Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                
Skip to main content
Les recherches historiques et archéologiques des années 1970‑1980 ont permis d’enrichir notre connaissance des anciens sites miniers et sidérurgiques dans le massif vosgien. Les recherches archéologiques que nous conduisons depuis 2015... more
Les recherches historiques et archéologiques des années 1970‑1980 ont permis d’enrichir notre connaissance des anciens sites miniers et sidérurgiques dans le massif vosgien. Les recherches archéologiques que nous conduisons depuis 2015 s’inscrivent dans la continuité de ces œuvres pionnières. Ces nouveaux travaux ont permis d’identifier de nouveaux sites de bas fourneaux, d’en sonder certains, d’en proposer des typologies et de les dater. Le présent article a pour objectif d’esquisser un panorama de la métallurgie du fer médiévale dans les Vosges, en croisant les informations historiques et les données archéologiques.
Research Interests:
Construit à partir de 1830, l'ancien laminoir de Framont est le dernier témoin bâti de l'histoire millénaire de la métallurgie du fer de la haute vallée de la Bruche. Il est porteur d'une histoire riche et complexe. Son état alarmant et... more
Construit à partir de 1830, l'ancien laminoir de Framont est le dernier témoin bâti de l'histoire millénaire de la métallurgie du fer de la haute vallée de la Bruche. Il est porteur d'une histoire riche et complexe. Son état alarmant et des menaces de démolition régulières ont conduit à la création d'une association porteuse d'un projet de réhabilitation : Lamineur. Seule elle ne pourra pas aboutir à sauver ce patrimoine exceptionnel et c'est le soutien des élus qu'elle cherche actuellement à obtenir !
Identifiées dans les années 1960 au lieu-dit Fraisegoutte, les premières traces de métallurgie du fer à Saâles n'ont fait l'objet de véritables recherches que dans les années 1990 (Leypold, 1996). D'abord datés de l'Antiquité par des... more
Identifiées dans les années 1960 au lieu-dit Fraisegoutte, les premières traces de métallurgie du fer à Saâles n'ont fait l'objet de véritables recherches que dans les années 1990 (Leypold, 1996). D'abord datés de l'Antiquité par des observations de terrain, les mines et ferriers de Saâles-Sapin Dessus ont vu leur datation révisée par une première datation radiocarbone en 2014 (Disser, 2014). Cette nouvelle datation a permis de rattacher le ferrier supérieur au Haut Moyen Âge. Le sondage du ferrier intermédiaire a permis de confirmer ces datations et d'apporter des informations sur la culture technique des sites métallurgiques de Sapin Dessus. Une nouvelle prospection a permis d'identifier deux nouveaux ferriers et d'en retrouver un troisième, observé dans les années 1990.
Revue du Groupe de Recherches Archéologiques et Environs (GRABE), étudiant l'archéologie dans la vallée de la Bruche (Bas-Rhin). Au sommaire de ce numéro : actualité de l'association, ses projets, ses travaux, ses recherches, articles de... more
Revue du Groupe de Recherches Archéologiques et Environs (GRABE), étudiant l'archéologie dans la vallée de la Bruche (Bas-Rhin). Au sommaire de ce numéro : actualité de l'association, ses projets, ses travaux, ses recherches, articles de fond sur la mine de la Quiaille, le laminoir de Framont, articles sur l'actualité de la recherche archéologique, fouilles au camp du Struthof, sondages sur des sites métallurgiques et sur des structures agraires, articles plus divertissant sur l'archéologie !
En Lorraine, les fouilles des ferriers de Ludres-Chaudeau, Ludres-Village, Messein-Les Noires Terres et Frouard-Nerbevaux ont permis de mettre au jour des fragments de blocs-tuyères. En Suisse, les sites de Boécourt-Les Boulies, de la... more
En Lorraine, les fouilles des ferriers de Ludres-Chaudeau, Ludres-Village, Messein-Les Noires Terres et Frouard-Nerbevaux ont permis de mettre au jour des fragments de blocs-tuyères. En Suisse, les sites de Boécourt-Les Boulies, de la forêt des Bellaires (commune de Romainmôtier-Envy) et de Montcherand recelaient la même catégorie de mobilier. Ces tubes massifs en argile, destinés à insuffler l’air des soufflets dans la cuve du bas fourneau, ont également été identifiés dans deux ensembles métallurgiques alsaciens : Saâles-Sapin Dessus (Bas-Rhin) et Riquewihr/Kaysersberg-Hohe Schwaerz (Haut-Rhin). Tous ces sites ont été fouillés et datés de la période mérovingienne. Bien que les sections des blocs-tuyères ne sont pas systématiquement semblables entre les sites, cette catégorie de mobilier s’observe uniquement dans ces ferriers mérovingiens « à l’Est des Gaules », pour reprendre une expression de Marc Leroy.

Contrairement à leurs prédécesseurs romains, on assiste à une multiplication des sites de production de petite taille en cette période. Cette évolution des grands centres productifs romains aux nombreux petits sites alto-médiévaux ne résultent pas d’une relocalisation de l’économie, mais plutôt de l’adoption d’une nouvelle logique de production. Les fourneaux de ces différents sites présentent de nombreux traits communs qui tranchent radicalement avec les types romains. Ces similarités persistent durant toute la période malgré des changements politiques, économiques et juridiques, traduisant bien ici ce qui semble être une tradition sidérurgique.

Les sondages en cours sur les ferriers de Saâles-Sapin Dessus (67) et de Riquewihr/Kaysersberg-Hohe Schwaerz (68) ont pour objectifs d’approfondir nos connaissances sur cette culture technique qui n’en est qu’à l’état d’esquisse. Ces recherches archéologiques visent également à éclaircir les origines de la métallurgie du fer en Alsace ; la première mention remontant au XIIIe siècle permet d’appréhender le hiatus abyssal entre les données archéologiques et les sources historiques, qui se complètent vertueusement en dépeignant des réalités différentes.