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Kumari Issur
  • Reduit, Plaines Wilhems District, Mauritius
  • Kumari R. Issur is Associate Professor at the University of Mauritius, a member of the department of French Studies s... moreedit
Today’s world is predominantly governed by a binary order that has estranged human beings from their natural environment. However, a fundamental paradigm change and ecological vision are increasingly being put forward by intellectuals and... more
Today’s world is predominantly governed by a binary order that has estranged human beings from their natural environment. However, a fundamental paradigm change and ecological vision are increasingly being put forward by intellectuals and artists in order to sustain a viable planet. On the geographical and geostrategic levels too, the changing force fields are inducing a reassessment of prevailing worldviews. The Indian Ocean is one such case in point. The literature, visual art, and concepts from Mauritius under consideration in this article problematize the culturally produced attitudes of human beings vis-à-vis their environmental counterparts, and question simplistic binaries such as land/sea, human/nonhuman, etc. They place emphasis on fluidity rather than rootedness, on connection rather than disjunction, and suggest new perspectives and modes of being. Informed mostly by an animistic cosmovision based on yogic notions that date back to pre-Vedic times and have condensed into what may be described as contemporary “Indian thought”, these novels and artworks explore alternative relationalities and reframe ontologies whereby environmental empathy, bonding, and interchangeability are expressed. This paper discusses the reconfiguration of the geopolitical framework as well as that of the imaginary and argues that a shift in perception is the key to redefining the relationship between the human and the more-than-human world.
Page 1. SOUS LA DIRECTION DE Kumari R. Issur et Vinesh Y. Hookoomsing L'océan Indien dans les litteratures francophones KARTHALA - Presses de l'Université de Maurice Page 2. Publié avec le concours du Centre... more
Page 1. SOUS LA DIRECTION DE Kumari R. Issur et Vinesh Y. Hookoomsing L'océan Indien dans les litteratures francophones KARTHALA - Presses de l'Université de Maurice Page 2. Publié avec le concours du Centre national ...
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Page 1. SOUS LA DIRECTION DE Kumari R. Issur et Vinesh Y. Hookoomsing L'océan Indien dans les litteratures francophones KARTHALA - Presses de l'Université de Maurice Page 2. Publié avec le concours du Centre national ...
Abstract:Selon Edward Saïd, l'imagination est l'arme première pour se réapproprier une terre qui a subi l'empreinte coloniale. La terre insulaire mauricienne, vierge lorsque démarre l'aventure coloniale, comprend aujourd'hui des segments... more
Abstract:Selon Edward Saïd, l'imagination est l'arme première pour se réapproprier une terre qui a subi l'empreinte coloniale. La terre insulaire mauricienne, vierge lorsque démarre l'aventure coloniale, comprend aujourd'hui des segments de la population qui, non seulement proviennent de divers coins du globe, mais qui sont aussi affiliés à des cultures et à des idéologies hétérogènes. Les différents groupes cherchent à faire valoir des rapports fondateurs, réels ou symboliques, avec le pays et à asseoir leur légitimité. Cet article examine les enjeux et les stratégies des territorialisations concurrentes à partir de romans, mythes, contes, légendes et autres inscriptions toponymiques. Les discours qui en ressortent, dont la multiplicité a le mérite de détrôner la pensée et la culture hégémoniques uniques, remontent de plus en plus loin dans le passé de l'île, allant jusqu'à évoquer sa genèse, et plongent de plus en plus profondément dans le sol, allant jusqu'à explorer sa composition géologique. L'imaginaire devient l'arène où se joue une véritable géopolitique postcoloniale en vue de (re)négocier la prééminence des uns et des autres.
Dans un cadre inédit comme celui de Maurice qui était inhabité avant l’implantation des premiers colons et où n’existait donc pas de langue autochtone, trois siècles seulement de présence linguistique continue témoignent de phénomènes peu... more
Dans un cadre inédit comme celui de Maurice qui était inhabité avant l’implantation des premiers colons et où n’existait donc pas de langue autochtone, trois siècles seulement de présence linguistique continue témoignent de phénomènes peu banals. Comment, par exemple, ne pas être interpellé par une situation peu présente à l’esprit et peu débattue, à savoir que le bhojpuri (mauricien) fut, selon toute probabilité, la langue la plus pratiquée dans le pays au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle ? L’importation massive de la main-d’œuvre provenant du nord-est de l’Inde, essentiellement de Bihar, d’Uttar Pradesh, de Chota Nagpur et des environs avait en effet bouleversé le rapport démographique aussi bien que sociolinguistique préexistant. Aux langues déjà en usage dans l’île, le français et le créole essentiellement, s’adjoignent alors différentes langues indiennes, principalement le bhojpuri, élargissant et transformant par là le paysage linguistique. Il s’ensuit des contacts, des interférences et des transferts-fusion de langues qui vont durablement modifier toutes les langues en présence. Dans ce contexte plurilingue, une guerre de langues, et par extension de cultures, s’avère inévitable. Je me propose d’examiner en particulier quelques expériences et représentations de la lutte, réelle ou symbolique, qui est menée autour du bhojpuri en me basant sur un corpus de textes littéraires, de contes folkloriques et de mythes aussi bien que sur des données historiques et des observations du terrain…
Anu Bissonauth-Bedford and Kumari Issur, Introduction, Lame dan lame? La main dans la main? Hand in Hand? Conference, University of Mauritius and University of Wollongong, 2019. The articles in this special issue of Research Online... more
Anu Bissonauth-Bedford and Kumari Issur, Introduction, Lame dan lame? La main dans la main? Hand in Hand? Conference, University of Mauritius and University of Wollongong, 2019. The articles in this special issue of Research Online publication titled ‘Lame dan lame? La main dans la main? Hand in Hand?’ are drawn from presentations at the colloquium held at the University of Mauritius (UoM) on 13 September 2018. The colloquium itself was organised following discussions about the need to focus on the theme of lame dan lame adopted by the Mauritian government to mark its fifty years of independence from British rule and the spirit of a united Mauritian nation built made by walking hand in hand since 1968. This issue brings together articles by researchers from Australia,France and Mauritius who analyze the concept of lame dan lame, its challenges and opportunities across disciplinary fields of Linguistics, Education, Identity, Politics and History. The publication of this special issue...
Citation: Kumari Issur, 50 ans de gestion de rapports ethniques : de l’auto-censure à l’humour, Lame dan lame? La main dans la main? Hand in Hand? Conference, University of Mauritius and University of Wollongong, 2019. Abstract: De... more
Citation: Kumari Issur, 50 ans de gestion de rapports ethniques : de l’auto-censure à l’humour, Lame dan lame? La main dans la main? Hand in Hand? Conference, University of Mauritius and University of Wollongong, 2019. Abstract: De nombreux chercheurs ont démontré que la gestion de la diversité ethnique et culturelle à Maurice se faisait une génération de cela par un recours au silence afin d’empêcher l’émergence même des conflits. La multiplication des interactions entre différents groupes rend aujourd’hui ce modèle de moins en moins soutenable, le bâillonnement permanent et la sensation d’étouffement qui en découle de plus en plus difficiles à contenir. Ce mal-être, ressenti par le plus grand nombre, génère le désir de repli ou de fuite (qui se traduit par une tendance á partir s’établir à l’étranger) chez certains ou un vécu douloureux ou agressif chez d’autres. Les non-dits laissent infester les antagonismes, donnent lieu à différentes formes d’aliénation, causent l’implosion ou...
Preface to an Anthology of Indian Ocean writings in English translated into four official languages of Spain - Spanish, Catalan, Basque and Galician
La méfiance et la discrimination axées sur l’ethnicité et la religion, appelées ‘communalisme’ selon l’usage local à Maurice, ont longtemps été pointées du doigt comme étant les causes d’une absence de cohésion sociale générale dans ce... more
La méfiance et la discrimination axées sur l’ethnicité et la religion, appelées ‘communalisme’ selon l’usage local à Maurice, ont longtemps été pointées du doigt comme étant les causes d’une absence de cohésion sociale générale dans ce pays. Ce qui par la même occasion ôtait d’autres types de discriminations telle que celles basées sur l’argent et la classe sociale du banc des accusés. On oscille sans cesse entre deux conceptions majeures de l’organisation sociale qui entraînent chacun à sa manière des dysfonctionnements. Le communalisme atomise le corps social et crée des sous-groupes qui rivalisent chacun pour la prééminence alors que la suprématie de l’argent engendre et entretient de son côté une hiérarchie rigide des classes. Dans les deux cas c’est la logique du pouvoir qui prime. La littérature étant un lieu privilégié d’inscription du social, dans ce qu’il a de possible et de probable, je me propose d’examiner un certain nombre de textes littéraires mauriciens pour voir comment le communalisme, la classe sociale et le capitalisme y sont représentés, quelles dynamiques les relient, les font interagir ou les désamorcent.
Dans un cadre inédit comme celui de Maurice qui était inhabité avant l’implantation des premiers colons et où n’existait donc pas de langue autochtone, trois siècles seulement de présence linguistique continue témoignent de phénomènes peu... more
Dans un cadre inédit comme celui de Maurice qui était inhabité avant l’implantation des premiers colons et où n’existait donc pas de langue autochtone, trois siècles seulement de présence linguistique continue témoignent de phénomènes peu banals. Comment, par exemple, ne pas être interpellé par une situation peu présente à l’esprit et peu débattue, à savoir que le bhojpuri (mauricien) fut, selon toute probabilité, la langue la plus pratiquée dans le pays au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle ? L’importation massive de la main-d’œuvre provenant du nord-est de l’Inde, essentiellement de Bihar, d’Uttar Pradesh, de Chota Nagpur et des environs avait en effet bouleversé le rapport démographique aussi bien que sociolinguistique préexistant. Aux langues déjà en usage dans l’île, le français et le créole essentiellement, s’adjoignent alors différentes langues indiennes, principalement le bhojpuri, élargissant et transformant par là le paysage linguistique. Il s’ensuit des contacts, des interférences et des transferts-fusion de langues qui vont durablement modifier toutes les langues en présence. Dans ce contexte plurilingue, une guerre de langues, et par extension de cultures, s’avère inévitable. Je me propose d’examiner en particulier quelques expériences et représentations de la lutte, réelle ou symbolique, qui est menée autour du bhojpuri en me basant sur un corpus de textes littéraires, de contes folkloriques et de mythes aussi bien que sur des données historiques et des observations du terrain…
Abstract:Selon Edward Saïd, l'imagination est l'arme première pour se réapproprier une terre qui a subi l'empreinte coloniale. La terre insulaire mauricienne, vierge lorsque démarre l'aventure coloniale, comprend... more
Abstract:Selon Edward Saïd, l'imagination est l'arme première pour se réapproprier une terre qui a subi l'empreinte coloniale. La terre insulaire mauricienne, vierge lorsque démarre l'aventure coloniale, comprend aujourd'hui des segments de la population qui, non seulement proviennent de divers coins du globe, mais qui sont aussi affiliés à des cultures et à des idéologies hétérogènes. Les différents groupes cherchent à faire valoir des rapports fondateurs, réels ou symboliques, avec le pays et à asseoir leur légitimité. Cet article examine les enjeux et les stratégies des territorialisations concurrentes à partir de romans, mythes, contes, légendes et autres inscriptions toponymiques. Les discours qui en ressortent, dont la multiplicité a le mérite de détrôner la pensée et la culture hégémoniques uniques, remontent de plus en plus loin dans le passé de l'île, allant jusqu'à évoquer sa genèse, et plongent de plus en plus profondément dans le sol, allant jusqu'à explorer sa composition géologique. L'imaginaire devient l'arène où se joue une véritable géopolitique postcoloniale en vue de (re)négocier la prééminence des uns et des autres.
Dans les années 1990, environ vingt ans après la publication des premiers textes analysant la littérature selon une approche écologique, l’écocritique — néologisme inventé par William Rueckert — émergeait comme nouvelle approche... more
Dans les années 1990, environ vingt ans après la publication des premiers textes analysant la littérature selon une approche écologique, l’écocritique — néologisme inventé par William Rueckert — émergeait comme nouvelle approche littéraire, favorisant dès le départ une démarche interdisciplinaire. En France, ce sont davantage les concepts de géopoétique, développé par Kenneth White, et de géocritique, développé par Bertrand Westphal, qui ont cours.1 L’idée de base est de s’aff ranchir de l’anthropocentrisme qui caractérise les rapports entre l’humain et la nature. S’inspirant de divers mouvements, tels que la politique écologique, le féminisme ou les études culturelles, l’écocritique se penche sur les relations entre l’humain et son environnement. Alors que certains critiques expriment le désir de voir un rapport plus harmonieux avec la nature, d’autres se prévalent de la science et de la philosophie pour interroger des modèles divers, entre autres, les pensées non occidentales comm...
Page 1. SOUS LA DIRECTION DE Kumari R. Issur et Vinesh Y. Hookoomsing L'océan Indien dans les litteratures francophones KARTHALA - Presses de l'Université de Maurice Page 2. Publié avec le concours du Centre... more
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Originaire de l’Ile Maurice, Ananda Devi, auteur de romans, nouvelles, recits et poesie, est la recipiendaire de nombreuses recompenses pour son œuvre. Elle retrace ici son parcours, ses debuts en ecriture, ses luttes et ses echecs avant... more
Originaire de l’Ile Maurice, Ananda Devi, auteur de romans, nouvelles, recits et poesie, est la recipiendaire de nombreuses recompenses pour son œuvre. Elle retrace ici son parcours, ses debuts en ecriture, ses luttes et ses echecs avant d’en arriver au succes. Elle fait le point sur la maniere dont lui vient l’inspiration d’une ecriture engagee qui s’interesse aux subalternes et autres marginaux, en particulier ceux qui sont dans l’impossibilite de s’exprimer. Elle explique les liens qu’elle entretient avec ses personnages, leur cheminement et leur evolution de roman en roman ainsi que la part autobiographique contenue dans ses ecrits. Tres attentive aux nuances des langues et des emotions, elle fait une utilisation tres particuliere de la prose poetique qui neanmoins ne serait pas contradictoire avec la violence exprimee dans l’œuvre.
Mauritius has featured in more than a hundred Hindustani films, either centrally or peripherally, corresponding to four decades. I endeavour to establish a historiography of the India-Mauritius relation, through a select charting of... more
Mauritius has featured in more than a hundred Hindustani films, either centrally or peripherally, corresponding to four decades. I endeavour to establish a historiography of the India-Mauritius relation, through a select charting of representations in popular Hindustani cinema of Mauritius, to point to the persistence therein of Kala pani. Using a transcultural approach, I uncover issues such as self-reflection, seeing oneself in terms of the other, diaspora and postcolonial identity, virtual and visual blurring and superimpositions.

Hindustani cinema seems to situate Kala pani not in the past of an India/Mauritius nexus but as part of an ongoing engagement. Kala pani, as essence and metaphor, stretches from the very first Hindustani movie to be filmed in Mauritius, Chandi Sona (Sanjay Khan 1977) to more recent instalments like Bang Bang! (Siddharth Anand 2014) and Sanju (Rajkumar Hirani 2018). In Chandi Sona, the search for buried treasure echoes the tales concocted by recruiters of indentured labourers who lured them by promises of unlimited gold to be found under the ground. But by the new century, Mauritius becomes exotic and erotic location, a site for money-laundering and international ‘high class’ banditry.

The Kala pani therefore comes forth as a locus that embeds numerous undercurrents or crosscurrents. It is all at once taboo, loss of privilege, and a form of liberation from shackles social or otherwise and it can even be deemed reconstructive. Taken as a matrix, the Kala pani maps the constantly changing multi-facetted relationship between India and its indenture diaspora, from the times of indenture until today.
In the wake of what has been termed “the scramble for the oceans,” the Republic of Mauritius lodged an application in 2012 with the United Nations Convention on the Law of the Sea (UNCLOS) to recognize its rights to an Exclusive Economic... more
In the wake of what has been termed “the scramble for the oceans,” the Republic of Mauritius lodged an application in 2012 with the United Nations Convention on the Law of the Sea (UNCLOS) to recognize its rights to an Exclusive Economic Zone that comprises a large expanse of the Indian Ocean, and subsequently redefined itself as an ocean-state. This new configuration raises as many issues as it answers. The Indian Ocean remains firmly central both to Mauritian history and to its imaginary. All at once, the endless fluidity of the ocean renders material traces and academic archeology harder, yet somehow it traps and sediments memory and meaning in some ways more profoundly than land. This article bores and drills into the historical, geopolitical, and ontological depths of ocean-state Mauritius with the figure of the ghost as motif, metaphor, and witness.
À partir des années 1990, certains écrivains mauriciens d’expression française, en prise avec la nouvelle donne de la mondialisation ‘moderne’, se mettent à élargir leurs cadres de référence et à s’exprimer sur des sujets qui transcendent... more
À partir des années 1990, certains écrivains mauriciens d’expression française, en prise avec la nouvelle donne de la mondialisation ‘moderne’, se mettent à élargir leurs cadres de référence et à s’exprimer sur des sujets qui transcendent le territoire et les préoccupations nationales. Ils explorent de nouveaux paradigmes qui les amènent à concevoir des paysages alternatifs aux “idéoscapes” (Appadurai) conditionnés par l’Occident qui saturent le monde d’aujourd’hui. La dynamique inédite qui se fait jour dans leurs œuvres milite pour résister au danger de la cannibalisation de la pensée et de la culture qui se profile dans la mondialisation tout en proposant des clés pour un meilleur vivre-ensemble à l’échelle de la planète.
Page 1. SOUS LA DIRECTION DE Kumari R. Issur et Vinesh Y. Hookoomsing L'océan Indien dans les litteratures francophones KARTHALA - Presses de l'Université de Maurice Page 2. Publié avec le concours du Centre... more
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À partir des années 1990, certains écrivains mauriciens d’expression française, en prise avec la nouvelle donne de la mondialisation ‘moderne’, se mettent à élargir leurs cadres de référence et à s’exprimer sur des sujets qui transcendent... more
À partir des années 1990, certains écrivains mauriciens d’expression française, en prise avec la nouvelle donne de la mondialisation ‘moderne’, se mettent à élargir leurs cadres de référence et à s’exprimer sur des sujets qui transcendent le territoire et les préoccupations nationales. Ils explorent de nouveaux paradigmes qui les amènent à concevoir des paysages alternatifs aux “idéoscapes” (Appadurai) conditionnés par l’Occident qui saturent le monde d’aujourd’hui. La dynamique inédite qui se fait jour dans leurs œuvres milite pour résister au danger de la cannibalisation de la pensée et de la culture qui se profile dans la mondialisation tout en proposant des clés pour un meilleur vivre-ensemble à l’échelle de la planète.
Le cinéma hindoustani a durant les quatre dernières décennies fait preuve d’un intérêt vif pour le tournage en extérieur à Maurice. Nous nous intéressons dans cet article au traitement que ces films accordent au cadre mauricien. Ils... more
Le cinéma hindoustani a durant les quatre dernières décennies fait preuve d’un intérêt vif pour le tournage en extérieur à Maurice. Nous nous intéressons dans cet article au traitement que ces films accordent au cadre mauricien. Ils oscillent entre une appropriation totale et une mise à distance maximale du cadre en question : s’ils reconnaissent quelquefois l’identité du lieu, ils posent plus souvent les plans filmés de Maurice comme simplement des plans indiens. Il leur arrive aussi de le vider de sa substance pour lui faire endosser une tierce identité. Au sein de cette production, Maurice est souvent perçu comme étant exotique. L’exotisme constitue la sublimation de la relation sujet-objet potentiellement active dont le scénario pré-écrit se joue entre deux agents automatisés. Notre réflexion appelle un recadrage, entre autres des phénoménologies de l’exotisme, à savoir des rapports Sud-Sud au lieu des rapports Ouest-Est ou Nord-Sud plus attendus et plus étudiés, et invite à repenser les théories générales sur le domaine. Nous portons une attention particulière au film F.A.L.T.U. (Remo D’Souza, 2011) étant donné sa rare habileté à manier différents paradigmes, car sous la représentation exotique affleure un discours qui rend compte des spécificités de Maurice et des nouveaux rapports socio-politiques qui s’instaurent entre l’Inde et Maurice.
Souvent comparé à l’esclave, l’engagé indien a traditionnellement été perçu sous la figure de la victime. Les recherches récentes en histoire et en ethnographie montrent cependant les limites d’une telle représentation. Cet article, qui... more
Souvent comparé à l’esclave, l’engagé indien a traditionnellement été perçu sous la figure de la victime. Les recherches récentes en histoire et en ethnographie montrent cependant les limites d’une telle représentation. Cet article, qui s’inscrit dans la démarche d’une réévaluation de cette figure majeure d’ancêtre dans le paysage mauricien, interroge le discours littéraire à partir de trois romans de langues différentes (anglais, français et hindi). Il s’intéresse en particulier à la capacité d’agir de l’engagé en tant que sujet de son histoire et des ses expériences et explore tour à tour les situations où il lui était donné d’exercer son choix, les vertus de la mobilisation collective menant à des actions politiques/syndicales, la question très complexe de l’agency de la femme engagée ainsi que la résistance autour de et par la langue et la culture.
La méfiance et la discrimination axées sur l’ethnicité et la religion, appelées ‘communalisme’ selon l’usage local à Maurice, ont longtemps été pointées du doigt comme étant les causes d’une absence de cohésion sociale générale dans ce... more
La méfiance et la discrimination axées sur l’ethnicité et la religion, appelées ‘communalisme’ selon l’usage local à Maurice, ont longtemps été pointées du doigt comme étant les causes d’une absence de cohésion sociale générale dans ce pays. Ce qui par la même occasion ôtait d’autres types de discriminations telle que celles basées sur l’argent et la classe sociale du banc des accusés. On oscille sans cesse entre deux conceptions majeures de l’organisation sociale qui entraînent chacun à sa manière des dysfonctionnements. Le communalisme atomise le corps social et crée des sous-groupes qui rivalisent chacun pour la prééminence alors que la suprématie de l’argent engendre et entretient de son côté une hiérarchie rigide des classes. Dans les deux cas c’est la logique du pouvoir qui prime.
La littérature étant un lieu privilégié d’inscription du social, dans ce qu’il a de possible et de probable, je me propose d’examiner un certain nombre de textes littéraires mauriciens pour voir comment le communalisme, la classe sociale et le capitalisme y sont représentés, quelles dynamiques les relient, les font interagir ou les désamorcent.
Dans un cadre inédit comme celui de Maurice qui était inhabité avant l’implantation des premiers colons et où n’existait donc pas de langue autochtone, trois siècles seulement de présence linguistique continue témoignent de phénomènes peu... more
Dans un cadre inédit comme celui de Maurice qui était inhabité avant l’implantation des premiers colons et où n’existait donc pas de langue autochtone, trois siècles seulement de présence linguistique continue témoignent de phénomènes peu banals. Comment, par exemple, ne pas être interpellé par une situation peu présente à l’esprit et peu débattue, à savoir que le bhojpuri (mauricien) fut, selon toute probabilité, la langue la plus pratiquée dans le pays au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle ? L’importation massive de la main-d’œuvre provenant du nord-est de l’Inde, essentiellement de Bihar, d’Uttar Pradesh, de Chota Nagpur et des environs avait en effet bouleversé le rapport démographique aussi bien que sociolinguistique préexistant. Aux langues déjà en usage dans l’île, le français et le créole essentiellement, s’adjoignent alors différentes langues indiennes, principalement le bhojpuri, élargissant et transformant par là le paysage linguistique. Il s’ensuit des contacts, des interférences et des transferts-fusion de langues qui vont durablement modifier toutes les langues en présence. Dans ce contexte plurilingue, une guerre de langues, et par extension de cultures, s’avère inévitable. Je me propose d’examiner en particulier quelques expériences et représentations de la lutte, réelle ou symbolique, qui est menée autour du bhojpuri en me basant sur un corpus de textes littéraires, de contes folkloriques et de mythes aussi bien que sur des données historiques et des observations du terrain…
In the wake of what has been termed “the scramble for the oceans”, the Republic of Mauritius lodged an application in 2012 with the United Nations Convention on the Law of the Sea (UNCLOS) to recognize its rights to an Exclusive Economic... more
In the wake of what has been termed “the scramble for the oceans”, the Republic of Mauritius lodged an application in 2012 with the United Nations Convention on the Law of the Sea (UNCLOS) to recognize its rights to an Exclusive Economic Zone that comprises a large expanse of the Indian Ocean, and subsequently redefined itself as an ocean-state. This new configuration raises as many issues as it answers. The Indian Ocean remains firmly central both to Mauritian history and to its Imaginary. All at once, the endless fluidity of the ocean renders material traces and academic archeology harder, yet somehow it traps and sediments memory and meaning in some ways more profoundly than land. I wish to bore and drill into the historical, geopolitical and ontological depths of ocean-state Mauritius with the ghost as motif, as metaphor, and as witness.
La critique est unanime à reconnaître que se révèle la fascination pour l’ailleurs, un ailleurs souvent utopique, dans la deuxième phase de l’œuvre de Le Clézio, datant de la fin des années soixante-dix. La première phase se caractérise... more
La critique est unanime à reconnaître que se révèle la fascination pour l’ailleurs, un ailleurs souvent utopique, dans la deuxième phase de l’œuvre de Le Clézio, datant de la fin des années soixante-dix. La première phase se caractérise par la frustration, la désillusion, l’amertume vis-à-vis de l’Occident, de son consumérisme outrancier, de ses guerres arbitraires, de ses villes mortifères. Les lectures de Le Clézio pourtant – comme le prouvent ses nombreuses références à Thomas More, Jules Verne, Aldous Huxley, Daniel Defoe, François Leguat, etc. – nourrissent son penchant pour l’utopie. Son séjour prolongé au Mexique et son initiation au mode de vie des Indiens Emberá et Waunana (ou Wounaan) finiront par consolider chez lui la veine méditative et visionnaire, bref son penchant utopiste.
Dans son ouvrage Le Chercheur d'or et d'ailleurs, Jacqueline Dutton démontre que l’ensemble de l’œuvre de Le Clézio est sous-tendue consciemment ou inconsciemment par la pensée utopique. Or, les récits indianocéaniques de ce dernier, en particulier Le Chercheur d’or, Voyage à Rodrigues, La Quarantaine et Révolutions, se distinguent du reste de sa production dans la mesure où à ce rêve de l’impossible s’adjoignent quelques préoccupations supplémentaires. Sa poursuite utopique porte l’empreinte du mythe du paradis perdu par ses ancêtres adamiques auquel s’entremêle de surcroît un débat sur la colonisation. J’aimerais réfléchir aux enjeux de la conjonction de telles problématiques et aux perspectives idéologiques voire mystiques qui en découlent.

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