Organisation : Gilles Barroux (CIPh / chercheur associé au Laboratoire SPHERE du CNRS), Julie Henry (CIPh / ENS de Lyon, Centre de lutte contre le cancer Léon Bérard), Anne Lefebvre (CIPh / ENSA SaintÉtienne), Joëlle Marelli (CIPh),...
moreOrganisation : Gilles Barroux (CIPh / chercheur associé au Laboratoire SPHERE du CNRS), Julie Henry (CIPh / ENS de Lyon, Centre de lutte contre le cancer Léon Bérard), Anne Lefebvre (CIPh / ENSA SaintÉtienne), Joëlle Marelli (CIPh), Emmanuel Salanskis (CIPh / Fondation Thiers, Laboratoire SPHERE du CNRS), Diogo Sardinha (CIPh / Université de Lisbonne)
Ce projet de colloque s’inscrit dans la perspective du projet Paris-Lumières (Paris-X, Paris-VIII et CIPh), « L’homme entre SHS, humanités et philosophie », dans lequel nous nous sommes engagés à l’automne 2013. Il doit correspondre à un moment fort de notre participation à ce projet qui réunit des équipes de plusieurs disciplines, et comporte de nombreux volets. Le groupe de travail qui s’était constitué au CIPh, a choisi de travailler plus particulièrement sur la question des « nouvelles frontières de l’humain » ; c’est dans le but de réaliser une première coupe sur cette interrogation singulière que nous avons élaboré ce projet de colloque autour du problème central de « l’amélioration ».
Pourquoi choisir de porter une interrogation sur le problème de l’amélioration, quand il s’agit d’approcher l’humain sous l’angle de ses frontières ? Pourquoi le faire en sous-titrant vie et technique ? La question de l’homme – ou de l’humain – a connu un tournant décisif ; après Les Mots et les choses de Foucault, tout discours essentialiste sur l'homme devient suspect, on est conduit à se demander "si vraiment l'homme existe", etc (ce qui aurait peu être façon d’interooger frontièrees).. Mais volonté de passer par amélioration parce que constat Il reste que nous n’avons pas moins affaire depuis lumières mais jusque aujourd’hui a fortiori, à des discours et pratiques divers qui visent à produire une forme d'amélioration technique de l'humain, signalant un enjeu pratique majeur. L’amélioration s’inscrit dans divers contextes temporels, constituant une série de métamorphoses entre ce qu’on en comprend au XVIIIe siècle et ce qu’il en sera au siècle suivant et, a fortiori aujourd’hui. (combiner perspectives historiques et enjeux contempoeaibns). Combien de colloque sur « l’augmentation » n’ont-ils pas déjà eu lieu cependant ? léger déplacement ? en fait Sans le moins du monde écarter cette question, il nous a semblé judicieux de l’approcher sous l’angle, à la fois plus large, et plus précis, de l’amélioration, du questionnement des normes se croisant en leur cœur. C’est que cela nous paraît être un des enjeux cruciaux d’une interrogation sur l’humain – et ses frontières aujourd’hui – non pas seulement celle des rapports homme/technique souvent ramassé, réduits à un débat stérile entre naturalisme et culturalisme. Signe que question même de l’humain devient pb éthique et politique. Les pratiques concrètes appellent, continuent d’appeler, à rebours l’érection de critères pour agir, ne se laissent pas solder dans une opposition telle. Et renvoient, relancent l’interrogation sur l’humain, une interrogation dont nous aimerions montrer qu’elle est transversale aux champs bien définis, dépasse les frontières disciplinaires en ce sens. Est-ce que ces discours et pratiques présupposent une conception normative de l'humain ? Comment est-ce qu'ils se déploient ? Comment est-ce qu'ils se justifient ? Est-ce qu'il suffit de dire que l'homme n'existe pas pour les récuser ? (suffit pas de sortir de l’essentialisme).
Revenons aux quatre thématiques que déclinera ce colloque :
- Perfectionnement et eugénisme : la question peut sembler classique, mais est-ce le cas ? ; nous prétendons la porter dans la série de métamorphoses qu’elle a pu connaître historquement,. Quid des différentes perspectives à ce sujet, des thèmes du progrès humaniste aux difficultés de l’inhumain, du trop humain ? Quelles tensions entre progrès et perspectives contemporaines ? Point fort sera de pouvoir articuler ici un approfondissement historique de la question (Gilles Barroux et Emmanuel Salanskis par ex), avec l’examen de pratiques radicalement nouvelles ; pensons ici notamment à la question spécifique des diagnostics prénataux sur laquelle Marie Gaille a travaillé.
- Soin, prévention, reconstruction : l’enjeu sera ici, en préférant la question de l’amélioration à celle de l’augmentation, d’en venir à questionner les significations non réductibles les unes aux autres des termes de réparation, reconstruction, quand est-on dans l’un ou dans l’autre ? quand en venons-npus à la création ? Prenons le cas de la greffe de face, qui s’est vue accusée de friser la chirurgie esthétique. La seconde question, de l’augmentation, sera rejointe de manière renouvelée, tandis que cette perspective devra permettre de réinterroger in fine les limites non seulement de l’humain, mais de la médecine et du soin. approchant la médecine personnalisée : dimension individuelle du soin (canguilhem) que impact collectif (politiques de santé) ?
- Le corps : cultures, fictions et fantasmes : cet axe est le plus proche de la question de l’augmentation. Cultures du corps ? Une relecture des techniques du corps qui pourront sous l’angle de l’amélioration qui pourra nous inviter à déconstruire les représentations sociales comme celles des recherches biomédicales (question du genre incluse). Prenons le cas du dopage, qui pourra être informé par (Pierre Steiner) : quelle différence entre réalité et normes ? Entre la représentation d’un idéal de performance humaine à l’infini, un fantasme social et la réalités effectives des procédures biochimiques ou plus largement technologiques qui signent une réalité de l’amélioration ?pas que du fantasme. Comment comprendre ces renversements (le sport comme valeur saine quand le dopage, c’est pas bien, laissant place à une effectivité des procédures nourrissant un idéal socialisé ? La question des genres pourra s’articuler ici à nouveaux frais autorisant un passage vers l’aspect plus directement politique (bien qu’il le soit de long en large) de la question.
- Citoyenneté, intégration, assimilation : polituque, la question l’est de long en larfe. Toutefois, question plus précuse ici : Quel articulation existe-t-il cette fois entre les discours sur l’amélioration, portés par des revendication de médicales, care, etc. ou d’amélioration de la vie, et des projets politiques qui ne sont pas explicités comme tels ? au-delà de perspective du soupçon A quel moment le discours sur l’amélioration devient-il l’alibi d’un projet politique ? Quel critère permet de le repérer comme un outil de normalisation ? L’enjeu est ici de soulever la question de ces nouages de normativités concurrentes. Quel lien entretient la rééducation à la remise au travail ? Que signifient les mots d’ordre en faveur de l’intégration, sur le plan des pratiques concrètes, sur la manière dont posent délimitation ? Quel jugement se fait sous le nom d’amélioration ?