Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                
Skip to main content
Dominic Desroches
  • Collège Ahuntsic
    Département de philosophie
    9155, rue Saint-Hubert
    Montréal (Québec)
    Canada
    H2M 1Y8
  • 514-389-5921 - 2896

Dominic Desroches

Résumé Dans ces entretiens où Dominic Desroches et Daniel Innerarity débattent de philosophie sociale et politique, le penseur espagnol interprète ses livres — certains non traduits en français — afin de préciser sa pensée. Il dit... more
Résumé

Dans ces entretiens où Dominic Desroches et Daniel Innerarity débattent de philosophie sociale et politique, le penseur espagnol interprète ses livres — certains non traduits en français — afin de préciser sa pensée. Il dit pourquoi la philosophie ressemble à l’espionnage, présente les pièges à éviter pour approcher les sociétés complexes, risquées et invisibles, et discute de la désaffection qui menace la politique. Mais dans ce débat qui s’est déroulé sur deux années, en des lieux et des moments différents — à contretemps donc —, le temps devient un thème et une composante de la discussion car les réponses aux questions dépendent de l’actualité. Et si le débat tourne autour du temps politique, c’est parce que la gouvernance globale exige son interprétation. Or celle-ci ne va plus de soi. La mondialisation, l’accélération du rythme de la vie, les temps de la catastrophe, de l’urgence et de la panique obscurcissent la voie à suivre pour sortir de la crise politique actuelle : inventer un temps global à partager. Voilà pourquoi il faut s’arrêter un instant pour penser, tout un chacun, à contretemps, les défis du monde incertain qui s’ouvre devant nous. Cet entretien, le plus important auquel ait participé Innerarity, aura été pour lui l’occasion de mesurer sa réception et de prendre position sur les enjeux de l’heure. Il pourrait bien être l’occasion pour les lecteurs de réfléchir eux-mêmes aux horizons définis par la pensée contemporaine, les auteurs les y aidant en situant leurs idées par rapport à celles de Beck, Bauman, Habermas, Luhmann et Sloterdijk.

Daniel Innerarity est philosophe. Son travail se concentre sur l'articulation de l'éthique, de la politique et de la société dans le cadre du monde contemporain. Il est l’auteur notamment de Éthique de l’hospitalité, paru aux Presses de l’Université Laval et de La société invisible chez le même éditeur.

Dominic Desroches a publié aux Presses de l’Université Laval un ouvrage sur Kierkegaard intitulé Expressions éthiques de l’intériorité. Il est l'auteur d'un article remarqué sur La Vie des Idées dans lequel il y discute des contributions de Sloterdijk et de Innerarity au problème du temps politique. Il travaille depuis sur le projet d’une climatologie politique qui montrera pourquoi la politique est tributaire du temps compris globalement comme horizon temporel, ambiance et climat.
ISBN : 978-2-7637-8625-4 Préface de André Clair. Kierkegaard est un penseur du langage. Dans ses Papiers, il note que derrière toute parole se tient un silence, une idéalité «que l'homme a reçue gratuitement», et dont l'usage exprime... more
ISBN : 978-2-7637-8625-4

Préface de André Clair.

Kierkegaard est un penseur du langage. Dans ses Papiers, il note que derrière toute parole se tient un silence, une idéalité «que l'homme a reçue gratuitement», et dont l'usage exprime un agir. Or ce rappel d'une vieille vérité, au moins aussi vieille que Pythagore, a plongé Kierkegaard dans un problème nouveau. Car, si la philosophie veut tout dire, elle oublie que l'essentiel ne se dit pas, ce qui ne veut pas dire qu'il ne s'exprime pas. Ainsi est-il amené à penser une dialectique de la distance cherchant à illustrer les expressions de cette intériorité qui ne peut se dire directement sans se perdre. Abandonnant Hegel, il interprète Hamann. Ce choix permet à Kierkegaard de montrer que, si le langage, par la distance qu'il pose, falsifie l'éthique, il peut aussi la réhabiliter dans une «seconde éthique». Le Danois forge le problème qui animera toute l'éthique du XXe siècle. Car c'est cet enjeu, au centre des Oeuvres de Wittgenstein, de Gadamer et de Lévinas, qui consiste à cerner les limites du langage, qu'il analyse. Or, père du problème, Kierkegaard peut nous réapprendre quelque chose que notre modernité a tendance à refuser. C'est qu'en niant l'intériorité, en l'obligeant à vouloir dire ou en la séparant de l'autre, la pensée contemporaine a perdu la clef de l'éthique. Cette clef réside en ceci: il faut d'abord accepter de se taire pour réentendre la parole qui s'exprime au fond de nous, en secret, et qui seule assure la genèse de la subjectivité dans sa quête de vérité.
Résumé : La postmodernité, constate Innerarity, ne va pas sans provoquer un sentiment d'insécurité et d'étrangeté au monde qu'ignorait nos parents. De l'urgence à la crise, de l'erreur à la... more
Résumé : La postmodernité, constate Innerarity, ne va pas sans provoquer un sentiment d'insécurité et d'étrangeté au monde qu'ignorait nos parents. De l'urgence à la crise, de l'erreur à la catastrophe, nous sommes bousculés par les rythmes sociaux et par là confrontés à une ...
"Abstract The purpose of this chapter is to recall why the figures of Abraham and Job, confronting silence,... more
"Abstract The purpose of this chapter is to recall why the figures of Abraham and Job, confronting silence, are, according to Kierkegaard, situated at the limits of ethics. It is shown that the “teleological suspension of ethics” in Fear and Trembling situates these figures at the crossroads of the transgression of ethics, which highlights these cases as exceptional. After this, I will show how Job, through his suffering, is constituted as an exception. Through the “dialectic of repetition” in Repetition, I will show how the exception (Undtagelsen) reinforces the ethical norm. It is here where Kierkegaard’s originality over Hegel appears. Whereas the Hegelian dialectic mediates the singular and the general Kierkegaard succeeds in conceiving the singular within the general while satisfying the requirements of a “qualitative” dialectic, in which the terms remain forever irreconcilable. The silence of the exception plays a key role in Kierkegaard’s ethical thought."
ABSTRACT Cet article étudie la théorie atmosphérique comme opération de décentrement de la métaphysique. Il présente le projet Sphères en tant que critique du milieu de vie humaniste en montrant que les écumes reposent sur l’entrée d’air,... more
ABSTRACT Cet article étudie la théorie atmosphérique comme opération de décentrement de la métaphysique. Il présente le projet Sphères en tant que critique du milieu de vie humaniste en montrant que les écumes reposent sur l’entrée d’air, ce qui implique le renversement de la métaphysique du sol, du solide et du lourd. L’analyse architecturale des îles humaines permet ensuite d’expliquer l’individualisme se nourrissant de la tendance à l’aérien, à la gâterie et au luxe dans la grande « serre » climatisée. Il se demande enfin ce qu’impliquerait, pour la pensée des milieux, la climatologie politique promise par Sloterdijk.
... Volume 17, numéro 1, automne 2006, p. I-127Existentialisme et philosophie continentale Sous la direction de Martine Béland et Dominic Desroches. ... Martine Béland et Dominic Desroches. Liminaire : existentialisme et philosophie... more
... Volume 17, numéro 1, automne 2006, p. I-127Existentialisme et philosophie continentale Sous la direction de Martine Béland et Dominic Desroches. ... Martine Béland et Dominic Desroches. Liminaire : existentialisme et philosophie continentale. Pages I–III. ...
"Resumen Este artículo se refiere a la aceleración del tiempo, sobre el pánico a la hora de la gobernanza global. Pone de manifiesto que el tiempo debe incluirse como clima. La aceleración del tiempo es una fuente de riesgo... more
"Resumen Este artículo se refiere a la aceleración del tiempo, sobre el pánico a la hora de la gobernanza global. Pone de manifiesto que el tiempo debe incluirse como clima. La aceleración del tiempo es una fuente de riesgo tecnológico principal para las sociedades avanzadas. El concepto de riesgo está vinculado a la complejidad de las organizaciones que dificulta las previsiones, el sentido de las prioridades y la recuperación de los errores, sobre todo si las implican protagonistas en red. La aceleración, la desmaterialización de la técnica y el riesgo conducen a la incertidumbre. Ésta señala una tensión que ilustra el desfase entre el tiempo humano de la decisión y el de la técnica - entre un pasado (demasiado tarde) y un futuro (demasiado pronto) sin sincronía posible - que crea la espera, la angustia y la tensión. La tensión se vive en el tiempo humano comprimido, que es el único tiempo en virtud del cual se encontrará la solución. La urgencia forma así la trampa del tiempo, y también su discurso. Ya que cuanto más el riesgo tecnológico es elevado y anunciada la catástrofe, más se mediatiza, lo que aumenta el sentimiento de miedo y el clima de inseguridad. Este clima urgente, este ambiente venenoso hasta puede, por las instituciones y los medios de comunicación, ser el objeto de un diseño y mantenerse a continuación. La formación del tiempo se asustó, combustible a su propia retórica, perjudica entonces a la toma de decisión colectiva."
... Volume 16, numéro 2, printemps 2006, p. I-159Héritage et réception de la pensée existentialiste Sous la direction de Martine Béland et Dominic Desroches. ... Martine Béland et Dominic Desroches. Liminaire : héritage et réception de la... more
... Volume 16, numéro 2, printemps 2006, p. I-159Héritage et réception de la pensée existentialiste Sous la direction de Martine Béland et Dominic Desroches. ... Martine Béland et Dominic Desroches. Liminaire : héritage et réception de la pensée existentialiste. Pages I–III. ...
ABSTRACT Préface de André Clair. Kierkegaard est un penseur du langage. Dans ses Papiers, il note que derrière toute parole se tient un silence, une idéalité «que l'homme a reçue gratuitement», et dont l'usage exprime un... more
ABSTRACT Préface de André Clair. Kierkegaard est un penseur du langage. Dans ses Papiers, il note que derrière toute parole se tient un silence, une idéalité «que l'homme a reçue gratuitement», et dont l'usage exprime un agir. Or ce rappel d'une vieille vérité, au moins aussi vieille que Pythagore, a plongé Kierkegaard dans un problème nouveau. Car, si la philosophie veut tout dire, elle oublie que l'essentiel ne se dit pas, ce qui ne veut pas dire qu'il ne s'exprime pas. Ainsi est-il amené à penser une dialectique de la distance cherchant à illustrer les expressions de cette intériorité qui ne peut se dire directement sans se perdre. Abandonnant Hegel, il interprète Hamann. Ce choix permet à Kierkegaard de montrer que, si le langage, par la distance qu'il pose, falsifie l'éthique, il peut aussi la réhabiliter dans une «seconde éthique». Le Danois forge le problème qui animera toute l'éthique du XXe siècle. Car c'est cet enjeu, au centre des Oeuvres de Wittgenstein, de Gadamer et de Lévinas, qui consiste à cerner les limites du langage, qu'il analyse. Or, père du problème, Kierkegaard peut nous réapprendre quelque chose que notre modernité a tendance à refuser. C'est qu'en niant l'intériorité, en l'obligeant à vouloir dire ou en la séparant de l'autre, la pensée contemporaine a perdu la clef de l'éthique. Cette clef réside en ceci: il faut d'abord accepter de se taire pour réentendre la parole qui s'exprime au fond de nous, en secret, et qui seule assure la genèse de la subjectivité dans sa quête de vérité."
ABSTRACT Nous étudions, dans cette seconde partie, le retour des fantômes au service de l’identité canadienne, c’est-à-dire de cette nouvelle identité forgée par les Conservateurs majoritaires au pouvoir dans la maison hantée. Ensuite,... more
ABSTRACT Nous étudions, dans cette seconde partie, le retour des fantômes au service de l’identité canadienne, c’est-à-dire de cette nouvelle identité forgée par les Conservateurs majoritaires au pouvoir dans la maison hantée. Ensuite, nous demandons s’il convient de prendre les « revenants » au sérieux. Par le rappel de quelques anecdotes « royales », nous réalisons que les fantômes sont sérieux. Dans le contexte du repliement identitaire, le Québec, qui ne doit plus de rire de sa situation (celle de la décomposition de son mythe moderne) peut recourir à la spectropolitique pour penser sa situation, laquelle exige la formation d’une jeune élite capable de rencontrer les fantômes, d’interpréter leur message afin de les exorciser dans le but ultime de persuader le peuple de l’importance de sa liberté.
ABSTRACT In an article published in a collective, the German philosopher Peter Sloterdijk examined the conditions that led to democracy . According to him, this political regime must be understood as an atmospheric invention with spatial... more
ABSTRACT In an article published in a collective, the German philosopher Peter Sloterdijk examined the conditions that led to democracy . According to him, this political regime must be understood as an atmospheric invention with spatial and mediatic origins. He rests on the capacity to create waiting rooms. Let us understand why.
... Article. Visite « libre » dans l'atelier de Hannah Arendt Qu'appelle-t-on philosopher? de Pierre Bouretz. Gallimard, 342 p. Dominic Desroches. Auteur : Dominic Desroches. Titre : Visite « libre » dans l'atelier de... more
... Article. Visite « libre » dans l'atelier de Hannah Arendt Qu'appelle-t-on philosopher? de Pierre Bouretz. Gallimard, 342 p. Dominic Desroches. Auteur : Dominic Desroches. Titre : Visite « libre » dans l'atelier de Hannah Arendt. Ouvrage recensé : Qu'appelle-t-on philosopher? ...
ABSTRACT Résumé – Cet article tente de comprendre de l’extérieur le vote des Québécois du 4 septembre 2012. Il part de l’idée qu’il y a un résultat dans les urnes, mais aussi, et c’est plus important encore pour l’avenir psychopolitique... more
ABSTRACT Résumé – Cet article tente de comprendre de l’extérieur le vote des Québécois du 4 septembre 2012. Il part de l’idée qu’il y a un résultat dans les urnes, mais aussi, et c’est plus important encore pour l’avenir psychopolitique d’une nation, un résultat à l’extérieur des urnes. Il présente l’ambiance avant l’élection, les ambitions, la soirée électorale et explique pourquoi le Québec, loin d’une opposition gauche/droite, n’est jamais sorti de la question nationale. Pour ce faire, il revient sur l’attentat raté contre la cheffe du Parti québécois en rappelant à nos mémoires un « précédent » spectral, à savoir la tuerie de l’Assemblée nationale en 1984. L’esprit et les fantômes ne meurent pas. Ce retour sur l’épisode Lortie permet de mieux comprendre l’histoire du Québec et le problème de la filiation politique des francophones, pris entre le passé et l’avenir.
ABSTRACT Cet article pose l’urgence d’une politique attentive aux fantômes qui affolent le peuple québécois dans l’écriture de son histoire. Il situe le retour de certains revenants pour montrer que les fantômes, sous différentes formes,... more
ABSTRACT Cet article pose l’urgence d’une politique attentive aux fantômes qui affolent le peuple québécois dans l’écriture de son histoire. Il situe le retour de certains revenants pour montrer que les fantômes, sous différentes formes, sont parmi nous. Loin de la paranoïa, attentif aux faits, il montre que le Canada est une haunted House coresponsable de politiques d’horreur et de peur qui nous oblige à envisager une spectropolitique à la hauteur de notre destin historique. Il est écrit en deux parties. S’il présente tout d’abord notre histoire à travers le prisme des revenants, cet article s’achève sur un point positif : le Québec doit former une jeune élite capable de rencontrer les fantômes, interpréter leur message afin de les exorciser dans le but ultime de persuader le peuple de l’importance de sa liberté.
ABSTRACT L’espace public s’est transformé depuis un demi siècle en raison du développement rapide des technologies de l’information (journaux, radio, télévision, Internet), ce qui modifie également la vie politique. Dans cet article, nous... more
ABSTRACT L’espace public s’est transformé depuis un demi siècle en raison du développement rapide des technologies de l’information (journaux, radio, télévision, Internet), ce qui modifie également la vie politique. Dans cet article, nous étudions la montée des émotions dans le nouvel espace public en présentant les notions d’ « espace émotionnel » (Innerarity) et de « communauté d’émotions » (Virilio). Nous montrons que ces deux notions, qui font écho à une psychologisation accrue de la vie politique, ont des répercussions décisives dans la gestion politique de la catastrophe et appellent par là une réflexion sur l’administration et la gouvernance globale.

And 40 more

La fabrication des ambiances à partager Le défi de la climatologie politique Résumé - Les sociétés produisent des rythmes. Le temps social apparaît éclaté car nous sommes aux prises avec des diachronies qui mènent à une compétition... more
La fabrication des ambiances à partager
Le défi de la climatologie politique

Résumé -

Les sociétés produisent des rythmes. Le temps social apparaît éclaté car nous sommes aux prises avec des diachronies qui mènent à une compétition des temps. Or les gouvernements doivent coordonner ces temps afin de retrouver le temps commun présupposé par toute démocratie. Cette tâche s’appelle « chronopolitique ». Mais si les gouvernements organisent les agendas, ils peuvent aussi chercher à organiser le climat social et l’ambiance générale. Admettre cela, c’est admettre aussi la climatologie politique. Cette climatologie spéciale est l'étude de la politique comprise comme horizon temporel, atmosphère et climat culturel. Cette présentation, qui s’appuiera surtout sur les travaux de Sloterdijk et Innerarity, jettera les bases de la climatologie politique en tant que fabrication des ambiances à partager. Une étude du discours global sur le temps, les grandes tendances et les variations d’ambiances collectives, s’impose car la paix n’est pas autre chose qu’un climat favorable à la liberté, une ambiance ouverte qu’il faut protéger dans les limites de la démocratie, mais qui ne peut être exempt de crises, comme nous le vivons depuis 2008. Gouverner, ce sera à l’avenir protéger un espace public fragile et partager un temps commun en sachant qu’il nous précède et qu’il peut mener à des conflits. Car dans une communauté mondiale des émotions produite par l’Internet, à l’heure où la menace des changements climatiques pèse sur nos politiques, la gouvernance entre dans l’âge nouveau de l'ambiance globale. Elle doit alors chercher à limiter la propension à la panique. Si l'on peut envisager qu’il y aura encore des artisans de la peur, des temps de crises locales et internationales, nous ne devons pas céder à la tentation de renforcer et de resserrer, par des moyens rigides, disproportionnés, le contrôle de ce qui nous échappe. Telle est une première leçon de toute climatologie politique.

Bibliographie

Desroches, D., « L’homme comme designer d’atmosphère », Transverse, France, 2011.

Desroches, D., « La fabrication du climat politique. Analyse de l’espace émotionnel et de la communauté d’émotion », Implications philosophiques, France, 2011.

Desroches, D., & Innerarity, D., Penser le temps politique, PUL, Québec 2011.

Innerarity, D., Le futur et ses ennemis, Flammarion, Paris, 2008.

Sloterdijk, P., Écumes, Hachette, Paris, 2006.

Sloterdjk, P., « Atmospheric politics », in Latour, B & Wiebel, P. (Eds), Making Things public. Atmospheres of democracy, MIT Press, 2005.
Résumé - La tragédie se comprend traditionnellement comme la mise en scène du pouvoir politique. En Grèce, la tragédie classique illustre la construction du pouvoir ainsi que les variations de sa chute. Dans cette communication, nous... more
Résumé -

La tragédie se comprend traditionnellement comme la mise en scène du pouvoir politique. En Grèce, la tragédie classique illustre la construction du pouvoir ainsi que les variations de sa chute. Dans cette communication, nous rattacherons la naissance de la tragédie et la fabrication actuelle des climats politiques. Nous montrerons que les comportements humains présupposent toujours une ambiance, qu’ils s’interprètent dans une atmosphère préalable et que les humains, des anthropotechniques, sont des « designers » d’atmosphères sociale, éthique et politique. Cette thèse audacieuse, qui développe les intuitions de Peter Sloterdijk, a des répercussions majeures : d’un côté, notre agir est une réponse à un climat qui nous englobe déjà, tandis que de l’autre, nous fabriquons et participons en partie à ce climat, que l’on pense par exemple à la vie partagée dans la ville ou à la mise en place de régime politique, notamment la démocratie. Nous agissons nous-mêmes sur l’ambiance, mais toujours moins qu’elle agit déjà sur nous. L’homme est donc un animal « pathétique », un être tributaire du temps qui passe et du temps qu’il fait et il arrive toujours deuxième dans un monde qui le devance. Mais il n’en demeure pas moins capable, par l’invention du langage et du développement technique, de mettre en scène ses actions. S’il est un designer, il n’est pas capable, toutefois, de prévoir et de juguler les effets de son action à long terme, voilà pourquoi, du point de vue de la mise en scène, la problématique des changements climatiques nous renvoie directement à la tragédie grecque classique. Cette position nous conduit dès lors à mettre en lumière le contexte d’enjeux très actuels, comme la justice climatique, qui se situe en aval de toute climatologie politique.

Bibliographie

Monographies

Aristophane, Théâtre complet, Vol. 1, Flammarion, 2001.

Desroches, D. & D. Innerarity, Penser le temps politique, PUL, 2010.

Gravel, P., Politiques, femmes, pouvoir : essai sur le théâtre de Jean Racine, VLB, 1991.

Innerarity, D., Éthique de l’hospitalité, PUL, 2010.

Jonas, H., Le principe responsabilité, Cerf, 1990.

Sloterdijk, P., Écumes, Hachette, 2006.

Slotersijk, P., «Atmospheric Politics », in Latour, B., & P. Weibel (Ed), Making things public, MIT, 2005.

Nietzsche, F., La naissance de la tragédie, Gallimard, 1986.

Dossier

Desroches, D. & Zuppinger, T., (Ed.) « La justice climatique », sur le site d’Implications philosophiques, France, Janvier 2011.
Je présenterai, à partir de la politique spectrale, une réponse courte à la réflexion suivante : La puissance révolutionnaire est intacte au Québec. L'esprit de liberté qui l'innerve et s'en nourrit s'est manifesté tout au long de notre... more
Je présenterai, à partir de la politique spectrale, une réponse courte à la réflexion suivante :

La puissance révolutionnaire est intacte au Québec. L'esprit de liberté qui l'innerve et s'en nourrit s'est manifesté tout au long de notre histoire. Ce serait même ce qui nous caractérise essentiellement. Enclavés dans un milieu qui diffère du nôtre sur les plans historique, culturel, politique et social, nous sommes animés d'un mouvement propre qui résiste à l'enfermement et révèle, « au-delà d'une uniformité institutionnelle et d'un lien juridique artificiel entre nous et les autres, le phénomène bien plus profond de notre indépendance »*. Ce phénomène, reconnu occasionnellement, demeure invisible le reste du temps et la puissance révolutionnaire reclose.

Certes, le Québec participe d'un portrait plus large, celui d'un monde ébranlé par un capitalisme féroce, soutenu par les gouvernements et travaillant sans relâche à la déchéance des États. L'emballement et les excès du marché mondial instaurent une concurrence généralisée qui échappe à toute forme de régulation, menaçant les acquis humanistes des révolutions française et américaine. Cette érosion de la démocratie, si elle affecte des États constitués, minant leurs assises et leur pouvoir, elle menace d'anéantissement une société comme la nôtre, sans constitution et qui cultive pourtant l'illusion de sa cohésion et de sa cohérence.

Dans cet état des choses, alors que les mouvements de révolte et d'indignation traversent actuellement le monde, ouvrant des perspectives qui semblaient hier impensables, ici, la tentation est vive de dénoncer cette fausse présence au monde qui désarme l'esprit révolutionnaire. Car sans cet esprit il ne saurait exister de démocratie.
Résumé - On dit souvent que Sloterdijk est un penseur de l'espace. Cela est vrai. La trilogie Sphären (Sphères) cherche en effet à présenter l'homme comme un être d'anthropotechnique. Sloterdijk comprend cet être - et son rapport au... more
Résumé -

On dit souvent que Sloterdijk est un penseur de l'espace. Cela est vrai. La trilogie Sphären (Sphères) cherche en effet à présenter l'homme comme un être d'anthropotechnique. Sloterdijk comprend cet être - et son rapport au monde - à partir de la métaphore de la sphère, plus précisément celles de la bulle, du globe et des écumes. La sphère est une figure de l'espace et de son occupation par l'Homme. Cependant, Sloterdijk est aussi, l'espace ne se détachant pas du temps, un penseur du temps, précisément du temps politique. En mettant l'accent sur l'espace exclusivement, on se coupe dès lors d'une bonne partie de la pensée originale de Sloterdijk. Dans cette communication, nous présenterons sa réflexion sur le temps en examinant sa politique du temps, notamment dans Zorn und Zeit (Colère et temps, Maren Sell, 2008), mais aussi dans d'autres passages de l'oeuvre moins connus. Nous chercherons plus précisément à montrer que le temps peut être l'objet d'un design et qu'il est soumis, comme tout ce qui concerne l'homme, à la technique, notamment à la technique de la fabrication du climat. La politique, d'une certaine façon, est une affaire atmosphérique, comme il l'annonce dans Schäume (Écumes). On verra ainsi comment les intuitions fortes de Sloterdijk dans Colère et temps conduisent inévitablement à une climatologie politique qu'il reste à construire.

Informations complémentaires

Sloterdijk, Peter, Zorn und Zeit, Suhrkamp Verlag KG, 2006 ; trad fr. Colère et Temps, Maren Sell, 2008.

Sloterdijk, Peter, « Atmospheric politics », in Latour, B. & Weibel, P., Making things politics : Atmosphere of democracy, The MIT Press, 2005.
Résumé - Cette communication veut éclaircir le problème du temps dans les éthiques qui se réclament de l’hospitalité. Dans celles-ci, qui ont pour programme de baliser la rencontre avec l’autre, la différence ou l’étrange, on trouve une... more
Résumé -

Cette communication veut éclaircir le problème du temps dans les éthiques qui se réclament de l’hospitalité. Dans celles-ci, qui ont pour programme de baliser la rencontre avec l’autre, la différence ou l’étrange, on trouve une interrogation sur notre rapport au temps. Une éthique de l’accueil doit penser le temps, car le temps est un facteur de déstabilisation du Même, de l’identique, voire de la métaphysique. Les travaux de Derrida et de Levinas, et ceux plus récents de Innerarity, pensent l’autre sous l’angle du temps en établissant l’impossibilité d’une contemporanéité ou d’une synchronie parfaite avec celui-ci. Tel est un sérieux problème pour l’éthique et qui justifie une petite recherche.

Bibliographie

Levinas, E., Autrement qu’être ou au-delà de l’essence.

Derrida, J., De la grammatologie.

Derrida, J., Spectres de Marx.

Derrida, J., Adieu.

Innerarity, D., Éthique de l’hospitalité.
Résumé - La gestion du risque confrontée à l’accélération du temps - De l’inattendu au climat d’urgence et au temps panique L’accélération du temps est une source de risque technologique majeur pour les sociétés avancées. La notion de... more
Résumé -

La gestion du risque confrontée à l’accélération du temps - De l’inattendu au climat d’urgence et au temps panique

L’accélération du temps est une source de risque technologique majeur pour les sociétés avancées. La notion de risque est liée à la complexité des organisations qui rend difficiles les prévisions, le sens des priorités et le rattrapage des erreurs, surtout si celles-ci impliquent des acteurs en réseau. L’accélération, la dématérialisation de la technique et du risque conduisent à l’incertitude. Si l’homme compose mal avec l’imprévisible, l’inattendu et l’étrange, il doit pourtant prévoir la catastrophe, dont les effets peuvent être irréversibles et transgénérationels. Celle-ci pointe une tension illustrant le décalage entre le temps humain de la décision et celui de la technique - entre un passé (trop tard) et un futur (trop tôt) sans synchronie possible - qui crée l’attente, l’angoisse et le stress. Le stress se vit dans le temps humain compressé, qui est le seul temps en vertu duquel on trouvera la solution. L’urgence forme ainsi le piège du temps, mais aussi son discours. Car plus le risque technologique est élevé et la catastrophe annoncée, plus il est médiatisé, ce qui accroît le sentiment de peur et le climat d’insécurité. Ce climat d’urgence, cette ambiance intoxicante peut même, par les institutions et les médias, être l’objet d’un design et être entretenu ensuite. La formation du temps panique, carburant à sa propre rhétorique, nuit alors à la prise de décision collective.
Bienvenue dans un village planétaire où les slogans valent prescriptions ! Les marques comme vecteurs de notre identité sociale ? Une liberté individuelle réduite à celle d'acheter ? Dans ce monde où consommer est devenu la norme première... more
Bienvenue dans un village planétaire où les slogans valent prescriptions ! Les marques comme vecteurs de notre identité sociale ? Une liberté individuelle réduite à celle d'acheter ? Dans ce monde où consommer est devenu la norme première du vivre ensemble, comment le jeu des régulations sociales s'opère-t-il ? D'où proviennent les orientations vitales pour tous ? Quel est l'arbitre des décisions collectives ?

L'ENS et le Grand Lyon invitent intellectuels et acteurs politiques ou économiques à confronter leurs points de vue. Une série de rencontres à plusieurs voix pour débattre des nouvelles régulations sociales.

Dominic Desroches - Daniel Innerarity

La dernière crise économique questionne le fonctionnement de l'économie, mais aussi la tâche de la politique. On se demandera s'il faut réformer le capitalisme ou bien s'il ne faut pas que la politique, en pleine transformation, redevenue pour ainsi dire actuelle et désirable, assure une meilleure supervision des échanges qui se sont démultipliés et dématérialisés depuis une quinzaine d'années.

La recherche du profit immédiat, en pleine atmosphère de panique, a-t-elle des limites ?
Résumé - Cette communication veut comprendre l’utilisation de la rhétorique chez Kierkegaard. Elle montre qu’une part de l’originalité de l’œuvre consiste à transformer les figures de style de la rhétorique classique en concepts à... more
Résumé -

Cette communication veut comprendre l’utilisation de la rhétorique chez Kierkegaard. Elle montre qu’une part de l’originalité de l’œuvre consiste à transformer les figures de style de la rhétorique classique en concepts à portée existentielle. Pour y parvenir, nous étudions la thèse en montrant que l’ironie doit se comprendre désormais comme un rapport à l’existence. Le rôle du silence et de l’atmosphère illustre que l’auteur a aussi recours à des dispositifs rhétoriques et des mises en scène pour convaincre son lecteur de la profondeur du religieux. Après avoir distingué la rhétorique et la poétique et étudié son usage des figures, nous montrons pourquoi la pseudonymie appartenant à la stratégie de communication indirecte s’impose comme la clef de voute de ce qu’il faudrait appeler une « rhétorique de l’existence ».
Résumé - On s’intéresse peu à l’influence de J.G. Fichte sur Kierkegaard. On relève volontiers sa critique du pur je-je, mais sans aller plus loin. Le Danois, pourtant, a été marqué au fer rouge par le courant romantique émergeant de... more
Résumé -

On s’intéresse peu à l’influence de J.G. Fichte sur Kierkegaard. On relève volontiers sa critique du pur je-je, mais sans aller plus loin. Le Danois, pourtant, a été marqué au fer rouge par le courant romantique émergeant de l’interprétation de Fichte et la lecture attentive de la Bestimmung peut, à certains égards, réserver quelques surprises. Car non seulement la plupart des concepts chers à Kierkegaard s’y trouvent, mais leur étude critique permet de mieux saisir les limites de la sphère éthique présentée dans les textes pseudonymes. C’est à cette démonstration que cette communication est consacrée.