Chapitre 5 Lubrification Des Roulements
Chapitre 5 Lubrification Des Roulements
Chapitre 5 Lubrification Des Roulements
- Pour fonctionner avec fiabilité, les roulements doivent être convenablement lubrifiés, de
façon à éviter un contact métallique direct entre éléments roulants, chemins de roulement et
cage. De plus, une lubrification correcte empêche l'usure et protège les surfaces de la
corrosion. Le choix d'un lubrifiant et d'un mode de lubrification adaptés à un montage donné
est donc important, de même qu'un entretien approprié.
- Il existe un grand nombre de graisses et d'huiles pour la lubrification des roulements, ainsi
que des lubrifiants solides sélectionnés, par exemple, lorsque le montage est soumis à des
conditions de température extrêmes.
- Le choix du lubrifiant dépend, en premier lieu, des conditions de fonctionnement, c'est-à-
dire de la plage de températures et de la vitesse, ainsi que de l'influence de l'environnement.
- On obtient les températures de fonctionnement les plus favorables lorsque le roulement
reçoit la quantité de lubrifiant minimale nécessaire pour assurer une lubrification fiable. -
Cependant, si le lubrifiant doit remplir des fonctions additionnelles, telles que l'étanchéité ou
la dissipation de chaleur, des quantités plus importantes sont requises.
- Le pouvoir lubrifiant d'une graisse ou d'une huile diminue dans le temps par suite des
contraintes mécaniques, du vieillissement et de la contamination. Il est donc nécessaire de
procéder à des appoints de graisse ou à un renouvellement complet de celle-ci, et de filtrer
et remplacer l'huile à intervalles réguliers.
- La durée de service de la graisse dans des roulements étanches dépasse souvent celle des
roulements eux-mêmes. A de rares exceptions près, aucune disposition n’est donc prévue
pour la rélubrification de ces roulements.
1- Lubrification à la graisse :
- La graisse peut être utilisée pour lubrifier les roulements dans des conditions de
fonctionnement normales, avec la majorité des applications.
- Comparée à l'huile, la graisse présente l'avantage d'être plus facilement retenue dans le
montage, en particulier si l'arbre est incliné ou vertical, et elle contribue aussi à protéger le
roulement des agents polluants, de l'humidité ou de l'eau.
- Un excès de lubrifiant entraîne une augmentation rapide de la température de
fonctionnement, en particulier aux vitesses de rotation élevées. En principe, à la mise en
rotation seul le roulement doit être complètement garni de graisse, tandis que l'espace libre
dans le palier ne doit être que partiellement rempli. Avant d’atteindre la vitesse fonctionnelle
de régime, il faut permettre au surplus de graisse de se répandre ou de s’échapper pendant la
période de rodage. Au terme de la phase de rodage, la température de fonctionnement
diminuera considérablement, ce qui signifie que la graisse s’est bien répandue dans le
montage.
- Si les roulements doivent tourner à très faible vitesse, en étant bien protégés contre la
pollution et la corrosion, il est opportun de remplir complètement de graisse le palier.
1-1- Graisses lubrifiantes :
- Les graisses lubrifiantes sont des huiles minérales ou synthétiques contenant un agent
épaississant. Les agents épaississants consistent habituellement en un savon métallique.
Cependant, dans certaines applications (températures élevées) d'autres agents épaississants,
comme le polyurée, peuvent être utilisés pour améliorer les performances. Des additifs
peuvent aussi être inclus pour renforcer certaines propriétés de la graisse.
- La consistance de la graisse dépend, dans une large mesure, du type et de la concentration
de l'agent épaississant utilisé et de la température de fonctionnement de l'application.
- Dans le choix d'une graisse, la consistance, la plage de températures de fonctionnement, la
viscosité de l'huile de base, les propriétés antirouille et la résistance aux fortes charges
sont les critères les plus importants à considérer. Les paragraphes suivants contiennent des
informations détaillées sur ces propriétés.
1-2- Viscosité de l'huile de base :
- La viscosité de l'huile de base des graisses normalement utilisées pour les roulements se
situe entre 15 et 500 mm2/s à 40 °C. Les graisses à base d'huiles, dont les viscosités sont
supérieures à 1 000 mm2/s à 40 °C, ressuent l'huile si lentement que le roulement ne sera pas
convenablement lubrifié. Par conséquent, si des vitesses faibles nécessitent de recourir à une
viscosité calculée bien au-dessus de 1 000 mm2/s à 40 °C, il est préférable d'utiliser une
graisse avec une viscosité maximale de 1 000 mm2/s et de bonnes propriétés de ressuage ou
de choisir la lubrification à l'huile.
Remarque :
- Le ressuage d’une graisse est sa tendance à la séparation d’huile dans des conditions déterminées
(repos). Il est évalué selon différentes méthodes dont les plus connues sont la méthode ASTM D 1742
consistant à mesurer la masse d’huile séparée de la graisse sous l’action d’une pression d’air
comprimé et la méthode britannique IP 121 soumettant l’échantillon de graisse à l’action d’un poids.
- La viscosité de l'huile de base régit aussi la vitesse maximale à laquelle une graisse donnée
peut être utilisée pour la lubrification des roulements. La vitesse de fonctionnement
admissible pour une graisse est aussi influencée par la résistance au cisaillement de la
graisse, qui est déterminée par l'agent épaississant. Pour indiquer la vitesse admissible, les
fabricants utilisent souvent un «coefficient de vitesse».
A = n.dm
- Pour des applications qui fonctionnent à très grande vitesse, par exemple lorsque
A > 700 000 pour les roulements à billes, les graisses les plus adaptées sont celles qui
incorporent des huiles de base de faible viscosité.
1-3- Consistance :
- Les graisses sont divisées en différentes classes de consistance selon l'échelle NLGI
(National Lubricating Grease Institute). La consistance des graisses utilisées pour la
lubrification des roulements ne doit pas varier de façon excessive avec la température dans la
plage de températures de fonctionnement après pétrissage (malaxage). Les graisses qui
s'amollissent aux températures élevées risquent de couler hors du montage. Celles qui
deviennent fermes aux basses températures peuvent gêner la rotation du roulement ou
présenter un ressuage insuffisant de l'huile.
- Les graisses normalement utilisées pour les roulements sont épaissies avec un savon
métallique et ont une consistance 1, 2 ou 3. Les graisses de consistance 2 sont les plus
utilisées. Les graisses de consistance 3 sont recommandées pour les montages avec arbre
vertical, où l'on prévoit une chicane au-dessous du roulement pour éviter que la graisse ne
s'en échappe.
- Dans les applications soumises à des vibrations, la graisse est fortement travaillée
puisqu'elle est constamment rejetée dans le roulement par les vibrations. Dans ce cas, les
graisses de plus forte consistance peuvent être utiles, mais une graisse ferme ne suffit pas
pour garantir une lubrification correcte. Il convient d'utiliser des graisses ayant une bonne
stabilité mécanique.
Les graisses avec agent épaississant de type polyurée peuvent s'amollir ou durcir selon le
taux de cisaillement existant dans l'application. Dans les montages avec arbre vertical, les
graisses de type polyurée risquent de couler dans certaines conditions.
Ne pas utiliser.
Performances non fiables (utiliser pour de courtes périodes seulement).
Performances fiables, c'est-à-dire avec une durée prévisible de la graisse.
Seuils de
- Les zones rouges de ce diagramme indiquent qu'un fonctionnement qui dépasse les seuils
inférieur et supérieur de température est déconseillé. Bien que les fournisseurs de graisse
indiquent les valeurs spécifiques des seuils de température inférieur et supérieur dans la
documentation de leur produit, les températures cruciales pour un fonctionnement fiable sont
fournies par SKF pour.
– la limite inférieure de température (LTPL) et
– la limite supérieure de température (HTPL).
- C'est entre ces deux limites, dans la zone verte, que la graisse fonctionnera de la manière la
plus fiable et que sa durée de service pourra être déterminée avec précision.
- Une zone ambrée existe également pour les basses températures. En réduisant la
température, le ressuage de la graisse diminue et la graisse devient plus consistante. Cela
provoquera une alimentation en lubrifiant insuffisante aux surfaces de contact des éléments
roulants et aux chemins de roulement. Dans le diagramme 1, cette limite de température est
représentée par le seuil de performance de température inférieur (LTPL).
- Les valeurs du seuil de performance de température inférieur sont différentes pour les
roulements à billes et à rouleaux.
(Le seuil de performance de température inférieur est moins important pour les roulements à billes,
plus faciles à lubrifier que les roulements à rouleaux. En revanche, les roulements à rouleaux
peuvent être sérieusement endommagés s’ils fonctionnent continuellement en-dessous de cette limite.
De courtes périodes dans cette zone, par exemple lors d'un démarrage à froid, ne sont pas
dangereuses car la chaleur dégagée par le frottement modifiera la température du roulement de
façon à se trouver dans la zone verte).
Remarque :
- Le concept des feux de circulation SKF s’applique à toutes les graisses ; les zones de
température varient toutefois d’une graisse à l’autre et ne peuvent être déterminées que par
un test fonctionnel du roulement. Les limites représentées par les feux de circulation
figurent :
– dans le diagramme 2 pour les types de graisse normalement utilisés pour les roulements.
Température, en °C
Type d’agent Huile de
épaississant base
Savon de lithium Minérale
Savon de lithium Diester
Lithium complexe Minérale
Lithium complexe PAO
Calcium complexe Minérale
Aluminium complexe Minérale
Polyurée Minérale
Température, en °C
Type d’agent
épaississant
LGMT 2
LGMT 3
LGEP 2
LGWM 1
LGFP 2
LGHB 2
LGEM 2
LGEV 2
LGLT 2
LGWA 2
LGGB 2
LGHP 2
Pour des températures de fonctionnement supérieures à 150 °C, SKF LGET 2 est recommandée.
- Les valeurs présentées dans ces diagrammes se basent sur des tests complets réalisés dans
les laboratoires SKF et peuvent différer de celles fournies par les fabricants de lubrifiants.
- A très faible vitesse, une lubrification 100 % graisse est bénéfique pour la protection contre
la corrosion et pour la prévention de la pénétration d’eau.
- La durée de vie des roulements est réduite si l’épaisseur du film lubrifiant ne permet pas
d'éviter le contact métal sur métal des aspérités sur les surfaces de contact. Pour résoudre ce
problème, on peut utiliser des additifs EP (Extrême Pressure). Les hautes températures
induites par le contact local des aspérités activent ces additifs et favorisent une usure douce
aux points de contact. On obtient ainsi une surface plus unie, des contraintes de contact
réduites et une durée de service accrue.
- De nombreux additifs EP modernes sont au sulfure/phosphore. Malheureusement, ils
peuvent avoir un effet négatif sur la résistance de la matrice en acier du roulement. Leur
activité chimique ne se limite pas aux contacts des aspérités. Si la température de
fonctionnement et les contraintes de contact sont trop élevées, les additifs peuvent devenir
chimiquement réactifs, même en l’absence de contact entre aspérités. Cela peut favoriser des
mécanismes de corrosion et de diffusion dans les contacts et conduire à une défaillance
accélérée du roulement qui trouve souvent son origine dans des piqûres microscopiques. SKF
recommande par conséquent d’utiliser les additifs EP les moins réactifs pour des
températures de fonctionnement supérieures à 80 °C. Les lubrifiants avec additifs EP ne
doivent pas être utilisés pour des roulements qui fonctionnent à des températures de plus de
100 °C. Pour les vitesses très faibles, des additifs solides comme le graphite et le bisulfure de
molybdène (MoS2) sont parfois inclus dans le mélange d’additifs pour étendre l’effet EP. Ces
additifs doivent avoir un degré de pureté élevé et des particules de très petite taille; dans le
cas contraire, les creux dus au broyage des particules pourraient réduire la résistance à la
fatigue du roulement.
- Les additifs AW (Anti-Wear) ont une fonction similaire à celle des additifs EP, à savoir
empêcher un contact métal sur métal excessif. On fait donc rarement la différence entre les
additifs EP et AW. Leur mode d’action est toutefois différent. La principale distinction est
qu’un additif AW dépose une couche protectrice qui adhère à la surface. Les aspérités
glissent donc, les unes sur les autres sans contact métallique. La rugosité n’est pas réduite par
usure douce comme dans le cas des additifs EP. Il convient de se montrer particulièrement
prudent ; les additifs AW peuvent contenir des éléments qui, comme pour les additifs EP,
peuvent migrer dans l’acier du roulement et en affaiblir la structure.
Remarque : Certains agents épaississants (par exemple le sulfonât de calcium complexe) offrent
également un effet EP/AW sans activité chimique et sans impact sur la résistance à la fatigue des
roulements
1-7- Miscibilité :
- Lorsqu'il est nécessaire de passer d'une graisse à une autre, il est important de prendre en
considération la miscibilité des lubrifiants ou la possibilité de mélanger les graisses en tenant
compte des effets contraires. Si l'on mélange des graisses incompatibles, la consistance peut
être modifiée de telle sorte qu'on ne peut écarter une avarie de roulement, en raison d'une
fuite importante par exemple.
- Les graisses ayant le même agent épaississant et des huiles de base similaires peuvent
généralement être mélangées sans conséquences défavorables, par exemple une graisse au
lithium/huile minérale peut être mélangée avec une autre graisse au lithium/huile minérale.
Certaines graisses qui comportent des agents épaississants différents (graisses au calcium et
lithium complexes par exemple) sont généralement miscibles entre elles.
- Dans les montages où une faible consistance pourrait conduire à un écoulement de graisse
hors du palier, avant la prochaine rélubrification, il sera nécessaire d'évacuer l'ancienne
graisse du montage et des conduits de lubrification plutôt que de faire un appoint.
Remarque : Le produit antirouille avec lequel sont traités les roulements SKF est compatible avec
la majorité des graisses pour roulements, mais pas nécessairement avec les graisses aux polyurées.
1-8- Graisses SKF :
- La gamme SKF de graisses lubrifiantes pour roulements comprend de nombreux types de
graisses et couvre virtuellement toutes les exigences d'applications. Ces graisses ont été
développées en tenant compte des connaissances les plus récentes dans le domaine de la
lubrification des roulements et ont fait l'objet de tests approfondis aussi bien en laboratoire
que dans la pratique. Leur qualité est contrôlée de façon permanente par SKF.
Les données techniques les plus importantes sur les graisses SKF sont indiquées dans le
tableau 1 - Partie 1 : Spécifications techniques avec guide de sélection rapide
tableau 1 - Partie 2 : Caractéristiques.
Remarque : Les plages de température dans lesquelles les graisses SKF peuvent être utilisées sont
illustrées de manière schématique dans le diagramme 3.
LGEP 2 Pression extrême, charge élevée. 2 Savon de lithium/huile minérale 200 16 -20 +110
Charge et température faibles,
LGLT 2 vitesse élevée.
2 Savon de lithium/PAO 18 4,5 -50 +110
Hautes performances et
LGHP 2 température élevée. 2-3 Di-urée/huile minérale 96 10,5 -40 +150
Aluminium complexe/huile
LGFP 2 Compatible alimentaire. 2 blanche médicale 130 7,3 -20 +110
Biodégradable et faible toxicité. Savon de lithium-calcium/huile
LGGB 2 2 d'ester 110 13 -40 +120
Partie 2 : Caractéristiques
Vitesse Faible
Vitesse
Très faible couple, Fortes Fortes Propriétés Résistance
Désignation très
ou faible vibrations charges antirouille à l’eau
élevée
oscillations frottement
LGMT 2 o - + + o + +
LGMT 3 o - o + o o +
LGEP 2 o o - + + + +
LGLT 2 + - + - - o o
LGHP 2 + - o + o + +
LGFP 2 o - o o + +
LGGB 2 o o o + + o +
LGWA 2 o o o + + + +
LGHB 2 o + - + + + +
LGEM 2 - + - + + + +
LGEV 2 - + - + + + +
LGWM 1 o o o - + + +
LGWM 2 o + o + + + +
LESA 2 + - + - - o +
+ Recommandé
Symboles : o Convient
- Ne convient pas
1-9- Rélubrification :
- Les roulements doivent être relubrifiés si la durée de service de la graisse utilisée est plus
courte que celle prévue pour le roulement. La rélubrification doit toujours être effectuée alors
que le roulement est encore lubrifié de façon satisfaisante.
- L'intervalle de rélubrification dépend de nombreux facteurs interdépendants. On peut citer
le type de roulement et la dimension, la vitesse, la température de fonctionnement, le type de
graisse, l'espace autour du roulement et l'environnement. Les recommandations ne peuvent
être basées que sur des règles statistiques ; les intervalles de rélubrification SKF sont définis
comme la période de temps à la fin de laquelle 99 % des roulements sont encore lubrifiés de
façon fiable. Cela représente la durée L1 de la graisse.
- L’intervalle de rélubrification tf est une valeur estimative, qui s'applique à des graisses au
lithium/huile minérale de bonne qualité pour une température de fonctionnement de 70 °C.
Lorsque les conditions de fonctionnement diffèrent, adaptez les intervalles de rélubrification
obtenus à l'aide du diagramme 4 en vous conformant aux informations du paragraphe
« Ajustements des intervalles de rélubrification liés aux conditions de fonctionnement et aux
types de roulements ».
- Pour les roulements montés sur des arbres verticaux, les intervalles tirés du diagramme 4
Arbre vertical doivent être divisés par deux. L’utilisation d’un bon système d’étanchéité ou d’un flasque de
retenue est indispensable pour empêcher la graisse de s’écouler du montage.
- Une vibration modérée n’aura pas d’effet négatif sur la durée de vie de la graisse mais des
niveaux de vibration et de chocs élevés, comme ceux rencontrés dans les cribles et tamis,
Vibrations provoqueront le pétrissage (malaxage) de la graisse. L’intervalle de lubrification doit alors être
réduit. Si la graisse devient trop molle, il convient d’utiliser une graisse d'une meilleure stabilité
mécanique, par exemple la graisse SKF LGHB 2.
- Dans les applications où la bague extérieure tourne, le facteur de vitesse A est calculé
différemment : dans ce cas, utilisez le diamètre extérieur du roulement D au lieu de dm.
- L’utilisation d’un bon dispositif d’étanchéité est indispensable pour éviter les pertes de graisse.
Rotation de la
- Pour des vitesses de rotation élevées de la bague extérieure (c'est-à-dire > 40 % de la vitesse
bague
de référence indiquée dans les tableaux de roulement), il convient de choisir des graisses avec
extérieure une tendance au ressuage réduite.
- Pour les butées à rotule sur rouleaux avec une rondelle-logement tournante, une lubrification à
l’huile est recommandée.
- En cas de pénétration d’impuretés, une lubrification plus fréquente que celle indiquée par
l’intervalle de lubrification réduira les effets négatifs des corps étrangers sur la graisse tout en
Pollution limitant les effets néfastes dus au broyage des particules. Les polluants liquides (eau, liquides de
processus) contraignent également à réduire l’intervalle. En cas de pollution importante, il faut
envisager une lubrification continue.
- Les roulements soumis à de faibles charges aux vitesses de rotation très faibles nécessitent
l’utilisation d’une graisse à faible consistance. Les roulements fortement chargés aux vitesses de
Très basses rotation faibles doivent quant à eux être lubrifiés avec des graisses à haute viscosité et, si
vitesses possible, dotées de très bonnes caractéristiques EP.
- L’utilisation d’additifs solides comme le graphite et le disulfure molybdène (MoS2) peut être
envisagée pour un facteur de vitesse A < 20 000. Le choix de la graisse et du type de
remplissage adaptés est particulièrement important dans les applications à faible vitesse.
- Les intervalles de rélubrification des roulements utilisés à des vitesses élevées, soit au-dessus
du facteur de vitesse A recommandé dans le tableau 2, s’appliquent uniquement en cas de
Vitesses élevées recours à des graisses spéciales ou d’exécutions de roulements modifiées, par exemple les
roulements hybrides. Les techniques de lubrification continue comme la circulation d’huile, la
méthode air-huile, etc. sont alors plus adaptées qu’une lubrification à la graisse.
- Pour les roulements qui fonctionnent avec un facteur de vitesse A > 20 000 et soumis à un
coefficient de charge C/P < 4, l’intervalle de rélubrification est encore réduit. Avec des charges
très fortes, une lubrification continue à la graisse ou une lubrification par bain d’huile est
Très fortes recommandée.
charges - Pour les applications au facteur de vitesse A < 20 000 et coefficient de charge C/P = 1-2, se
reporter à la rubrique «Très basses vitesses». Pour des applications à fortes charges et à vitesses
élevées, il est généralement recommandé d'employer la lubrification par circulation d'huile avec
refroidissement.
- Dans de nombreux cas, l’intervalle de rélubrification peut être allongé si les charges sont
Très faibles faibles (C/P = 30 à 50). Pour fonctionner de manière satisfaisante, les roulements doivent au
charges moins être soumis à la charge minimale indiquée dans les chapitres correspondants.
- Un déversement constant à l’intérieur des limites admissibles n’affecte pas la durée de vie de
Défaut la graisse dans les roulements à rotule sur rouleaux, les roulements à rotule sur billes ou les
d'alignement roulements à rouleaux toroïdaux.
- Pour définir un intervalle de rélubrification adéquat pour les roulements à contact linéaire, en
particulier dans les roulements de grandes dimensions (d > 300 mm) utilisés dans les montages
critiques des industries de transformation, une procédure interactive est recommandée. Il est
conseillé de procéder tout d’abord à une rélubrification plus fréquente et de s’en tenir
Roulements de strictement aux quantités de graisse recommandées.
grandes - Avant de regraisser, il faut vérifier l’apparence de la graisse usée et le degré de contamination
dimensions due aux impuretés et à l’eau. Il convient également de contrôler complètement le joint
d’étanchéité et de chercher la présence d’usure, d’endommagement et de fuites. Lorsque l’état
de la graisse et des éléments associés est jugé satisfaisant, l’intervalle de rélubrification peut
être graduellement augmenté.
- Une procédure similaire est recommandée pour les butées à rotule sur rouleaux.
- Si l’intervalle de rélubrification tf déterminé est trop court pour une application spécifique, il
est recommandé :
Intervalles très – de vérifier la température de fonctionnement du roulement.
courts – de vérifier si la graisse est polluée par des impuretés solides ou liquides.
– de vérifier les conditions de l’application comme la charge ou le déversement
– et, enfin, d’envisager l’utilisation d’une graisse plus adaptée.
Fig 1 Fig 2
- Les valeurs adéquates pour un appoint latéral sont calculées avec la formule :
Gp = 0,005.D.B
Gp = 0,002 D B
où
Gp = quantité de graisse à ajouter lors de l'appoint, en [g].
D = diamètre extérieur du roulement, en [mm].
B = largeur totale du roulement (pour les butées utiliser la hauteur H), en [mm].
- Pour faciliter l'introduction du lubrifiant à l'aide d'une pompe, un raccord de graissage sera
prévu sur le palier. Si des joints d'étanchéité par contact sont utilisés, il est nécessaire de
ménager un orifice d'évacuation pour la graisse de façon à éviter une accumulation excessive
de lubrifiant dans l'espace autour du roulement (fig. 1), sinon il pourrait en résulter une
augmentation permanente de la température du roulement. L'orifice d'évacuation doit être
fermé si de l'eau à haute pression est utilisée pour le nettoyage.
- Le risque d'une accumulation excessive de graisse dans l'espace entourant le roulement et
d'une pointe consécutive de température avec ses effets défavorables aussi bien sur la graisse
que sur le roulement, est plus marquée lorsque les roulements fonctionnent à vitesse élevée.
Dans de tels cas il est conseillé d'utiliser une soupape à graisse plutôt qu'un orifice
d'évacuation. Ce dispositif évite une lubrification surabondante et permet d'effectuer
l'appoint pendant le fonctionnement de la machine. Une soupape à graisse est constituée d'un
disque tournant avec l'arbre et formant avec le couvercle du palier un passage étroit (fig. 3).
Fig 3
- La graisse usagée en excès est entraînée par le disque dans ce passage et projetée dans une
gorge circulaire qui débouche à l'extérieur par une ouverture prévue sur la partie inférieure
du palier. Des renseignements complémentaires sur la conception et les dimensions des
soupapes à graisse peuvent être fournis sur demande.
- Afin que la graisse neuve parvienne effectivement à l'intérieur du roulement et remplace la
graisse usée, le canal de lubrification doit déboucher soit à proximité immédiate de la face de
la bague extérieure (fig. 1) et (fig. 4) ou mieux, directement dans le roulement.
- Pour faciliter une lubrification efficace, certains types de roulements, par exemple les
roulements à rotule sur rouleaux, sont équipés d’une rainure annulaire et/ou de trous de
lubrification dans la bague extérieure ou intérieure (fig. 2) et (fig. 5)
Fig 4 Fig 5
- Pour que le remplacement de la graisse usée s’effectue correctement, il est important que
l’appoint soit réalisé lorsque la machine fonctionne. Si la machine est à l’arrêt, il faut faire
tourner le roulement pendant l’appoint. La graisse neuve est plus efficace lorsque l’appoint
s’opère directement à travers la bague intérieure ou extérieure du roulement ; la quantité de
graisse nécessaire est donc réduite par rapport à une lubrification latérale. On suppose que les
conduits de lubrification ont déjà été remplis de graisse lors du montage. - Si ce n’est pas le
cas, une plus grande quantité de lubrifiant est nécessaire lors du premier appoint.
- Avec de longs conduits de lubrification, il convient de vérifier que la graisse peut être
correctement pompée à la température ambiante habituelle.
- La graisse doit être entièrement remplacée lorsque tout l'espace disponible dans le palier est
rempli de graisse usagée (plus de 75 %). Dans le cas de rélubrification latérale avec un
remplissage initial du palier de 40 %, il convient de remplacer complètement la graisse après
environ cinq appoints. Dans le cas de rélubrification effectuée directement à travers la bague
intérieure ou extérieure du roulement, et donc d’un remplissage initial plus faible et d’une
quantité d’apport réduite, le renouvellement ne sera nécessaire que dans des cas
exceptionnels.
- Lorsque les paliers sont moins accessibles, mais sont munis de raccords de graissage et
d'orifices d'évacuation, il est possible de renouveler complètement le lubrifiant en procédant
à des injections répétées jusqu'à ce que toute la graisse usagée ait été éliminée du palier. Ce
processus exige beaucoup plus de graisse qu'un renouvellement manuel. En outre, ce procédé
de renouvellement est limité par les vitesses de fonctionnement : à des vitesses élevées, il
provoquera des augmentations de température exagérées en raison du pétrissage excessif de
la graisse.
- Compte tenu du pétrissage excessif de la graisse, qui peut provoquer une augmentation de
la température, la lubrification continue n’est recommandée que lorsque les vitesses de
rotation sont faibles, c’est-à-dire avec des facteurs de vitesse :
- Le remplissage initial du palier peut alors être de 100 % et la quantité de graisse utilisée
lors de la rélubrification par unité de temps est calculée avec la formule pour Gp qui figure
dans le paragraphe « Appoint de lubrifiant », en répartissant la quantité nécessaire sur
l'intervalle de rélubrification.
- En cas de lubrification continue, vérifier que la graisse peut être correctement pompée à
travers les conduits à la température ambiante habituelle.
- La lubrification continue peut s’effectuer à l’aide de graisseurs automatiques mono-point
ou multipoints.
2- Lubrification à l’huile :
- La lubrification à l'huile s'impose, en général, lorsque les vitesses de rotation ou les
températures de fonctionnement sont trop élevées pour permettre l'emploi de la graisse ; il en
est de même lorsque le lubrifiant doit aussi contribuer au refroidissement du palier, ou si des
éléments voisins (engrenages par exemple) sont également lubrifiés à l'huile.
- Quel que soit le mode de lubrification, il est préférable d’utiliser une huile propre (huile
correctement filtrée pour la lubrification par circulation et air et huile correctement filtrés
pour la lubrification par jet et de type air-huile) si l’on souhaite augmenter la durée de
service d’un roulement.
- Avec les lubrifications par circulation, par jet ou du type air-huile, il est nécessaire de
vérifier que le lubrifiant qui s'écoule du roulement peut quitter le montage par des canaux
convenablement dimensionnés.
Fig 6
Fig 8
2-1-5- Air-huile :
- Dans la lubrification dite air-huile (fig. 10), de très faibles
quantités d'huile précisément dosées sont acheminées vers chaque
roulement par de l'air comprimé. Cette quantité minime permet
aux roulements de fonctionner à des températures plus basses ou
à des vitesses plus élevées qu'aucun autre mode de lubrification.
L'huile est injectée dans les canalisations à des intervalles
déterminés par un groupe doseur, le système Air + Huile.
- L'huile est acheminée par l'air comprimé et progresse lentement
le long des parois des canalisations. Elle est projetée sur le
roulement par l’intermédiaire d’un ajutage. L’air comprimé sert à
refroidir le roulement et produit dans le montage une surpression
qui empêche l’entrée de polluants. Fig 10
Huile de base
Propriétés
Minérale PAO Ester PAG
Point de goutte, °C -30 .. 0 -50 .. -40 -60 .. -40 environ -30
Diagramme 5 Diagramme 6