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Séparation Membranaire ENSA 2022

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Opérations Unitaires I

Séparations membranaires

Année Universitaire 2022/2023 1


1
Séparations membranaires

Plan:
- Généralités et définition;

- Les membranes;

- Les modules des membranes;

- Le colmatage de la membrane;

- Grandeurs caractéristiques de filtration

- Présentation des procédés de séparation bro-membranaires.

2
Généralités et définition

Les méthodes de séparation membranaire sont des procédés de séparation des mélanges fluides
utilisant comme agent séparant une membrane synthétique qui est une couche mince de la matière.
L’épaisseur d’une membrane peut varier de 100 nm à un peu plus de 1 cm. Elle permet l’arrêt ou le
passage sélectif de certaines substances dissoutes ou non dans un mélange, entre les deux milieux qu’elle
sépare. La partie du mélange retenue par la membrane est appelée rétentat (ou concentrat) alors que celle
qui traverse cette dernière est appelée perméat. La séparation se fait sous l’action d’une force motrice de
transfert selon un mécanisme de séparation défini. Les caractéristiques des membranes sont déterminées
par deux paramètres : la perméabilité et la sélectivité.

3
Généralités et définition
Les membranes ont des structures poreuses ou denses permettant de laisser passer de
manière sélective les composants d’une solution sous l’action d’une force de transfert de
l’amont et l’aval de la membrane. La membrane est définie comme une barrière séparant
deux compartiments et permettant le passage préférentiel d’au moins une espèce parmi les
autres sous l’action d’une force de transfert chimique (concentration …) ou physique
(pression, tension électrique).

− le Rétentat qui contient les molécules ou particules retenues par la membrane,


− le Perméat qui contient les molécules qui traversent la membrane. 4
Généralités et définition: Les forces de transfert

Le transfert peut avoir lieu sous l’effet de différentes forces motrices qui peuvent être :

• La différence de pression (procédés baro-membranaires1) : microfiltration (MF) (< 2 bars), ultrafiltration (UF)
(1 – 10 bars), nanofiltration (NF) (3 – 20 bars), osmose inverse (OI) (10 - 80 bars), piezodialyse (PD).
• La force gravitationnelle : filtration particulaire (FP).
• La force centrifuge : filtration centrifuge (FC).
• La différence de température : distillation sur membrane (DM), thermoosmose (TO), thermodialyse (TD).
• La différence de concentration (potentiel chimique) : dialyse (D) comme l'hémodialyse (HD), osmose (O),
pervaporation (PV), perstraction (PS), perméation de vapeur (PdV), perméation gazeuse (PG).
• La différence de tension électrique (potentiel électrique) (techniques électromembranaires : techniques de
séparation électrochimique) : électrolyse à membrane (EM), électroosmose (EO), électrodialyse (ED),
électrodialyse à membrane bipolaire (EDMB), électro-ultrafiltration (EUF).

On donne par la suite plus d’importance au procédés bro-membranaires ( force de


transfert = différence de pression).
5
Généralités et définition : Taille des composés à séparer

Les mélanges à séparer peuvent être :


• Homogènes : Liquides miscibles ou gaz -gaz (perméation gazeuse...)
• Hétérogènes : liquides non miscibles, liquide- solide, liquide-gaz.

La séparation se fait aussi selon la taille des constituants de mélange:

Exemples de méthodes de séparation


Taille des composés à séparer Type de composés à séparer
membranaire
Particules fines ou grossières : sable,
> 104 nm Filtration et tamisage
levure, pollen, cheveux,

Microparticules, macromolécules
104 - 102 nm (polymères), micro-organismes, Microfiltration
quelques virus, colloïdes

Nanoparticules, macromolécules, la
102 - 100 nm Ultrafiltration
plupart des virus
100 - 10-0.5 nm Molécules Nanofiltration, osmose inverse
< 10-0.5 nm Molécules, sels dissous Pervaporation, osmose inverse

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Généralités et définition : Application industrielle

• Purification, concentration, fractionnement :


o Traitement des gaz avec des membranes denses (pervaporation et perméation gazeuse) ou poreuses
(diffusion gazeuse) ;
o Purification du gaz naturel, séparation de l'hydrogène dans les gaz de raffinerie7, épuration du biogaz,
notamment gaz de décharge ;
o Dégazage des liquides ;
o Traitement de l'eau, dessalement de l’eau de mer ;
o Clarification des boissons, stérilisation membranaire du lait ;
o Désalcoolisation partielle ou totale des boissons alcoolisées.

• Production d'énergie :
o Pile à combustible ;
o Énergie osmotique : osmose à pression retardée et électrodialyse inverse.

• Techniques d'analyse :
Osmométrie : mesure des masses molaires des molécules en solution à partir de la différence de la pression
osmotique des deux côtés d'une membrane. Cette méthode s'applique notamment à la détermination de la masse
molaire moyenne en nombre (Mn) des polymères.

7
Généralités et définition : Les avantages

Les avantages :

Les méthodes de séparation membranaire permettent de travailler dans les conditions favorables
suivantes :
• Une température modérée favorable à la séparation de composés thermosensibles.
• Un caractère compact et modulaire des installations et donc une construction sur mesure par ajout
d’éléments standards et une maintenance relativement souple.
• Une extraction de produits en continu de milieux entièrement isolés de l’extérieur par le film
séparateur et donc l’élimination de toute contamination croisée entre l’amont et l’aval.
• Une sélectivité élevée.
• Un coût d’exploitation modéré.
• Un temps de séparation relativement court.
• Un grand respect de l’environnement :
o L’absence d’ajout de produits chimiques.
o Un très faible rejet de polluant.
o Un besoin énergétique moindre.

8
Généralités et définition : Les limitations

Les limitations:

Malgré les nombreux avantages déjà cités, les méthodes membranaires souffrent encore
de certaines limitations voire inconvénients :
• Un coût d’investissement relativement élevé.
• Un traitement spécifique à certains types d’effluents.
• Le colmatage, par des particules ou des microorganismes et donc la diminution des flux
transmembranaires et la nécessité de mettre en œuvre des opérations de lavage.
• La durée de vie limitée des membranes.
• Le coût énergétique résultant des fortes pressions à appliquer.
Cependant, toutes les possibilités des procédés à membranes n’ont pas encore été explorées.
En particulier, leur couplage avec d’autres procédés de séparations (distillation par exemple)
ou procédés hybrides est un domaine encore relativement peu étudié.

9
Les membranes

Membrane : Couche mince permettant l’arrêt ou le passage sélectif de substances dissoutes ou non, sous
l’action d’une force motrice.

Les critères de séparation des substances peuvent être d’ordre stérique ( dimension-forme), chimique
(nature) ou encore dépendre de la charge électrique.

10
Les membranes: Classification des membranes

nature: organique
matière
d'origine Classification des membranes selon le
minérale matériau d’origine :

Symétrique - Organique : membrane fabriquée à


(dense, partir de polymères naturels ou
structure
poreuse) synthétiques. Ces membranes sont
Types de (porosité)
moins chers par rapport aux
membranes Asymétrique
selon: membranes minérales.
Seuil de
coupure - Minérale : céramique par exemple(
domaine agro-alimentaire, domaine
m.Composite pharmaceutique…)
Ces membranes résistent mieux au conditions
m à Charge de nettoyage.
Fabrication
éléctrique

Anistotrope
11
Les membranes: Classification des membranes

Classification des membranes selon la structure :

- Symétriques (denses ou poreuses) : les propriétés structurelles sont constantes sur


toute l’épaisseur
- Asymétriques : La structure varie de la surface de la membrane vers l’intérieur.

Membrane Asymétrique

12
Les membranes: Classification des membranes

Classification des membranes selon le seuil de coupure :

La Séparation en fonction du poid moléculaire pour une série de solutés homogènes :

13
Les membranes : Classification des membranes
Classification des membranes selon la fabrication:
■ Membranes homogènes et composites : Les membranes homogènes sont des solides denses ou
microporeux constitués d’un seul matériau. Ce sont soit des couches séparatrices épaisses, de porosité
constante ou décroissante (structures asymétriques), dont la peau est de plus faible porosité. Ces
membranes peuvent être réalisées en polymère (acétate de cellulose) ou être inorganiques (verre ou
métaux frittés).
Les membranes composites ont été développées en vue d’augmenter la perméabilité des membranes
asymétriques classiques en réduisant l’épaisseur de la couche active
■ Membranes ioniques : Les membranes échangeuses d’ions sont également des membranes
homogènes mais portent des charges électriques en certains points de leurs structures. Celles portant des
groupements chargés négativement (SO3–, COO–) sont dites négatives ; celles possédant des groupements
chargés positivement sont dites positives. Les ions de signe opposé à celui de chacun de ces groupes se
déplacent librement dans la membrane, tandis que ceux de même signe sont repoussés par la membrane.

■ Membranes anisotropes: D’environ 0,2 mm d’épaisseur, ces membranes (appelées aussi asymétriques)
sont formées par une très fine couche de film sélectif dont l’épaisseur est de l’ordre de 0,2μm, supportée par
une structure poreuse rigide, résistant à des pressions d’environ 30 bars.
Utilisées essentiellement en osmose inverse, ultrafiltration et perméation gazeuse, ces membranes
permettent de très bons débits de filtration, tout en présentant une résistance élevée au colmatage.
14
Les membranes : La mise en ouvre

Il existe deux grands types de mise en œuvre des membranes : l’écoulement frontal et l’écoulement tangentiel.

l’écoulement frontal : Ce mode de filtration consiste à amener la solution à filtrer perpendiculairement à la


membrane. Les molécules retenues se concentrent au niveau de la surface membranaire ce qui provoque une
diminution du flux. La filtration frontale est néanmoins utilisée dans des procédés de type filtres-presses
(principalement utilisés dans l’industrie pour éliminer les métaux lourds par précipitations des cations métalliques
sous forme de boues d’hydroxydes)

Frontal : La mise en œuvre de ce


mode est séquentielle
( succession filtrations/ nettoyage).

15
Les membranes : La mise en ouvre

Écoulement tangentiel: Dans ce cas, la solution à filtrer circule parallèlement à la membrane .Le fonctionnement du
système de filtration s’effectue en continu , l’accumulation à la paroi des espèces retenues à la surface de la membrane
est moins importante qu’en filtration frontale. La plupart des procédés de filtration mis en œuvre actuellement dans
l’industrie utilise le mode tangentiel. Bien que plus coûteuse en énergie, la filtration tangentielle présente l’avantage de
limiter la formation de dépôt sur la membrane (le colmatage) grâce au cisaillement (mouvement de carré vers le
parallélogramme) créé par l’écoulement tangentiel du fluide sur la surface de la membrane.

Tangentiel : Ce mode permet de


faire la séparation de façon
continue

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Les modules des membranes

Différents modules membranaires: Les membranes sont agencées en unités appelées modules,
dont la mise en œuvre doit répondre à un certain nombre de critères d’ordre mécaniques (résistance à la pression
et étanchéité), hydrodynamiques ( minimisation de perte de charge…), ou encore économique ( investissement
minimal, modules compactes ). Ils existent différentes configurations :

Modules plans
Les modules

Modules spiralés

Modules
tubulaires
Modules fibre
creuses

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Les modules des membranes

- Modules plans : empilement de membranes sous forme de feuilles

- Modules spiralés : Les feuilles de membranes planes sont empilées et enroulées autour d’un collecteur de
perméat.

Module Plan
Module spiral
18
Les modules des membranes
- Modules tubulaires : ils comportent une ou plusieurs membrane inorganiques de formes tubulaire, ayant des
diamètres internes entre 6 et 25 mm. Les tubes individuels sont placés dans un manchon en PVC ou en acier
inoxydable.

- Modules fibre creuses : Contiennent des milliers de fibres dont le diamètre est de l’ordre du 1 mm. Les faisceaux sont
encollés aux extrémités de façon à assurer l’étanchéité entre le compartiment perméat et le compartiment
d’alimentation (traitement des eaux).

Modules tubulaires
Modules fibre creuses 19
Grandeurs caractéristiques de filtration

Pression transmembranaire : Pe : Pression à l’entrée du canal


PS : Pression à la sortie du canal
Pp : Pression du perméat
Pe PS

PP

La pression nécessaire pour presser l'eau à travers la membrane est appelée le Pression
Trans-Membranaire. La pression transmembranaire Ptm est exprimée par l’expression :

Taux de récupération :

20
Grandeurs caractéristiques de filtration

Coefficient de rétention :

On définit aussi un coefficient de rétention R tel que :

C0 Concentration initiale,
Cp Concentration dans le perméat.

21
Grandeurs caractéristiques de filtration

Expression du flux de perméat :


Lors de la filtration du solvant pur (loi de Darcy) :

J : flux du perméat en L.h-1.m-2


Lp0 : perméabilité hydraulique (L.h-1.m-2.bar-1)
Ptm : pression transmembranaire ( bar)
µs : viscosité du solvant à T de l’expérience (Bar.s)
Rm : Resistance de la membrane m-1

Lors de la filtration du solvant contenant un soluté retenue par la membrane :

Δπ : différence de pression osmotique (Bar) opposée au gradient de pression


transmembranaire. La pression osmotique est induite par la différence de
concentration depart et d’autre de la membrane

Dans le terme de pression osmotique il y a une contribution significative du phénomène de la


polarisation de concentration.

22
Grandeurs caractéristiques de filtration

Polarisation de concentration: Sous l’effet de la pression transmembranaire, soluté et solvant sont entrainés
par convection vers la membrane. Le solvant traverse la membrane tandis qu’ il y a des solutés qui
s’accumulent à la surface. Le gradient de concentration engendré entraine un flux de rétrodiffusion de soluté ,
tendant à équilibré les concentrations. L’équilibre entre le flux convectif et diffusif conduit à un profil de
concentration sur une distance à la paroi δ correspondant à l’épaisseur de la couche polarisée. La polarisation
de concentration est considérée comme phénomène réversible

23
Grandeurs caractéristiques de filtration

Polarisation de concentration:

Ca: concentration du soluté dans l’alimentation


CP : concentration du soluté dans le perméat
Cm : concentration à la surface de la membrane
δ : Epaisseur de la couche polarisée

Le problème c’est que Cm reste inconnue


24
Colmatage de la membrane

Un module peut se colmater, c’est-à-dire que les propriétés filtrantes de la


membrane et donc le débit de perméat diminuent, soit par adsorption (phénomène
de surface), soit par obstruction des pores et formation d’un dépôt de matière à la
surface (colmatage en profondeur) et par dépôt de la polarisation de la
concentration.
Lorsque les membranes sont partiellement colmatées, elles peuvent être lavées à
l’aide d’eau filtrée, éventuellement additionnée d’un produit détergent ou d’une
solution de nettoyage. Il est évident que les problèmes de colmatage ont pour
conséquence des variations de perméabilité et de sélectivité.

25
Colmatage de la membrane
Mécanisme de colmatage:
Les solutés et particules peuvent également colmater la membrane de façon plus ou moinsirréversible, entraînant
ainsi une résistance additionnelle au transfert. Il existent plusieurs mécanismes de colmatage dont la
prépondérance relative de chacun peut dépendre de la membrane (matériau, seuil de coupure), de la nature des
solutés, des caractéristiques du milieu (pH, température, force ionique, etc.) ou encore des conditions opératoires.
Ces différents mécanismes sont :

1- Dépôt de gel : Si l’état d’équilibre n’est pas atteint , la concentration au voisinage de lamembrane Cm augmente jusqu’à
atteindre la limite de solubilité des macromolécules entraînant ainsi la formation d’un gel ou l’agrégation de colloïdes qui
mène indubitablement à la formation d’un dépôt. L’élimination des dépôts nécessite des rétrolavages. Ce dépôt forme
une couche poreuse engendrant une résistance additionnelle d’importance variable.
L’expression alors utilisée pour le flux comprend, outre la contre pression osmotique et larésistance de la membrane
Rm, une résistance de dépôt notée Rd :

Comme Rd est fonction de la masse déposée : Avec : M = masse déposée / Surface

et α résistance spécifique du dépôt


26
Colmatage de la membrane

Mécanismes de colmatage :

1. Dépôt de gel : Quand il y a formation du gel et la concentration du dépôt du gel atteint une valeur C g pour
laquelle la membrane ne permet plus le passage du soluté à travers ces poresC P =0 , On distingue un flux
limite du solvant Jvli m :

.J V lim = D ln( C g )
d Ca

La valeur de Cg est une constante dépondant de la nature du soluté à une température T donnée

27
Colmatage de la membrane

Mécanismes de colmatage :

1. Dépôt de gel : L’évolution du flux en fonction de la pression transmembranaire peut être présentée sur la figure :

Zone I (solvant pur) : J est une fonction linéaire de Ptm .

Zone II : ( solvant contenant du soluté retenue par la membrane, apparition de Δπ ).

Zone III : (dépôt du gel, apparition de Rd ).


28
Colmatage de la membrane

Mécanismes de colmatage :

2. Blocage des pores :


Le blocage des pores découle de propriétés stériques : des particules de diamètre proche ou inférieur à la taille
des pores viennent s’inclure dans ces derniers et les bouchent diminuant ainsi la surface disponible pour
l’écoulement. Ce mécanisme nécessitera lui aussi la réalisation de rétrolavages à une pression sensiblement
supérieure à celle de la filtration.

3. Adsorption :
L’adsorption résulte d’interactions entre la membrane et les solutés présents en solution. Elle peut intervenir
tant à la surface de la membrane qu’à l’intérieur des pores, la conséquence enétant la formation de couches
conduisant à une diminution de la section de passage dans les pores et, par voie de conséquence, à une
augmentation de la résistance hydraulique. Il y a deux types d’adsorption :
Chimique : (interaction forte par liaisons covalentes) qu’est attribué la part irréversible ducolmatage
nécessitant la mise en œuvre de nettoyages chimiques.
Physique : faible liaisons ( Van Der Waals). La physisorption est réversible.

29
Colmatage de la membrane

Mécanismes de colmatage :
Synthèse de différents mécanismes : On peut présenter les différents mécanismes delimitation de
transfert sur le schéma ci-dessous :

Afin de prendre en compte les différents mécanismes de limitation de transfert, on utilise le de résistances en série :

30
Colmatage de la membrane

Mécanismes de colmatage :

Synthèse de différents mécanismes : Dans le tableau ci-dessous, on présente les mécanismescorrespondant à


chaque résistance, ainsi que les moyens pour enlever chaque résistance de transfert de matière.

31
Colmatage de la membrane
Le colmatage et le rinçage de la membrane
C’est l’accumulation de matière solide indésirable, soit à la surface ou à l’intérieur de la membrane, modifiant
le comportement de la membrane ce qui entraîne une baisse générale des performances du procédé.
Rinçage vers l'avant (co-courant)
Les membranes sont rincées avec l'eau d'alimentation ou le perméat, l'eau circulant dans le même
sens que lors de la filtration. On utilise un débit plus important que lors de la phase de production, il
y a de ce fait des turbulences.
Rinçage vers l'arrière (contre courant)
Le perméat est envoyé sous pression, on utilise un débit 2 fois plus supérieur à celui utilisé lors de la
filtration. Les pores sont rincés de l'intérieur vers l'extérieur. On utilise généralement le perméat car le
compartiment du perméat doit rester sans contamination
Nettoyage chimique
On ajoute des produits chimiques au perméat lors du rinçage à contre courant.
l'acide chlorhydrique (HCl) et l'acide nitrique (HNO3), ou des agents de désinfection, tel que le
peroxyde d'hydrogène (H2O2).
Rinçage Air ou Air : eau
Il s'agit d'un rinçage "vers l'avant". L’utilisation de l'air favorise un nettoyage beaucoup plus
turbulent. Le rinçage à l'air est plus efficace.
On combine souvent les méthodes de nettoyage, par exemple on peut utiliser un rinçage "vers l'arrière", pour
éliminer les contaminants des pores, suivi par un rinçage "vers l'avant" ou avec de l’air a fin d’augmenter
l’efficacité de rincage.
32
Les pertes de charge

Pertes de charge dans les membranes (cas des membrane avec des sections de passage circulaires) :

Définition d’une perte de charge : Les pertes de charge sont un problème récurrent de la mécanique des
fluides surtout dans le domaine des transports de fluide. Physiquement, ellescorrespondent à une perte de
pression dans une canalisation.

Types de perte de charge :

1- Régulières : les pertes de charge régulières qui intervienne dans toutes les canalisations àcause du frottement
avec la paroi. On note la perte de charge DP :

P0 DP=P0-P1
P1

2- Singulières : les pertes de charge singulières interviennent lors d’un changement degéométrie de la
canalisation.

P0 P1 DP=P0-P1
33
Présentation des procédés de séparation baro-membranaires

1- Microfiltration et ultrafiltration
L’ultrafiltration, au même titre que l’osmose inverse, est un procédé de séparation d’un mélange
soluté – solvant à membranes permesélectives sous l’action de la pression. La différence entre les
deux procédés est importante autant par la nature des parois sélectives utilisées que par la
conception des appareils qui en sont équipés.
Le coefficient de partage, responsable de la sélectivité, est fonction de la porosité de la membrane
et de la sélectivité de celle-ci vis-à-vis des matières à séparer. Cette sélectivité étant liée au rapport
entre le diamètre des pores et celui des particules :

➢ Microfiltration: on caractérise généralement cette sélectivité par le diamètre des pores.


le seuil de séparation concerne les diamètres allant de 20 à 0,1μm. Procédés utilisé pour la
séparation, la reconcentration de particules ou suspensions colloïdales et bactéries.
➢ Ultrafiltration: on préfère utiliser le seuil de coupure qui correspond à la masse molaire au-delà de
laquelle tous les solutés sont arrêtés (90 % le plus souvent).
le seuil de séparation varie de 0,1 à 0,005 μm, Procédés utilisé pour la séparation, la
concentration ou le nettoyage de substances dissoutes à moyens ou forts volumes moléculaires,
telles que les enzymes, les protéines ou les antibiotiques…
34
Présentation des procédés de séparation baro-membranaires

1. Microfiltration et ultrafiltration

Parmi les plus importantes applications de l’ultrafiltration et de microfiltration on cite :

♦ Traitement des eaux : dessalement, production d’eau ultrapure, épuration


des eaux résiduaires;
♦ Industrie laitière : extraction des protéines de lactosérum, production de
laits préconcentrés, ultrafiltration des laits préalablement coagulés);
♦ Industrie agroalimentaire : procédés de concentration (jus), procédés de
clarification (moûts, jus, huiles, vinaigres);
♦ Protection de l’environnement (dépollution des eaux industrielles,
valorisation de certains déchets industriels);
♦ Biotechnologie.

35
Présentation des procédés de séparation baro-membranaires

2. Nanofiltration :
La technique de nanofiltration est principalement utilisée pour enlever les ions tels que les métaux
lourds. La taille des pores des membranes de nanofiltration ont une taille inférieure à2 nm. La pression
de travail dans une membrane de nanofiltration est généralement plus basse que celle utilisée en
osmose inverse.
Applications pour la nanofiltration:

Adoucissement

Enlever les métaux lourds des effluents pour réutiliser l'eau

réduction de la teneur en ions sodium

Les résultats classiques d'une nanofiltration sont une élimination de 50% des ions NaCl et 90%pour les

ions CaSO4

36
Présentation des procédés de séparation baro-membranaires

3. Osmose inverse :
Osmose
L’osmose se produit quand il y a diffusion à travers la membrane (semi-perméable) de l’eau pure de la solution diluée
vers la solution concentrée en sel :

La membrane semi-perméable placée entre les deux compartiments est perméable à l’eau et imperméable au
sels. Naturellement le système tente d’atteindre l’équilibre. Cette équilibre a lieu quand les concentrations des
deux compartiments sont égaux. Comme la membrane est imperméable au sels, l’eau pure diffuse à travers la
membrane vers la solution concentrée en sels ce qui permet la dilution de cette dernière. La diffusion de l’eau
vers le compartiment concentré en sel donne lieu à une augmentation de la hauteur de la solution salée. Cette
augmentation s’arrête quand l’équilibre de forces entre la force de diffusion et le poids de la colonne d’eau
est atteint.

37
Présentation des procédés de séparation baro-membranaires

3. Osmose inverse :
Osmose

La pression osmotique est exprimée par l’équation : p = r.g.h

h : hauteur de la colonne d’eau quand il y a équilibre de forces,


r : la masse volumique (kg m-3)
g : accélération de la pesanteur (9,81 m s-2)

Considérons deux solutions aqueuses 1 et 2 de pressions osmotiques Π1 et Π2 avec Π1 > Π2 , l’eau passe de 2
vers 1 ; 2 se concentre et 1 se dilue. Alors Π 2 augmente et Π1 diminue jusqu’à égalité entre les pressions
osmotiques (Π1 = Π2).
38
Présentation des procédés de séparation baro-membranaires
•3. Osmose inverse :
Le phénomène d’osmose correspond donc à un gradient de concentration qui pousse le solvant à quitter la
solution la moins concentrée, à traverser la membrane et à diluer la solution la plus concentrée.
Ce phénomène d’osmose est réversible. Il suffit d’appliquer à la solution la plus concentrée une pression
mécanique supérieure à la pression osmotique pour inverser le sens du flux d’eau. C’est le phénomène
d’osmose inverse.
A : L’osmose.
B : L’équilibre s’établit à la
pression osmotique. Plus l’eau
est chargée en sels, plus la
pression osmotique est élevée.
C : l’osmose inverse.

La pression osmotique p (Pa) d’une solution saline dépend donc de la nature des sels
dissous et de sa concentration. Cette pression est définie par la loi de Van’t Hof :

Nm Nombre de moles du soluté (mole);


V Volume de la solution (m3);
R Constante des gaz parfaits (J/mol.K);
Avec: T Température absolue de la solution (K).
39
Présentation des procédés de séparation baro-membranaires

3. Osmose inverse
Osmose inverse
Une pression supérieure à la pression osmotique est appliquée sur la colonne d’eau forçant l’eau pure à traverser la
membrane dans le sens inverse de l’osmose.

L’osmose inverse est appliqué dans plusieurs domaines :


-Dessalement des eaux de mer
- Extraction des protéines du lactosérum
- Concentration du lait ou des produits laitiers afin de réduire le coût de transport
- Concentration du sucre contenu dans le jus de betterave ou dans la sève de canne.
- L’osmose inverse peut remplacer le procédé d’évaporation de l’eau qui est très consommateur de l’energie.
40
Autres procédés de séparation membranaires
4. Dialyse
Le transfert (diffusion) de soluté ayant lieu sous l’action d’un gradient de concentration entre les deux faces
de la membrane. La séparation est liée à la taille des particules par rapport aux pores. La force motrice
n’étant pas très grande, le processus est lent et on a intérêt à augmenter le rapport surface
membrane/volume à dialyser.
La dialyse trouve un emploi très limité en chimie, alors qu’elle est très utilisée en biochimie et en biologie
(par exemple, le rein artificiel).

5. Electrodialyse
Il s’agit d’un procédé électrochimique qui permet d’extraire les ions contenus dans une solution par migration
à travers des membranes sélectives, sous l’influence d’un champ électrique.
Une cellule d’électrodialyse est constituée par une succession de membranes cationiques et anioniques
délimitant des compartiments dans les quels circulent la solution à appauvrir ou la solution à enrichir.

Les membranes anioniques ne se laissent traverser que par les anions, tandis que les membranes
cationiques permettent uniquement le passage des cations.
Les membranes sont théoriquement imperméables aux liquides.

41
Autres procédés de séparation membranaires

6. Pervaporation
La pervaporation est un procédé de séparation des mélanges liquides qui met à profit le transfert sélectif
de matière à travers une membrane dense.
Ce procédé consiste donc en une vaporisation partielle à travers une membrane, laquelle modifie
l’équilibre liquide–vapeur en absorbant préférentiellement l’un ou l’autre des constituants du mélange à
séparer.
Contrairement à la distillation, seule une faible partie de la charge subit un changement d’état. Il en
résulte que ce mode de séparation est plus économique en énergie que la distillation.
Piloté par une pression partielle différente en amont et en aval d’une membrane, le mécanisme de
diffusion permet d’obtenir le passage sélectif d’un composant ; une évaporation se produit à travers la
membrane, seules les vapeurs solubles dans la membrane pouvant être transférer, la sélectivité est
donc essentiellement due à la nature chimique de la membrane et à son pouvoir de solvatation.
Le besoin important en chaleur (non récupérable) limite les applications de ce procédé aux séparations
où le constituant préférentiellement extrait est fortement dilué dans la solution.

42
Fin

43

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