Amiens

The municipal Archives of Amiens (France, dép.t Somme) preserve one of the most important series of probate inventories from the modern times (1503-1790). The recurrent mention of coins allows, in a certain extent, to describe and locate the monetary stocks in their domestic environment (currency, sort, containers, furniture, rooms). This attempt considers the first years of the series (1503 to 1520).

En 1855, William Morris n’est pas encore un immense artiste pluridisciplinaire mais un étudiant en théologie. Avec deux camarades d’Oxford, il vient prendre des vacances dans le nord-ouest de la France. Après Abbeville et avant Beauvais, Chartres, Rouen, il visite Amiens et sa cathédrale. Il marche ainsi sur les traces des architectes et critiques d’art George Edmund Street, Gilbert Scott, John Ruskin. Comme eux, il célèbre certains traits remarquables que ne présentent pas ou peu les édifices gothiques anglais : hauteur impressionnante, remplages et surtout portails sculptés, que William Morris lit, trente ans avant La Bible d’Amiens, dans un long article, « Shadows of Amiens », qu’il publie dans The Oxford and Cambridge Magazine, avec deux nouvelles, médiévale et fantastique, également consacrées à la cathédrale : « The Story of the Unknown Church » et « A Night in a Cathedral ». La fiction n’est pas moins pertinente que la description pour rendre compte d’un édifice que William Morris aborde de façon résolument affective, émotive et subjective, qu’il se pose en visiteur, donne la parole à un des constructeurs de la cathédrale ou qu’il soulève ses difficultés de scripteur confronté à la difficulté de traduire une architecture en mots. Dans tous les cas, sa posture est artistique, humaniste, agnostique. Les textes qu’il publie suite à sa visite à Amiens s’avèrent donc en accord avec sa décision, simultanée, de renoncer aux ordres pour devenir artiste. Bien plus, on y perçoit, en les lisant de près, de nombreux germes des écrits communistes, quoique bien plus tardifs, de William Morris – non seulement des idées clés de ses conférences mais aussi des motifs de ses fictions, tels que la nuit dans l’église ou la sculptrice, qu’il retravaille et sublime en symboles d’un bonheur non plus passé mais à faire advenir en mettant fin au système capitaliste destructeur de la beauté de la vie.

Conférence donnée dans le cadre de l'Assemblée Générale Ordinaire de l'Association des Amis du Musée Boucher-de-Perthes, le 24 mars 2017.

"Le sujet des ports d'Abbeville offre la chance de découvrir un pan entier de l’histoire locale, où l'on apprend que si naviguer sur la Somme ne s'est jamais fait sans difficulté, Abbeville a su tirer son épingle du jeu et devenir l'un des ports les plus influents du Nord de la France du Moyen Age au XVIIIe siècle."

Conférence basée sur des propos tirés de l'ouvrage de Daniel BELLEBOUCHE, Les ports d'Abbeville à travers les âges, publié en 2014.

Édouard Daurelly, nom d'artiste d’Edouard Auguste Henri Maffren, était auteur dramatique, poète et directeur de théâtre français, né en 1867 à Sisteron (Alpes de-Haute-Provence), et probablement décédé en 1948. Au plus tard à l'âge de 16 ans, il s'est tourné vers le métier d'artiste. Il prend le nom de scène Daurelly, et en 1884 il se présente pour la première fois à Marseille au Théâtre Chave. Par la suite, il a eu des engagements aux théâtres à Liège, à Alger, à Bordeaux, et enfin à Paris. À partir de 1893, il rejoint plusieurs troupes de théâtre, et en 1895, il fonda pour la première fois sa propre troupe de théâtre. En 1896, il est engagé à Paris par les Bouffes-Parisiens. En 1899, il a eu la chance de participer à des drames classiques à Nîmes lors d'une tournée du célèbre Mounet-Sully, sociétaire de la Comédie-Française. À partir de 1901, il devient directeur de sa propre troupe d'opéra et l'appelle « Tournée d'opéra-comique Edouard Daurelly ». À partir de 1909, il devient successivement directeur de théâtre dans les villes de Caen (Calvados), de Besançon, d’Avignon, de Trouville et d'Amiens. Enfin, en 1934, Daurelly est nommé, avec Maurice Carrié, codirecteur de l'Opéra de Lyon. En 1924, il s'est tenu devant la caméra dans le film alors célèbre d'Henry Roussel, « Violettes Impériales », en tant qu'acteur de l'empereur Napoléon III. Daurelly, comme auteur dramatique et poète, a écrit huit œuvres scéniques, dont certaines ont été jouées avec grand succès dans toute la France. C'est la première biographie d'Edouard Daurelly, qui a joué un rôle important dans l'histoire du théâtre français.

Qu’il s’agisse de sensibilisation à l’histoire de la nation et à l’histoire de l’art, d’éducation citoyenne ou de formation professionnelle aux métiers du patrimoine, les jeunes générations sont l’avenir de notre patrimoine.

Sensibiliser les jeunes publics au patrimoine :

Comprendre et connaître le patrimoine dans son contexte historique et social, c’est mieux comprendre et connaître la société dans laquelle nous vivons, c’est discerner les valeurs sur lesquelles elle se construit, pour mieux ensuite les intégrer ou les contester. L’éducation au patrimoine contribue à l’ouverture de l’individu au monde qui l’environne et donc à la formation du citoyen.
S’adresser aux jeunes générations, c’est aussi une occasion de saluer le travail des associations et des réseaux engagés dans l’éducation artistique et culturelle, des réseaux des Villes et Pays d’art et d’histoire, des Conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement et bien d’autres encore qui valorisent le patrimoine auprès de la jeunesse.
Ces journées permettront également de mettre en valeur les chantiers de bénévoles, dans leur dimension technique et d’apprentissage. Ils sont le lieu où les notions de transmission, de médiation et de pédagogie trouvent tout leur sens. Ils peuvent également être le lieu d’une première orientation professionnelle ou d’une sensibilisation aux filières de formation professionnelle.

Accompagner les jeunes vers la formation et les métiers du patrimoine :

Cette 34e édition des JEP sera aussi l’occasion de mettre en valeur l’ensemble des actions entreprises dans le domaine de la formation : le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche avec le concours du ministère de la Culture, a créé en 2008, le bac professionnel «Intervention sur le bâti ancien», avec la participation de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment, du Groupement des entreprises de monuments historiques, de l’association Maisons paysannes de France, de la Fédération nationale des conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement et de personnalités référentes du bâti ancien.
Par ailleurs, plusieurs écoles sous tutelle du ministère, ou dont les diplômes font l’objet d’une reconnaissance de la part de l’État, proposent des formations diplômantes, afin d’assurer la transmission des savoir-faire.

Les Journées européennes du patrimoine sont organisées par le ministère de la Culture. Placées sous le patronage du Conseil de l’Europe et de la Commission européenne, elles reçoivent le concours des propriétaires publics et privés de monuments historiques. Elles bénéficient de l’implication du Centre des monuments nationaux, du réseau des Villes et Pays d’art et d’histoire, de la Fondation du Patrimoine et des associations de sauvegarde du patrimoine présentes depuis la toute première édition : les Vieilles Maisons françaises et La Demeure Historique.

Les œuvres des Primitifs flamands du XVème siècle ont acquis la célébrité et constituent le principal témoignage d’une formidable histoire de l’art. La Résurrection du Christ avec trois donatrices, peinte par André d’Ypres, est un témoin de cette révolution picturale, parallèle à la Renaissance florentine, opérée dans la région sous le contrôle  du Duc de Bourgogne,  entre la Flandre et Paris.

La Révolution française, en supprimant l'institution pluriséculaire du chapitre cathédral ainsi que la réalité juridique de la seigneurie d'Église, a rendu à la ville d'Amiens un quartier autrefois en grande partie clos et réservé, le quartier canonial 49 (cf. figure n° 1). Quartier dont il ne reste aujourd'hui que partiellement la trame viaire ainsi que d'anciennes demeures capitulaires cossues rebâties surtout au XVIII ème siècle avec, pour certaines, des caves médiévales. Les fouilles archéologiques, trop rares, n'ont pas encore été d'un grand secours pour comprendre l'histoire de ce quartier. Par contre, les archives du chapitre cathédral, principal fonds documentaire de l'Ancien Régime, nous permettent d'en retracer l'évolution, l'organisation et la vie dès les derniers siècles du Moyen Âge. Les quartiers canoniaux ont fait l'objet d'un regain d'intérêt depuis les années 80 profitant de l'essor de la recherche dans deux domaines : d'un côté, l'archéologie urbaine se consacrant à l'étude du cadre de vie des hommes 50 et, de l'autre, l'histoire des chapitres cathédraux et de leurs membres, les chanoines 51. Fruits de ces deux approches, d'importants travaux ont permis de renouveler nos connaissances sur cette question notamment l'étude de référence parue en 1994 sur la topographie des quartiers canoniaux dirigée par Jean-Charles Picard et d'Yves Esquieu 52. Parallèlement, en 1996, paraît le premier volume d'une grande collection toujours en cours, celle issue du programme de recherche au CNRS « Fasti ecclesiae gallicanae », ayant pour objectif l'élaboration d'un répertoire prosopographique des évêques, dignitaires et chanoines des diocèses de France de 1200 à 1500. Le premier opus de ce projet ambitieux fut consacré au diocèse Amiens 53. Dans cet élan, le quartier canonial d'Amiens fait alors l'objet d'une attention nouvelle de la part de chercheurs comme Nathalie Manoury auteur d'une thèse en 2002 sur les quartiers canoniaux des provinces ecclésiastiques de Reims et de Rouen et Jean-Marc Albert qui lui a consacré une synthèse récente dans l'ouvrage Amiens, la grâce d'une cathédrale paru en 2012 54. Le quartier canonial ou cloître d'Amiens dans son organisation générale est donc plutôt bien connu mais nombre de questions demeurent toutefois en suspens. Certains aspects peuvent encore à la lecture des actes originaux être approfondis notamment quant à la formation de ce quartier, à ses réalités topographiques, aux questions statutaires des maisons canoniales le composant et quant à l'usage que les chanoines faisaient de leur claustrum. Il est important avant de poursuivre de revenir sur la terminologie employée, celle de quartier canonial qui permet de circonscrire notre étude. Il est en effet nécessaire de distinguer les termes de quartier cathédral, quartier épiscopal et quartier canonial parfois utilisé indifféremment mais qui recouvrent des réalités à nuancer. Le quartier cathédral est d'un usage plus large englobant indifféremment l'espace environnant et en relation avec la cathédrale, réunissant le quartier de [p. 56] l'évêque avec son palais et celui du chapitre cathédral. Mais ces deux quartiers, épiscopal et canonial, recouvrent des réalités juridiques et topographiques bien distinctes, plus circonscrites, reflet des deux pouvoirs ecclésiastiques indépendants parfois rivaux qui cohabitent dans cette partie de la ville. La notion de quartier cathédral est donc un terme plus général et consensuel. 49 Aussi appelé cloître des chanoines, de claustrum en latin signifiant clôture. 50 Résultant notamment du développement de l'archéologie préventive préalable désormais à tout projet d'aménagement. En 1986 s'est constitué un groupe de recherche au CNRS consacré aux approches archéologiques du cadre de vie des hommes du Moyen Âge dont la vocation le portait à s'intéresser tout particulièrement aux quartiers canoniaux. 51 Incarné notamment par la thèse d'Hélène Millet, Les chanoines du chapitre cathédral de Laon (1272-1412), Rome-Paris, 1982. 52 J.-C. Picard, Y. Esquieu (dir.), Les chanoines dans la ville. Recherches sur la topographie des quartiers canoniaux en France, Paris, 1994. Amiens ne fait pas partie de l'échantillonnage des vingt-deux villes ciblées dans l'ouvrage. 53 P. Desportes, H. Millet, Fasti Ecclesiae Gallicanae. Répertoire prosopographique des évêques, dignitaires et chanoines de France de 1200 à 1500, t. I : Diocèse d'Amiens, Turnhout, 1996. Une notice est consacrée au cloître d'Amiens rédigée par J.-M. Albert, p. 21-24. 54 N. Manoury, Les quartiers canoniaux des provinces ecclésiastiques de Reims et de Rouen du IXe au XIIIe siècle, thèse sous la direction de Michel Rouche, Université Paris-Sorbonne, 2002. J.-L. Bouilleret (Mgr), André A., Boniface X. (dir.), Amiens, la grâce d'une cathédrale, Strasbourg, La Nuée bleue, 2012.

Dans l'ancien béguinage du quartier du Vidame, pas très loin de la Somme près de la Hotoie, des arts et industries de la mécanique Strock et des tissus Fernand Delruy résument plus de cent ans de vie au rythme des ateliers. Un savoir-faire qui raconte l'histoire de la ville d'Amiens.

Existe t’il des quartiers ou communes de l’aire urbaine d’Amiens ayant
tendance à devenir socialement plus homogène, à spécialiser leur population (par catégorie d’âge, par catégorie socioprofessionnelle, par taille de ménage, par origine) ?
A l’inverse la mixité résidentielle de ces catégories de population s’accroît-elle dans certains endroits, à certaines échelles ?
En particulier, comment se situent les quartiers de la géographie
prioritaire de la Politique de la Ville, par rapport aux autres quartiers et entre eux, et comment évoluent-ils ?
Comment le périurbain amiénois est-il socio-spatialement structuré ?
Dans quel sens l’extension de la périurbanisation des années 90 le fait-elle évoluer ?
Peut-on réaliser une typologie des espaces infra-urbains et périurbains
en fonction de leur peuplement et de son évolution ?
Peut-on identifier certaines échelles de territoire plus pertinentes pour
traiter de certains enjeux de la mixité socio-spatiale dans des documents de planification comme les SCOT ou les PLH ?
L’organisation socio-spatiale, et son évolution, de l’aire urbaine
d’Amiens a t’elle des spécificités par rapport à celle des principales aires
urbaines picardes et françaises ?

Les lectures politiques de l'oeuvre de Jules Verne ne manquent pas. Si l'on veut situer cet écrivain dans l'éventail politique, il est nécessaire d'examiner son attitude au Conseil municipal d'Amiens et le replacer dans la société amiénoise au moment de sa candidature en 1888.

This essay was first presented at an international symposium held in Paris on 15-16 October 2015. Organized by Joëlle Ducos and Christopher Lucken, the symposium addressed the theme "RICHARD DE FOURNIVAL ET LES SCIENCES AU XIIIe SIÈCLE" (Richard de Fournival and the Sciences of the 13th Century). The ultimate polymath--poet, musician, cleric, physician, and consummate bibliophile--Richard (d. 1260) assembled the largest private library of the era. This paper examines the question of where he got all his medical books, many of which, although having been translated from Arabic or Greek into Latin in the 11th to early 13th centuries, had been virtually invisible in terms of prior circulation. Richard, however, managed to find dozens of these hitherto invisible texts and, I argue, it was he who likely assembled them into rationalized collections that carried forward a particular vision for how medical teaching should be pursued. He seems to have succeeded in that endeavor, since most of the "new Galen" that would dominate university teaching in France and Italy for the rest of the Middle Ages would follow in the course that he set.

The essay has been published as: Monica H. Green, “Richard de Fournival and the Reconfiguration of Learned Medicine in the Mid-13th Century,” in Richard de Fournival et les sciences au XIIIe siècle, ed. Joëlle Ducos and Christopher Lucken, Micrologus Library (Florence: SISMEL/Edizioni del Galluzzo, 2018), pp. 179-206. Feel free to contact me if you would like a copy: monica.h.green@gmail.com.

Plusieurs études récentes ont montré que la connaissance du patrimoine ecclésiastique urbain demeurait largement méconnue pour la période allant du XIe au XVIe siècle. Les chercheurs ont en effet davantage mis en avant la vie religieuse urbaine et la seigneurie monastique rurale, que l’implication des hommes d’Église dans la vie économique des villes, où ils furent pourtant à l’origine de vastes entreprises foncières qui contribuèrent à modeler durablement la physionomie urbaine.
À travers l’étude comparée de trois importantes communautés de chanoines de la cité d’Amiens (Saint-Acheul, Saint-Martin-aux-Jumeaux et Saint-Jean), cette communication se propose d’analyser le rôle que ces établissements ont tenu dans le développement physique de cette ville. Pour cela, seront analysées tour à tour les modalités de constitution du patrimoine foncier de ces communautés, puis son inscription spatiale dans la ville intra et extra muros, et enfin la gestion de ces seigneuries foncières face aux crises de la fin du Moyen Âge.

Nouvellement retournée à la couronne de France, Amiens retrouve son rôle de bastion avancé de la frontière nord du royaume. Désirant renforcer la capacité défensive de la cité, Louis XI ordonne, en 1476, le démantèlement de la portion d’enceinte séparant la ville de ses faubourgs méridionaux afin que ces deux entités soient réunies dans une seule et même enceinte. Par cette opération, le roi veut également que les migrants s’étant réfugiés dans les faubourgs pour fuir les dangers de la guerre y demeurent, afin d’augmenter le nombre de défenseurs de la ville.
Peu enclin à s’adonner à cette vaste entreprise qu’il estime dangereux pour sa sécurité et ses finances, l’échevinage s’y oppose dans un premier temps mais ne pouvant résister à la volonté royale, un compromis est rapidement négocié. Des avantages financiers sont alors promis aux édiles et, en échange de leur participation, les Amiénois sont autorisés à jouir des terrains sur lesquels ils auront démantelé l’enceinte et/ou comblé le fossé attenant, à charge d’y bâtir une maison selon des normes urbanistiques précises (dimensions, matériaux). En parallèle, le pouvoir scabinal est tenu de percer de nouvelles rues et d’installer des équipements devant favoriser l’attractivité des lieux. Le nouveau paysage qui est en train de se constituer bénéficie alors du déplacement de plusieurs marchés urbains (au blé, au lin, etc.) et d’aménagements modernes (pavage des chaussées et des places, développement du système d’adduction, percement de puits, etc.), dont l’établissement résulte d’une entreprise commune entre l’échevinage et la population.
La présente communication se propose tout d’abord d’étudier le projet de réaménagement exigé par le souverain, puis d’analyser les aspects logistiques du démantèlement entrepris par l’échevinage et les Amiénois, pour ensuite terminer par la réalisation des aménagements publics et privés qui contribuèrent à la conception d’un nouveau paysage urbain.

Figure marquante de la peinture amiénoise entre la fin du XVe siècle et le début du XVIe siècle, le Maître d'Antoine Clabault est reconstitué et baptisé par Nicole Reynaud en 1993. Considérablement étoffé depuis, son corpus d'oeuvres mérite une révision et nous permettra de réevaluer la production locale autour de 1500.

La 8ème édition des « Journées nationales de l’archéologie » (JNA) se déroulera du
vendredi 16 au dimanche 18 juin 2017.

Pilotées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) sous l’égide du ministère de la Culture, ces journées mobilisent l’ensemble de la communauté archéologique en France métropolitaine et outre-mer. Tous les acteurs de l’archéologie s’associent pour faire découvrir au plus grand nombre les richesses et les coulisses de la discipline.

Les JNA sont, par conséquent, un rendez-vous incontournable pour découvrir les différentes facettes de l’archéologie. Ces journées sensibilisent le public à la diversité du patrimoine et présentent les dernières avancées de la recherche.

Musées et sites archéologiques, laboratoires, centres d’archives, organismes de recherche, universités, associations, collectivités territoriales, offices de tourisme et bibliothèques organisent alors des activités originales et familiales qui contribuent au rayonnement de l’archéologie.

Entre 1997 et 2012 trois diagnostics archéologiques se sont déroulés dans l’enceinte de l’ancienne Caserne Dejean au 54 rue Jules Barni à Amiens. Le dernier projet immobilier comportait plusieurs niveaux de sous-sol, ce qui impliquait d’importants terrassements, une fouille préventive a donc été prescrite par les services de l’état. Elle a permis la mise au jour de quelques traces du Haut-Empire, de 178 sépultures à inhumation du Bas-Empire et de quelques vestiges de l’époque moderne. Le diagnostic de 2012 a donné lieu à la découverte, totalement inattendue, d’un four de briquetier datant probablement de l’époque moderne, dont la partie basse était en très bon état de conservation. Il est possible de mettre en relation cette structure avec l’édification des fortifications de la ville et avec les zones d’extraction du combustible et de l’argile nécessaires à la fabrication des briques.

Between 1997 and 2012, three archaeological tests took place in the former Dejean Barracks at 54 rue Jules Barni in Amiens. The latest project has several basement levels, which required deep excavation, so a preventive excavation was therefore prescribed by the state services. It allowed the discovery of some evidence of the High Empire, 178 burial graves of the Low Empire and some evidence of the modern era. The 2012 test led to the totally unexpected discovery of a brick kiln probably dating from modern times, whose lower part was in very good state of conservation. It is possible to link this structure with the construction of the city’s fortifications and with the areas where fuel and clay were extracted to make the bricks.

Cette exposition mettra à l’honneur un des meilleurs connaisseurs du sous-sol picard. À travers ses clichés photographiques et des artéfacts sortis des entrailles de notre territoire, partez à la découverte de celui qui avait compris que, pour comprendre le passé, il fallait prendre de la hauteur. Exposition organisée dans le cadre des Journées Nationales de l’Archéologie et en collaboration avec l’INRAP.

La volonté de défendre leurs intérêts juridictionnels tout en garantissant la paix civile a, dès les XIIe-XIIIe siècles, mené les autorités urbaines à développer une réglementation encadrant la construction qui, face aux troubles géopolitiques et sanitaires des derniers siècles du Moyen Âge, connaît plusieurs modifications afin de sécuriser la ville, puis de la rendre plus belle. Durant les XIVe-XVIe siècles, l’habitat amiénois connaît ainsi plusieurs modifications mais qui ne sont pas toujours subies, de nombreux habitants s’adonnant volontairement à des changements pour améliorer le confort de leur maison et de son environnement. Celles-ci entreprenant le plus souvent sur le domaine public, elles restent très encadrées par les autorités, ce qui donne lieu à une documentation à la fois variée et abondante qui, avec l’apport des données archéologiques, permettent d’observer au plus près la maison amiénoise. Dans un souci de compréhension global de ce phénomène de mutation et de ses conséquences sur les formes de l’habitat, l’analyse portera à la fois sur les territoires de la cité intra muros et de ses faubourgs, et s’intéressera aux différentes juridictions des grands seigneurs justiciers présents à Amiens.

This paper argues that the bishops of Amiens manipulated the iconography of the Honoré portal to shape ideas of episcopal authority. Beginning in the eleventh century, the Vita sancti Honorati was redacted several times by Amiénois bishops to establish the historical basis of their authority through affiliations with their legendary predecessor. In the portal, juxtaposition of the hagiographic narrative in the tympanum with cycles of patriarchs, prophets and apostles in the archivolts and lintel created an imagined administrative line that extended from the Old Testament to the diocese's first leaders. During ritual processions, movement through the portal produced strong visual affiliations between the bishops and their biblical and legendary forbears, identifying them as continuators of an unbroken line of ideal leaders and allowing them to share in the power of Amiens' sacred past.

La mise en perspective des opérations d’archéologie préventive urbaine amiénoise se confronte encore à l’exceptionnelle masse et diversité des archives médiévales et modernes sans équivalent dans l’espace picard. Cet article introductif présente et ordonne les principales séries de sources utiles à l’histoire topographique d’Amiens et propose une méthode d’équivalence des numéros de maisons partant de la numérotation de 1818 pour remonter jusqu’à celle de 1765. Les fonds parcellaires calés et identifiés de façon objective sur l’ensemble de la ville en 1765 pourraient, pour la plupart d’entre eux, être ensuite soumis à analyse régressive, susceptible d’être opérante pour une large portion du territoire urbain jusqu’au milieu du XVe siècle ; quelques fonds, des biens de mainmorte, sont documentés depuis le XIIe siècle.  L’expérience documentaire tentée à l’occasion des chantiers du Bas-Parvis (2006/2007) et du Marché aux Herbes (2007) a démontré la nécessité d’une approche préalable systématique dans un cadre de recherche collectif.

Conférence donnée à la Société des Antiquaires de Picardie, le 14 avril 2018 La ville d'Amiens est implantée en fond de vallée de Somme, sur un sous-sol riche en matériaux de construction. Archéologiquement attestée depuis l'Antiquité, l'exploitation de la craie du secteur nord de la ville peut être étudiée dans le détail grâce à la riche documentation textuelle de la fin du Moyen Âge. Les comptabilités municipales et celles de la maladrerie Saint-Ladre d'Amiens permettent en effet d'aborder plusieurs aspects, dont trois retiendrons particulièrement notre attention. Le premier concernera l'identification et la localisation des sites carriers, la détermination de leur caractère ponctuel ou pérenne, ainsi que le type de matériau qui y était exploité. Le caractère sériel des sources comptables permettra ensuite de proposer une quantification du volume de pierres extraites pour chaque site entre 1388 et 1503. Enfin, la corporation des carriers oeuvrant dans les faubourgs septentrionaux d'Amiens sera scrutée et certaines « dynasties familiales » de propriétaires-exploitants seront mises à l'honneur.

A travers l'étude d'un Factum de 1725, publié en faveur de Charles Moreau, écolâtre de la ville d’Amiens et à l’encontre de Jean Baptiste Ferret, maître écrivain de la ville ; nous analyserons les luttes de pouvoirs en matière d’éducation et les dérives pédagogiques  qui pouvaient apparaître au sein des villes de l'Ancien Régime.

Pour de nombreux auteurs participant depuis plus de vingt ans au festival Les Rendez-vous de la bande dessinée d’Amiens, la cathédrale Notre Dame représente un imaginaire riche et parfois contradictoire : de la nostalgie à la destruction, de l’amour à la dérision, de la fascination pour sa géométrie parfaite jusqu’à la volonté d’en détourner les codes et la fonction religieuse. Comme pour John Ruskin en 1884, Marc-Antoine Mathieu ou François Schuiten y voient, eux aussi, une forme de narration en image, une première bande dessinée faite de pierre, de verre et de lumière intense. Chaque intervention artistique inventant, ainsi, son propre lien avec l’histoire, l’architecture et la ville.
Représentée sur quinze des vingt affiches créées pour le festival Les Rendez-vous de la bande dessinée d’Amiens depuis 1996, la cathédrale Notre Dame a ainsi su interroger l’imaginaire de créateurs venant d’horizons très divers  tout en se posant une question commune : comment faire face avec les codes propres de l’art séquentiel à l’héritage flamboyant du gothique ; comment regarder un espace aussi historiquement et artistiquement codifié ? En ce sens, chaque proposition apporte son regard décalé, vengeur ou poétique et chaque affiche nous aide à mieux cerner les spécificités d’un art utilisant la séquence, la juxtaposition et l’ellipse pour décrire le monde. 
Notre étude portera donc sur la naissance d’un regard spécifique sur le monumentale suscité par l’association On a marché sur la Bulle, principalement à partir des archives de l’association et du festival Les Rendez-vous de la bande dessinée d’Amiens. Notre but étant de dresser une cartographie des imaginaires induit par cette collaboration et d’en déduire un questionnement propre à l’espace, à l’histoire et à l’image.

Avec certitude, depuis 1345 jusqu’à l’application de l’édit de Paris à compter du 7 février 1567 n. st., le calendrier de l’administration communale d’Amiens est renouvelé en l’eschevinage le jour Nostre Dame en mars, soit le 25 mars, jour de l’Annonciation, et quelques jalons laissent supposer l’usage du style florentin depuis au moins le dernier quart du XIIIe siècle. Les actes émis par l’évêque, par l’official ou le chapitre cathédral composent une figure d’ensemble qui, par exclusion du style de Pâques ou par calcul, indique ici encore l’usage du style de l’Annonciation, ab incarnatione Domini secundum morem gallicanum, et ce dès le début du XIIIe siècle. Si, au XIVe siècle, le bailliage semble user du style de l’Annonciation, depuis au moins 1337 et sans aucun doute possible aux XVe et XVIe siècles jusqu’au 1er janvier 1567 n. st., le passage de l’année s’effectue à la bénédiction du cierge pascal.