Ghana
Ghana
Ghana
Mais à la fin du viiie siècle, le roi du Wagadou, Kaya Magan Cissé[4] refoule les
étrangers. Au début du règne du premier souverain des Cissé Tounkara, son
royaume ne s’étend que sur le Wagadou et sur l’Awkar (ou Aoukar), mais quelques
années plus tard, il réalise l’unité de tous les Soninkés.
Al-Bakri écrit que lorsque le roi mourait, un grand dôme en bois était construit à
l'endroit qui allait servir de tombeau, au sein duquel le cadavre était placé sur un
grand canapé garni de coussins et tapis. Les parures, les armes, les plats et les tasses
qu'il avait utilisés étaient placés à côté du corps, ainsi que des mets et des boissons.
Plusieurs des cuisiniers et fabricants de boissons étaient également enfermés au
sein du dôme. L'édifice était alors recouvert de nattes, de toiles, et enfin de terre
jusqu'à faire du dôme une colline. Un fossé était creusé tout autour du cette colline,
ne laissant qu'un passage d'accès unique[9].
2- organisation religieuse
L'animisme était la religion officielle. Les habitants de l'empire du Ghana avaient
pour adoration le serpent Bida.
La capitale Koumbi Saleh était constituée de deux quartiers : l'un animiste, l'autre
musulman possédant douze mosquées[12].
3- justice
Selon Al-Boukri, le tribunal royal était situé dans le quartier animiste de Koumbi
Saleh où résidait le roi. Les prisons du roi étaient situées dans les bois de ce même
quartier. Il y précise que « dès qu'un homme y est enfermé, on n'entend plus parler
de lui »[10].
Toujours selon Al-Boukri, le roi donnait régulièrement des audiences au peuple afin
d'en écouter les griefs et d'y remédier. Pour cela, dit Al-Boukri, « il s'assied dans un
pavillon autour duquel sont rangés dix chevaux couverts de caparaçons d'or ;
derrière lui se tiennent dix pages portant des boucliers et des épées montées en or ;
à sa droite sont les fils des princes de son empire, vêtus d'habits magnifiques et
ayant les cheveux tressés et entremêlés avec de l'or. Le gouverneur de la ville est
assis par terre devant le roi, et tout autour se tiennent les vizirs dans la même
position. La porte du pavillon est gardée par des chiens d'une race excellente, qui
ne quittent presque jamais le lieu où se trouve le roi; ils portent des colliers d'or et
d'argent, garnis de grelots des mêmes métaux. L'ouverture de la séance royale est
annoncée par le bruit d'une espèce de tambour, qu'ils nomment deba, et qui est
formé d'un long morceau de bois creusé. Au son de cet instrument le peuple
s'assemble »[18].
La justice était régulièrement rendue avec l'épreuve de l'eau. Al-Boukri écrit ainsi
que « l'homme qui nie une dette, qui est accusé de meurtre ou de tout autre crime,
est amené devant le prévôt, qui prend un morceau très mince d'une espèce de bois,
dont le goût est âcre et amer; il le fait infuser dans autant d'eau que cela lui plaît, et
il oblige l'accusé d'en boire. Si l'estomac de cet homme rejette le breuvage, on
reconnait que l'accusation est mal fondée; si au contraire la liqueur y reste, on
regarde le prisonnier comme coupable »[19].
C- déclin de l'empire
Nous connaissons le Ghana, le « pays de l'or » par les géographes arabes,
les tarikh (chroniques écrites à Tombouctou aux xve et xviie siècles) et les fouilles
archéologiques. La première mention du Ghana se trouve chez al-Fazari (vers 800).
Abu Ubayd al-Bakri, en 1068, a décrit le puissant empire à son apogée, son
souverain, le Tounka Menin, capable de mettre en campagne 200 000 guerriers, sa
capitale, appelée aussi Ghana, formée de deux villes séparées, celle du roi animiste
et celle des marchands musulmans.
L'empire s'étendait entre le haut Sénégal et le moyen Niger, aux confins des États
actuels du Sénégal, du Mali et de la Mauritanie, dans une zone où l'agriculture non
irriguée et l'élevage sont possibles ; mais il tirait sa richesse du grand commerce.
En bordure du Sahara, des cités comme Ghana et Aoudaghost étaient le lieu de
rencontre entre les caravanes de chameliers arabo-berbères du Nord et les âniers
wangars, apportant, des abords de la forêt, l'or, les kolas et les esclaves.
L'empire du Ghana fut détruit par les Almoravides, qui s'emparèrent de sa capitale,
Ghana, en 1076-1077, mais la ville ne fut abandonnée qu'après la conquête par le
Mandingue Soundiata, vers 1240.
II- Les civilisation de l'empire
L’empire du Ghana est un ancien empire africain qui a existé du iiie au xiiie siècle
de notre ère, dont le centre se trouve dans la zone frontalière actuelle entre le Mali
et la Mauritanie. Sa capitale était Koumbi Saleh. Il est le premier des trois grands
empires marquant la période impériale ouest-africaine.
Désigné par ses habitants sous le nom d'empire de Ouagadou (Wagadou), il se fait
connaître en Europe et en Arabie comme l'empire du Ghana. Issu du royaume du
Ouagadou, l'empire du Ghana s'est développé au viiie siècle avec l’exportation d’or
et de sel. Il connaît son apogée au xe siècle, époque à laquelle il s'étend alors sur un
territoire à cheval sur la frontière actuelle entre la Mauritanie et le Mali,
comprenant outre le Ouagadou, les provinces du Tekrour (royaume qui chevauchait
le Sénégal et la Mauritanie actuels), du Sosso, du Mandé et de Diarra, les régions
aurifères du Bouré et du Bambouk et Oualata. En 990, Aoudaghost, grande cité
berbère, centre névralgique des échanges entre le nord et le sud, est annexée[1].