Exposé 2nde Soudan Occidental Empires
Exposé 2nde Soudan Occidental Empires
Exposé 2nde Soudan Occidental Empires
1-Cadre géographique
Le mot sahel vient de l’arabe sahil qui veut dire rivage. Limite au nord par le Sahara, on est tenté de dire que le sahel
est une sorte de rivage du grand désert. C’est un ensemble de collines et de steppes entre le 12e et 18e parallèle, de
l’Atlantic jusqu’au-delà du Tchad. La rareté et l’irrégularité des précipitations confèrent à cette zonedes conditions
naturelles peu favorables aux activités agricoles. C’est donc une région à vocation commerciale.
2-Cadre humain
Son peuplement est très ancien mais la région sahélienne par un « Melting Pot ». Les Soninkés et les Mandingues
dominent largement les autres peuples.
L'Empire du Ghana
L’Empire du Ghana fût créé vers l'an 300 ap notre ère par des noirs africains ( Soninkées), plus précicément par les
tous premièrs éléments des vagues migratoires qui fuyaient l'Egypte, lors de l'invasion de la grande métropôle noire
par les Perses . Il s’étendait à son apogée depuis le Diaka sur l'ouest du Niger jusqu'à l'océan atlantique et du nord
au sud depuis le Sahara jusqu'à la lisière du Mali (Gadiarou, Garentel et Iresni étaient aussi inclus dans l'empire). Il
était réputé pour son abondance en or et ses dispositions géographiques qui généraient un grand commerce de
caravane. Il atteignit son apogée vers les Xe et XIe siècles.
La société se veut animiste et matrilinéaire en particulier pour la succession au trône, la dynastie royale était celle des
Sarakollé Cissé, comme nous le dit El Bekri dans son livre "Route de Ghana à Tadmekka": "Chez ce peuple l'usage
et les règlements exigent que le roi ait pour successeur le fils de sa soeur; car, disent t-ils, le souverain a la certitude
que son neveu est bien le fils de sa soeur; mais il ne peut pas être assuré que celui qu'il garde comme son propre fils
le soit en réalité." ,
L'empereur vivait dans un château fortifié, en pierre bâti en 1116 remarquablement décoré de sculptures et de
peintures. Ce château fut décrit par plusieurs voyageurs (Bekri, Idrissi etc.) comme le lieu de toutes les merveilles
architecturales.
L'or élément principal permet l'opulence et le luxe, l'empereur, ainsi que les chevaux, les chiens du roi, et les pages
étaient tous couverts d'or. Les autres personnes qui comme le Kaya-Magan respectaient la tradition portaient des
vêtements faits de soie, de coton ou de brocart, les hommes se rasaient la barbe, mais se tressaient les cheveux et les
femmes, elles se rasaient la tête.
Le puissant empire du Ghana était protégé par 200 000 guerriers dont 40 000 archers, sa capitale se voulait
cosmopolite et internationale de par son commerce, ses habitants (noirs, et (Berbères et Arabes sous la domination
des noirs)..), ses érudits et ses jurisconsultes. Le monde méditerranéen et le monde arabe étaient les plus importants
clients de l'empire, en 990 Aoudaghost, centre berbère était gouverné par un farba noir (consul) qui percevait au
nom de l'empereur les taxes et les redevances douanières. Il est à noté qu'en ce temps-là, les peuples berbères et
arabes se haïssaient, mais respectaient les lois du royaume.
Chaque jour, assis sur une estrade en or rouge aux portes du palais le roi offrait 10 000 repas à ses sujets. Les
réserves d'or du pays entreposées dans la ville de Ghïarou permettaient cela et l'abondance du précieux métal était
telle que le roi laissait au peuple tout l'or en poudre qu'il pouvait extraire des mines de l'empire. Lors de cette
période, la misère, l'insécurité et l'injustice n'existaient pas en Afrique, tout étranger était bien reçu tant qu'il
respectait les règles de vie établie par le roi et ses jurisconsultes.
L'empire du Ghana s'étendit sur toute l'Afrique du Nord, les Omeyyades tentèrent à maintes reprises de reconquérir
cet espace furent défait à chaque tentative. Le roi permit aux quelques survivants de s'installer dans la ville de Silla
(Sénégal). On appelait ses survivants les Honeihîn. On suppose que de ce métissage naît une fraction des
toucouleurs, les Lam toro, appartenant à la dynastie régnante.
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Nous pouvons dire sans exagération que l'Empire du Ghana précédait de cinq cents ans celui de Charlemagne
( l'an800 ans, début du premier effort de centralisation depuis la chute de l'Empire romain au IVe siècle), et que
l'Europe pendant la période du moyen âge n'a jamais eu une forme de politique supérieure à celle des états africains.
Les Almoravides sont à l'origine de l'islamisation de l'Afrique et du déclin de l'empire, suite à leurs nombreuses
attaques sur le Ghana qui durera de 1067 à 1077 c'est-à-dire jusqu'à la mort d'Aboubecker-Ben-Omar (Abu bakr
b.Umar).On sait que ce dernier voulait contrôler les voies commerciales reliant le Ghana avec les pays arabes. Au
nord, les pays arabes possédaient le sel que l'empire du Ghana échangeait contre de l'or. En s'emparant de l'empire,
Abu bakr b.Umar mettait ainsi fin à la dépendance aurifère qu'avaient les pays arabes envers le Ghana en annexant
les montagnes du Bambouk.
Empire du Mali
Mandingue ou du mali (Mandé)
Créé au XIIIe siècle par Sundjata Keïta. Il connut son apogée au XIV siècle, s'étendant entre le Sahara, l'Océan
Atlantique et la Boucle du Niger soit sur les actuels pays : Sénégal, Gambie, Guinée, et Mauritanie.
Selon les griots (personne qui transmettent les traditions orales), Sundjata Keïta est né handicapé et ce n'est que tard
qu'il a pu marcher.Persécuté par son frère aîné Dankaran Tuman, il s'exile à Néma. En 1230, il devient roi, réunit les
clans malinkés à Siby. Il sera à la tête d'une armée composée de dix mille cavaliers et cent mille fantassins contre le
roi du Sosso. En 1235, Sundjata Keïta bat l'armée de Soumaoro à Kirina. Selon la légende, Soumaoro disparaît dans
les montagnes. Sundjata Keïta conquiert alors tous les royaumes de la région qu'il unifie pour former l'Empire du
Mali.
Il est proclamé « Mansa » ce qui signifie « Roi des rois ». Il met en place sous l'impulsion de son fils Ko Madi, une
organisation administrative et militaire. La population est répartie en 30 clans : 16 clans d'hommes libres; 4 clans de
griots; 5 clans maraboutiques, et 5 clans d'artisans. Pour rassembler ces clans, il instaure le système de parenté et met
en place deux gouvernements militaires au Nord à Soura et au sud à Sankaran.
Il établit la capitale de l'empire du Mali à Niani disparue depuis dont on pense qu'elle était localisé entre soit la
Guinée soit le sud-est du Mali actuel. Le roi nommait les généraux était à la tête des opérations militaires, l'armée
était divisée en petit groupe dans chaque état de l'empire, mais restait sous le commandement de chaque gouverneur
(civil) que l'on nommait Diamanatigui ou Farba. Dans les villages l'autorité est exercée par le chef politique, en
accord avec le grand prêtre qui sont tous deux sous l'égide du Farba garant de l'autorité de l'empereur.
Le Diamanatigui était celui qui prélevait les impôts dans le royaume, mais aussi auprès des peuples résidant à la
périphérie de l'empire.
Après toutes ces conquêtes, le règne de Sundjata Keïta fut synonyme de paix, de prospérité et de liberté avec la
proclamation de la Charte du Manden. L'empire du Mali regroupait alors des populations issues de différentes
ethnies (Malinkés, Bambaras, Wolofs, Toucouleurs). Sundjata Keïta meurt en 1255, vraisemblablement par noyade.
KANKAN Moussa (ou Kango Moussa, ou Kankou Moussa, ou Mansa Moussa), qui régna de 1307 à 1322 porta
l'empire Mandingue à son apogée. En 1324, il se rendit à La Mecque avec un cortège de 15 000 à 60 000 personnes.
Tout au long de son parcourt, il fait distribuer de l'or en quantité suffisante, faisant ainsi chuté le cour du précieux
métal pendant des années. À La Mecque, il éveillera l'intérêt et la curiosité de beaucoup d'hommes de lettres , et fera
la connaissance Ibrahim Es Sahéli architecte, qui lui construira des Moquets à Gao sous le règne du roi Dia et à
Tombouctou ou ce dernier possédera une terrasse crénelée à minaret pyramidal . L'empire connut alors un
développement jamais atteint. Des caravanes transportant de l'or, des tissus, des tapis, feront la liaison entre le
Maroc, l'Égypte et le pays de l'or.
KANKAN Moussa entretenait des relations amicales et suivies avec des personnages tels que le sultan du Maroc et
les potentats d'Afrique du Nord (Egypte, Bornou...). De ce fait, Tombouctou et Gao devinrent des carrefours de la vie
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commerciale et intellectuelle. À sa mort en 1332, l'empire s'étendait de l'atlantique à la rive orientale des bords du
Niger
En 1400, les Mossis du Yatenga occupent les provinces de l'Est. Les Touaregs en 1443 s'emparent de Tombouctou
et de Djenné. Les Mossis attaquent Oualata en 1480.
Le Songhaï indépendant depuis le règne de Maghan annexe en 1465 les provinces de la région du Niger. Au XVIe
siècle, il domine les provinces Nord.
L'histoire Antique du Mali fût dépossédée de toute sa substance Africaine par des Musulmans qui réussirent à
occuper des postes très importants du gouvernement. Le Mali avait en son sein une mafia qui controlait le commerce
(caravaniers et ports commerciaux) et elle encourageait les rois Africains à embrasser l'islam
Empire Songhaï
A la suite du Ghana puis du Mali, émerge l’empire Songhaï à l’Est de la boucle du Niger. Les songhaï forment
autour de Gao, un état musulman dont la puissance est à la fois religieuse, commerciale et militaire. L’empire fut
dirigé par deux grandes dynasties : les Sonni et les Askia.
I. Sources et origines
L’histoire des songhaï nous est rapportée par les écrivains arabes tels que Ibn Khaldun, Al Omari et surtout Ibn
Battouta qui le parcourut et par les œuvres de lettrés soudanais : le Tarich el fettach et le tarikh es soudan. Les griots
traditionnalistes ont aussi contribué à cette découverte.
1. L’Askia Mohammed
L’impiété et la cruauté de Sonni Ali amènent ses sujets à proclamer roi, non son fils, mais un de ses lieutenants, le
sarakhollé, Mamadou Touré, originaire du Fouta Toro et gouverneur de Hombori. Il règne sous le nom d’Askia
Mohammed (1493-1528). Bon musulman, il gouverne avec l’appui des savants musulmans et les consultent sur les
grandes décisions à prendre.
Dès le début de son règne, il effectue un fastueux pèlerinage à La Mecque en 1496. Escorté de 500 cavaliers et 1000
fantassins, il emportait 300000 pièces d’or dont le tiers est distribué en aumônes. Il fonde à Médine une fondation
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pour les pèlerins soudanais. Il reçoit du Grand Cherif de La Mecque, les insignes de Calife (bonnet vert, turban blanc
et sabre) du Soudan.
De retour de la Mecque, il fait la guerre sainte aux mossi du Yatenga d’où il ramène de nombreux captifs qu’il
convertit à l’islam. Puis il conquiert le Galam aux dépens du Mali et accapare ses mines d’or. En 1528, son fils aîné,
Moussa à la tête d’un complot le contraint à quitter le pouvoir. C’est sous le règne de l’Askia Mohammed que
l’empire atteint son apogée.
2. L’organisation de l’empire
a. L’organisation politique et administrative
L’Askia Mohammed organise solidement un vaste empire. A la tête, se trouve l’empereur. Il crée une armée de
métier sous les ordres du dyna koy. Elle était divisée en plusieurs corps dont l’un servait de garde impériale, les
autres étant repartis entre les provinces. Les provinces sont administrées chacune par un gouverneur ou fari qui
surveille les chefs locaux ou koy. Le Gourma fari était le plus important ; il portait le titre de chef supérieur (kanfari)
et controlait une province considérée comme le grenier de l’empire. Il y’avait aussi le Hi Koy, sorte de ministre de la
navigation fluviale, choisi toujours dans le clan des Sorkos, le fari mondyo, inspecteur général des collecteurs
d’impôts, le horé farima grand prêtre du culte des ancêtres et des génies.
b. L’organisation économique
L’Askia Mohammed avait favorisé le commerce et aussi l’enseignement coranique qui a fait la fortune et la célébrité
des villes d Gao, Oualata et surtout Tombouctou et Djenné. L’empire tire sa richesse de l’élevage, la riziculture sur
de vastes domaines cultivés par des esclaves prélevés sur les populations vaincues et souvent offerts en cadeaux aux
dignitaires et savants musulmans. Les royaumes vassaux payaient un tribut. L’Askia Mohammed s’était emparé de la
production des mines d’or, le commerce des esclaves et du sel. Les populations payaient de lourds impôts représentés
par d’importantes quantités de grains, de bétail. Des taxes étaient prélevées sur tous les grands marchés de l’empire.
L’or, le sel et les cauris servaient de monnaient. Pour éviter les fraudes, les poids et les mesures étaient uniformisés.
Afin d’améliorer la production, il entreprend les travaux de canalisation du fleuve Niger.
1. Les causes
Elles sont à la fois internes et externes.
Au plan interne, l’empire se désorganise à la suite de l’éviction de l’Askia Mohammed et son exil sur une île du
Niger par ses fils (Askia Moussa, Askia Mohammed Bounkan 1531-1537, Askia Ismaêl 1537-1539, Askia Ishak I
1539-1549). Ils dilapidèrent le trésor impérial, s’entretuèrent, pillèrent leurs provinces. Les royaumes vassaux
comme le Trékour, se révoltèrent et devinrent indépendants. L’empire est aussi affaibli par la baisse de la production
d’or.
Au plan extérieur, les mines d’or de l’empire sont convoitées par le Maroc en proie à des difficultés financières suite
à la reconquête de l’Espagne par les rois catholiques, le développement de la navigation européenne. Après plusieurs
tentatives, les soldats marocains sous le commandement du Pacha Djouder, défaits les Songhay à Tomdibi en 1591
où l’Askia Ishak est tué. Puis ils occupent Gao la capitale, Tombouctou. L’empire des Askia est ainsi détruit.
2. Les conséquences.
La destruction de l’empire Songhay entraîne la ruine des cités florissantes où s’échangeaient les productions de la
Méditerranée et du monde noir, et où les lettrés musulmans étaient nombreux. Elle met fin à une période de sécurité
dans le Soudan qui est ravagé par des famines et des épidémies. Les régions du sahel sont ruinées et dépeuplés par
les pillages des nomades.
Conclusion.
L’empire Songhay s’est illustré par une parfaite organisation caractérisée par une hiérarchisation et une
décentralisation du système politique et économique. Grâce à sa force militaire, l’empire dominait une grande partie
de l’Afrique Occidentale sahélienne. Malheureusement l’empire s’écroule sous les effets conjugués de la mauvaise
gestion des héritiers et des agressions extérieures.