus osseux, le globule rouge ne pouvant se
dformer suffisamment pour passer dans les petits capillaires.
Traitement.
Causal sil sagit dune origine mdicamenteuse. En cas danmie par production dauto-
anticorps, les corticodes sont indiqus. Les maladies dorigine gntique relvent de
traitements spcifiques en fonction de la pathologie considre (transfusions itratives,
chimiothrapies, greffe de moelle, ...).
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3. La polyglobulie.
Elle se dfinit par un taux dhmoglobine > 17 g/dl ou par un nombre de globules rouges
suprieur 6 millions/l.
Causes de polyglobulie.
Symptmes.
2. Prurit
4. Splnomgalie
Traitement.
Saignes, chimiothrapie en cas de maladie de Vaquez. Causal dans les autres cas.
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4. Laplasie mdullaire.
En cas daplasie mdullaire, les lments progniteurs des cellules sanguines sont dtruits au
niveau de la moelle. Trs souvent, les trois lignes (globules rouges, globules blancs et
plaquettes) sont diminus.
Symptmes.
Diagnostic.
Il repose sur la ponction-biopsie de moelle. Il sagit ensuite de rechercher une cause toxique
ventuelle (diagnostic tiologique).
Traitement.
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5. Maladies des plaquettes et de la coagulation.
a) Dfinitions.
http://www.med.univ-angers.fr/discipline/lab_hema/hemostase_fichiers/image001.png
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Lhmostase secondaire dsigne la cascade de coagulation qui aboutit la formation du
caillot dfinitif, fait de lamas plaquettaire et de la fibrine qui est un peu le ciment du caillot.
Cette cascade prend plus de temps mais est ncessaire pour la formation dun caillot stable.
b) Exploration de la coagulation.
Lhmostase secondaire est value par des tests de laboratoire spcifiques: le temps de
cphaline active, le temps de thrombine, lINR. On peut galement doser tous les facteurs
de coagulation.
Lhmostase primaire est altre en cas de maladies des vaisseaux qui perdent leur facult de
se contracter et de rpondre efficacement lagression. Cest le cas des patients gs et des
patients sous cortisone.
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Les causes principales daltration de lhmostase primaire sont dorigine plaquettaire. Soit
le nombre de plaquettes est normal mais leur fonction est diminue (prise daspirine,
maladies gntiques rares), soit le nombre de plaquettes est diminu: aplasie mdullaire,
destruction exagre par auto-anticorps (de la mme manire que dans les anmies
hmolytiques auto-immunes), destruction en cas de septicmie (CIVD ou coagulation
intravasculaire dissmine), squestration des plaquettes dans une rate augmente de volume
(par exemple en cas de cirrhose du foie).
La maladie la plus connue est lhmophilie, qui consiste en un dficit (dorigine gntique)
dun facteur de coagulation (le facteur VIII le plus souvent). Les anti-vitamine K donnent des
troubles de lhmostase secondaire (Sintrom et autres anticoagulants), ainsi que les maladies
du foie (cirrhose) parce que les facteurs de coagulation sont fabriqus par le foie.
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Lexemple typique de troubles de lhmostase
primaire est le purpura thrombocytopnique
auto-immun. Les plaquettes sont dtruites par
des auto-anticorps. Le purpura dsigne une
atteinte cutane sous la forme de petites tches
rouges en relief (cfr. exemple ci-contre),
souvent aux rgions dclives ou aux points de
www.unilim.fr/medecine/ fmc/hemato/dcem1/semio.htm
pression (bretelles).
oswald.peruta.free.fr/ irm-genou/
visualise en IRM (coupe sagittale ou de profil). Le
synoviale.htm traitement consiste administrer le facteur de coagulation
manquant.
e) La thrombocytose.
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Habituellement, avoir un excs de plaquettes ne porte pas consquence. Dans les formes
svres et prolonges, il existe un risque de thrombose artrielle et dhmorragies parce que
souvent ces plaquettes sont trs nombreuses mais peu fonctionnelles.
6. La splnomgalie.
La rate est un organe central du systme hmatopotique. Elle est le lieu de destruction de
tous les lments figurs arrivs en fin de vie. Elle joue galement un rle dans la dfense
immunitaire.
La rate de taille normale est entirement dissimule sous le gril costal gauche. Elle nest donc
pas palpable. En cas daugmentation de taille, elle devient palpable et on parle de
splnomgalie.
5. Leucmie
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7. Maladies des globules blancs.
4. Mdicaments
2. Cancers
Neutropnie.
Soit par atteinte slective de la production (aplasie slective), soit par destruction exagre
(anticorps), soit par pooling (circulation extra-corporelle, hmodialyse). Le manque de
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neutrophiles entrane une sensibilit accrue aux infections bactriennes, notamment au
niveau de la peau (furonculose, ...).
Lymphopnie.
Parmi ses nombreuses causes, signalons le SIDA (avec diminution slective des lymphocytes
T4)
Eosinophilie.
Leucmies.
La leucmie est le cancer du sang. Il sagit en fait dune prolifration tumorale dun clone
de prcurseur au niveau de la moelle.
Leucmies aigus.
On dnombre environ 1300 cas de leucmie aigu par an en Belgique. il en existe deux
grands types: la leucmie lymphoblastique aigu (LLA), touchant surtout les enfants (<20
ans) et la leucmie myloblastique aigu (LMA) qui a deux pics dincidence, entre 25 et 35
ans et entre 60 et 80 ans.
Le traitement repose sur une chimiothrapie visant mettre le patient en rmission. Ensuite
on donne un traitement dit de consolidation (galement une chimiothrapie). La greffe de
moelle est rserve aux cas rechutant aprs rmission. Ces traitements sont lourds et grevs
deffets secondaires importants. Il faut cependant se rappeler que le taux de gurison est
lev chez lenfant, de lordre de 80 %, ce qui est bien suprieur ce quon observe lge
adulte pour les tumeurs solides.
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Leucmies chroniques.
Si le clone prolifrant se dveloppe partir dun prcurseur plus tardif, mieux diffrenci, on
obtient les leucmies chroniques: leucmie lymphode ou mylode chronique, dvolution
plus lente. La maladie de Vacquez (ou polyglobulie essentielle) et la thrombocytmie
essentielle font galement partie de cette catgorie.
Les symptmes sont une altration profonde de ltat gnral, une splnomgalie, de la fivre
et des douleurs osseuses. Le diagnostic repose sur la ponction-biopsie de moelle.
Lymphomes.
Il sagit dune prolifration dun type bien particulier de globule blanc, le plasmocyte. Cette
cellule scrte des anticorps et un des signes biologiques de cette maladie sera lapparition
dun pic dimmunoglobulines dans le sang (dtectable par lectrophorse). Cet excs
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dimmunoglobuline peut donner une protinurie (prsence de protine dans les urines). Le
clone tumoral peut stendre lensemble de la moelle et donner donc les mmes symptmes
que la leucmie, mais de manire beaucoup moins brutales; lvolution se fait en effet le plus
souvent sur plusieurs mois ou annes.
Face une adnopathie, il faut relever les caractristiques suivantes: son volume, sa
consistance (un ganglion tumoral est souvent dur), sa localisation, la prsence de signes
cliniques associs.
Banales.
Bnignes.
En relation avec une maladie non cancreuse pouvant donner des ganglions en plusieurs
endroits: mononuclose infectieuse, tuberculose, sarcodose, maladie de la griffe du chat,
toxoplasmose, CMV.
Malignes ou tumorales.
Les tumeurs malignes ont tendance mtastaser dabord dans les ganglions de drainage:
ganglion axillaire en cas de cancer du sein, ganglion cervical en cas de tumeur ORL, etc...
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Maladies du systme osto-
articulaire
La prise en charge des maladies des os et des articulations se fait par trois spcialits
mdicales: lorthopdie (spcialit chirurgicale), la rhumatologie et la mdecine physique (ou
de revalidation, dont sont issus beaucoup de mdecins du sport).
1. Pathologie traumatique.
Une fracture osseuse peut rsulter de divers mcanismes: choc direct, torsion, crasement.
Elle est la consquence dun excs de contrainte, habituellement brutal, sur un os normal.
Lexemple ci-contre montre une fracture du tibia.
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La survenue dune fracture entrane des douleurs et un gonflement local. On peut observer
un dplacement et une saillie osseuse, voire une perforation de la peau par une esquille
osseuse (on parlera alors de fracture ouverte).
Le traitement consiste en une immobilisation pltre avec rduction initiale ventuelle (si
dplacement). en cas de fracture complexe, on peut tre amen oprer et raliser une
ostosynthse, cest--dire le placement de vis ou de plaques pour maintenir les berges
fracturaires dans un bon alignement. A noter que les fractures ouvertes sont toujours traites
par chirurgie.
La luxation est une autre consquence dun traumatisme direct. Il sagit dun dbotement de
larticulation, avec ou sans fracture associe. Larticulation touche est compltement
bloque et trs douloureuse. Le traitement consiste rduire la luxation, cest--dire
remettre les surfaces articulaires en place. Ceci peut ncessiter une anesthsie gnrale afin
de vaincre la contracture musculaire parfois trs intense (luxation de hanche, luxation de
lpaule). La luxation est une pathologie souvent rcidivante.
Lentorse est une longation ou une dchirure dun ligament suite une extension ou une
torsion exagre. Cest laccident de sport par excellence. Il touche surtout les chevilles et les
genoux. On note une douleur et un gonflement immdiats. Le traitement va de
limmobilisation simple la chirurgie de reconstruction ligamentaire dans les cas les plus
graves.
Il sagit dun groupe de pathologies caractrises par une inflammation aigu ou chronique
des ligaments, tendons ou muscles entourant une articulation.
Priarthrite scapulo-humrale.
Se prsente comme une douleur lpaule, surtout la face externe accompagne dune
limitation dans les mouvements dabduction et rotation. Ces symptmes sont lis une
atteinte de la coiffe des rotateurs (micro-traumatismes rpts, ancienne blessure sportive)
avec calcification et perte de fonction.
Pritrochantrite de la hanche.
Lie une entsopathie ou inflammation des tendons dinsertion au niveau du grand
trochanter des muscles abducteurs et rotateurs de la cuisse. Donne des douleurs la face
externe de la hanche.
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Tendinites.
Le traitement de ces affections comprend la mise au repos des articulations concernes, les
anti-inflammatoires, la cortisone et parfois la chirurgie.
3. Infections.
Quand linfection touche larticulation, on parlera darthrite. Quand linfection touche los,
on parlera dostite ou dostomylite. A noter que larthrite de larticulation inter-vertbrale
(le disque) sappelle spondylodiscite.
Les arthrites peuvent tre iatrognes, cest--dire conscutive laction dun mdecin. En
effet, lors de la ponction dune articulation des fins diagnostiques ou thrapeutiques
(injection de cortisone par exemple), il faut tre trs attentif aux conditions dasepsie. La
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peau est recouverte de germes, notamment les staphylocoques blancs et dors, qui peuvent
tre introduits dans larticulation par laiguille servant la ponction. Il est donc indispensable
de bien dsinfecter le site de ponction.
Les germes peuvent galement atteindre larticulation par voie sanguine, ou hmatogne (par
exemple le gonocoque). Une autre voie dentre est la voie directe en cas de plaie post-
traumatique.
Pour les ostomylites, la voie dentre des germes est soit post-traumatique (en cas de
fracture ouverte, ou de chirurgie), soit hmatogne.
Les principaux germes rencontrs sont les staphylocoques dors. On peut rencontrer des
gonocoques, des bacilles de Koch (tuberculose osseuse), des germes gram ngatif, des
salmonelles, Brucella, ...
Le traitement repose sur une antibiothrapie cible sur le germe responsable. Le traitement
peut tre trs long dans les cas dostomylites chroniques (plusieurs mois), et on peut tre
amen oprer pour dbrider le site infect (retirer les parties de los trop malades, afin de
faciliter la gurison).
4. Tumeurs osseuses.
Parmi les tumeurs malignes primitives de los, citons lostosarcome (touchant les enfant et
les jeunes adolescents) et le sarcome dEwing. Ces tumeurs doivent tre traites rapidement,
souvent par une association chirurgie-chimiothrapie-radiothrapie.
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Les tumeurs osseuses les plus frquentes sont en fait des mtastases de cancers originaires
dautres organes: cancer du poumon, cancer de la prostate, cancer de la thyrode, cancer du
rein,... Le traitement de ces mtastases consiste en une chimiothrapie ou une
hormonothrapie en fonction du cancer primitif incrimin. On y associera des
bisphosphonates qui rduisent le risque de fracture pathologique et diminuent les douleurs
en bloquant la lyse osseuse.
Les rhumatismes inflammatoires sont caractriss par des arthrites (donc une inflammation
menant la destruction de larticulation) dorigine non infectieuse. Beaucoup de ces
rhumatismes sont dorigine auto-immunitaire, cest--dire que lorganisme fabrique des
anticorps dirigs contre ses propres constituants, en loccurrence les articulations (et plus
particulirement les membranes synoviales). Le prototype de ces maladies est la polyarthrite
chronique volutive ou polyarthrite rhumatode.
Un deuxime grand groupe de rhumatismes inflammatoires est constitu par les arthrites
micro-cristallines, caractrise par le dpt de cristaux au sein des articulations, responsables
de la raction inflammatoire et de larthrite. La goutte en est un bon exemple.
a) La polyarthrite rhumatode.
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Le symptme cardinal de laffection est la douleur, caractre inflammatoire:
La polyarthrite rhumatode fait partie du groupe des maladies de systme, cest--dire des
maladies caractrises par latteinte de plusieurs organes ou systmes. Ces atteintes
multiples sont dues aux auto-anticorps scrts par lorganisme. Cest ainsi quon peut
observer une atteinte rnale, pulmonaire, cutanes, pricardique, oculaire, vasculaire, ainsi
que des anomalies hmatologiques (anmie, thrombopnie, leucopnie, syndrome de Felty).
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b) Autres arthrites inflammatoires non septiques.
Ces maladies sont souvent dnommes arthrites sro-ngatives parce quon ne retrouve
pas dauto-anticorps dans le sang comme cest le cas de la polyarthrite rhumatode. Elles
touchent prfrentiellement les individus porteurs du HLA-B27. On citera les arthrites
psoriasiques (associes aux lsions cutanes du psoriasis), les arthrites ractionnelles
(syndrome de Reiter associant uvite et arthrite), la spondylarthrite ankylosante (touchant le
jeune homme entre 15 et 30 ans, avec une atteinte des articulations sacro-iliaques et de la
colonne), larthrite accompagnant la maladie de Crhn, etc...
-La goutte est une maladie touchant le mtabolisme des purines, adnine et guanine, dont
90% proviennent de la destruction de nos cellules en fin de vie, et 10% proviennent de notre
alimentation. Le mtabolisme des purines donne de lacide urique, limin essentiellement
par voie urinaire.
-Les causes de lhyperuricmie sont soit une production ou un apport exagr (rgime
particulirement riche, administration dune chimiothrapie entranant une destruction
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cellulaire tumorale importante) , soit un dficit dlimination (insuffisance rnale, prise de
diurtiques interfrant avec llimination de lacide urique).
-Le symptme clinique typique est la crise de goutte: une arthrite trs intense, touchant le
gros orteil. La raction inflammatoire locale est trs forte car les cristaux dacide urique, trs
effils, crvent littralement la membrane cellulaire des macrophages accourus pour faire le
mnage. Ceux-ci larguent donc leur contenu enzymatique au sein mme de larticulation, ce
qui amplifie linflammation.
-Le diagnostic repose sur le contexte clinique, le dosage de lacide urique et la ponction
articulaire qui mettra en vidence les cristaux dacide urique. Il faut garder lesprit que le
couple hyperuricmie+arthrite ne signifie pas ncessairement crise de goutte, do la
ncessit de ponctionner larticulation.
-Le traitement de la crise de goutte est un peu particulier. On utilise les anti-inflammatoires
non strodiens mais aussi de la colchicine, qui est en fait un poison des macrophages. Le
principe est dempcher les macrophages darriver sur le site de prcipitation des cristaux et
donc dviter quils ne participent linflammation en sempalant sur leur proie. La
colchicine a malheureusement un effet secondaire systmatique, savoir provoquer de la
diarrhe. Cest pour cela quon dit que avant de faire marcher le patient, la colchicine le fait
courir.
-Bien sr, une fois la crise passe, le traitement dun patient goutteux consistera aussi faire
baisser son taux dacide urique. Le rgime, malheureusement pour le patient, est le coeur du
traitement. Il lui faut viter les aliments riches en purines, si savoureux: abats, volailles, fruits
de mer, anchois, gibier, foie, lentilles, ainsi que (il y a quand mme une justice) les insipides
pinards et haricots. Lalcool est galement proscrire parce quil interfre avec llimination
rnale de lacide urique.
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6. Larthrose.
! ! www.patch-arthrose.com/ viepratique/artro.htm
Une coxarthrose est une arthrose de la hanche, une gonarthrose est une arthrose du genou,
une discarthrose est une arthrose intervertbrales (dgnrescence du disque) donnant le
lumbago.
a) Causes de larthrose.
Larthrose est un processus de vieillissement normal des articulations. Tout le monde sera
donc affect un moment ou un autre. Il ny a pas lheure actuelle de traitement
permettant de rgnrer les cartilages abms. Il semble clair que des facteurs gntiques
interviennent. Plusieurs circonstances mnent cependant au dveloppement prcoce et/ou
plus rapide de larthrose:
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Surcharge pondrale
Les patients obses soumettent leurs articulations (surtout des membres infrieurs mais
galement les disques intervertbraux) des contraintes anormales, responsables dusure
prcoce.
Traumatisme
Une fracture avec un trait passant par larticulation peut lser le cartilage et tre responsable
dune arthrose.
Micro-traumatismes
Ceci se rencontre chez les sportifs de haut niveau, notamment en athltisme et en football.
Un entranement soutenu peut en effet mener une usure prcoce u cartilage (cfr. sportifs
jeunes avec prothse)
Troubles de la statique
Les gens souffrant dun trouble de la statique vertbrale (scoliose, lordose) vont user
prcocement leurs disques intervertbraux, mais aussi les articulations des hanches si le
dsquilibre est compens par une posture dite vicieuse du bassin.
La douleur lie larthrose nest pas la mme que celle observe dans les rhumatismes
inflammatoires. On dit quelle prsente les caractristiques de la douleur mcanique, savoir:
! 35
fragment de cartilage libre dans larticulation bloquant celle-ci. Quand larthrose est trs
svre, larticulation devient non fonctionnelle et on parlera dimpotence fonctionnelle (par
exemple, impossibilit de flchir ou dtendre la hanche, ce qui donne une boiterie).
c) Diagnostic et traitement.
Le diagnostic repose sur la radiographie. la biologie sanguine est normale, il ny a pas de
syndrome inflammatoire. lanalyse du liquide articulaire est sans particularits. La
scintigraphie osseuse peut galement aider au diagnostic.
http://www.hip-clinic.com/en/assets/images/fig21-b.jpg
! 36
7. Le lumbago et la hernie discale.
a) Prsentation clinique.
Dans le cas le plus frquent, savoir la discarthrose avec conflit disco-radiculaire (entre le
disque et une racine nerveuse passant proximit), on peut observer deux situations.
Soit le noyau pulpeux du disque intervertbral fait hernie vers larrire sans toucher la racine
nerveuse: on parlera alors de lumbago et la douleur sera en gnral limite la rgion
lombaire. La douleur est en fait provoque par une
contracture rflexe des massifs musculaires
paravertbraux.
Sil sagit de la racine L5, la douleur irradie la face externe de la cuisse puis part vers le gros
orteil. Sil sagit de la racine S1, la douleur suit un trajet dit en couture de pantalon vers le
petit orteil. Dans les cas de compression majeure, non seulement on note une douleur dans le
territoire de la racine nerveuse, mais galement une perte de sensibilit et de force, voire une
paralysie. Une bonne manire de tester la force musculaire est de faire tenir le patient sur les
points des pieds ou sur les talons. Dans les cas datteinte motrice, il faut oprer rapidement.
b) Traitement.
! 37
mettre la rgion au repos et de rduire linflammation, de mme que lapplication de chaleur
(fangothrapie). Le port dun corset permet aussi de mettre la rgion au repos. Comme la
douleur est en grande partie due une contracture musculaire rflexe, on peut prescrire des
benzodiazpines (Valium, Myolastan) pour dcontracter les muscles.
Linfiltration des racines nerveuses atteintes par pridurale est rserve aux cas rcidivants
et/ou trs douloureux.
Les options chirurgicales sont nombreuses et varient dun cas lautre: aspiration du noyau
pulpeux par vois percutane, discectomie, arthrodse vertbrale pluri-tage, etc... La
chirurgie est indispensable dans les cas avec atteinte motrice (en urgence) et est propose en
cas de douleurs rcidivantes non contrles.
Pour les lumbagos simples, le repos, les anti-inflammatoires et les myorelaxants sont utiliss.
Il faut insister auprs du patient pour quil suive un traitement de kinsithrapie adapt dont
le but est de renforcer la ceinture abdominale et ainsi assurer une bonne statique de la
colonne. Les obses seront encourags perdre du poids. On veillera galement prvenir la
rcidive en vitant toute une srie de postures dangereuses pour le dos (ergonomie du poste
de travail, plier les jambes avant de soulever un colis lourd, ...).
! 38
8. Les maladies de systme.
Comme dj voqu pour la polyarthrite rhumatode, les maladies de systme sont des entits
pathologiques qui touchent plusieurs systmes: le systme osto-articulaire, le systme
cardio-vasculaire, le systme uro-nphrologique, le systme digestif, etc... Cela signifie que
ces maladies donnent des symptmes articulaires, qui sont souvent lavant-plan, mais aussi
des atteintes plus ou moins importantes des poumons, des reins, du coeur, du systme
nerveux central qui vont en fait conditionner le pronostic de laffection.
Le LED touche beaucoup plus les femmes que les hommes (rapport de 9 femmes pour 1
homme atteint). Les signes cliniques sont les suivants:
atteinte cutane: rash malaire (ci-dessous, image de gauche) (forme du loup utilis
comme masque au carnaval de Venise), lsions discodes (ci-dessous image de droite),
photosensibilit
http://www.dermis.net/acadermis/lectures/lupus_erythematodes/
! 39
atteinte neurologique: pilepsie, paralysie dun nerf crnien, neuropathie priphrique,
troubles psychiatriques
La liste des symptmes du LED est une bonne illustration de ce quest une maladie de
systme. Cette maladie est lie la prsence dauto-anticorps et plus particulirement
danticorps anti-nuclaires (prsents dans 90 % des cas de LED, mais aussi 80 % des
maladies de Sjgren, 100 % des connectivites mixtes, 20 % des polyarthrites rhumatodes,
60% des sclroses systmiques).
Sur le plan biologique, les patients atteints de LED ont un syndrome inflammatoire (vitesse
de sdimentation acclre), une hypergammaglobulinmie et peuvent prsenter des
anomalies de la coagulation (augmentation du temps de saignement, prsence de
lanticoagulant lupique, responsable de thromboses et non pas de saignement). On notera
souvent une thrombopnie (auto-immune), une anmie (auto-immune) et une lymphopnie.
Hydroxychloroquine
Cortisone et immuno-suppresseurs
Syndrome de Sjgren: caractris par une atteinte des glandes salivaires et lacrymales,
donnant le syndrome sec: scheresse de bouche (pouvant aller jusqu limpossibilit de
salimenter), scheresse oculaire (rsultant en ulcrations de la corne)
! 40
Sclrose systmique: il sagit dune fibrose de la peau, de loesophage, des articulations,
des vaisseaux. pronostic extrmement sombre
Vasculites systmiques: inflammation des parois artrielles. Touche soit les gros vaisseaux
comme la crosse aortique, les carotides, les artres iliaques (maladie de Horton, maladie de
Takayashu), soit les vaisseaux de plus petit calibre (panartrite noueuse, maladie de
Kawazaki, maladie de Wegener, de Churg-Strauss). Le diagnostic de ces maladies repose
sur la biopsie (par exemple de lartre temporale en cas de suspicion de maladie de
Horton).
! 41
9. Maladies du mtabolisme osseux.
a) Physiologie du calcium.
Le calcium est la cation le plus abondant et reprsente 2% de notre poids corporel total. 99%
du calcium se trouve au niveau de los. Le calcium est indispensable au bon fonctionnement
de multiples processus distance de los: coagulation sanguine, rgulation du rythme
cardiaque, de la contraction musculaire, activit neuronale.
dans le sang. Le calcium important sur le plan physiologique est le Ca++ ionis, non li
lalbumine.
Lapport de calcium est assur par lalimentation (produits laitiers). Si lapport alimentaire
est insuffisant, le calcium osseux va tre mobilis pour garantir une concentration sanguine
suffisante, ce qui mnera terme lappauvrissement du contenu en calcium de los.
Llimination du calcium se fait au niveau du rein et, dans une moindre mesure, au niveau
digestif.
La calcmie est rgule par trois hormones, la parathormone, la vitamine D (ou plutt sa
forme active, la 1,25-di-hydroxy-cholecalciferol) et la calcitonine.
rsorption rnale
La vitamine D a une double origine: synthse au niveau de la peau sous laction des rayons
ultra-violets (UV) et apport alimentaire. Lapport alimentaire devient crucial chez les gens
sexposant trs peu au soleil ou en priode hivernale. Il est donc important davoir une
exposition suffisante la lumire naturelle sinon on risque linsuffisance en vitamine D. Une
demi-heure sur une surface correspondant aux avants-bras est suffisante mais parfois cette
! 42
condition nest pas remplie (vieillards dans les homes), do lintrt des aliments enrichis en
vitamine D (margarines). Pour tre active, la vitamine D doit subir deux tapes dactivation:
dabord au niveau du foie du foie (transformation en 25-OH) et enfin au niveau du rein
(transformation en 1,25-di-OH). En cas dinsuffisance hpatique et/ou rnale, il existera un
dficit en forme active de la vitamine D.
Los constitue lunique rserve en calcium. Selon les besoins, los subit une dminralisation
(pour librer du calcium dans la circulation) sous leffet des ostoclastes ou une
minralisation sous leffet des ostoblastes, les deux phnomnes tant en quilibre: cet
quilibre est rsum sous le terme de remodelage osseux et traduit le caractre dynamique de
la physiologie osseuse. Le remodelage osseux est strictement rgul par les hormones cites
plus haut mais galement par des facteurs externes comme les contraintes mcaniques. Par
exemple en apesanteur, la contrainte de la gravit disparat et los a tendance se
dminraliser: les astronautes restant en orbite longtemps prsentent un squelette
ostoporotique.
b) Lostoporose.
Lostoporose est une diminution de la masse osseuse totale (os poreux). Los est rarfi et
perd en rsistance mcanique. Sa micro-architecture est altre. Il sagit en fait dune
exagration du processus de vieillissement normal de los.
Cette perte de masse osseuse est dtectable prcocement par la mesure de densitomtrie
osseuse au niveau des vertbres et des cols fmoraux. Plus tardivement, la rarfaction osseuse
devient visible en radiographie.
! 43
La perte de densit entrane une perte de rsistance et los se casse plus facilement, suite
des traumatismes anodins ou simplement du fait des contraintes normales (cas des
tassements vertbraux). Ces manifestations cliniques suivent de plusieurs annes le dbut de
la perte osseuse et donc il est possible de les prvenir si lostoporose est dtecte temps
(importance du dpistage).
Causes de lostoporose.
! - postmnopausique: les oestrognes ont un effet protecteur sur los. La carence qui
sinstalle en post-mnopause entrane une ostoporose.
-causes secondaires:
! ! -mylome multiple
! ! -anomalies gntiques
! 44
-alitement, apesanteur
Diagnostic.
Traitement de lostoporose.
Dans tous les cas il faut veiller un apport suffisant en calcium, de lordre de 1 g 1,5 g/jour.
Attention lapport calorique parfois majeur des aliments riches en calcium (laitages,
fromages).
! 45
c) Lostomalacie.
Causes dostomalacie.
-Lostomalacie est le plus souvent due une carence ou une anomalie de la vitamine D.
Elle peut galement dcouler dune carence en calcium. Chez lenfant, cette maladie
constitue le rachitisme. Les principales causes sont:
-Lostomalacie peut aussi se rencontrer dans les cas de fuite rnale anormale du phosphate,
comme observ dans des maladies rares comme le syndrome de Fanconi (diabte phosphat).
! 46
Symptmes cliniques.
-douleurs osseuses diffuses, surtout au niveau du bassin, des ctes, du rachis, caractre
mcanique
Diagnostic.
Traitement.
d) Lhyperparathyrodie et lhypercalcmie.
Les parathyrodes sont au nombre de 4 et sont localises aux ples de la glande thyrode, dans
la rgion cervicale antrieure. Elles scrtent la
parathormone (PTH). Le principal rgulateur de cette
scrtion est la calcmie: si la calcmie diminue, la
scrtion de PTH est stimule. Lhyperscrtion de PTH
entrane une augmentation de la rsorption osseuse,
principalement au niveau de los cortical.
Types dhyperparathyrodies.
! 47
-hyperparathyrodie secondaire: dans ce cas, les parathyrodes ragissent une hypocalcmie
chronique en produisant de la PTH de manire trs intense. On observe cette situation chez
les insuffisants rnaux qui par manque de vitamine D, ont une hypocalcmie.
Les signes cliniques les plus frquents sont ceux lis lhypercalcmie (Ca++>10,8 mg/dl)
Dans les hypercalcmies chroniques, on observe aussi des dpts calciques dans les tissus:
nphrocalcinose, pancratite, lithiase urinaire.
! 48
! -maladie de Paget ou ostoporose + immobilisation. Limmobilisation va entraner un
dsquilibre du turn-over osseux en faveur de lostolyse et il existe un risque
dhypercalcmie
! -hyperthyrodie, acromgalie (cfr. chapitre sur les maladies des glandes endocrines).
Traitement.
Lhypercalcmie est une urgence mdicale majeure. Le risque de mort par troubles du
rythme cardiaque est grand. On arrtera tout apport de calcium. Le patient sera hyper-
hydrat et plac sous diurtiques pour acclrer la fuite calcique au niveau rnal. Les
bisphosphonates sont trs efficaces pour bloquer rapidement la rsorption osseuse.
e) Lhypoparathyrodie et lhypocalcmie.
! 49
Une hypocalcmie peut galement se rencontrer en cas dinsuffisance dapport en calcium et
en vitamine D (cfr. causes dostomalacie), dans la pancratite aigu et dans linsuffisance
rnale.
f) La maladie de Paget.
La maladie de Paget est une affection bnigne caractrise par un remodelage osseux
augment et dstructur menant une dformation et une fragilit de los. Cette maladie
touche un seul os dans 35 % des cas et plusieurs os dans 65 % des cas. Cest une maladie
dvolution lente, touchant les patients > 50 ans.
Symptmes.
-dformation des os longs (tibia en lame de sabre), paississement des corticales osseuses
pouvant entraner des compressions de nerfs crniens (atteinte du nerf VIII et surdit sur
Paget de crne, cfr. Beethoven)
--en cas de maladie touchant plusieurs os, il existe un risque de dcompensation cardiaque:
los anarchique de la maladie de Paget prsente en effet un dbit sanguin augment et chez
les personnes ges notamment, le coeur peut dcompenser.
Diagnostic.
Les marqueurs du remodelage osseux vont tre augments, tant ceux de la rsorption (CTX,
NTX) que ceux de la formation osseuse (phosphatases alcalines). La calcmie est normale
dans la maladie de Paget, sauf dans un cas: si on immobilise le patient (alitement suite une
fracture par exemple), le danger dhypercalcmie est majeur.
! 50
La radiographie montrera des anomalies de
densit, une hypertrophie des pices
osseuses, les dformations.
Traitement.
! 51
Maladies des glandes
endocrines
Les glandes endocrines produisent des hormones qui vont exercer leur effet principalement
distance de leur lieu de production. La production dhormones est un phnomne hautement
rgul par des feed-backs multiples et parfois complexes. Dune manire gnrale,
lhormone exerce sur sa glande productrice un contrle ngatif, cest--dire que si la
concentration hormonale augmente, la glande la produisant est inhibe. Dautre part, une
glande endocrine peut participer la rgulation des scrtions dautres glandes endocrines.
Cest particulirement le cas de lhypophyse qui, lexception de la prolactine et de lADH,
ne scrte que des hormones rgulatrices des autres glandes endocrines: TSH pour contrler
la thyrode, LH-FSH pour rguler la synthse des hormones sexuelles, ACTH pour contrler
la production de cortisol, etc... Lhypophyse est un peu comme le thermostat gnral
rgulant les scrtions hormonales. Lhypophyse est elle-mme sous le contrle de
scrtions hypothalamiques (LH-RH, GRH, TRH, etc...), ce qui complique encore un peu
plus les interactions et les boucles de contrle.
Les maladies des glandes endocrines sont lies soit un hyperfonctionnement (et donc un
excs dhormone), soit une insuffisance de fonctionnement. Ces troubles de
fonctionnement peuvent parfois tre dus au dveloppement de tumeurs bnignes ou
malignes au sein des glandes endocrines.
Les symptmes cliniques seront donc essentiellement lis aux effets des hormones trop ou
trop peu abondantes. Il faut garder lesprit que beaucoup dhormones ont des effets sur
! 52
beaucoup de tissus diffrents, ce qui expliquera la grande varit de symptmes rencontrs.
Dans quelques cas le dveloppement dune tumeur peut donner des signes cliniques plus
spcifiques.
Le diagnostic des maladies endocrines se base sur le dosage des hormones et sur des tests de
stimulation ou dinhibition de tel ou tel axe de contrle afin disoler la cause exacte du
dysfonctionnement. Limagerie nous aidera en cas de suspicion de tumeur.
1. La glande thyrode.
a) Anatomie.
Elle prsente deux lobes (dont souvent le droit est un peu plus
volumineux) et un isthme. La pyramide de Lalouette a une taille variable
et est le rsidu du canal thyroglosse. Au cours du dveloppement
embryonnaire, la thyrode migre de la cavit buccale vers la rgion cervicale antrieure.
Quand cette migration ne sest pas faite normalement, on parlera de thyrode sub-linguale,
souvent non fonctionnelle.
Quand la thyrode est augmente de volume, on parle de goitre. Le goitre peut tre diffus ou
nodulaire (quand on palpe des nodules bien distincts). Le goitre peut tre trs volumineux
(cfr. image de gauche sous le titre du chapitre). Quand la limite infrieure du goitre nest pas
palpe, on parlera de goitre plongeant, parce quen fait il plonge dans le thorax devant ou sur
les cts de la trache.
b) Fonction.
La thyrode produit les hormones thyrodiennes, dsignes par les noms T3 et T4. Ce
processus de synthse est rgul par lhypophyse comme illustr sur le schma ci-dessous.
! 53
Pour la fabrication des hormones thyrodiennes, la thyrode a besoin diode.
I- I- I2+TYR (+Tg)T3-T4
Liode entrant dans la cellule thyrodienne est dabord organifi (transform en iodure, I2).
Ensuite la synthse proprement dite utilise la tyrosine, une molcule diodure et la
thyroglobuline Tg) pour fabriquer la forme tri-iode puis ttra-iode (T3 et T4). La forme
T4 est libre dans la circulation o elle est transporte par la TBG (thyroid binding
globulin). Au niveau du foie, la T4 est dsiode en T3, qui est la forme la plus active au niveau
des tissus priphriques.
Lapport en iode est donc essentiel pour le bon fonctionnement de la thyrode. En cas de
dficit en iode, la glande ne parvient pas fabriquer suffisamment dhormones. Cela entrane
une raction de lhypophyse qui va augmenter la production de TSH (thyroid stimulating
hormon) dans le but de fouetter la glande. Le premier effet de cette stimulation va tre une
augmentation de volume de la glande, donc lapparition dun goitre.
! 54
Lapport en iode alimentaire est en Belgique la limite infrieure de nos besoins journaliers
(100 200 g/jour), du fait de la pauvret relative des terres agraires. Lapport iod est
rduit chez les populations vivant en altitude (lrosion ne laisse pas beaucoup diode dans le
sol et donc on retrouve peu diode dans le cycle alimentaire) et en cas de malnutrition. Les
besoins sont augments en cas de grossesse et il nest pas rare de voir se dvelopper un goitre
chez la femme enceinte. La carence endmique en iode, trs svre dans les pays
montagneux, peut mener une frquence de goitre trs importante et surtout
lhypothyrodie congnitale (connus jadis sous le nom de goitreux du Valais et crtins du
Valais, le crtinisme dsignant lhypothyrodie congnitale). Ces pays ont depuis longtemps
par cette carence endmique en enrichissant le sel de cuisine et dautres aliments de base
en iode.
Si la carence en iode peut mener au goitre et lhypothyrodie, lexcs diode peut mener
lhyperthyrodie, surtout en cas dadministration brutale de grandes quantits diode
(produits de contraste en radiologie, certaines mdicaments). Par un mcanisme plus
complexe, lexcs chronique diode mne paradoxalement lhypothyrodie.
c) Exploration de la thyrode.
La mise au point des affections thyrodienne repose sur un trpied: biologie, scintigraphie et
chographie.
Dosages.
On peut doser les hormones thyrodiennes dans le sang, sous leur forme totale ou libre
(=fraction biologiquement active). La TSH et la Tg (thyroglobuline) peuvent aussi tre
doses.
Le dosage de la TSH, hormone produite par lhypophyse, est galement ralis en routine.
On peut valuer la ractivit de lhypophyse par le test au TRH: normalement, quand on
! 55
injecte de la TRH (hormone hypothalamique), le taux de TSH augmente rapidement. Si ce
nest pas le cas, cest soit que lhypophyse est dtruite, soit quelle est mise au repos par
exemple dans les hyperthyrodies.
Enfin, le dosage de liode urinaire permet de se faire une ide sur les apports exognes en
iode, quand on suspecte une carence dapport ou au contraire une contamination iode.
Scintigraphie thyrodienne.
! 56
Echographie thyrodienne.
d) Lhyperthyrodie.
Lhyperthyrodie se dfinit par un excs dhormones thyrodiennes (T3, T4) dans le sang.
Lhyperthyrodie est galement dsigne par le terme thyrotoxicose.
Causes de lhyperthyrodie.
-Maladie de Basedow: atteint essentiellement les femmes (sex ratio de 7/1). Prsence
danticorps thyrostimulants
-Adnome autonome: nodule thyrodien travaillant pour son propre compte et chappant aux
mcanismes rgulateurs
-Excs diode (iode Basedow): hyperthyrodie dclenche par un apport massif diode
(aprs CT par exemple)
! 57
-Tachycardie, palpitations, dyspne deffort
-Diarrhe
-Amnorrhe
Diagnostic de lhyperthyrodie.
Traitement de lhyperthyrodie.
! -iode haute dose: valable court terme, pour bloquer compltement la glande en la
saturant: Lugol (KI3). Utile avant chirurgie en cas dadnome toxique.
! -iode radioactif: traitement plus long terme visant dtruire partiellement la glande;
A rserver aux cas rcidivants, aux personnes ges (risque chirurgical), goitres multi-
nodulaires. Donne une hypothyrodie dans 40 70 % des cas
! -chirurgie: rserver aussi aux cas rcidivants. Donne une hypothyrodie dans 100 %
des cas.
! 58
e) Lhypothyrodie.
Causes de lhypothyrodie.
-acquise:
-insuffisance hypophysaire
-constipation
! 59
! -perte des cheveux, peau sche
En gnral, il ny a pas de goitre dans les hypothyrodies, sauf dans les goitres endmiques
sur carence en iode.
Diagnostic de lhypothyrodie.
Les taux de T4 et T3 sont abaisss, la TSH est trs leve. On note une lvation du
cholestrol et des LDH.
Traitement de lhypothyrodie.
En cas de carence endmique en iode, on essaiera de pallier ce manque (iode dans le sel de
cuisine, dans leau potable, etc..).
f) Le goitre euthyrodien.
Affection trs frquente caractrise par une augmentation de volume de la thyrode et des
taux hormonaux normaux. Touche plus frquemment la femme.
Le goitre euthyrodien est le premier signe clinique dune carence en iode, frquente dans
nos rgions. Si on ne fait rien, le goitre se dveloppera de plus en plus, de manire diffuse
(goitre diffus) ou nodulaire.
! 60
Le traitement repose sur une dose frnatrice (50 g/j) dhormones thyrodiennes, pour
viter le dveloppement du goitre et sa transformation nodulaire. De nouveau un (lger)
supplment diode est conseiller.
g) La thyrodite.
Le cancer thyrodien touche plus la femme que lhomme. Il en existe 4 types: folliculaire,
papillaire, mdullaire et anaplasique.
Le cancer de la thyrode est de bon pronostic sil est trait correctement (>85 % de
gurisons). Le traitement associe la chirurgie (le plus souvent thyrodectomie totale), puis
radio-iode (Iode-131) afin de dtruire tous les rsidus thyrodiens.
! 61
Le cancer mdullaire est une forme particulire: il est dvelopp partir des cellules
scrtant la calcitonine et ne se traite pas comme les autres cancers: en effet, donner du
radio-iode na aucun sens puisque ces tumeurs ne sont pas constitues de cellules captant
liode pour fabriquer des hormones. Le traitement est donc uniquement chirurgical (+ autres
approches dans les cas rcidivants: radiothrapie, somatostatine, ...).
! 62
2. Lhypophyse.
a) Anatomie et fonction.
http://mapageweb.umontreal.ca/cabanat/bio2412/Images/Pageh170.jpeg
Lante-hypophyse scrte les hormones rgulant laction dautres glandes endocrines: ACTH
(corticosurrnale), TSH (thyrode), LH et FSH (ovaire, testicule), mais aussi la prolactine
! 63
(lactation), la GH (hormone de croissance), la MSH (pigmentation), la LPH (lipotropine), des
endorphines, etc... Chaque scrtion est soit auto-contrle, soit contrle par un facteur
hypothalamique ou cortical.
Le dosage des hormones produites par lhypophyse nous permet de dtecter une insuffisance
ou un excs de production. La stimulation des arcs de contrle permet aussi de mettre en
vidence tel ou tel manque de feed-back de laxe hypothalamo-hypophysaire. Nous y
reviendrons en abordant les diffrentes maladies.
Sur le plan de lexamen clinique, outre les signes dexcs ou dinsuffisance hormonale, les
tumeur de lhypophyse (bnignes ou malignes) donneront souvent des symptmes lis la
compression des nerfs optiques (perte dune partie du champ visuel) ou des cphales.
Le meilleur examen pour analyser lhypophyse est lIRM qui grce sa trs bonne rsolution
permet de dtecter des petits adnomes ou dautres anomalies de lhypophyse ou de
lhypothalamus.
c) Linsuffisance hypophysaire.
Il sagit dune insuffisance globale, cest--dire une diminution de toutes les scrtions
hormonales de lhypophyse. Cette destruction de lhypophyse peut survenir cause dune
tumeur ou dune maladie inflammatoire (sarcodose), ou aprs chirurgie ou radiothrapie.
! 64
Il faut bien comprendre demble que si une tumeur (adnome) scrtant une des hormones
se dveloppe dans lhypophyse, on peut observer la fois une insuffisance des autres
hormones (leurs cellules tant refoules par la tumeur) et un excs de lhormone scrte par
ladnome. Comme la glande est situe dans un environnement non dformable (la selle
turcique est une structure osseuse), toute tumeur aura vite fait dtouffer les autres cellules.
Le traitement est le mme que dans toute insuffisance hormonale: la substitution (cortisone,
hormones thyrodiennes et sexuelles, GH chez lenfant, ADH par voie nasale en cas datteinte
de la post-hypophyse).
d) Hyperscrtion ante-hypophysaire.
Maladie de Cushing.
! 65
La maladie de Cushing est ne pas confondre avec le syndrome de Cushing, qui est
lhypercorticisme dorigine surrnalienne (cfr. plus loin).
Comme cause dlvation de lACTH, on peut aussi signaler le syndrome de Nelson, qui est
lexcs dACTH secondaire lablation des surrnales.
Macroadnome TSH.
! -paississement des os, des tissus mous, des mains, du nez (signe du chapeau, de
lalliance quon ne peut plus ter)
! -hypertension artrielle
! 66
Le diagnostic repose sur le dosage de la GH et de la somatomdine C (hormone produite en
mme temps que la GH), ainsi qu lvolution de la GH aprs administration de glucose.
Le plus frquent des adnomes hypophysaires. Lexcs de prolactine entrane chez la femme
une galactorrhe et une amnorrhe (menant la strilit). Chez lhomme, cest le plus
souvent asymptomatique mais cela peut donner une gyncomastie (dveloppement des
glandes mammaires).
Il faut savoir que certains mdicaments sont responsables du mme tableau que ladnome
PRL: les neuroleptiques, certains antidpresseurs, le metoclopramide (Primperan), le
sulpiride, en cas de prise excessive donnent de lhyperprolactinmie.
e) Maladies de la post-hypophyse.
LADH est en fait produite dans lhypothalamus mais est scrte par lhypophyse, aprs
passage par la tige pituitaire reliant les deux glandes. LADH entrane la rabsorption deau
au niveau de tubules rnaux. elle rduite donc le volume total des ruines, do son nom anti-
diurtique.
! 67
Maladie par excs dADH.
Lexcs dADH entrane une hyponatrmie par dilution: le patient est confus et peut sombrer
dans le coma, lhypoosmolalit sanguine tant trs toxique pour le cerveau.
On peut rencontrer les mmes symptmes chez les patients potomanes, cest--dire les
patients qui pour une raison psychiatrique se mettent boire des litres deau. Le test de la
soif permettra de diffrencier les deux: chez les potomanes, lADH augmente si on les prive
deau.
! 68
3. Les glandes surrnales.
a) Anatomie et fonction.
! 69
moment de grande vulnrabilit de lorganisme. Les glucocorticoides sont dnommes
hormones du stress. Leurs effets sont nombreux: effet hyperglycmiant, destruction des
protines, lvation du cholestrol, augmentation de la rtention hydro-sode (do
hypertension artrielle), antagoniste de la vitamine D au niveau osseux, action euphorisante
au niveau du systme nerveux central, inhibition des mcanismes immunitaires, action
ulcrogne au niveau de lestomac, etc....
Causes.
! 70
Manifestations cliniques.
! -obsit
! -hypertension artrielle
! -troubles motionnels
! -ostoporose
Diagnostic et traitement.
En cas de maladie de Cushing, lACTH est lev. dans le syndrome de Cushing, il est
effondr.
Le traitement sera chirurgical si un adnome est mis en vidence. On peut avoir recours la
surrnalectomie bilatrale en cas dhyperplasie diffuse.
! 71
d) Insuffisance surrnalienne - maladie dAddison.
Causes.
Manifestations cliniques.
! -coloration bruntre de la peau: due une hyperscrtion rflexe dACTH (et donc de
MSH)
-impuissance
Diagnostic et traitement.
! 72
e) Maladie de la mdullosurrnale - phochromocytome.
Manifestations cliniques.
-tachycardie
Diagnostic et traitement.
Scintigraphie la MIBG.
! 73
4. Le diabte.
Le diabte sucr est la maladie des glandes endocrines la plus frquente, plus de 100 millions
de personnes en sont atteintes (2,8 % de la population adulte franaise, 6-10 % aux USA).
Elle se caractrise par un excs permanent de sucre dans le sang.
Le contrle de la glycmie se fait par linsuline, une hormone scrte par le pancras. Les
cellules responsables de cette scrtion sont les cellules des lots de Langerhans. Sous
leffet de linsuline, le glucose circulant est capt par le foie, les muscles, le coeur, soit pour
tre utilis afin de produire de lATP, soit pour constituer des rserves de glycogne.
Beaucoup dhormones ont un effet anti-insuline et concourent faire augmenter la
glycmie: cortisol, ormones adrnergiques, hormone de croissance, etc...
a) Dfinitions.
La glycmie normale jeun est comprise entre 75 et 110 mg/dl. Deux heures aprs le repas,
elle est infrieure 140 mg/dl.
Le diagnostic de diabte est retenu si on a confirm la glycmie > 126 mg/dl deux reprises,
ou si on a confirm une glycmie leve par un test dhyperglycmie galement anormal.
Donc, une seule glycmie jeun > 126 nest pas suffisant pour affirmer le diagnostic de
diabte.
Si deux heures aprs test dhyperglycmie, la glycmie est entre 140 et 200 mg/dl, on parlera
dintolrance glucidique. Cet tat mne au diabte dans 25 % des cas.
b) Classification.
Il existe deux types de diabte primaire: le diabte de type I et le diabte de type II.
! -le diabte de type I est caractris par une absence de scrtion dinsuline, le plus
typiquement parce que le pancras a t dtruit. Cest le diabte typique de lenfant.
! 74
! -le diabte de type II a une tiologie plus complexe. Au dpart tout fonctionne bien
mais le pancras finit par spuiser et ne suffit plus normaliser la glycmie. Plusieurs
facteurs interagissent: puisement des lots de Langerhans et manque dinsuline, rsistance
priphrique linsuline,modifications des rcepteurs linsuline, etc... Cest le diabte
gras, touchant les adultes et trs nettement favoris par lobsit.
c) Dpistage du diabte.
Beaucoup de diabtiques ignorent quils sont atteints par cette maladie et le diagnostic est
souvent pos cause de complications (cfr. plus loin). Le dpistage de cette maladie est
essentiel pour dbuter un traitement rapidement et viter les complications.
! -mesure de la glycmie jeun: cette analyse doit faire partie de toute prise de sang
ralise dans le cadre dun check-up gnral.
! -si une anomalie est dtecte, on confirmera par un test dhyperglycmie orale (75 g de
glucose per os). Lors de ce test on mesure la glycmie diffrents temps, mais galement
linsulinmie, ce qui permet de se faire une ide des rserves pancratiques en insuline (si
type I, pas dlvation de linsuline suite lhyperglycmie).
Le problme du pr-diabte: il sagit des personnes qui ont une glycmie entre 110 et 126 mg/
dl jeun, ou encore une glycmie entre 140 et 200 mg/dl 2 heures aprs le test
dhyperglycmie. Ces personnes nont pas un diabte proprement parler mais si on ne fait
! 75
rien, le risque est grand de voir se dvelopper un diabte part entire. Il sagit la plupart du
temps de personnes en excs pondral voire obses. Laccent est mis lheure actuelle sur la
prvention chez ces patients, notamment aux USA o la proportion dobses est alarmante.
Le mme problme se posera terme dans nos pays, o lon constate dj une augmentation
significative du taux dobsit chez les enfants et les adolescents. Les pr-diabtiques ont un
risque daccident vasculaire crbral ou dinfarctus augment de 50 %.
Pour viter une volution vers le diabte, ces patients doivent maigrir, quilibrer leur
alimentation, faire du sport.
! Le diabte de type II volue plus lentement. On nen connat pas la cause. Chez les
obses, il y a une scrtion dinsuline trs importante au dbut, puis un puisement
progressif de cette scrtion. Ceci est coupl une rsistance priphrique linsuline,
variable dun sujet lautre. Au fil du temps, lpuisement du pancras conduit une
hyperglycmie, mais moins brutale et moins leve que dans le diabte de type I. Lge du
diagnostic est souvent > 30 ans, mais cela va peut-tre chang vu lobsit galopante chez les
adolescents. Il faut bien comprendre au le diabte de type II peut lui aussi de venir insulino-
requrant, cest--dire ncessiter ladministration dinsuline si lpuisement des rserves
scrtoires pancratiques est total.
e) Symptmes du diabte.
! 76
-Polyurie
-Amaigrissement
f) Complications du diabte.
1. Acido-ctose.
Le phnomne se manifeste dabord par une anorexie, des nauses, les signes
dhyperglycmie (polyurie et soif surtout). Le patients a une haleine de pomme reinette
cause des corps ctoniques dans lair expir. Les douleurs abdominales sont souvent
prsentes (attention chez lenfant diabtique). Si on laisse voluer, une acidose mtabolique
sinstalle et le patient tombe dans le coma. A ce stade, le patient est dshydrat et on
observera un coma sec.
La biologie montre une glycmie entre 400 et 700 mg/dl, des troubles ioniques
(hyonatrmie, hyperkalimie), acidose mtabolique. Le diagnostic prcoce et rapide peut se
faire en analysant les urines avec une tigette qui montre la prsence de corps ctoniques dans
les urines.
! 77
2. Coma hyperosmolaire.
Lhyperglycmie atteint des sommets (parfois > 1000 mg/dl) et losmolalit sanguine
augmente. Le pronostic est extrmement sombre, le dcs survenant rapidement. Le
traitement est analogue celui de lacido-ctose: administration dinsuline et hydratation.
3. Coma hypoglycmique.
Le traitement consiste administrer rapidement du sucre, soit par voie orale si le patient est
encore conscient, soit par voie intraveineuse. Une alternative est ladministration de
glucagon par voie intra-musculaire.
! ! -insuffisance hpatique
! 78
4. Acidose lactique.
Trs rare. Lacidose lactique survient chez les diabtiques traits par biguanides et est
secondaire un surdosage. Peut galement rsulter dautres causes, communes aux patients
non diabtiques galement.
! -au niveau rnal: atteinte des petits vaisseaux rnaux menant une glomrulo-nphrite
et une insuffisance rnale
! -au niveau des membres: atteinte des gros et petits vaisseaux menant des ulcres au
niveau des pieds (mal perforant plantaire), dautant plus que latteinte des nerfs
priphriques rendent la rgion insensible. Le patient ne remarquera pas une plaie qui va
sinfecter et atteindre tout le pied, ncessitant une amputation.
! 79
Latteinte du pied peut tre multi-factorielle:
macro-angiopathie et neuropathie, menant ce
quon appelle le pied de Charcot, avec des
dformations importantes.
g) Le traitement du diabte.
Le but du traitement est dviter les complications, tant aigus que chroniques. Les diabte
de type I tant par dfinition insulino-dpendant, le traitement est plus urgent.
Aspects dittiques.
Essentiels chez les types II: il est frquent quun diabte puisse tre quilibr (du moins au
dbut) uniquement par un rgime appropri. Lobsit doit tre combattue: la perte de poids
peut lever une insulino-rsistance et donner du lest au pancras.
Chez les diabtiques de type I, les apports caloriques et les doses dinsuline doivent tre
adapts en fonction des activits physiques, pour viter lhypoglycmie.
Dune manire gnrale, les apports caloriques calculs sur base du poids idal, de lordre de
36 kCal/kg chez lhomme et 34 kCal/kg chez la femme.
Hypoglycmiants oraux.
Ce sont des mdicaments quon utilise chez les diabtiques de type II. Ils stimulent la
scrtion dinsuline par le pancras. Certains modulent leffet de linsuline au niveua de son
rcepteur priphrique. On les utilisera en premire ligne, toujours associs un rgime
adapt. En cas dchec ou deffet secondaire (attention lacidose lactique avec les
biguanides), on passera linsuline.
! 80
Insuline.
Plusieurs types dinsuline sont utilises et elles se diffrencient par leur dure daction, de
rapide ultra-lente. Linsuline sadministre par voie sous-cutane (sauf en cas durgence o
on prfre lintra-veineuse). Actuellement il existe plusieurs systmes dadministration allant
des traditionnelles seringues des stylos chargs de cartouches dinsuline que le patient peut
plus facilement emporter avec lui. Certains diabtiques instables sont quips dun pompe
sous-cutane couple un dispositif mesurant la glycmie et adaptant les doses de manire
continue.
Les doses dinsuline ncessaires varient fortement dun individu lautre. Certains patients
sont bien quilibrs par 1 ou 2 injection dun mlange dinsuline retard et rapide. Dautre
ncessitent 5 injections par jour et adaptent leurs doses en fonction des rsultats de la
glycmie.
Un point important garder lesprit est que linstauration dune insulinothrapie entrane
souvent une prise de poids. Il faudra donc renforcer les mesures dittiques.
h) Le suivi du diabte.
Un tat des lieux sera fait au moment du diagnostic de la maladie: des complications sont-
elles dj prsentes ? Un bilan cardiaque, opthalmique et neurologique seront
systmatiquement raliss.
! 81
surtout en cas de prsence de neuropathie ou dangiopathie. Les complications ce niveau
seront systmatiquement recherches et traites le plus tt possible. Les soins par
podologues sont bannir, moins de sadresser une personne bien au fait de lextrme
sensibilit du pied diabtique aux complications graves.
! 82
Les maladies du tube digestif
Anatomiquement le tube digestif stend de la cavit orale jusqu lanus. En font galement
partie les glandes annexes, cest--dire le foie, la vsicule biliaire et le pancras.
1. Oesophage et estomac.
a) Rappel anatomique.
Loesophage est un organe tubulaire reliant le pharynx lestomac. Son trajet est
intrathoracique. il se termine par un sphincter, le cardia, qui le spare de lestomac situ
quant lui sous le diaphragme.
! 83
Loesophage prsente plusieurs couches cellulaires allant de lpithlium jusqu une
musculeuse. Les contractions de loesophage, ainsi que la relaxation ou contraction du
sphincter infrieur sont synchronises avec la dglutition. Normalement, le cardia est ferm
et empche les aliments de remonter de lestomac.
Lestomac se prsente comme une poche dispose en oblique: le dessus de lestomac (ou
tubrosit) est plus postrieur que le dessous (rgion antrale). Lestomac se termine aussi par
un sphincter, le pylore, qui gre la sortie du bol alimentaire vers le duodnum. Quand les
aliments arrivent dans lestomac, le pylore se ferme pour que ces aliments puisent tre broys
et digrs par lacidit gastrique. Ce nest quaprs un certain temps que le pylore souvre
pour laisser passer le bol alimentaire vers le duodnum o la digestion va se poursuivre.
b) Principaux symptmes.
-dysphagie: difficults pour avaler. Les aliments ne passent pas bien. Souvent cause dun
obstacle mcanique (tumeur, diverticule oesophagien) ou dun trouble de la dglutition
(maladie neurologique, aprs laryngectomie)
-douleurs: le type de douleur est trs vari en fonction de la maladie en cause. En cas
dinflammation de loesophage, on notera une douleur au passage des aliments sur la
muqueuse enflamme. En cas de reflux acide vers loesophage, le patient prsente une
sensation de brlure rtro-sternale, appele le pyrosis (ou brlant en langage populaire).
En cas dulcre lestomac, la douleur est situe dans le creux sous-sternal et est plus intense
entre les repas, tout en tant calme par la prise daliments (qui neutralise lacidit).
-dyspepsie: la dyspepsie est le terme savant pour dsigner la difficult digrer. Cette
entit regroupe plusieurs symptmes : lourdeur post-prandiale, ballonnement, ructations,
rgurgitations, nauses,... On note de la dyspepsie dans pratiquement toutes les maladies de
lestomac.
! 84
-saignement: toute maladie inflammatoire ou tumorale de loesophage et de lestomac peut
donner un saignement. Si ce saignement est brutal (rupture de varices oesophagiennes par
exemple), il entranera habituellement des vomissements sanguinolents. Si par contre le
saignement est chronique (oesophagite, cancer), le sang passera dans le bol alimentaire et
sera digr. Il peut alors tre responsable dune coloration noire des selles quon appelle le
mlna.
Le cardia devient incontinent: en tant dans le thorax, il ne peut plus assurer son rle de
sphincter empchant lacidit gastrique de remonter vers le haut. En effet, dans le thorax
rgne une pression ngative chaque inspiration (il faut bien que lair extrieur entre), tandis
qu lexpiration une pression positive est exerce ltage abdominal, ce qui fait remonter le
contenu gastrique vers lamont. En labsence dun sphincter continent, lacidit gastrique
remonte et va entraner une inflammation de la muqueuse de loesophage, loesophagite
peptique.
! 85
muqueuse se transforme au contact de lacide en une muqueuse de type intestinal. Cette
mtaplasie prdispose la transformation cancreuse. Ces patients devront tre suivis
annuellement pour dtecter cette ventuelle cancrisation le plus tt possible.
Le reflux gastro-oesophagien avec ou sans hernie hiatale est de loin la premire cause
doesophagite. Il en existe cependant dautres:
! -mdicaments: tout mdicament pris par voie orale doit ltre avec une quantit
suffisante deau. Larrt ou le blocage dun comprim au contact de la muqueuse
oesophagienne peut entraner une inflammation de celle-ci pouvant aller jusqu la
perforation (ttracyclines).
! 86
e) La gastrite et lulcre gastro-duodnal.
La gastrite dsigne linflammation de la muqueuse de lestomac. Lulcre est une forme plus
grave dinflammation puisquon observe une perte de substance, cest--dire un cratre dans
la paroi de lestomac.
Les causes de la gastrite et de lulcre sont en partie communes. Linflammation peut tre
directe, provoque par un contact avec un agent corrosif, dorigine alimentaire,
mdicamenteuse (comprim daspirine) ou toxique (Destop). Selon le degr de gravit, on
verra une lgre gastrite ou un ulcre perforant. Lalcool provoque une gastrite galement, et
est cause dulcre et de cancers de lestomac par irritation directe (alcools forts).
Un cas particulier est lulcre de stress, qui survient chez les patients hospitaliss suite une
maladie grave (polytraumatisme suite un accident de la route, cancer, grand brl). chez ces
patients la muqueuse gastrique perd toute protection contre lacidit et les ulcres se
dveloppent rapidement.
! 87
lestomac: Helicobacter pylori. La gastrite et lulcre sont
donc bien souvent des maladies infectieuses. La
contamination se fait par voie orale et est plus rapide si les
conditions de vie sont prcaires (pays du tiers-monde).
Le diagnostic repose sur lendoscopie, qui permettre de biopsier les lsions afin dexclure
un cancer de lestomac mais aussi de faire le diagnostic de colonisation par Helicobacter
pylori (HP).
Le traitement repose sur les anti-acides et , en cas dinfestation par HP, les antibiotiques.
Pour contrler que HP a bien t radiqu, on peut raliser un test respiratoire lure, ce
qui dispense le patient dune nouvelle endoscopie. En cas de complication svre, il faut
parfois oprer et enlever la partie de lestomac qui est malade. La gastrectomie peut tre plus
ou moins tendue. Aprs chirurgie de lestomac, on sexpose une complication qui est due
labsence de contrle de la vidange de lestomac par le pylore. Par exemple aprs une
gastrectomie selon Bilroth 2 (cfr. schmas), on voit bien que lestomac est directement
raccord au duodnum et que le pylore a t enlev. Dans ces conditions, le bol alimentaire
peut passer librement et rapidement dans le duodnum, provoquant un appel deau et
acclrant le transit. Ce problme est appel dumping syndrome. 15-30 minutes aprs le
repas (pour la forme prcoce), le patient est pris dun malaise , prsente des gargouillements
et de la diarrhe.
www.cancerhelp.org.uk/ help/default.asp?page=3917
! 88
Il existe galement une forme retarde de dumping (2-3 heures aprs le repas). Dans ce
cas, on observe une hypoglycmie ractionnelle suite labsorption rapide de sucre et une
rponse insulinique trop forte. Dans ce cas les symptmes sont plutt une faiblesse (lie
lhypoglycmie), des difficults de concentration, de la faim.
On conseillera ces patients de manger lentement, en petites quantits (6 repas par jour),
dviter les sucres rapides et de ne pas boire pendant les repas pour viter quun bol
alimentaire plthorique et concentr narrive brutalement dans le duodnum ou lintestin
grle.
f) La stnose du pylore.
Cest une maladie du nouveau-n (2-3 semaines) caractrise par des vomissements en jets
immdiatement aprs le repas. Le pylore est hypertrophi et empche le lait de sortir de
lestomac. Parfois on palpe une olive dure dans la rgion pigastrique, correspondant au
pylore hypertrophique. Le diagnostic se base sur la clinique et sur lchographie. Le
traitement est chirurgical.
On peut voir des tumeurs bnignes au niveau de loesophage mais elles sont rares. Au niveau
de lestomac, elles sont plus frquentes (myomes, polypes, carcinodes).
Cancer de loesophage.
Les facteurs favorisants sont lalcool (Calvados !!), le tabac, les antcdents doesophagite
caustique, loesophage de Barett.
! 89
stnose et si on ne peut pas oprer, on peut placer une prothse qui permettra au patient de
continuer salimenter.
Cancer de lestomac.
Les facteurs favorisants sont latrophie gastrique (maladie de Biermer), certains aliments
(nitrosamines, poissons fums et sals), lalcool. Les habitudes alimentaires sont
certainement en cause comme en tmoignent les diffrences de frquence de ce cancer dun
endroit lautre. La frquence est particulirement leve au Japon, probablement cause de
la consommation importante de poissons sals.
Les symptmes peuvent tre trs peu marqus. Le plus souvent il sagira dune dcouverte
fortuite loccasion dune endoscopie pour des symptmes vagues (dyspepsie, douleurs).
Les tumeurs plus volumineuses peuvent entraner des stnoses ou des perforations, voire des
hmorragies.
! 90
2. Le foie.
Le foie est un organe qui a, parmi dautres, trois grandes fonctions essentielles: synthse
protique (notamment les facteurs de la coagulation), mtabolisation et dtoxification de
multiples substances, excrtion des sels biliaires (la bile) utiles pour la digestion.
Quand le foie ne fonctionne plus, le taux de protines diminue dans le sang, les mdicaments
et autres substances ne sont plus correctement mtaboliss et on observe une insuffisance de
production et dexcrtion des sels biliaires ce qui entrane une malabsorption des graisses
(cfr plus loin). Quand le foie est dtruit par une maladie chronique, il perd son architecture
caractristique et se fibrose: cest ce quon appelle la cirrhose.
Un des grand syptmes des maladies hpatiques est lictre. Il dsigne une coloration jaune
ou jauntre de la peau et des tguments (blanc de loeil, muqueuses).
Lictre peut tre galement d une obstruction des voies biliaires. La bile empche de
passage vers le duodnum (par exemple cause dune tumeur du pancras) engorge le foie et
se retrouve dans la circulation. Cest ce quon appelle un ictre cholostatique. Dans ce cas,
! 91
les selles sont dcolores, blanchtres, parce que la bile est responsable de la coloration des
selles (elle prend une couleur brune aprs digestion par les bactries du clon). Au contraire,
les urines seront fonces (excs de bilirubine dans les urines) et mousseuses. Un bon examen
clinique suffit donc diffrencier un ictre cytolytique (par destruction des hpatocytes dans
lhpatite) dun ictre cholostatique...
A noter enfin que toute lvation de la bilirubine dans la sang entrane un prurit.
a) Les hpatites.
Une hpatite=une inflammation du foie avec destruction plus ou moins importante des
hpatocytes (les cellules spcifiques du foie). Les causes dhpatite sont essentiellement
virales et toxiques (mdicaments). Certains parasites donnent galement des hpatites
(douve du foie, ...).
Beaucoup de virus peuvent donner une hpatite. Certains virus ne donnent quun ateinte du
foie, ce sont les virus de lhpatite A, B et C. Dans les autres hpatites virales, latteinte du
foie accompagne dautre signes cliniques (mononuclose, CMV, etc...).
Les hpatites A, B et C diffrent par leur mode de transmission, leur chronologie dvolution,
et leur propension gurir sans squelle ou au contraire donner des formes chroniques
avec risque de cirrhose. Le tableau suivant compare les trois grands types dhpatite virale.
Transmission
fcale +++ - -?
mre-enfant + ++ ++
! 92
Hpatite A Hpatite B Hpatite C
Chronicit - 10 % 50 %
Porteurs sains - 30 % 1%
Lhpatite A se transmet par voie fco-orale. Elle est donc typiquement lhpatite du
voyageur. Elle est trs souvent symptomatique: fivre, douleurs abdominales et au niveau du
foie, ictre (=jaunisse). Elle est habituellement bnigne et se gurit sans squelles. Les
formes dites fulminantes avec destruction hpatique trs tendue sont trs rares.
Lhpatite B se transmet par voie sexuelle et sanguine. Elle se chronicise dans 10 % des cas,
vers une forme chronique active qui peut terme dtruire le foi (cirrhose). Le risque de
transformation cancreuse nest pas ngligeable en cas de cirrhose post-hpatitique B.
Lhpatite C est redoutable: elle est le plus souvent non symptomatique jusqu ce que la
cirrhose ou la transformation cancreuse ait lieu. Elle se transmet essentiellement par voie
sanguine (transfusion). Le dpistage est important car un traitement prcoce rduit le risque
de cirrhose et de cancer du foie.
En cas de destruction aigu du foie (comme dans les hpatites A), on verra dans le sang une
augmentation des enzymes hpatiques, surtout les GOT et les GPT (enzymes dites de
cytolyse). La bilirubine sera galement augmente puisquelle est relargue dans le sang suite
la destruction des hpatocytes.
Le diagnostic des hpatites virales repose sur la srologie. On peut mettre en vidence des
immunogobulines spcifiques, ainsi que certains antignes viraux qui ne sont prsents quen
cas dactivit de la maladie (le virus se rplique).
Sur le plan du traitement, on peut utiliser des anti-viraux ou des immunosuppresseurs dans
les formes graves ou chroniques.
! 93
Les symptmes sont ceux dune hpatite plus ou moins aigu selon la cause. On peut
observer des hpatites de type cholestatique, cest--dire caractrise par une atteinte de la
fonction dexcrtion biliaire de lhpatocyte. Cela se traduira la prise de sang par une
lvation des enzymes -GT et phosphatases alcalines, plutt que des enzymes de cytolyse.
b) La cirrhose hpatique.
La cirrhose est le stade ultime des maladies chroniques du foie, quelles soient dorigine
toxique (alcool) ou virale. Suite des agressions rptes (hpatites symptomatiques ou
non), larchitecture du foie se modifie et la fibrose sinstalle. La destruction hpatique est
telle quelle dpasse les capacits de rgnration de lorgane, qui perd alors ses fonctions:
on parle alors dinsuffisance hpatique. Le foie fibros constitue un obstacle lcoulement
du sang qui vient du tube digestif vers le systme porte et lhypertension portale en est la
consquence.
! -ictre ou subictre
-hypogonadisme
! 94
Il nest pas rare que le patient atteint de cirrhose prsente une complication aigu sous la
forme dune dcompensation (insuffisance hpatique svre) ou dune hmorragie digestive
ar rupture de varices oesophagiennes.
De par leur localisation anatomique, les veines oesophagiennes infrieures sont les
premires se dilater en cas dhypertension portale et elles sont au contact du bol
alimentaire, ce qui peut causer une hmorragie par rupture mcanique.
c) Le cancer du foie.
Il peut se rencontrer en labsence de toute pathologie hpatique pr-existante mais est le plus
souvent conscutif une hpatite chronique, principalement alcoolique ou hpatitique B ou
C. Les patients atteints dhpatite chronique sont donc suivis de manire rapproche pour
dpister lhpatcarcinome, dont le seul traitement efficace est la chirurgie.
Le foie est galement souvent le site de mtastases de cancers dautres origines (colon,
poumon, sein,...).
! 95
4. La vsicule et les voies biliaires.
Le schma suivant rsume bien lanatomie et la fonction de la vsicule et des voies biliaires.
La bile est excrte par le foie dans les canaux hpatiques droits et gauches, qui se rejoignent
en canal hpatique commun. La bile est alors stocke et concentre dans la vsicule biliaire.
Au moment du repas, la vsicule se contracte et la bile est dverse par le canal cystique dans
le choldoque, et de l dans le duodnum, via un sphincter qui souvre sous leffet du repas, le
sphincter dOddi.
La pathologie la plus commune de la vsicule et des voies biliaires est lie la formation de
calculs ou lithiases. Les lithiases sont constitues dun amalgame de sels biliaires, de
cristaux de sels de calcium ou de cholestrol, etc...
Les mcanismes de formation des calculs vsiculaires sont multiples: sursaturation de la bile
en cholestrol, anomalies de la vidange vsiculaire, production accrue de bilirubine (anmies
hmolytiques chez lenfant),...
Dans la plupart des cas la prsence de calculs dans la vsicule biliaire ne donne pas de
symptmes et st dcouvert fortuitement lors dune chographie pour des signes vagues de
type dyspepsie, pas ncessairement en rapport avec les calculs.
! 96
la contraction vsiculaire), est situe sous les ctes droite (hypochondre droit) et
saccompagne de nauses et de vomissements (crise de foie).
Sur le plan du traitement, la crise de colique hpatique simple se traitera par des anti-
spamodiques (Buscopan). En cas de cholcystite aigu, les antibiotiques seront prescrits
pour prvenir la surinfection bactrienne. Aprs refroidissement, on procdera la
cholcystectomie. En cas dangiocholite, il faut aller retirer au plus vite le calcul obstruant le
choldoque: ceci est ralis par voie endoscopique, associ le plus souvent une
sphinctrotomie (on ouvre le sphincter dOddi pour laisser le passage ouvert dventuels
autres calculs). La cholcystectomie sera ralise dans un second temps.
! 97
5. Le pancras.
Le pancras est un organe situ en avant de la colonne lombaire haute. Il comporte trois
parties: la tte qui est situe au contact direct du duodnum, le corps et la queue.
Le pancras scrte linsuline (cellules des lots de Langerhans). Il scrte galement des
enzymes responsables de la digestion protique (amylase) et des graisses (lipase). Son
contenu est dvres dans le duodnum par le canal de Wirsung. Il est noter que le canal
choldique charriant la bile et le canal de Wirsung se rejoigne dans la portion cphalique (la
tte) du pancras pour ensuite saboucher au sphincter dOddi. Vu cette localisation
anatomique particulire, tout oedme de la tte du pancras peut entraner des difficults
dcoulement de la bile, le choldoque tant comprim dans la tte du pancras. De mme
en cas de lithiase choldocienne enclave, linflammation loco-rgionale touchera le
pancras.
-alcool
! -hyperlipmie
! 98
Le symptme cardinal est la douleur, brutale, en coup de poignard, localise dans la rgion
pigastrique; le patient recherchera une position antalgique dite de la prire mahomtane.
Selon la gravit de la pancratite, on peut observer des signes gnraux avec fivre,
hypotension pouvant aller jusquau choc (pancratite ncrotico-hmorragique).
Ladnocarcinome du pancras.
Cest la forme la plus frquente et il est comparable tout autre adnocarcinome (poumon,
estomac, colon, sein,...), savoir quil sagit dune tumeur agressive, qui se dveloppe assez
vite et a tendance donner des mtastases dans les ganglions loco-rgionaux et dans les
organes distance, essentiellement le foie.
! 99
Le diagnostic repose sur le CT-scanner, lIRM et le PET-scan, de mme que le bilan
dextension distance.
Ces tumeurs sont drives dune population cellulaire particulire (le systme APUD) et
peuvent se dvelopper partir de nimporte quelle rgion du corps. Cependant, le pancras
est un site privilgi, comme lintestin grle (notamment lappendice). Ces tumeurs sont
caractrises par une croissance lente et par une production hormonale (gastrine, insuline,
glucagon) qui peut tre responsable de symptmes spcifiques (par exemple, hypoglycmie
permanente des insulinomes, diarrhes en cas de scrtion de srotonine).
Lintestin grle et le clon sont les cibles de maladies inflammatoires chroniques, dorigine
auto-imunitaire. La maladie de Crhn et la recto-colite ulcro-hmorragique voluent toutes
deux sur un mode de succession dpisodes de pousses inflammatoires suivies de priodes
de rmission. Le tableau suivant compare les deux maladies, qui sont parfois difficiles
diffrencier sur le plan clinique.
ge jeune-moyen jeune-avanc
! 100
Maladie de Crhn RCUH
7. Le cancer du clon.
Les tumeurs malignes sont rares dans lintestin grle mais par contre trs frquentes dans le
clon. Le cancer colo-rectal est le 3me cancer le plus frquent chez lhomme et la femme. Il
touche habituellement les sujets > 50 ans
Des facteurs alimentaires sont certainement impliqus, vu les diffrences observes dune
rgion du globe lautre. Par exemple le cancer du clon est rare en Afrique, o
lalimentation est particulirement riche en fibres. Ce cancer est frquent dans les pays
occidentaux, o lalimentation est grasse et pauvre en fibres.
! 101
Les symptmes du cancer du clon sont variables et fonction de la localisation de la tumeur.
Si la tumeur se dveloppe dans le clon ascendant (ou clon droit), elle sera souvent non
symptomatique (pas de plaintes) et se rvlera seulement par un saignement chronique, bas
bruit, responsable dune anmie ferriprive. Donc, toute anmie ferriprive chez un patient au-
del de 50 ans doit faire suspecter un cancer du clon.
On peut observer du sang sur les selles si la tumeur est plus proche de lanus (clon sigmode
ou rectum) ou si le saignement est plus important. Souvent le seul signe sera une
modification des habitudes de transit intestinal: apparition dune constipation ou au
contraire, de faux besoins ou dalternance de diarrhe-constipation. De nouveau, ce signe
clinique ne doit pas tre banalis, sous peine de passer ct du diagnostic. Les plaintes de
douleurs ou tnesme (coliques prcdant lvacuation des selles), preintes (tensions, envies
continuelles daller selles, douleurs) ou faux besoins daller selles sont lapanage des
tumeurs du rectum et du canal anal.
Le diagnostic de la maladie repose tout dabord sur lexamen clinique, savoir le toucher
rectal. Cette manoeuvre simple permet de dtecter les tumeurs du canal anal et du bas et
moyen rectum. La prsence de sang sur le doigtier sera une preuve objective du saignement.
Les examens complmentaires les plus utiles sont la radiographie du clon, la colonoscopie
qui permet en outre la biopsie des lsions.
Le cancer du clon a tendance donner des mtastases dans le foie et les poumons. On les
cherchera par un bilan dextension reposant essentiellement sur le CT-scanner.
! 102
Le traitement du cancer du colon est chirurgical: on retire la tumeur primitive et les
ganglions de drainage. Ceci permet de faire un classification prcise de la tumeur et de
dfinir le stade de la maladie. En fonction de celui-ci, une chimiothrapie adjuvante (cest--
dire donne aprs la chirurgie en vue de striliser les cellules tumorales invisibles mais
probablement prsentes) est administre ou non.
Le cancer du clon et du rectum a tendance rcidiver soit localement, soit sous la forme de
mtastases hpatiques, pulmonaires, osseuses et pritonales essentiellement. Le suivi des
malades est bas sur la mesure rpte du marqueur tumoral CEA: celui-ci nest pas fabriqu
par les cellules normales mais bien par les cellules cancreuses. une lvation du CEA est
donc un signe de rcidive tumorale mais malheureusement ceci ne nous dit pas o le malade
rcidive. Pour localiser la rcidive et proposer un traitement chirurgical (si possible), on
utilise le PET-scan au fluorodoxyglucose (FDG) qui va dtecter les sites tumoraux qui ont
un mtabolisme plus important que les tissus normaux.
Exemple de PET-scan au FDG montrant une tumeur du clon droit et une mtastase
hpatique. Le patient prsentait aussi des foyers intra-abdominaux correspondant une
dissmination de la tumeur dans le pritoine.
! 103
8. Les troubles de labsorption.
Ce court chapitre passe en revue les maladies du tube digestif qui auront pour consquence
une malabsorption dune partie du bol alimentaire. Certains de ces troubles ont dj t
voqus. Les causes de malabsorption sont trs nombreuses et se classent en 3 grandes
catgories selon lendroit o se dclenche le problme: phase luminale (quelque chose
manque dans la lumire mme du tube digestif comme dans linsuffisance pancratique, ou
au contraire sy trouve alors quil ne devrait pas, comme dans les cas de colonisation
bactrienne), phase pithliale (lpithlium digestif est malade: exemple du dficit en
dissacharidase, amylodose,...), phase lymphatique (labsorption a lieu mais le produit
rsorb est bloqu dans les lymphatiques et narrive pas dans le systme porte, exemple du
lymphome ou de la maladie de Whipple). Des troubles de labsorption digestive sont
galement rencontrs dans le SIDA, les maladies parasitaires, les maladies des glandes
endocrines (hyperthyrodie).
Il faut dabord rappeler quenviron 8 litres de liquide entrent dans le jjunum chaque jour.
Les changes liquidiens (entres et sorties) se produisant dans lilon (petit intestin) sont de
lordre de 100 litres par jour. Au final, 1,5 litre arrivent au caecum (jonction entre petit et gros
intestin) et la rabsorption colique fait que les selles mises reprsentent environ 100-200
grammes/jour.
Certains ions sont activement scrts dans lilon (HCO3-) ou diffusent passivement vers la
lumire colique (K+). Labsorption de Na+ et de Cl- est couple, et en plus couple au
glucose. La survenue dune diarrhe (par exemple infectieuse comme le cholra) fera
rapidement perdre des ions Cl- et HCO3- surtout, mais galement K+ et Na+. Une diarrhe
importante peut entraner une dshydratation avec hypokalimie, trouble ionique que lon
rencontre aussi chez les personnes abusant de laxatifs.
Sur le plan clinique, les troubles de labsorption donnent essentiellement de la diarrhe, plus
ou moins importante, et des troubles dyspeptiques (ballonnements, flatulence, crampes).
Des symptmes spcifiques de carence peuvent tre observs, par exemple une anmie
micro- ou macrocytaire, une hypoprotinmie (oedmes), etc...
Le diagnostic des malabsorptions repose sur une batterie de tests. Dans le sang, on dosera
prcisment les lments carencs. On peut explorer le problme laide de tests
respiratoires (test au lactose, test dabsorption du D-xylose, test de Schilling dabsorption de
la vitamine B12, test la cholylglycine, etc...). Les examens endoscopiques avec biopsies
permettront de dtecter une maladie de lpithlium (maladie coeliaque par exemple).
! 104
a) Les sucres.
Les polysaccharides (amidon) sont clivs en dissacharides (lactose, maltose,...), puis ces
derniers en monosaccharides (glucose, fructose,...). Les monosaccharides sont absorbs par
les cellules du petit intestin et passent vers le systme porte. En cas de carence par exemple
en amylase (pancratite chronique), une partie nest pas clive et donc non absorbe, se
retrouve dans le colon o la flore bactrienne va la digrer. Certaines carences en enzymes, la
plus courante tant la carence en lactase, ont pour consquence larrt de ce cycle de clivage
et la non absorption du sucre considr.
b) Les protines.
La digestion des protines, cest--dire leur clivage en acides amins qui seront ensuite
rabsorbs, dpend de lacidit gastrique et de la fonction pancratique exocrine
(trypsinogne, pepsine, carboxypeptisdases,...). Une maladie gastrique ou pancratique peut
donc donner un certain degr de maldigestion protique avec comme corollaire une
putrfaction microbienne accrue au niveau colique. Le site dabsorption des acides amins
est lilon. Donc une maladie inflammatoire ou une rsection chirurgicale large de lilon
peut aussi rsulter en un bilan protique ngatif par manque dabsorption dacides amins
alors que les mcanismes de digestion ne sont pas altrs.
c) Les graisses.
Les graisses passent par une phase initiale de solubilisation. Celle-ci est ralise par les sels
biliaires. En cas de cholostase mcanique, la bile ne scoule plus et les graisses ne peuvent
plus tre solubilises. Les sels biliaires suivent un cycle entro-hpatique: ils sont scrts
dans la bile, solubilisent les graisses, permettent leur absorption et sont eux-mmes
rabsorbs au niveau de lilon terminal pour retourner vers le foie via la veine porte. En cas
dinterruption de ce cycle, par exemple en cas dablation du grle terminal ou dinflammation
de ce grle terminal (cfr maladie de Crhn), le pool des sels biliaires diminue et on peut
observer un certain degr dinsuffisance en sels biliaires, menant une malabsorption des
graisses. En cas de colonisation bactrienne du tube digestif haut (jjunum, duodnum), les
acides biliaires sont dconjugus par les bactries et rendus inoprants.
d) Vitamines et oligo-lments.
La malabsorption des graisses produit une diarrhe un peu particulire appele statorrhe.
Les selles sont moiti formes, graisseuses. La prsence dune grande quantit de graisses
non digres dans la lumire intestinale a pour consquence que les vitamines liposolubles
(vitamine A, K, D, E) sont elles aussi entranes et non rsorbes.
! 105
Le fer est absorb au niveau du duodnum et du jjunum mais son absorption ne se fait que
sous forme ferreux. Lacidit gastrique est indispensable cette transformation du fer
alimentaire.
La vitamine B12 est absorbe au niveau de lilon terminal. Mais pour tre absorbe elle doit
tre couple au facteur intrinsque, fabriqu par lestomac. Et ce couplage ne se fait que si la
fonction pancratique exocrine est intacte. Donc une maladie gastrique, pancratique ou
ilale peuvent tre responsables dune carence dabsorption de la vitamine B12.
! -oesophagite svre
-syndrome de Mallory-Weiss
! -ulcre gastrique
Quand lhmorragie digestive sextriorise par le bas, on peut rencontrer deux cas de figure.
Soit lhmorragie trouve son origine dans le tube digestif haut (oesophage, estomac,
duodnum, jjunum, grle proximal) et le sang a le temps dtre digr dans le tube digestif
et colore les selles en noir (le mlna). Soit lhmorragie a une origine basse - grle distal,
clon, rectum, canal anal - et le sang rouge colore les selles (sang ml aux selles si
saignement jusquau clon transverse, plutt sans sur les selles si saignement plus bas situ).
! 106
Les principales causes dhmorragie digestive haute donnant du mlna sont:
-oesophagite
! -ulcre gastro-duodnal
! -hmorrodes
Labdomen aigu dsigne toute situation clinique o une douleur abdominale intense amne
le patient consulter son mdecin. En fonction des caractristiques dapparition de la
douleur, de sa localisation, de lexistence ou non dune position antalgique, des symptmes
accompagnateurs, on peut orienter le diagnostic. Labdomen aigu est une urgence
chirurgicale dans les cas o des signes de pritonite sont associs: arrt des matires et des
gaz, ventre de bois.
! -occlusion intestinale: une tumeur peut trs bien obstruer totalement la lumire de
lintestin, bloquant la progression du bol alimentaire. A ct de la douleurs, on notera un
! 107
arrt des matires et des gaz, un ballonnement (en fonction de la localisation de lobstacle) et
des signes auscultatoires (bruits digestifs rares et mtalliques). On peut aussi observer des
vomissements, parfois fcalodes. Les malformations (malrotations) ou brides (ancienne
chirurgie) peuvent causer des occlusions intestinales. Chez lenfant, linvagination
intestinale est une cause assez frquente docclusion.
! -colite ischmique
! -lithiase urinaire: les douleurs abdominales peuvent tout fait tre lavant-plan et
saccompagner de nauses et vomissements.
! 108
Les maladies neurologiques
Le systme nerveux est divis en systme nerveux central (le cerveau, le cervelet, le tronc
crbral et la moelle pinire) et le systme nerveux priphrique (les nerfs priphriques
moteurs, sensitifs et autonomes).
Le cerveau est constitu de substance grise (les neurones, formant le cortex) et de substance
blanche (les connexions interneuronales). Les diffrentes aires corticales sont spcialises
dans une fonction (motrice, sensitive, mmoire, parole, etc...). Les noyaux gris centraux sont
constitus de neurones spcialiss notamment dans le contrle du mouvement. Le cervelet
est le centre de la coordination du mouvement et de lquilibre. Les nerfs crniens sont des
nerfs dvelopps en paires et qui vont assurer toute une srie de fonctions motrices et
sensitives: les nerfs oculo-moteurs, optiques, auditifs, les nerfs moteurs de la langue, le nerf
vague (qui joue un rle dans la contraction de lestomac, entre autres), etc... Le cerveau est
entour des membranes mninges et baigne dans le liquide cphalo-rachidien qui suit un
cycle de scrtion-rabsorption au sein dun espace ferm par la calotte crnienne. La
vascularisation du cerveau est assure par les deux artres carotides et par le tronc vertbro-
basilaire situ larrire de la nuque.
Au niveau de la moelle pinire se trouvent les neurones dont les axones constituent le
racines des nerfs priphriques. Certains de ces nerfs sont forts longs, comme le nerf
sciatique qui prend naissance au niveau de L4-L5 et S1 et innerve tout le membre infrieur.
La fonction motrice de ces nerfs priphriques est assure par les neurones moteurs de la
corne antrieure, tandis que leur fonction sensitive est dcode par les neurones de la corne
postrieure. Un nerf rachidien est donc la fois moteur et sensitif.
! 109
1. Lapproche diagnostique des maladies neurologiques.
Motricit.
On recherchera une absence de mouvements ou de contraction musculaire (paralysie) ou un
diminution de force (parsie). La latralisation des anomalies sera recherche en comparant
les deux cts. Les rflexes moteurs servent tudier le circuit sensitivo-moteur: en
allongeant brutalement un tendon (exemple: en frappant avec un marteau souple sous la
rotule), un influx sensitif part vers la corne postrieure de la moelle et la rponse motrice,
sous la forme dune contraction du muscle tir (en loccurrence, le quadriceps).
Sensibilit.
Nerfs crniens.
Les 12 paires de nerfs crniens ont une fonction prcise, testable lexamen clinique: odorat,
vue, audition, mobilit de la langue, sensibilit de la face, etc...
Fonctions suprieures.
Les fonctions dites suprieures ou centrales regroupent les notion de mmoire ( court et
long terme), la parole (comprhension, locution), lorientation spatio-temporelle, lcriture,
le dessin, la lecture, ainsi que les aspects psychiques (humeur, etc...). De nombreux tests
! 110
spcialiss permettent dvaluer ces fonctions. Ces tests tiennent une place prpondrante
dans le diagnostic des dmences, qui sont des maladies caractrises par la dtrioration des
fonctions suprieures.
Lexamen ORL se centre sur laudition et lodorat, mais permet aussi de mettre en vidence
des troubles moteurs de la dglutition, signes dune atteinte des nerfs crniens.
Limagerie par IRM est la meilleure mthode pour explorer le systme nerveux central
(cerveau et moelle pinire). Son excellente rsolution anatomique et sa capacit bien
diffrencier substance blanche (les axones) de la substance grise (les neurones) en font une
mthode indispensable.
! 111
Sur le plan physiopathologique, un AVC peut survenir suite locclusion dune carotide ou
dune de ses branches (AVC ischmique) ou suite une rupture vasculaire (AVC
hmorragique).
Prsentation clinique.
En cas dAVC gauche (donc hmiplgie droit), les centres du langage sont touchs et le
patient sera incapable de parler: on parlera daphasie.
! 112
Le champ visuel, la motricit de la face ou dautres atteintes des nerfs crniens peuvent tre
observs, en fonction de lendroit malade.
Sil sagit dune AVC hmorragique, on observera en outre les signes dirritation mninge:
cphales, photophobie et vomissements. Lhypertension artrielle sera trs frquemment
prsente.
Evolution et traitement.
Le traitement repose sur des anti-aggrgants ou anticoagulants dans les AVC ischmiques.
Lhypertension sera contrle.
Sil sagit dun AIT, la rcupration sera complte et assez rapide. En cas dAVC, il persistera
un dficit plus ou moins important. Lvolution se fera sur de nombreuses semaines voire
mois et la revalidation jouera un rle trs important pour limiter le dficit final.
3. Les dmences.
Dfinition.
Il sagit dun groupe de maladies caractrises par une altration plus ou moins rapide des
fonctions intellectuelles, avec ou sans atteinte sensori-motrice. Certaines dmences sont
associes des maladies neurologiques comme la dmence de la maladie de Parkinson, ou
sont de cause identifie (dmence frontale de lalcoolisme, dmence de Biswanger dorigine
vasculaire). Dautres sont dorigine inconnue, comme la maladie dAlzheimer.
Prsentation clinique.
La maladie dAlzheimer est le prototype des dmences. Sur le plan histologique, on note
laccumulation de masses fibrillaires (plaques sniles) et damylodose dans les neurones.
Elle dbute souvent insidieusement, avec une atteinte modre de la mmoire (oublis, faux
souvenirs). Les troubles du langage (parole, criture) et du comportement sont plus tardifs.
En une dizaine dannes, la personne atteinte perd totalement son autonomie, voire tout
contact avec lextrieur.
! 113
Dans les dmences frontales, des comportements de dsinhibition sont couramment
observs.
Le diagnostic prcis des dmences nest pas simple. Les tests psycho-moteurs permettent de
dterminer le MMS ou minimal mental state du patient. Cependant on observe une chute
du MMS dans toutes les dmences. LIRM permet dexclure une cause tumorale ou autre aux
symptmes observes. La scintigraphie peut mettre en vidence les altrations
perfusionnelles typiques de la maladie dAlzheimer.
Aspect scintigraphique dune dmence dAlzheimer (gauche) montrant (en haut) les zones
hypoperfuses paritales postrieures. En bas, apparaissent en rouge les zones
dficitaires, en comparaison dune banque de sujets normaux. Laspect est tout fait
diffrent en cas de dmence frontale, comme illustr droite.
Traitement.
Des traitements sont actuellement en phase dessai. Les inhibiteurs des cholinestrases
joueraient un rle favorable.
4. La maladie de Parkinson.
Cest une maladie de cause inconnue, caractrise par une dgnrescence des noyaux gris
centraux et plus particulirement le systme dopaminergique. Normalement la dopamine
exerce une activit rgulatrice sur le mouvement.
! 114
! -rigidit: le patient prsente une raideur importante des membres, dite en tuyau de
plomb
5. Le syndrome mning.
La photophobie dsigne lextrme sensibilit la lumire, qui fait que le patient reste dans le
noir.
Chez lenfant, les signes abdominaux (douleurs, vomissements) peuvent tre lavant-plan et
retarder le diagnostic.
! 115
! -infiltration des mninges par un cancer ou une leucmie
En cas dinfection, la fivre est souvent prsente mais variable. La mningite mningocoque
est redoutable parce quelle peut voluer rapidement vers une septicmie: apparition de
taches rouges-bleues sur la peau, fivre trs importante, coma.
Le traitement varie en fonction de la cause. Lantibiotique devra tre dirig contre le germe
responsable en cas dorigine bactrienne. Non traite temps, la mningite bactrienne peut
laisser des squelles neurologiques (surdit, arriration mentale, pilepsie,...).
6. Lpilepsie.
! -le petit mal: le plus souvent chez lenfant. Il sagit dabsences durant de quelques
secondes plusieurs minutes. Lenfant cesse brutalement de parler, de jouer et reste comme
dans le vague. Cest parfois associ de petits signes moteurs, avec chute.
! -le grand mal: il sagit de la forme la plus connue de lpilepsie, associant perte de
conscience, et mouvements convulsifs, avec relchement sphinctrien. Le plus souvent les
crises dbutent un endroit prcis (exemple: mouvements cloniques du bras) et se
gnralisent secondairement. Le risque au moment de la crise, outre la chute, est le blocage
respiratoire ou la morsure de langue avec fausses dglutitions. On note une phase de
sommeil ou de coma post-critique, ainsi quune amnsie.
! 116
Dans de nombreux cas lpilepsie na pas de cause identifiable. Cependant, elle peut tre la
consquence de lsions crbrales comme dans:
! -hypoxie nonatale
! -mningite
Parmi les autres causes, retenons lalcool (hrone, cocane), les drogues tant en phase
dimprgnation aigu quen phase de sevrage et lhypoglycmie.
Le diagnostic repose sur la clinique et des examens complmentaires: EEG, IRM pour
exclure une lsion volutive (tumeur) ou squellaire, PET-scan pour identifier la zone
dchargeant les influx lectriques anormaux.
7. La migraine.
Tous les maux de tte (ou cphales) ne sont pas des migraines. La migraine dsigne la
survenue de cphales rcurrentes, en crises durant de quelques heures plusieurs jours. La
douleur est habituellement localise une rgion (rtro-oculaire par exemple) ou un hmi-
crne. Elle est pulsatile, dintensit modre forte. La douleur peut saccompagner de
troubles digestifs (nauses, vomissements), dune photophobie, dirritabilit, de pleur. La
douleur est souvent exacerbe dans la priode qui prcde la fin de crise.
La douleur peut tre prcde de phnomnes annonciateurs, que lon dsigne sous le terme
daura: scintillements, trou dans le champ de vision, fourmillements, etc...
! 117
Le diagnostic de la migraine est codifi selon des critres rigoureux de lInternational
Headache Society.
Les drivs de lergot et les triptans sont rserver aux cas ne rpondant pas aux deux
premires classes.
Il faut traiter la crise le plus tt possible, ds que le patient est certain quune crise se
dclenche, et il faut taper fort. Dans beaucoup de cas, le dclenchement de la crise
migraineuse est associ une gastroparsie. Ds lors, les mdicaments pris per os sont
absorbs moins vite. Pour garantir leur efficacit, il est recommand de prendre 20-30
minutes avant un mdicament qui va acclrer la vidange de lestomac (du type Prepulsid,
Motilium). Les doses dAINS sont assez leves (de lordre de 800 mg dibuprofen).
! 118
Chez certains patients prsentant des crises frquentes, il peut tre avis de prescrire un
traitement de fond dans le but de diminuer cette frquence ou de rduire la sensibilit aux
facteurs dclenchants (par exemple bta-bloquants, anti-calciques, ...)
Atteinte mdullaire.
La paralysie est flasque si latteinte touche la corne antrieure (celle qui contient les
neurones moteurs) comme dans la poliomylite ou la maladie de Guillain-Barr. La paralysie
peut tre spastique si latteinte touche le neurone central (tumeur, rupture mdullaire
traumatique, sclrose en plaques, sclrose latrale amyotrophique).
On note une abolition ou au contraire un exagration des rflexes, ainsi que des troubles
sphinctriens. Lamyotrophie rsulte de la dnervation des muscles.
Atteinte radiculaire.
A la sortie de la moelle, les axones moteurs et les fibres sensitives constituent les racines des
nerfs priphriques. Elles sont nommes en fonction de leur site dmergence (T1 T12 pour
les racines sortant au niveau thoraciques, L1 L5 pour les niveaux lombaires, etc..).
Une compression ou inflammation dune racine donnera des signes sensitifs (douleurs, perte
de sensibilit) dans le territoire innerv par cette racine. Par exemple, une compression de L3
par une hernie discale donnera des douleurs la face antrieure de la cuisse, jusquau genou.
Une atteinte de L5 donnera les douleurs de la crise de sciatique, le long de la face externe
de la jambe (couture de pantalon).
En cas de zona, les vsicules suivront le trajet de la racine nerveuse dont le virus a infect le
ganglion postrieur: zona intercostal, trijumeau (zona ophtalmique).
Plusieurs racines se rejoignent pour former les nerfs priphriques (nerf crural=L3+L4, nerf
sciatique=L5+S1),...
Sur son trajet, le nerf priphrique peut tre sectionn ou comprim: canal carpien
(compression du nerf mdian), compression du nerf cubital au niveau du coude, etc... Il en
! 119
rsulte dabord une insensibilit dans le territoire et puis une paralysie des muscles innervs
par ce nerf. En cas de compression prolonge ou de section suivie de suture chirurgicale, le
nerf devra se rgnrer, la vitesse denviron 1 cm par semaine.
Les nerfs priphriques sont trs sujets des dgnrescence mtaboliques. Plus un nerf est
long, plus il est sensible ces atteintes. Souvent multiple et symtrique, la polyneuropathie
touchera donc prfrentiellement les nerfs des membres infrieurs (et parmi eux, le nerf
sciatique qui est le plus long): polynvrite du diabtique, de lalcoolique, an cas de carence
majeure et prolonge en vitamine du groupe B. Les polynvrite sont avant tout responsables
de fourmillements et de douleurs, mais aussi de perte des rflexes (rotulien par exemple) et
dinsensibilit (qui peut mener des plaies fatales chez le diabtique). Il faut aussi se rappeler
que la trophicit musculaire dpend dune bonne innervation et quen cas datteinte
nerveuse, le muscle satrophie, ou dveloppe une contracture vicieuse entranant des
dformations (pied de Charcot du diabtique).
! 120