Delphine Gingras
Université Laval, Faculté de philosophie, Graduate Student
- Ancient Philosophy, Ancient Greek Philosophy, Porphyry, Stoicism, Zenon of Citium, Chrysippus, and 21 moreMiddle Stoicism, Plato, Plato and Platonism, Later Platonism, De Abstinentia, Neoplatonism, Late Antiquity, Antiquity, Cynicism (Ancient Greek Philosophy), Diogenes the Cynic, Analytic Philosophy, Ontology, Metaphysics, Philosophy Of Language, Philosophy of the Mind, Feminism, Gender Studies, Vegetarianism, Animal Ethics, Wittgenstein, and Jean-Marc Narbonneedit
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Une large portion du traité De l’abstinence de Porphyre est écrite dans le but de réfuter les arguments anti-végétariens attribués aux stoïciens. Certaines portions du texte sont donc développées à partir de concepts issus du stoïcisme.... more
Une large portion du traité De l’abstinence de Porphyre est écrite dans le but de réfuter les arguments anti-végétariens attribués aux stoïciens. Certaines portions du texte sont donc développées à partir de concepts issus du stoïcisme. Nous proposons de présenter de quelle manière Porphyre transforme le concept d’oikeiôsis dans ce contexte. Deux aspects de cette réappropriation nous intéresserons : d’abord, la révision du statut à accorder aux animaux à l’intérieur de cette théorie, mais surtout, le changement de perspective sur la place que les êtres vivants entretiennent avec le monde intelligible, qui doit être le vrai critère d’inclusion à la théorie de l’oikeiôsis.
Cette conférence a eu lieu le 17 mars 2018, dans le cadre du Colloque en philosophie ancienne et médiévale – Perspectives féminines*.
Cette conférence a eu lieu le 17 mars 2018, dans le cadre du Colloque en philosophie ancienne et médiévale – Perspectives féminines*.
Research Interests:
Le rapport entre lois et nature est au centre d'un débat classique de la philosophie Antique. Pour certains sophistes et philosophes, la loi humaine ne peut être considérée comme quelque chose de naturel puisque ce sont des termes... more
Le rapport entre lois et nature est au centre d'un débat classique de la philosophie Antique. Pour certains sophistes et philosophes, la loi humaine ne peut être considérée comme quelque chose de naturel puisque ce sont des termes contraires et cela rend la justice et les conventions humaines illégitimes.
D’autres philosophes, particulièrement les stoïciens, parleront d’une loi de la Nature afin de réconcilier les deux termes, en rationalisant l’idée de Nature et en y attachant l’homme pour découvrir que les lois humaines peuvent correspondre aux lois de la nature, à certaines conditions. Leur solution consistera à lier la raison humaine à une raison divine dans laquelle se découvre la véritable cité pour les hommes et avec elles, les lois véritables du cosmos. Cela dit, cela ne mènera pas à un rejet des lois humaines, puisqu’on trouvera avec la raison que la nature humaine pousse à la vie en société, dans une cité à l’échelle humaine. Je me servirai de cet exemple pour me rendre jusqu’à Porphyre, qui développera sur une relation à trois termes, dans laquelle il ajoute un niveau supérieur, après la nature. On verra qu’il suit en partie la solution stoïcienne, mais que le dépassement de la loi naturelle qu’il effectue marque un point de rupture entre le platonisme tardif et le stoïcisme.
À partir d’extraits de la "Lettre à Marcella" et du premier livre du traité "De l’Abstinence", je clarifierai le concept de loi (en explicitant les trois types de loi auquel l’homme fait face), ce qui me permettra de montrer qu’il n’y a pas d’opposition entre la loi et la nature chez Porphyre, mais que la nature est plutôt un type de loi, d’une manière différente de ce que nous avions dans le stoïcisme. La nature est une loi, certes, mais elle n’a pas la supériorité qu’elle avait chez les stoïciens. Elle tient le centre dans une hiérarchie à trois termes. Ces considérations mettront également en lumière les différents modes de vie possibles pour l’être humain, qui doit changer ses habitudes pour correspondre à ce qu’il découvre lorsqu’il étudie sa nature et qu’il découvre son origine au-delà de ce monde.
Cette conférence a été donnée le vendredi 25 novembre 2016, de 12h30 à 15h45, dans le cadre des journées d'étude "Phusis-Nomos", organisées par Bernard Collette et Laetitia Monteils-Laeng.
D’autres philosophes, particulièrement les stoïciens, parleront d’une loi de la Nature afin de réconcilier les deux termes, en rationalisant l’idée de Nature et en y attachant l’homme pour découvrir que les lois humaines peuvent correspondre aux lois de la nature, à certaines conditions. Leur solution consistera à lier la raison humaine à une raison divine dans laquelle se découvre la véritable cité pour les hommes et avec elles, les lois véritables du cosmos. Cela dit, cela ne mènera pas à un rejet des lois humaines, puisqu’on trouvera avec la raison que la nature humaine pousse à la vie en société, dans une cité à l’échelle humaine. Je me servirai de cet exemple pour me rendre jusqu’à Porphyre, qui développera sur une relation à trois termes, dans laquelle il ajoute un niveau supérieur, après la nature. On verra qu’il suit en partie la solution stoïcienne, mais que le dépassement de la loi naturelle qu’il effectue marque un point de rupture entre le platonisme tardif et le stoïcisme.
À partir d’extraits de la "Lettre à Marcella" et du premier livre du traité "De l’Abstinence", je clarifierai le concept de loi (en explicitant les trois types de loi auquel l’homme fait face), ce qui me permettra de montrer qu’il n’y a pas d’opposition entre la loi et la nature chez Porphyre, mais que la nature est plutôt un type de loi, d’une manière différente de ce que nous avions dans le stoïcisme. La nature est une loi, certes, mais elle n’a pas la supériorité qu’elle avait chez les stoïciens. Elle tient le centre dans une hiérarchie à trois termes. Ces considérations mettront également en lumière les différents modes de vie possibles pour l’être humain, qui doit changer ses habitudes pour correspondre à ce qu’il découvre lorsqu’il étudie sa nature et qu’il découvre son origine au-delà de ce monde.
Cette conférence a été donnée le vendredi 25 novembre 2016, de 12h30 à 15h45, dans le cadre des journées d'étude "Phusis-Nomos", organisées par Bernard Collette et Laetitia Monteils-Laeng.
Research Interests:
Le traité De l’Abstinence de Porphyre consiste en quatre livres ayant pour but premier de ramener le condisciple de l’auteur, Firmus Castricius, vers un mode de vie végétarien. Pour ce faire, il passe en revue une multitude d’arguments... more
Le traité De l’Abstinence de Porphyre consiste en quatre livres ayant pour but premier de ramener le condisciple de l’auteur, Firmus Castricius, vers un mode de vie végétarien. Pour ce faire, il passe en revue une multitude d’arguments qui sont une occasion pour le lecteur de se familiariser avec la position de diverses écoles philosophiques sur la question de la consommation de la viande. Nous nous intéresserons ici principalement au rapport d’opposition entre Porphyre et les stoïciens, particulièrement au livre III du De Abstinentia. Nous présenterons d’abord les objections au végétarisme attribuées aux stoïciens, avant de retracer la critique qu’en fait Porphyre. Au centre de ce débat se situe le rapport entre justice et logos, qui permettra de savoir si les animaux doivent être exclus d’une communauté basée sur la raison et donc de justifier la consommation de leur chair. Nous entendons montrer que la tentative de Porphyre pour réintégrer l’animal dans la communauté du logos en lui attribuant les deux formes de raison distinguées par les stoïciens ne parvient pas à ses fins. En effet, s’il montre bien que certains animaux semblent faire usage à la fois du logos proféré et du logos intérieur, il faut revenir à la thèse stoïcienne pour comprendre la distinction entre l’homme et l’animal. Pour les stoïciens, la raison a une effectivité sur la parole et sur la pensée de l’homme, ce qui n’est pas le cas chez l’animal.
Research Interests:
Le traité De l’abstinence est écrit par Porphyre dans le but de convaincre son ami de revenir à la pratique du végétarisme, qu’il a récemment abandonnée. Dans ce texte, l’auteur présente une série d’arguments anti-végétariens, qu’il... more
Le traité De l’abstinence est écrit par Porphyre dans le but de convaincre son ami de revenir à la pratique du végétarisme, qu’il a récemment abandonnée. Dans ce texte, l’auteur présente une série d’arguments anti-végétariens, qu’il réfutera tout en défendant la pertinence de ce mode de vie pour le philosophe. Parmi les opposants, les stoïciens occupent une place importante, le troisième livre du traité leur étant presque entièrement consacré. En réfutant les arguments anti-végétariens des stoïciens, Porphyre développe ses positions avec un vocabulaire qu’il leur emprunte. Ce faisant, il teinte son traité de l’influence stoïcienne. Ce mémoire a pour objectif d’analyser de quelle manière le dialogue entre Porphyre et les stoïciens influence l’auteur du De abstinentia.
L’argument anti-végétarien attribué aux stoïciens consiste à dire qu’il est impossible de demander à ce que les êtres humains épargnent la vie des animaux, puisque ceux-ci ne nous sont pas familiers (oikeion), du fait de leur absence de raison. Or, puisque dans la théorie stoïcienne la justice prend sa source dans les relations de familiarité qui lie les êtres rationnels entre eux, on ne peut considérer que la mise à mort des animaux dans le but de consommer leur chair est un acte injuste, voire impie, comme le soutient Porphyre. Les trois termes de ce débat feront chacun l’objet d’un chapitre : oikeiôsis, justice et logos. Ces trois notions permettront d’approfondir la teneur du désaccord de Porphyre avec les stoïciens et de comprendre de quelle manière ce néoplatonicien se réapproprie le vocabulaire stoïcien pour le pousser à des conclusions qui sont conformes à sa métaphysique. On trouvera que derrière la question du végétarisme, c’est le thème plus complexe du mode de vie qui anime le débat.
L’argument anti-végétarien attribué aux stoïciens consiste à dire qu’il est impossible de demander à ce que les êtres humains épargnent la vie des animaux, puisque ceux-ci ne nous sont pas familiers (oikeion), du fait de leur absence de raison. Or, puisque dans la théorie stoïcienne la justice prend sa source dans les relations de familiarité qui lie les êtres rationnels entre eux, on ne peut considérer que la mise à mort des animaux dans le but de consommer leur chair est un acte injuste, voire impie, comme le soutient Porphyre. Les trois termes de ce débat feront chacun l’objet d’un chapitre : oikeiôsis, justice et logos. Ces trois notions permettront d’approfondir la teneur du désaccord de Porphyre avec les stoïciens et de comprendre de quelle manière ce néoplatonicien se réapproprie le vocabulaire stoïcien pour le pousser à des conclusions qui sont conformes à sa métaphysique. On trouvera que derrière la question du végétarisme, c’est le thème plus complexe du mode de vie qui anime le débat.
Research Interests:
Une large portion du traité De l’Abstinence de Porphyre est écrite dans le but de réfuter les arguments antivégétariens attribués aux stoïciens. Certaines parties du texte sont donc développées à partir de concepts issus du stoïcisme.... more
Une large portion du traité De l’Abstinence de Porphyre est écrite dans le but de réfuter les arguments antivégétariens attribués aux stoïciens. Certaines parties du texte sont donc développées à partir de concepts issus du stoïcisme.
Dans cet article, je présenterai la manière par laquelle Porphyre
transforme le concept d’oikeiôsis dans ce contexte. Après
avoir défini ce concept important, j’analyserai deux aspects
de la transformation qu’il subit sous la plume de Porphyre :
d’abord, la révision du statut à accorder aux animaux à
l’intérieur de cette théorie et le changement de perspective
sur la place que les êtres vivants entretiennent avec ce monde,
pour établir ensuite quel doit être le vrai critère d’inclusion à
la théorie de l’oikeiôsis.
Dans cet article, je présenterai la manière par laquelle Porphyre
transforme le concept d’oikeiôsis dans ce contexte. Après
avoir défini ce concept important, j’analyserai deux aspects
de la transformation qu’il subit sous la plume de Porphyre :
d’abord, la révision du statut à accorder aux animaux à
l’intérieur de cette théorie et le changement de perspective
sur la place que les êtres vivants entretiennent avec ce monde,
pour établir ensuite quel doit être le vrai critère d’inclusion à
la théorie de l’oikeiôsis.
Research Interests:
Le dandysme comporte deux aspects qui s’influencent l’un et l’autre. D’un côté, il y a le dandy mondain, l’exemple historique de la manière par laquelle le dandysme s’est vécu dans le monde ; de l'autre, il y a le dandysme littéraire, tel... more
Le dandysme comporte deux aspects qui s’influencent l’un et l’autre. D’un côté, il y a le dandy mondain, l’exemple historique de la manière par laquelle le dandysme s’est vécu dans le monde ; de l'autre, il y a le dandysme littéraire, tel qu’il a été incarné par des personnages de fiction et dans les ouvrages qui ont été écrits sur le sujet. Les exemples de Jules Barbey D’Aurevilly et de Charles Baudelaire nous permettront de comprendre la relation entre ces deux aspects. Ces deux auteurs ont une influence sur la notion de dandysme autant par leur mode de vie que par leurs écrits. Le présent article propose de comparer les textes théoriques de Barbey D’Aurevilly et de Baudelaire pour comprendre ces relations et faire ressortir l’originalité de la position baudelairienne.
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Le problème de l’écoulement causal est une critique livrée par Ned Block à l’encontre de la théorie kimienne de l’exclusion. Selon lui, le fait de pouvoir réduire le mental au physique est une solution généralisable, qui fait en sorte que... more
Le problème de l’écoulement causal est une critique livrée par Ned Block à l’encontre de la théorie kimienne de l’exclusion. Selon lui, le fait de pouvoir réduire le mental au physique est une solution généralisable, qui fait en sorte que l’on fait passer le pouvoir causal des propriétés à un niveau toujours plus microscopique, au risque de perdre la causalité s’il est impossible de trouver le niveau le plus fondamental de la physique. De plus, les solutions proposées jusqu’à maintenant sont insatisfaisantes, entre autres parce qu’elles ne rendent pas compte de la réalisabilité multiple des propriétés. L’écoulement causal est la conséquence intenable d’un argument qu’il faut reformuler. C’est ce que fera Jaegwon Kim, en reprenant la théorie de la réalisabilité multiple au compte de la stratégie réductionniste. Nous verrons que la réduction est une solution envisageable, à condition qu’elle ne se fasse que d’un point de vue métaphysique et non épistémologique.