UCAD / ESP Cours : systèmes mécaniques et organes de machines M.

NDIAYE
M2 POULIE-COURROIE 23/02/2022

1. Fonction
Les courroies sont des organes de transmission, au même titre que les engrenages ou les chaînes à
rouleaux. Leur rôle est de transmettre la puissance d’un organe tournant à un autre. Le principe de
fonctionnement des courroies repose sur deux éléments principaux :
➢ Une surface de contact, dont l’importance est fonction de son coefficient de frottement,
permettant de prélever le couple de la poulie motrice, de le transmettre à l’armature de traction et,
ensuite, de le restituer aux poulies réceptrices de la transmission ;
➢ Une armature, capable de transformer l’effort tangentiel prélevé sur la poulie motrice en un
effort longitudinal de traction entre les poulies.

a) Avantages
• Transmission à grande vitesse 5 à 33 m/s (20 m/s optimale)
• Silencieuse
• Positions éloignées des arbres
• Légèreté, longue durée de vie
• Faible coût, montage et entretien facile
• Amortissement des chocs et vibrations
b) Inconvénients
• Glissement
• Sensibilité aux conditions d’opération (huile, poussière, température, humidité)

2. Disposition des arbres

Les axes des arbres peuvent occuper diverses positions relatives :
a) arbres à axes parallèles : le sens de rotation des deux poulies est inversé si la courroie est croisée et
conservé dans le cas contraire. En cas d’inversion du sens de rotation le frottement entre les brins de
courroie est souvent préjudiciable à sa longévité.
b) arbres à axes quelconques : cette disposition nécessite généralement l’emploi de deux poulies folles
de renvoi assurant l’entrée et la sortie de la courroie dans les plans de chacune des poulies.
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3. Les types de courroie

a) Courroies plates
Le cuir est à l’origine le matériau favori pour la fabrication des courroies plates avec, comme autres
matériaux, le coton et le crin tissés. Ces matériaux anciens ont été largement supplantés, pour la majorité
des courroies, par des matériaux composites.
Les avantages principaux des courroies plates sont les suivants :
 Un coût économique faible car elles peuvent être découpées en n’importe quelle largeur ; les
courroies à bouts libres peuvent être jonctionnées rapidement à la longueur souhaitée ;
 Une légèreté et une bonne élasticité : leur faible masse permet d’atteindre de grandes vitesses
linéaires (plus de 80 m/s dans certains cas). De plus, leur élasticité assure un fonctionnement souple qui
amortit les à-coups, efface les vibrations
 La possibilité de travailler sur les deux faces dans le cas d’une transmission à plusieurs poulies
de sens de rotation différents.

b) Courroies trapézoïdales
La plupart des courroies trapézoïdales sont constituées d’élastomère qui assure un bon coefficient
de frottement et de fibres synthétiques pour l’armature (ou élément de traction).

Les courroies trapézoïdales sont les plus utilisées ; à tension égale elles transmettent une puissance
plus élevée que les courroies plates (conséquence de la forme en V augmentant la pression de contact et
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par là l'effort transmissible). Si une puissance élevée doit être transmise on peut utiliser plusieurs
courroies en parallèles sur la même poulie (avec 1, 2, 3..., 10 gorges). Le montage nécessite un bon
alignement des poulies et un réglage de l'entraxe pour le montage et le démontage.

c) Courroies synchrones
La plupart des courroies synchrones sont constituées par un élastomère ou un matériau
thermoplastique composant le corps de la courroie dans lequel est noyée l’armature inextensible
permettant de transmettre l’effort prélevé de la poulie motrice vers les poulies réceptrices, et d’une
couche textile protégeant les dents.
Les transmissions par courroies synchrones combinent les avantages des transmissions par
courroies simples (plates, trapézoïdales ou striées) du fait de leur faible poids, de leur entretien minime,
de grandes plages de vitesses linéaires et de grands rapports de transmission avec les avantages des
chaînes : absence de glissement, transmission synchronisée de la vitesse, faible tension de pose, etc.…

Autres types de courroies

d) Courroies rondes : elles sont surtout utilisées dans les petits mécanismes.

e) Courroies Hexagonales
Ces courroies sont utilisées pour des transmissions polygonales, c’est-à-dire pour un entraînement
de plusieurs poulies de sens de rotation inversés.

f) Courroies Trapézoïdales à bouts libres

Le principal avantage est la liberté de placer la transmission de façon la mieux adaptée possible, en
fonction de la machine, sans que la disposition ne soit soumise aux nécessités d’accès d’une courroie

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sans fin. Cependant, la capacité de transmission de puissance se trouve réduite de plus de 50% par rapport
à une courroie sans fin qui serait réalisée dans les mêmes matériaux de base.

4. Les Poulies
Matériaux employés - Constitution
Le matériau utilisé est principalement la fonte, bien que l’acier puisse être utilisé pour des tailles plus
petites ou quand une solidité plus grande ou une masse plus faible sont nécessaires. Un alliage
d’aluminium peut être également utilisé ; toutefois, l’emploi de l’alliage est limité à des transmissions
légères, l’usure étant en général élevée. Les poulies en matières plastiques ont une limitation similaire.
Les poulies peuvent être monoblocs, assemblées ou en deux parties. Cette dernière solution présente
l’avantage d’un démontage et d’un remontage faciles en séparant les deux parties boulonnées ensemble.
b) Poulies pour courroies plates g) Poulies pour courroies trapézoïdales Poulies pour courroies synchrones

5. Dispositif de tension
Un "galet tendeur", tel qu’il est utilisé dans les transmissions à courroies trapézoïdales, est en fait
une poulie qui ne transmet aucune puissance. Il peut être une poulie à gorges ou une poulie plate. Les
galets tendeurs sont utilisés pour différentes raisons : contourner des obstacles, diminuer les longueurs
de brin lors de vibrations, maintenir la tension …

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6. Géométrie des poulies-courroies

La figure ci-dessous modélise un système de transmission par courroie composé d'une poulie
entraînante et d'une poulie entraînée reliées par une courroie.
Les paramètres géométriques :
d : diamètre primitif de la petite poulie
D : diamètre primitif de la grande poulie
a : entraxe
b : largeur de la courroie
e : épaisseur de la courroie
θ : angle d'enroulement sur les poulies

7. Etude Mécanique
6.1. Aspect cinématique
On suppose que la courroie est inextensible et qu’il n’existe pas de glissement entre la courroie
et les poulies.la vitesse linéaire est en tout point de la courroie, constante. Le rapport (r) de transmission
de la vitesse de sortie ωD sur la vitesse d’entrée ωd est égale à :
ωD 𝑑
r= =
ωd D
Glissement : pendant la transmission de mouvement, la courroie en surcharge s’allonge. Il en résulte un
glissement relatif entre la courroie et les poulies (d’où le nom de courroie asynchrone), un échauffement
du système, une perte de puissance par effet joules, une usure de la courroie.

5.2. Aspect dynamique

a) Tension de pose d’une courroie
La tension initiale des courroies est indispensable pour garantir l’adhérence et assurer la
transmission du mouvement. Pour éviter le patinage de la courroie, il faut donc introduire une tension
initiale (To) dans chaque brin de la courroie.

T : tension du brin tendu t : tension du brin mou T 0 : tension initiale de la courroie

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En considérant la courroie comme un matériau parfaitement élastique, on peut lui appliquer la loi de
Hooke, alors :
To L − Lo
= E
So Lo
So: Section de la courroie. To: tension de pose.
L0 : longueur de pose de la courroie (mm) L : longueur libre de la courroie
• Tensions dans la courroie pendant le fonctionnement
En fonctionnement, la poulie menante tire sur un brin de la courroie, il y a alors déséquilibre dans les
tensions de chaque brin :
- le brin tendu supporte une tension T > To
- le brin mou supporte une tension t < To,
• Rapport entre les tensions T et t
En supposant une répartition uniforme des forces d’adhérences entre la poulie et la courroie on
obtient la relation

En tenant compte de la force centrifuge

Fc: force centrifuge (Fc =m.V²)

f : coefficient de frottement entre la poulie et la courroie
θ: arc d’enroulement sur la petite poulie
b) Couples transmis
Cd , CD : respectivement, couples des poulies motrice et réceptrice (N.m)
Sur la grande poulie :

Sur la petite poulie :

c) Puissances transmissibles
En fonctionnement normal :

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Puissance maximale transmissible (cas où T = Tmaxi = 2.T0 et t = tmini = 0) :

En pratique on pose :

Avec : Kp : coefficient correcteur fonction du diamètre de la poulie

Kv : coefficient correcteur fonction de vitesse V de la courroie
Ks : coefficient correcteur fonction des conditions de service

8. Méthode de détermination des courroies trapézoïdales

1. Données : P, Nd, ND
2. On détermine la puissance de service par Ps=P.Ks (d’après les tables)
3. On choisit la section de la courroie (Z, A, B…)
4. On les diamètres primitifs Dd et DD
5. On détermine la vitesse linéaire de la courroie
6. On détermine la longueur primitive de la courroie
7. (Lp= 2 x a + 1,57.( Dp + dp) + (Dp – dp)² / (4 x a)
8. On détermine les entraxes mini et maxi (a<3. (Dp + dp)/2 = amaxi et a>1. (Dp + dp)+ dp =amini)
9. On détermine la puissance de base (d’après les tables)
10. On calcule la puissance admissible (Pa = Pb . KL . Kθ)
11. On détermine le nombre de courroies nécessaires (n= Ps / Pa)