Schistosomiases
Schistosomiases
Schistosomiases
SCHISTOSOMES - SCHISTOSOMIASES
Elaboré par :
Dr MOHAMDI. N
SCHISTOSOMES - SCHISTOSOMIASES
Introduction
Les schistosomiases sont des helminthiases dues à des schistosomes ou bilharzies,
plathelminthes (vers plats), trématodes à sexes séparés, hématophages, vivant au stade adulte
au contact des endothéliums vasculaires.
Appartenant au genre Schistosoma, cinq espèces sont pathogènes pour l’homme.
Schistosoma mansoni (S.m) : engendre une bilharziose intestinale, parfois hépato- splénique.
Schistosoma intercalatum (S.i) : provoque surtout une bilharziose rectale et génitale.
Schistosoma japonicum (S.j) et Schistosoma mekonji (S.me) déterminent surtout une
bitharziose artérioveineuse.
Schistosoma hӕmatobium (S.h) : agent de la bilharziose uro-génitale. C’est la seule espèce
qui existe en algérie.
Les pontes massives de ces parasites dans certains organes entraînent des lésions et des
troubles variés.
Chacune de ces espèces se caractérise par :
- Un tropisme préférentiel dans le système circulatoire mais non exclusif.
- Une spécificité anthropophile et/ou zoophile.
- Une répartition géographique propre.
- Une pathogénicité plus ou moins marquée
Epidémiologie
1-Etude du parasite : S.haematobium :
- Les adultes sont des vers blanchâtres pourvus de deux ventouses, antérieure et ventrale,
assurant la fixation, vivent dans le système circulatoire et se nourrissent de sang. Les sexes
sont séparés.
Le corps du mâle, plat, s’enroule naturellement sur lui-même pour former le canal
gynécophore dans lequel vient loger la femelle. Sa taille est de 10-14/0.9mm ; le nombre de
testicules de 4-5 et le caecum est court inférieur à la moitié du corps. La femelle est
cylindrique et plus longue que le mâle 16-20/0.25mm, l’utérus est situé dans les 2/3 antérieurs
et contient 10-50 œufs.
- Les oeufs
Ovalaires, allongés, 110 à 170 µ ; coque lisse transparente, percée de nombreux pores,
entourant un embryon cilié. L’œuf de S. h possède un éperon terminal (pôle postérieur)
rectiligne.
2- Cycle évolutif
Après maturation et accouplement dans les plexus veineux portes, les couples, souvent les
femelles seules, migrent à contre courant vers les plexus artério-veineux abdominaux, chaque
espèce ayant un territoire préférentiel non exclusif. La femelle fécondée pond des milliers
d’œufs non embryonnés (500 à 3000/j) dans les veinules des viscères.
Les œufs, pour être éliminés par les excréta, doivent sortir des capillaires et traverser la paroi
d’un organe creux. Le mécanisme de cette migration fait appel à des actions mécaniques
(action des vers adultes, mobilité des organes, action de la coque et de l’embryon). Les oeufs
éliminés dans les urines (ou selles) sont alors embryonnés.
Néanmoins, de nombreux œufs restent bloqués. Ils se comportent alors comme des corps
étrangers exposés aux réactions de défense spécifique et non spécifique de l’hôte. Ce
phénomène de migration inachevée rend compte de la bilharziose maladie (bilharziome).
3- Réservoir de parasite
S.haematobium : le seul réservoir est l’homme parasité.
4- Répartition géographique
S.h : est l’agent de la bilharziose africaine, Maghreb, en Afrique australe, sur les îles côtières.
Dans la partie méridionale du bassin méditerranéen, au Moyen- Orient et en Inde.
En Algérie (9 foyers) :
Nord : Sud :
(1) Khemis el kechna (6) Djanet
(2) Djidiouia (7) Iherir
(3) El harrach (8) Agdal
(4) Gué de constantine (9) Tamadjert
(5) Reghaia
Signes cliniques
1- Bilharziose uro-génitale à Shistosoma haematobium
Se déroulent en trois phases correspondant aux différents stades évolutifs.
Phase d’infestation cercairienne
La dermatite allergique : se manifeste par l’apparition d’un prurit puis un érythème en
placard qui se transforme en papules de 3 à 5mm de diamètre. Elle peut être discrète ou
inexistante pour S.h (espèce la plus adaptée à l’homme).
Complications :
- Atteintes des uretères, des reins
Infection urinaire ; obstruction urétérale ; dysectasie du col vésical ; hypertension artérielle ;
insuffisance rénale.
- Atteintes génitales
Chez l’homme : urétrite, prostatite, orchi-épididymite, bilharziome intratesticulaire…
Chez la femme : vulvo- vaginite, cervicite, endométrite,…-
Diagnostic
A la chronologie des manifestations cliniques correspond une cinétique des résultats des
explorations biologiques.
IFI : cette technique est réalisée sur des coupes à la congélation de cercaires ou de
vers adulte, soit fixés directement soit après incorporation dans du tissu cardiaque de
hamster. SDS=1/20°.
Nécessite peu d’antigènes ; bonne spécificité et bonne sensibilité, permet de suivre l’évolution
traitée des bilharzioses car se négativerait dans les 12 mois qui suivent le traitement.
Phase d’état
L’examen direct ne se positive qu’après six à huit semaines après contamination (maturation
du parasite, migration des œufs). Cette recherche peut être difficile :
- Quand la densité parasitaire est faible.
- Parce que l’émission des œufs est discontinue.
Après filtration, on recueille ces filtres à l’aide de pince, et on les dépose sur lame porte-objet
avec quelques gouttes de lugol. On rapportera le nombre d’œufs excrétés par 10 ml d’urines.
3- Numération ovulaire :
La technique utilisée est celle de KATO et MIURA dite technique de concentration par
éclaircissement.
On prend une parcelle fécale volumineuse et on l’écrase garce à une lamelle de cellophane
imprégnée au préalable (au moins 24h) dans un mélange d’eau avec glycérine plus vert
malachite. La glycérine réalise un éclaircissement de la selle au bout de 20à 30min. on
rapporte le nombre d’œufs par gr de selles.
Traitement
Le métrifonate (Bilarcid ®)
Actif uniquement sur Sh
Posologie : 10 mg/kg per os en 02 prises à 15 jours d’intervalle : efficacité de 75%
Le praziquantel (Biltricide ®)
C’est devenu le schistosomicide de référence par son spectre étendu à toutes les bilharzioses,
sa prise unique et sa bonne tolérence.
Cp : tétrasécables de 600mg
Posologie A-E (voir tableau)
Prophylaxie
Individuelle
Prophylaxie de l’infection
- Interdiction des contrats avec toute collection d’eau douce suspecte simple et efficace.
- Conserver chaussures hautes et pantalon serré aux chenilles lors de contacts obligatoires
avec une eau suspecte.
Prophylaxie de la maladie
- Discuter, dans un contexte de la contamination probable, une prophylaxie de la maladie par
prescription au retour de la zone d’endimie d’un traitement de principe par le Praziquantel.
Collective
- Le diagnostic direct et la chimiothérapie au niveau d’une population continuent d’être à la
base des efforts actuels pour contrôler l’endémie.
- La lutte par molluscicides qui ne se conçoit qu’après un inventaire de points d’eau à traiter,
n’est réalisable que dans les zones ou les eaux de surface sont regroupées ou rares.
- L’éducation sanitaire est sans nul doute importante et ses résultats durables.
- L’amélioration du niveau socio-économique est un facteur indispensable au sucés de ces
projets.