Guerres de religion

Une version numérisée de l’Édit, provenant des ressources numériques de la Sorbonne, a été jointe à ce document

Ce texte, datant du 17 janvier 1562, est un Édit, c'est à dire un acte législatif de l'Ancien Régime émanant, en général du roi de France. Cet écrit législatif est connu sous le nom d'Édit de Saint-Germain-en-Laye, bien qu'appelé plus couramment l'Édit de Janvier. Publié depuis le 17 janvier, il faut attendre le 6 mars pour que cet édit de paix soit enregistré, le Parlement de Paris, extrêmement catholique, refusant jusqu'alors de le faire. Nous devons ce texte à Catherine de Médicis, alors que celle-ci se trouvait régente du royaume de France, et sa rédaction à son chancelier Michel de L'Hospital. L'objectif fondamental d'un tel écrit n'est pas de mettre en œuvre une forme tolérance envers la religion réformée mais d'insuffler un vent de paix dans un royaume instable.

Entre autres services rendus à la domination française par Ahmed AI-Mokrani, père du futur Bachagha Mohammed Al-Mokrani, et ennemi irréductible de la résistance algérienne à la colonisation, le plus important a été de prendre fait et cause pour les français, dans leur lutte contre l’Emir Abdelkader.

The article considers why in the French Wars of Religion (1562-1598), the crown found it found it extremely difficult to make peace between Protestants and Catholics. The article uses modern political-science models of peace-making to improve our understanding of why Henri IV (reigned 1589-1610) succeeded in pacifying France while his predecessors did not. Previous accounts have seen Henri IV’s success as a product of his great personal qualities, but his achievement has been overstated. In fact, over the first fifteen years of the wars, Catholics learned that Protestants could not be eradicated from the country, and became more willing to negotiate. Henri’s success was due more to structural changes brought about by his position, rather than his personal qualities. Specifically, Henri’s questionable legitimacy forced him to adopt policies of persuasion rather than coercion, while his predecessors were hindered by their position as mediators within a conflict between the Protestant forces and the Catholic League.

La famille Truyart apparaît à Senlis dès 1399, ses membres sont bouchers dans le quartier Saint Aignan. Ils sont élus échevins dès 1448 et franchiront ensuite une à une les étapes de l'ascension sociale. D'abord marchands-bourgeois, l'un d'entre eux sera recteur de l'Université de Paris à l'époque des Guerres de Religion (les Truyart soutiennent la Ligue). Ils achèteront ensuite des charges de plus en plus prestigieuses dans les domaines de la justice et du fisc tout en restant très impliqués dans la vie municipale. Anoblis, pourvus d'hôtels particuliers et de châteaux, d'armoiries et de particules, certains choisiront de servir la famille royale à Paris ou Versailles. La disparition du patronyme peu après la Révolution tient à l'absence d'héritiers mâles plutôt qu'à un déclassement.

L'analyse iconographique de la représentation des peuples amérindiens au travers de l'oeuvre des Grands Voyages (1590-1634) des De Bry – Mérian, permet, par des critères historiques, ethnologiques et culturels, d'établir l'instrumentalisation des images en fonction du cadre géopolitique ainsi qu'une possible identification de la société européenne par opposition à une autre culture.
Résumé : Alors que les affrontements religieux déchirent l'Europe, la France présentant un terrain de prédilection pour les conflits, une guerre idéologique est menée par les partis catholique et protestant. En réponse à un ouvrage décrivant les huguenots comme des tyrans et des sadiques, des images montrant les exactions de la monarchie catholique lors de la conquête et de l'exploitation du Nouveau Monde illustrent les volumes de l'oeuvre du graveur d'origine liégeoise, Théodore de Bry. Ce dernier cherche à briser le monopole de la puissance ibérique, permettant aux Européens de percevoir la cruauté dont elle est capable, dès que la Papauté semble éloignée. Ces images, qui restent gravées dans l'imaginaire, marquent la plus grande puissance européenne pour de nombreuses années.
Abstract : At the end of the sixteenth century, while Europe was concerned by Holy Wars, between catholics and protestants, particulary in France, protestants tried to destroy their ennemy by diffusing pictures showing conquistadores maltreating Indian Nations and being violente with them. These events should have hapened during colonization and exploitation of the New World. The engraver Theodor de Bry was one of the most celebre people who participate to the Black Legend of the catholic Monarchy, Spain. He presented to Europeans how Spanish behaved in these far countries, as soon as they were far from Papacy. This kind of pictures printed for a long time European imagination and broke Spain monopoly.

1593 is the decisive year of Henri IV's scheduled victory over the League. It is assured from its conversion to Catholicism (July 25, 1593). During the seven months preceding it, it was the long siege of Blaye, a fortress which controls the estuary of the Gironde, and the passage to Bordeaux and Aquitaine. Marshal Matignon, governor of Guyenne, wanted to crush the resistance of the leaguer, Lussan, who commanded and strangled the Bordeaux trade. The latter received the support of Philip II, King of Spain, and the successive assistance of two Spanish squadrons. The fighting was terribly bloody and destructive ... and ended with the victory of Lussan and the League of Guyenne. The Gironde is open to Spain at the moment when the Duke of Feria clumsily defends the rights of the Infanta of Spain to the throne of France before the States General of the League in Paris. In what way did the bitter and perilous failure of Henri IV - significantly misunderstood - play a role in the choice of his conversion?

Dans La Henriade, Voltaire offre un récit poétique et captivant des guerres de religion, depuis la Saint-Barthélemy jusqu’à la conquête de Paris par Henri IV. Alternant les récits de batailles et l’analyse politique, la réflexion philosophique et la vision de l’Histoire, il aborde les grands débats qui animeront la pensée des Lumières, comme la place de la religion dans la société, la tolérance, la figure du souverain ou le progrès des arts. Une décennie après la mort de Louis XIV, il y pose la première pierre du mythe du « Grand Siècle », esquissant les emblèmes de la Nation, tels qu’ils se constitueront dans la France moderne. Illustration remarquable de la poésie au début du XVIIIe siècle, La Henriade a connu dès sa parution un immense succès et est devenue au fil de ses multiples rééditions un carrefour capital de la vie littéraire et philosophique. Cet ouvrage collectif analyse le parcours éditorial de ce poème, en étudie la poétique et la conception de la fiction, notamment dans le rapport à l’Histoire, et explore la trace qu’il a laissée dans la mémoire critique et la tradition scolaire.

Ce premier jet s'inspire notamment des travaux suivants :

Jacqueline BOUCHER, « La diplomatie de Henri III (1574 -1589) », in Françoise Argod-Dutard et Anne-Marie Cocula (dir.), Cahiers Brantôme, vol. 3, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2007, p. 39-54.

Matthieu GELLARD, , Une reine épistolaire. Les usages de la lettre et leurs effets dans l'action diplomatique de Catherine de Médicis, 1559-1589, thèse de doctorat sous la direction de Lucien Bély (Université Paris-Sorbonne), soutenue le 27 novembre 2010.

Alain TALLON, « Diplomatie, réforme catholique et conscience nationale : La papauté au miroir de le monarchie française pendant les guerres de Religion », Annuaire-Bulletin de la Société de l’histoire de France, 1999, p. 21-51.

This first draft is based on the Lettres originales adressées à la Cour par divers ambassadeurs et agents à Rome, et autres personnages…, nowadays materially preserved in the Bibliotheque Nationale de France in Paris, regrouped in eight volumes containing letters written between 1560 to 1595 and which are considered to have belonged to Nicolas de Neufville de Villeroy, secretary of State in charge of the correspondence with ministers residing in southern Europe. We've decided to focus on the letters accounting for Jean de Vivonne's mission, indexed under  the references : Bnf Ms Fr 16045 and 16046, which correspond to volumes 7 and 8 of the whole compilation.

In early modern Europe, necessity was a very important factor of implementation of both modern state and diplomacy therefore crisis situations such as the League war were the breeding ground for practices suitable for permanent ambassadors. Following the epistemological framework laid down by french historian Lucien Bély, in his numerous works about international relations in Europe during the Ancien Régime period of time, we set out to study the three main functions assigned to ambassadors in the 16th century, which were to represent, to negociate and to inform.

This practical experience - or praxis - was implemented by ambassadors and diplomatic agents, the general topic of the memoire to be being Jean de Vivone's mission's praxis as it can be interpreted from this correspondance.


(Version légèrement corrigée - Slightly modified version)

Dirigé par Nicolas Le Roux.

Ce mémoire de Master 2 s'intéresse aux vitraux d’une chapelle castrale qui fut bâtie dans la seconde moitié du XVIe siècle, en Auvergne, pendant les guerres de religion. Les seigneurs et chanoines-comtes commanditaires de cet oratoire et de son vitrage, constituaient une fratrie catholique qui servit à la fois les rois Charles IX et Henri III, ainsi que le puissant chapitre primatial Saint-Jean de Lyon. Le programme iconographique de ces verrières apologétiques relate les épisodes importants de la vie de la Vierge, dont chaque scène transposée sur le verre a pour modèle une ou plusieurs estampes gravées par des burinistes flamands ou lyonnais et éditées à Lyon.

(Mémoire sous la direction de M. Philippe Martin).


Cette version allégée ici partagée contient l'introduction, une partie de la présentation de la source, un récapitulatif des lettres et pièces diverses présentes dans les tomes VI et VII des fonds Bnf Ms Fr 16045 et 16046 et qui ont été éditées dans le cadre de ce travail de Master (150 items sur 169), une partie des annexes et la bibliographie. Nous nous réservons le droit - pour le moment - de la restitution du contenu de ces lettres "diplomatiques" - correspondance active à partir de la cour papale à Rome - écrites par Jean de Vivonne, sieur de Saint-Gouard, François de Joyeuse, protecteur des affaires de France à partir de 1587 et de Pierre de Gondi évêque de Paris puis cardinal en décembre 1587, ainsi que la restitution de quelques pistes d'analyse qui ont été incluses à la présentation de la source lors du travail universitaire (soutenu le 12 septembre 2016, jury composé par Philippe Martin (Université Lyon 2) et Bernard Hours (Université Lyon 3), mention Très Bien), pagination originale : 464 p.

This lighter version that we share contains the introduction, a partial presentation of the source, a summary of the letters and "various items" contained in volumes 7 and 8 of the "Lettres des ambassadeurs à Rome.." conserved in the Bibliothèque Nationale de France in Paris (Bnf Ms Fr 16045 and 16046), some of the appendices and the bibliography. In order to get access to specific items or letters included in this edition feel free to contact me through this media or by e-mail at giovanni.anticona@gmail.com, also if you want me to share some of the analytic conclusions that emerged after reading this material.

Partant de certaines pratiques sociales, musicales et religieuses, ce mémoire interroge la place de l'ouïe dans la perception chrétienne du monde et se propose d'apporter quelques hypothèses et éléments de réponse à partir d'une étude comparée de deux oeuvres chrétiennes, l'une catholique, l'autre protestante.

Nous avons choisi d’éditer quelques pièces afin d’illustrer notre étude. Nous les livrons aujourd’hui au public pour le profit de tous, dans l’attente de la publication prochaine de notre thèse de doctorat.

Ces pièces révèlent des aspects qui se distribuent dans les trois mouvements de notre étude (structures des institutions de l’écrit ; l’exercice du pouvoir par le recours à l’écrit ; les reconfigurations européennes des sociétés politiques) et montrent la finesse de la mécanique de la préparation et de la projection de l’écrit comme celle qui règle le travail concret des bureaux de la monarchie.

Nous avons privilégié des pièces manuscrites inédites, éditées en suivant les règles édictées L’Édition des textes anciens, XVIe-XVIIIe siècle, sous la direction de Bernard Barbiche et Monique Chatenet, Paris, Inventaire général, 1990, 2e éd. 1993, coll. « Documents et méthodes », n° 1.

Cette communication se propose d'aborder la question de la prise d'armes en tant que forme particulière des affrontements religieux. L'historiographie des trente dernières années permet aujourd'hui de mieux cerner ce que furent ces « guerriers de Dieu », que Denis Crouzet a étudié pour le cas français, mais que l'on serait tenter d'étendre à d'autres théâtres européens 1. Imaginaire collectif et rituels de violence trouvèrent alors à s'articuler dans une expression singulière de piété passant par le combat contre l'altérité religieuse. Demeure entier le problème du processus militaire qui permit de prolonger dans des actes très concrets ces élans guerriers d'abord initialement limités au spasme de violence. Les massacres aussi bien que les émeutes à motif religieux se développent originellement dans des espaces limités et dans des temps courts. Or le processus militaire prolonge cet élan initial pour pérenniser un front confessionnel et transformer le théâtre émeutier en territoire de la guerre. C'est ainsi qu'au printemps 1562, le royaume de France bascula d'une situation conflictuelle entre communauté réformée et communauté catholique dans les différentes villes du royaume en un véritable état de guerre. Le guerrier de Dieu, au départ simple civil mobilisé dans une rixe urbaine, se muait en soldat des guerres de Religion. Il ne perdait rien à la détermination confessionnelle de son combat, et il gagnait un cadre lui permettant d'intégrer une armée sainte. Pour cela, notre propos sera articulé autour de la notion de guerre civile, au sens d'un conflit engendré par une société elle-même. Naturellement, tous les affrontements religieux ne se réduisent pas à la guerre civile, mais il me semble que les expériences françaises, anglaises et germaniques font état de territoires traversés de frontières confessionnelles qui furent autant de lignes de front militaire au sein d'une même communauté de vie. Emotion, révolte, guerre civile, la prise d'armes revêt des caractéristiques variables, et il s'agit ici de comprendre les formes du combat pour sa foi. Les réflexions qui vont suivre proviennent pour l'essentiel des observations établies à partir de la société méridionale du royaume de France aux prises avec les guerres de Religion 2. A la lecture de cas similaires ailleurs en Europe, il semble possible d'esquisser des permanences d'un théâtre de conflit à l'autre autour de points de comparaisons que nous savons nécessairement impressionnistes.

Réforme et guerres de Religion dans le Haut-Adour

En 1562, Bernard de Castilhon [orthographié aussi Castillon], recteur d’Asté, Guillaume Aucon, Bertrand de Forcade et Domende Bedera sont arrêtés et conduits par Freignac, consul de Bagnères, au Parlement de Toulouse pour y être jugés du crime d’hérésie. Leur faute est d’avoir embrassé la foi réformée ! Cet événement nous ramène en Bigorre au temps de la Réforme et des guerres de Religion.
Chronologiquement ce procès s’inscrit dans le contexte des décennies 1560-1570, période au cours de laquelle la Bigorre est dans le domaine de la Maison d’Albret avec à sa tête Jeanne d’Albret (1528-1572) qui a embrassé le protestantisme en 1560 et qui devient, deux ans plus tard, comtesse de Bigorre. Un tournant se dessine au milieu quand l’Ordonnance ecclésiastique de 1566 doit s’y appliquer, mesure qui déclenche un premier mouvement d’affrontements.  S’initie une période de conflits qui connaît son paroxysme lors de la troisième guerre de Religion (1568-1570).  Si la Réforme a gagné des fidèles, les Bigourdans restent majoritairement catholiques et l’action de la monarchie (emprise régnicole du règne de Charles IX, 1560-1574) pour maintenir cet état y est relayée par le sénéchal et le gouverneur.
Spatialement ces arrestations concernent Bagnères-de-Bigorre et Asté, deux communautés de la zone montueuse qui traditionnellement passait pour être peu ou pas concernée par la Réforme. Or force est de constater que cette opinion doit être nuancée. C’est pourquoi nous nous intéresserons plus spécifiquement au quarteron de Bagnères qui correspond au Haut-Adour – cantons de Bagnères et de Campan .
Le corpus sur lequel se base ce travail se compose tout d’abord des sources manuscrites conservées aux archives municipales de Bagnères : actes consulaires de 1569 à 1571 . Pour ce qui est des sources imprimées, rédigées a posteriori, elles forment un corpus qui permet de renouer avec l’histoire de ces communautés mais elles sont le plus souvent à charge contre les huguenots omettant les horreurs similaires commises par les troupes de la Ligue que relate néanmoins Pierre Olhagaray.

Giovanni Anticona, « Une lecture de la Saint-Barthélémy : justice royale et transe violente mystique au temps des Guerriers de Dieu », Cuaderni eretici, revue en ligne, 1/2013, p. 41-74.

Cf. infra. "Denis Crouzet. La Nuit de la Saint-Barthélémy. An English Review"

L’étude explore comment l’État royal français institue au cœur de son dispositif de pouvoirs des structures spécialisées dans le maniement, la projection et la réception de l’écrit politique pour éteindre les troubles des guerres de Religion, gagner des positions politiques face aux corps et aux communautés, armer stratégiquement, politiquement et théoriquement les luttes et les contacts militaires et cérémoniels à l’échelle européenne. Les acteurs de ces structures nouvelles, secrétaires d’État et secrétaires, contribuent à forger dans ce contexte de crise politique d’une exceptionnelle intensité une nouvelle gouvernementalité qui prépare et annonce l’avènement de la monarchie administrative et des pré-bureaucraties du second XVIIe siècle. Cœur de l’État, matrice du vouloir royal, les secrétaires mobilisent leurs compétences professionnelles au service du souverain. Leur position fonctionnelle dans l’État croît jusqu’à en faire la pointe avancée d’une société politique en intense recomposition. Ils forment alors une société administrative aux codes, usages et pratiques parentes à ceux de leurs homologues européens, espagnols et anglais, au gré de la progressive internationalisation des guerres de Religion. Le concept heuristique de république européenne des bureaux pose à nouveaux frais les problèmes des circulations transnationales des savoirs administratifs et des transferts de modèles de gouvernement. L’attention redoublée à la matérialité du travail des bureaux à l’échelle européenne confère à l’étude la dimension d’histoire culturelle de l’État, ouverte et potentielle, centrée sur les jeux d’acteurs, d’échelles, la résolution des conflits, la collaboration et les liens au sein des réseaux d’information.

This study explores how the French Royal State establishes at the heart of its apparatus of power structures specialized in the manipulation, projection, and reception of political writing. These structures are intended to end the troubles of the Wars of Religion, to win political positions against corps and communities, and to strategically, politically, and theoretically arm both battles as well as military and ceremonial contacts across Europe. The actors in these new structures are secretaries of State and secretaries. From this exceptionally intense political crisis, they help bring about a new governmentality that prepares and announces the coming of the administrative monarchy and the pre-bureaucracies of the second part of the 17th Century. As the heart of the state and the conduit of royal desire, secretaries mobilize their professional skills in the service of the sovereign. Their functional position in the state grows into the cutting edge of a political society undergoing intense restructuring. They thus form an administrative society with codes, uses, and practices closely related to their Spanish and English European counterparts, following the increasing internationalism of the Wars of Religion. The heuristic concept of the European “Republic of bureaus” once more asks questions regarding the transnational circulation of administrative knowledge and the transfers of government models. The increased attention to the materiality of the work of government bureaus on the European scale gives this study the dimension of a cultural history of the State, centered on the games of actors and scales, the resolution of conflicts, and the collaboration and connections at the heart of networks of information.

Ecrire l'histoire pour garantir l'oubli Une historiographie des guerres civiles dans la deuxième moitié du XVI e siècle Pierre-Jean Souriac Université Jean Moulin – Lyon III LARHRA-RESEA ARTICLE DE 2007 JAMAIS PUBLIE – LE RECCUEIL D'ARTICLES EST EN ATTENTE Dans le flot des imprimés polémiques et partisans du XVI e siècle, dans ces textes qui ponctuèrent les grandes dates des guerres de Religion du royaume de France, y eut-il des livres d'histoire ? Par leur titre et leur ambition, assurément, par leur contenu, cela est plus discutable. Henri de La Popelinière, étudiant protestant ayant pris part aux conflits dès leur prémisse en combattant dans les rues de Toulouse en mai 1562, Arnaud Sorbin, méridional de modeste origine résolument hostile à la Réforme et devenu prédicateur de Charles IX, Jean de Serres, de même souche méridionale, formé à Lausanne et envoyé comme pasteur en France, historiographe du roi en 1597 et soupçonné d'abjuration par ses coreligionnaires, tous ces hommes, pour ne citer qu'eux, aux origines très variées, aux parcours souvent contradictoires, ont pour point commun d'avoir tenté de mettre en récit les événements de leur temps. Lucien Romier les avait déjà balayé d'un revers de main méprisant : "Les récits du temps des troubles, sous quelque forme qu'ils nous soient parvenus, présentent à peu près tous le caractère d'écrits de circonstance, partiaux ou intéressés à l'origine et repris ensuite par des compilateurs tendancieux" 1. Il n'est pas lieu de discuter sur la partialité de ces auteurs ni sur la valeur des événements rapportés par leurs écrits. De fait, il n'est pas lieu de discuter de leur valeur d'historien. En revanche, il est intéressant de revenir sur ce que Lucien Romier nomme ces écrits de circonstance en tant que relecture d'événements récents dans lesquels ces individus, quelles qu'aient été leurs intentions, cherchaient une logique. Pour Belleforest, Davila, Palma-Cayet et bien d'autres, les guerres de Religion sont un accident, une rupture chronologique qui justifie la narration historique. Leur oeuvre se présente comme la nécessité d'une histoire quasi-immédiate à une époque où l'écrit historique est encore un genre en gestation. C'est cette nécessité que nous nous proposons d'explorer. Ce présent travail s'appuie sur la production historique éditée en France entre le milieu du XVI e siècle et la première moitié du XVII e , ou plus précisément sur les ouvrages dont l'ambition était de dresser un tableau d'une phase des guerres de Religion à l'échelle du royaume que l'auteur estimait plus ou moins achevée. Les guerres de Religion connurent des périodes de tension et des périodes d'accalmie au cours desquelles les contemporains purent croire à une fin potentielle. Notre choix s'est donc arrêté sur des textes de portée générale, du moins dans leurs ambitions affichées, rédigés alors que l'événement est jugé achevé et qui, pour cela, prétendait à une certaine distance critique. Travaux cherchant à agencer les faits récents, ils voulaient mettre dans une perspective chronologique les origines du temps présent. Histoires de règnes, histoires des Eglises, histoires des troubles, toute une gamme d'écrits historiques entrent dans cette sélection par principe discutable mais qui servira de base à cette étude. Sont ainsi exclus les mémoires personnels, les chroniques tenues au jour le jour ainsi que les monographies provinciales ou urbaines. Nous intéresse ici l'événement guerre de Religion conçu comme un objet d'histoire par ses propres témoins qui ont voulu s'adresser à un lectorat lui-même impliqué dans ce qu'ils décrivaient. Ainsi, écrire l'histoire des guerres de Religion au XVI e siècle comme au début du XVII e revenait à réveiller des souvenirs récents et relater des faits que tout personnage plus ou 1 Lucien Romier, Le royaume de Catherine de Médicis. La France à la veille des guerres de Religion, Genève, Slatkine Reprints, 1978, p. X [première édition : 1925].

La problématique de la conversion a toujours été au coeur des préoccupations politiques des protestants car étroitement associée aux rapports de force partisans dès le début des guerres de Religion. Philip Benedict dans ses recherches sur l'estimation quantitative des églises réformées vers 1561-62, ces fameuses 2150 Eglises revendiquées par l'amiral de Coligny pour faire état des forces protestantes, a bien montré que les protestants français s'étaient engagés dans une sorte d'auto-comptabilité assez précise, par le biais des consistoires et des synodes 1. Cette comptabilité avait comme objectif de prouver la vivacité du mouvement et le potentiel militaire que représentaient les huguenots dans ces prémices des guerres civiles. Ce chiffre des convertis protestants définissait un rapport de force et il a été établi dans une période de grand dynamisme confessionnel, avec en arrière plan l'horizon d'une conversion générale du royaume. Il ne semble pas qu'il y ait eu par la suite une telle entreprise, comme si ce chiffre et cette géographie avait été figés, point de départ et point d'arrivée d'une géographie protestante. Depuis les travaux de Thierry Wanegffelen, on sait aussi que la suite de la décennie 1560 et la suivante ont été marquées par un reflux important des rangs calvinistes vers les catholiques, dans un mouvement d'abjurations qui affecta l'ensemble des milieux et des territoires marquées par la Réforme 2. Ce reflux nuance la radicalité des conversions du début des années 1560 et renvoie le parti protestant à ses propres illusions. Ces changements de religion qui furent autant de défections des contingents militaires du parti n'ont jamais donné lieu à une pesée globale par les protestants, dans un silence révélant le caractère sensible de cette question des conversions. Car à côté du problème de la fidélité religieuse, se mêle aussi celui de la fidélité partisane. Là aussi, dès le début des guerres de Religion, le milieu protestant eut à composer avec une frange non négligeable de gentilshommes hésitant entre la révolte et l'obéissance au roi. Denise Turrel a étudié les « Guilbedouins » de Saintonge, désignation injurieuse apparue en 1562 pour désigner ces gentilshommes protestants partis se battre avec le parti à l'appel de Louis de Condé, puis qui, revenant sur leur décision, abandonnèrent le théâtre

Issue d’une puissante famille de banquiers florentins, Catherine de Médicis arrive en France à l’âge de 14 ans. Son mariage avec Henri II, le fils de François Ier, lie définitivement son destin à celui du royaume de France. Reine puis veuve et régente, mère de trois monarques, elle occupe sur l’échiquier politique une place inédite. Dans ces temps troublés où les guerres de Religion secouent le pays, elle mène une audacieuse politique d’apaisement entre catholiques et protestants. Pourtant Catherine de Médicis s’attire des haines féroces et son personnage de veuve sulfureuse alimente rumeurs et fantasmes, l’entourant bientôt d’une « légende noire » dont romanciers et historiens s’emparent après sa mort, à l’instar de Michelet qui la surnommait « l’immonde Jézabel ».
En retraçant le destin tumultueux de cette exceptionnelle femme d’État, Céline Borello éclaire son talent politique, son rôle de mécène et la rend ainsi à sa vérité historique.

Ce mémoire de recherche analyse la campagne maritime, les affrontements sur les côtes et les guerres de sièges des ports bretons pendant la guerre de la Ligue en Bretagne. Les aspects plus particulièrement étudiés sont les sièges de Morlaix (1594), d'Hennebont (1590-1591), de Blavet (1590) et de la pointe de Primel (1595-1597), l'activité maritime de Guy de la Fontenelle et de René de Rieux de Sourdéac, ainsi que les fortifications construites par les Espagnols en Bretagne.

Le 24 décembre 1588, dans le château de Blois, alors qu'il sortait de la salle du conseil du roi pour se rendre à son cabinet, Henri, duc de Guise dit le Balafré, fit une funeste rencontre. La garde personnelle d'Henri III, la fameuse troupe des Quarante cinq, venant vers lui sous prétexte de l'escorter, l'exécuta froidement sur l'ordre du souverain 1. Parmi les meurtriers, au moins deux Commingeois participèrent à ce coup de majesté : Baptiste de Lamezan, seigneur de Juncet, cousin des seigneurs de Lamezan syndics de la noblesse des Etats de Comminges, ainsi que Jean de Touges, seigneur de Noaillan, l'un et l'autre étant beaux-frères par Antoinette de Touges, soeur du précédent et épouse de Juncet 2. A leur côté, le bigourdan Bernard de Montsérié aurait été le premier à porter un coup de dague au chef de la Ligue, suivi en cela par l'ensemble des Gascons qui composaient cette troupe d'élite. Si cette exécution des basses oeuvres du monarque n'a rien de particulièrement flatteur, pour Juncet ou Noaillan, petits gentilshommes nés à l'ombre du clocher d'un village commingeois, le service rapproché du souverain fut le signe d'une extraordinaire ascension sociale commencée et achevée dans le service armée du roi de France. Réussites militaires exceptionnelles, ces deux parcours particuliers illustrent l'engouement pour le métier des armes qui affecta une bonne partie de la noblesse commingeoise dans la deuxième moitié du XVI e siècle. Au coeur de cet engouement se trouve la guerre civile, plus exactement les guerres de Religion qui ravagèrent le royaume entre 1562 et 1598, imposant à l'ensemble des Français confrontés à l'altérité confessionnelle de choisir entre camp catholique et camp protestant. En s'invitant sur le sol même du royaume, la guerre suscita de nombreuses carrières militaires, conséquence d'un choix partisan lui-même lié au cas de conscience du choix confessionnel. Pour cette noblesse commingeoise, la question religieuse fut rapidement tranchée, le service de l'Eglise catholique et du roi s'imposant comme la norme dans un comté où l'impact de la Réforme ne fut que marginal 3. Si le comté ne perçut pas la religion de Calvin comme un péril pour sa pratique religieuse, il fut confronté à la partition confessionnelle du Midi de la France, témoin de l'irruption de frontières religieuses autour des bastions protestants de Béarn, de Gascogne avec l'Isle-Jourdain ou du pays de Foix. Dès lors, la noblesse commingeoise s'exporta pour servir la cause catholique un peu partout dans le Sud-Ouest, comme à Toulouse où elle participa à l'expulsion des protestants de la ville en mai 1562, à Bayonne où un Polastron de la Hillère commandait pour le roi en 1580, à Castelnaudary où un Saint-Lary de Bellegarde stationnait avec sa compagnie dans la décennie 1570 4. Au-delà des cieux

Au cours des guerres de Religion françaises, dans la deuxième moitié du XVI e siècle, la ville s'est imposée comme l'espace privilégié du conflit et de l'expression partisane. Lieu essentiel d'affirmation de la Réforme, elle fut également le lieu de l'affrontement presque quotidien. En son sein même, les communautés rivales investirent le champ des luttes citadines traditionnelles pour les confessionnaliser et se disputer le contrôle des instances dirigeantes. Au coeur des plats pays, les centres urbains devinrent des pôles militaires au rôle dominant dans une stratégie de petite guerre. Fort de ce constat, le parti protestant chercha au fil des affrontements et au fil des paix à pérenniser une domination militaro-confessionnelle de certaines provinces par le biais du contrôle des unités urbaines. Au centre de ce dispositif apparurent les places de sûreté, innovation juridique des paix de religion née en 1570 et exploitée par l'Edit de Nantes en 1598. Il s'agissait de places fortes tenues par le parti lors des troubles, mais laissées en armes en temps de paix. Elles se concevaient alors comme un moyen de pression sur les catholiques pour les uns, ou un lieu de refuge en cas d'agression pour les autres. De tels lieux posent la question du basculement du centre urbain dans la guerre civile, des moyens liés à l'engagement dans les conflits, et surtout, des ressorts politiques et théoriques les légitimant. De fait, les places de sûreté témoignent d'une normalisation en période de paix d'attributions à l'origine strictement militaires, la mise en défense d'une place forte, et ce, sur un prétexte exclusivement religieux, la défense des Eglises. Elles orientent l'analyse vers le comportement du pouvoir urbain confronté à la guerre mais sous influence confessionnelle, pouvoir urbain pris dans l'engrenage du conflit et de l'illégalité par la révolte, mais confirmé dans ses choix partisans lors du retour aux procédures ordinaires par la pacification royale. Pour cette présente communication, ce particularisme sera abordé à travers la vie municipale et religieuse de la ville de Castres au cours des années 1620. Castres se composait alors d'une communauté de 6000 habitants située sur les deux rives d'une petite rivière, l'Agout, à la lisière de la plaine languedocienne et des premiers contreforts du Massif Central, à l'Est de Toulouse. Ville principale du Haut-Languedoc réformé, elle jouait le rôle de capitale protestante, pendant oriental certes moins puissant mais tout aussi stratégique de la place montalbanaise. La réforme y fut implantée dès l'année 1560, et l'ensemble de la société urbaine, du petit peuple à la bourgeoisie détentrice du corps de ville, adhéra aux idées de Calvin 1. Le temps des guerres de Religion fut pour Castres celui de l'engagement partisan derrière le parti réformé, créant une nébuleuse religieuse et militaire sur l'ensemble

François Le Mareschal fait partie d’une famille de la bourgeoisie en vue à Bourges au XVIe siècle, qui avait su tisser des liens étroits avec la cour par le service des princes et des rois, et le personnage peut offrir l’exemple d’un intermédiaire entre la Couronne et la société berruyère dans le contexte des guerres de Religion, entre 1562 et 1598.