Les régimes urbains qui favorisent (ou non) l’innovation sociale Un projet financé par l’Union européenne et impliquant l’université de Genève met sous la loupe la politique sociale de vingt villes européennes, entre 2010 et fin 2013....
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Un projet financé par l’Union européenne et impliquant l’université de Genève met sous la loupe la politique sociale de vingt villes européennes, entre 2010 et fin 2013. Il semble que les meilleurs modèles renforcent en outre l’attractivité des centres urbains.
Au cours des dernières années, dans un contexte de crise économique plus ou moins prononcé, les villes européennes ont connu une évolution souvent contrastée, avec la montée d’inégalités et de formes d’exclusion. Soucieuse d’en savoir davantage, l’Union européenne a financé le projet Wilco* (comme Welfare innovations at the local level in favour of cohesion), qui s’est focalisé sur les innovations sociales, leur développement et leur évolution. La cible était constituée de vingt cités européennes - soit deux pour les dix pays participants, à savoir la Croatie, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Espagne, Suède, Suisse et le Royaume-Uni.
Le projet a tout d'abord analysé les problèmes sociaux dans ces métropoles en mettant l'accent sur les jeunes, les migrants et les familles monoparentales. Ensuite, le projet a utilisé des interviews pour examiner 77 innovations visant à traiter ces questions, et analyser les orientations politiques prépondérantes des acteurs clés dans ces domaines. En Suisse, Genève et Berne étaient les deux villes choisies et c’est le professeur de sociologie à l’université de Genève, Sandro Cattacin, qui a coordonnée la recherche. Ses éléments les plus saillants ont été réunis dans un ouvrage*. D’après lui, il se dessinerait aujourd’hui un retour à un mode de fonctionnement qui a prévalu au XIXème siècle, quand les centres urbains étaient au centre des défis sociaux. Bien que les enjeux soient en grande partie similaires dans les villes, les réponses locales s’avèrent toutefois très différentes. Ainsi, quatre types de régimes urbains de gouvernance ont été identifiés, comme l’étaient les conditions les plus essentielles à la survie et à la diffusion des innovations. C’est là que le projet débouche sur des conclusions originales et intéressantes que nous résume Maxime Felder, l’assistant de Sandro Cattacin et auteur d’un chapitre de cet ouvrage.